Serie A : Naples en chute libre depuis le départ de Garcia ?

  • il y a 8 mois
Johann Crochet détaille la galère que connait le champion d'Italie, depuis l'arrivée sur le banc de Walter Mazzarri. Les Napolitains sont en chute libre, depuis le départ de Rudi Garcia.

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Transcript
00:00 Je le disais tout à l'heure, ça valait bien la peine de virer Rudi Garcia si rapidement,
00:03 car son successeur fait pire que lui, Walter Mazzari.
00:07 Trois victoires en dix matchs, catastrophique.
00:09 Je vais commencer par les chiffres, ce sera plus simple.
00:13 Garcia fait 16 matchs avec le Napoli, toutes compétitions confondues.
00:16 Mazzari en a fait 10.
00:17 L'échantillon est peu ou prou à un niveau équivalent, on va dire.
00:21 Ça commence déjà à être une matière suffisamment confortable pour faire un petit comparatif.
00:27 Du côté des victoires, 50% de victoire pour Garcia, 33% pour Mazzari.
00:31 Du côté des buts marqués, 1,9.
00:32 Buts marqués par match sous Garcia, 0,8 sous Mazzari.
00:37 But encaissé, 1,1 par match sous Garcia, 1,9 sous Mazzari.
00:42 Quatre matchs consécutifs sans marquer.
00:44 C'est vrai qu'au début, Mazzari a eu un calendrier qui n'était pas simple.
00:46 Il a joué des gros, et donc c'était un peu difficile de faire un comparatif complet.
00:50 Mais là, sur les quatre derniers matchs, Roma,
00:52 c'est considéré comme un gros, mais équivalent au Napoli cette saison,
00:56 mais Monza, Frosinone et Torino, aucun but marqué.
00:59 Ça commence à devenir vraiment très compliqué.
01:02 L'idée, c'est pas de dire,
01:04 de forcément dire Mazzari, c'est pire que Garcia, etc.
01:08 Je trouve que ça n'a pas forcément d'intérêt.
01:10 Garcia, on l'a dit dans cette émission, il y a des choses qu'il a mal faites.
01:12 La préparation physique estivale a été ratée.
01:15 Et je pense même que si on demande à Garcia aujourd'hui,
01:17 il vous dira que la préparation physique a été ratée,
01:18 parce qu'il a, je pense qu'il l'a vu par lui-même.
01:20 Les blessures que ça a engendré, les difficultés physiques à faire les 90 minutes,
01:26 il les a vues, il est comme tout le monde, il a des yeux.
01:28 La communication qui a été ratée depuis le début.
01:30 Il y a des choses qui ont été vraiment...
01:32 Moi, ce que j'ai trouvé bizarre, quand il arrive, première conférence de presse,
01:35 où il te dit que lui, il connaît rien du passé de Naples
01:37 et qu'il est là pour que les joueurs s'endorment pas.
01:40 Non, on surfe sur la dynamique positive.
01:41 Je m'attendais un petit peu à ça et ça a été tout le contraire.
01:44 Mais c'est vrai qu'avec Mazzari, on n'a pas les résultats.
01:46 On n'a pas le jeu. On n'a pas les buts marqués.
01:49 On a une crise d'identité qui est maintenant claire et dramatique, je trouve.
01:55 Quand on pense à ce qu'était le Napoli il y a six mois
01:57 et ce qu'on voit aujourd'hui, c'est vraiment difficile pour les tifosiers napolitains.
02:02 - Il n'y a pas eu 3-0 ce week-end contre le Torino.
02:04 - Et puis vraiment un match catastrophique.
02:06 Alors, ils perdaient déjà un 0.
02:08 Mazzocchi, qui est la seule recrue du mercato hivernal,
02:11 qui est un napolitain, qui rêvait de jouer à Naples,
02:13 qui arrivait avec une fougue à la mi-temps.
02:15 Il rentre, j'ai envie de bien faire, etc.
02:17 Il arrive, tac, au niveau de la cuisse,
02:20 sur un adversaire, carton rouge direct.
02:23 Donc après, ça a été l'enchaînement 2-0, 3-0, etc.
02:26 Mais les matchs sont vraiment très durs à suivre,
02:28 sont même très pénibles dans le jeu.
02:30 Il y a des joueurs qui sont perdus.
02:31 Il y a l'homme de terrain de Dazone qui retransmettait le match.
02:36 Il racontait aujourd'hui sur une radio napolitaine
02:38 que Guevara, pendant dix minutes en deuxième mi-temps,
02:41 il se tournait vers son entraîneur pour lui dire "mais je joue, je fais quoi ?"
02:45 - Guevara aussi, il a voulu.
02:47 - Ouais, ouais, mais évidemment, c'était un des premiers
02:51 à faire en sorte que Garcia soit en difficulté,
02:53 comme Politano.
02:54 Politano, sous Garcia, 6 buts, 3 possessives.
02:57 Sous Mazzari, 0 buts, 0 possessives.
03:00 Voilà, il y a des choses qui sont vraiment difficiles.
03:04 Les supporters pensaient qu'avec Mazzari,
03:06 c'était le retour de quelqu'un qui connaissait Naples,
03:08 donc tu n'aurais pas les difficultés communicationnelles de Garcia,
03:11 où les supporters de Naples avaient l'impression d'être
03:13 un peu pris pour des idiots par Garcia,
03:15 sur le côté "moi, je ne connais pas le passé,
03:17 je n'ai pas vu les matchs, et puis je m'en fous", etc.
03:19 Là, il se disait "c'est cool, Mazzari, on le connaît,
03:21 il est déjà venu, il sait comment il va dompter un peu
03:23 l'énergie de cette ville, etc."
03:26 Et en fait, Mazzari, à part chialer en conférence de presse
03:29 sur "un tel est blessé, l'arbitre a fessi, machin,
03:34 le bus, il est à la 25 au lieu de 27 km/h
03:36 pour descendre la rampe du stade",
03:38 - Ça compte, ça.
03:39 - Ça compte énormément, mais je veux dire, c'est compliqué.
03:42 Donc là, aujourd'hui, ils ont perdu patience, clairement.
03:44 - Des Laurentiis, surtout, aussi, qu'il faut cibler.
03:46 - Première chose, les tifosiers ont perdu patience
03:49 auprès de Mazzari, en se disant que Garcia,
03:52 c'était peut-être pas si pire.
03:53 Ce qui est intéressant, c'est qu'en Italie,
03:54 vous avez une très forte communauté de sites
03:59 à vocation journalistique autour des clubs.
04:01 Je dis "à vocation" parce que certains le sont, d'autres non,
04:04 avec des vrais journalistes qui s'en occupent.
04:06 Et je regardais un peu sur les réseaux sociaux Instagram
04:09 ce qui était publié après le match,
04:11 et il y a notamment un site célèbre de supporters du Napoli,
04:13 avec des journalistes dedans,
04:15 qui faisaient le bilan Garcia-Mazzari.
04:16 Et certains en commentaire leur disaient
04:17 "ouais, vous êtes bien gentils les gars,
04:18 mais vous avez été les premiers à cracher sur Garcia
04:22 et à dire qu'il fallait le virer le plus tôt possible.
04:23 Et maintenant, vous êtes en train de nous dire
04:24 que c'est pas la faute de l'entraîneur, mais de De Laurentiis."
04:27 Donc, il y a un problème.
04:28 Effectivement, moi je pense,
04:30 et je vous l'ai expliqué depuis le début de la saison,
04:31 il y a plein de facteurs.
04:33 De Laurentiis qui n'a pas tenu ses promesses contractuelles
04:35 auprès de certains joueurs,
04:36 qui a créé de la mauvaise énergie dans le vestiaire,
04:39 Gvarazredia, Ozzy Man et d'autres.
04:42 Des joueurs qui sont arrivés,
04:44 qui touchaient plus
04:46 que ceux qui ont gagné le Scudetto,
04:48 à qui on avait promis
04:49 que leur salaire serait revalorisé.
04:51 - Ça... - Compliqué.
04:52 Qui ensuite ont eu des comportements
04:54 très individualistes.
04:56 Ça a saoulé tout le monde.
04:56 Souvenez-vous, quand je vous ai raconté,
04:58 Di Lorenzo, le capitaine,
05:00 après deux matchs,
05:01 quand il a interrogé sur les gestes d'humeur
05:02 des joueurs napolitains qui sortaient
05:04 et qui reprochaient à Garcia d'être remplacé et qui étaient agacés,
05:07 Di Lorenzo qui disait
05:08 "ces gestes-là ne doivent pas arriver,
05:10 on va discuter ensemble
05:11 pour que ces comportements s'arrêtent."
05:14 Tout ceci ressort un petit peu à la surface aujourd'hui.
05:16 Et effectivement, Di Lorenzo a raté de A à Z
05:18 toute la gestion post-Scudetto.
05:20 On a le sentiment que finalement, ça lui va bien
05:22 parce qu'il avait envie qu'on dise
05:24 que le Scudetto, c'était grâce à lui.
05:26 Aujourd'hui, Spalletti n'est plus là.
05:28 Il écarte des joueurs au fur et à mesure
05:30 et il essaie de se prendre toute la gloire du Scudetto.
05:33 Sauf qu'il a mal géré l'été,
05:35 le choix du premier entraîneur,
05:37 le choix du deuxième entraîneur,
05:38 le choix au mercato.
05:39 Il y a des joueurs qui ont été recrutés
05:40 que Garcia ne voulait pas.
05:41 Après, c'est Garcia qui est censé les faire jouer.
05:43 Il ne les fait pas jouer, il n'en voulait pas.
05:45 Mazzari arrive, il n'en veut pas non plus.
05:47 Donc, tu te retrouves avec des investissements
05:48 à 30 millions d'euros sur l'Instrum, par exemple.
05:50 Personne n'en veut.
05:52 Donc, ça devient extrêmement compliqué.
05:53 Donc, lui, il a dit
05:54 "Ouais, c'est un peu de ma faute.
05:55 Tout ce qui arrive, c'est un peu de ma faute."
05:57 Effectivement, c'est un peu le cas.
05:58 Pas seulement, mais aussi.
05:59 Et les supporters napolitains ont explosé hier à Torino.
06:02 Jette fumigène, contestation,
06:04 insultant vers les joueurs,
06:05 insultant vers le président, etc.
06:07 - Et le Napoli est 9e de série A,
06:09 à 20 points de l'Inter.
06:11 Voilà.
06:12 (...)

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