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Mercredi 10 janvier 2024, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Ghislain Guiot (Directeur Général, GD France)

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00:00 *Musique*
00:07 Le Grand Entretien avec Giseline Guillot qui est directeur générale de GD France.
00:11 Bonjour Giseline Guillot.
00:12 Bonjour Michel.
00:13 Que propose GD France ? Que ça veut dire GD ?
00:15 Alors GD France ça veut dire initialement "Gauss Distribution France" mais je l'ai changé par "Giseline Distribution France".
00:22 Non non en fait GD France tout simplement il n'y a pas d'appartenance à une marque de manière à pouvoir rajouter plusieurs marques en fonction des besoins du marché.
00:31 Et pas rester uniquement monomarque qui pourrait nous mettre en danger sur le long terme.
00:35 Alors que propose GD ?
00:36 Alors GD France c'est un groupe que j'ai fondé en 2004.
00:40 Ce groupe a pour mission de distribuer sur le marché français des produits 2 et 4 euros, à savoir des motos et des quads.
00:49 Nous sommes leader depuis 3 ans sur le marché du quad.
00:52 On est aujourd'hui à la 10ème position en moto alors que nous étions à la 50ème il y a encore 3 ans et demi.
00:58 Donc ça prouve qu'on a des produits qui correspondent bien à la demande du marché.
01:02 Nous opérons au travers d'un réseau de 350 concessionnaires répartis sur l'ensemble du territoire national.
01:10 Et en 2024 nous allons démarrer la distribution de produits électriques.
01:17 Alors dans les produits thermiques...
01:19 Là vous êtes sur le thermique jusqu'à maintenant.
01:21 Alors on est... pas tout à fait, pas exclusivement.
01:24 Nous avions été précurseurs en 2011 en apportant la marque Zero Motorcycle qui est une marque californienne.
01:34 Ce sont des motos à très très haute performance, à très grande performance.
01:37 Mais je pense qu'on était tellement précurseurs que le marché n'était pas prêt.
01:40 C'est à dire qu'il y avait un problème principal qui était que le consommateur était prêt à passer sur de l'électrique
01:45 s'il y avait une parité par rapport à ce qu'il pouvait obtenir avec un thermique.
01:48 C'est à dire qu'au même prix j'ai sensiblement la même performance, la même fiabilité, la même distance d'usage, autonomie
01:57 et également un prix de revente raisonnable.
01:59 Ce n'était pas le cas à l'époque. On avait un produit très très cher, avec des problèmes techniques, aucune valeur de revente.
02:05 C'est à dire que quand vous achetiez votre produit c'était perte totale au moment de la revente
02:09 qui fait que le marché n'était pas captif à ce moment là.
02:13 Depuis quelques années, on a des produits qui ont énormément évolué en termes de technologie
02:23 sur un certain type d'usage évidemment, qui fait que c'est accessible au même prix qu'un véhicule thermique.
02:29 Donc ça c'est plutôt bien, c'est fiable.
02:31 Et il y a une certaine cote en termes de valeur de revente.
02:33 Donc il y a un vrai intérêt aujourd'hui, le marché devient captif pour l'électrique.
02:37 Et puis avec ces produits électriques, on répond aussi à certaines normes et également à certaines contraintes.
02:43 La ville de Paris aujourd'hui n'autorise plus les deux roues à se parquer gratuitement.
02:47 Aujourd'hui vous avez un deux roues thermique, vous payez votre parking avec un véhicule électrique.
02:53 Pour l'instant, vous ne payez pas votre parking.
02:55 Donc il y a aussi un avantage en termes de contraintes.
02:58 - Qui sont vos fournisseurs ?
03:00 - Alors nos fournisseurs sont essentiellement chinois et demain indiens.
03:05 Nous sommes importateurs exclusifs pour la marque CFMoto, pour la marque Gose, ainsi que pour la marque Zontes.
03:14 Et en 2024, nous allons donc introduire deux nouvelles marques électriques.
03:18 Une marque chinoise qui s'appelle Zio et une marque indienne qui s'appelle Vida.
03:22 Alors cette marque indienne est en fait détenue par le plus grand groupe de motos,
03:27 enfin le plus grand fabricant de motos mondial, le plus gros qu'on a en termes de volume.
03:30 C'est le groupe Hero qui est derrière ça.
03:32 Et je dirais que la technologie qui est développée par ces pays est de très très bonne aloi.
03:39 Si on considère que la Chine interdit les deux roues thermiques depuis 2005,
03:44 ils ont eu largement le temps de travailler sur la technologie pour ces produits.
03:48 Donc ils sont aujourd'hui en mesure de nous offrir des produits à un prix tout à fait acceptable,
03:54 mais avec une technologie fiable et un usage en termes d'autonomie de qualité.
04:00 Donc on va pouvoir introduire ces produits sur le marché européen
04:04 ayant ce que nous concerne pour le marché français.
04:06 Et les indiens suivent de très très près la qualité technologique développée dans ce type d'industrie.
04:15 - Comment se fait-il que ce soit la Chine et l'Inde qui aient le leadership dans ce domaine ?
04:20 - Alors c'est très étonnant, mais il faut comprendre que...
04:23 Alors surtout pour l'Inde, la Chine c'est pas trop étonnant dans le sens où il y a une vraie contrainte pour eux,
04:26 ils ne pouvaient pas utiliser un deux roues thermique depuis 2005,
04:30 il fallait bien utiliser un véhicule électrique.
04:32 C'est un marché qui représente 40 millions de véhicules par an.
04:36 Donc sur 40 millions vous avez des budgets véritablement pour développer une technologie fiable et de qualité.
04:41 Pour les indiens c'est beaucoup plus surprenant dans le sens où c'est le pays où on vend le plus de deux roues thermiques,
04:46 et ils se mettent que maintenant à l'électrique.
04:49 Mais sachant que les indiens sont en très grande compétition avec les chinois,
04:53 je pense qu'ils ont mis énormément d'investissement pour rattraper le retard,
04:56 et aujourd'hui ils sont au même niveau que les chinois.
04:58 - Alors on va voir les chiffres de votre société avec Virginie Masse et on se retrouve juste après.
05:02 - Fondée en 2004, GD France est aujourd'hui le numéro 1 sur le marché du quad en France.
05:08 Avec plus de 350 points de vente en France, l'entreprise a immatriculé en 2023 plus de 10 000 véhicules.
05:16 Enfin, GD France se prépare en 2024 à accueillir 5 nouvelles marques dans ses locaux de 5000 m².
05:23 - Donc vous m'avez dit, comme vous l'a rappelé Virginie, des nouvelles marques en 2024, marques indiennes,
05:28 l'électrique qui bascule au dépend du thermique ?
05:33 - Est-ce que la question est "est-ce qu'on va basculer l'intégralité de nos véhicules thermiques en électrique ?"
05:39 C'est aujourd'hui pas quelque chose d'envisageable.
05:42 C'est-à-dire que l'électrique a une véritable valeur ajoutée sur un usage urbain ou périurbain,
05:48 c'est-à-dire sur de la commutation avec des distances très courtes.
05:53 Là vous avez une vraie valeur ajoutée parce que vous avez un véhicule qui n'est pas très cher,
05:56 parce qu'il ne demande pas un concentré d'énergie de batterie important,
05:59 donc sa valeur reste raisonnable, tout à fait accessible en termes de prix.
06:02 Et on sait que sur cette technologie on est capable d'avoir énormément de fiabilité
06:06 et il y a un vrai marché qui se développe aujourd'hui.
06:08 Donc on va répondre à une demande de clients final qui aujourd'hui ne veulent pas payer leur parking,
06:14 et puis qui ne veulent plus polluer, et puis qui veulent vraiment rentrer sur des véhicules
06:19 qui vont respecter les normes de demain, ce qui est une très très bonne chose.
06:22 Et nous on est très très content d'offrir ces produits dans cette direction-là,
06:26 parce qu'on est comme tout le monde, on n'est pas particulièrement heureux de vendre des produits thermiques qui polluent.
06:30 Honnêtement c'est pas ce qu'on recherche non plus, on souhaite aussi protéger notre planète comme les autres,
06:34 et protéger le futur de nos enfants.
06:36 Mais je dirais qu'aujourd'hui on va répondre à une demande,
06:41 enfin du moins à un usage qui correspond parfaitement à une utilisation sur des distances très courtes.
06:47 Je m'explique.
06:48 Vous faites 20 ou 30 km par jour en électrique, c'est pas un sujet,
06:51 vous n'avez pas de stress pour recharger votre véhicule.
06:53 Vous savez que vous allez pouvoir faire l'aller-retour, éventuellement une deuxième fois sans recharger.
06:57 Vous n'avez pas de bande de recharge, ça arrive quand même très souvent aujourd'hui,
07:00 notamment en région parisienne.
07:02 Vous pouvez extraire la batterie, elle pèse pas très lourde, elle pèse une quinzaine de kilos,
07:06 une dizaine de kilos selon le type de véhicule,
07:08 vous la montez chez vous, vous rechargez, vous redescendez le matin, vous la remettez, vous avez refait le plein.
07:12 Donc vous n'avez pas de sujet pour la recharge de votre véhicule.
07:16 En revanche, si on souhaitait complètement,
07:21 je basculais le parc thermique vers un parc électrique,
07:25 là on va commencer à rencontrer les vraies difficultés, les vraies limites de l'électrique.
07:29 A savoir qu'au-delà d'une certaine distance, il va falloir avoir des concentrés d'énergie beaucoup plus importants,
07:34 beaucoup plus de batterie, beaucoup plus de kilowatts.
07:36 Là ça commence à coûter très très cher, c'est très long à recharger,
07:40 et puis on n'est toujours pas compétitif par rapport à un thermique, il n'y a rien à faire.
07:44 Aujourd'hui vous allez peut-être atteindre 200 km avec un deux-roues,
07:48 prétendu 200 km,
07:50 maintenant si vous allez sur l'autoroute en utilisant 100% de la puissance,
07:54 vous allez à peine faire 100 km.
07:56 Donc il y a des vraies problématiques d'autonomie sur l'électrique aujourd'hui en deux-roues.
08:00 Et le prix fait que ça devient inaccessible,
08:03 et à ce prix, la valeur de revente aussi n'est pas très bonne,
08:07 parce que le produit ne correspond pas véritablement à l'usage.
08:09 On se retrouve comme on était en 2011 à l'époque.
08:12 Donc c'est pas la solution absolue, c'est une solution sur un type d'usage.
08:16 - Comment expliquez-vous votre réussite, le fait que vous soyez le numéro 1 aujourd'hui dans ce domaine ?
08:19 - Dans le domaine du quad ? - Oui.
08:21 - On est numéro 1 dans le domaine du quad, mais on n'est pas numéro 1 dans la moto.
08:24 On est numéro 10, mais on est la première société privée aujourd'hui en termes d'immatriculation.
08:31 Donc c'est bien, ça veut dire qu'on a de bons produits.
08:33 Mais ça veut dire surtout que les produits que nous offrons aujourd'hui
08:36 ont très forte chance de prendre de plus en plus de part de marché,
08:39 car on offre une technologie qui, je dirais,
08:42 offre... qui est très très compétitrice par rapport à ce qui se passe sur le marché,
08:47 mais à un prix beaucoup plus abordable.
08:49 C'est-à-dire qu'on va être 20 ou 30% moins cher.
08:51 Et on va offrir quasiment la même chose.
08:53 - Vous avez lancé encore une autre marque qui est LF Moto, c'est ça ?
08:57 C'est de l'électrique pour les enfants, non ?
08:59 - Ah, alors c'est... oui, c'est CF Moto.
09:02 - CF Moto. - Alors CF Moto qui fait des quads et des motos.
09:05 - Je reprends ma question. - D'accord.
09:06 - Vous avez lancé une autre marque qui s'appelle CF Moto, c'est de l'électrique pour les enfants ?
09:10 - Absolument. C'est-à-dire que CF Moto jusqu'alors fait du quad et des motos thermiques.
09:13 Et pour la première fois, va offrir des motos électriques pour les enfants,
09:17 qui va démarrer de 4 ans à... on va dire 14 ans.
09:22 Essentiellement des motos tout terrain.
09:24 Évidemment, l'usage sur ces âges-là, on peut pas aller sur la route, donc c'est assez en terrain privé.
09:28 - Quel est votre engagement RSE ?
09:30 - Alors l'engagement RSE, il existe déjà depuis pas mal d'années.
09:33 C'est-à-dire que, bah, on a des entrepôts, donc ces entrepôts, on évite de les chauffer au gaz.
09:38 On les chauffe électriquement.
09:40 Même si le prix de l'électricité a un petit peu augmenté aujourd'hui, ça reste quand même cher.
09:43 - Un tout petit peu.
09:44 - On a également changé tous les systèmes d'éclairage par des LED.
09:48 Tout ce qui est recyclage pour les pneus, par exemple, pour les huiles, etc.
09:53 Pour l'ensemble de notre réseau, on souscrit à des contrats pour venir chercher, pour rechapper ou pour détruire,
09:58 mettre à la destruction ces pneus, éviter que ça pollue, que ce soit fait n'importe comment.
10:01 Et puis également, maintenant, on s'engage dans une direction plus écologique avec un produit électrique.
10:08 Alors c'est toujours discutable, hein.
10:10 Est-ce qu'électrique est vraiment moins polluant ?
10:15 Oui, sur un usage à très courte distance.
10:17 Ou à l'usage au quotidien, mais à la fabrication, c'est entre...
10:21 Enfin, selon les chiffres de l'industrie, entre 40 et 60% plus polluants à la fabrication.
10:25 Et à la destruction, pour le coup, c'est problématique.
10:28 - Oui, oui.
10:29 - C'est pas parfait.
10:30 - On a souvent tendance à oublier ça.
10:31 - C'est pas parfait. C'est mieux, mais c'est pas parfait.
10:33 - Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?
10:35 - Nos objectifs à court et moyen terme, c'est...
10:38 Je dirais qu'on court un petit peu comme tous les industriels qui proposent aujourd'hui des produits à mobilité.
10:44 À savoir, on cherche le graal technologique qui va nous permettre d'offrir une solution pérenne et non polluante.
10:50 Aujourd'hui, elle n'existe pas. En toute honnêteté, elle n'existe pas.
10:53 On a des directions, il y a deux grandes écoles.
10:55 Il y a l'école de... On ne sait pas stocker l'énergie, hein.
10:59 En toute honnêteté, aujourd'hui, si l'ensemble du parc automobile et de roues devait devenir électrique,
11:05 on aurait un premier problème structurel, on ne saurait pas les recharger.
11:08 Et en deuxième lieu, on ne saurait pas fabriquer suffisamment de batteries,
11:12 parce que les métaux rares, il n'y en a pas suffisamment sur Terre aujourd'hui.
11:15 On ne peut pas en extraire davantage que ce que la Terre peut offrir.
11:17 Donc on a une vraie problématique, là, fondamentale, sur laquelle on n'a pas encore de réponse sur la technologie d'aujourd'hui.
11:23 Mais demain, on pourrait très bien imaginer des batteries qui n'utiliseraient pas forcément ces métaux rares,
11:28 qui trouvent... Enfin, il y a des directions sur lesquelles certains industriels vont,
11:33 qui pourront offrir une possibilité de stockage d'énergie,
11:37 sans avoir à détruire l'ensemble de notre planète pour les fabriquer ou pour les recycler.
11:43 Et puis la deuxième école, on peut stocker l'énergie, on peut tout faire,
11:46 on peut alimenter nos moteurs, nos maisons, on peut faire plein de choses.
11:50 L'autre école, c'est de se dire "un moteur thermique, ce n'est pas polluant, ce qui est polluant, c'est le carburant".
11:55 Donc si on trouve un carburant propre, on peut remettre ce nouveau carburant dans ses moteurs thermiques,
12:00 ou toujours sur un moteur électrique, ce n'est pas gênant, ça fonctionnerait très bien aussi.
12:03 On allait montrer un petit moteur thermique qui alimenterait un moteur électrique.
12:07 Le seul problème, c'est qu'aujourd'hui on a bien des directions,
12:10 on a plusieurs types de carburants qui sont un peu plus propres, ou totalement propres, comme l'hydrogène.
12:15 La seule problématique, c'est qu'on ne sait pas encore l'extraire sans polluer,
12:19 et le proposer sur le marché à un prix acceptable.
12:22 C'est la petite équation sur laquelle aujourd'hui l'industrie est confrontée.
12:26 Mais honnêtement, je pense que politiquement, le fait d'être allé sur l'électrique,
12:30 ça pousse l'ensemble de l'industrie à aller chercher des technologies nouvelles,
12:36 sur lesquelles on pourra offrir aux consommateurs finaux des solutions
12:42 qui vont être complètement adaptées à la problématique environnementale que nous rencontrons aujourd'hui.
12:46 Donc on est très avides, entre guillemets, de rechercher ces technologies.
12:50 Évidemment, on en veille permanente, en Chine, en Inde, aux Etats-Unis, en Europe,
12:56 sur différents partenaires qui travaillent sur ces solutions.
12:59 Merci beaucoup.
13:00 Merci Michel.
13:01 Merci.
13:03 Bismarck
13:05 [SILENCE]

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