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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur Midi News et bien sûr, meilleur vœu et justement en parlant de vœux, peut-on croire à la promesse d'autorité d'Emmanuel Macron ?
00:00:09 Le président affirme que l'autorité reviendra partout face aux incivilités et violences.
00:00:15 Alors l'autorité larlésienne d'Emmanuel Macron nous en parlerons avec nos invités.
00:00:19 Puis à partir de 13h avec Henri Guénot, l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy qui nous rejoindra.
00:00:24 Une mère courage, une élue courage, la mère de Roman Surizer Marie-Hélène Thoraval a la parole claire et franche.
00:00:31 Et pourquoi ces personnalités ne sont-elles pas ou ne feront-elles pas partie du prochain remaniement ?
00:00:37 Un remaniement annoncé comme imminent mais pour quel sursaut on écoutera Luc Ferry qui affirme qu'Emmanuel Macron n'a pas de conviction et ne changera rien ?
00:00:45 Est-ce que vous le pensez également ?
00:00:47 Et puis une chef d'orchestre à peine arrivée sur la scène, que des cris fusent, pas de fachos à l'opéra.
00:00:53 Tout se passe ce soir du Nouvel An à l'Opéra de Nice lors d'un concert gratuit.
00:00:56 Une manifestation, un peu comme une perturbation d'extrême gauche qui vise directement la venue de Beatrice Benetti,
00:01:03 chef d'orchestre italienne qui dirigeait ce jour-là l'orchestre philharmonique de Nice.
00:01:07 La loi de la minorité qui s'impose, on en parlera également.
00:01:11 Mais tout d'abord, avant de vous présenter nos invités, place au journal.
00:01:16 Bonjour à vous Jean-Michel.
00:01:17 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:19 Dans l'actualité ce mardi, une femme de 75 ans violée à Osward l'affaire hier.
00:01:24 Hier matin, un homme l'a agressée sexuellement à son domicile.
00:01:28 Présent au moment des faits, son mari en situation de handicap n'a pas pu intervenir.
00:01:32 Dans la commune de Sennemarne, les habitants sont sous le choc.
00:01:35 Écoutez.
00:01:36 C'est malheureux parce qu'on ne peut plus rien faire maintenant.
00:01:41 On n'est jamais en sécurité nulle part.
00:01:43 C'est juste effroyable de faire ça. C'est ignoble.
00:01:46 Franchement, je n'ai pas de mots.
00:01:49 Il n'y a pas de mots malheureusement.
00:01:51 C'est assez atroce d'imaginer qu'en pleine nuit on puisse être réveillé comme ça et se faire violer.
00:01:56 Non, je crois qu'on touche le fond là.
00:01:59 Et l'individu est toujours activement recherché par la police.
00:02:03 Marie-Hélène Thauraval, une nouvelle fois menacée de mort.
00:02:06 La mère de Romain Surizer a annoncé avoir reçu des messages sur son compte Instagram.
00:02:11 Une plainte va être déposée.
00:02:13 L'élu est la cible d'attaque depuis ses prises de position sur le quartier de Lamonnet,
00:02:17 d'où sont originaires certains des suspects accusés de la mort d'Otto de Thomas au bal de Crépole.
00:02:23 Et puis le département du Pas-de-Calais, placé en double vigilance orange.
00:02:27 Pluie, inondations et cru.
00:02:29 Après les inondations de novembre dernier, les habitants craignent un nouveau scénario catastrophe.
00:02:34 Dans la commune de Blandec, où nos équipes se sont rendues,
00:02:37 certains ne cachent pas leur traumatisme et leur désespoir.
00:02:40 Le partage de Maxime Lavandier et Raphaël Lasreg.
00:02:43 C'est toute une vie qui est détruite.
00:02:46 J'avais ma machine à coudre.
00:02:48 Au moment de nous montrer ses meubles posés dans son jardin,
00:02:51 Marie-Rolande, 75 ans, est prise d'émotion.
00:02:54 Comme de nombreux habitants de sa commune, sa maison ainsi que ses biens ont été saccagés
00:02:59 par les inondations sans précédent au mois de novembre.
00:03:02 Jusqu'à 60 cm d'eau sont montés dans sa maison, un sinistre encore visible deux mois après.
00:03:09 Là, tout le bas, j'ai un déshumidificateur.
00:03:17 On voit très bien, l'eau est arrivée jusque là.
00:03:20 Une situation d'autant plus difficile.
00:03:23 Veuve, elle s'est retrouvée seule face à ce désastre, mais a pu compter sur une aide précieuse.
00:03:28 On m'a fait des dons. On m'a donné une table de salon, un meuble.
00:03:32 Tout le monde s'est entraidé. Ça recommence vraiment le combat.
00:03:36 Car à peine remise de ce traumatisme, le même scénario se répète pour Marie-Rolande.
00:03:41 De nouveaux débordements menacent le Pas-de-Calais en vigilance orange crue.
00:03:45 On va essayer de sauver le plus possible parce qu'on a pas mal perdu.
00:03:49 Plus de gazinières, plus rien. Tout vient juste de racheter.
00:03:52 Ça recommence. C'est l'horreur.
00:03:54 J'ai peur, oui, maintenant. Ça nous fait peur.
00:03:59 De la peur, mais surtout un sentiment de lassitude provoqué par les trois inondations successives
00:04:05 en deux mois dans ce département.
00:04:07 Michel-Edouard Leclerc promet de casser la gueule à l'inflation. Ce sont ses mots.
00:04:13 Ce matin, le président du groupe Leclerc a assuré qu'elle sera au moins divisée par deux
00:04:18 vers la fin janvier et début février par rapport à l'an dernier. Je vous propose de l'écouter.
00:04:23 Il y a beaucoup d'industriels qui demandent des hausses de prix encore de 6 à 8 %,
00:04:28 mais je vous rassure, tous mes collègues de la distribution, on est très concurrents entre nous,
00:04:33 on est allés leur demander de la déflation, de la baisse de prix parce qu'il s'était trop sucré l'année dernière.
00:04:39 Et donc on va aller chercher des poches de baisse de prix. On va aller casser la gueule à l'inflation
00:04:45 et on va arriver avec une inflation, je pense, en janvier, février, fin janvier, début février,
00:04:51 qui sera au moins moitié moins que l'année dernière.
00:04:54 Enfin à l'étranger, possible collision entre deux avions à l'aéroport de Tokyo à Neda,
00:05:00 selon les médias locaux, un avion de la compagnie Japan Airlines a pris feu un mardi sur la piste.
00:05:06 Les 367 passagers et 12 membres d'équipage ont pu être évacués.
00:05:09 Dans l'autre appareil, un avion des gares de côte, 5 des 6 personnes à bord sont toujours portées disparues.
00:05:15 Impressionnant. Image impressionnante. Merci à vous, Miquel.
00:05:19 Et puis formule, alors là, utilisée par Michel-Edouard Leclerc, "casser la gueule à l'inflation".
00:05:24 On va voir si, j'aime pas ces expressions, mais Emmanuel Macron va-t-il casser la gueule à l'insécurité ?
00:05:30 On va en parler. Merci d'être là. Bonjour, Florent Tardif, notre journaliste politique, nous accompagne.
00:05:35 Maître Maxime Thiebaud est avec nous. Bonjour Sonia. Bonjour à vous.
00:05:38 Céline Pinard nous accompagne. Bonjour. Bonjour.
00:05:40 Politologue et journaliste auprès de Causeur, Judith Vainthrobe est avec nous pour Medi-News. Bonjour Judith.
00:05:45 Bonjour Sonia.
00:05:46 Et grand reporter auprès de Figaro Magazine et le directeur de la rédaction de Merta est avec nous. Bonjour.
00:05:51 Bonjour Sonia. Mes meilleurs voeux, évidemment. Meilleurs voeux à vous.
00:05:54 Et vous avez remarqué, dans les voeux d'Emmanuel Macron, il a été beaucoup question d'autorité.
00:06:00 Alors je formule un voeu. Mais vous allez voir, il n'est pas difficilement réalisable.
00:06:04 Il est en réalité assez facile à atteindre avec un peu de lucidité et de courage.
00:06:09 Imaginez un ministre de l'Intérieur, au lendemain du 31 décembre, venir dire face aux caméras et à la forêt de micros face à lui,
00:06:17 Judith Vainthrobe, une voiture brûlée est une voiture de trop. Une voiture brûlée est une voiture de trop.
00:06:23 Et ne pas s'appuyer sur des statistiques qui donnent l'impression, ce n'est pas qu'une impression, à une certaine France,
00:06:29 justement, qu'elle ne compte pas et que les voitures brûlées en bas de chez elle ne comptent pas.
00:06:33 Regardez ce reportage et faites attention aux mots qui ont été utilisés dans ce reportage par les habitants,
00:06:38 interrogés par Michael Chayou. Ça se passe à Angers.
00:06:41 Quartier de la Roseray, c'est au pied de son immeuble que cet habitant découvre sa berline presque entièrement incendiée ce matin du 1er janvier.
00:06:51 Sous le choc, il ne souhaite pas s'exprimer. Dans les rues adjacentes, quatre autres véhicules dégagent encore une forte odeur de brûlée.
00:06:58 Didier habite le quartier.
00:07:00 Je trouve ça un peu bizarre parce que c'est une Mercedes. D'habitude, c'est des vieilles voitures.
00:07:04 C'est ça que je trouve étrange. Puis là, j'ai vu qu'il y avait une BMW de l'autre côté.
00:07:08 Pourquoi on brûle les voitures? À quoi ça sert? C'est ça. Qu'est ce qu'on veut dire là dedans?
00:07:14 Si le ministre de l'Intérieur s'est félicité d'une baisse au niveau national de 10 pour cent du nombre de voitures incendiées,
00:07:20 c'est toujours un drame pour les propriétaires. Olga et Bertrand regrettent que l'on s'habitue à cette situation chaque 1er janvier.
00:07:28 Je trouve que c'est intolérable. C'est juste pour s'amuser.
00:07:33 On est dans une ghettoïsation, de toute façon, qu'on retrouve dans les actes.
00:07:39 Je veux dire, plus rien n'a de valeur. Donc, il y a quand même un échec collectif.
00:07:45 La préfecture du Ménéloir n'a pas communiqué le chiffre précis de véhicules incendiés à Angers,
00:07:50 mais évoque une nuit de la Saint-Sylvestre comparable à l'an passé.
00:07:54 La Roseray n'est pas le seul quartier touché. D'autres comme celui de Montplaisir ont eu aussi leur lot de voitures incendiées.
00:08:02 Il est vrai, Judith Ventrebe, le décalage est abyssal entre un discours certainement fondé sur des statistiques exactes.
00:08:11 Peut-être qu'il y a eu presque ou un peu moins de voitures brûlées que l'année dernière,
00:08:15 mais le décalage avec ce qu'on vit sur le terrain est incroyable.
00:08:18 Oui, mais la statistique était même plus précise que celle-là, puisque Gérald Darmanin a parlé de 10% de voitures brûlées en moins,
00:08:27 en disant que c'était donc un bon résultat. C'est une façon de nier la réalité quotidienne des victimes de ces actes de délinquance,
00:08:39 car ce n'est plus de l'incivilité, qui est tout à fait insupportable, comme si on devait s'habituer à ce que ce soit la règle,
00:08:46 alors que ça n'a pas d'équivalent chez nos voisins européens. C'est une exception française au mauvais sens du terme.
00:08:53 On verra ce qui se passe en Belgique et en Amérique du Nord, mais vous dites qu'il faut s'habituer.
00:08:57 Est-ce qu'il y a une forme d'impuissance qui est actée, Maxime Thiebaud ?
00:09:00 On ne peut pas faire le reproche aux ministres de l'Intérieur de comparer avec des chiffres de l'année dernière,
00:09:06 de dire qu'il y a 10% de moins, mais est-ce qu'il y a une forme d'impuissance ?
00:09:09 Il y a un quota de voitures brûlées, c'est ainsi qu'il faut s'y habituer ?
00:09:12 On devrait peut-être interdire la voiture individuelle, au moins elle ne brûlerait plus.
00:09:16 C'est presque l'excuse qu'on pourrait entendre.
00:09:19 C'est un petit peu la faute de la voiture individuelle d'être située à cet endroit précisément le jour de l'an.
00:09:24 C'est la voiture qui provoque.
00:09:27 Oui, c'est la voiture qui provoque. Elle est là, elle est disponible sur un parking et elle appelle le jeune à venir la brûler.
00:09:34 Mais c'est ça le problème. Et effectivement, je fais un peu d'humour parce qu'en réalité,
00:09:39 on ne cherche pas à regarder la cause profonde du problème, c'est que vous avez une population de jeunes dans les quartiers,
00:09:45 qui existe depuis très longtemps, moi quand j'étais gamin, on voyait déjà des voitures brûlées le jour de l'an,
00:09:49 mais qui n'a jamais été assimilée aux valeurs françaises, à la conviction qui doit être celle du respect des autres.
00:09:55 Et c'est ce que dit très bien, je crois, le monsieur qui est passé, qui s'appelle Bertrand, qui est urgentiste,
00:09:59 qui explique que le partage des convictions, le partage des valeurs n'est plus transmis et se traduit par ces voitures brûlées le jour de l'an.
00:10:05 Combien de livres, de thèses, de tribunes, de recherches sur la France périphérique,
00:10:10 qu'on n'écoute pas, Régis Sommier, parce que là, j'imagine qu'on va dire, regardez, c'est terrible, mais c'est français.
00:10:17 Je mets de côté certaines voitures de luxe, on va en parler, parce que là, ça va être assez révélateur d'analyser cela,
00:10:22 mais dans les quartiers défavorisés dont les voitures brûlent, et ensuite on leur reproche d'aller voter RN
00:10:28 alors qu'on les pousse dans les bras du RN.
00:10:30 Oui, c'est terrible parce que souvent ce sont des gens, alors là, effectivement, la personne s'étonne que ce soit des voitures un peu plus luxueuses
00:10:36 qui ont été touchées, mais la plupart du temps, c'est des gens qui utilisent leurs voitures, qui n'ont que ça.
00:10:42 Alors après, oui, on les pousse dans leur retranchement, mais moi, je pense que Gérald Darmanin, je le compare,
00:10:47 pour moi, c'est un virtuose de la statistique.
00:10:50 Vraiment, à chaque intervention, il nous sort, il nous déploie ces statistiques, et là, il y en avait des bonnes.
00:10:57 Donc, il les a mises évidemment en avant.
00:10:59 Moins de policiers blessés, 40% de moins, 80% de moins de tirs de mortier.
00:11:04 Alors, en effet, avant Noël, on a interdit la vente de mortiers d'artifice, je précise.
00:11:10 Donc, évidemment, il y a eu une conséquence, mais pourquoi ne l'avait-on pas fait avant ?
00:11:14 Parce que c'était quand même un petit moment que le mortier d'artifice empoisonne la vie des forces de l'ordre dans les quartiers.
00:11:19 Bon, là, en l'occurrence, ça a eu un effet.
00:11:21 Donc, il va utiliser ça pour tordre un petit peu les chiffres.
00:11:25 Son 10%, je pense qu'il s'est avancé un petit peu, parce qu'on est à peu près à une équivalence, d'après ce que j'ai regardé,
00:11:31 de ce qu'il y avait l'année dernière. On n'est pas à 10% de moins.
00:11:35 Et donc, voilà.
00:11:37 Mais que leur reste-t-il ?
00:11:39 Vous seriez dans le costume du ministre de l'Intérieur.
00:11:43 Est-ce que vous diriez, comme je dis, une voiture brûlée en plus, c'est une voiture de trop ?
00:11:48 Ou est-ce que vous vous réfugiez aussi derrière des statistiques plus ou moins...
00:11:52 Mais vous avez évoqué le mot qui nous cause le plus de maux, MAX, justement, c'est que c'est devenu une tradition.
00:11:59 C'est-à-dire qu'on a laissé le phénomène s'installer.
00:12:01 Il a débuté, et il faut repartir, à l'origine de ces incendies de voitures brûlées lors des réveillons de Saint-Sylvestre successifs.
00:12:10 Ça a commencé dans le Barin, vers Strasbourg, dans les années 80, et ensuite, ça s'est étendu au reste du territoire.
00:12:19 Et ce qui est intéressant de noter, c'est que par rapport...
00:12:22 On a connu ça, si on fait un peu d'histoire, incendiers comme ceux-là, soit des voitures, ou lorsque les voitures n'existaient pas, des bâtiments importants.
00:12:31 On se souvient, par exemple, des pétroleuses, ces femmes qui incendiaient lors de la commune, mais qui avaient un vrai message derrière.
00:12:38 Là, il n'y a pas de message politique, c'est juste pour faire parler de soi.
00:12:40 C'est-à-dire, regardez, on est là.
00:12:43 Il y a parfois, même avec les réseaux sociaux depuis, qui ont peut-être amplifié le phénomène ces dix dernières années,
00:12:50 une guerre, une guerre de communication, une guerre d'images entre parfois des bandes rivales dans certains de ces quartiers-là.
00:12:57 Et in fine, que ce soit les politiques ou même parfois les médias, et on devrait peut-être faire notre examen de conscience à cette augmentation,
00:13:05 on en parle, on relaie le message, et effectivement, peut-être qu'on l'alimente aussi.
00:13:09 Et d'ailleurs, c'est intéressant de noter qu'il y a certains ministres de l'Intérieur, et après, on peut en discuter, puisqu'on n'est visiblement pas tous d'accord,
00:13:15 certains ministres de l'Intérieur qui avaient décidé de ne plus communiquer sur le nombre de voitures.
00:13:19 Mais ça n'avait pas du tout arrangé la situation.
00:13:21 Non, ça n'avait pas arrangé la situation.
00:13:22 Et au contraire, les Français se disaient "ils ne donnent plus les chiffres, ça doit être trop long".
00:13:27 Oui, on nous cache quelque chose, c'est pire.
00:13:29 Et c'est aussi, vous disiez, guerre de communication, d'images de territoire.
00:13:33 Quand la personne a parlé des voitures dites de luxe brûlées, on peut s'imaginer aussi que ce sont potentiellement des règlements de compte entre trafiquants.
00:13:41 Donc tout cela est mêlé, entremêlé, Céline Pinard, pour un résultat évidemment qui est triste.
00:13:47 Ça parle aussi de la difficulté aujourd'hui de rentrer dans ces quartiers.
00:13:52 Avant, vous aviez malgré tout, au niveau d'une commune, le maire savait à peu près qui étaient les personnes importantes dans le quartier.
00:14:00 Il y avait régulièrement, on se parlait. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:14:05 Donc le fait de commettre ces actes, ça dit d'une part, cet endroit-là est mon territoire.
00:14:11 Et c'est mon territoire. Pour que ça reste mon territoire, il faut aussi que les gens "normaux",
00:14:17 ceux qui n'ont pas part au trafic, ceux qui ne pratiquent pas la délinquance, etc., se taisent et protègent ce micro-système.
00:14:24 Et pour ça, on leur fait peur. On leur dit, si vous parlez, c'est votre voiture qui disparaît en fumée.
00:14:31 Mais c'est aussi potentiellement votre fille qui peut finir dans une cave.
00:14:34 C'est aussi potentiellement votre garçon qui peut se faire casser la figure.
00:14:38 Il y a une violence en interne de ces quartiers que subissent une partie de la population
00:14:43 et dont on ne parle qu'à ces moments-là. Sinon, très souvent, le reste du temps, elle est invisibilisée, cette violence.
00:14:49 Vous êtes d'accord ? Est-ce qu'il faudrait en parler ?
00:14:51 Est-ce que là, on fait, et nous aussi, on alimente justement par cette statistique de la voiture brûlée,
00:14:56 et justement, on alimente et peut-être qu'on...
00:14:58 Le concours !
00:14:59 Le concours et la sûr-en-chère, il faut absolument en parler, puisque ne pas en parler a été essayé
00:15:03 et l'effet a été délétère. Aucun impact, au contraire.
00:15:06 Avec Christophe Castaner, c'était...
00:15:08 Même avant.
00:15:10 On peut remonter, je crois, à l'époque de Nicolas Sarkozy, où je crois que ce soit...
00:15:13 Régulièrement, vous avez analysé la carrière qui dit "J'ai trouvé, Eureka, on va arrêter de communiquer sur les voitures brûlées."
00:15:19 Ne pas parler du réel, malheureusement.
00:15:21 Et Céline a parfaitement raison de parler de guerre de territoire, mais ça va encore plus loin,
00:15:24 parce que, par exemple, parmi les gens qui ont des voitures de luxe, il y a les gens qui travaillent avec,
00:15:30 donc les chauffeurs privés.
00:15:32 Et vous avez des récits de chauffeurs privés qui habitent ces cités, qui disent "Je me suis fait dégrader régulièrement ma voiture,
00:15:40 je suis obligée de la cacher."
00:15:42 C'est aussi une haine du système et de la réussite telle que le système la propose.
00:15:48 C'est-à-dire que vous êtes considéré comme un traître à ce fameux territoire,
00:15:52 un traître aux valeurs qui animent ce territoire, quand vous collaborez avec l'extérieur, avec le système, avec la France.
00:16:02 On peut voir aussi le côté rivalité de bande, avec le fait que les dealers aussi ont pas mal de voitures de luxe.
00:16:09 Il y a une guerre volontaire.
00:16:11 Les Mercedes et la BM brûlées peuvent faire partie, évidemment.
00:16:14 Ou un chauffeur.
00:16:16 Il y a une guerre volontaire aussi avec l'État, parce que le chiffre qu'on n'a pas,
00:16:20 c'est le nombre de pompiers qui ont été blessés et les attaques de pompiers concomitantes à ces voitures brûlées.
00:16:25 La voiture brûlée, c'est un appât.
00:16:27 L'objectif, c'est que le pompier intervienne.
00:16:29 Lorsqu'il y a un incendie, les pompiers se doivent d'intervenir.
00:16:31 Les protocoles d'intervention des pompiers, c'est qu'ils ne peuvent plus rentrer dans certaines cités
00:16:35 s'ils ne sont pas accompagnés de policiers ou de gendarmes.
00:16:38 Ce serait intéressant de savoir combien ont été attaqués.
00:16:40 Parce que je pense que la cause profonde de ces incendies,
00:16:42 c'est une violence et une guerre de territoire, non pas forcément avec d'autres personnes sur ce territoire,
00:16:46 parce qu'ils n'attendent pas que le jour de l'an arrive pour s'entretuer lorsqu'il s'agit de conquérir le territoire.
00:16:52 Je pense que c'est la volonté d'attaquer l'État français,
00:16:55 dans sa représentation matérielle et physique, avec ses pompiers, avec ses forces de l'ordre,
00:17:00 lors du jour de l'an, pour pouvoir marquer le coup et rappeler qui est le patron dans le territoire.
00:17:04 Certains élus le dénoncent.
00:17:06 On va écouter dans quelques instants la maire de Romand-sur-Isère.
00:17:08 Elle était notre invitée ce matin dans la matinale de CNews.
00:17:12 Très intéressant. D'ailleurs, souvent, les maires, les élus ont une parole directe, franche.
00:17:17 Certains. Certains, pas tous.
00:17:20 Menacés de mort.
00:17:22 Mais vraiment, on va prêter attention aux mots qu'elle utilise pour décrire la situation.
00:17:26 Mais tout d'abord, le rappel des titres, c'est avec vous, Michael.
00:17:29 Un homme de nationalité afghane jugé aujourd'hui en comparution immédiate.
00:17:34 L'individu est accusé d'avoir enlacé et embrassé sur la bouche une fiette de 7 ans,
00:17:39 dimanche dernier, au Trocadéro, à Paris.
00:17:41 Elle avait échappé à la surveillance de son père, qui avait réussi à retenir le mis en cause.
00:17:46 Après son réveillon en Guyane avec des militaires français,
00:17:48 Elisabeth Borne est de retour à Paris, la chef du gouvernement,
00:17:51 qui n'assistera pas au Conseil des ministres demain en raison de son annulation.
00:17:55 Cette décision alimente un peu plus l'hypothèse d'un remaniement et d'un départ d'Elisabeth Borne.
00:18:00 Enfin, au moins 5 morts en Ukraine après de nouveaux bombardements russes
00:18:04 dans les régions de Kiev et de Kharkiv.
00:18:06 Selon le maire de la capitale, une femme âgée ou encore un couple font partie des victimes.
00:18:10 250 000 personnes sont également privées d'électricité.
00:18:13 Merci Miquel.
00:18:15 Tout à l'heure, on vient de voir passer Elisabeth Borne.
00:18:19 On en parlera tout à l'heure.
00:18:20 Toujours se méfier quand votre...
00:18:22 Enfin, là, c'est son supérieur, si je puis dire.
00:18:24 Oui, le président dit que le travail a été fait et bien fait.
00:18:28 C'est pas un annonceur d'une bonne nouvelle.
00:18:30 Vous n'êtes pas sûr, hein ?
00:18:32 Vous avez une autre théorie, Florent.
00:18:34 J'ai plutôt une autre théorie.
00:18:35 Vous êtes pour un remaniement technique, pas d'ampleur.
00:18:37 Technique, un minimum.
00:18:38 On va en parler.
00:18:39 La mère de Romain Surizet, avant de l'écouter, vous savez ce qui s'est passé.
00:18:42 Elle a été de nouveau menacée de mort, gravement.
00:18:46 Elle a réagi sur les réseaux sociaux.
00:18:48 On va le voir.
00:18:49 Elle a réagi il y a quelques instants.
00:18:51 Voici ce qu'elle dit.
00:18:52 Marie-Hélène Thoraval, une vérité qui dérange toujours.
00:18:54 Je suis à nouveau la cible d'une menace de mort sur mon compte Instagram.
00:18:58 Une plainte va être déposée.
00:18:59 Rien ni personne ne me fera renoncer.
00:19:02 Elle est le porte-voix, l'un des porte-voix d'une France qui ne veut plus se taire.
00:19:06 Elle le dit sans haine, sans tension, sans acrimonie.
00:19:13 Écoutons-la ce matin sur notre antenne.
00:19:15 Je suis dans un état d'esprit qui est toujours aussi déterminé.
00:19:20 Je pense qu'aujourd'hui, s'arrêter ou baisser le ton,
00:19:25 ou ne plus porter la parole qui était la mienne,
00:19:30 et j'oserais dire la nôtre, sur le mois de décembre,
00:19:34 ce serait baisser les bras et donner raison à ceux qui n'entendent pas
00:19:40 ou qui font semblant de ne pas entendre
00:19:42 et qui finalement ne présentent pas les mesures qui sont nécessaires aujourd'hui
00:19:48 pour endiguer la situation.
00:19:50 Je l'ai reçue également le matin, Marie-Hélène Thoraval, depuis un certain temps.
00:19:55 En fait, elle dit des choses importantes, qui sont dites déjà depuis de nombreuses années.
00:20:02 Et elle est la cible de menaces extrêmement graves.
00:20:05 Comment expliquer ? Je ne dis pas que son discours n'est pas nouveau.
00:20:09 Je dis que d'autres l'ont dit auparavant, et elle, elle le dit aujourd'hui.
00:20:13 Elle est la cible de menaces extrêmement importantes.
00:20:15 Pourquoi cette situation ? Pourquoi elle ciblée ?
00:20:19 Je l'ai entendue aussi, et elle a précisé qu'elle n'avait eu aucun contact
00:20:24 avec personne du gouvernement.
00:20:27 Personne ne l'a appelée.
00:20:29 Emmanuel Macron ne l'a pas appelée.
00:20:32 Ça serait aussi, je trouve, le rôle du président de la République
00:20:35 de témoigner de son soutien à un maire.
00:20:39 Vous vous souvenez de ce qui s'était passé pour le maire de Saint-Brévent ?
00:20:42 Bien sûr.
00:20:43 Il y avait eu une mobilisation, et d'ailleurs à raison, générale, reçue, etc.
00:20:48 Et là, rien. C'est ça qui est absolument...
00:20:51 C'est l'indignation gouvernementale ou sélective ou à géométrie variable.
00:20:58 Le fait est que cette femme, moi je le trouve,
00:21:01 est évidemment extrêmement courageuse parce que d'abord, c'est une élue de terrain.
00:21:05 Donc c'est quelqu'un qui se prend la réalité tous les jours en face.
00:21:11 C'est-à-dire qu'il n'y a pas les autres.
00:21:13 Je ne vais pas dire que tous les hommes politiques ne sont pas des élus de terrain,
00:21:17 mais il y en a pour qui c'est quand même beaucoup plus vague, beaucoup plus loin.
00:21:21 Elle, elle nous ramène une parole qui est directement issue de ce qui se passe chez elle.
00:21:26 Et elle a le courage d'ajouter ce hashtag #JusticePourThomas
00:21:31 pour montrer qu'elle continue à défendre et à ne pas oublier ce jeune homme
00:21:35 qui a été poignardé lâchement dans une fête.
00:21:38 Elle est quand même maire d'une ville où il y a ce quartier qui pose problème,
00:21:43 d'où sont venus les agresseurs.
00:21:45 Donc elle prend des risques.
00:21:47 Et c'est là, je pense qu'il faut mesurer les risques qu'elle prend.
00:21:50 Et elle prend d'autant plus de risques qu'on aimerait justement,
00:21:54 par rapport à ce que vous disiez, qu'elle soit soutenue,
00:21:57 qu'elle soit un peu plus encadrée, qu'il y ait au moins le gouvernement derrière.
00:22:01 Et en fait, malheureusement, c'est le silence.
00:22:03 C'est tout l'inverse, effectivement.
00:22:05 Cette maire, elle est ignorée, vous allez l'entendre,
00:22:07 elle est ignorée par une première ministre qui quand même avait parlé,
00:22:10 je vous le rappelle, d'un sentiment d'une violence qui augmente, d'un sentiment.
00:22:14 Or, la maire dit exactement l'inverse.
00:22:16 Écoutons-la.
00:22:18 Énormément, je peux dire que tellement soutenue que je me sens vraiment ignorée.
00:22:22 Parce qu'on n'a pas eu réponse.
00:22:25 Je dis "on" parce qu'on est plusieurs à penser la même chose,
00:22:27 puisque c'est une situation, une appréciation qui est largement partagée.
00:22:31 Madame Borne avait fait une annonce disant qu'elle allait confier une mission
00:22:36 et notamment une réflexion auprès du garde des Sceaux et du ministre de l'Intérieur.
00:22:41 Je sais qu'ils ont été bien occupés.
00:22:43 Pour autant, je n'ai rien vu venir.
00:22:45 C'est quand même incroyable.
00:22:47 Comme s'ils ne savaient pas qu'on n'allait pas demander à ces personnes-là
00:22:50 s'ils ont eu des nouvelles ou pas.
00:22:52 C'est incroyable.
00:22:54 En fait, tout ça, c'est un effet d'évitement.
00:22:57 Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas soutenue ?
00:22:59 C'est parce que l'identité de ceux qui la menacent
00:23:03 et le contexte dans lequel elle a pris position
00:23:06 sont des choses qui, aujourd'hui, alimentent une forme de déni.
00:23:09 Autrement dit, ceux qui la menacent sont liés au fait qu'elle a dénoncé
00:23:14 un quartier ghettoisé comme étant à l'origine des violences
00:23:20 et qu'elle a elle-même expliqué que le racisme anti-blanc pouvait exister.
00:23:26 On est dans un contexte dans lequel mettre le doigt là-dessus,
00:23:30 c'est faire exploser toute la logique que la gauche et l'extrême-gauche ont voulu installer
00:23:36 qui est de dire qu'il y a une persécution en France
00:23:39 uniquement d'une catégorie de la population,
00:23:41 donc des musulmans, c'est le discours politique qu'ils tiennent,
00:23:44 et l'interdiction absolue de montrer qu'en fait le repli sur les identités secondaires
00:23:50 qui sont les identités ethniques,
00:23:52 en fait favorise une explosion de racisme et de violence
00:23:55 à tous les niveaux et entre toutes les communautés.
00:23:58 J'ajoute, Céline, elle le dit, c'est pour ça, je ne le dis pas qu'avec nuance,
00:24:01 mais moi, pour l'avoir interviewée, quand je lui demande sur les violences,
00:24:04 elle dit "d'une partie", c'est pas la majorité.
00:24:07 Oui, mais elle n'est pas caricaturiste.
00:24:09 Elle est, en parlant de quartier ghettoisé, pardon,
00:24:12 parce qu'énormément d'argent, elle l'a détaillé aussi,
00:24:16 a été investi dans ce quartier qui n'est pas du tout un quartier éloigné,
00:24:22 qui est à 10-15 minutes à pied du centre-ville.
00:24:25 Donc on n'est pas du tout dans la configuration magnétique.
00:24:31 En fait, elle vise juste sans caricature.
00:24:34 C'est pour ça qu'elle est dangereuse pour le gouvernement.
00:24:39 C'est-à-dire que la parole qu'elle porte ne peut pas être rejetée à l'extrême droite.
00:24:45 Elle n'est pas apparente TRL non plus, elle est divers droite.
00:24:48 Moi, je travaille quotidiennement avec des petites et moyennes communes,
00:24:51 notamment sur des questions de sécurité.
00:24:53 Le discours qu'elle tient, c'est ce que tient 80% des maires avec lesquels je travaille,
00:24:58 qui sont confrontés à la réalité en dehors de tout aspect politique
00:25:01 et de bien-pensance mortifère.
00:25:03 La seule différence, c'est qu'elle a un vrai talent.
00:25:05 Elle a une belle image, elle sait s'exprimer, elle a une aura.
00:25:09 Et forcément, elle devient audible là où les autres maires le sont moins,
00:25:12 parce qu'ils ont plus de mal avec les médias,
00:25:14 parce que ce n'est pas évident de s'exprimer sur une chaîne de télévision publique.
00:25:17 Et elle parvient à faire passer un discours.
00:25:19 Alors certes, elle peut peut-être amener quelque chose, on verra.
00:25:22 Si Emmanuel Macron est un petit peu malin, il la ferait rentrer au gouvernement.
00:25:26 Le problème, c'est que c'est une médaille à deux revers.
00:25:30 S'il la fait rentrer pour rien, ce sera terrible parce qu'elle partira où ?
00:25:32 C'est vite en disant "je suis rentré dans un gouvernement, ça n'a servi strictement à rien,
00:25:36 on a utilisé mon image et finalement rien ne changera".
00:25:38 Si elle venait à dire ça, ce serait catastrophique pour Emmanuel Macron.
00:25:41 Donc il est face à un dilemme.
00:25:43 Soit il continue à faire de la politique telle qu'il l'a fait aujourd'hui
00:25:45 de manière bureaucratique et ethnocratique,
00:25:47 avec des gens qui sont très sympas mais qui sont déconnectés des réalités.
00:25:50 Soit il vient au terrain, il fait monter en puissance un monsieur Darmanin
00:25:54 qui était quand même maire, il ne faut pas l'oublier,
00:25:56 avec cet élu qui connaît le terrain et d'autres élus,
00:25:59 monsieur Lissnar aussi je pense, qui connaît très bien la politique
00:26:03 et qui sait ce qu'il faut modifier dans l'administration.
00:26:05 Et là on change quelque chose.
00:26:06 Mais ça voudrait supposer qu'Emmanuel Macron...
00:26:08 Là vous nous avez donné un gouvernement idéal, un Premier ministre.
00:26:10 Le problème c'est que...
00:26:11 Mais c'est se heurter à la sensibilité de gauche d'une partie de...
00:26:15 Oui mais surtout il faudrait qu'Emmanuel Macron s'efface.
00:26:19 Qu'est-ce qu'il veut, laisser une place dans l'histoire ?
00:26:21 Mais il faudrait qu'il s'efface.
00:26:22 Ce qui est intéressant c'est de voir que depuis un certain nombre d'années maintenant,
00:26:26 les gouvernements successifs agissent dans la peur.
00:26:29 C'est-à-dire à chaque fois qu'ils prennent une décision,
00:26:32 c'est soit ils ont peur des conséquences juridiques,
00:26:36 on l'a connu à l'époque du Covid,
00:26:38 donc parfois, et cela avait été très bien expliqué d'ailleurs à l'époque par Édouard Philippe,
00:26:43 lorsque il disait que les vétérinaires pouvaient très bien vacciner,
00:26:48 sauf que si je permettais aux vétérinaires de vacciner,
00:26:51 ensuite je pouvais tomber sous le coup de la justice
00:26:55 parce qu'on pouvait me faire telle ou telle reproche,
00:26:57 tout simplement parce que c'est interdit.
00:26:59 Mais on n'a pas reçu de marqué.
00:27:00 Non mais c'est intéressant, sur le point de vue juridique,
00:27:02 sur le point de vue politique également,
00:27:04 c'est-à-dire que le discours qu'elle porte aujourd'hui est un discours de bon sens,
00:27:08 mais c'est un discours qui était également un discours porté par exemple
00:27:12 par des députés de droite, voire des députés du Rassemblement national.
00:27:16 Et aujourd'hui, la faire rentrer au gouvernement,
00:27:18 certains diraient "oui mais attendez,
00:27:20 on est en train de tenir le même discours que nous opposons politique à l'Assemblée nationale,
00:27:26 ce n'est pas possible".
00:27:27 Et pareillement sur les questions sociétales,
00:27:30 on agit par peur, par peur de soulever certaines questions dans certaines...
00:27:36 Pourquoi on aurait peur ?
00:27:37 Pourquoi on aurait peur ?
00:27:38 Parce qu'elle propose des solutions,
00:27:40 elle a une vision extrêmement politique,
00:27:41 c'est-à-dire d'action sur la chose publique.
00:27:45 Là, on voit bien avec le gouvernement
00:27:47 et quand on regarde les voeux d'Emmanuel Macron,
00:27:49 c'est clair, on est dans une espèce de stratégie,
00:27:52 de symbolisme, de commémoration,
00:27:55 2024 sera un grand millésime français.
00:28:00 Oui, il y a des choses intéressantes et positives.
00:28:02 Même avec un millésime, on peut s'étouffer.
00:28:04 Mais si vous voulez, là, vous avez quelqu'un qui fait,
00:28:06 qui est sur le terrain, qui est dans l'action,
00:28:09 et cette personne-là, c'est presque un danger pour les personnes qui parlent d'abstraction.
00:28:14 Je ne comprends pas la psychologie, c'est-à-dire, je serai président,
00:28:16 il reste combien ?
00:28:18 Trois ans.
00:28:19 Trois ans et demi.
00:28:20 Mais enfin, vous faites rentrer ceux qui vont,
00:28:23 même cyniquement, ceux qui vous servent.
00:28:25 Sonia, déjà, il faudrait qu'ils veuillent entrer.
00:28:29 On a cité David Lissler, je ne vois pas du tout ce qu'il irait faire
00:28:32 dans cette galère du en même temps.
00:28:34 C'est absolument...
00:28:35 Pour l'intérêt de la France.
00:28:37 Il faudrait un récap, surtout maintenant avec le président.
00:28:40 Ce n'est pas le Premier ministre de l'échec aux européennes.
00:28:43 Le problème de l'intérêt de la France,
00:28:45 c'est encore faut-il que le président lui-même soit convaincu
00:28:49 qu'il faille en rabattre sur lui-même pour l'intérêt de la France.
00:28:53 Or, aujourd'hui, la vraie question, c'est à quoi ça sert d'être ministre
00:28:57 si à chaque fois que vous impactez l'opinion,
00:28:59 que vous essayez de prendre des décisions ou d'agir,
00:29:02 le président se met soit au travers de votre chemin,
00:29:05 soit vous tire le tapis sous les pieds,
00:29:07 soit fait exploser ce que vous êtes en train de mettre en place.
00:29:10 Prenez le cas Blanquer.
00:29:12 Le président va chercher Blanquer pour son image,
00:29:15 image républicaine, image laïque.
00:29:17 Il l'installe et après, il lui tire dans le dos en permanence
00:29:20 et il l'empêche de mener sa politique.
00:29:22 Et il l'a refait quand il prend Darmanin
00:29:25 et qu'en face, il va mettre un ministre de la Justice
00:29:27 qui est vu comme laxiste et ainsi de suite.
00:29:29 Dans ce cas-là, vous ne faites rien avec personne.
00:29:31 On ne va en parler à rejoindre le problème.
00:29:33 C'est peut-être le même discours qu'un ancien ministre,
00:29:35 Luc Ferry, qu'on a remarqué une pause,
00:29:37 qui était notre invité ce matin.
00:29:38 On va l'écouter parce que ce qui est bien avec les anciens ministres,
00:29:41 c'est qu'ils sont libres.
00:29:43 C'est comme les anciens militaires.
00:29:45 C'est très intéressant sur la coalition choisie.
00:29:47 Quand il dit ministre de l'éducation.
00:29:49 Ah bon, vous pensez que...
00:29:51 C'est ce qu'il aurait dû faire.
00:29:53 C'est-à-dire que la situation actuelle,
00:29:55 et c'est d'ailleurs très intéressant,
00:29:57 un ministre me confie en coulisses,
00:29:59 Emmanuel Macron se plaint de la situation actuelle.
00:30:01 Mais qui est responsable de cela ?
00:30:03 C'est lui.
00:30:05 C'est lui qui a mis ces différentes personnalités
00:30:07 qui parfois, il estime qu'elles sont "nulles" en coulisses.
00:30:12 Mais c'est lui qui les a choisis.
00:30:14 C'est lui qui les a mis en responsabilité.
00:30:16 La pause et on se retrouve.
00:30:17 Vous allez voir les paroles de Luc Ferry.
00:30:18 Vous nous direz ce que vous en pensez.
00:30:19 Très libre sur différents sujets.
00:30:21 À tout de suite.
00:30:22 Merci d'être avec nous.
00:30:26 Dans quelques instants, nous allons parler de l'action de l'exécutif,
00:30:29 ou plutôt de l'illusion de l'action.
00:30:31 Si on écoute notre invité ce matin pour la grande interview,
00:30:34 c'était Luc Ferry, l'ancien ministre.
00:30:36 Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous, Michael.
00:30:39 Possible collusion dans l'actualité
00:30:42 entre deux avions à l'aéroport de Tokyo à Neda.
00:30:45 Selon les médias locaux, un avion de la compagnie Japan Airlines
00:30:48 a pris feu mardi sur la piste.
00:30:50 Les 367 passagers et 12 membres d'équipage ont pu être évacués.
00:30:53 Dans l'autre appareil, un avion des gardes-côtes.
00:30:55 Cinq des six personnes à bord sont toujours portées disparues.
00:30:58 Après les précipitations historiques de novembre dernier,
00:31:01 le Pas-de-Calais est de nouveau en état d'alerte.
00:31:03 Le niveau des eaux continue de monter.
00:31:05 Des routes ont été inondées.
00:31:07 Sept évacuations ont eu lieu, dont celle d'un camping.
00:31:09 Le département est placé en double vigilance orange.
00:31:12 Plus d'inondations et crues.
00:31:14 Enfin, le Dry January, ou désolé pour l'accent anglais,
00:31:17 en tout cas en français, c'est janvier sans alcool, a débuté.
00:31:20 Né en Grande-Bretagne il y a 11 ans,
00:31:22 ce défi a pour but d'arrêter temporairement,
00:31:24 voire définitivement la consommation d'alcool.
00:31:27 Les bienfaits sont nombreux.
00:31:29 Meilleur sommeil, capacité de concentration accrue
00:31:32 ou encore économie d'argent.
00:31:34 - Avoir pris un verre pour le dire, effectivement.
00:31:37 Ce n'est pas votre cas.
00:31:38 Ah non, non, bien sûr.
00:31:39 - Je parle en anglais.
00:31:40 - Avec modération.
00:31:41 C'est nickel.
00:31:43 L'action de l'exécutif ou l'illusion de l'action ?
00:31:47 - Oui.
00:31:48 - Oui, monsieur.
00:31:49 - Mais la transition est toujours complexe.
00:31:51 - Toujours complexe, toujours, toujours.
00:31:53 Avec Luc Ferry, ancien ministre de l'Éducation,
00:31:57 auteur d'un livre qui s'appelle "La frénésie du bonheur".
00:32:00 - C'est joli.
00:32:01 - C'est joli, oui.
00:32:02 - Je vous remercie.
00:32:04 Je fais cette transition parce qu'il a été question
00:32:07 de bonheur, peut-être, pour souhaiter des voeux aux Français,
00:32:10 mais pas pour Emmanuel Macron,
00:32:11 qui a parlé d'une promesse d'autorité.
00:32:13 Alors, qu'en a pensé Luc Ferry ?
00:32:15 On l'écoutera dans quelques instants.
00:32:16 Mais pour l'heure, on va l'écouter sur la loi immigration.
00:32:19 Pourquoi ?
00:32:20 Parce que c'est l'une des lois quand même
00:32:22 dont on a le plus parlé en 2023.
00:32:24 Eh bien, ça ne sert à rien pour l'ancien ministre.
00:32:26 Écoutons-le.
00:32:27 - Je pense que la loi immigration,
00:32:30 dont on a énormément parlé, ne servira à peu près à rien
00:32:33 parce que les deux sujets majeurs,
00:32:35 c'est la non-application des OQTF,
00:32:37 donc des obligations de quitter le territoire français,
00:32:39 qui ne sont pas appliquées à 93 %, vous le savez.
00:32:43 Et le deuxième sujet majeur, c'est le détournement du droit d'asile.
00:32:47 Et donc, ce n'est pas une question de loi,
00:32:49 c'est une question de courage politique.
00:32:52 Et puis d'accord avec les pays d'immigration ou d'émigration,
00:32:56 pour parler plus correctement.
00:32:58 Donc, je pense que cette loi ne changera rien
00:33:00 et que c'est une question de volonté politique.
00:33:02 Je n'ai jamais vu que cette volonté politique
00:33:04 était présente dans ce gouvernement.
00:33:06 - Alors, c'est l'impression que certains Français
00:33:10 pensent que rien ne change,
00:33:12 qu'il y a un immobilisme qui est vraiment enquisté.
00:33:14 Ce serait la pire des choses dans ce cas-là.
00:33:16 - Ce serait la pire des choses,
00:33:18 surtout que la promesse du gouvernement,
00:33:20 c'est justement de lutter contre l'immigration illégale,
00:33:23 mais de lutter contre une immigration
00:33:25 qui viendrait de l'extérieur.
00:33:26 Or, ce texte précisément vise non pas
00:33:29 à lutter contre les flux migratoires,
00:33:31 les flux entrants, mais à tenter de gérer
00:33:34 les personnes qui sont d'ores et déjà
00:33:36 sur le territoire national,
00:33:38 et cela a été très bien dit à l'instant par Luc Ferry,
00:33:40 et qu'on n'arrive pas aujourd'hui à expulser,
00:33:43 mais qu'on n'arrive pas à expulser,
00:33:45 tout simplement par manque de volonté politique.
00:33:47 Lorsque l'on voit qu'on a mis un nombre d'années,
00:33:52 mais sans commune mesure,
00:33:54 pour tenter d'aborder cette question
00:33:57 du nombre de centres de rétention administratifs
00:33:59 qui nous permettent ensuite d'expulser ces délinquants
00:34:02 qui ont été donc "pris dans la main dans le sac"
00:34:07 par les policiers qui sont ensuite amenés
00:34:10 vers ces centres pour ensuite envisager leur expulsion.
00:34:13 Il a fallu attendre cette année
00:34:15 et cet amendement déposé par Eric Ciotti
00:34:18 pour qu'on aborde cette question,
00:34:19 et que enfin cette question fasse partie
00:34:22 des débats à l'Assemblée nationale.
00:34:24 Il faudra ensuite que ces centres soient construits
00:34:26 pour permettre peut-être...
00:34:28 Mais voilà, ça en dit long sur cette volonté politique
00:34:31 qui est certes affichée,
00:34:33 mais qui n'est pas traduite ensuite dans les faits.
00:34:36 Ça m'intéresse ce que vous dites, volonté.
00:34:37 Par exemple, regardons ce qui se passe,
00:34:38 Régis Sommet en Italie avec Giorgia Meloni.
00:34:41 J'ai retrouvé hier, je suis allée voir
00:34:43 ses anciens discours avant d'arriver au pouvoir,
00:34:45 et là on peut pas dire qu'elle manquait de volonté,
00:34:47 en tous les cas pour ceux qui voulaient vraiment
00:34:48 que les choses changent radicalement
00:34:50 en matière d'immigration.
00:34:51 Aujourd'hui, bon, certains diraient
00:34:53 pragmatisme et lucidité,
00:34:54 d'autres diront qu'elle a totalement abandonné son discours.
00:34:56 Disons qu'elle a régularisé,
00:34:57 accepté la régularisation de 400 000 clandestins en Italie.
00:35:01 Donc ça c'est quand même quelque chose
00:35:02 qui va contre son programme.
00:35:04 Maintenant, Giorgia Meloni,
00:35:05 elle a effectivement le...
00:35:07 Elle a besoin d'argent.
00:35:08 Elle a besoin d'argent,
00:35:09 et elle a le nuage européen au-dessus,
00:35:14 elle a eu Ursula von der Leyen, etc.
00:35:16 Et donc l'Italie n'est pas libre de ses mouvements.
00:35:18 La France l'est beaucoup plus.
00:35:20 La France l'est beaucoup plus.
00:35:21 Pourquoi ?
00:35:22 Giorgia Meloni, parce que...
00:35:23 Parce qu'on est contributeur en argent
00:35:25 et qu'on n'en a pas besoin.
00:35:26 Voilà, et puis parce qu'on fait partie
00:35:27 des piliers de l'Europe
00:35:28 et que si on voulait faire évoluer les choses,
00:35:29 il faudrait, comme vous le disiez,
00:35:31 un peu de volonté politique.
00:35:33 On pourrait le faire.
00:35:34 On pourrait le faire simplement.
00:35:35 Emmanuel Macron préfère parler de souveraineté européenne
00:35:37 plutôt que de parler de souveraineté française
00:35:39 pendant ses voeux.
00:35:40 Donc l'abandon du drapeau, il est manifeste.
00:35:42 Le drapeau était dissimulé dans le fond,
00:35:44 souvenez-vous, au milieu des autres drapeaux olympiques,
00:35:46 enfin des nations olympiques, certes, c'est louable,
00:35:48 mais en tout cas, il n'apparaît pas beaucoup.
00:35:50 Il n'a pas vraiment sur le cœur, on le sent.
00:35:53 Mais pour ce qui est de cette loi,
00:35:56 il faut regarder que le président a saisi
00:35:58 le Conseil constitutionnel aussi sur cette loi.
00:36:01 Il faut voir aussi quand il dit
00:36:02 "la loi immigration qui a été votée".
00:36:04 Il dit "qui a été votée",
00:36:05 mais dans quelles conditions elle a été votée ?
00:36:08 Des mesurettes ont été votées
00:36:09 et on n'est même pas sûr que ces mêmes mesurettes
00:36:11 ne vont pas être retoquées par le Conseil constitutionnel.
00:36:14 Donc l'effectivité de ce qui pourrait aller
00:36:18 dans un sens d'un nouveau contrôle de l'immigration,
00:36:21 en fait, sont complètement caduques dès le début.
00:36:23 Donc c'est complètement grotesque.
00:36:25 Mais vous avez entièrement raison,
00:36:27 c'est-à-dire qu'à la fin, les Français se disent
00:36:31 "mais regardez, déjà, ils se sont bagarrés
00:36:33 sur des mesurettes et en plus,
00:36:34 après les fourches codines du Conseil constitutionnel,
00:36:36 il reste de l'eau qui aide".
00:36:37 Parce qu'il y a des sujets
00:36:38 qu'Emmanuel Macron refuse d'aborder.
00:36:40 Mais par quoi ?
00:36:41 Par un principe, idéologie, conviction ?
00:36:43 Je ne sais pas, par quoi ?
00:36:44 Par idéologie.
00:36:45 Premier sujet, c'est la reconquête
00:36:48 de notre souveraineté juridique,
00:36:50 c'est-à-dire faire en sorte,
00:36:52 en réformant la Constitution,
00:36:54 que la loi française redevienne supérieure
00:36:57 à nos traités internationaux et européens en particulier.
00:37:01 Première chose.
00:37:02 Deuxième chose, instaurer un rapport de force,
00:37:05 notamment par exemple avec l'Algérie.
00:37:08 Il y a une personne qui avait eu une excellente idée,
00:37:11 de gauche, Arnaud Montebourg,
00:37:13 quand il avait parlé du gel, du transfert...
00:37:16 Ça lui a coûté sa campagne.
00:37:18 Des avoirs, oui absolument,
00:37:20 parce que lui se présentait comme candidat de gauche.
00:37:23 Et ce qui lui a coûté sa campagne aussi,
00:37:25 c'est peut-être d'avoir été trop pédalé,
00:37:26 parce qu'il a eu tellement peur d'avoir eu une bonne idée
00:37:30 et d'avoir effectivement pointé...
00:37:33 Je vais jusqu'au bout pour expliquer au téléspectateur,
00:37:35 il s'agissait de geler les transferts des avoirs,
00:37:39 des immigrés vers leur pays d'origine.
00:37:42 Lesquels avoir représentent vraiment une partie conséquente
00:37:47 des revenus et de certaines économies.
00:37:50 Et en Algérie par exemple, qui est une économie gazière...
00:37:54 - Judith Maitreau, vous dites souveraineté,
00:37:56 il faut retrouver notre souveraineté juridique,
00:37:58 et vous dites Emmanuel Macron, c'est la souveraineté européenne.
00:38:01 Mais il se pense vraiment en européen d'abord.
00:38:04 Donc comment en faire changer ?
00:38:06 C'est tacté, ce n'est pas la même conviction,
00:38:08 c'est d'abord un européen, ce qui n'empêche pas
00:38:10 d'être pleinement français, mais il est d'abord européen.
00:38:12 - Là est l'idéologie, parce que l'identité européenne
00:38:16 est fantasmée, elle est culturelle, mais elle n'existe pas...
00:38:19 - Pourquoi elle n'existe pas ?
00:38:21 - Parce qu'il n'y a pas de peuple européen,
00:38:23 il n'y a pas réellement de démocratie européenne.
00:38:26 L'Europe est un élément hybride, dans lequel on a certes un Parlement,
00:38:30 mais dans lequel finalement la décision est plutôt aux mains
00:38:32 d'une commission qui elle n'est pas démocratique réellement.
00:38:36 Donc vous avez en fait une référence permanente
00:38:40 à un lieu qui ne peut pas être souverain,
00:38:42 parce qu'il n'en a pas les moyens.
00:38:44 Le premier acte de souveraineté, c'est quand même d'avoir une armée.
00:38:48 Aujourd'hui l'Europe, combien de divisions ?
00:38:50 Zéro division. La seule division que peut aligner l'Europe aujourd'hui,
00:38:54 c'est l'armée française, qui n'est quand même pas dans un état brillant,
00:38:58 même si c'est l'armée la plus costaude que nous ayons dans ce monde-là.
00:39:04 Donc on a un vrai problème idéologique,
00:39:06 qui est qu'on a cassé la nation, sans la remplacer par quoi que ce soit.
00:39:10 Et donc on a aussi un problème d'intégration basique,
00:39:14 mais pas d'intégration de l'immigration,
00:39:16 mais d'intégration de tout, c'est-à-dire à qui peut-on s'intégrer,
00:39:21 à quoi peut-on s'intégrer, quand vous détruisez d'un côté la nation,
00:39:25 et que de l'autre côté, votre référence n'est qu'un mot-valise
00:39:28 qui n'a pas de réel contenu identitaire ou culturel.
00:39:33 Ça devient vraiment très complexe.
00:39:35 - C'est-à-dire qu'on va aller aux européennes,
00:39:37 Emmanuel Macron va aux européennes, Maxime Thibault,
00:39:39 avec une valise vide, en tout cas ses convictions à lui.
00:39:43 C'est l'Europe d'abord, ça ne veut pas dire que la France est reléguée au dernier rang,
00:39:48 mais c'est la France après.
00:39:49 - Il est dans la continuité d'un courant politique,
00:39:51 qui est celui du fédéralisme européen.
00:39:53 Et le général De Gaulle disait très bien,
00:39:55 leur défaut c'est de faire de la politique sur des rêves et non des réalités.
00:39:58 Et il est pleinement là-dedans, et comme vous le disiez très justement,
00:40:01 il ne peut pas y avoir d'État européen parce qu'il n'y a pas de peuple européen.
00:40:04 Il existe une multitude de peuples, avec des pensées conceptuelles complètement différentes.
00:40:08 Vous allez en Allemagne sur la vision de l'Europe,
00:40:10 vous avez une vision qui est complètement différente avec la compétence et la décompétence,
00:40:13 qui fait que si un jour l'Europe veut s'imposer sur l'Allemagne,
00:40:16 l'Allemagne récupère son pouvoir.
00:40:18 Elle l'a rappelé en 2009 dans un arrêt de Karlsruhe.
00:40:20 En France, on n'a pas du tout la même logique.
00:40:23 On a un État qui est unitaire, on n'a pas un État fédéral comme les Allemands.
00:40:26 On n'a pas la même pensée de la construction.
00:40:28 Et donc forcément, on ne peut pas travailler ensemble à créer un État fédéral européen.
00:40:32 Mais Emmanuel Macron s'en désintéresse un petit peu,
00:40:34 parce que lui, sa logique, c'est la destruction nationale pour la construction de ce fédéralisme.
00:40:38 La destruction nationale ?
00:40:39 Oui.
00:40:40 Mais quand vous détruisez la nation, vous détruisez en réalité sa matérialité juridique et son expression,
00:40:45 donc les prérogatives de ses pouvoirs.
00:40:47 Lorsque vous transférez des pouvoirs, l'absence de frontières, c'est un continuum.
00:40:52 Il s'est inscrit dans un continuum qu'a voulu Monsieur Delors,
00:40:55 à partir de l'acte unique européen, de petit à petit transférer des compétences vers l'Europe.
00:41:00 Le fait de battre monnaie, le fait de pouvoir contrôler ses frontières,
00:41:05 le fait de pouvoir avoir un marché qui soit contrôlé sur les règles commerciales nationales.
00:41:09 Ils ont voulu, dès les années 50, créer une défense européenne
00:41:12 qui a été refusée par les gaullistes et les communistes.
00:41:14 Emmanuel Macron est dans cette logique-là.
00:41:16 Donc forcément, si aujourd'hui, il voulait répondre à la question de l'immigration,
00:41:20 il serait dans l'obligation de répondre sur le point de vue européen.
00:41:23 Sauf qu'il ne le fait pas.
00:41:24 Pourquoi ? Parce que s'il venait à le faire, il serait obligé de mettre autour de la table
00:41:27 des chefs de gouvernement avec lesquels il ne partage aucune conviction
00:41:30 et qui sont les alliés de Marine Le Pen.
00:41:32 Donc moi, je suis, si vous voulez, je suis un petit peu dans l'attente.
00:41:34 Je sais que pendant trois ans, Emmanuel Macron nous fera de la communication nationale,
00:41:38 mais elle ne servira à rien parce que les traités européens sont au-dessus des lois nationales.
00:41:42 Mais non, on n'a pas trois ans à perdre.
00:41:43 Lui, il a trois ans politiquement à tenir.
00:41:46 Mais poursuivons.
00:41:48 Tenir pour quoi ? Pour aller où ?
00:41:50 C'est la vraie question.
00:41:52 Mais je pense qu'il ne sait pas où il va.
00:41:54 Il va vers ce projet européen général, ce qui est un vrai projet.
00:41:58 Mais il ne l'assume pas, c'est ça la difficulté.
00:42:00 Alors il le sous-entend, il passe son temps à mettre la France en avant.
00:42:04 On l'écoute depuis un mois, c'est les valeurs françaises, le retour de l'autorité, l'éducation, enfin bref.
00:42:11 La culture française.
00:42:13 La culture française qui va rayonner.
00:42:15 Que la France soit une culture, une histoire et une langue, on ne s'en est pas d'accord.
00:42:19 Et que le président le fasse, oui.
00:42:21 Mais vous avez raison.
00:42:22 Rien que de rappeler ça, ça devient qu'on progresse.
00:42:25 Il a l'impression d'agir.
00:42:26 Le problème de l'Emmanuel Macron, c'est qu'il cède assez facilement à la prophétie autoréalisatrice.
00:42:32 C'est-à-dire qu'il a l'impression que quand il parle, les choses vont se faire.
00:42:34 En réalité, les choses ne foncent pas et le discours suivant, il dit autre chose.
00:42:38 C'est ça son problème.
00:42:40 Sur le sujet de l'immigration, est-ce qu'on peut aujourd'hui, vraiment, sur les frontières, sur l'immigration, sur le fait...
00:42:44 Si on veut, on peut.
00:42:45 Faire quelque chose quand on n'est pas avec les autres Européens assis autour de la table.
00:42:48 Même si on a rien...
00:42:50 Regardez-nous.
00:42:51 Mais il faut regarder la réalité en face.
00:42:54 Qu'est-ce qu'a fait la rémunération par Sébastien Pinard ?
00:42:57 Pour le coup, LR, qu'on peut critiquer en plein domaine, a fait des propositions qui sont assez intéressantes.
00:43:04 C'est-à-dire qu'à partir du moment où il propose la réforme de l'article 55 de la Constitution,
00:43:09 c'est rétablir la supériorité du droit national.
00:43:12 Dénoncer, par exemple, l'accord avec l'Algérie et avec la Tunisie, etc., tout ça, c'est tout à fait de notre fait.
00:43:21 Installer un rapport de force à l'intérieur de l'Europe, c'est tout à fait possible.
00:43:25 Vous avez des gens qui sont des alliés objectifs sur ce type, si vous choisissez, ce type de positionnement politique.
00:43:31 C'est, par exemple, les gens de l'accord de Wiesgrad, tout le nord de l'Europe,
00:43:37 et sur des positions en matière d'immigration extrêmement fermes.
00:43:41 D'abord, parce qu'il ne faut pas oublier que dans le cadre de la guerre qui est en train de se dérouler en Ukraine,
00:43:46 la Russie et la Biélorussie ont utilisé la pression migratoire pour essayer de casser cette dynamique et cette résistance de ces pays-là.
00:43:56 Donc, eux, ils sont très conscients des enjeux que nous affrontons, du rapport de force,
00:44:02 alors que nous, on est encore dans un rêve d'un monde comme un grand supermarché
00:44:07 dans lequel nous serions des consommateurs riches et puissants.
00:44:10 Je ne me rends pas compte que là, immigrationniste, européiste, mondialiste...
00:44:15 Il n'y a pas besoin d'aller chercher les alliés de Marine Le Pen.
00:44:18 Le Danemark, ce ne sont pas les alliés de Marine Le Pen.
00:44:20 Le Danemark a décidé de prendre en main et de récupérer sa souveraineté sur les questions migratoires.
00:44:25 Et ça, c'est la gauche qui a compris que pour parler aux classes populaires, il faut répondre aux désillustrations.
00:44:31 Ça, ça peut faire une coalition d'intérêt qui fait se traduire par une majorité.
00:44:36 Mais aussi l'Angleterre qui aujourd'hui cherche le Danemark...
00:44:40 Elle n'est plus dans l'Union européenne, mais l'Angleterre, avec Ritchie Sunak,
00:44:43 a une politique sur l'immigration qui est extrêmement ferme.
00:44:47 L'histoire du Rwanda avait été retoquée par leur Cour suprême,
00:44:51 mais le Premier ministre revient à la charge et ça va probablement se faire.
00:44:55 Et d'ailleurs, vous parliez de Georgia Melanie tout à l'heure,
00:44:57 elle a conclu un accord avec l'Albanie.
00:44:59 Ça veut dire aujourd'hui qu'il y a des pays relais.
00:45:03 Ça avait été évoqué pour la France, on avait parlé, on avait dit,
00:45:06 pourquoi pas imaginer de faire des pays relais avec la Tunisie, etc.
00:45:10 Mais ça ne fait pas partie de la philosophie.
00:45:12 Et c'est là où ce n'est pas une question de "est-ce qu'on peut faire, est-ce qu'on peut pas faire, c'est impossible".
00:45:18 Non, c'est une question de volonté politique purement et simplement.
00:45:22 On va faire un petit tour aussi dans d'autres pays européens,
00:45:24 parce qu'il faut être juste quand même et essayer d'être objectif.
00:45:27 Le problème d'autorité n'est pas que français.
00:45:29 Parfois, on a l'impression qu'il y a des spécificités françaises.
00:45:32 Elles ne sont pas européennes et même occidentales.
00:45:34 Justement, sur l'échec de l'autorité, on posera cette question juste après vos titres, cher Michael.
00:45:39 Et on commence avec ce drame.
00:45:41 Une femme de 75 ans violée à Osward la Ferrière en Seine-et-Marne.
00:45:45 Hier matin, un homme l'a agressée sexuellement à son domicile.
00:45:48 Présent au moment des faits, son mari en situation de handicap n'a pas pu intervenir
00:45:52 pour arrêter l'individu qui est toujours activement recherché.
00:45:55 Michel-Edouard Leclerc promet de casser la gueule à l'inflation.
00:45:59 Ce sont ses mots. Ce matin, le président du groupe Leclerc a assuré
00:46:02 qu'elle sera au moins divisée par deux vers la fin janvier, début février.
00:46:06 Ce par rapport à l'an dernier, les baisses de prix devraient concerner d'autres grandes enseignes alimentaires.
00:46:12 Enfin, 48 morts et d'importants dégâts matériels, c'est le bilan provisoire suite au séisme au Japon.
00:46:18 Entre hier et aujourd'hui, plus de 150 secousses ont été recensées.
00:46:22 La plus importante, celle enregistrée à 7,6 sur l'échelle de Richter.
00:46:26 Les autorités nippones restent vigilantes.
00:46:29 Merci à vous, Michel.
00:46:31 Alors, on parle souvent à raison du problème d'autorité en France.
00:46:34 Vous allez voir que les violences sont légion partout aussi en Europe.
00:46:38 Le soir de la Saint-Sébastien, notamment en Belgique, ce sont des images qui ont été tournées à envers.
00:46:43 Regardez.
00:46:44 * Extrait de la vidéo *
00:47:12 Et puis, on va prendre la direction de Berlin, à présent, où des émeutes ont éclaté le 31 décembre au soir
00:47:17 entre des forces de l'ordre et, comme on dit, des bandes de jeunes délinquants.
00:47:21 C'est un sujet de Tony Pitaro.
00:47:23 Ce sont des images de chaos filmées le soir du Nouvel An dans la ville de Berlin, en Allemagne.
00:47:32 Des bandes de jeunes affrontent les forces de l'ordre et les services de secours.
00:47:36 Des émeutes dans lesquelles on retrouve, surtout à Berlin, des gens qui sont manifestement des petits voyous,
00:47:42 appartenant à des bandes urbaines, mais aussi probablement des éléments plus politisés
00:47:46 parce que ça se mêlait aussi à des revendications de solidarité avec la Palestine.
00:47:50 Il y a eu des affrontements avec la police, il y a eu des tirs de feu d'artifice contre la police.
00:47:54 Avec des ustensiles de pyrotechnie, des tirs à blanc et des jets de bouteilles,
00:47:59 ces jeunes ont défié la police dans divers endroits de la capitale allemande.
00:48:02 Ils sont clairement dans une attitude de provocation par rapport à la police.
00:48:07 On est dans quelque chose qu'on connaît bien dans les banlieues françaises,
00:48:10 où on a des groupes constitués, des bandes urbaines, qui considèrent la police en fait comme une autre bande,
00:48:15 une bande adverse, et livrent à la police un combat comme peuvent se livrer deux bandes pour un contrôle de territoire.
00:48:23 Et c'est un peu ça, c'est une question de contrôle de territoire, entre autres, c'est la manière de dire à la police
00:48:28 "Nous sommes chez nous et nous faisons ce que nous voulons dans nos rues et dans nos quartiers".
00:48:32 54 agents de police ont été blessés, environ 390 personnes ont été arrêtées.
00:48:37 Je ne sais pas si quand on se compare à...
00:48:43 On se console ?
00:48:45 On se console, est-ce que c'est raciste ?
00:48:47 C'est quand on se regarde, on se désole ?
00:48:48 On en est là.
00:48:49 Non mais on avait toujours tendance...
00:48:51 Moi je pense que Céline est ouvrée et je dis ça les yeux.
00:48:54 Je voulais juste dire que par rapport à l'Allemagne, c'est vrai que pendant longtemps on disait "oui, ça n'arrive pas".
00:48:59 Mais on a quand même un peu oublié que dans les années 70 et 80, vous aviez des militants d'extrême-gauche à Berlin,
00:49:04 dans le quartier de Kreuzberg, qui régulièrement attaquaient la police, de façon d'ailleurs paramilitaire quasiment.
00:49:10 Non mais ça c'est des violences politiques.
00:49:12 Politiques, mais les violences ont existé en Allemagne de façon urbaine.
00:49:16 Là, effectivement, on n'est plus dans une configuration qui ressemble un petit peu à ce qu'on connaît,
00:49:20 à ce qu'on a l'habitude de connaître chez nous.
00:49:22 Est-ce que c'est un manque d'autorité en Occident ?
00:49:24 Je pense qu'il y a aussi un changement anthropologique lié à un manque d'autorité.
00:49:28 C'est-à-dire qu'en Occident, normalement, on intègre la limite.
00:49:32 On est censé respecter la loi, pas parce qu'il y a une police derrière, mais parce qu'on l'a acceptée et parce qu'on l'a intégrée.
00:49:39 Et quelque part, la police, elle est là que pour gérer des débordements individuels assez, j'allais dire, limités.
00:49:47 Le problème, c'est que dans ces cas-là, ça veut dire que l'idéologie, c'est un homme, ça s'empêche.
00:49:53 Un être humain accompli, c'est quelqu'un qui se contrôle.
00:49:56 Vous avez d'autres espaces du monde dans lesquels un homme, ça s'affirme, surtout si c'est un mâle et un jeune mâle.
00:50:04 Et dans ce cas-là, vous avez besoin que l'autorité soit extérieure.
00:50:08 Autrement dit, c'est la police qui va contenir la violence potentielle de la société.
00:50:13 On ne demande pas aux individus d'intégrer forcément des limites.
00:50:17 Sauf que le jour où, dans un État où vous êtes censé intégrer les limites, les choses se décomposent.
00:50:24 Votre police n'est pas légitime à intervenir parce que dès qu'elle intervient, sa violence choque et les gens ne l'acceptent pas.
00:50:30 En démocratie, heureusement que ce n'est pas la matraque.
00:50:35 C'est un problème d'assimilation.
00:50:37 Oui, mais il faut quand même reconnaître que quand les gens ne respectent plus la loi, la matraque normalement s'impose aussi.
00:50:43 Puisque à ce moment-là, vous dépassez les limites, donc vous mettez les autres et vous-même en danger.
00:50:49 Pour dire les choses plus prudemment et plus simplement, à Berlin, je regardais les chiffres,
00:50:56 vous n'avez qu'un tiers d'Allemands parmi les personnes interpellées pour les violences particulièrement brutales qui ont eu lieu cette année.
00:51:04 Ce n'était pas une tradition. Là vraiment, cette année, ça a explosé.
00:51:09 Un tiers d'Allemands seulement parmi les personnes interpellées.
00:51:12 Ça vous laisse supposer que parmi les personnes non interpellées, la proportion est facilement la même.
00:51:19 C'est un problème d'assimilation.
00:51:20 C'est un problème d'immigration mal contrôlée, comme l'étaient les viols à la SACI-Vest 2016 à Cologne,
00:51:27 dont on a très peu parlé et dont tous les bons esprits nous ont dit que ce sont des viols commis par des Allemands.
00:51:35 C'est scandaleux de dire que c'est commis par des immigrés de fraîche date.
00:51:40 Pourtant, c'était le cas.
00:51:41 C'est cette logique diversitaire dans laquelle la Belgique que vous citiez est beaucoup plus avancée que nous,
00:51:49 qui explique aussi ce genre de phénomène.
00:51:52 C'est de la violence, beaucoup plus avancée dans le laxisme, etc.
00:51:55 Oui, et dans la logique diversitaire.
00:51:57 Il y a quand même une question.
00:51:59 Pardonnez-moi, mais de prendre le problème à l'inverse, dans ce cas-là, on peut plutôt reprocher à ces capitales occidentales,
00:52:05 à ces pays occidentaux, de ne pas savoir aussi affirmer l'autorité et de ne pas proposer un modèle d'autorité.
00:52:12 Comme d'habitude, le problème est le nombre.
00:52:15 À partir d'un certain nombre, et Angela Merkel qui avait ouvert les portes en 2015, en 2008 aussi...
00:52:20 Pendant longtemps, on a opposé le modèle français assimilationniste au modèle communautariste,
00:52:27 en disant que les problèmes avec les communautés se règlent.
00:52:31 Finalement, il y a un responsable de communauté.
00:52:33 C'est ce qui se passait en Belgique, en Angleterre, à Birmingham et autres.
00:52:36 Mais en réalité, vous avez raison, c'est la question du nombre.
00:52:40 Plus le nombre est tel que l'inféodation est totale.
00:52:44 On ne cherche plus à vivre selon des règles, on veut imposer nos règles, tout simplement.
00:52:51 C'est l'hoclocratie.
00:52:52 Le nombre de la foule, c'est-à-dire le nombre qui impose sa propre loi vis-à-vis des lois qui ont été mises en place sous des systèmes démocratiques.
00:53:01 On a une chance, c'est qu'avec notre volonté d'assimilation qui est inscrite dans le Code civil, je le rappelle,
00:53:06 ce n'est pas un concept d'extrême droite, normalement on est en capacité d'assimiler des populations qui viennent en France,
00:53:11 et si elles ne s'assimilent pas, de pouvoir leur dire de partir.
00:53:14 Ça, c'est la chance de la France, parce que ça a toujours été sa volonté de construction,
00:53:18 d'être expulsée si vous ne respectez pas les valeurs françaises.
00:53:20 Mais pardonnez-moi, c'est quoi les valeurs françaises ?
00:53:22 De connaître la langue...
00:53:24 La liberté, l'égalité, la fraternité.
00:53:25 Si vous ne respectez pas la fraternité, vous en avez eu...
00:53:27 Par exemple, l'égalité homme-femme, c'est une base...
00:53:29 L'égalité de la personne humaine, le principe de liberté...
00:53:32 Je fais un peu d'ironie parce que le délinquant multirécité vit sous OQTF, on n'arrive pas à le renvoyer.
00:53:38 Je ne vous dis pas qu'on parvient à le faire, je vous dis simplement que notre modèle conceptuel nous permettrait de le faire.
00:53:43 Là où les Allemands, qui ont une volonté beaucoup plus multiculturaliste,
00:53:46 et qui n'ont pas un État fédéral qui a une volonté d'assimiler,
00:53:49 eh bien, beaucoup plus de difficultés.
00:53:51 C'est pour ça qu'ils avaient une immigration au début qui était hyper contrôlée,
00:53:54 et qui était hyper limitée, avec des pays qui partageaient les mêmes convictions.
00:53:58 Et vous aviez une immigration turque, qui était très présente en Allemagne,
00:54:01 parce qu'il y avait une concordance, il y avait une possibilité de travailler ensemble.
00:54:04 Mais il n'y avait pas le droit du sang, bien sûr.
00:54:06 Mais là, avec le problème de l'ouverture des frontières à tout va,
00:54:09 les populations s'installent partout.
00:54:11 Et donc forcément, elles arrivent aussi dans des États où l'assimilation,
00:54:14 qui n'a même pas été conceptualisée par l'État, ne peut même pas s'exercer un tout petit peu.
00:54:17 Là où nous en France, ils existent un peu quand même.
00:54:19 Même le mot brûle les lèvres de certains en France.
00:54:22 Oui, parce qu'ils ne savent pas lire le Code civil.
00:54:24 Mais bon, ça c'est...
00:54:25 Je veux dire, il y a quand même un élément...
00:54:27 Appelez-vous à la JUP, qui n'aimait pas ce mot.
00:54:30 Il y a un élément supérieur à tout ça, c'est que vous pouvez vous retrouver dans une situation comme ça,
00:54:35 mais avec des affrontements, les gens venant de pays différents, etc.
00:54:38 Là, vous avez une idéologie unificatrice qui est l'islamisme,
00:54:42 qui propose en fait, quelque part, de créer une société politique avec ses valeurs, avec ses objectifs.
00:54:47 Ça c'est mieux comme l'islamisme.
00:54:49 C'est mieux comme Asad.
00:54:51 Sauf qu'aujourd'hui, l'influence de l'islamisme sur une partie de la population française est très importante,
00:54:56 et est relayée par l'extrême gauche.
00:54:58 Mais pourquoi ? Parce qu'en face aussi, à nature ayant horreur divide, qu'est-ce qu'on propose ?
00:55:03 Parce que malheureusement, effectivement, nos représentants n'incarnent plus rien aux yeux des français et des étrangers.
00:55:10 Formidable transition, parce que qu'est-ce qu'on offre justement ?
00:55:13 En écoutant les voeux du président, à part la promesse d'autorité, il n'y avait pas grand-chose,
00:55:17 si ce n'est quand même que la France est une culture, une histoire, une langue,
00:55:20 il aurait pu ajouter une civilisation.
00:55:22 Également, on va poser la question à Henri Guaino, qu'est-ce qu'il faut ? Quel sursaut finalement ?
00:55:27 Luc Ferré disait ce matin, il faut un gouvernement d'union nationale.
00:55:30 Personne n'y croit ? Nous sommes d'accord ?
00:55:32 Un sursaut ?
00:55:34 Mais comment ?
00:55:36 Un cap ? Est-ce qu'il va à droite ou à gauche ?
00:55:39 Oui, peut-être déjà.
00:55:41 Vous avez regardé le président, il a dit que le cap était déguisé.
00:55:43 Beaucoup de questions à poser à notre invité.
00:55:45 Mais s'il le dit, c'est pas si fier que ça.
00:55:47 Vous entendrez aussi ce qu'a dit Luc Ferré sur Marine Le Pen.
00:55:49 Ça a beaucoup fait réagir déjà certains parlementaires du Rassemblement National.
00:55:54 Ce qu'il a dit aussi de Jordan Bardella, jusqu'où ira-t-il ?
00:55:57 Puis on ira faire un tour à l'Opéra de Nice.
00:55:59 Vous allez voir, c'est de la musique, mais c'est pas pour...
00:56:02 Pour adoucir les mains.
00:56:03 Beaucoup de fausses notes.
00:56:04 Beaucoup de fausses notes, exactement.
00:56:05 À tout de suite.
00:56:06 Midi News, la suite.
00:56:10 Merci d'être avec nous.
00:56:11 Voici le menu de la deuxième heure.
00:56:13 Emmanuel Macron, lors de ses voeux aux Français, a promis le retour de l'autorité.
00:56:17 Mais n'est-ce pas une harlaysienne ? On posera la question à Henri Guénaud,
00:56:22 qui est notre invité et je l'en remercie, auteur du livre "À la septième fois, les murailles tombèrent".
00:56:28 Nous parlerons également de Jordan Bardella.
00:56:30 Jusqu'où ira-t-il ?
00:56:31 Et nous écouterons à ce sujet Luc Ferry, l'ancien ministre,
00:56:34 qui a affirmé que Marine Le Pen, c'était la droite populaire et républicaine.
00:56:39 Et puis nous irons à l'Opéra, à Nice, où il y a eu beaucoup de fausses notes,
00:56:43 mais pas à cause de la chef d'orchestre.
00:56:45 Et tout d'abord, le journal. Rebonjour à vous, Michael.
00:56:48 Rebonjour, Sonia. Rebonjour à tous.
00:56:52 À la une de l'actualité ce mardi, Marie-Hélène Thauraval, une nouvelle fois menacée de mort.
00:56:57 La maire de Romand-sur-Isère a annoncé avoir reçu des messages sur son compte Instagram.
00:57:02 Une plainte va être déposée.
00:57:04 L'élu avait déjà été la cible d'attaque depuis ses prises de position sur le quartier de la Monnaie,
00:57:08 d'où sont originaires les principaux suspects interpellés après la mort de Thomas Acrépole.
00:57:12 Invité dans la matinale de CNews, l'élu a néanmoins affiché sa détermination. Écoutez.
00:57:17 Je suis dans un estat d'esprit qui est toujours aussi déterminé.
00:57:22 Je pense qu'aujourd'hui, s'arrêter ou baisser le ton ou ne plus porter la parole qui a été la mienne,
00:57:32 et j'oserais dire la nôtre sur le mois de décembre,
00:57:36 eh bien ce serait baisser les bras et puis donner raison aussi à ceux qui n'entendent pas
00:57:42 ou qui font semblant de ne pas entendre et qui finalement ne présentent pas les mesures
00:57:48 qui sont nécessaires aujourd'hui pour endiguer la situation.
00:57:52 Une femme de 75 ans violée à Osward-la-Ferrière en Seine-et-Marne,
00:57:57 là hier matin, un homme l'a agressée sexuellement à son domicile.
00:58:01 Présent au moment des faits, son mari en situation de handicap n'a pas pu intervenir
00:58:05 pour arrêter cet individu qui est toujours activement recherché dans la commune.
00:58:10 Les habitants sont sous le choc. Écoutez.
00:58:12 Je n'arrive pas à comprendre qu'on laisse faire des choses comme ça,
00:58:17 que la délinquance en France, malheureusement, ça devient vraiment insupportable.
00:58:24 Ça fait peur. Ça fait peur parce qu'on se dit que ça peut arriver à n'importe qui de notre entourage.
00:58:31 Oui, ça fait peur. J'espère qu'ils vont le retrouver.
00:58:34 Ça peut arriver n'importe où, n'importe quand, à n'importe qui.
00:58:37 Voilà, donc si tu arrives à cette personne, c'est malheureux pour elle,
00:58:41 ça peut arriver à tout le monde parce qu'on vit dans ce monde-là,
00:58:46 plein de violence, de haine, de bêtises.
00:58:49 Un homme de nationalité afghane jugé aujourd'hui en comparution immédiate.
00:58:54 L'individu est accusé d'avoir embrassé et enlacé sur la bouche une fillette de 7 ans,
00:58:59 dimanche dernier, au Trocadéro, à Paris.
00:59:02 Elle avait échappé à la surveillance de son père qui avait réussi à retenir le mis en cause.
00:59:08 Et puis après les précipitations historiques de novembre dernier,
00:59:12 le Pas-de-Calais est à nouveau en état d'alerte.
00:59:15 Le niveau des eaux continue de monter.
00:59:17 Des routes ont été inondées.
00:59:19 Sept évacuations ont eu lieu, dont celle d'un camping.
00:59:22 Le département est placé en double vigilance orange.
00:59:25 Pluie, inondation et cru dans la commune d'Arc.
00:59:28 Le maire Benoît Roussel se prépare.
00:59:31 La situation, elle est préoccupante puisqu'il pleut énormément dans le Pas-de-Calais.
00:59:37 Il va encore pleuvoir quelques jours.
00:59:40 C'est compliqué.
00:59:42 Hier, on a été inondé pour la troisième fois.
00:59:45 On avait encore une rue qui était sous les eaux, la rue Henri Puyp.
00:59:49 Et là, on va dire que dans les prochains jours, ça va continuer.
00:59:53 On a la crainte que ça puisse déborder et toucher davantage d'habitations, davantage de rues.
01:00:02 Enfin, à l'étranger, en Corée du Sud, le chef de file de l'opposition a été poignardé.
01:00:08 Lee Ji-myong, 59 ans, a été visé au cou, mardi, alors qu'il s'entretenait avec des journalistes à Busan, dans le sud-est du pays.
01:00:15 L'assaillant a prétexté vouloir un autographe.
01:00:18 L'homme politique de 59 ans a été placé en soins intensifs.
01:00:23 Voilà pour ce journal. On se retrouve dans une dizaine de minutes pour un nouveau Point Info.
01:00:28 Merci à vous, Michael, et à tout à l'heure.
01:00:30 On salue Henri Guénaud. Merci d'être là et bonjour à vous.
01:00:33 Henri Guénaud, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, auteur également de ce livre qui rencontre un beau succès,
01:00:40 "À la septième fois, les murailles tombèrent".
01:00:43 Vous me regardez...
01:00:45 - Non, non, on est... Murailles de Jericho.
01:00:47 - Oui, Victor Hugo, c'est ça ?
01:00:51 - Victor Hugo, "Les châtiments", une reprise d'une pilote de la Bible.
01:00:54 - "Qui le soir sont assis au temple d'Elibert, à la septième fois, les murailles tombèrent".
01:00:58 - On a vos appels.
01:01:00 - Merci d'être là, Henri Guénaud. On a besoin de vos lumières.
01:01:03 - Ah ben oui, c'est important.
01:01:05 - Il y en a déjà beaucoup sur le plateau.
01:01:07 - D'accord. Merci. Chacun pense à lui, mais il parlait des lumières sur le plateau.
01:01:11 - Oui, on a des spots.
01:01:13 - Bon. Lors de ses voeux aux Français, le président a promis le retour de l'autorité partout où elle manquait face aux incivilités et aux violences.
01:01:21 Le retour de l'autorité, écoutez, nous on a envie d'y croire, mais est-ce que ce n'est pas l'art lesien ?
01:01:25 Quand le président dit cela, ça ne se décrète pas ?
01:01:29 Henri Guénaud, comment on peut imaginer un choc d'autorité aujourd'hui ? Comment est-ce qu'on pourrait le décliner ?
01:01:34 - Alors, si vous permettez, d'abord demander ça à un Arlésien, c'est un peu ironique,
01:01:40 mais si vous permettez, je voudrais faire juste une petite remarque à propos des gens qu'on a interrogés tout à l'heure sur la vieille dame qui a été violée.
01:01:52 Et c'est pour répondre à tous les amateurs de statistiques sur la violence qui vous expliquent que finalement, il n'y en a pas tant que ça.
01:01:59 Et ce que disaient les gens était très révélateur, c'est-à-dire constater que ça pouvait arriver à n'importe qui, n'importe où, n'importe quand.
01:02:11 Et quand les gens ont cela dans la tête, et c'est vrai, ça peut arriver à n'importe qui,
01:02:15 c'est pas parce qu'un professeur est tué qu'il n'y en a qu'un, et puis après il y en a un deuxième, un troisième,
01:02:22 mais même deux professeurs tués de suite, évidemment que la statistique explose,
01:02:28 mais en revanche, tout le monde sait que dans n'importe quel établissement scolaire, n'importe quel professeur,
01:02:34 en particulier les professeurs d'histoire en ce moment, peut être victime d'un attentat de ce genre.
01:02:40 À partir de ce moment-là, il est non pas irrationnel, comme le pensent certains,
01:02:44 mais parfaitement rationnel que chacun ait peur que ça lui arrive.
01:02:49 Alors, c'est un sentiment, mais c'est un sentiment tout à fait fondé.
01:02:53 C'est important ce que vous dites, c'est-à-dire plus aucune zone n'est sanctuarisée, plus aucune personne n'est protégée.
01:03:00 Et quand ça arrive dans un petit village, dans tous les petits villages, je pense que ça peut arriver.
01:03:04 Quand on l'a vu à Marseille pour la petite Socaïna, ou à Dijon, c'était une personne dans son lit ?
01:03:10 Oui, absolument, une personne dans son lit, une personne qui écrit,
01:03:15 enfin qui est en train de faire ses devoirs dans sa chambre et qui prend une balle de Kalachnikov tirée par un trafiquant.
01:03:21 Donc ça peut arriver à n'importe qui. À partir de ce moment-là, il se passe quelque chose dans la société
01:03:25 qui est très grave, très profond, et qui ne peut pas être écarté d'un revers de la main,
01:03:29 avec juste un chiffre qui rapporte le nombre de délits à la population.
01:03:37 Je voulais faire cette remarque avant parce que je trouve qu'elle est très importante pour le débat autour de la violence.
01:03:42 Mais alors comment on y répond ?
01:03:44 Maintenant, l'autorité.
01:03:46 D'ailleurs, c'est totalement lié.
01:03:48 L'autorité, effectivement, ça ne se décrète pas. L'autorité, ça ne vient pas d'une décision d'instaurer l'autorité.
01:03:55 L'autorité, elle doit être reconnue, reconnue par celui sur lequel elle s'exerce.
01:04:00 Il faut donc intérioriser les raisons de l'autorité.
01:04:03 Vous savez, même dans une armée où l'autorité est quelque chose de toujours extrêmement important, très présent,
01:04:09 si le chef n'est pas un chef, s'il fait n'importe quoi, ça finit par la mutinerie.
01:04:15 C'est-à-dire qu'il faut que le soldat respecte son chef.
01:04:19 Il faut qu'il le regarde comme un chef qui respecte lui-même le soldat.
01:04:24 Donc, le président de la République peut toujours dire "on va rétablir l'autorité".
01:04:31 Ça ne suffit pas. Ça n'a même pratiquement pas de sens.
01:04:35 Vous pensez qu'il ne l'incarne pas ? Il ne l'incarne plus aujourd'hui ?
01:04:38 Parler du choc d'autorité, je comprends ce que la formule veut dire, mais je trouve qu'elle est mauvaise.
01:04:44 C'est pas celle de Thibault de Montbrial qui parle de mesures draponiennes, policières, judiciaires ?
01:04:47 Je suis assez d'accord avec une partie du contenu qui dit "mais la formule pour moi n'est pas bonne".
01:04:51 Qu'est-ce que serait la bonne formule ?
01:04:54 Parce que c'est pas un choc. Il n'y a pas de choc d'autorité.
01:04:56 Encore une fois, intérioriser l'autorité de l'autre, ça ne peut pas se faire avec un choc.
01:05:02 Il y a beaucoup de mesures à prendre, mais ça concerne tout l'ordre social, tout l'état de la société.
01:05:08 Ça va de l'école au droit à notre système juridique, à notre système institutionnel, à la façon de faire de la politique.
01:05:20 Ça ne peut pas être simplement une décision brutale.
01:05:28 En revanche, il y a un choc de fermeté, si vous permettez, qui est une condition nécessaire dans la situation actuelle,
01:05:34 dans une situation où la société se défait et où l'engrenage de la violence ne cesse de se développer.
01:05:43 Il y a un choc de fermeté à opérer pour arrêter d'abord l'engrenage de la violence avant d'en soigner toutes les causes.
01:05:52 Intéressant. Je voudrais faire réagir tout le monde.
01:05:54 C'est vrai, puisque choc d'autorité, d'ailleurs ça me rappelle la formule de choc de simplification,
01:05:58 et une complexification après d'ailleurs.
01:06:00 C'est le résultat que ça donne. Chaque fois c'est plus compliqué après.
01:06:03 C'est extrêmement intéressant, d'autant plus que lorsque un chef a besoin de rappeler que c'est lui le chef,
01:06:11 c'est-à-dire qu'il a conscience qu'on lui conteste sa position.
01:06:16 C'est exactement ce qui vient d'être dit à l'instant.
01:06:19 Un chef de l'État qui a besoin de rappeler qu'on a besoin d'autorité dans ce pays, c'est presque un aveu de faiblesse.
01:06:26 C'est-à-dire qu'avoir cette nécessité de rappeler que c'est l'État qui est à la tête de ce pays,
01:06:35 que c'est l'État qui a la légitimité de l'ordre, montre bien qu'aujourd'hui, on lui conteste à de nombreuses reprises cet ordre légitime.
01:06:47 Moi je trouve qu'il y a un élément important, c'est qu'il n'y a pas d'autorité sans certitude.
01:06:51 Or, là, on est dans le règne de l'incertitude à tous les étages.
01:06:55 Ça commence par Emmanuel Macron, dont on ne sait pas ce qu'il va dire d'un jour à l'autre,
01:06:59 puisque en même temps qu'on soit, qu'on puisse dire l'inverse de ce qu'on a déclaré être ses convictions la veille,
01:07:07 ça continue par l'école où il n'y a pas de certitude sur l'enseignement, sur ce que va nous dire le ministre.
01:07:16 Là, Gabriel Attal est plutôt dans la ligne de l'autorité où on a eu avant Papendiaï.
01:07:22 Bref, dans tous les domaines, il n'y a aucune certitude.
01:07:26 C'est évidemment dans le domaine pénal où, selon la loi, selon le juge, un même acte peut être puni, voire puni servilement, ou pas du tout.
01:07:38 Dans un monde d'incertitude, où l'incertitude est non seulement entretenue, mais cultivée par certains,
01:07:45 confère encore Emmanuel Macron, il n'y a pas d'autorité possible.
01:07:49 Moi je pense qu'il y a quelque chose qui est intimement lié à la personnalité d'Emmanuel Macron.
01:07:54 Ce n'est pas la première fois que je dis ça. Le discours, quand on le regarde, le discours, les vœux, c'est impeccablement écrit.
01:08:00 Il y a quelques formules flamboyantes.
01:08:03 Ça aurait été mieux écrit qu'une autre plume autour de cette table.
01:08:07 J'ai aimé ça parce que je voulais aussi avoir son avis.
01:08:10 Vous avez vu le moment lyrique et qui vous a enthousiasté ?
01:08:12 Non, il y a...
01:08:13 Vous avez bien écrit, emporté.
01:08:14 Moi j'ai trouvé plutôt, voilà, je trouvais que c'était de bonne facture.
01:08:17 Maintenant, la vraie question c'est le problème de connexion.
01:08:20 Je le répète, Emmanuel Macron a un problème, on l'avait vu avec les Gilets jaunes, on l'a revu avec la réforme des retraites,
01:08:26 a un problème de connexion avec les Français.
01:08:29 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui sonne faux chez Emmanuel Macron,
01:08:32 qui sonne décalé, qui sonne trop technique.
01:08:36 Il n'arrive pas à imprimer et je ne vais pas évidemment me référer en permanence à Jacques Chirac,
01:08:43 mais même avec François Hollande, il y avait quelque chose, il y a un courant qui ne passe pas.
01:08:48 Il n'a pas pu se représenter quand celui-ci a réalisé quoi qu'on en pense, exploite d'être de nouveau réélu.
01:08:54 Oui, mais si François Hollande ne s'est pas représenté, c'est parce qu'il n'avait pas réussi à faire baisser le chômage.
01:08:58 Il n'y a pas une petite péripétie.
01:09:00 Oui, bien sûr.
01:09:01 Mais ce que je veux dire, c'est que le leader ne se décrète pas.
01:09:06 Vous en avez parlé pour l'armée, c'est très important.
01:09:10 Vous avez un chef, un chef c'est... il y a quelque chose d'immanent dans un chef.
01:09:14 Et là, on est face à un président qui n'est pas dans cette catégorie-là.
01:09:19 Je le déplore, j'en suis profondément peiné.
01:09:24 Être un chef, faire preuve et avoir l'autorité, c'est premièrement un savoir-être, mais c'est aussi une expérience.
01:09:30 C'est une expérience du commandement, c'est des prises de position, c'est de progresser, c'est une expérience de vie.
01:09:36 C'est vrai que la question que je me suis toujours posée avec Emmanuel Macron, c'est est-ce que,
01:09:39 outre le fait qu'il n'a peut-être pas le savoir-être, il a l'expérience suffisante pour aujourd'hui être à la tête de notre pays ?
01:09:46 Ça, c'est la question que je me suis posée depuis qu'il a été élu en 2017.
01:09:49 Parce que le renouveau qu'on attendait à travers l'élection d'Emmanuel Macron avait le défaut du manque d'expérience.
01:09:55 Et c'est peut-être ce qui manque cruellement aujourd'hui.
01:09:57 J'avais une question à M. Huguénault, c'est qu'à défaut d'autorité naturelle ou acquise par l'expérience,
01:10:03 est-ce qu'on ne risque pas un autoritarisme ?
01:10:06 Si, mais l'autoritarisme est le contraire de l'autorité.
01:10:09 L'autoritarisme, elle cherche l'obéissance par la force.
01:10:13 Il cherche l'obéissance par la force.
01:10:15 Et ça, c'est le contraire de l'autorité.
01:10:17 Ça peut tenir un moment par la terreur, mais il y a un moment où ça casse.
01:10:23 Vous savez, si Napoléon est un chef, et c'est un chef jeune, c'est parce qu'il aime ses soldats,
01:10:30 parce que les soldats savent qu'il l'aime, c'est parce qu'il aime les Français, les Français savent qu'il l'aime.
01:10:34 On peut reprocher tout ce qu'on veut à Napoléon,
01:10:36 mais de la prise de commandement de l'armée d'Italie jusqu'aux adieux de Fontainebleau,
01:10:41 vous avez l'image d'un chef.
01:10:43 Dans la victoire future comme dans la défaite, vous avez l'image d'un chef.
01:10:48 Alors ça, ça ne se décrète pas, ça ne s'invente pas non plus.
01:10:52 Moi, je me souviens du début du quinquennat d'Emmanuel Macron, du premier quinquennat.
01:10:59 Il avait eu une intuition qui était tout à fait juste et qui n'était pas à la mode à l'époque.
01:11:03 C'était la nécessité de verticalité.
01:11:06 Évidemment, la société a besoin d'horizontalité et de verticalité,
01:11:10 et qu'effacer autant qu'on l'a fait la verticalité est une faute.
01:11:14 Ça finit, hélas, dans le jupitérien.
01:11:18 On n'imagine pas De Gaulle, Napoléon, Pidou, dire "je suis Jupiter".
01:11:26 Pourquoi on n'arrive pas à trouver le juste milieu entre l'homme normal,
01:11:32 le présent normal auquel personne n'a cru et personne n'a voulu adhérer, et Jupiter ?
01:11:36 Pourquoi on n'arrive pas ?
01:11:38 Ça, c'est une question de personnalité et de caractère.
01:11:41 Dans cette société, elle a besoin de verticalité,
01:11:44 mais il faut comprendre que la verticalité exige la reconstruction de tous les fondements de cette société,
01:11:49 c'est-à-dire de tout le ciment de civilisation, de culture, d'éducation, tout un imaginaire commun.
01:11:55 Si vous n'avez pas de référence commune, entre le chef et le sous-chef,
01:12:00 il n'y a pas de valeur commune, pas de principe commun, il ne peut pas y avoir d'autorité.
01:12:06 C'est tellement juste. Céline Pinard ?
01:12:08 En fait, c'est exactement la définition de la nation.
01:12:11 Ce qu'on essaie d'expliquer, c'est que finalement, on intériorise l'autorité
01:12:16 uniquement par adhésion et par appartenance.
01:12:19 C'est-à-dire, c'est l'adhésion à un projet,
01:12:22 c'est l'adhésion à un modèle qui fait que vous allez accepter l'autorité,
01:12:27 que vous allez même l'intérioriser et la faire votre.
01:12:30 Et de la même manière, le chef doit être habité par quelque chose de plus grand que lui,
01:12:35 parce qu'en lui obéissant, vous servez votre propre modèle,
01:12:39 qui l'incarne, qui l'incarne au mieux.
01:12:42 Vous n'êtes pas dans la soumission à un homme et dans l'allégeance.
01:12:45 Et c'est exactement toute la différence entre la féodalité et l'État moderne,
01:12:51 entre l'allégeance à un homme et l'appartenance à une nation.
01:12:55 On pourrait faire allégeance à ses idées, au contraire, pour mieux les servir.
01:12:58 Mais quelles sont-elles ?
01:12:59 C'est une idée ?
01:13:01 Justement, écoutez, alors j'ai trouvé, je ne sais pas ce que vous en avez pensé,
01:13:05 ça m'intéresse d'avoir votre avis, vous tous, et à vous et à Henri Guaino,
01:13:09 l'ancien ministre Luc Ferry ce matin, que vous connaissez bien,
01:13:13 que vous avez souvent échangé, je suppose, à l'antenne ou hors antenne, peut-être.
01:13:17 Écoutons-le, les deux, mon capitaine, sur le manque de conviction d'Emmanuel Macron.
01:13:22 Il s'agit de construire un programme, ça prend du temps.
01:13:26 Mais il faut être d'accord pour rétablir l'autorité.
01:13:31 Emmanuel Macron n'a aucune espèce de conviction, d'aucune sorte, comme François Hollande.
01:13:37 Et donc c'est un centriste, par définition un centriste, c'est prêt à aller à droite ou à gauche.
01:13:41 Comme disait François Mitterrand quand un journaliste lui avait posé la question
01:13:44 où est le centre, il a répondu au fond du couloir à droite.
01:13:47 Et donc le centre, il est prêt à s'accorder avec la droite.
01:13:50 Et donc les LR auraient pu négocier un gouvernement d'union nationale en disant
01:13:56 voilà, sur la sécurité on veut ça, sur l'immigration on veut ça, sur l'école on veut ça,
01:14:00 et sur la dette publique, c'est le plus important, la dette, on va dans le mur en klaxonnant.
01:14:05 Et donc la catastrophe absolue, c'est le centrisme.
01:14:08 Et ce centrisme du débauchage, jamais je n'aurais accepté d'être ministre d'Emmanuel Macron si je venais de la droite.
01:14:16 J'avais gardé la question, j'allais vous la poser.
01:14:19 Mais pour rien au monde. Mais quand vous venez de la droite, ces gens ont vendu leur âme pour un plat de lentilles.
01:14:24 C'est pas bien de faire ça.
01:14:27 Vous me direz d'ailleurs si vous estimez que Nicolas Sarkozy, quand il a amené des personnalités
01:14:32 et est venu de tous horizons, est-ce que c'était une forme de gouvernement d'union nationale ou de débauchage ?
01:14:37 Mais alors qu'est-ce que vous pensez ? C'est assez sévère, aucune conviction d'Emmanuel Macron ?
01:14:42 Juste un mot sur Nicolas Sarkozy, je pense que le ressort profond de cette ouverture, c'était le refus du sectarisme.
01:14:48 Et ça n'a rien à voir avec ce qui se passe aujourd'hui.
01:14:53 Dépasser la droite et la gauche, moi ça ne me choque pas.
01:14:57 C'est même l'essence du gaullisme, du monopartisme.
01:15:00 Ce qui me choque, c'est quand ça devient un marchandage.
01:15:05 C'est-à-dire, allez, un jour je donne à la droite, un jour je donne à la gauche,
01:15:09 et puis tout ça me permet de continuer à gouverner.
01:15:13 C'est pas du tout la même chose.
01:15:14 Dépasser et marchander, ça n'est pas pareil.
01:15:17 Je ferme cette parenthèse.
01:15:18 Est-ce qu'il a le choix aujourd'hui ?
01:15:19 Je trouve très intéressant.
01:15:20 Est-ce qu'il peut continuer ? Allez-y, Jean-Luc Ferry.
01:15:21 Je suis tout à fait d'accord avec Luc Ferry.
01:15:23 Moi, sur la droite, la gauche, le centre, après tout, il y avait des démocrates chrétiens qui avaient des convictions.
01:15:28 Il y avait un parti radical, et encore un parti radical de gauche,
01:15:32 qui a des convictions, des convictions du radicalisme, celle d'un Clémenceau, par exemple.
01:15:37 Mais sur l'analyse, moi, psychologique, je ne veux pas m'enfermer sur ce terrain,
01:15:50 mais je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas d'idéologie au bon sens du terme.
01:15:55 C'est-à-dire, il n'a pas de vision du monde, de conception de l'homme,
01:16:00 et qu'on est en face, justement, d'un objet physiologique non identifié,
01:16:07 non pas non identifié, mais non identifiable.
01:16:09 Il agit en fonction de son intuition.
01:16:11 Donc, il a une intuition le jour, il a une intuition le lendemain,
01:16:15 et cette intuition, je pense qu'elle est forcément bonne,
01:16:18 parce qu'il a, comme tout le monde peut-être, un problème avec lui-même,
01:16:23 mais en tout cas, il a une très haute idée de son intelligence,
01:16:28 qui lui permet de se conduire simplement à l'intuition.
01:16:35 Et il n'a pas simplement, du coup, un problème avec le peuple,
01:16:38 il n'a pas simplement un problème avec les oppositions,
01:16:42 il a un problème avec son gouvernement, il a un problème avec sa majorité,
01:16:46 il a un problème de chef à tous les étages, parce que, justement,
01:16:50 le chef, ce n'est pas quelqu'un qui ne répond qu'à ses intuitions,
01:16:53 en ayant une confiance excessive et inouïe dans sa propre intuition
01:16:57 et dans sa propre intelligence.
01:16:59 Un problème de chef à tous les étages, Florent Tardif,
01:17:02 ça ne se résout pas avec un remaniement, quel qu'en soit l'ampleur.
01:17:06 Oui, enfin, ça pourrait se résoudre avec un remaniement,
01:17:10 mais pas dans le contexte actuel.
01:17:12 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand j'entends certains commentateurs
01:17:15 nous annoncer un remaniement d'ampleur, pourquoi pas ?
01:17:18 Mais ce serait peut-être la plus grande erreur d'Emmanuel Macron,
01:17:21 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, certes, il est dans une impasse politique,
01:17:24 mais il est dans une impasse politique depuis juin 2022.
01:17:27 Le big bang qu'il aurait dû faire, c'était au lendemain des élections législatives,
01:17:32 ce n'est pas maintenant, alors que les élections européennes s'amorcent
01:17:36 et que, compte tenu des sondages récents, on voit bien qu'il y a un fossé,
01:17:41 aujourd'hui, entre le Rassemblement National et Renaissance,
01:17:44 c'est-à-dire qu'opérer aujourd'hui un big bang au sein du gouvernement
01:17:48 en mettant un nouveau Premier ministre, peut-être de droite,
01:17:53 afin de recentrer un tout petit peu le gouvernement,
01:17:56 à l'image de ce qui s'est passé lors des élections législatives
01:18:00 où le barricentre à l'Assemblée nationale s'est plutôt déplacé vers la droite,
01:18:05 compte tenu des forces du Rassemblement National, DLR,
01:18:08 et aussi de l'aile droite de la majorité, ça serait une erreur,
01:18:13 puisque s'il change de manière importante l'équipe gouvernementale,
01:18:17 il sera très certainement obligé de le refaire au lendemain des élections européennes.
01:18:20 Je me demande toujours ce que pensent nos téléspectateurs,
01:18:23 les téléspectateurs de manière générale de ces analyses,
01:18:26 brillantes comme celles qui sont tenues sur ce plateau,
01:18:29 de savoir si Pierre-Paul-Jacques remplace Paul-Pierre-Jacques.
01:18:32 Je vais essayer de faire moins brillant que Florian, je pense que je vais y réussir.
01:18:37 Il y a une autre raison qui ne plaide pas pour un remaniement d'ampleur maintenant,
01:18:41 c'est qu'Elisabeth Borne a les qualités et les défauts
01:18:44 qui correspondent parfaitement à la fonction et à l'absence de majorité.
01:18:48 Elle est à la fois raide de caractère et souple politiquement,
01:18:52 c'est-à-dire que c'est une femme de gauche qui accepte de porter et de défendre des projets
01:18:57 qui ne correspondent pas à ses convictions.
01:18:59 Regardez le projet Immigration, malgré toutes les insuffisances et malgré tout le mal.
01:19:04 Vous classez dans les qualités ?
01:19:06 Si un jour vous me faites un compliment, je saurais que c'est quand même un double tranchant.
01:19:09 C'est une qualité de travail.
01:19:11 C'est une qualité de travail.
01:19:12 Et Méliane a très bien fait le travail.
01:19:14 En fait, il y a quand même un problème, c'est que normalement,
01:19:18 un remaniement d'ampleur, c'est un message que vous envoyez à la population.
01:19:22 C'est exactement ce que vous avez dit.
01:19:24 Mais en fait, il y a personne, il y a surtout personne qui incarne un message à la population
01:19:29 qui pourrait donner l'impression qu'en le mettant à la tête du gouvernement,
01:19:34 il incarnerait une forme d'autorité ou même simplement une direction politique claire.
01:19:39 Qui en a aujourd'hui dans le monde politique qui porterait cette image-là
01:19:44 et qui enverrait ce message-là ?
01:19:46 Il n'y en a pas, il y en a quelques-uns quand même.
01:19:48 Qui serait susceptible de rejoindre Emmanuel Macron ?
01:19:50 Parce que la question, c'est qu'aujourd'hui, vous volez au secours d'une défaite annoncée.
01:19:55 Parce que quand bien même vous venez au secours d'Emmanuel Macron,
01:19:59 qu'est-ce qui se passe ?
01:20:00 Comme sa majorité est hétéroclite et qu'il n'a pas réussi à l'unifier autour d'un projet,
01:20:04 vous aurez une partie de cette majorité qui, pour préserver son propre avenir,
01:20:08 serait obligée de rompre.
01:20:09 Donc ce que vous gagnez d'un côté, vous le perdez de l'autre.
01:20:12 Je ne vois vraiment pas, il est dans une impasse totale.
01:20:15 Une pause, je vous ferai tous réagir.
01:20:17 Oui, Henri Guaino ?
01:20:19 Vous voulez réagir ?
01:20:20 Oui, je voudrais réagir.
01:20:21 Deux choses.
01:20:22 La première, c'est qu'il ne faut pas tout mettre non plus sur le dos d'Emmanuel Macron.
01:20:27 En l'occurrence, la fracturation de l'Assemblée nationale et des partis,
01:20:35 elle correspond à la fragmentation de la société partout, dans tous les pays occidentaux.
01:20:41 Donc dans tous les pays occidentaux, on a énormément de mal à construire autre chose
01:20:45 que des majorités éventuellement de coalition avec des gouvernements fragiles.
01:20:49 Alors c'est peut-être pour cela que ceux qui n'ont pas été encore au pouvoir,
01:20:52 en levant en poupe, on vous interrogera aussi sur la percée spectaculaire
01:20:56 du président du RN, Jordan Barda, et je vous interrogerai de nouveau sur les paroles de Luc Ferry,
01:21:01 qui je le vois sur les réseaux sociaux à l'instant sont utilisées,
01:21:04 ils ont raison de le faire, par le Rassemblement national,
01:21:07 puisqu'il a affirmé ce matin que Marine Le Pen, c'était la droite populaire et républicaine.
01:21:11 Bref, c'est Jacques Chirac.
01:21:12 Oui, c'est le fait.
01:21:14 Enfin, c'est chiracisé, certains diront.
01:21:16 Est-ce que c'est votre avis ? Vous nous le direz après la pause. A tout de suite.
01:21:21 Ce sont des propos tenus ce matin par l'ancien ministre Luc Ferry qui ont beaucoup fait réagir.
01:21:27 Luc Ferry a affirmé que Marine Le Pen n'est ni raciste ni antisémite et qu'elle est même…
01:21:32 qu'elle est même… a-t-il dit ? Elle est de droite et d'une droite populaire et républicaine.
01:21:36 On va en parler, mais tout d'abord le rappel des titres, cher Michael.
01:21:39 Après les précipitations historiques de novembre dernier, le Pas-de-Calais reste en état d'alerte.
01:21:44 Le niveau des eaux continue de monter, des routes ont été inondées.
01:21:48 Sept évacuations ont eu lieu, dont celle d'un camping.
01:21:51 Le département est placé en double vigilance orange.
01:21:54 Pluie, inondations et crues.
01:21:56 Cinq morts après la collision entre deux avions à l'aéroport de Tokyo Haneda.
01:22:01 Les victimes se trouvaient dans l'un des appareils, celui des gardes-côtes.
01:22:04 Dans l'autre, celui de la compagnie Japan Airlines.
01:22:07 Les 367 passagers et les 12 membres d'équipage ont pu être évacués.
01:22:12 Enfin, Rafael Nadal n'a rien perdu de son talent.
01:22:15 Blessé pendant un an, désormais 672e mondial.
01:22:18 Le tennisman espagnol a signé un retour gagnant à Brisbane en Australie.
01:22:22 Une victoire expéditive 7-5, 6-1 contre l'Autrichien Dominic Thieme.
01:22:27 Merci Michael.
01:22:29 Il y a la percée spectaculaire du patron du RN, Jordan Bardella, dans le classement du journal du dimanche.
01:22:35 Il y a aussi des intentions de vote, ce ne sont que des intentions de vote,
01:22:39 mais malgré tout elles sont importantes.
01:22:41 On va parler à quelques mois des européennes et puis il y a cette petite phrase ce matin de Luc Ferry, écoutons-la.
01:22:46 Je ne pense pas que Marine Le Pen soit fasciste, je la connais un peu,
01:22:50 je sais très bien qu'elle n'est ni raciste ni antisémite.
01:22:52 Je suis désolé de dire ça à mes amis intellectuels de gauche qui veulent à tout prix dire c'est le nazisme qui revient.
01:22:57 Regardez Madame Belloni en Italie, ce n'est pas le fascisme qui est revenu en Italie.
01:23:01 Donc tout ça est assez ridicule.
01:23:03 Marine Le Pen c'est la droite populaire et républicaine.
01:23:07 J'ai l'impression que vous me décrivez Jacques Chirac.
01:23:09 Mais elle est moins à droite que Pendreau et Pascua en 1970.
01:23:12 Voilà, c'est la vérité.
01:23:14 Et ça n'a rien à voir avec l'extrême droite.
01:23:16 L'extrême droite, elle était antisémite, elle était raciste.
01:23:18 C'est quoi votre définition de l'extrême droite d'ailleurs ?
01:23:20 L'extrême droite, c'est comme l'extrême gauche, l'extrême droite était révolutionnaire.
01:23:24 Faccieuse.
01:23:25 Elle était faccieuse, elle assassinait les opposants,
01:23:28 elle voulait prendre le pouvoir par les armes et par la violence,
01:23:31 elle était antisémite et raciste.
01:23:32 Ce n'est absolument pas le cas de Marine Le Pen qui n'est ni antisémite ni raciste
01:23:36 et qui est évidemment républicaine.
01:23:38 Moi j'ai des désaccords avec le Rassemblement National,
01:23:41 mais beaucoup plus sur le plan économique que sur le plan moral ou politique.
01:23:45 Il faut arrêter de dire que c'est le fascisme et que c'est l'immoralité.
01:23:48 Ce n'est pas vrai, c'est simplement faux.
01:23:50 Et les 42% qui ont voté pour elle savent que c'est faux.
01:23:53 Et donc quand on insulte ces gens-là, on les renforce.
01:23:56 A la limite, on va les rendre racistes si on continue.
01:23:59 Voilà, c'est idiot comme raisonnement.
01:24:01 Qu'est-ce que vous en pensez Henri Guénon ?
01:24:03 Est-ce que vous le rejoignez ? Est-ce que vous direz la même chose ?
01:24:06 Oui, alors avant, pour casser un peu votre fil directeur,
01:24:11 je voudrais juste revenir un instant sur la question qui restait en suspens
01:24:15 avant l'interruption, c'est-à-dire le remaniement.
01:24:17 Il faut bien comprendre aussi que depuis que le quinquennat a été instauré,
01:24:21 le rôle du Premier ministre a beaucoup changé et s'est beaucoup effacé.
01:24:26 Ou alors on est en cohabitation.
01:24:28 À ce moment-là, le gouvernement a toute la plénitude du pouvoir exécutif
01:24:33 en dehors du domaine réservé du président.
01:24:35 Ou alors on est dans le cas, dans le pire, c'est-à-dire celui d'aujourd'hui
01:24:40 où il n'y a même pas de majorité à l'Assemblée.
01:24:42 Et le gouvernement, le Premier ministre en particulier, n'a pas beaucoup d'importance.
01:24:46 Donc ça, c'est quelque chose sur lequel il faudra impérativement revenir un jour ou l'autre.
01:24:50 Oui, avec un septennat renouvelable.
01:24:52 Non, le septennat tout court.
01:24:53 Voilà, la Constitution de 1962, c'est les Français qui choisissent.
01:24:56 Il faut arrêter, arrêter toujours mettre des dédiques.
01:24:58 Vous savez, les Français n'ont jamais fait deux septennats de suite
01:25:02 sans au moins une interruption par la cohabitation.
01:25:06 Donc il n'y a pas de danger, il n'y a pas de risque.
01:25:09 Il y a ça et le cumul des mandats sur lequel il faudra revenir
01:25:11 parce que ça pourrit tout, ça pourrit toutes les institutions.
01:25:14 Je ferme cette parenthèse mais j'y tenais beaucoup.
01:25:16 Alors maintenant sur Mme Le Pen, sur Jacques Chirac et sur l'extrême droite.
01:25:22 Alors non, moi je ne classe pas M. Pascua et M. Pendereau,
01:25:27 même au début des années 70, à droite de la droite.
01:25:30 Je pense que Charles Pascua était un gaulliste.
01:25:33 Alors on a parfois un peu de mal avec mon ami Luc Ferry
01:25:38 à s'accorder sur le sens de ce mot, mais il n'était pas à droite de la droite.
01:25:43 Charles Pascua était gaulliste et il avait lui une autorité naturelle
01:25:47 qui s'est vue d'ailleurs quand il était ministre de l'Intérieur.
01:25:51 Moi je l'ai vue de près dans ses fonctions et franchement,
01:25:54 il y avait à la fois l'empathie et en même temps,
01:25:56 personne ne venait délibérément lui taper sur l'épaule.
01:25:59 Voilà, ça c'était l'autorité et il l'incarnait aux yeux
01:26:02 à la fois de ceux qui le commandaient et des Français.
01:26:04 Je ferme cette parenthèse, il nous manque aujourd'hui des personnages de cette stature.
01:26:09 Alors maintenant sur Jacques Chirac, on a été très sévères avec Jacques Chirac,
01:26:14 j'ai beaucoup de choses à lui reprocher, dont le choix d'Alain Juppé en 1995,
01:26:18 avec des catastrophes politiques qui s'en suivent,
01:26:21 mais il avait au moins une vertu, c'est qu'il ne passait pas son temps,
01:26:25 on lui a peut-être reproché, mais moi finalement je lui en fais plutôt crédit,
01:26:28 il n'a pas passé son temps à tout casser tous les jours, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
01:26:32 – Mais la comparaison c'est surtout avec Marine Le Pen.
01:26:35 – Quant à Madame Le Pen, moi je ne sonde pas les cœurs et les reins,
01:26:39 je ne sais pas si au fond d'elle-même…
01:26:41 – Non, Higuaino, nous ne vous demandons pas de sonder les cœurs et les reins,
01:26:43 ce sont des paroles et des faits.
01:26:45 – Voilà, ce que je sais c'est que dans ce qu'elle dit et dans ce qu'elle a fait
01:26:48 depuis qu'elle fait de la politique, il n'y a pas une trace de racisme, d'antisémitisme,
01:26:54 comme Luc Ferry définit assez bien ce que c'était l'extrême droite dans l'histoire,
01:27:00 elle n'a pas non plus de vocation révolutionnaire,
01:27:03 d'utilisation de la violence en politique, voilà le constat.
01:27:06 Et d'ailleurs si c'était le cas, il faudrait l'interdire,
01:27:09 il faudrait interdire son mouvement et il faudrait l'empêcher de se présenter.
01:27:12 – Oui, ce qui m'étonne un peu, je vais faire de la provoque dans la déclaration de Luc Ferry,
01:27:20 ce n'est pas qu'il dise que c'est un parti de droite populaire,
01:27:23 c'est un parti de gauche populaire.
01:27:25 Rappelez-vous ce que disait François Hollande à propos du discours économique de Marine Le Pen,
01:27:30 c'était en 2015, ce qu'elle dit ressemble à un tract du parti communiste des années 70.
01:27:35 Et c'est vrai, c'est un parti aujourd'hui qui continue d'être étatiste,
01:27:40 qui a abandonné ses rêves de rupture avec l'Union Européenne, avec l'euro,
01:27:45 pour les remplacer par on ne sait pas très bien quoi,
01:27:48 mais on ne sait pas très bien quoi, il y a des augmentations de fonctionnaires,
01:27:52 de salaires de fonctionnaires…
01:27:54 – Bon, supposons de gauche, mais pardonnez, ce n'est pas pour autant que ce dit…
01:27:58 – Non mais ça ce n'est pas la gauche, pardon, c'est le problème des salaires…
01:28:02 – C'est la gauche, la gauche étatiste, dépensière et antilibérale.
01:28:05 – Oui, mais après elle ne dit pas comment elle fera,
01:28:07 mais l'augmentation des salaires des profs, des soignants, des policiers, des magistrats…
01:28:13 – Tout est dans le comment Henri.
01:28:15 – Le comment est très important, mais ça, le seul fait de dire ça,
01:28:17 ce n'est pas être de gauche ou de droite, c'est juste le constat.
01:28:20 – Vous posez la bonne question.
01:28:22 – On ne trouve plus de policiers, on ne trouve plus de soignants,
01:28:25 on ne trouve plus de profs, etc.
01:28:27 – Le dire sans dire que par ailleurs on va réduire les dépenses,
01:28:31 parce que sinon ça n'est pas possible.
01:28:33 – Judith, alors il faudrait aller sur ce projet-là, en fait, non ?
01:28:37 – Non, non, mais contrer le projet, argument contre argument, projet contre projet,
01:28:42 et non pas aller sur la moitié.
01:28:44 – La diabolisation a abouti à la situation d'aujourd'hui,
01:28:47 où on se dit que Marine Le Pen a de fortes probabilités d'emporter la prochaine présidente.
01:28:51 – C'est sur le terrain du comment qu'il faut débattre avec elle.
01:28:54 Parce que le fascisme on l'a beaucoup utilisé, même contre De Gaulle en 1958.
01:28:58 – Mais évidemment, c'est ça ce qui m'intéresse.
01:29:00 Alors débattre face à Marine Le Pen et face aussi à une mécanique très huilée,
01:29:05 parce que pour l'interviewer aussi, et vous certainement Jordane Bardella,
01:29:10 percée spectaculaire, il est vrai, dans le classement du JDD.
01:29:14 Regardez ce sujet de Maxime Legay, et vous me direz, au-delà des arguments,
01:29:18 comment, si vous êtes un opposant, contrer aussi une personnalité de cet âge-là,
01:29:22 dont il faut reconnaître quand même une habileté politique, médiatique.
01:29:26 Je ne dis pas qu'il n'a pas de conviction, mais quand même un savoir-faire assez remarquable,
01:29:31 on peut le dire, on n'a pas vu, Judith…
01:29:34 – Une erreur. – Une erreur.
01:29:36 – Quand il a nié que Jean-Marie Le Pen était partie dans les sondages.
01:29:42 – Une grosse erreur. – Mais peut-être parce que…
01:29:44 – On regarde et juste après, vous réagissez tous.
01:29:46 – On regarde.
01:29:47 – Dès lors, un visage connu de tous les Français
01:29:52 et une personnalité politique qui ne cesse de monter.
01:29:55 Lancé par Marine Le Pen, plébiscité au sein de son parti à seulement 28 ans,
01:30:00 le président du Rassemblement national est aussi adoubé par la vieille garde.
01:30:04 Le député européen ne cesse de gravir les échelons,
01:30:07 au point de dépasser Marine Le Pen dans les sondages de popularité auprès des Français.
01:30:12 La recette Bardella, c'est un certain franc-parler.
01:30:15 – Monsieur Roussel, c'est bien beau de manger de la viande,
01:30:17 mais Monsieur Roussel, il est allié à l'Assemblée nationale,
01:30:20 avec Europe Ecologie Les Verts au sein de la NUPES,
01:30:23 qui mène une guerre à nos agriculteurs, qui mène une guerre à notre agriculture.
01:30:27 – À l'aise sur les plateaux télévisés, tout comme dans les bains de foule lors de ses déplacements,
01:30:31 ou encore derrière son pupitre lors d'une critique violente adressée à Emmanuel Macron.
01:30:36 – Monsieur le Président de la République,
01:30:38 comment pouvez-vous prétendre, vous prétendre, aujourd'hui en rassembleur en Europe,
01:30:42 alors que vous aurez été jusqu'au bout le diviseur de la France ?
01:30:46 – Tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes de 2024,
01:30:50 il est crédité de 30% d'intention de vote dans les sondages,
01:30:53 loin devant le candidat de la majorité présidentielle.
01:30:56 Un succès qui serait symbolique,
01:30:58 et une manière de poursuivre une ascension politique fulgurante.
01:31:02 – Philippe Pinard, vous voulez réagir ?
01:31:04 – Oui, parce qu'en fait, il porte en lui quelque chose qui est souvent assez contradictoire,
01:31:09 c'est-à-dire le mélange de la jeunesse et du sang-froid.
01:31:12 Normalement, quand on est jeune, on est exalté, on est bouillant,
01:31:15 puis on est fait pour ça d'ailleurs, et là, ce qu'il renvoie,
01:31:18 c'est une apparence de maîtrise de lui-même parfaite.
01:31:22 Exactement ce qui manque sans doute aujourd'hui,
01:31:25 et ça va expliquer pourquoi les Français vont cristalliser autour de la personnalité de cet homme.
01:31:31 Ça c'est la première chose.
01:31:33 – Gabriel Attal ne renvoie-t-il pas la même maîtrise malgré son jeune âge ?
01:31:37 – Alors, le problème de Gabriel Attal, c'est l'absence d'identité politique.
01:31:40 C'est-à-dire que chez Jordane Bardella, il y a une identité politique,
01:31:43 même si elle peut être réduite à minima.
01:31:45 Autrement dit, pour les Français, il appartient quand même au RN,
01:31:49 et le RN est le seul parti qui aujourd'hui a l'air de se positionner clairement
01:31:53 sur la question de l'immigration, sur la question de la sécurité,
01:31:57 sans pour autant basculer dans une violence politique qui les terrorise.
01:32:00 Aujourd'hui, la violence politique, c'est LFI et Mélenchon qui l'incarnent.
01:32:05 Donc du coup, lui, il est parfaitement défini, on peut "se projeter en lui".
01:32:10 Chez Attal, le problème, c'est qu'il éveille l'intérêt.
01:32:14 Il y a un certain nombre de gens, notamment à gauche, qui sont orphelins,
01:32:17 qui aimeraient bien retrouver un papa.
01:32:19 Le seul problème, c'est qu'aujourd'hui, son identité politique est floue.
01:32:23 Alors, ça peut permettre toutes les projections,
01:32:25 mais c'était déjà le cas chez Emmanuel Macron, qui a beaucoup déçu.
01:32:29 Donc aujourd'hui, les gens préfèrent investir sur une ligne politique explicite.
01:32:33 On oublie une chose.
01:32:34 Vous décrivez le RN comme étant le métro à 18h,
01:32:37 que tout le monde y monte, et de plus en plus des gens de gauche.
01:32:40 Non mais, Jordane Bardella, elle a une histoire.
01:32:43 C'est quand même le seul, aujourd'hui, homme politique
01:32:47 qui s'est engagé par conviction dans un parti politique.
01:32:51 Après 2012, il a rejoint Marine Le Pen,
01:32:53 parce qu'il a été séduit par le discours qui était le sien
01:32:56 lors de la campagne de 2012, le retour à la souveraineté, sur le gaullisme.
01:32:59 Il est venu comme adhérent.
01:33:01 Il a milité. Il a fait ses classes.
01:33:03 Il est devenu conseiller régional.
01:33:05 Il a été repéré et il est monté en puissance.
01:33:07 Philippe Aul a repéré, Marine Le Pen l'a ensuite concrétisé.
01:33:11 Donc, à partir de ce moment-là, c'est le seul, aujourd'hui,
01:33:14 qui n'a pas besoin de se créer d'identité politique,
01:33:16 parce que ses convictions et son identité politique,
01:33:18 c'est ce qui l'ont conduit à s'engager en politique.
01:33:20 La seule chose qu'il avait besoin, c'est d'un cadrage et d'une formation
01:33:23 pour pouvoir parler dans les médias et répondre au système
01:33:26 qui n'est quand même pas facile.
01:33:28 Il répond à ces questions-là. Il a été formé.
01:33:30 Aujourd'hui, ça marche.
01:33:32 Forcément, les Français voient chez ce jeune homme
01:33:34 quelqu'un d'honnête et de sincère.
01:33:36 L'identité politique, les convictions, le parcours, c'est votre avis, Henri Guaino ?
01:33:40 D'abord, une remarque sur le sondage auquel vous faisiez allusion.
01:33:44 Il arrive en 30e position, premier personnage politique dans la liste,
01:33:49 ce qui prouve à quel point ce sondage reflète la coupure qu'il y a
01:33:56 ou le désintérêt des Français pour la politique.
01:33:59 C'est ça, la première leçon.
01:34:01 Et la volonté de s'échapper aussi vers des artistes ?
01:34:04 Bien sûr, parce qu'au fond, ils n'ont pas envie de parler de politique,
01:34:08 ils n'ont pas envie de prendre position sur la politique,
01:34:10 et ils ne prennent position sur…
01:34:12 La politique ne leur parle pas, dans l'autre sens.
01:34:14 Ne leur parle pas, bien sûr, et ils ne prennent position sur la politique
01:34:16 que dans l'instant de la passion, contre une mesure qui les révolte
01:34:21 ou au contraire qui les enthousiasme.
01:34:23 Mais voilà, ça c'est la première leçon, et ça n'est qu'un sondage de popularité.
01:34:27 Moi, j'ai vu, dans toute ma vie, tellement de gens qui étaient très populaires…
01:34:31 Vous avez dû en voir passer.
01:34:33 Qui n'ont jamais réussi, d'autres qui l'étaient et qui ont réussi,
01:34:36 mais il y en a autant d'un côté que de l'autre.
01:34:38 Je veux dire, il ne faut pas tirer des leçons trop hâtives de tout ça.
01:34:43 Et enfin, je ne crois pas, pour ma part, qu'on réussisse vraiment en politique
01:34:48 à avoir un vrai destin, uniquement par l'habileté politique.
01:34:52 Alors, il a plein de qualités, il est habile, il est jeune,
01:34:55 il a la vie devant lui pour mûrir et pour évoluer,
01:34:58 mais l'habileté politique ne suffit pas pour construire un destin.
01:35:02 Et encore moins quand on est en face de crises aussi profondes que celles…
01:35:07 En réalité, il y a un scénario, mais qui est un peu tiré par les cheveux,
01:35:13 mais je vais vous le soumettre.
01:35:15 Il y a des procès qui sont importants en ce moment et d'autres qui vont s'ouvrir.
01:35:18 Il y a un procès qui est celui de François Bayrou, important,
01:35:21 sur les supposés emplois fictifs du modem des assistants parlementaires
01:35:27 au Parlement européen, etc.
01:35:30 Et ça va être, peu ou prou, le même procès pour Marine Le Pen.
01:35:33 Imaginons, je ne sais pas, François Bayrou, une condamnation.
01:35:36 Dans des proportions beaucoup plus importantes que pour François Bayrou.
01:35:39 Bis repetitita pour Marine Le Pen.
01:35:41 François Bayrou prend du sursis.
01:35:43 Là, ça peut être…
01:35:44 Je suis d'accord, mais imaginons tous les scénarios, cher Régis.
01:35:47 Oui, et c'est effectivement une possibilité.
01:35:49 Et on sait qu'il existe quand même autour de…
01:35:52 Pour les juges, attendons de voir, Henri Guaino.
01:35:55 Si ça se produit, en tout cas, c'est vrai que c'est une opportunité.
01:36:01 Et puis pour ce qui est de Bardella, moi je rajouterais une chose,
01:36:04 quelque chose d'important, c'est qu'on l'a vu avec Marion Maréchal,
01:36:08 qui a été une sorte d'étoile, qui a surgi à un moment,
01:36:15 du Serail Le Pen a progressivement abandonné son deuxième nom.
01:36:20 D'ailleurs, elle se fait appeler Marion Maréchal.
01:36:22 Là, on est avec Jordan Bardella, donc on quitte.
01:36:25 Et vous savez quand même que pour Marine Le Pen,
01:36:27 c'est ce nom qui lui a servi, mais qui a aussi été un handicap
01:36:30 pour justement aller glaner des voix autre part,
01:36:36 essayer justement d'attirer plutôt les gens de droite ou même du centre.
01:36:40 Et là, Bardella, il a une opportunité incroyable.
01:36:43 Ce n'est plus le Serail Le Pen, c'est le Front National, plus le RN.
01:36:48 Et il arrive, il a un boulevard, je dirais.
01:36:51 Il a un boulevard et en même temps, c'est vraiment…
01:36:54 Et attention, il a le défaut de ses qualités.
01:36:57 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il n'a pas de bilan.
01:36:59 Et c'est un très bel objet, mais c'est un très bel objet marketing.
01:37:03 Et lorsque l'on voit d'ailleurs…
01:37:05 Emmanuel Macron aussi…
01:37:07 Emmanuel Macron en ce moment aussi.
01:37:09 Et attention à la déception que cela peut entraîner vis-à-vis de la population ensuite.
01:37:13 C'est comme un objet qu'on vend lors des campagnes publicitaires.
01:37:17 On vous dit "Regardez, cet objet est exceptionnel,
01:37:19 il va tout vous révolutionner dans votre cuisine ou ailleurs.
01:37:24 Vous achetez le produit qu'on vous a vendu
01:37:27 et ensuite vous réalisez que finalement, le produit, lorsqu'on l'essaye, n'est pas si bien que cela.
01:37:32 Je suis désolé, non.
01:37:33 Là, c'est un membre de confiance envers la jeunesse.
01:37:36 Il a 28 ans, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir de bilan.
01:37:38 Je suis d'accord.
01:37:39 Il est doux sur les conditions.
01:37:40 Je suis totalement d'accord, mais attention aussi à cela.
01:37:41 Je suis jeune tout comme lui, mais attention aussi à cela, à la déception que cela peut…
01:37:44 Défendons notre qualité de jeunesse.
01:37:46 Non, mais bien évidemment.
01:37:47 On a évoqué Napoléon.
01:37:48 Et c'est très, très bien.
01:37:49 Mais d'ailleurs, ce qui est intéressant de noter,
01:37:51 c'est que les deux plus beaux produits "marketing",
01:37:54 ils le savent et ils savent très bien comment se passe la politique à l'heure actuelle,
01:37:59 à l'heure des réseaux sociaux.
01:38:00 D'ailleurs, les deux personnalités qui…
01:38:02 Attention.
01:38:03 Comment ?
01:38:04 Henri Guaino, qui… je ne vais pas parler à sa place,
01:38:06 mais c'est très bien que les Français aiment aussi les hommes ou les femmes politiques
01:38:09 avec des blessures, des cicatrices, etc.
01:38:11 Oui.
01:38:12 Et qu'il faut se méfier.
01:38:13 D'ailleurs, comme dans la vie, comme en politique, des gens ont fait d'un seul bloc.
01:38:15 Pourquoi ?
01:38:16 Parce que comme il n'y a pas de blessure, il n'y a pas de lumière qui passe,
01:38:18 ce ne sont pas des écorchés vifs et ils ne répondent pas aux aspirations des gens et du peuple.
01:38:22 C'est toujours important, me semble-t-il.
01:38:24 Oui, oui.
01:38:25 Nicolas Sarkozy qui dit ça.
01:38:26 Exactement.
01:38:27 Et qui est un grand animal blessé.
01:38:28 Non, mais Chirac aussi, Mitterrand aussi.
01:38:30 On aime aussi ça chez nos responsables politiques.
01:38:32 Mais, si vous voulez, plusieurs remarques.
01:38:36 La première, c'est que si cela arrivait, c'est-à-dire si Mme Le Pen se retrouvait condamnée et inéligible,
01:38:42 ce serait un désastre démocratique dont nous n'aurions pas fini de payer le prix.
01:38:46 Il faudrait peut-être que les juges y pensent.
01:38:48 Les juges y pensent.
01:38:49 Ils ont aussi une responsabilité sociale, politique, démocratique.
01:38:53 C'est pour cette histoire qui mériterait tout un débat, cette histoire d'assistant parlementaire,
01:39:01 rendre Mme Le Pen inéligible sans que je sois moi.
01:39:06 Personne ne vous soupçonne d'être…
01:39:08 Je ne suis pas un militant du Rassemblement national, mais ça serait un désastre absolu.
01:39:15 Déjà dans une démocratie qui est déjà extraordinairement fragilisée.
01:39:19 On voit ce qui se passe partout.
01:39:21 C'est la tentation partout.
01:39:22 La tentation aux États-Unis, la tentation…
01:39:25 On voit ce qui se passe en Israël.
01:39:27 Il faut absolument que chacun réfléchisse bien à ses responsabilités dans cette affaire.
01:39:35 Et en jugeant, en particulier en jugeant.
01:39:38 Je ferme cette parenthèse.
01:39:39 Ce ne serait pas une opportunité pour quiconque, pour personne.
01:39:42 Ce serait un risque pour tout le monde.
01:39:44 Emmanuel Macron serait peut-être obligé d'avoir recours à la grâce présidentielle.
01:39:48 Pour ça, il faut avoir abusé tous les recours.
01:39:50 Mais je reviens un instant sur la question électorale.
01:39:57 Le socle de Mme Le Pen, le socle dur, ce sont les couches populaires.
01:40:02 Ce sont les couches populaires.
01:40:04 Alors la popularité, c'est une chose.
01:40:06 L'électorat, le socle des électeurs, c'est autre chose.
01:40:10 Ils se sont identifiés, une bonne partie des couches populaires
01:40:14 se sont identifiées à Mme Le Pen.
01:40:18 Pas à Jordan de Mardela.
01:40:20 Ce n'est pas à ce que Jordan de Mardela, pour l'instant…
01:40:21 Qui est issu de ce milieu quand même.
01:40:23 Et dans l'orbite de Mme Le Pen.
01:40:24 Alors dire d'ailleurs que ce n'est pas la fabrique Le Pen est un peu exagéré.
01:40:29 Mais on ne va pas ouvrir ce débat aujourd'hui.
01:40:31 Il n'y a plus le nom.
01:40:33 Mais ça, c'est lui des gens qui ne voteront pas forcément
01:40:36 pour le Rassemblement national ou pour son candidat.
01:40:38 Et pour revenir à ce que vous disiez tout à l'heure,
01:40:43 il est de moins en moins définissable en réalité.
01:40:49 Et c'est la raison pour laquelle il élargit son choc de popularité.
01:40:54 Mais il reste des points d'adhésion.
01:40:57 En fait, c'est ce dont on le crédite sur l'immigration,
01:41:00 sur la sécurité et la capacité à prendre des positions fermes.
01:41:03 Alors, elle sera réelle ou pas.
01:41:05 Mais en tout cas, dans la projection, dans l'imaginaire des Français,
01:41:08 il reste identifié sur un certain nombre de points.
01:41:10 Quelles que soient les idées, que ce soit Gabriel Attal ou Jordan Bardella
01:41:13 ou d'autres, d'autres, d'autres recherches.
01:41:16 C'est bien la prime à la jeunesse aussi,
01:41:18 quand il y a des responsables politiques comme ceux-là qui émergent et qui sont...
01:41:21 En soi, ils n'ont aucun intérêt.
01:41:24 Ce n'est pas Bonaparte qui veut malgré tout.
01:41:26 Nous sommes d'accord.
01:41:27 Et puis, il y a peut-être un point à mon avis où Henri...
01:41:31 Ça se saurait.
01:41:32 De Gaulle.
01:41:33 De Gaulle, il commence à 50 ans.
01:41:34 Après, ils ont le temps.
01:41:35 De Gaulle, c'est la même chose.
01:41:37 Il se fait élire président de la République à 67 ans.
01:41:41 Ce n'est pas à 67 ans que je vais commencer une carrière de dictateur.
01:41:45 Donc, justement, il y a les deux.
01:41:47 On n'est ni de Gaulle qui veut, ni de Napoléon qui veut.
01:41:51 Voilà, exactement.
01:41:52 Quelle belle conclusion.
01:41:53 Merci Henri Guaino et merci à vous tous, évidemment.
01:41:56 On va finir avec les titres.
01:41:57 Et vous, Charles-Michel.
01:41:59 Un homme de nationalité afghane jugé aujourd'hui en comparution immédiate.
01:42:04 L'individu est accusé d'avoir enlacé et embrassé sur la bouche une fiette de 7 ans dimanche dernier au Trocadéro, à Paris.
01:42:11 Elle avait échappé à la surveillance de son père qui avait réussi à retenir le mis en cause jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre.
01:42:17 Marie-Hélène Thauraval, une nouvelle fois menacée de mort.
01:42:20 La mère de Romain Surizer a annoncé avoir reçu des messages sur son compte Instagram.
01:42:24 Une plainte va être déposée.
01:42:26 L'élu avait déjà été la cible d'attaque depuis ses prises de position sur le quartier de Lamonnet.
01:42:31 Tous sont régénèrent les principaux suspects interpellés après la mort de Thomas Akrepol.
01:42:35 Et puis enfin, 48 morts et d'importants dégâts matériels.
01:42:38 C'est le bilan provisoire suite au séisme au Japon.
01:42:41 Entre hier et aujourd'hui, plus de 150 secousses ont été recensées.
01:42:45 La plus importante, celle enregistrée à 7,6 sur l'échelle de Richter.
01:42:49 Les autorités nippones restent vigilantes.
01:42:52 Merci à vous, Michael.
01:42:54 On va finir sur cette conclusion.
01:42:55 On n'est pas Napoléon ni De Gaulle qui veut.
01:43:00 Merci, Henri Guaino.
01:43:02 Meilleur vœu, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la nouvelle année ?
01:43:06 Toutes mes aspirations soient, ou tous mes rêves s'accomplissent, y compris mes rêves pour mon pays.
01:43:13 Moi, j'aime mon pays. Je suis triste aujourd'hui de voir l'état dans lequel il est.
01:43:17 Parler de Napoléon et de De Gaulle, il faut voir la profondeur des personnages.
01:43:21 La profondeur.
01:43:22 Toujours.
01:43:23 Il faut regarder la superficialité de la politique, aujourd'hui.
01:43:26 Merci.
01:43:27 Et à demain avec grand plaisir.
01:43:29 ♪ ♪ ♪

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