• l’année dernière
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas renouvelé l‘agrément judiciaire permettant à l’association anticorruption Anticor d’intervenir en justice dans des dossiers de lutte contre la corruption. Une décision qui a « attristé » mais pas « surpris » la présidente d'Anticor, Elise Van Beneden.

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Transcription
00:00 On n'est pas très étonnés par la décision parce qu'on sait que cette procédure est éminemment politique
00:05 et que comme notre action dérange le gouvernement, il n'y a pas de volonté politique de renouveler l'agrément d'Anticor.
00:12 Donc on n'est pas surpris mais on est très attristés parce qu'Anticor, on est un groupe de 7000 citoyens
00:17 et qu'on a des groupes locaux où les gens se mobilisent pour lutter contre la corruption.
00:22 Donc c'est une décision qui nous affecte énormément.
00:24 Dans les acteurs associatifs contre la corruption, Anticor est quasiment seul sur la place.
00:30 Donc c'est sûr que le fait qu'Anticor ait plus d'agréments va changer la donne.
00:35 On traite aujourd'hui plus de 160 affaires au niveau national et des centaines au niveau local à travers nos 85 groupes locaux.
00:42 Donc oui, Anticor est un acteur extrêmement important de la lutte contre la corruption.
00:47 Là où Anticor a dû porter un dossier seul contre l'avis d'un procureur de la République,
00:52 là les instructions sont en danger.
00:55 C'est-à-dire qu'un dossier entier peut tomber du fait de la perte de l'agrément
00:59 parce que c'est Anticor qui a saisi le juge d'instruction et que le procureur ne l'a pas saisi.
01:05 Et si le juge d'instruction n'est saisi par personne, le dossier tombe entièrement.
01:09 Les juges d'instruction ne peuvent pas s'auto-saisir.
01:10 Et le rôle d'Anticor était justement de venir contester des décisions de classement sans suite
01:15 dans des dossiers politiques très sensibles pour permettre que ces dossiers arrivent sur le bureau d'un juge d'instruction
01:21 qui lui a une garantie constitutionnelle d'indépendance.
01:25 C'est-à-dire qu'il ne peut subir aucune représailles et il a donc la liberté, la sérénité de traiter ces dossiers-là.
01:30 On va commencer par demander à la ministre des Affaires étrangères de motiver son refus.
01:36 Et ensuite on fera un recours devant le tribunal administratif.
01:39 Et paradoxalement, on est assez soulagés en fait que l'agrément ne soit plus entre les mains du gouvernement,
01:45 mais qu'il soit entre les mains de la justice. Parce que très clairement, les actions d'Anticor dérangent le gouvernement.
01:53 Et ce qu'on pense nous, c'est que cette décision est exclusivement politique.
01:56 Comme l'action d'Anticor est une action contre l'impunité, comme notre activité consiste à obliger les élus à rendre des comptes devant la justice,
02:08 c'est sûr que le fait qu'Anticor n'ait plus son agrément va probablement permettre à des personnes visées par des accusations de corruption de s'en sortir.
02:18 Bon.

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