Afida Turner explique son soutien à Gérard Depardieu

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Tout simplement, je voulais simplement dire que Gérard Depardieu,

00:04 moi j'ai grandi avec Gérard, c'est vrai que pour des gens comme moi qui viennent d'un milieu social,

00:08 c'est un exemple, c'est un monsieur qui vient de Châteauroux,

00:12 c'est pas un enfant de la balle mais pourtant c'est de la balle,

00:14 et on a tous grandi avec Gérard Depardieu, que ce soit les valseuses ou Cyrano,

00:18 c'est un exemple pour nous, pour tout ce qui est art dramatique et cinéma.

00:21 Donc quand on m'a appelé pour me dire "tu penses quoi de on efface Gérard Depardieu

00:28 et on supprime ses films ?" moi je me suis prononcée en tant que fan, en tant qu'artiste,

00:35 et je trouvais ça un peu injuste d'un mec qui a donné plus de 60 ans à l'art dramatique,

00:40 l'art du Seychemar, qu'on efface quelqu'un, qu'on lui enlève la Légion d'honneur

00:45 parce qu'il y a effectivement ce reportage qui est fait et très mal fait,

00:51 complètement d'enquête, c'est pas complètement d'enquête, c'est complètement de coupe de tête,

00:56 parce que ces images sont faites en sorte pour porter préjudice,

01:02 sinon on passerait pas des images ainsi.

01:04 - Y a pas de problème d'enquête, Safida, y a aussi quand même des plaintes aussi pour Gérald.

01:07 - Oui mais attendez, vous n'êtes pas procureur ni tribunal, laissons faire la justice !

01:10 Moi ce qui m'embête énormément c'est ce lynchage médiatique.

01:15 Gérard est un citoyen, comme vous, comme moi, il a payé son dû dans l'art,

01:20 il paye ses impôts, qu'on laisse la justice faire par rapport à ses accusations ?

01:25 Vous voyez ce que je veux dire ?

01:26 - Mais t'es sûr que tu le connais pas parce que tu l'appelles Gérard ?

01:28 - Oui, Gégé.

01:29 - Quand on appelle quelqu'un Gérard, généralement tu le connais.

01:31 - Qui n'a pas grandi avec Gérard Depardieu ?

01:33 Les Valseuses, c'est un classique.

01:35 - Attends, j'aimerais qu'on parle aussi avec les chroniqueurs de Géraldine,

01:39 avec les rétro-pédalages qu'il y a eu, donc il y a Yvan Attal qui a dit qu'il avait...

01:43 - Patrice Lecomte aussi a fait un rétro-pédalage.

01:45 - Jacques Weber.

01:47 - Nadine Trintignant, Pierre Richard, voilà,

01:53 et la plupart en fait sont venus sur...

01:55 - Et vous, Afina, vous n'avez pas fait de rétro-pédalage en revanche ?

01:57 - Je ne change jamais mon fusil d'épaule.

01:59 Au jour d'aujourd'hui, les gens n'ont plus de dignité et n'ont plus de couilles.

02:03 Vous voyez ce que je veux dire ?

02:05 Parce que tous les gens pensent à leur biftec.

02:07 Moi, je défends, c'est un citoyen.

02:09 Laissons faire la justice.

02:11 Pourquoi un tel lynchage ?

02:13 C'est un coupage de tête.

02:15 On le crucifie avant que la justice ait fait son devoir.

02:21 Vous voyez ce que je veux dire ?

02:23 Je n'aime pas la justice parce que moi-même...

02:25 - Vous avez regardé le confinement d'enquête ?

02:27 - Laissez-moi terminer la sentence.

02:29 Moi-même, j'ai été victime d'injustice.

02:31 La preuve, on m'a mis un bouton de carton,

02:33 je suis tombée sur la tête de Cyril.

02:35 What the fuck ? Happy New Year.

02:37 Joyeuses fêtes.

02:39 Quand on parle de Gérard, ça perd de...

02:41 Vous voyez, Gérard, je suis tombée à vos pieds.

02:43 - Tu as ton collier, ma chérie.

02:45 - Ce collier est magnifique.

02:47 J'en suis tombée.

02:49 - Tu es de Miami ?

02:51 - Vraiment, je viens de Miami à l'instant.

02:53 C'est peut-être pour ça que je n'ai pas vu

02:55 ce piège à cons par terre.

02:57 - Elle va être contente de la décoratrice.

02:59 - Je peux vous dire que ce n'est pas tout le monde

03:01 qui peut arriver de Miami

03:03 et d'arriver à 47 balais,

03:05 coiffé, maquillé, sur le plateau de C8.

03:07 Personne ne peut faire ça.

03:09 - Personne. Il y en a deux qui peuvent faire ça.

03:11 - Et en plus, se casser la gueule en prime time.

03:13 - Revenons sur Gérard Depardieu.

03:15 - Afida, qu'est-ce que tu penses des gens

03:17 qui se suffisent de ce qu'ils ont vu et entendu ?

03:19 - Vous savez, moi, j'ai fait plus de 75 reportages.

03:21 Je ne suis pas Gérard.

03:23 Mais quand on fait un reportage

03:25 et qu'on est filmé du matin au soir,

03:27 quelquefois, on se lâche.

03:29 Gérard a dû peut-être boire

03:31 du Margaux, du Saint-Émilion,

03:33 du Saint-Julien,

03:35 et il ne savait pas qu'il était filmé à ce moment-là.

03:37 Il s'est cru dans un remake,

03:39 peut-être des valseuses.

03:41 - Sur la petite fille, c'est ça qui pose énormément de problèmes.

03:43 - Les promos qu'il a tenus sont inadmissibles.

03:45 Je ne suis pas l'avocat de Gérard.

03:47 Je ne suis pas procureur.

03:49 Mais effectivement, quand on vous filme

03:51 pendant un mois en Corée du Sud,

03:53 quelquefois, on peut se lâcher.

03:55 - En Corée du Nord, mais c'est un projet.

03:57 - Je ne suis pas

03:59 dans la géologie,

04:01 dans la géographie, dans la scientologie.

04:03 Je ne suis pas dans la justice.

04:05 Je pense que

04:07 lâcher les gens avec ce qui se passe

04:09 aujourd'hui sur Twitter,

04:11 tout le monde se fait insulter.

04:13 Laissons faire la justice.

04:15 Moi, je défends l'acteur,

04:17 quelqu'un qui a donné sa vie à l'art

04:19 du 7e art, et il mérite

04:21 d'être jugé comme tout citoyen

04:23 avant qu'il soit accablé.

04:25 C'est un lâchage, c'est un coupage de tête,

04:27 c'est un assassinat médiatique.

04:29 Donc, laissons faire la justice.

04:31 Moi, j'aime Gérard

04:33 en tant qu'acteur.

04:35 Et tout ce qu'il a pu nous procurer...

04:37 - Attends, ça, c'était le gros débat

04:39 aussi pendant les vacances de Noël.

04:41 C'était, est-ce qu'on doit dissocier

04:43 l'artiste de l'homme ?

04:45 Et forcément, il y en a beaucoup.

04:47 C'est tous ceux qui sont venus sur la pétition

04:49 et qui ont signé des contre-pétitions,

04:51 qui disent, ça n'est pas possible.

04:53 Je l'ai vu, Sophie Marceau, notamment,

04:55 qui dit que ce n'est pas parce que c'est un acteur

04:57 exceptionnel qu'on doit tout lui passer.

04:59 Qu'est-ce que tu dis, toi, Patrick ?

05:01 - Moi, j'ai une question pour Afida.

05:03 Votre argumentaire est très clair.

05:05 Néanmoins, beaucoup de gens qui sont revenus

05:07 sur la pétition qu'ils ont signée ont dit

05:09 "J'ai vu, j'ai été piégé, je ne savais pas ce que c'était".

05:11 Est-ce que vous, vous aviez tout lu,

05:13 vous saviez ce que c'était,

05:15 vous êtes droit dans vos bottes,

05:17 vous ne revenez pas du tout sur ce que vous avez signé ?

05:19 - Alors, c'est-à-dire que moi, j'ai reçu un appel

05:21 et en fait, le motif était

05:23 "On efface Gérard Depardieu

05:25 et on refuse ses films".

05:27 Et moi, j'ai trouvé ça tellement injuste.

05:29 Je n'aime pas l'injustice.

05:31 Vous savez, c'est quelqu'un qui a donné sa vie à l'art.

05:33 Comprenez-vous ?

05:35 Ce reportage a été diffusé

05:37 dans le but de nuire. Pourquoi l'avoir diffusé ?

05:39 Est-ce qu'on lui a peut-être pas dit

05:41 "Tiens, finalement, c'est un documentaire, amuse-toi".

05:43 On n'était pas là. Laissons faire la justice.

05:45 Je ne changerai pas mon

05:47 fusil d'épaule parce que

05:49 aujourd'hui, personne n'ose se mouiller. On vit dans une nouvelle génération.

05:51 C'est une drôle d'époque.

05:53 Tout le monde pense à sa gueule.

05:55 "Ah, j'ai dit ça, je me fais lâcher". Non. Moi,

05:57 je porte mes couilles et je vais jusqu'au bout.

05:59 - Oui, tu as des couilles. - Il mérite, oui.

06:01 Oui, oui. La preuve, je suis arrivée

06:03 sur un plateau.

06:05 - Ce sera le vrai scoop de la soirée. - Les bisous

06:07 de Kelly sont incroyables. Vous embrassez

06:09 Kelly, vous vous retrouvez par terre. C'est quand même incroyable.

06:11 Elle a des bisous pour la foule.

06:13 Donc, voilà pourquoi...

06:15 Voilà... I'm scared of you.

06:17 Voilà pourquoi j'ai dit... OK.

06:19 C'était par un appel téléphonique

06:21 pour le Figaro. Vous savez que

06:23 Gérard... - Oui, Gégé.

06:25 - On pourrait imaginer que c'est le grand frère,

06:27 le père, l'oncle de tout le monde.

06:29 Voyez-vous ce que je veux dire.

06:31 Ce qu'il a dit

06:33 sur la gamine, le cheval, etc.

06:35 Ses propos, en tant que

06:37 féministe, sont inadmissibles.

06:39 - Inadmissible. - Ma mère a été

06:41 assassinée par mon père. J'ai connu certaines violences.

06:43 Je suis une féministe. Je montre

06:45 mon cul parce que montrer mon cul est un acte

06:47 de féminisme. - D'accord. - Donc, je défends

06:49 la condition féminine.

06:51 Par contre, Gérard, il a le droit,

06:53 avec ce qu'il a supporté...

06:55 Vous savez, quand vous perdez votre fils

06:57 dans des conditions atroces

06:59 comme Gérard...

07:01 - Moi, j'ai perdu Couliot, Rony et Tina.

07:03 On a le droit de se taper 2 bouteilles

07:05 de Margaux et en disant "écoute,

07:07 je vais me détendre". Et c'est vrai qu'après 3-4 bouteilles,

07:09 on sait plus ce qu'on dit. Moi, j'ai signé

07:11 des contrats en disant "je vais te produire un album".

07:13 J'étais bourrée. Le lendemain, j'ai dit "mais t'es malade ou quoi, espèce de clochard ?

07:15 Je ne te signe pas !"

07:17 On va à Las Vegas pour épouser un mec,

07:19 on a bu 3-4 bouteilles. Ah bah non.

07:21 Je me retraque. Quand on a bu...

07:23 Tu t'es vu quand t'as bu ?

07:25 Quand on a bu, on dit des choses

07:27 pour amuser la galerie, des choses...

07:29 Moi, je pense qu'en fait, les coupables,

07:31 là-dedans, ce sont les gens qui ont

07:33 diffusé ces images dans le but

07:35 de nuire. Il y a encore le droit à l'image.

07:37 Comment ça se fait qu'on passe des images de Gérard Depardieu

07:39 sans son approbation ?

07:41 - Depardieu, c'est une victime, en fait,

07:43 dans votre histoire. - Écoutez, je ne vous ai pas procureur,

07:45 moi non plus. Laissons faire la justice.

07:47 Je parlais de l'acteur.

07:49 - Jamais vous parlez des femmes qui ont été,

07:51 par exemple, qui ont déposé plainte, par exemple.

07:53 - Alors justement, laissons faire la justice

07:55 parce que vous n'êtes pas... - Non, mais pas plus que vous.

07:57 - Vous n'êtes pas juge. - Mais pas plus que vous.

07:59 - C'est un citoyen comme vous et moi.

08:01 Laissons faire la justice. - Vous l'avez signé

08:03 par opportunisme, cette... - Pas opportunisme,

08:05 pas du tout. J'ai signé parce que

08:07 effacer Gérard et lui enlever sa statue

08:09 et refuser les films,

08:11 je trouve que c'est un signe d'ingratitude

08:13 pour tout ce qu'il a donné pour le cinéma.

08:15 Nom de Dieu ! Quand les hasseuses passaient en boucle,

08:17 ça n'a choqué personne.

08:19 Vous savez, j'ai fait plus de 70 reportages.

08:21 Je ne suis pas Gérard Depardieu. J'étais, moi, victime

08:23 de montage incommensurable.

08:25 Des montages... Mais je dis,

08:27 pourquoi vous m'avez fait un truc pareil ? - Mais pourquoi vous ne parlez jamais

08:29 de ces femmes qui ont déposé... - Parce qu'il s'agit aussi

08:31 de l'histoire d'argent. Ce reportage a été vendu

08:33 120 000 euros. - Merci, Bernard. - D'où on explique

08:35 ceci ? - Et pourquoi vous ne parlez

08:37 jamais des femmes ? - Merci. Eh, les mecs, on n'a plus le temps, là.

08:39 - C'est faux, quand même. La féminin, ça ne parle jamais des femmes.

08:41 - Laissons faire la justice et si Gérard

08:43 a fait des choses horribles, il sera

08:45 jugé comme tout citoyen.

08:47 - Merci. Merci, Afida.

08:49 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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