• il y a 11 mois
En 2023, plus d'un adulte sur trois affirme avoir déjà utilisé une vapoteuse. Alors que de nombreux médecins la recommandent de façon transitoire, Antoine Flahault, professeur en santé publique, estime qu'il s'agit de l'un des "meilleurs moyens pour quitter la cigarette". 

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Transcription
00:00 On la voit de plus en plus agrippée aux mains des français,
00:04 la vapoteuse comme substitut à la cigarette.
00:07 Dans un premier temps pour ma santé,
00:09 parce que je voulais arrêter de fumer des cigarettes,
00:11 et aussi d'un point de vue économique,
00:13 vu le prix des paquets actuellement, et ça continue d'augmenter.
00:16 Dans cette boutique spécialisée dans la vente de cigarettes électroniques,
00:20 le constat est indiscutable.
00:22 A chaque début d'année, lorsque le prix du tabac augmente,
00:25 nombreux sont les fumeurs à choisir cette alternative.
00:28 Il y a deux préoccupations principales à chaque passage.
00:30 C'est toujours le prix, c'est quelque chose qu'on ressent à chaque nouvel arrêt,
00:35 qui modifie le prix du tabac vers le haut,
00:37 mais toujours combiné à l'aspect santé.
00:40 Légère, adaptée à une prise en main très ergonomique.
00:43 Petit ou grand format, multitude de saveurs.
00:47 En 2023, plus d'un adulte sur trois affirme avoir déjà utilisé une vapoteuse.
00:52 Mais est-ce vraiment une bonne idée pour arrêter de fumer ?
00:55 Pas de goudron, pas de combustion, pas d'éléments cancérigènes.
00:58 La cigarette électronique est une option.
01:00 Par contre, à long terme, les effets de la cigarette électronique
01:05 ne sont pas parfaitement connus à ce jour.
01:08 Donc on recommande une utilisation transitoire de cet outil.
01:11 Selon cette addictologue, préférer d'abord d'autres substituts
01:15 comme les patchs ou les chewing-gums à la nicotine
01:18 est toujours après un avis médical.
01:20 Alors Antoine Flau, vous avez posté il y a quelques jours un long texte
01:22 sur les réseaux sociaux en forme de coup de gueule,
01:24 parce que vous dites "on ne fait pas assez la promotion de la vape".
01:29 Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce texte à ce moment précis de l'année ?
01:34 Je pense qu'on se trompe de combat quand on combat la vape.
01:39 Ce que l'on cherche quand on veut vraiment diminuer le grand problème
01:45 lié au tabac, au tabac fumé,
01:49 vous savez c'est 75 000 décès par an en France.
01:52 Le tabac c'est une tragédie.
01:55 L'OMS chiffre à une personne sur deux parmi les fumeurs
02:00 qui vont mourir à cause de leur addiction au tabac.
02:03 Donc il faut lutter contre le tabac avec toutes les stratégies
02:07 qui permettent de réduire le risque du tabac.
02:09 Et la vape est l'un des meilleurs moyens aujourd'hui pour quitter la cigarette
02:14 et pour aller tranquillement, en effet, vers une abstinence,
02:20 mais à travers la vape, c'est-à-dire en gardant cette addiction à la nicotine au début.
02:25 Vous dites "rien n'est pire que la combustion",
02:28 c'est ce que disent tous les tabacologues en fait.
02:30 Mais vous citez-vous les statistiques dans les pays qui ont promu la vape
02:33 ou le tabac à chiquer et notamment la Suède.
02:35 Qu'est-ce que vous avez observé dans ces pays ?
02:38 En Suède, ce n'est pas une mesure de santé publique,
02:41 c'est une mesure culturelle.
02:43 Ils chiquent le tabac, ça s'appelle les snus.
02:46 Ce sont des sortes de sachets, ça ressemble un peu à des sachets de thé.
02:49 Ils le mettent entre la gencive et les dents et ça leur délivre de la nicotine.
02:54 Vous savez, la nicotine ne tue pas.
02:57 On dit dans la cigarette "ce n'est pas la nicotine qui tue",
02:59 c'est comme vous l'avez très bien rappelé, c'est la combustion du tabac.
03:02 La combustion du tabac dégage des goudrons qui sont cancérigènes
03:06 et dégage aussi de l'oxyde de carbone qui est très dangereux pour les vaisseaux,
03:09 pour les organes de l'organisme.
03:11 Mais ce n'est pas la nicotine.
03:12 La nicotine, elle est addictive, mais c'est un peu comme la caféine, la nicotine.
03:16 C'est vraiment, s'il y a parmi les substances addictives,
03:19 c'est l'une des moins dangereuses.
03:21 D'ailleurs, les médecins, depuis très longtemps,
03:23 la recommandent sous forme de patch ou de gomme, sans saveur,
03:26 alors que la vape, c'est la même chose, mais c'est plus agréable.
03:30 - Mais ce que vous dites sur la vape, est-ce que c'est valable aussi pour les adolescents
03:34 qui sont aussi très clients évidemment de ce genre de produit ?
03:37 - Alors c'est vrai, les adolescents ont beaucoup augmenté la vape.
03:42 Ils ont quelque part déclassé la cigarette.
03:44 Et ça, c'est une très bonne nouvelle.
03:46 Et plutôt que de lutter contre ça, c'est ça le mauvais combat, c'est de lutter contre cela.
03:50 Peut-être la seule chose que l'on peut dire aux jeunes,
03:52 bon maintenant les peufs vont être interdits en France,
03:55 alors que les cigarettes ne le sont pas d'ailleurs.
03:57 Mais bon, ce que l'on peut dire, c'est qu'éventuellement,
04:00 ce qu'il faudrait faire, c'est faire très attention à l'empreinte écologique des peufs,
04:05 c'est-à-dire de ces cigarettes jetables qui ont des piles au lithium souvent
04:08 et qui peuvent d'une part polluer l'environnement,
04:11 mais aussi on pourrait les recycler.
04:13 On pourrait d'ailleurs demander aux fabricants d'y contribuer.
04:16 Mais c'est ça le problème, ce n'est pas du tout le problème de la nicotine.

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