• il y a 11 mois
CINÉMA - Il y a des histoires plus difficiles que d’autres à raconter. Celle de Mamadou Kouassi n’en est que plus importante. Après avoir fui la Côte d’Ivoire et parcouru le désert du Sahara à pied, il a été emprisonné et vendu en esclavage en Libye, avant de pouvoir traverser la Méditerranée jusqu’en Italie. Moi, Capitaine, le film de Matteo Garrone sorti le 3 janvier au cinéma, retrace son périlleux voyage, et celui de tant d’autres migrants.

Pour écrire le scénario, le réalisateur italien s’est inspiré de trois témoignages. Le film suit Seydou et Moussa, deux Sénégalais de 16 ans, qui rêvent d’aller vivre en Europe. Malgré les mises en garde de leurs proches, ils quittent leur terre natale et prennent la route. Mais leurs espoirs d’une vie meilleure vont se heurter à la violente réalité bien avant d’atteindre l’autre continent.
Transcription
00:00 Ce film parle d'un rêve auquel le jeune Européen, le jeune Américain peuvent rêver.
00:04 Mais nous, pour rêver, nous sommes obligés de faire le voyage à travers le désert, la mer.
00:09 On croit que l'Europe est plus grande que la France.
00:19 Si vous voulez mourir, allez-y.
00:21 C'est nous !
00:24 Maintenant, on va faire quoi ?
00:26 Si on ne filme pas, on va mourir dans le désert.
00:29 Non, non, non !
00:30 C'est pour nous une grande opportunité de pouvoir porter une voix,
00:43 pas ma voix seulement, mais la voix de beaucoup de personnes
00:47 que nous avons vues périr sur le désert, dans la prison,
00:51 et aussi à travers la mer.
00:53 Pour nous, ce film raconte une réalité
00:56 qui peut être dans le passé, mais qui ne peut plus être récente.
00:59 Parce que c'est un voyage que nous ne voyons jamais.
01:03 Nous voyons seulement la fin.
01:05 J'ai essayé de donner une voix à ceux qui, d'habitude, n'en ont pas.
01:09 Donc, j'ai été un tramway
01:12 et j'ai essayé de raconter leurs histoires.
01:24 La plupart des gens ne savent pas qu'ils disent que la Libye est un pays sur.
01:27 C'était important de faire voir ces images,
01:30 cette réalité que nous vivions.
01:31 Il a amorti un peu la souffrance que nous vivions
01:34 parce qu'il y a des réalités qui ne sont pas apparues dans le film.
01:38 Et je pense qu'il l'a bien fait parce que c'est un film qui permet
01:40 que les jeunes aussi puissent voir ça.
01:42 J'ai essayé de raconter la violence le moins possible.
01:49 Et c'est sûrement une violence
01:51 qui est beaucoup moins forte que ce qui se passe en réalité.
01:54 En plus de la violence, le film raconte aussi
02:05 la solidarité humaine qui se crée dans les moments difficiles
02:09 et l'humanité qui, malgré toutes les difficultés,
02:13 réussit de survivre, surtout dans ceux qui font ce voyage
02:18 comme victimes, dans ceux qui sont des héros.
02:20 Il a parlé de notre culture, la culture africaine,
02:23 qui est une culture de solidarité.
02:25 Donc dans le film, on voit cette solidarité, cette humanité.
02:28 Il y a des valeurs que nous nous portions,
02:31 les immigrés portent des valeurs,
02:33 que ces valeurs peuvent être aussi utilisées dans l'autre pays.
02:36 [Musique]
02:51 Quand ils se sont retrouvés devant ce raconteur,
02:54 ils se sont rendus compte que derrière ces numéros
02:57 qu'ils sont habitués à voir sur la télévision,
02:59 il y a des jeunes comme eux,
03:01 racontant la histoire des jeunes qui suivent un rêve,
03:03 la histoire des jeunes qui veulent voyager.
03:06 Seulement, à ces jeunes,
03:09 il est préclut de pouvoir voyager,
03:11 alors qu'ils peuvent le faire librement.
03:13 On espère qu'à partir de ce film,
03:15 qui est en train de faire le parcours au niveau mondial,
03:17 il y aura une empreinte positive pour le changement
03:21 de cette génération pour la liberté de pouvoir se déplacer
03:24 pour toutes les personnes.
03:25 [Musique]
03:33 [SILENCE]

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