• il y a 7 mois
L'essayiste et enseignant Joachim Le Floch-Imad était l’invité de l’Heure des Pros ce mardi 9 avril sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet du recul de la lecture chez les jeunes, mis en exergue par un récent sondage : «La France est en train de devenir une société post-littéraire» 

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Transcription
00:00 C'est une information essentielle, surtout dans un pays qui était quand même la France, la nation littéraire par excellence,
00:05 en train de devenir une société post-littéraire.
00:07 Alors c'est une révolution anthropologique, comme vous le dites,
00:09 quelqu'un comme Régis Debray a très bien étudié le passage de ce qu'on appelait la graphosphère à la vidéosphère.
00:15 Mais c'est aussi la conséquence de politiques publiques en matière éducative qui ont été, je crois, désastreuses.
00:21 L'enseignante interviewée parlait par exemple des conséquences dramatiques de la méthode globale
00:27 qui a été privilégiée pendant des décennies au détriment de la méthode alphasyllabique
00:32 qui revient un peu dans les établissements mais qu'on n'a pas encore rendu totalement obligatoire.
00:36 Il y a encore des mauvaises méthodes qui perdurent.
00:38 Et par ailleurs, c'est le nombre d'heures de français.
00:40 Enfin, je suis désolé, mais vous avez aujourd'hui en fin de cycle obligatoire 700 heures de français de moins qu'il y a 50 ans.
00:46 Il ne faut pas s'étonner.
00:48 Oui, mais lire, pourquoi vous lisez ?
00:51 À cette question toute bête, pourquoi vous lisez ?
00:53 Parce qu'on veut s'ouvrir à d'autres mondes, à d'autres réalités.
00:56 Mais voilà, par plaisir.
00:57 Du plaisir.
00:59 Et aujourd'hui, ce qui me frappe, et je peux comprendre parfois que si tu commences Notre-Dame de Paris,
01:04 tu as 40 pages de descriptions, je pense que les jeunes gens vont dire "ça va".
01:09 C'est plus exigeant que jeuxvideo.com, c'est sûr.
01:12 Ça va, donc je comprends.
01:14 Mais c'est aux adultes aussi que je laisse que cette exigence est bénéfique pour eux,
01:19 elle est bénéfique en matière d'intelligence, d'imprécision.
01:22 Mais Joachim, tout ça, quand je lisais le Général Duraquin,
01:26 que j'avais 8 ans ou 9 ans, de La Comtesse des Ségurs,
01:28 je ne me disais pas tout ça, je me disais que ça me faisait plaisir de lire.
01:31 D'Ilois le cheminot.
01:32 J'ai commencé avec La Comtesse des Ségurs, madame.
01:35 Les enfants sont très inégaux devant la lecture et devant le plaisir de la lecture.
01:38 Moi j'ai des parents qui nous ont obligés à lire au début.
01:41 Obligés ?
01:42 Ah oui, obligés, oui. On peut lire pendant une demi-heure.
01:45 Ah oui ?
01:46 On ne fait rien sans contrainte.
01:47 Oui, bon oui.
01:48 On peut apprendre.
01:49 Alors, madame Bellou.
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