Me Too : Fanny Ardant s'exprime sur Roman Polanski

Touche pas à mon poste

TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !    Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.   Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste     TPMP sur les réseaux sociaux :  Facebook : https://www.facebook.com/TPMPTV Twitter : https://twitter.com/TPMP Instagram : https://instagram.com/tpmptv/

Transcript

00:00 – Allez, on va parler de Fanny Ardent, ça c'est un beau sujet aussi.

00:04 – Une interview explosive dans les colonnes de…

00:06 – Alors Fanny Ardent c'est une très grande actrice.

00:07 – Immense.

00:08 – Bien sûr.

00:08 – Qui a joué dans…

00:09 – La Femme d'à côté, Vivement Dimanche…

00:11 – Ah ouais, quoi, avec Michel Trucker ?

00:12 [Rires]

00:14 – Non, avec Jean-Louis Trattin.

00:16 – La Femme d'à côté c'était qui ? La voisine quoi.

00:18 – La Femme d'à côté c'était elle.

00:19 – Ah ouais ?

00:20 – C'est Gérard Depardieu l'acteur.

00:21 – Oui, je m'en rappelle.

00:22 – Plus faux.

00:22 – Je n'ai pas…

00:23 – Ni avec toi, ni sur toi.

00:29 – Elle donne une interview à causeur d'Elisabeth Lévy,

00:31 une interview explosive dans laquelle elle défend Romane Polanski

00:35 puisqu'elle est à l'affiche de son dernier film

00:38 et elle critique très vivement le mouvement #MeToo.

00:42 Et il y a aussi le sous-titre qui fait polémique, qui n'est pas d'elle,

00:44 #MeToo cinéma, le festival de Cônes.

00:46 Alors ça c'est un titre d'Elisabeth Lévy.

00:48 Donc j'ai eu Elisabeth Lévy au téléphone cet après-midi

00:50 et elle m'a dit, tu diras à Cyril et aux téléspectateurs,

00:54 que pour moi #MeToo est une religion et donc que j'ai voulu blasphémer

00:57 et que c'est un blasphème.

00:59 Donc c'est comme ça qu'elle l'explique.

01:00 Alors dans les colonnes de causeur,

01:04 Fanny Ardant donc au-delà de défendre Romane Polanski

01:07 qui est poursuivi je rappelle par la justice américaine depuis 40 ans.

01:09 – Je voulais dire que je suis fou de cette actrice Fanny Ardant.

01:11 – Elle est formidable.

01:11 – Elle est incroyable.

01:13 C'est une des plus grandes actrices françaises de tous les temps.

01:14 – Immense.

01:15 – Immense.

01:16 Et donc elle critique aussi le non-respect de la présomption d'innocence

01:21 et qu'aujourd'hui accusation vaut avec tribunal médiatique

01:26 et vaut condamnation publique.

01:28 Et on sait parfois que…

01:30 Le dernier exemple c'est Aria Habitant qui a eu un non-lieu.

01:32 Donc voilà, elle remet en…

01:33 Merci pour ces jolis crémasses.

01:35 Et donc elle remet en cause le mouvement #MeToo

01:39 et elle critique ses potentiels dérives et elle va très loin

01:42 puisqu'elle prend aussi la défense de Romane Polanski.

01:45 – C'est bon.

01:47 Cette société accepte en silence #MeToo parce qu'elle a peur.

01:49 Êtes-vous choqués par les propos de Fanny Ardant

01:51 qui défend Romane Polanski notamment

01:53 mais qui s'en prend au mouvement #MeToo ?

01:56 Êtes-vous choqués ou pas ? Non ?

01:57 – Non, moi je trouve que c'est un point de vue intéressant.

01:59 Je trouve que…

01:59 Alors évidemment il y a énormément d'hommes qui sont des porcs

02:02 pour reprendre les termes de #MeToo.

02:03 C'est extrêmement grave, il faut le dénoncer.

02:05 Mais en tant qu'homme, je dois dire qu'avec ce #MeToo

02:08 qui s'est encore amplifié je trouve depuis 2017 aujourd'hui.

02:11 Alors moi aujourd'hui je suis rangé entre guillemets

02:13 mais j'aurais peur d'aller vers une femme,

02:16 j'aurais peur d'avoir une relation comme ça.

02:18 J'ai le droit de te donner mon témoignage.

02:20 On sent un climat qui est très compliqué,

02:22 qui peut canceller complètement une carrière

02:26 pour une simple histoire avec une femme.

02:27 Et je pense que ça a changé beaucoup de choses

02:29 dans les relations hommes-femmes, dans la société, au travail.

02:31 Vous avez des hommes qui n'osent plus prendre l'ascenseur

02:33 avec une femme par exemple.

02:34 Donc je pense qu'en ça, oui, on a peur de #MeToo en fait.

02:37 Je pense que c'est très bien de dénoncer les dérives,

02:39 il y en a énormément, mais les hommes ont peur de #MeToo.

02:41 Et je parle en tant qu'homme, mais oui j'ai peur de #MeToo.

02:43 Enfin plus maintenant parce que je suis concerné.

02:44 - Si tu sais que tu dérapes pas, t'as pas à avoir peur de #MeToo.

02:46 - Oui mais elle parle justement de ces dérives et de la perception.

02:49 Il y a énormément d'agressions sexuelles

02:51 qui sont intolérables, de viols, etc.

02:53 Mais il y a aussi des comportements

02:55 qui passaient très bien il y a quelques années,

02:56 et aujourd'hui qui ne passent plus.

02:57 Et je pense qu'il y a plein d'offres.

02:59 - C'est une bonne chose que ça passe plus, on a dit.

03:01 - Oui mais pas que je crois.

03:02 - Non, moi je trouve qu'effectivement,

03:03 je suis assez d'accord avec Guillaume.

03:03 Je trouve que sa prise de parole est intéressante.

03:05 Après il y a vraiment un combat

03:06 entre la jeune génération et l'ancienne génération.

03:08 Elle fait malgré tout partie de l'ancienne génération.

03:11 Et oui, la libération de la parole des femmes,

03:13 ça a été primordial.

03:14 Mais oui, on est forcé de constater,

03:16 et on en parle souvent ici,

03:17 qu'il y a aussi les ayatollahs du #MeToo

03:18 et qu'il y a eu forcément des dérives.

03:20 Et que je trouve que c'est très compliqué aussi

03:22 d'être un homme aujourd'hui dans cette époque-là,

03:24 même si l'homme risque beaucoup moins que la femme malgré tout.

03:26 Et après je pense qu'en défendant Roman Polanski,

03:29 en sous-texte elle défend surtout Gérard Depardieu,

03:31 qui a été aussi l'homme de Savié,

03:33 qui est quand même dans la tourmente aussi

03:36 pour plein de cas de femmes.

03:38 Et je trouve que c'est très compliqué aujourd'hui,

03:40 en tant qu'homme, évidemment,

03:41 de se positionner par rapport à ça.

03:43 Parce que je trouve que les rapports dans la séduction,

03:45 c'est-à-dire qu'est-ce qu'on a le droit de faire,

03:47 qu'est-ce qu'on s'autorise de faire,

03:49 comme je l'ai souvent dit ici,

03:50 les footballeurs par exemple font signer des chartes

03:52 aujourd'hui à leur conquête

03:53 pour savoir qu'est-ce qu'on a le droit de faire,

03:55 est-ce que j'ai le droit de faire ça avec toi,

03:56 est-ce que je peux te prendre comme ça,

03:57 dans telle position et tout ça.

03:59 Tout doit être validé en amont

04:00 parce qu'il y en a qui sont tombés.

04:01 – J'ai fait ça avec Daniel Mouret.

04:02 – Vous avez bien fait parce que c'est risqué.

04:05 – Vous avez bien fait.

04:06 – Parce qu'il y a eu tellement des jurisprudences

04:09 d'agression sexuelle ou de viol

04:11 qu'ils sont obligés aujourd'hui de tout mettre…

04:14 – Mais pour donner un exemple concret,

04:15 moi il y a 10 ans par exemple,

04:16 ça m'arrivait de boire un peu d'alcool,

04:18 là je ne bois plus du tout,

04:19 je sortais en boîte de nuit, il y a 10-12 ans,

04:20 ça m'arrivait de rentrer avec une fille

04:21 que j'avais rencontrée le soir même.

04:22 Aujourd'hui je ne le ferais plus.

04:23 – Non.

04:24 – Maintenant tu rentres avec Bernard Moutiel.

04:25 – Je ne comprends pas pourquoi qu'elle dise ça,

04:26 on m'a mis un truc dans mon verre, on m'a drogué etc.

04:30 Mais bon, ça pose une autre question,

04:31 ces histoires de "me too", ça dit aussi, je trouve,

04:33 que en fait en réalité les relations,

04:34 je ne vais pas dire hors mariage mais hors couple,

04:36 n'ont pas trop de sens.

04:37 Ça dénonce ça aussi, ça veut dire qu'il y a beaucoup de femmes

04:39 dont les hommes profitent ou alors qui s'offrent à des hommes

04:42 pour obtenir notamment les personnalités,

04:44 parce que c'est beaucoup des personnalités

04:45 qui sont mises en cause pour se rapprocher d'eux

04:47 et qu'ils le regrettent après.

04:48 Donc est-ce que ça a réellement du sens

04:49 d'avoir des relations sexuelles "gratuites"

04:51 avec quelqu'un qui s'en arrête ?

04:53 – Il y a des "me too" chez les homonymes,

04:54 c'est parce que nous on parle des gens connus,

04:55 mais il y a beaucoup de "me too" chez les homonymes.

04:56 – Je ne parle pas que des célébrités,

04:57 je dis que parfois il y a des femmes qui s'en servent.

04:58 – Mais non.

04:59 – Bah si, bien sûr que si.

05:00 – Qu'est-ce qui raconte ?

05:01 – Alors moi j'en reste juste à la question,

05:02 c'est Roman Polanski qui me gère.

05:03 – Ah c'est à vous aussi ?

05:04 – Oui c'est ça.

05:05 – Parce que Roman Polanski, je vous rappelle

05:06 qu'il va être jugé là en 2025.

05:07 – Moi c'est ça qui me gère, c'est pas le reste,

05:09 parce que je trouve qu'il y a une raison sur le reste.

05:10 – Moi aussi, il y a une vraie réflexion,

05:11 mais Polanski, il sera jugé en 2025 en Californie

05:12 pour une agression sexuelle sur une minoire.

05:13 – On va voir, laissons la justice faire son travail.

05:14 – Mais s'il va aux États-Unis aujourd'hui,

05:15 il est arrêté immédiatement parce qu'il avait fuit

05:16 les États-Unis qui ont demandé deux fois son extradition

05:17 et qui ne l'ont pas obtenue, parce qu'il avait été condamné

05:18 à des jours de prison, il était parti,

05:19 donc s'il y va il est arrêté.

05:20 Voilà, je trouve que Polanski est indéfendable,

05:21 voilà, donc c'est pour ça qu'il est là.

05:22 – Je vais vous dire,

05:23 ce qu'en pensent les téléspectateurs,

05:44 parce que c'est ce qui m'intéresse le plus,

05:45 vous ne m'intéressez pas tellement.

05:46 [Rires]

05:47 Voilà, êtes-vous choqués ?

05:48 Non, vous voyez ou pas ?

05:49 Non.

05:50 Moi, ça m'énerve qu'ils aient mis Roman Polanski

05:51 dans la question, parce que je trouve que je suis

05:52 assez d'accord avec les téléspectateurs,

05:53 sur Fanny Ardant, je trouve qu'elle a raison

05:54 sur énormément de choses, Fanny Ardant,

05:55 et je suis plutôt d'accord avec elle

05:56 sur pas mal de choses.

05:57 – Il y a une trace qui a aussi fait énormément réagir,

05:58 elle dit "je ne me suis jamais considérée comme victime",

05:59 et donc il y a un billet dans les colonnes de Libération

06:00 notamment qui dit "vous ne respectez pas

06:01 la parole des victimes", il y a Andréa Bescon aussi

06:02 qui lui a répondu qu'elle est même victime,

06:03 voilà, en disant que quand on est victime,

06:04 on ne choisit pas.

06:05 – Et maintenant, on est la victime qu'on veut aussi.

06:06 – Fanny Ardant, moi je trouve que c'est une actrice exceptionnelle,

06:19 et elle a le droit de donner son avis aussi.

06:20 – Bien sûr.

06:21 – C'est bien qu'il le fasse.

06:22 – Merci en tout cas.

06:23 [Musique]

Category

Transcription

Recommandations