Kalou explique les dessous de l'histoire des Eléphants envoyés au Camp militaire de Zambakro

  • il y a 9 mois
En 2000, sous un régime militaire avec le Général Guéi Robert, les joueurs de l'équipe nationale de football sont envoyés dans un camp militaire, celui de Zambakro. Leur prestation avait été critiquée par les populations, mais aussi par la junte d'alors au pouvoir à Abidjan.

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Transcription
00:00 Alors mon guéret, c'est comme ça qu'on dit, mon guéret, c'est l'épopée de Zamba Kro.
00:13 C'est que tous les Ivoiriens connaissent l'histoire, mais ils ne connaissent pas le
00:19 dessous de l'histoire.
00:20 Alors on a éliminé, on joue notre dernier match contre le Ghana, en Coupe d'Afrique,
00:26 on a éliminé, et il y a le président Ndiaye qui envoie un avion pour nous chercher.
00:32 Moi je devais retourner jouer un match de Champions League, donc on nous dit que le
00:38 président veut nous voir à Abidjan.
00:40 Donc on prend l'avion et puis on arrive.
00:44 Et quand l'avion commence à descendre, on voit que ce n'est pas Abidjan.
00:49 Parce qu'Abidjan c'est plus éclairé, bonjour.
00:51 Donc on atterrit et puis quand on atterrit on voit une dizaine, une vingtaine de camions
01:00 de militaires qui viennent nous chercher.
01:03 Soit disant, il faut qu'on aille dans un camp militaire.
01:07 Alain Guaméné en bon bété, pendant une heure, il n'a pas accepté de monter dans
01:16 le cargo et c'était des discussions et finalement les autorités nous ont convaincus d'y aller.
01:23 Puis on arrive à Zimbabwe.
01:26 On est parti du Ghana à 18h et à 22h on arrive, on avait faim.
01:33 Et il y avait du pain, du pain et des sardines.
01:38 Et les joueurs ont refusé de manger.
01:43 Bon avec Diez Sej qui était mon voisin, on a pris deux pains avec des sardines et on
01:48 a mangé.
01:49 Et on est allé ensemble, on revient, il n'y a plus de pain, il n'y a plus de sardines.
01:53 Donc on a compris que finalement les autres avaient mangé aussi.
01:56 Et puis on a fait un jour.
01:59 Le deuxième jour, il y a battu la Sina.
02:03 Je sais que vous le connaissez.
02:04 On l'appelait Monsieur Propre, voilà.
02:07 Français, il a son passeport français, il veut voir sa famille donc il prend ses affaires.
02:12 Et puis il va à la guérite, il veut sortir.
02:15 Donc les deux petits caporaux, ils sont là et puis ils disent « est-ce que depuis que
02:23 vous êtes là on a touché quelqu'un ? ». Parce que nous on a suivi un peu pour voir comment
02:28 il allait faire.
02:29 Donc on lui demandait « est-ce que depuis que vous êtes là on a touché quelqu'un
02:34 ? ». Il tourne, il se plaint « ouais moi je m'en vais, il faut que je rentre ». Et
02:38 les militaires lui ont dit « si tu es un homme, sors ». Et puis ils ont soulevé la
02:43 barrière.
02:44 Donc Diabaté il a parlé pendant cinq minutes et puis il est retourné poser ses affaires
02:50 dans la chambre.
02:51 Mais ça, ça nous a tellement fait rire parce qu'on s'est dit, à un moment ils pensaient
02:58 que le passeport français ça allait l'exonérer et tout ça.
03:03 Les gens ils s'en foutaient un peu.
03:06 « Tu as un passeport zambien, tu as un passeport américain, tu joues pour la Côte d'Ivoire,
03:12 tu es Ivoirien ». Et c'est ce qu'on lui a dit.
03:14 Mais c'est l'épisode qui nous a, et chaque fois qu'on le voit on en parle encore,
03:18 on se dit « Lassina, mais pourquoi t'es pas sorti ? ». Mais on a ri et puis bon voilà,
03:25 c'était vraiment marrant.
03:26 Donc il a tourné pendant quoi, cinq minutes hein, la barrière était levée, mais il
03:33 a tourné pendant cinq minutes, ouais mais c'est pas normal ce que vous faites.
03:37 Oui bon moi il faut que je rentre voir mes enfants.
03:39 Et les gars lui ont dit « Bon sors, si tu es garçon sors ». Et il est pas sorti.
03:44 C'était mon petit beret pour les Ivoiriens.
03:46 Ils connaissent Zambacro mais ils connaissent pas les deux sons de Zambac.

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