Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 Quasiment 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04 Jean-Sébastien Ferjou, Véronique Jacquier, Frédéric Durand et Georges Fenech.
00:09 Bonsoir à tous les 4. Bonne année puisqu'on ne s'est pas vu cette semaine.
00:12 Tous mes voeux sont à faire que vous avez toutes des bonnes résolutions.
00:16 Je constate que Jean-Sébastien est à l'heure.
00:19 L'année 2024 commence parfaitement bien.
00:22 Le point sur l'information c'est avec Maureen Vidal et ensuite on commence le débat.
00:26 9 ans après, des commémorations se sont tenues. Aujourd'hui, en mémoire des victimes des attentats de 2015.
00:33 La rédaction de Charlie Hebdo où les frères Kouachi ont abattu 12 personnes dont 5 destinateurs du journal Satirique.
00:39 Un drame suivi par une fusillade à Montrouge puis l'attentat de l'hypercachère.
00:43 Au total, 17 personnes ont été tuées.
00:46 La ministre française des Affaires étrangères exhorte l'Iran et ses affidées à cesser immédiatement leurs actions déstabilisatrices au Proche-Orient sur X.
00:55 Catherine Colonna affirme avoir passé un message très clair.
00:58 Le risque d'embrasement régional n'a jamais été aussi important mais personne ne gagnerait à une escalade.
01:04 Enfin, la Corée du Nord a procédé pour le troisième jour d'affilée selon Séoul à des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale.
01:12 Prédile où la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.
01:16 L'armée nord-coréenne a assuré de son côté avoir effectué un entraînement maritime à tir réel.
01:20 Assurant que les manœuvres étaient sans rapport directionnel avec la ligne de démarcation maritime.
01:25 La Corée du Sud a mis en garde Pyongyang. De tels agissements.
01:29 Merci chère Maureen pour le point sur l'information.
01:31 On va commencer par un témoignage déchirant, celui de Yannick Allénaud.
01:34 Le chef étoilé était l'invité de Canal+ et de l'émission "En aparté" sur Canal je le disais.
01:40 C'était avant-hier.
01:42 En mai 2022, Yannick Allénaud va perdre son fils, victime de ce qu'on appelle désormais un homicide routier.
01:47 Un an et demi plus tard, il s'est battu pour qu'on requalifie ses drames.
01:51 Puisqu'avant on parlait d'homicide involontaire.
01:53 C'est un combat qu'il a mené.
01:55 C'est un homme qui survit depuis maintenant un an et demi.
02:00 Et qui a parlé à cœur ouvert chez nos confrères de Canal+.
02:04 Regardez, ça dure un peu plus de deux minutes mais c'est un message absolument poignant.
02:11 Le 8 mai 2022, vous perdez Antoine, victime d'un accident de la route percuté par un chauffard à bord d'une voiture volée.
02:18 Il était en scooter.
02:20 Comment vous avancez aujourd'hui ?
02:23 Déjà vous avez dit un mot qui ne me plaît pas beaucoup, c'est l'accident.
02:26 Je crois qu'aujourd'hui il est important de parler et de qualifier les choses quand on les nomme.
02:32 Le mal est beaucoup plus facile à traiter.
02:36 L'année dernière, plus de 529 enfants de 15 à 25 ans sont partis d'homicides routiers.
02:45 Et quand j'ai vu Antoine par terre, parce qu'il est mort en bas de la maison,
02:52 on rentre dans un cycle assez difficile à digérer.
02:57 Je me retrouve devant la juge d'inscription qui je pense fait un travail remarquable.
03:01 Elle m'a dit "on a arrêté le criminel de votre enfant".
03:06 Elle n'a pas dit "criminel", on a arrêté ce monsieur et on l'accuse d'homicide involontaire.
03:13 Et ça, ça m'a fait bouillir.
03:16 Comment on peut qualifier ça comme ça, d'un type qui a volé une voiture avec violence,
03:21 qui avait bu et consommé des substances, qui fuyait,
03:25 qui est arrivé à une vitesse de plus de 100 km/h dans le dos de mon fils.
03:30 Et en plus, le gars fuit son crime.
03:33 C'est un lâche, il s'est barré sans même regarder s'il allait bien.
03:37 Donc on ne peut pas parler d'accidentologie.
03:39 Et mon combat aujourd'hui, un de mes combats suite à l'événement,
03:43 c'est de faire changer les mots.
03:45 C'est de dire qu'on en a marre d'entendre dire que nos enfants sont morts de façon involontaire,
03:50 parce que la plupart du temps, ce n'est pas le cas.
03:52 Et c'est Mathieu Vallée qui lui a répondu "je n'ai pas les mots quand je vois la détresse dans les yeux d'Yannick Allénaud".
03:59 Dès que l'on parle d'Antoine, son fils tué par un chauffard multirécividiviste à Paris.
04:03 Je sais bien Yannick que depuis ce drame, tu ne vis plus, tu survis.
04:06 Comme Isabelle, sa mère, ou Thomas, son frère, pour qui Antoine était un alter-ego.
04:10 Le procès, vous l'attendez avec impatience pour que justice soit rendue pour Antoine
04:14 et toutes les victimes de criminels de la route.
04:16 Tu te bats avec courage pour qu'on arrête de dire que tuer sur la route en état alcoolisé ou drogué,
04:21 c'est involontaire.
04:22 Et ce combat, je le partage.
04:24 Comme pour Manon, Paul, Steven, policiers de Roubaix.
04:27 Tu es sur la route.
04:29 George Fenech, quel regard vous portez sur ce point ?
04:31 Évidemment, tous toujours très bouleversés par ce qui est arrivé aux jeunes Allénaud.
04:35 Et souvenez-vous, à l'époque, moi j'étais plutôt favorable à une requalification de ce genre de fait.
04:41 Parce que le fait de l'avoir requalifié en domicile involontaire, en homicide routier,
04:47 finalement ça n'a pas changé grand chose.
04:49 Et je suis toujours favorable à une criminalisation de ce type de comportement,
04:55 qui est une conduite de nature criminelle.
04:58 Usage de stupéfiants, non-respect du code de la route, véhicules volés,
05:02 tout ça fait qu'il y a une conduite de nature criminelle.
05:05 Ce n'est pas l'accident, en proprement parlé, l'impondérable, l'imprévisible.
05:10 Là, c'est un comportement de nature criminelle qui, de mon point de vue,
05:14 pourrait un jour être jugé par un tribunal criminel.
05:17 Donc une cour d'assises.
05:18 Devant une cour d'assises.
05:19 Moi, je fais la distinction entre l'accident, qui peut arriver à tout le monde,
05:23 et la conduite préalablement criminelle, parce qu'on se met dans des conditions
05:27 de provoquer ce genre d'homicide.
05:31 Je pense que l'islateur aurait pu peut-être aller encore plus loin.
05:35 La criminalisation, bien entendu, ça me parie indispensable.
05:40 Mais bon, un parent, de toute façon, ne se remet jamais de la mort de son enfant.
05:44 Et quand j'entends les mots de ce père, je pense, vous savez,
05:47 à l'affaire du son contaminé, responsable mais pas coupable.
05:50 Et le drame de notre société, c'est qu'il n'y a plus jamais de coupable, finalement.
05:54 Que le coupable en question risque de sortir de prison dans peu de temps
05:59 quand ses parents, eux, sont condamnés à vie.
06:01 Et il me semble qu'il y a quand même un angle mort dans la politique publique,
06:05 c'est-à-dire qu'on peut mettre toute la juridiciarisation qu'on veut,
06:09 la pénalisation qu'on veut, la criminalisation qu'on veut aussi,
06:12 il y a un manque du côté de la politique, c'est-à-dire qu'il devrait y avoir
06:17 des campagnes de publicité, des 4x3, pour dire "on ne prend pas le volant"
06:22 quand on est alcoolisé ou quand on est drogué.
06:24 C'est la peine de mort pour vous, symboliquement,
06:28 et la peine de mort pour ceux que vous risquez de rencontrer sur la route.
06:32 Il me semble qu'on manque de ce manque de message de la part des politiques.
06:36 Ça existait il y a quelques années, souvenez-vous.
06:38 "Ne prenez pas le volant dans telles conditions",
06:41 "Ne sortez pas si vous avez consommé de l'alcool".
06:45 Et maintenant, il y a quand même un gros déficit de messages,
06:49 à l'adresse de la jeunesse, notamment.
06:51 Au-delà du message des campagnes publicitaires,
06:53 c'est aussi un message qu'on doit adresser aux familles des victimes,
06:56 qui, comme vous l'avez très bien dit, prennent perpétuité.
06:59 Et c'est le combat que mène Yannick Allénaud avec courage,
07:03 combat qui a été entendu, puisque le gouvernement a décidé
07:06 de changer la terminologie, puisqu'il ne parle plus d'homicide involontaire,
07:09 mais d'homicide routier.
07:11 En revanche, la réponse pénale n'est peut-être pas assez suffisamment importante,
07:16 même si elle a été modifiée.
07:18 Je crois que le sujet, surtout celui-là,
07:20 parce que quelle que soit la qualification,
07:22 c'est les peines effectivement prononcées qui comptent.
07:24 Moi, je pense qu'il est difficile en termes de droit.
07:26 Je comprends évidemment l'émotion qui est celle de Yannick Allénaud
07:30 et tout le monde en tant que parent ne peut que comprendre
07:32 le drame absolu que représente la perte d'un enfant,
07:35 et encore plus dans ces circonstances-là,
07:37 qui ne devraient pas se produire.
07:39 Mais je pense que juridiquement, il est quand même très difficile
07:41 de renoncer à l'intentionnalité des faits,
07:43 même si j'entends ce que dit Georges Fenech, bien sûr.
07:46 Le fait de se mettre en situation de prendre le risque
07:48 devrait être lourdement sanctionné.
07:50 Mais à l'arrivée, ce sont les décisions que prennent les magistrats.
07:53 Alors je ne sais pas si...
07:54 - Permettez, Jean-Sébastien, je vais apporter une précision sur ce que je veux dire.
07:57 Il existe dans notre droit, déjà, ce qu'on appelle les coups mortels.
08:00 J'ai porté des coups, un coup de poing, par exemple.
08:03 La personne a heurté un trottoir et est décédée.
08:05 Je n'ai pas voulu la mort.
08:07 Mon comportement et mon premier geste a provoqué la mort.
08:10 Ce sont des coups mortels qui sont jugés par des cours d'assises.
08:13 Ça existe déjà.
08:14 - Non, mais monsieur, ce que je vous entends sur la criminalisation,
08:16 je dis juste qu'on appelle ça homicide routier.
08:19 Il y a une distinction entre volontaire, au bout du bout,
08:21 où l'intentionnalité, elle est majeure en droit français.
08:23 Mais c'est surtout ce qui compte, ce sont la lourdeur des peines
08:27 qui devraient être prises dans ce genre,
08:29 et surtout sur des faits peut-être moins graves.
08:31 Parce qu'avant d'en arriver à ce drame-là,
08:33 souvent, ce genre de criminels-là,
08:35 ce sont des gens qui ont déjà été arrêtés.
08:37 - Mais ils n'avaient rien à faire dehors.
08:39 - C'est surtout parce qu'on ne prend pas les choses au départ
08:42 qu'on en arrive malheureusement à ça.
08:44 - L'auteur n'avait rien à faire dehors,
08:46 avait un CV judiciaire long comme le bras,
08:48 était, comme l'a très bien dit Yannick Allénaud,
08:51 consommé de la drogue, etc.
08:53 - Oui, moi, je pense que ce qui est insupportable,
08:56 on l'a bien senti dans l'interview du père de cette enfant,
09:01 de M. Allénaud, c'est qu'on parle d'homicide involontaire
09:04 comme si les choses étaient passées un peu par hasard,
09:06 par coïncidence, etc.
09:08 Alors évidemment, c'est insupportable.
09:10 Maintenant, aujourd'hui, ce type d'homicide,
09:12 même s'il est involontaire, s'il y a des circonstances aggravantes,
09:15 si j'ai bien compris, il peut être puni jusqu'à 7 ans de prison
09:17 et 100 000 euros d'amende.
09:18 Ce qui n'est pas rien en droit.
09:20 Donc ça n'est pas non plus...
09:22 Et effectivement, je pense qu'il y a les deux.
09:24 Il y a la peine, la peine encourue,
09:26 et il y a la qualification, parce que pour une famille
09:29 qui perd un enfant, dire "c'est un homicide involontaire,
09:31 tout ça est dû un peu au hasard, à la malchance",
09:33 c'est à ça que ça fait penser.
09:35 C'est pour ça que c'est insupportable pour ce père de dire
09:37 "mais on en parle comme si c'était que de la malchance".
09:39 Non, ce n'est pas de la malchance.
09:40 - C'est quelque chose d'accidentel.
09:41 - Voilà. Or, il n'y a pas d'intentionnalité,
09:43 sans doute qu'il n'y avait pas là d'intentionnalité
09:45 de donner la mort.
09:46 Mais enfin, on a quand même...
09:47 C'était le cas pour Pierre Appalma,
09:49 dont on s'est posé beaucoup de questions aussi,
09:50 à propos de son accident.
09:51 Parce que lui aussi était récidiviste,
09:53 lui aussi avait pris des produits stupéfiants,
09:55 et lui aussi mettait en danger la vie d'autrui.
09:57 Donc moi je comprends parfaitement qu'à cet égard,
10:00 on réclame quelque chose de plus fort,
10:02 y compris dans les dernières années.
10:04 - Et pensons donc aux familles justement de victimes,
10:07 pensons à la famille Alenau, au courage de Yannick Alenau,
10:10 qui poursuit son activité, qui est un grand chef étoilé,
10:13 je le vois notamment sur les réseaux sociaux,
10:15 très actif, et qui poursuit justement ça
10:19 au nom de son fils Antoine.
10:22 Dans l'actualité également,
10:24 on va parler un peu d'économie.
10:26 La Macronie se targue d'avoir baissé drastiquement le chômage.
10:30 On est à 7% et l'objectif c'est d'atteindre le plein emploi.
10:34 Ce qui serait intéressant, c'est de revenir,
10:36 non pas sur cette baisse au nom du chômage,
10:38 mais sur l'ubérisation des emplois.
10:41 Il s'avère qu'au 1er février 2023,
10:44 plus de 3 millions de Français touchaient le SMIC.
10:47 Et c'est Éric Zemmour qui en a parlé cet après-midi,
10:50 j'ai trouvé cet entretien très intéressant,
10:52 et il parle d'une France en voie de SMICardisation.
10:55 Pas facile à dire, mais c'est assez compréhensible.
10:58 Je ne cessais de le répéter pendant la campagne,
11:01 nous sommes un pays de faibles salaires,
11:04 nous sommes un pays qui a vraiment beaucoup perdu en termes de salaire,
11:09 les petits comme les moyens,
11:11 c'est-à-dire il ne faut pas se leurrer.
11:13 Nous vivons une SMICardisation des salariés français,
11:17 vous avez dit ce chiffre 17%,
11:19 il faut dire qu'il y a 10 ans il était de 9,8%,
11:22 et en vérité on peut même aller jusqu'à 1/3 des salariés,
11:26 puisque les gens qui sont célibataires avec le côté progressif de l'impôt sur le revenu,
11:31 ils sont en fait dans les mêmes eaux.
11:33 Vous savez, on est un pays quand même, un Etat quasiment communiste.
11:37 On est à 50%, Nicolas je vous vois sourire,
11:40 on est à 57% du PIB pour les dépenses publiques.
11:45 On va arriver vers 60%.
11:47 On en vient, il y a 2 ans c'était 60%.
11:50 Donc si vous voulez là, on voit bien qu'il faut réduire, c'est une évidence.
11:54 Une SMICardisation des salaires et des salariés, qu'est-ce que vous en pensez ?
11:58 Alors, Bruno Le Maire en avait parlé il y a quelques temps,
12:02 il avait parlé de la SMICardisation de la France,
12:04 donc ce n'est pas un sujet tabou pour le gouvernement,
12:06 qui se demande effectivement comment augmenter les salaires.
12:09 Il y a même eu une conférence sociale où on a mis les sujets sur la table,
12:13 puisque finalement le sujet dans notre pays,
12:15 c'est que sur 171 branches professionnelles
12:18 qui sont répertoriées par le ministère du Travail en 2023,
12:22 il y en a 80 qui affichent des salaires en dessous du SMIC.
12:27 Et le SMIC net c'est 1383 euros.
12:31 Donc ce n'est rien du tout.
12:32 Mais il n'y a pas que ça à prendre en compte,
12:35 il n'y a pas que les salaires et cette SMICardisation,
12:37 c'est que le pays va jusqu'à se tiermondiser selon moi,
12:41 parce qu'en 15 ans vous avez les loyers qui ont doublé,
12:44 vous avez les prix de l'immobilier qui ont explosé.
12:47 Donc de toute façon la classe moyenne dans notre pays est en train de disparaître.
12:50 C'est un fait.
12:51 C'est pour ça qu'on peut même parler de tiermondisation.
12:53 Le problème, le sujet pour le gouvernement,
12:55 puisqu'il ne l'élude pas,
12:57 puisqu'effectivement il se dit comment retourner au plein emploi.
13:00 On voit bien qu'il y a 300 000 emplois qui sont toujours non pourvus,
13:04 notamment dans la restauration,
13:05 et il y a effectivement une forte ubérisation,
13:07 de bon nombre de métiers,
13:08 mais c'est parce que plus personne ne veut les faire,
13:10 parce qu'on n'est pas assez payé.
13:12 Voilà, surtout quand il faut payer son loyer,
13:14 qui a donc doublé en 15 ans.
13:15 Donc voilà, on est dans la quadrature du cercle,
13:18 et on voit bien que personne n'a la réponse.
13:19 En fait, il faudrait assumer de faire ce que l'Allemagne a fait il y a maintenant presque 20 ans,
13:25 à savoir augmenter le taux de TVA,
13:27 et en échange baisser effectivement les charges sur les salaires.
13:32 Donc donner de la respiration au patron.
13:35 Ça, est-ce qu'en France on est capable de l'assumer ?
13:37 Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
13:39 Mais l'ubérisation des métiers, c'est parfois des métiers qui étaient,
13:42 et qui sont des métiers essentiels.
13:44 Je pense, on parlera dans un instant du sondage OpinionWeb,
13:48 l'étude menée par Chloé Morin.
13:50 Les professeurs, le salaire d'un professeur en 1980,
13:53 il était de 2,3 fois le SMIC.
13:56 Aujourd'hui, c'est 1,1.
13:58 Donc tout se paupérise.
14:00 Et on peut très bien dire,
14:01 ben oui, il y a eu un million d'emplois,
14:03 et notamment des emplois jeunes qui ont été créés.
14:06 Sauf que si vous avez un emploi qui a été créé,
14:10 vous touchez à peine le SMIC dans cet emploi-là,
14:13 et vous pouvez en créer des millions,
14:14 ça ne vous permet pas d'avoir plus d'activité,
14:16 en tous les cas, plus de pouvoir d'achat,
14:17 et une situation, une société plus saine.
14:19 Je crois qu'il faut distinguer les problèmes.
14:22 Il y a effectivement un problème de niveau de pouvoir d'achat,
14:25 qui est un peu indépendant de celui des salaires à proprement parler,
14:28 mais très largement, comme le soulignait Véronique Jacquier,
14:30 à cause de l'immobilier.
14:31 Et ça, c'est un mal très largement auto-infligé.
14:33 Les politiques que nous mettons en œuvre,
14:35 que ce soit les politiques de taux d'intérêt,
14:37 les politiques de restriction à la construction,
14:39 de complications diverses et variées qui font qu'on ne construit pas dans ce pays,
14:42 ça explique le prix de l'immobilier en France.
14:45 Et ça, effectivement, quand vous avez...
14:48 Après, vous avez un autre problème, qui est celui,
14:50 peut-être que le SMIC a été trop élevé,
14:52 mais quand je vous dis ça, il faut savoir comment l'entendre.
14:54 Ça écrase l'échelle des salaires, c'est-à-dire que les gens ne progressent pas.
14:57 Quand vous avez 20 ans d'ancienneté, finalement,
14:59 comme le SMIC de départ est relativement élevé
15:02 par rapport à la compétitivité de l'économie française,
15:04 parce que c'est quand même toujours ça,
15:05 il faut que les emplois gardent une rationalité économique.
15:08 Vous ne pouvez pas employer des gens
15:09 si ça ne produit pas de valeur.
15:12 Comme on a trop justement développé
15:14 et qu'il y a trop de Français qui sont concernés par ce SMIC,
15:16 ça crée d'autres problèmes en cascade.
15:19 Mais le dernier problème, c'est celui de la compétitivité.
15:21 - Avançons. - Nous n'avons pas innové
15:23 dans l'économie française depuis 20 ans, depuis 30 ans.
15:25 - Je sentais que ça vous intéressait,
15:26 sauf qu'on a beaucoup de sujets à traiter.
15:28 - Je ne suis pas du tout d'accord avec cette analyse.
15:29 - Laquelle ?
15:30 - Quand j'entends que le SMIC est peut-être trop élevé,
15:33 alors on peut le prendre au sens macro-économique, etc.
15:36 Je vais finir.
15:37 - J'ai bien compris, j'ai parfaitement compris ce que vous disiez.
15:39 - Pas humainement.
15:40 - Sauf qu'après, il faut vivre avec le SMIC.
15:42 La réalité, c'est ce qu'il faut vivre avec.
15:44 Donc en vérité, dans le monde dans lequel nous vivons,
15:46 le SMIC n'est pas assez élevé.
15:48 Ensuite, il y a quelque chose dont on ne parle jamais,
15:49 dont vous ne parlez pas,
15:50 c'est que la France est l'un des plus gros distributeurs
15:52 de dividendes en Europe.
15:54 Le plus gros distributeur de dividendes en Europe.
15:56 Donc il y a trois façons de mettre l'argent
15:58 quand on est une entreprise.
16:00 C'est l'investissement, d'accord ?
16:02 C'est le salaire, la formation de salaire,
16:04 l'investissement ou alors le dividende.
16:06 Et beaucoup, beaucoup trop d'entreprises
16:08 font le choix de verser des dividendes
16:10 au lieu d'augmenter...
16:12 - On peut ajouter un mot ? La participation.
16:14 - Oui, l'intéressement des salariés.
16:17 - Ça c'est une idée.
16:19 - Oui, mais moi j'ai l'impression que déjà,
16:21 il faut augmenter les salaires.
16:22 - Ça n'en est pas quand même la majeure partie des salariés
16:24 dans notre pays.
16:25 - Mais c'est 4 milliards d'euros par an,
16:26 ça concerne quand même beaucoup d'argent.
16:27 - Non mais la partie qui va...
16:28 - C'est la majeure, mais les dividendes,
16:29 c'est un faux problème,
16:30 parce que pour partie, les bénéfices du CAC 40
16:32 sont très largement faits à l'extérieur et pas en France.
16:34 - D'ailleurs, quand vous versez des dividendes,
16:35 c'est parce que vous n'avez pas confiance dans l'avenir,
16:37 parce que sinon, les entreprises préfèrent investir.
16:39 Si vous savez que vous portez 0,90 euros...
16:41 - Les entreprises, mais pas les actionnaires.
16:43 - Le sujet...
16:44 - Ça va être la faute des actionnaires.
16:46 - Mais non.
16:47 - Avançons, en tous les cas.
16:48 - Le sujet, c'est la compagnie.
16:49 - Non mais bien sûr qu'on peut avoir,
16:51 mais tous les patrons vous diront
16:53 qu'aujourd'hui, ils ne peuvent pas augmenter les salaires
16:54 parce qu'il y a des charges sociales
16:55 qui sont beaucoup trop importantes.
16:56 - Oui, et les mêmes,
16:57 les mêmes sont distribués très largement aux actions.
16:59 - Mais avançons.
17:00 - Puisqu'on parlait des professeurs,
17:02 là, c'est une étude absolument passionnante,
17:04 menée par Chloé Morin, je le disais,
17:06 qui est essayiste au fonctionnaire,
17:08 qui a travaillé auprès du Premier ministre
17:10 à Matignon sous François Hollande,
17:13 sur les 15-25 ans.
17:15 Écoutez bien ces chiffres,
17:17 parce que c'est saisissant.
17:19 Vous avez un jeune sur trois
17:21 qui vous donne la mauvaise réponse
17:23 quand on leur pose la question
17:25 "Quelle est la date de la Révolution française ?"
17:28 Un jeune sur trois ne sait pas.
17:31 Vous avez 32% des 15-25 ans
17:34 qui ne lisent aucun livre par mois,
17:36 ne savent pas ce que c'est la Shoah.
17:38 Vous avez 38% des 15-25 ans
17:40 qui n'ont jamais entendu parler
17:42 de la rafle du Veldiv.
17:44 Sur la question historique,
17:45 on a interrogé Chloé Morin,
17:47 c'était avec Audrey Bertheau,
17:49 et écoutez sa réponse.
17:51 - Il y a un sérieux problème de connaissances
17:54 et de capacité à comprendre
17:57 des faits et des valeurs fondamentales
18:01 dans notre jeunesse aujourd'hui.
18:03 Un des intérêts de l'étude,
18:05 c'était que j'ai croisé les réponses
18:08 avec d'un côté la manière de s'informer,
18:11 d'un autre côté la pratique de la lecture,
18:15 et en fait on voit que les gens
18:19 qui comprennent le mieux certaines notions
18:22 ou qui ont les connaissances les plus importantes
18:24 sont ceux qui à la fois s'informent
18:28 plutôt sur des médias généralistes
18:30 plutôt que sur les réseaux sociaux,
18:32 pour le dire autrement,
18:33 que ce soit des chaînes de télé,
18:35 que ce soit de la presse écrite, etc.
18:37 Et puis on voit aussi que ceux qui lisent le plus
18:40 ont une bien meilleure compréhension.
18:42 - Je résume grossièrement.
18:45 Nos jeunes sont nuls en maths,
18:47 ne savent plus lire et écrire.
18:49 Et quand c'est pour parler de la Révolution française,
18:52 de la Shoah, ou que saisent les grandes dates
18:55 de notre histoire,
18:56 ils sont incapables pour un sur trois de les donner.
18:58 Voilà l'état actuel de l'éducation nationale.
19:01 - Mais au-delà de la simple question des dates,
19:04 c'est pas un jeu, c'est pas un quiz, c'est pas...
19:06 - Non, c'est quand même des repères.
19:07 - C'est que, au fond, les jeunes, cette jeunesse,
19:10 perdent le récit national.
19:12 C'est ça qui me paraît la conséquence plus grave.
19:15 Qu'est-ce que la France ?
19:16 Comment s'est-elle formée ?
19:17 Comment on est arrivé à la République ?
19:19 Et tout cela, ça se dilue et ça se perd totalement.
19:22 Donc, ce déficit de connaissances de notre histoire,
19:25 c'est un déficit de connaissances de la construction d'une nation,
19:28 qui est la nation française.
19:29 Et en cela, ça me paraît extrêmement grave.
19:31 - Mais c'est grave.
19:32 Mais maintenant, il faut comprendre les causes.
19:33 Le pourquoi.
19:34 Pourquoi aujourd'hui, on en est arrivé avec un jeune sur trois ?
19:36 - Parce qu'on a voulu mettre de l'idéologie
19:38 dans l'apprentissage de l'histoire,
19:40 et qu'en plus, on ne l'apprend pas, honnêtement,
19:42 d'une façon très intéressante.
19:43 Moi, je vois mon fils en 5e,
19:45 le programme est quand même pas très sexy.
19:47 Et effectivement, on n'apprend plus d'une façon chronologique.
19:50 Donc, on n'apprend plus les grandes dates de l'histoire.
19:53 On ne focalise pas non plus sur des personnages
19:55 pour incarner certaines périodes de l'histoire.
19:58 Donc ensuite, tout se suit.
19:59 Quand vous mettez de l'idéologie, et que vous étudiez...
20:02 D'ailleurs, on ne leur apprend plus vraiment l'histoire de France.
20:05 On est dans de la macro-histoire.
20:08 Enfin, c'est franchement pas simple.
20:10 - Moi, je pense qu'il ne faut pas jeter la pierre aux chalets,
20:12 parce que finalement, les questions qui ont été posées là,
20:14 c'est à quoi cela sert-il de savoir ça ?
20:16 Aujourd'hui.
20:18 Eh bien, beaucoup vous diront,
20:20 dans une société hyper individualiste et mercantiliste,
20:22 ça ne sert à rien, en fait.
20:24 Et on a tellement dévalorisé ce type de savoir,
20:27 parce qu'il ne rentrait pas, à mon avis,
20:29 dans des questions d'efficacité, etc., économique, etc.
20:33 - Ce n'est pas la droite qui a fait les programmes.
20:36 - Non, non.
20:37 Je dis qu'aujourd'hui, si vous demandez...
20:39 Les jeunes considèrent que ça ne sert à rien
20:42 de connaître tel ou tel point de l'histoire.
20:44 Et là, je rejoins parfaitement ce que vous disiez,
20:47 c'est-à-dire que le récit national,
20:49 ce qui nous fait avoir une identité,
20:51 ce qui nous fait donner sens, y compris au présent et à l'avenir,
20:54 ce n'est plus du tout perçu comme étant important.
20:57 La naissance de l'éducation dans notre pays,
20:59 elle était vouée à ça, presque exclusivement au départ,
21:02 à faire en action.
21:04 Aujourd'hui, ça paraît absolument inutile de connaître ça.
21:07 - Chloé Morin citait quelque chose de très intéressant.
21:09 Elle parlait des réseaux sociaux et l'instantanéité,
21:12 le fait que nous soyons tous devenus collectivement,
21:14 il n'y a pas que les jeunes à l'école,
21:16 allergiques à la frustration, Amazon Prime,
21:19 peu importe la marque que vous pourriez citer,
21:21 le fait de tous se faire livrer instantanément.
21:23 Le fait qu'avec un smartphone, avant, si vous vouliez prendre le train,
21:26 vous étiez obligés d'aller à la gare, réfléchir à vos derniers...
21:28 Là, vous pouvez tout faire dans l'instant.
21:30 Le fait que c'est un vertige civilisationnel,
21:32 le fait que nous soyons capables de tout faire en permanence,
21:35 dans l'instant, fait aussi que nous ne nous projetons plus,
21:38 ni dans l'avenir, ni incidemment dans le passé.
21:40 Et ce vertige civilisationnel, là,
21:43 parce qu'apprendre quelque chose, c'est de la frustration,
21:45 parce qu'effectivement, ça amène à des questions,
21:47 mais à quoi ça sert ? Est-ce que j'en tiens une satisfaction immédiate ?
21:49 - Vous oubliez l'élément, je pense que vous oubliez pour l'histoire,
21:52 un élément majeur, qui est l'autocensure des professeurs,
21:55 qui en off vous explique qu'ils ne peuvent plus parler de la Seconde Guerre mondiale,
21:59 qu'ils ne peuvent pas parler de la colonisation,
22:01 qu'ils ne peuvent pas parler des rois de France,
22:04 qu'ils ne peuvent pas parler de l'histoire.
22:06 Donc, il y a l'autocensure.
22:07 Et l'autre chose également, c'est qu'on a oublié qu'à l'école,
22:10 il y avait une notion, c'est l'excellence.
22:12 D'accord ? Si vous ne savez pas écrire,
22:14 si vous ne savez pas compter, vous redoublez.
22:16 - Ce n'est pas un type d'expression.
22:18 - Mais non, mais c'est lié ! Pardonnez-moi, c'est juste les deux enjeux majeurs.
22:21 - Bien sûr.
22:22 - Eliott, je pense qu'il y a aussi deux choses.
22:24 Il y a le fait que, du temps des hussards de la République,
22:26 on voulait aussi créer des citoyens, et qu'on voulait le structurer.
22:30 Donc, on donnait des dates, on donnait des références,
22:32 on donnait des incarnations.
22:34 Ma maman, qui était née en 1935, au certificat d'études,
22:37 son sujet en histoire, ça a été les conséquences de la Révolution française en Italie.
22:42 Quand on vous demande ça à 14 ans,
22:44 et que vous êtes capable de le transcrire dans une copie,
22:48 je pense que maintenant, un bachelier n'est plus capable de le faire.
22:51 Ni un bac +3.
22:52 Voilà.
22:53 L'autre raison, c'est que ces jeunes auxquels on s'adresse
22:57 et à qui on demande une exigence,
22:59 sont dans le creuset du collège et du lycée unique,
23:03 et que la plupart des élèves, à mon avis, ne sont pas faits
23:06 pour intellectuellement se nourrir des grandes figures de l'histoire,
23:09 qui sont faites pour aller dans d'autres voies tout aussi remarquables.
23:12 Si vous remettez les classes de niveau,
23:14 si vous remettez l'excellence,
23:16 si vous mettez le professeur, l'enseignant, au cœur de l'éducation nationale,
23:20 en disant "Vous savez quoi ? On va reprendre point par point avec un récit national,
23:25 on va vous faire aimer l'histoire de France, sans s'autoflageler",
23:29 alors ça prend du temps, hein.
23:30 C'est pas en six mois que ça va changer.
23:32 - Et bien quand même, ce que je voulais me faire,
23:33 vous se posez la question, moi je rejoins ce que disait Frédéric Tullard,
23:36 "À quoi ça me sert cette question-là ?"
23:38 Alors pas avec la même vision que lui, où il pense qu'il n'y a que l'économie,
23:41 en tout cas que ça serait parce que certains auraient pensé ça,
23:43 mais parce que cette instantanéité dans laquelle nous vivons,
23:46 effectivement, elle nous fait changer beaucoup de nos comportements.
23:49 - La publicité, on revient dans un instant,
23:52 on parlera peut-être, pas sûr, parce qu'on en a beaucoup parlé,
23:54 Pierre Moscovici, le roi de France, le roi de la Cour des comptes,
23:58 qui décide quand il veut de publier le rapport.
24:00 - Le président, le premier président de la Cour des comptes.
24:02 - C'est le roi de la Cour des comptes.
24:04 - Non, il y a une juration, dans aucune monarchy parlementaire,
24:05 un monarque ne pourrait se permettre de...
24:07 - Il est irrévocable.
24:08 - Ah bah, ah bon ?
24:09 - Ah oui, il est nommé pour six ans et irrévocable.
24:12 - Le roi. - C'est son statut.
24:13 - Non mais ça... - La pub !
24:15 - Oui, la pub.
24:16 - Non mais c'est vrai.
24:17 - Bah c'est une production, vous savez.
24:19 - Il est 20h30 sur CNews, la suite de l'heure des pro 2,
24:22 on était en train de parler de Pierre Moscovici,
24:24 donc le roi de la Cour des comptes, qui fait ce qu'il veut,
24:26 qui publie s'il le veut, s'il l'entend, c'est lui qui décide.
24:29 Et dans un contexte où on avait besoin d'informations
24:33 sur la loi immigration, monsieur Moscovici a décidé
24:36 de publier ce rapport deux semaines plus tard.
24:39 Et puis il était en droit, selon lui,
24:42 de ne même pas le publier, ce rapport.
24:44 Donc je rappelle juste l'article 47.2 de la Constitution,
24:47 la Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle
24:49 de l'action du gouvernement, elle assiste le Parlement
24:52 et le gouvernement dans le contrôle de l'exécution
24:54 des lois de finance, de l'application des lois de financement
24:56 de la Sécurité sociale. Par ces rapports publics,
24:59 elle contribue à l'information des citoyens.
25:02 Voilà ce que dit cet article.
25:05 Le sujet maintenant de CNews, parce que Laurent Wauquiez
25:08 demande sa démission.
25:10 - Des failles dans la lutte contre l'immigration irrégulière
25:14 et la publication d'un rapport volontairement retardé
25:17 par le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
25:20 Un choix et un timing qui interroge et que l'homme politique
25:24 tente de justifier tant bien que mal.
25:27 - Qu'aurait-on dit si la Cour des comptes avait publié son rapport
25:30 entre la motion de rejet et la commission mixe paritaire ?
25:33 Entorse à la séparation des pouvoirs,
25:35 pression sur le Parlement souverain, prise de position politique indue,
25:38 il faut savoir raison garder.
25:40 - Une position qui peine à convaincre,
25:43 certains vont même jusqu'à demander à Pierre Moscovici
25:45 de prendre les dispositions nécessaires.
25:48 C'est le cas de Laurent Wauquiez,
25:50 président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.
25:53 - C'est un manquement grave à notre démocratie
25:55 et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires
25:57 qui s'imposent à la Cour des comptes.
25:59 Son premier président doit démissionner.
26:01 - Mais Laurent Wauquiez n'est pas le seul à avoir réagi.
26:03 La décision de la Cour des comptes interpelle, à droite comme à gauche,
26:07 de l'échiquier politique.
26:09 Rachida Dati dénonce un acte antidémocratique du côté de LFI.
26:13 Les critiques de Thomas Porte sont également très vives.
26:16 - La démocratie française mérite mieux que ces magouilles d'un autre âge.
26:19 C'est un mépris profond pour les citoyens et les élus.
26:21 - Si l'opposition dénonce un déni de démocratie
26:24 et s'interroge sur le calendrier de la Cour des comptes,
26:27 Pierre Moscovici assure pour sa part avoir pris sa décision seule.
26:31 - Messieurs, Dames, qu'est-ce qu'on fait ?
26:35 Qu'est-ce qu'on dit à Pierre Moscovici ?
26:37 - Il y a deux choses à mon avis qu'il ne faut pas confondre.
26:39 Moi je pense qu'il aurait dû publier ce rapport en temps et en heure
26:42 puisque le but des rapports de la Cour des comptes
26:44 c'est d'informer et de pouvoir ensuite prendre des décisions,
26:47 éclairer des rapports de la Cour des comptes notamment.
26:50 Maintenant moi je ne crois pas que du tout,
26:52 il faudrait vérifier plus dans le détail,
26:54 que ce qu'il ait fait soit inconstitutionnel.
26:56 Ce sont deux choses différentes.
26:57 On peut considérer qu'il a fauté moralement
26:59 quant au travail qu'on peut atteindre de la Cour des comptes.
27:02 Qu'est-ce qu'elle fait la Cour des comptes en permanence ?
27:05 Elle épingle telle ou telle institution en disant
27:07 "vous pourriez faire des économies là, vous ne les faites pas" etc.
27:10 En gros c'est 90% de son job.
27:12 Là effectivement il y avait une occasion d'éclairer le débat public.
27:15 Les raisons que donne Moscovici,
27:18 à savoir qu'il n'y a plus de séparation de pouvoir
27:21 dès lors que lui aurait interféré avec ce rapport dans le débat,
27:25 ne sont pas tenables puisque justement ce rapport,
27:28 ce type de rapport est fait pour éclairer le débat.
27:30 Que se serait-il passé là,
27:32 puisqu'il est quand même nommé par le président,
27:34 c'est que effectivement ça venait mettre de l'eau dans le moulin
27:37 aux moulins de ceux qui voulaient que cette loi soit votée,
27:39 durcie etc. C'est ça la réalité.
27:41 Exactement.
27:42 Parce que peut-être qu'à travers ce rapport,
27:44 jamais les Républicains, le Rassemblement National,
27:46 n'auraient voté en voyant ce qui se passait.
27:48 En disant "votre loi, elle ne sert à rien par rapport aux..."
27:51 Non, les Républicains c'est eux qui ont fait 90% de ce que l'on a fait.
27:54 "Votre loi ne sert strictement à rien,
27:56 quand on voit les failles abyssales dans lesquelles nous sommes
27:59 sur la lutte contre l'immigration et la grève régulière..."
28:01 Mais ils n'auraient pas dit ça !
28:02 Mais vous n'en savez rien !
28:03 J'ai noté ce que la journaliste dans le reportage a dit
28:06 en parlant de Pierre Moscovici,
28:08 elle a dit "l'homme politique".
28:10 Et j'ai posé cette question.
28:12 Est-ce qu'on doit continuer à nommer des hommes politiques
28:15 de premier plan dans des fonctions juridictionnelles indépendantes ?
28:19 Ce que je dis là pour la Cour des comptes,
28:21 c'est vrai aussi pour le Conseil constitutionnel.
28:23 Monsieur Fabius.
28:24 Vous avez, monsieur Fabius.
28:25 Mais si vous prenez tous les précédents,
28:27 Didier Migaud qui était à la Cour des comptes,
28:29 ou Philippe Seguin,
28:30 la plupart du temps ce sont des premiers présidents
28:32 qui remplissent vraiment leur mission
28:34 avec une réelle indépendance.
28:36 Mais le fait pour monsieur Moscovici
28:39 d'avoir fait cette rétention de son propre fait,
28:43 fait du prince en réalité,
28:45 d'une information aussi importante,
28:47 à un moment aussi important,
28:49 puisqu'on débat à l'Assemblée nationale et au gouvernement,
28:53 il a pris une décision que vous ne vouliez au niveau
28:55 de caractère politique.
28:57 En privant finalement les instances politiques
29:00 d'un élément qui aurait permis d'enrichir ce débat.
29:03 Doit-il démissionner ?
29:04 Moi je ne demande pas la démission de personne.
29:06 Il est irrévocable, comme vous le savez,
29:08 pour 6 ans en 2020,
29:10 il est irrévocable jusqu'en 2026.
29:12 Mais son crédit, me semble-t-il,
29:14 est quand même écorné.
29:16 Je crois que ce n'est que la pointe rémergée de l'iceberg.
29:18 Il y a beaucoup de rapports de la Cour des comptes
29:20 qui ne sont pas publiés quand ils sont considérés
29:22 comme politiquement explosifs.
29:23 Dans la loi séparatiste, me semble-t-il,
29:25 il y a des rapports qui ont été faits justement
29:27 sur des sujets ayant trait à l'immigration,
29:29 ou aux associations, au financement des associations
29:31 d'ailleurs d'aide aux migrants,
29:32 et ça avait été considéré comme trop délicat
29:34 pour que ce soit publié.
29:35 Donc le sujet, ce n'est pas forcément
29:37 la Cour des comptes en tant que tel,
29:39 c'est que le Parlement français,
29:40 contrairement à beaucoup d'autres parlements
29:42 dans les démocraties,
29:43 on sait que ce n'est plus vraiment là
29:45 que se décide la loi.
29:46 En revanche, c'est là que s'exerce
29:48 le contrôle de l'exécutif.
29:50 Il n'y a pas que des organismes indépendants
29:52 comme la Cour des comptes qui doivent le faire.
29:54 Il faut absolument que le Parlement
29:56 retrouve ses moyens de contrôle de l'exécutif.
29:59 Et bien souvent, quand les parlementaires
30:01 demandent des comptes à Bercy ou à X ou X administrations,
30:03 on les leur refuse, ou en tout cas,
30:05 on joue à un jeu pour masquer.
30:07 Georges Fenech, je pense, pourra nous le confirmer.
30:09 Ce défaut-là de transparence,
30:11 ça fait de la France une démocratie très importante.
30:14 Quand vous avez un rapport qui vous permet
30:16 de comprendre qu'entre 2019 et 2022,
30:18 le nombre d'obligations de quitter le territoire français
30:20 a augmenté de 60%
30:22 et que les moyens sont toujours insuffisants,
30:26 c'est un rapport qui est essentiel,
30:28 essentiel pour le pays.
30:30 C'est un rapport essentiel,
30:31 mais il y avait quand même bon nombre d'études
30:33 qui corroboraient et c'est même chiant.
30:35 Ah, bah oui, sinon ça ne sert à rien de faire des rapports.
30:37 Non, non, mais parce que là,
30:38 on avait quelque chose d'officiel
30:39 et qu'effectivement, Pierre Moscovici
30:41 aurait dû jouer le rôle qui était le sien.
30:43 Mais rappelons-nous quand même qu'il y a un petit côté
30:45 franco-français à mettre la poussière sous le tapis,
30:47 puisque au moment de la réforme des retraites,
30:49 on avait des rapports du CORE,
30:51 le Conseil d'orientation retraite,
30:53 qui disait "Attention, alerte rouge,
30:55 cette réforme ne suffit pas"
30:57 et tout le monde s'en est foutu,
30:59 le Parlement...
31:01 Voilà, et enfin la troisième chose,
31:03 c'est que ce dont témoigne Pierre Moscovici,
31:05 et ce n'est pas nouveau non plus,
31:07 c'est un mépris des élites pour le peuple
31:09 et le Parlement.
31:11 Dans l'actualité...
31:13 Non, non, c'est très imparfait,
31:15 mais on va voir ce qui va se passer dans les prochains jours,
31:17 ça peut être intéressant.
31:19 Dans l'actualité également,
31:21 c'est cette bataille judiciaire
31:23 entre Antony et Anoushka Delon
31:25 qui se poursuit.
31:26 La fille d'Alain Delon, Anoushka,
31:27 n'avait pas pris la parole,
31:29 elle a été invitée ce dimanche
31:31 aux 20h de TF1 pour répondre
31:33 aux questions d'Anne-Claire Coudray.
31:35 Antony Delon reproche à sa
31:37 demi-soeur d'avoir caché l'état de santé du père
31:39 et voilà ce qu'elle a dit, c'était il y a quelques minutes seulement.
31:41 "Il est mal, il est effondré
31:43 de voir que sa vie intime soit jetée
31:45 en pâture à la vue de tous comme ça,
31:47 ça me brise le cœur."
31:49 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute
31:51 Antony Delon, qui était l'invité de Pascal Praud,
31:53 vendredi matin.
31:55 "Moi je veux commencer par éteindre un incendie,
31:57 qui pour moi c'est très important,
31:59 parce que toutes ces histoires
32:01 d'argent, d'héritage,
32:03 toutes ces supputations,
32:05 moi ça me rend malade,
32:07 parce que c'est pas ça.
32:09 Et je ne veux pas,
32:11 je ne veux absolument pas que,
32:13 même si j'ai beaucoup de respect pour Johnny,
32:15 je ne veux pas qu'on soit associés
32:17 à Johnny Betancourt
32:19 ou je ne sais qui.
32:21 Je veux que ça soit un incendie
32:23 Johnny Betancourt ou je ne sais qui.
32:25 Donc en fait, je voudrais
32:27 dire les choses telles qu'elles sont, je veux dire la vérité.
32:29 Et je veux dire aussi
32:31 pourquoi il y a ce conflit aujourd'hui.
32:33 Parce que ce n'est pas
32:35 un problème d'héritage, ça n'est pas un problème
32:37 de succession."
32:39 Je vous rappelle que des plaintes successives,
32:41 une bataille de plaintes entre
32:43 Anoushka Delon,
32:45 également Alain Delon, contre
32:47 Antony et inversement.
32:49 Quel regard vous portez sur ces premières
32:51 déclarations qu'on découvre ensemble,
32:53 puisque c'était il y a quelques minutes, savoir que
32:55 Alain Delon est effondré.
32:57 On a une autre déclaration d'Anoushka Delon.
32:59 Il voit tout,
33:01 il lit tout.
33:03 C'est pour ça qu'il est effondré.
33:05 Je trouve que c'est une honte. J'ai honte que notre
33:07 vie de famille, notre vie intime
33:09 soit étalée comme ça.
33:11 Alors là aussi,
33:13 il peut y avoir un certain
33:15 malaise qu'ont pu avoir
33:17 les téléspectateurs également, quand on voit
33:19 qu'il y a une famille qui se déchire,
33:21 la famille Delon, publiquement
33:23 de la sorte, mais en même temps,
33:25 vendredi matin par exemple, plus de 700 000 personnes
33:27 étaient devant
33:29 le témoignage d'Antony Delon
33:31 et l'échange qu'il a pu avoir avec Pascal Praud.
33:33 - Non mais on comparait tout à l'heure
33:35 avec Johnny Hallyday.
33:37 Johnny Hallyday, c'était après sa mort.
33:39 Là, Alain Delon,
33:41 c'est de son vivant. Il assiste
33:43 lui-même à un déchirement
33:45 de ses enfants
33:47 pour l'après Alain Delon.
33:49 Et ça, je trouve ça
33:51 véritablement insupportable
33:53 pour cet homme,
33:55 pour Alain Delon, de voir effectivement ses enfants
33:57 de son vivant se déchirer.
33:59 Parce qu'on a beau dire qu'il n'y a pas d'héritage,
34:01 on a quand même évoqué la fiscalité
34:03 suisse, on a évoqué toutes ces questions-là,
34:05 il y a quand même des incidences.
34:07 Si vous voulez, on est tellement
34:09 attaché, Alain Delon, à cette famille
34:11 qu'on le vit mal. En réalité,
34:13 on vit mal ce déchirement familial
34:15 qui ne devrait pas s'étaler sur la place publique.
34:17 - On vit mal le fait d'être tous un petit peu
34:19 voyeurs. Moi, je dirais que justement,
34:21 il faut faire attention, ça ne concerne pas
34:23 l'après Alain Delon. Je pense que
34:25 les enfants d'Alain Delon
34:27 sont déboussolés parce qu'ils voient
34:29 leur père vieillir et justement,
34:31 ils sont en train d'intégrer
34:33 que leur père allait partir.
34:35 Et donc, ils sont tous avec leur
34:37 souffrance, avec leur positionnement dans la fratrie
34:39 et tout cela ressort
34:41 et il y a un espèce de linge sale à laver
34:43 en famille, c'est une espèce de catharsis.
34:45 Ils prennent les médias, ils prennent un petit peu
34:47 la France
34:49 comme spectateur de leur
34:51 souffrance. Je pense qu'il y a aussi une forme de souffrance
34:53 que d'accompagner leur père
34:55 dans la grande
34:57 vieillesse comme ça, qu'il soit
34:59 bien au niveau de ses facultés, au moins bien, je pense
35:01 que ce n'est pas le sujet. Je pense que là,
35:03 chacun se dit, un jour, ça va être l'heure
35:05 de papa de partir, de mon
35:07 père de partir et il y a des
35:09 règlements de compte par rapport
35:11 au positionnement de chacun dans la fratrie,
35:13 ça compte aussi. Je rappelle
35:15 qu'Anthony Delon avait accordé un entretien
35:17 cette semaine à Paris Match
35:19 et d'ailleurs, Anoushka Delon
35:21 a réagi à cet entretien
35:23 "J'ai eu envie de me tuer" quand j'ai vu l'article d'Anthony
35:25 dans Paris Match. On est vraiment dans
35:27 quelque chose de déchirure,
35:29 d'une violence inouïe
35:31 et on assiste aussi
35:33 à cela. Alors je sais, moi
35:35 vraiment, parfois, il y a une sorte de malaise
35:37 ne serait-ce qu'à traiter ce sujet-là
35:39 mais on parle du nicône, on parle du
35:41 nicône absolu. - C'est ça. En fait, il est très difficile
35:43 qu'il arrive ce type de choses à ce type
35:45 de famille sans que ce soit un étalage
35:47 médiatique derrière parce que, justement,
35:49 ça concerne quelque part la France
35:51 tout entière, qu'ils le veuillent ou non. Ça se passe dans n'importe
35:53 quelle autre famille et je sais si ça se passe.
35:55 Évidemment qu'on n'en parlera pas.
35:57 Mais là, on a un autre problème, c'est celui de la
35:59 légitimité de la parole parce que comment
36:01 dire "cette parole est plus légitime
36:03 celle du fils ou des fils ou celle
36:05 de la fille". En fait, ça devient terrible
36:07 parce que la question de la légitimité de la parole est
36:09 un jeu. - Le procureur. - Pardon ?
36:11 - Le procureur. - Oui, le procureur. - Qui va décider
36:13 d'une curatelle ou d'une tutelle. - C'est ça.
36:15 - C'est ça, la parole. - Autre déclaration
36:17 d'Anouchka Delon. - La parole des enfants est aussi légitime.
36:19 - La fille d'Alain Delon. Autre déclaration
36:21 qui s'était sur TF1
36:23 il y a quelques instants. Est-ce qu'on peut
36:25 la revoir ? J'ai pas eu le temps de la lire.
36:27 J'ai jamais été à l'encontre de la volonté
36:29 de mon père en 33 ans.
36:31 Il est suivi
36:33 par des spécialistes. Il a
36:35 des maladies importantes, qu'il ne regarde
36:37 que sa famille. Il est suivi en Suisse
36:39 pour sa maladie, pour ses traitements.
36:41 Puisque Anthony Delon
36:43 reprochait notamment
36:45 à Anouchka Delon d'avoir
36:47 caché l'état de santé de son père.
36:49 Et c'est ce qu'il a pu dire notamment. - Et de vouloir leur ramener en Suisse.
36:51 - Et de vouloir leur amener
36:53 en Suisse. Le combat d'Anthony Delon,
36:55 c'est ce qu'il a pu dire vendredi matin.
36:57 Dire qu'Alain Delon a toujours
36:59 voulu poursuivre
37:01 sa vie et ses jours
37:03 à Douchy, plutôt que
37:05 d'être en Suisse.
37:07 - Georges. - Ecoutez, maintenant,
37:09 la justice va dire ce qu'il faut faire.
37:11 Dans l'intérêt de qui ?
37:13 Dans l'intérêt de l'intéressé.
37:15 C'est-à-dire Alain Delon.
37:17 Donc il y aura une réunion de conseil de famille.
37:19 Il y a un juge des tutelles qui va
37:21 les entendre, les auditionner. Et ensuite,
37:23 il prendra une décision. Soit une cure
37:25 à tel simple ou renforcée, voire une
37:27 mise sous tutelle, éventuellement.
37:29 Et toutes les décisions qui seront prises,
37:31 elles le seront sous le contrôle du juge
37:33 des tutelles, qui pourra avoir un regard
37:35 extérieur sur ce qui est bon
37:37 ou non pour cet homme, qui, quand même,
37:39 rappelons-le, est toujours en vie et bien vivant,
37:41 même s'il a
37:43 un grand âge, même s'il a des problèmes de santé.
37:45 On en parle comme s'il allait... Non, mais
37:47 c'est ça que je trouve en plus extrêmement gênant
37:49 d'en parler. - Mais peut-être qu'on pourrait en profiter pour parler
37:51 de tous les autres, justement, pas des conflits
37:53 de famille en soi. Véronique le soulignait.
37:55 Oui, un conflit de fratrie, ça existe,
37:57 a fortiori, quand les enfants ont été positionnés
37:59 d'une manière ou d'une autre publiquement,
38:01 mais pour tous les gens qui sont confrontés au grand âge,
38:03 au vieillissement, à des personnes en situation
38:05 de dépendance, on sait qu'il y a beaucoup
38:07 d'abus dans le système... J'admire
38:09 la confiance de Georges en la matière, mais malgré tout,
38:11 il y a beaucoup d'abus dans le système
38:13 des tutelles ou des curatels.
38:15 Ça ne veut pas dire que tous les gens qui exercent
38:17 des tutelles ou des curatels, évidemment, un grand
38:19 nombre d'entre eux le font de manière très honnête,
38:21 mais ce problème du grand âge,
38:23 et c'est un défi vertigineux pour la France,
38:25 nous n'y sommes pas préparés,
38:27 nous n'investissons pas suffisamment,
38:29 et je pense que dans son malheur,
38:31 dans sa douleur, effectivement,
38:33 psychologique, la famille Delon est quand même,
38:35 malgré tout, bien mieux positionnée
38:37 que beaucoup d'autres Français qui n'ont pas
38:39 les moyens, tout simplement, de faire face
38:41 au vieillissement de leurs parents.
38:43 En juillet dernier, il faut le rappeler également,
38:45 les trois enfants d'Alain Delon, Anthony, Anouchka et Alain Fabien
38:47 avaient été posés deux plaintes contre la...
38:49 parce que c'est une saga judiciaire...
38:51 Plus moche que la vie !
38:53 ...contre la dame de compagnie de leur père,
38:55 notamment pour des faits de harcèlement moral.
38:57 Deux plaintes ont été classées sans suite,
38:59 a annoncé cette semaine
39:01 le parquet de Montargy.
39:03 Iromi Rollin avait, elle aussi, porté plainte contre les enfants
39:05 de l'acteur, pour des chefs de violence en réunion
39:07 ayant entraîné une incapacité,
39:09 n'accédant pas à huit jours
39:11 d'énonciation calomnieuse et vole.
39:13 La plainte déposée par la dame de compagnie
39:15 d'Alain Delon a également été classée sans suite.
39:17 Ce que je vous propose, c'est d'écouter
39:19 également Philippe Devilliers.
39:21 C'était vendredi soir.
39:23 Ce qu'on avait fait, c'est qu'on avait vraiment
39:25 mis de côté complètement cette polémique
39:27 et cette bataille judiciaire
39:29 entre les enfants d'Alain Delon
39:31 puisque Philippe Devilliers connaît
39:33 très bien Alain Delon. Il l'a rencontré
39:35 à plusieurs reprises, il est venu...
39:37 ...
39:39 ...
39:41 ...
39:43 Alain Delon, pour moi, c'est
39:45 une incarnation
39:47 mythique
39:49 du charisme français.
39:51 ...
39:53 Et sur le plan personnel,
39:55 puisque je le connais
39:57 très bien,
39:59 c'est un ami,
40:01 il est à la fois
40:03 paroxystique
40:05 ...
40:07 ... et ponctuel avec ses amis.
40:09 Je suis gêné par
40:11 toutes ces histoires,
40:13 les gens qui mettent du sel sur la plaie.
40:15 Il faut laisser
40:17 le samouraï
40:19 sur le Val de Loire.
40:21 ...
40:23 ...
40:25 Et puis un jour, peut-être,
40:27 le plus tard possible,
40:29 quand il s'éteindra,
40:31 la petite Luciole de France,
40:33 sans rien dire,
40:35 s'éteindra.
40:37 Et nous nous souviendrons tous que
40:39 nous avons brillé
40:41 de son éclat,
40:43 c'est lui qui nous a éblouis.
40:45 - Et c'est peut-être ça
40:47 le plus important, Véronique Jacquy,
40:49 de rester sur l'icône,
40:51 la légende qu'est Delon,
40:53 qui est aujourd'hui inclassable.
40:55 - Bien sûr, il faut rester sur le grand seigneur,
40:57 sur le samouraï,
40:59 sur le grand homme
41:01 qu'il a été,
41:03 sur la beauté masculine qu'il a été aussi.
41:05 Je comprends qu'il ait le cœur brisé
41:07 de voir ses enfants se déchirer,
41:09 que ce soit à tort ou à raison.
41:11 C'est terrible d'avancer
41:13 dans le grand âge en voyant
41:15 sa famille se déchirer
41:17 et ses enfants
41:19 se tirer dessus à coups d'avocats.
41:21 - On a pu lire quelques déclarations
41:23 d'Anouchka Delon, ce que je vous propose
41:25 à présent, c'est de l'écouter
41:27 puisqu'elle était invitée il y a quelques instants
41:29 du JT de 20h de TF1.
41:31 - C'est pas bien, il est mal,
41:33 il est effondré
41:35 de voir que sa vie intime
41:37 soit jetée
41:39 à la vue de tous comme ça.
41:41 Il voit tout, il lit tout,
41:43 c'est pour ça qu'il est effondré.
41:45 J'ai honte que notre vie de famille,
41:47 que notre vie intime soit étalée comme ça.
41:49 Je n'ai jamais été à l'encontre de la volonté
41:51 de mon père en 33 ans.
41:53 Il a un traitement qui est vital pour lui
41:55 et contre l'avis des médecins,
41:57 il a décidé d'arrêter ce traitement.
41:59 Moi je n'étais pas d'accord, je n'ai rien pu faire
42:01 contre ça et c'est indécent
42:03 de faire passer ça pour
42:05 un exil fiscal
42:07 ou pour parler d'argent en fait.
42:09 - Je rappelle que l'icône du cinéma français
42:11 Alain Delon avait subi un grave AVC
42:13 en juillet 2019,
42:15 il y avait eu ses photos
42:17 d'Alain Delon en famille
42:19 au moment de Noël et on s'est dit
42:21 d'ailleurs que c'était rassurant de retrouver
42:23 ces images même si évidemment
42:25 à 88 ans on peut être emprunté
42:27 mais de voir cette famille
42:29 réunie, ça donnait un peu de
42:31 baume au cœur. C'est important ce que
42:33 dit Anoushka Delon sur son
42:35 état de santé puisque si je
42:37 comprends bien, il doit suivre
42:39 un traitement, elle le dit
42:41 je la cite, vital, qu'il
42:43 ne souhaite plus prendre désormais.
42:45 Il nous reste
42:47 une toute petite minute,
42:49 peut-être rester vraiment sur
42:51 l'homme qu'il a été, je suis certain que
42:53 cette actualité, en tous les cas
42:55 ce sujet sera traité dans les prochaines heures sur
42:57 notre antenne, également demain avec
42:59 Pascal Praud dans l'heure des pros.
43:01 Merci à tous les quatre,
43:03 on avait encore plein de sujets à
43:05 traiter mais c'est aussi
43:07 les obligations
43:09 de l'actualité en direct sur une chaîne
43:11 d'information. L'info se poursuit sur CNews, merci
43:13 à Thomas Leroy. - En quête d'esprit ? - En quête d'esprit.
43:15 - Et les Rois Mages ? - Les Rois Mages,
43:17 un peu d'espérance, un peu de...
43:19 Une bouffée d'oxygène.
43:21 En quête d'esprit, c'est dans quelques
43:23 instants. Merci à tous et à la semaine prochaine.
43:25 [Musique]