Le président de la commission Sport du Crif, Pierre Fraidenraich, était l’invité de La Matinale, ce jeudi 28 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’importance du voyage organisé par le Crif avec d’anciens sportifs, à Auschwitz : «C’est un acte humaniste, à vocation pédagogique dans la perspective des JO de Paris 2024».
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00:00 En fait, c'est un voyage qui se fait régulièrement avec des parlementaires
00:02 qui prennent la direction d'Auschwitz.
00:05 Et cette année, en année olympique, on a souhaité convier des champions.
00:08 On a voulu les amener finalement sur ce qui est le symbole de l'abomination raciale.
00:13 Et vous en avez parlé pendant le journal,
00:15 lorsqu'on voit la multiplicité des actes antisémites en France.
00:18 Ça nous semblait normal de les sensibiliser, de les éveiller.
00:22 Ce qui s'est passé finalement il y a 80 ans à deux heures et demie de Paris.
00:27 Et on est ravis parce qu'on a une très belle délégation.
00:30 On a une sorte de dream team avec des champions de natation olympiques.
00:34 Camille Lacour avec des boxeurs, champion du monde, Jean-Marc Morpé.
00:39 Voilà une très belle délégation française qui se rendra avec nous
00:42 Auschwitz le 14 janvier.
00:44 Alors Pierre, ce qui est important de dire, c'est que ce voyage devait avoir lieu avant.
00:48 Et puis, il s'est passé effectivement l'attaque.
00:51 Exactement. En fait, ça avait été initialement prévu.
00:53 D'abord, c'est une idée de Jonathan Arfi, le président du CRIF
00:56 et de Richard Dacoury, ce grand basketteur qui est notre ami
01:00 et qui a eu envie justement de partager ce moment de recueillement,
01:06 ce moment mémoriel. Et c'était prévu en août dernier.
01:09 Nous l'avions prévu de nous rendre à Auschwitz le 26 novembre.
01:12 Nous avons été rattrapés par ce drame épouvantable du 7 octobre.
01:16 Et donc, on a, pour éviter une sorte de collusion, on a voulu différer.
01:21 Et donc, ce voyage se tiendra le 14 janvier.
01:23 Parce que je pense qu'il est important de le dire.
01:25 Ce voyage n'a strictement rien à voir et rien à voir
01:29 avec les événements qui se sont produits.
01:30 Exactement. Ça n'a strictement rien à voir.
01:31 C'est vraiment un acte humaniste à vocation pédagogique
01:36 dans le cadre de la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024.
01:39 Alors, vu le contexte, on l'a vu, on parlera peut-être de cette basketeuse
01:44 qui a suscité la polémique avec vous dans quelques instants.
01:46 Mais est-ce que vous avez eu une acceptation
01:50 rapide des sportifs que vous avez sollicités ou d'autres ?
01:54 On le voit bien, c'est un sujet sensible.
01:56 Qu'on dit non Pierre ou Richard, on préfère ne pas venir.
01:59 Alors, il y a eu deux temps. Il y a eu deux temps.
02:01 Il y a eu ce premier temps lorsque nous avions prévu de le faire le 26 novembre,
02:04 où on a eu un ralliement en masse des champions.
02:08 Et puis, les jours qui ont suivi le 7 octobre,
02:11 malheureusement, certains ont fait le choix de renoncer.
02:15 Je le dis en rigolant, mais ce n'est pas si drôle.
02:21 Je me suis rendu compte à quel point le 14 janvier était la plus grande
02:24 concentration de baptêmes de Fillioles et d'anniversaires de Bellemère,
02:28 parce que beaucoup de ces grands champions ont eu tout d'un coup
02:30 un calendrier contraint.
02:33 On le sent pour le peu agacé quand même.
02:37 Si vous écoutez Richard Dacoury, il comprend
02:40 cette sorte de neutralité, sachant que moi, personnellement,
02:44 je trouve qu'on ne peut pas être neutre face au racisme et à l'antisémitisme.
02:48 Mais voilà, il y a probablement une sorte de contexte
02:51 et un cadre qui peut expliquer la défection de certains champions.
02:56 Mais ce n'est pas grave.
02:56 Nous nous intéressons à ceux qui, très courageusement,
02:59 vont prendre le chemin de Schiltz avec nous le 14 janvier.
03:02 Et donc, je suis certain qu'il y aura un avant et un après
03:06 pour ces athlètes qui sauront
03:08 raconter.
03:12 Ce qui est terrible, c'est qu'il n'y a pas de débat par rapport à ça.
03:14 Il ne devrait pas y avoir de débat.
03:16 Il n'y en a pas.
03:17 En fait, on le fait aujourd'hui sur votre plateau et merci encore de cette invitation.
03:20 Mais il n'y en a pas.
03:22 Certains ont fait le choix de renoncer.
03:23 Ce n'est pas grave.
03:24 Il y aura d'autres voyages avec les champions à Auschwitz
03:27 parce que les champions, aujourd'hui, il faut le savoir, ce sont nos modèles.
03:31 Ce sont nos exemples.
03:32 Ce sont ceux qui parlent à cette jeune génération.
03:35 On a tous été rythmés par les exploits de nos grands champions.
03:38 Ça l'est encore davantage avec ces outils de communication aujourd'hui.
03:43 Et donc, il y aura d'autres temps.
03:44 Ce temps aujourd'hui, le 14 janvier, et je me réjouis de la représentation
03:49 des athlètes français qui vont venir avec nous, des présidents de fédérations.
03:53 Le président des présidents de fédérations.
03:54 Bien sûr, Jean-Pierre Suitta, le président de la fédération de basket,
03:57 va venir avec son entraîneur de l'équipe de France féminine.
03:59 Frédéric Weiss, qui est un grand champion de basket,
04:02 va également être présent du voyage.
04:05 Voilà, donc je me réjouis de ceux qui sont là
04:07 et puis ceux qui ne seront pas là, seront là l'année prochaine.
04:09 [Musique]
04:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]