Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste de l’énergie et président de “The Shift Project”, était l’invité du Face à Face sur BFMTV - RMC.
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00:00 Je ne sais pas s'il aurait fallu y renoncer, mais on aurait pu en profiter pour faire justement des jeux à la française, d'une certaine manière.
00:05 C'est-à-dire dire on va limiter le nombre de spectateurs qui viennent en avion,
00:09 ou bien on va limiter la quantité de mètres cubes de béton qu'on coule pour les infrastructures, ou bien etc.
00:14 Donc on aurait pu essayer, parce que c'est ça l'enjeu, de marier la question environnementale avec la question des jeux.
00:21 C'est évident que les jeux c'est un événement qui va être festif, les gens sont plutôt contents, je pense qu'on organise...
00:26 Vous avez ça le rôle en fait Jean-Marc Joukovici ?
00:28 Un peu oui, je suis un peu casse-bonbon.
00:30 Ouais c'est ça, il ne faut pas prendre de vacances...
00:31 Non, ce n'est pas ce que je suis en train de dire.
00:33 Pas du tout.
00:35 La dernière fois que vous étiez venu, vous m'aviez quand même dit qu'il fallait grosso modo renoncer à cette société de loisirs.
00:40 Non mais attendez, ne pas prendre de vacances, ce n'est pas ne pas prendre l'avion.
00:43 Non, ne pas prendre de vacances, c'est-à-dire oui, prendre des vacances, c'est laisser dans son salon, d'accord.
00:46 Je vous rappelle que l'essentiel des Français partent en vacances sans prendre l'avion, quand même.
00:50 Non, vous aviez même dit le fait même de changer de région et d'avoir des éventuels lieux de vacances.
00:55 On va y revenir, mais sur les lieux...
00:57 En fait, c'est le difficile arbitrage, l'environnement, entre ce à quoi on renonce aujourd'hui
01:02 et les renoncements qu'on se promet pour demain, qui risquent d'être beaucoup plus désagréables
01:07 si on n'accepte pas des petits renoncements aujourd'hui.
01:10 Et il y a certains renoncements qui sont quand même des petits renoncements.
01:14 J'insiste quand même sur le fait que de ne pas prendre l'avion pour partir en vacances,
01:17 ce n'est pas un gros renoncement, c'est quand même pas un truc...
01:20 Ne plus avoir de toit, oui ça c'est un gros renoncement.
01:22 Ne pas manger à sa faim, ça c'est un gros renoncement.
01:24 Mais ce sera les renoncements, enfin ce sera les troupes prêts qui arriveront demain
01:28 si on ne fait pas ces petits renoncements ?
01:29 Alors bien sûr, il y a un risque.
01:31 Alors c'est quoi les gros risques et les risques de déstabilisation politique ?
01:34 En fait, quand on regarde bien, il y a un lien évident entre la montée du populisme,
01:38 qui a aussi occupé une partie des voeux présidentiels,
01:42 et la déshérence matérielle non prévue d'une partie de la population.
01:47 Et en particulier l'appauvrissement subi des classes moyennes,
01:50 quand ils ont l'impression qu'ils se retrouvent pris dans quelque chose
01:53 qui est inverse aux promesses qu'on leur avait faites, ça ne leur plaît pas du tout.
01:56 Et ça a donné naissance au Brexit, ça a donné naissance à la sanction de Trump,
02:00 et chez nous ça donne naissance à des phénomènes à peu près identiques.
02:03 Ça a donné naissance également en Italie au sentiment de déclassement
02:06 qui a porté Mélanie au pouvoir, enfin bon bref.
02:08 Tout ça c'est des phénomènes identiques,
02:09 et là-dedans il y a un déterminant environnemental,
02:12 parce qu'il y a un déterminant physique,
02:13 il y a un déterminant de ressources dans cette histoire.
02:14 Si l'économie ne peut plus tourner faute de ressources,
02:17 on assiste à ce genre de choses.
02:18 Donc évidemment que la sanction risque d'être beaucoup plus désagréable
02:21 que l'organisation autour de moins dans un certain nombre de secteurs.
02:26 Mais moins dans un certain nombre de secteurs,
02:28 ce n'est pas la mort, il y a tout à fait manière de s'organiser avec ça.
02:32 Donc pour en venir aux Jeux Olympiques...
02:33 - Moins de JO ?