• il y a 10 mois
À l'occasion de relais collectifs des fédérations sportives, plusieurs grands athlètes porteront la flamme olympique, a annoncé mercredi Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 (Cojop). Parmi eux, Laura Flessel, Camille Lacourt, Émilie Le Pennec ou Pascal Gentil. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-10-janvier-2024-7964534

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00:00 Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le Grand Entretien le Président du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
00:09 Vos questions et réactions au 01-45-24-7000 et sur l'application de France Inter.
00:16 Toni Estanguet, bonjour !
00:17 - Bonjour !
00:18 - Et bienvenue, Monsieur le Président, sur l'Inter !
00:20 Je rappelle que vous avez été triple champion olympique de canoë dans une autre vie,
00:26 et que vous êtes aujourd'hui le Monsieur G.O. de la France.
00:28 On a plein de questions à vous poser avec Léa sur ce qui va être LE grand événement sportif de l'année chez nous et dans le monde.
00:36 Des questions sur la sécurité, la billetterie, les transports, les médailles...
00:40 Mais d'abord, comment vous sentez-vous à six mois de l'ouverture de ces Jeux ?
00:45 Êtes-vous serein ? Êtes-vous confiant ? Ou vous enchaînez les nuits blanches à cause du stress ?
00:50 - Écoutez, déjà, c'est un plaisir d'être avec vous ce matin. Merci pour cette invitation.
00:54 Moi, je suis plus déterminé que jamais. Ça fait dix ans que je travaille sur ce projet.
00:59 Ça fait cent ans que la France n'a pas organisé les Jeux olympiques.
01:02 Ça va être la première fois qu'on va organiser les Jeux paralympiques d'été, qui est un événement absolument incroyable.
01:08 Et je suis enthousiaste parce que, depuis dix ans, on travaille dur pour que la France rayonne,
01:15 pour que la France accueille le monde, pour qu'on montre le plus beau visage de la France.
01:19 Et on passe les étapes, les unes après les autres. On avance sereinement.
01:22 Là, on est à moins de 200 jours. - Et vous dormez bien.
01:26 - Et je dors bien. J'ai forcément envie que ça réussisse. J'ai envie que la France soit au rendez-vous.
01:32 Et je sais qu'on sera prêt. - Vous dites "Ah, on sera prêt, on va voir".
01:36 Mais quand même, vous dites que c'est un événement colossal. Et c'est vrai que vous le préparez depuis des années.
01:40 Il faut juste qu'on se rende compte que la cérémonie, rien que la cérémonie d'ouverture,
01:43 va être regardée par plus d'un milliard de personnes dans le monde entier.
01:48 Plus de 15 millions de visiteurs sont prévus en France. Plus de 15 000 athlètes sont attendus.
01:53 Que ce soit les athlètes olympiques ou paralympiques, c'est important de le dire aussi.
01:56 Vous avez déclaré dans la tribune dimanche, il y a quelques jours, "Ces Jeux vont être un carton".
02:01 Vous êtes vraiment optimiste. Et vous avez ajouté "Ce ne seront pas des Jeux à l'eau tiède". Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:08 - Ça veut dire que c'était important pour nous, effectivement, depuis le début du projet d'être audacieux.
02:12 De montrer que même si les Jeux seront, ces Jeux de Paris 2024, seront les 33e Jeux de l'Histoire,
02:17 la France a un peu rendez-vous avec son histoire. Ça va être la 3e fois que Paris va organiser les Jeux d'été.
02:22 Comment est-ce qu'on est capable de montrer une France qui innove ?
02:26 Pour la 1re fois, la cérémonie d'ouverture ne sera pas dans un stade, mais dans la ville.
02:30 Pour la 1re fois, on va marier le sport et la culture. Organiser des compétitions dans les jardins du château de Versailles,
02:37 au pied de la tour Eiffel, aux Invalides, au Grand Palais, sur la place de la Concorde.
02:41 C'était important pour nous de démontrer qu'on peut avoir des Jeux spectaculaires, mais aussi des Jeux engagés.
02:47 Pour la 1re fois, on va avoir des Jeux paritaires. Même nombre d'athlètes, hommes et femmes, au départ des compétitions.
02:52 Mais ce n'était pas le cas avant ?
02:53 Ce n'était pas le cas. On va aussi réduire de moitié les émissions carbone par rapport aux dernières éditions des Jeux.
03:00 Donc on a vraiment essayé d'être très audacieux sur certains choix, parce que c'est quelque part la France qui va être regardée dans le monde entier.
03:08 Vous l'avez dit, plus de 4 milliards de personnes vont regarder les Jeux de la France.
03:12 Et c'est important qu'on offre le plus beau spectacle.
03:15 Vous disiez à la tribune également « j'ai envie que la France rayonne, se retrouve froid en aile, tourne le dos à cette ambiance de déclin ».
03:21 On est décliniste ? Trop décliniste ? Trop pessimiste en France ?
03:25 On aime bien regarder d'abord ce qui ne va pas. On aime bien se concentrer sur ce qui dépasse.
03:31 On aime bien la norme et encore une fois appuyer sur nos points faibles, là où dans certains pays du monde, certaines cultures,
03:40 on aime bien valoriser d'abord les qualités, les points forts.
03:44 Et moi, mon passé d'athlète me fait dire que pour gagner, pour réussir, il faut s'appuyer sur ses points forts, il faut être audacieux,
03:52 il faut faire la différence, casser les codes, faire bouger les lignes.
03:57 Et c'est pour ça qu'on a osé mettre du surf à Tahiti.
04:01 On va y venir au surf à Tahiti !
04:03 C'est compliqué comme dossier !
04:05 On ne choisit pas la facilité pour faire réussir la France, c'est sûr que ça fait parler,
04:10 parce que c'est plus simple d'organiser des cérémonies dans les stades, c'est plus simple d'organiser des compétitions dans les stades,
04:16 mais pour moi c'est moins impactant.
04:18 C'est une fois tous les 100 ans, on doit offrir une expérience absolument inoubliable.
04:23 C'est exceptionnel d'avoir les Jeux. Moi j'ai fait 4 fois les Jeux en tant qu'athlète,
04:26 j'ai vu la ferveur dans un pays où sont organisés les Jeux, j'ai vu les yeux des gens et des spectateurs changer,
04:33 y compris pour ceux qui n'ont pas de rapport avec le sport.
04:36 Parce que c'est ça la puissance des Jeux, c'est qu'on va chercher des gens qui ne font pas de sport.
04:40 Et on a envie de les mettre au sport.
04:42 Moi j'étais gamin à 10 ans, j'ai regardé les Jeux à la télévision,
04:45 c'est ça qui m'a donné envie, c'est des Carl Lewis, c'est des Michael Jordan,
04:49 c'est des gens comme ça qui m'ont inspiré.
04:51 On a envie que les Jeux de Paris montrent encore une fois quelque chose qu'on n'a jamais vu.
04:55 En même temps, reconnaissez-vous que les messages parfois des autorités,
04:59 là je ne parle pas des journalistes, des autorités ne sont pas toujours festifs et apaisants
05:03 et parfois créent aussi ces inquiétudes.
05:06 La première organisation patronale du secteur de l'hôtellerie-restauration en Ile-de-France,
05:10 hier, s'est alarmée dans une lettre pour dénoncer cette communication anxiogène des autorités publiques autour des Jeux.
05:18 Pourquoi en joindre aux franciliens de rester en télétravail pendant les JO,
05:21 faisant référence à la phrase de Clément Beaune qui a dit "faites du télétravail".
05:25 Pourquoi Anne Hidalgo vient, il y a deux mois, à la télévision dire "on n'est pas prêts, on ne sera pas prêts sur les transports".
05:32 Il y a aussi de la communication des pouvoirs publics qui disent "peut-être qu'on ne sera pas prêts,
05:38 peut-être qu'il n'y aura pas assez d'agents de sécurité, etc.". C'est aussi ça qu'on entend.
05:41 Oui, c'est ça qu'on entend et vous avez raison.
05:44 On a une responsabilité collective, c'est de parler de sport, c'est de parler du positif
05:48 et c'est de ne pas relayer que les déclarations négatives et que ce qui nous agace et ce qui nous dérange.
05:54 Bien sûr qu'il y a encore des sujets à régler, il nous reste de 198 jours.
05:59 Donc dans 198 jours, on sera prêts. Aujourd'hui, on ne l'est pas complètement.
06:03 Mais dans le sport, on aime bien se comparer avec des temps de passage.
06:07 Si on regarde un tout petit peu de manière très rationnelle, les infrastructures sont dans les temps.
06:12 Le centre aquatique olympique va être livré avec un mois d'avance, le village olympique,
06:16 comme prévu, les clés nous seront remises le 1er mars.
06:19 Donc sur les infrastructures, pas d'inquiétude.
06:22 Sur la partie budgétaire, là aussi, on a battu notre record.
06:26 On avait 1,88 milliard de sponsoring à lever, ce qui est plus du double de ce qui n'a jamais été fait en France.
06:33 On a dépassé le 1,2 milliard en sponsoring avec 74 entreprises qui ont rejoint ce projet qui est très attractif.
06:40 Les coûts ont augmenté, il faut le dire.
06:44 Depuis la création du projet en 2015, on a augmenté le budget de 15%.
06:49 C'est-à-dire que c'est inférieur au taux d'inflation depuis 2015.
06:53 On a réussi à tenir l'augmentation des coûts de Paris 2024, parce qu'il y a eu des arbitrages très forts.
06:59 Et surtout, les 4,4 milliards du coût de l'organisation des Jeux sont financés à 97% par de l'argent privé.
07:07 Mais Tony Estanguet, sur la question des transports, quand Anne Hidalgo dit dans l'émission "Quotidien"
07:12 "On ne sera pas prêts", vous, vous dites quoi ?
07:15 Moi je dis qu'on travaille ensemble pour être prêts.
07:18 Il y aura un million de personnes supplémentaires qui sont attendues chaque jour dans les transports.
07:23 Oui, mais c'est aussi pour ça qu'on a calé les dates des Jeux entre le 26 juillet et le 11 août.
07:28 C'est une période où il y a 30% de moins de personnes dans les transports en Ile-de-France que le reste de l'année.
07:34 Donc on va devoir augmenter certaines lignes, parce que depuis deux ans, on travaille finement, jour par jour, site par site de compétition.
07:42 Le nombre de spectateurs, on a cette visibilité maintenant qui s'affine.
07:45 Donc vous dites "on sera prêts" sur les transports ?
07:47 Ce ne sera pas la thrombose dans les rames de métro, ça ne va pas être l'horreur.
07:51 Parce que vous dites "on va créer des rames supplémentaires", mais ça veut dire du personnel pour conduire les trains, les bus.
07:56 Et la SNCF et la RATP ont lancé un grand plan de recrutement sans précédent.
08:01 On le dit si ça intéresse des gens.
08:03 Ils cherchent des conducteurs de trains, de bus et de métro.
08:07 Là aussi, même question, on va revenir, elle est un peu lancée dans le temps.
08:11 Est-ce qu'on sera prêts ? Est-ce qu'il y aura assez de personnel pour conduire ces trains ?
08:15 Ou est-ce que là vous avez une zone d'inquiétude ?
08:17 Là aussi, je pense que c'est un enjeu de recrutement.
08:21 On a nous évalué à 180 000 personnes qui vont travailler sur l'organisation des jeux.
08:26 Ce qui est quand même aussi de vraies retombées économiques.
08:29 Les 4,4 milliards de coûts d'organisation des jeux, ils sont réinvestis dans l'économie française.
08:34 Ça équivaut au total, encore une fois, à 180 000 personnes qui vont travailler sur l'organisation des jeux.
08:40 90% des entreprises qui gagnent des marchés sont les entreprises françaises.
08:44 Et notamment la Seine-Saint-Denis. Il faut dire que ce n'est pas seulement Paris et un travel euro.
08:48 C'est tout le département qui va en profiter.
08:50 Le territoire qui est le plus bénéficiaire.
08:52 80% des investissements publics sont fléchis en Seine-Saint-Denis avec des infrastructures de logement, de transport.
08:57 Donc il y a de vraies retombées positives aussi pour ces territoires.
09:01 Question, Tony Estanguet, sur les vigiles, les agents de sécurité.
09:04 Il en faudra 17 000 sur le pont chaque jour.
09:07 Ces 17 000, pour l'instant, on ne les a pas.
09:10 Les aurez-vous et seront-ils suffisamment bien formés ?
09:13 Alors oui, c'est vrai que ça a été aussi un gros défi pour le comité d'organisation.
09:18 Aujourd'hui, au moment où on se parle, on a déjà sécurisé 70% de nos besoins en sécurité privée.
09:24 Il nous reste encore une vague d'appels d'offres qui a déjà été lancée mais qui n'a pas été attribuée,
09:30 qui le sera d'ici la fin du mois.
09:32 Donc on travaille. On sait que c'est une filière qui est sous tension.
09:35 Indépendamment des Jeux Olympiques d'ailleurs.
09:37 Chaque année, on sait que c'est une filière qui est déjà sous tension avec un déficit.
09:41 L'État s'est mobilisé pour former plus de monde.
09:45 Il y a eu différents dispositifs qui ont été mis en place par l'État,
09:50 qui commencent d'ailleurs à porter leurs fruits parce qu'il y a quand même de plus en plus de cartes professionnelles
09:57 qui sont délivrées dans ce secteur d'activité.
09:59 Donc voilà, là aussi, il faut être confiant. Mais on reste vigilant.
10:03 - Tony Estanguet, on va venir au parcours de la flamme olympique,
10:06 parce que vous avez des révélations à nous faire ce matin.
10:08 Mais question sur l'appli d'Inter.
10:09 Philippe, j'ai la chance d'être bénévole pour la période des JO.
10:12 Ce que je regrette, c'est que vous ne nous aidez pas vraiment à trouver un logement pour pouvoir vous aider.
10:17 Le Crous ne répond pas. Les auberges de jeunesse ont des prix exorbitants.
10:20 Qu'est-ce que vous lui répondez à Philippe ?
10:22 - Je lui réponds qu'effectivement, depuis le début, on a été très transparent sur le fait que
10:27 les volontaires ne seraient pas hébergés par Paris 2024.
10:31 Et qu'il fallait qu'ils trouvent des solutions.
10:34 Là aussi, je voudrais remercier les volontaires.
10:39 Parce qu'on a reçu en quelques semaines 313 000 candidatures
10:43 pour devenir volontaire des JO de Paris 2024.
10:45 De partout en France et de partout dans le monde.
10:47 - Ils s'adressent sur le site ?
10:49 Si quelqu'un nous écoute ce matin et il a envie d'être bénévole ?
10:52 - Les inscriptions sont déjà terminées.
10:54 - Ah c'est fini, foutu !
10:55 - Mais les 45 000 volontaires qui vont être recrutés,
10:58 aujourd'hui, ils vont venir de tous les départements français,
11:01 avec des missions très importantes d'accueil des athlètes, d'accueil des spectateurs.
11:07 Ils vont vraiment aussi contribuer à la fête de ces Jeux.
11:10 - Encore une question d'auditrice, avant le parcours de la flamme.
11:13 Frédéric, j'habite Saint-Ouen.
11:15 Mon fils joue au rugby au stade Pablo Neruda,
11:18 qui va pour les besoins des JO être transformé en parking pendant 6 mois,
11:22 pour les besoins des JO.
11:24 Aucune solution alternative n'est proposée à nos enfants.
11:28 On se sent écrasé par ces Jeux.
11:30 On a de plus en plus l'impression qu'ils sont à destination des "riches".
11:34 Et nous qui vivons là, n'allons que subir, sans rien voir, des JO.
11:39 - Je suis vraiment désolé si c'est votre perception.
11:43 Je peux vous dire qu'au contraire, notre souhait, notre envie,
11:47 c'est de réussir à ce que ces Jeux fassent rayonner la France.
11:51 Forcément, on ne peut pas organiser 878 compétitions dans 54 sports,
11:56 accueillir 15 000 athlètes de plus de 200 pays,
11:59 sans avoir de contraintes dans la ville.
12:02 Donc oui, il va y avoir des équipements qui vont être montés.
12:06 C'est l'équivalent d'un stade de France qu'on va monter dans le centre de Paris,
12:10 avec encore une fois des dizaines de milliers de places sur le Champ de Mars,
12:14 place de la Concorde aux Invalides, un petit peu partout dans Paris.
12:18 Donc ça va nécessiter des contraintes, des fermetures de routes.
12:22 - On va y venir sur les contraintes pour les franciliens.
12:25 - C'est normal, mais notre enjeu, c'est de donner envie, encore une fois,
12:29 aux jeunes de faire du sport, d'avoir cette chance de participer à la fête de ces Jeux.
12:34 Parce que pendant les Jeux, ça va être une vraie fête,
12:37 où les gens vont pouvoir assister gratuitement aussi,
12:40 sur les cours sur route, les zones de célébration au pied de la Tour Eiffel,
12:44 où les gens, tous les soirs, pourront accueillir des athlètes médaillés.
12:47 Ça va être assez magique.
12:48 - Donc ce que vous dites aux franciliens, c'est...
12:50 Parce que vous entendez à Paris, tout le monde dit...
12:52 Je vais le dire de manière à l'air...
12:53 - Tire au mot !
12:54 - Tire au mot !
12:55 - On se barre !
12:56 Pendant les Jeux, on quitte Paris, vous vous dites "mais non, restez, profitez de la fête".
12:59 - Laissez-moi vous convaincre de rester, parce que ce moment-là est unique,
13:02 vous ne le reverrez pas, et vous ne serez pas déçus,
13:05 parce que vous allez voir votre territoire transformé en un lieu universel.
13:10 C'est vraiment, encore une fois...
13:12 - Regardez Paris différemment.
13:14 - Et regardez ce Paris qui va nous surprendre.
13:17 - Alors, le parcours de la Flamme Olympique.
13:19 Il part d'Olympies le 16 avril, avant d'arriver en France le 8 mai.
13:22 Et vous avez prévu des nouveautés,
13:25 Tony Estanguet, pour ce Relais de la Flamme, qu'est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ?
13:27 - Oui, le Relais de la Flamme, c'est vrai que c'est le vrai coup d'envoi, finalement, de ces Jeux.
13:30 100 ans après, la Flamme revient dans notre pays le 8 mai à Marseille,
13:34 par un voilier, le Bélème, le fameux plus vieux trois-mats français,
13:38 qui va ramener cette torche, cette Flamme Olympique.
13:41 Et de là, va commencer trois mois de célébrations à la rencontre des Français.
13:46 La particularité de Paris 2024 sur le Relais de la Flamme,
13:49 c'est qu'on a créé ce qu'on appelle des Relais collectifs.
13:51 Pourquoi ? Parce que cette magie des Jeux, depuis le début,
13:54 on veut qu'elle soit partagée très largement,
13:57 et on veut célébrer le sport, les associations sportives.
14:02 Moi, j'ai été sportif français, je suis face à vous aujourd'hui,
14:06 parce que c'est grâce au sport, finalement, une association sportive, mon club,
14:10 qui a fait de moi un athlète, un champion, un dirigeant sportif.
14:14 On a envie, pendant ces 80 jours, ces trois mois,
14:19 d'aller à la rencontre de ces clubs français.
14:22 Et donc, chaque fédération, les 35 fédérations,
14:25 vont avoir la possibilité d'organiser un Relais collectif.
14:28 Par exemple, l'escrime va avoir, en Guadeloupe,
14:32 un Relais collectif pour mettre à l'honneur les escrimeurs français.
14:36 La capitaine de ce Relais collectif sera Laura Flessel.
14:40 En natation, c'est Camille Lacour qui va être le capitaine
14:45 de ce Relais collectif autour de la natation, avec une célébration à Sarcelles.
14:50 Chaque fédération a imaginé un endroit avec 24 athlètes,
14:56 ou des dirigeants, ou des bénévoles, ou des arbitres,
15:00 pour mettre à l'honneur leur sport, parce que finalement, c'est ça notre enjeu.
15:04 Encore une fois, c'est de mettre à l'honneur le sport français.
15:06 Donc Camille Lacour, Laura Flessel et d'autres athlètes
15:11 qui vont être les porteurs de cette flamme.
15:13 Exactement, Emilie Le Pennec, la première championne olympique française en gymnastique,
15:18 sera la capitaine du Relais collectif de gymnastique,
15:21 Pascal Jontil en taekwondo.
15:23 Et donc, dans chacun des sports, les célébrations ont identifié.
15:26 Sur le foot, il y aura aussi des Relais collectifs.
15:29 Il y en aura un à Clairefontaine notamment.
15:32 Et Kylian Mbappé va être le...
15:34 Kylian Mbappé a dit qu'il souhaitait participer au jeu.
15:37 Et c'est aussi une fierté pour nous d'avoir des athlètes...
15:39 Et vous espérez que Kylian Mbappé participe et soit là ?
15:42 Antoine Dupont pour le rugby ?
15:44 Exactement, Victor Mbagnama pour le basket.
15:46 Et ils seront là ? On les aura ? Ils seront là ?
15:48 Bien sûr, ils ont envie d'être là.
15:50 Et pour nous, c'est une fierté d'avoir les plus grands sportifs de la planète,
15:53 qu'ils soient français ou internationaux.
15:55 Vous allez encore une fois assister à un événement unique.
15:58 Jamais vous n'aurez vu tous ces sportifs.
16:01 Et encore une fois, je voudrais le répéter,
16:03 n'oublions pas les sportifs paralympiques.
16:05 C'est important aussi de donner rendez-vous aux français,
16:08 d'aller soutenir, d'aller rencontrer ces grands champions paralympiques.
16:11 Ce n'est pas normal aujourd'hui qu'on n'ait pas l'équivalent de Teddy Riner,
16:15 de Kevin Meyer, des Jeux Olympiques qui sont connus de tous les français.
16:19 Côté paralympiques, on a des Alexis Hankinkan,
16:22 on a des Stéphane Houdet,
16:24 on a ces très grands champions paralympiques.
16:28 Sandrine Martinet, championne olympique de para-judo,
16:31 Nélia Barbozat en canoë-cadaque.
16:33 C'est vraiment des champions très attachants qui dominent leur sport
16:36 et qui méritent d'être plus connus et soutenus par les français.
16:38 - Et les billets pour les Jeux paralympiques partent ?
16:41 - Ils partent pour l'instant moins bien.
16:43 C'est ça aussi, on a ce défi collectif de donner rendez-vous.
16:46 Parce que finalement c'est la même ambition Paris 2024.
16:49 Vous allez pouvoir aller à Roland-Garros voir du tennis-fauteuil,
16:53 aller au Château de Versailles voir de la para-équitation,
16:56 aller au pied de la Tour Eiffel voir du sessi-foot
17:00 et pour des prix à partir de 15 euros.
17:03 Et vivre une expérience absolument incroyable, inoubliable
17:08 de voir des athlètes paralympiques dans des décors majestueux
17:12 pour des prix très accessibles.
17:14 - Quelques mots encore sur les questions de sécurité
17:16 après le retour de la menace terroriste en France
17:18 avec cette attaque au couteau mortel près de la Tour Eiffel.
17:22 C'est l'une des inquiétudes de ces Jeux.
17:25 La cérémonie d'ouverture, vous rappeliez qu'elle doit se dérouler sur la Seine
17:30 avec des conditions de sécurité maximales.
17:32 Emmanuel Macron a assuré qu'il y avait évidemment des plans B,
17:36 des plans C pour cette cérémonie.
17:38 Quels sont ces plans B ou C ?
17:41 Ça veut dire que ça pourrait ne pas se faire sur la Seine ?
17:45 - Déjà la sécurité, je pense qu'on est tous alignés sur le fait
17:48 que c'est la base de la réussite des Jeux.
17:51 Quand on a lancé Paris 2024, c'était au lendemain des attaques de 2015.
17:57 Donc depuis le début, depuis le premier jour,
18:01 chaque décision qui a été prise pour construire, imaginer ce projet
18:06 a été faite avec le soutien de l'État
18:09 et dans une garantie qu'on était capable de sécuriser les Jeux.
18:13 Parce qu'on sait que c'est la base de tout.
18:15 Et donc chacune des décisions qui a été prise jusqu'à maintenant,
18:18 elle a été prise dans ce contexte de sécurité maximale.
18:21 - Alors ces plans B ou C, quels sont-ils ?
18:23 - Non, les plans B et les plans C, nous aujourd'hui,
18:25 avec Thomas Jouly qui est le directeur artistique des cérémonies,
18:28 on travaille sur une cérémonie d'ouverture sur la Seine.
18:31 Les équipes ne travaillent pas sur un autre lieu.
18:33 Donc la cérémonie d'ouverture, elle se tiendra...
18:37 - Quoi qu'il arrive sur la Seine.
18:39 - Sur la Seine, avec, et le chef de l'État a raison de le rappeler,
18:42 toute une série de mesures d'adaptation en fonction d'un risque de sécurité,
18:48 mais aussi d'un risque météorologique, d'incidents qui pourraient arriver,
18:53 technologiques, de cyber-attaques...
18:56 - Mais il n'y a pas un gymnase prévu en plan B, c'est ça que vous nous dites ce matin ?
19:00 - Non.
19:01 - Ce sera sur la Seine, en plein air et c'est comme ça.
19:04 - Exactement, c'est important pour nous.
19:06 - Avec une mise en scène de Thomas Jouly, qui est en train de le préparer.
19:09 - Qui s'annonce absolument incroyable.
19:11 - Oui, avec qui ?
19:13 - Avec des artistes aussi.
19:15 - Avec qui ?
19:16 - Et c'est ça aussi qui est chouette, c'est-à-dire qu'on a la chance en France
19:19 d'avoir des artistes qui sont en train de nous préparer une cérémonie
19:23 qui je crois fera date.
19:24 C'est la première fois qu'une cérémonie se tiendra en dehors d'un stade
19:28 et pour valoriser...
19:29 - Il y aura des artistes casqués ?
19:31 - Alors je crois que là-dessus, malheureusement, il y a eu plusieurs essais
19:36 et donc là-dessus, je crois que c'est fini.
19:40 Mais il y aura d'autres artistes et je peux vous dire que vous ne serez pas déçus.
19:44 - Il y aura des DJs connus mondialement, tout ça, tout ça.
19:47 - Voilà, voilà.
19:48 - Vous pouvez nous parler de l'état de la Seine ?
19:53 Anne Hidalgo a promis de se baigner et de sauter dans la Seine,
19:56 vous l'avez déjà fait je crois sur un test.
19:58 Est-ce qu'elle sera propre la Seine ?
20:00 Puisqu'il y a une série d'épreuves qui se passeront dans l'eau de la Seine.
20:05 - Mais là aussi, vous me posiez la question tout à l'heure
20:07 en quoi ces Jeux seront différents et cette audace finalement.
20:11 C'était audacieux pour nous de choisir d'organiser les compétitions de triathlon
20:16 et de nage en eau libre dans la Seine.
20:18 Mais quel plus bel héritage, grâce aux Jeux de Paris 2024,
20:22 la qualité de l'eau de la Seine s'est déjà nettement améliorée.
20:26 Parce que sur les plus de 20 000 habitations et usines
20:29 qui déversaient leurs déchets dans la Seine
20:32 et qui maintenant doivent se raccorder aux égouts,
20:35 il y a déjà une vie qui est en train de renaître dans la Seine
20:40 et une qualité d'eau qui s'améliore chaque jour.
20:43 - Donc là aussi, on sera prêt ?
20:44 - Oui, on sera prêt.
20:45 - L'eau sera propre ?
20:46 - On fait tout pour être prêt.
20:48 C'est un vrai défi.
20:49 On est très ambitieux parce que c'est important.
20:51 Moi, je me suis baigné cet été dans la Seine à l'occasion des compétitions.
20:54 - Mais on pourra se baigner dans la Seine même quand on n'est pas.
20:56 - Et il y aura effectivement, en héritage après les Jeux,
20:58 plusieurs bassins, plusieurs endroits dans la Seine
21:01 où on pourra se baigner.
21:04 - Vous avez parlé au début de l'interview de l'épreuve de surf à Tahiti.
21:09 La construction d'une barge a abîmé le corail
21:12 poussant le gouvernement polynésien à mettre sur pause
21:14 les travaux pour l'épreuve de surf.
21:16 Où ça en est ?
21:17 Est-ce que ça aura lieu toujours, l'épreuve de surf à Tahiti ?
21:20 - Oui, les travaux ont repris.
21:21 Donc, encore une fois, sur ce sujet, je pense que c'est bien de rappeler
21:24 que c'était d'abord un sujet de sécurité.
21:26 Depuis une vingtaine d'années,
21:28 l'organisation de compétition de surf à Tahiti
21:32 repose sur l'utilisation d'une tour pour les juges et pour les caméras.
21:38 Cette tour n'était plus conforme aux règles de sécurité.
21:42 Donc, le gouvernement polynésien et le président,
21:45 Moïté Broderson, a décidé de construire une nouvelle tour
21:49 qui correspond aux normes de sécurité,
21:51 qui nécessite des nouveaux travaux.
21:53 Il y a eu effectivement un début de chantier
21:55 qui ne s'est pas très bien passé.
21:57 Aujourd'hui, les travaux ont repris
22:00 et ça se passe bien.
22:02 - Un mot sur Emilie Gomis, ancienne basketteuse,
22:05 ambassadrice de Paris 2024,
22:07 qui est menacée de perdre son poste
22:09 après des publications polémiques sur Instagram.
22:12 Le 9 octobre, deux jours après l'attaque du Hamas contre Israël,
22:16 La Sportive a partagé un message
22:18 dans lequel on voyait des cartes de France
22:22 de 1947, 67 et 2023,
22:25 sur lesquelles le drapeau tricolore
22:27 était progressivement remplacé par le drapeau israélien.
22:30 Avec cette question, que feriez-vous dans cette situation ?
22:35 Le 11 décembre, le comité d'éthique des Jeux
22:38 a prôné l'exclusion de l'ambassadrice.
22:40 De son côté, elle dénonce une chasse aux sorcières.
22:43 Elle dit à l'équipe "Je pense que l'ensemble de mes engagements
22:46 et le restant de ma carrière plaident
22:48 pour qu'il me soit reconnu le droit à une erreur".
22:51 Alors, Tony Estanguet, le conseil d'administration
22:55 se réunit aujourd'hui pour débattre de la situation.
22:59 Comment allez-vous trancher ?
23:02 - Justement, c'est aujourd'hui que j'ai convoqué
23:05 un conseil d'administration à une assemblée générale
23:07 pour statuer ce dossier.
23:10 Je ne vais pas commenter plus en avant ce dossier.
23:16 C'est un sujet important parce que forcément
23:19 tous les représentants de Paris 2024 aujourd'hui
23:22 ont cette responsabilité d'apaisement,
23:25 d'accueil de toutes les nations
23:28 parce qu'on va accueillir le monde le 26 juillet prochain.
23:31 C'est pour ça que j'ai saisi le comité d'éthique
23:34 dans un premier temps qui va transmettre son avis
23:37 aux membres du conseil d'administration.
23:39 On va aussi entendre Émilie Gomis et ses avocats tout à l'heure
23:43 et on aura ce débat pour savoir quelle est la bonne décision.
23:46 - Et votre avis à vous ?
23:47 - Je ne souhaite pas le donner avant que le conseil d'administration
23:49 se réunisse cet après-midi.
23:51 Je serai obligé de me réinviter.
23:54 - Vous craignez que ce séjour soit politisé ?
23:57 Il y a quand même deux guerres aujourd'hui en Ukraine et au Proche-Orient.
24:00 - C'est sûr que le contexte international est particulièrement tendu aujourd'hui.
24:04 Il y a ce risque.
24:06 Encore une fois, les Jeux ont changé ma vie.
24:09 Je crois en cet événement universel.
24:11 A nous de préserver, de parler de sport
24:15 et de ne pas trop politiser le sujet.
24:17 - Merci Tony Estanguet d'avoir été au micro d'Inter ce matin.

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