La journaliste Véronique Jacquier, est revenue sur les services d’urgence à l’arrêt dans les hôpitaux : «On se rend bien compte qu’il y a une crise de sens à tous les niveaux. Mais quand je parle de petite politique, c’est qu’il ne suffit pas de donner de l’argent à des soignants».
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00:00 Oui, je vous l'ai dit, il y a un problème de gestion. Je vous ai donné l'exemple de l'hôpital de Valenciennes,
00:04 où on a rendu le pouvoir finalement aux chefs de service, et quand vous donnez, vous redonnez le pouvoir,
00:10 comme ça a été pendant des années, à des chefs de service qui savent gérer leur service
00:14 et qui sont suffisamment intelligents pour tâcher de le gérer correctement,
00:17 et puis surtout qui aiment leur métier, qui aiment soigner, qui aiment opérer, et qui aiment être là, voilà, tout simplement.
00:24 Donc on voit bien que la bureaucratie tue tout.
00:26 Mais moi, je voudrais répondre à ce que disait la députée Renaissance.
00:30 Je pense qu'il y a vraiment une... C'est le propre, malheureusement, de ce gouvernement de faire de la petite politique.
00:35 Et il y a de la grande politique à faire.
00:37 Ça fait quand même plus de 50 ans qu'on n'est pas capable de réformer l'hôpital.
00:41 Alors, jusqu'à il y a 15 ans, ça allait encore.
00:43 Mais vous vous rendez compte que la dernière réforme d'ampleur de l'hôpital, en fait,
00:46 ceux qui ont fondé l'hôpital moderne tel qu'il l'était, c'était Michel Debré, accompagné de son père, Robert Debré,
00:53 qui était le grand pédiatre, qui a donné son nom, évidemment, à un hôpital parisien.
00:56 Ça date de 1958.
00:58 On a eu le choc du Covid, on nous a promis un électrochoc.
01:01 Il n'y a toujours pas d'électrochoc.
01:02 Il y a eu le ségur de la santé.
01:05 Qu'est-ce qu'il en est résulté ?
01:06 19 milliards sur 10 ans pour augmenter le salaire du personnel soignant.
01:11 Mais, alors oui, on donne un petit plus d'argent au personnel soignant.
01:14 Pour autant, on voit que ce ne sont des métiers qui sont absolument plus attractifs.
01:17 Je vous rappelle d'ailleurs qu'un tiers des étudiants en médecine
01:20 arrête leurs études avant d'aller jusqu'au bout de la fin de leurs études de médecine
01:25 parce qu'ils trouvent que c'est trop difficile et que l'hôpital ne les fait pas rêver.
01:28 Donc, on se rend bien compte quand même qu'il y a une crise de sens à tous les niveaux.
01:32 Mais surtout, quand je parle de petite politique,
01:34 c'est qu'il ne suffit pas de donner de l'argent à des soignants.
01:37 Il suffit de se dire, mais le périmètre de compétence de l'infirmière,
01:41 c'est quoi avec l'argent que je lui donne en plus ?
01:43 C'est de soigner 15 malades ou c'est d'en soigner 6 ?
01:46 Voilà, il y a aussi une question de chance.
01:48 Sous-titrage Société Radio-Canada