• il y a 3 mois
Alain Contensoux, Laurent Frappart, Sébastien Joya et Nadia Benmokhtar sont les invités du Grand Entretien de 8h20 de France Inter pour parler de l'impact des Jeux olympiques de Paris 2024 sur les clubs sportifs français.

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Transcription
00:00Il y a le Kanoé Kayak Club de Quimperlé où tout a commencé pour Nicolas Gestin sacré
00:04en Kanoé Slalom, le Club Sabre-Au-Clair de Rieux-Lapape où la médaillée d'or Manon
00:10Apiti Brunet a découvert l'escrime, le Livry Gargant Athlétisme où Cassandre Beaugrand,
00:15championne du triathlon, a fait ses premières foulées.
00:17La réussite des athlètes olympiques, c'est aussi celle des clubs ! Alors voyons ce matin
00:22comment ces jeux vont bénéficier, ou pas, nos invités vont nous le dire, à cette France
00:26des clubs.
00:27Le rugby est représenté Sébastien Joya, président du RC Hoche dans le Gers, le football
00:33est représenté Nadia Ben Mokhtar, ancienne joueuse, directrice de la PSG Academy et consultante
00:38pour Radio France, le hockey sur gazon est là, Laurent Frappard, président du Iris
00:44Hockey L'Amberssar, club situé près de Lille, et le basket est là aussi Alain Contensou,
00:50directeur général et directeur technique national de la Fédération Française de Basket.
00:56Dites-nous, auditeurs d'Inter, bonjour Alain Contensou, j'ai déjà envie de commencer
01:00l'interview.
01:01Dites-nous, auditeurs d'Inter, si ces jeux vous donnent envie de vous mettre, de vous
01:05remettre au sport, vous donnent envie d'inscrire vos enfants dans un club à la rentrée, 0-1-45-24-7000
01:11et application de France Inter.
01:12J'ai envie de me tourner d'abord vers celui qui représente un club et un sport plus confidentiel,
01:18le hockey sur gazon, Laurent Frappard.
01:20Malheureusement, on l'a vu, les deux équipes de France ont été éliminées lors de la
01:24phase de poule.
01:25Mais deux hockeyeuses bleues, je crois, viennent de votre club.
01:28C'est une grande fierté, j'imagine ?
01:30Oui, c'est quelque chose d'exceptionnel quand vous amenez des jeunes dans votre association,
01:34qu'elles grandissent, qu'elles s'accomplissent et qu'après elles deviennent sportives de
01:38haut niveau, qu'elles intègrent des filières de haut niveau et qu'elles sont sélectionnées
01:41finalement pour les Jeux Olympiques.
01:43On avait trois joueurs en course, deux ont été retenus, et faire un rêve olympique
01:47c'est quand même assez magique, surtout quand on voit l'ambiance excellente de ces jeux.
01:51C'était à Colombe, au stade du Manoir, autour du hockey, il y avait une super ambiance en effet.
01:55Et puis à vous, Sébastien Joya, vous avez carrément deux médaillés d'or olympiques,
02:01deux champions olympiques avec le rugby A7, Rivenpolla, le capitaine de l'équipe, et
02:11puis Antoine Dupont qui est passé chez vous également.
02:13Alors là, c'est le rêve !
02:15Ah oui, là c'est juste incroyable.
02:17C'est ce que je disais un petit peu tout à l'heure.
02:21On ne s'y attendait pas forcément à cette médaille, donc c'est encore plus beau.
02:26Mais de voir effectivement deux joueurs passer par un club comme Hoche et avoir la médaille,
02:34c'est juste incroyable.
02:35Surtout que vous revenez de loin à Hoche, c'est un club historique du rugby français
02:38qui a été placé en liquidation judiciaire, vous avez créé un nouveau club pour lui
02:42succéder.
02:43J'imagine que ça pour un club, quand on repart comme vous au quatrième échelon national,
02:48ça doit vous donner énormément d'enthousiasme.
02:50Oui, justement, nous on a la chance d'avoir énormément de licenciés dans le sud-ouest,
02:57donc c'est aussi pour ça qu'on a pu repartir, et puis évidemment aussi un peu cette vertu
03:04et ces valeurs qui ont fait que des joueurs ont voulu rester et continuer à faire revivre
03:10ce club.
03:11Je n'oublie pas le basket évidemment, Alain Contensou, magnifique médaille d'argent hier
03:13soir en basket 3 contre 3, Nadia Ben Mokhtar, je n'oublie pas le foot non plus, les bleus
03:18de Thierry Réhenry en finale du tournoi olympique, ce sera vendredi, mais vous, vous êtes plus
03:23habitué, simplement avant de venir vers vous, je me tourne à nouveau vers Laurent Frappard
03:28et le hockey sur gazon, 15 000 licenciés c'est ça en France, c'est un sport qui
03:34est au début de son développement, vous espérez un boom des inscriptions tout simplement
03:39à la rentrée chez vous ?
03:40Bien sûr, on espère toujours que l'olympisme attire des nouveaux jeunes dans nos associations,
03:47c'est un peu l'objectif, et j'aurais tendance à dire que l'enthousiasme qu'on peut voir,
03:51la bienveillance, la bonne humeur qu'on voit dans tous ces Jeux Olympiques de Paris, c'est
03:56ce que nous on vit tous les week-ends au bord des terrains en France, rejoignez les clubs !
04:00Alors justement, les clubs de basket, Alain Contensou notamment, le basket c'est déjà
04:04l'un des sports les plus pratiqués, 700 000 licenciés en France, vous espérez encore
04:10plus, c'est possible ?
04:11On espère toujours un peu plus puisque nous avons une pratique en plein développement
04:14qui est le 3-3, pour lequel nous organisons un peu plus de 2500 tournois cette année,
04:19et presque 100 000 déjà participants, donc c'est déjà une belle pratique, et puis
04:26évidemment la médaille des garçons, les conditions, l'image qu'ils ont rendue, ainsi
04:30que les filles d'ailleurs, sur ces Jeux Olympiques, je crois avec beaucoup de succès populaire
04:36certain, rejaillira sur les clubs partout en France.
04:41Mais vous avez déjà un phénomène, Wemba Niyama, dont on a beaucoup parlé toute l'année,
04:46la star de la NBA, c'est possible d'attirer encore plus de gamins vers les clubs de basket
04:52grâce au JO ?
04:53Ah oui, oui, je pense, bien sûr, c'est l'effet JO qui est attendu, avec une pratique sportive
04:58de plus en plus importante, je pense qu'au niveau scolaire, on en prend conscience aussi,
05:03on en a pris conscience depuis quelques temps, autant au ministère de l'éducation nationale
05:07que au ministère des sports, donc oui, oui, ça va avoir un vrai effet.
05:11Alors, il y a le foot, Nadia Ben Mokhtar, qui est évidemment le sport numéro un en
05:16France, pour vous ça dépend plus des résultats, pas seulement effectivement d'un engouement
05:22général autour des JO, c'est le résultat des équipes qui va faire que des jeunes vont
05:28avoir envie de s'inscrire ?
05:29Oui, c'est vrai, parce que le football, les Jeux Olympiques n'ont pas autant d'impact
05:33car c'est un sport qui est quotidiennement exposé toute l'année, les Jeux vont avoir
05:38plus d'effet sur les sports plus confidentiels, qu'ils les utilisent comme une vraie fenêtre
05:42d'exposition, mais on a quand même vu dans les clubs cet effet Coupe du Monde 98, cet
05:50effet Coupe du Monde 2019 chez les femmes, où là on a eu l'arrivée de nouveaux, nombreux
05:55pratiquants et où les clubs avaient dû se préparer justement et avoir la capacité
06:00à les accueillir justement, tous ces nouveaux jeunes, donc là je pense quand même que les
06:04bleus tirés en rive vont probablement avoir un petit effet pour faire naître des vocations,
06:09malheureusement on regrette la contre-performance des filles, parce que c'est peut-être elles
06:14qui en avaient le plus besoin de l'effet Jeux Olympiques et de la démocratisation de
06:18cette pratique, donc on regrette ça, mais on sait que le football génère dans tous
06:24les cas de très nombreux licenciés, mais il y a systématiquement des effets quand
06:28les équipes de France gagnent, ça s'est ressenti par le passé.
06:31On parlait avec Alain Contensou et Sébastien Joya, Nadia Nbed-Mokhtar, de ces sports historiques
06:35le basket, le rugby, qui suscitent l'enthousiasme avec des nouvelles pratiques, des nouvelles
06:40formules, le basket 3 contre 3, le rugby à 7, ça devrait donner des idées au foot ?
06:44Oui, parce qu'on se pose beaucoup la question, même nous, joueurs et anciennes joueuses
06:49de foot, est-ce que le football a encore sa place aux Jeux Olympiques, d'autant qu'on
06:53en a beaucoup parlé, il n'est pas dans les calendriers FIFA, donc c'est toujours un casse-tête
06:57pour les sélectionneurs, pour préparer des équipes.
06:59Oui, avec les clubs qui ne veulent pas libérer leurs joueurs, etc.
07:02Exactement, et par contre, en fond, il y a des nouvelles pratiques qui poussent, qui
07:05poussent fort, notamment le futsal, qui lui, a un format indoor, qui peut vraiment se prêter
07:11au format des Jeux Olympiques, comme le fait le basket 7 contre 7, avec un côté très
07:15spectaculaire.
07:16Le 3 contre 3, et le rugby à 7 !
07:17Voilà, pardon, 3 contre 3, mais en tout cas, on sait qu'il y a des nouvelles pratiques
07:22également au foot, ça pourrait être le beach soccer, ça peut être le futsal, qui
07:26prétend et qui tape à la porte pour essayer de gagner une place et de gagner de la visibilité
07:30grâce à ce formidable événement.
07:32Sébastien Joyas, c'est le rugby à 7, justement, qui pourrait vous amener de nouveaux licenciés,
07:38c'est vrai que, pour un parent, j'imagine, qui hésite à inscrire son enfant au rugby,
07:43en se disant que c'est trop violent, peut-être, là on voit une pratique qui est peut-être
07:47plus fun, avec moins de contacts directs, etc.
07:51Alors, plus spectaculaire, c'est sûr, moins violent, je ne sais pas, c'est quand
07:56même, il y a de la vitesse, donc forcément, il y a de l'impact, mais oui, clairement,
08:00comme c'est spectaculaire, forcément, ça amène de nouveaux spectateurs, donc ça c'est
08:08une bonne chose.
08:09Et puis, nous, on a aussi notre pratique du sport qui, notamment au niveau des clubs
08:15amateurs, où on a une période estivale plutôt qui est assez longue, et donc où le rugby
08:21à 7 pourrait venir intégrer, en fait, dans ces clubs à 15, et permettre de continuer
08:26un petit peu le spectacle, et de continuer l'affluence dans les salles.
08:29Vous l'envisagez chez vous, à Hoche, c'est un club à 15, hein ?
08:32Oui, bien sûr, c'est un club à 15, alors on a plusieurs fois participé à des tournois
08:38à 7, maintenant il faut voir comment on peut l'intégrer, mais effectivement, il
08:43ne faut pas se fermer à ça non plus, je crois que, mais pour pouvoir jouer, il faut
08:47que plusieurs clubs puissent aussi accepter de monter une équipe à 7, donc pourquoi
08:53pas, après il faut voir comment on le fait, en fonction des calendriers.
08:56Vous, à la Fédération de Basket, à l'incontention, vous avez soutenu le basket 3 contre 3 ?
09:02Ah oui, bien sûr, on a beaucoup développé le 3-3, autant dans la partie développement,
09:09je vous disais tout à l'heure, plus de 2500 tournois organisés cette année, c'est
09:12très simple à organiser, les clubs peuvent accueillir des jeunes qui se licencient à
09:18la journée, par exemple, pour pouvoir pratiquer le tournoi, et puis qui réintègrent les
09:22clubs après, s'ils se trouvent, voilà, et évidemment, en même temps, on a développé
09:26le 3-3 au plus haut niveau, puisqu'on a créé un secteur professionnel, on a créé
09:30une équipe professionnelle en garçons, un groupe de préparation olympique féminin
09:34pour les Jeux, donc oui, on a travaillé sur toutes les dimensions du 3-3.
09:39Parce que vous savez donc que ça peut séduire de nouveaux pratiquants, et puis à vous,
09:43Laurent Frappard, encore une fois, pour qui l'enjeu au hockey sur gazon, c'est de sortir
09:47de l'anonymat, alors qu'il y a des pays autour de nous, la Belgique, l'Allemagne,
09:51où c'est un sport qui est populaire ?
09:52Ah oui, tout à fait, même les Pays-Bas, tout le nord de l'Europe est très développé
09:56pour la pratique du hockey, nous aussi on a des pratiques, on joue à 11, mais on a
10:00aussi des pratiques de hockey en salle, on a beaucoup de différentes pratiques qui
10:03nous permettent à la fois d'accueillir des jeunes sur des petits formats, comme les
10:07adultes, et oui on est très heureux, dès qu'on a un peu de visibilité forcément
10:11on devient très content, et puis on essaye d'amener tous ces publics vers nos clubs,
10:17et profiter, le hockey c'est un sport qui a les valeurs du rugby, mais qui est un sport
10:20de non-contact, donc en fait on y trouve à la fois les bonnes ambiances, et à la fois
10:24la capacité de jouer dans des conditions assez agréables, et puis c'est masculin,
10:28féminin, les clubs sont mixtes, donc il y a vraiment des belles ambiances et des belles
10:30choses à partager dans nos associations.
10:32Une question au standard de France Inter de Laurent, bonjour Laurent.
10:35Bonjour France Inter, d'ailleurs je tiens à féliciter l'émission de Nathalie Iannetta
10:40et Nicolas Scoliwit, parce que là au moins on pense aussi à l'esprit du sport, et pas
10:45que aux enjeux du sport.
10:47A 18h en ce moment pendant les JO en direct du Club France.
10:51Oui, et donc en ce qui concerne mon point de vue, c'est que moi je fais du tir à l'arc,
10:56parce qu'à partir d'un certain âge, quand on est fracassé, on ne peut plus faire du
10:59volet de ce genre de choses, mais les sports qui ne sont pas très médiatisés, parce
11:08qu'il y a aussi moins d'argent, profitent du coût d'objectif des jeux olympiques.
11:14J'allais dire que ça permet d'identifier certaines personnes, certains chefs de fil
11:19du sport.
11:20Par contre, les enjeux quand on arrive sur le terrain des pratiques sportives, on retombe
11:26sur les enjeux, c'est-à-dire qu'il y a des communes qui veulent briller par certains
11:31clubs sportifs, donc on entre dans une politique de résultats, donc il y a des gens qui sont
11:36obligés de faire un petit peu de la lèche, et là il y a la question des financements.
11:40Et là on retombe sur le principe que la sociologue avait dit, un par an de jeunes sportifs ça
11:50fait un électeur en plus, et là on retrouve les grands sports comme le foot, et le problème
11:55des sports anonymes, c'est qu'on va avoir un focus médiatique, par contre on n'aura
12:01pas un Copec en plus.
12:02C'est-à-dire qu'il va y avoir des jeunes qui vont dire « waouh super, c'est beau
12:06le tir à l'arc », non seulement le tir à l'arc c'est très difficile, parce
12:10qu'on ne bouge pas beaucoup et il y a une forte tension nerveuse, le taux d'abandon
12:13est d'environ deux tiers chez les plus jeunes, et en plus financièrement, ce sont des sports
12:19qui n'attirent pas les sponsors, c'est la galère, les trois quarts des jeunes.
12:24Et en plus, la fédération n'aide pas du tout, parce que sur le budget, les fédérations
12:34pompent les deux tiers des cotisations pour l'élite.
12:38On a bien entendu votre témoignage Laurent, merci beaucoup en tout cas.
12:41Alain Contensou, qu'est-ce que vous lui répondez ? Est-ce que les gros sports, si
12:45j'ose dire, comme le basket, trust finalement l'essentiel des retombées des JO ? Est-ce
12:51qu'il y a des retombées financières des JO pour les clubs de basket ?
12:55Il y a surtout une retombée d'images, plus que financière effectivement.
13:00Les JO, c'est un formidable vecteur pour l'image du sport, parce qu'il faut vraiment
13:09le souligner, l'image que rendent les athlètes français est remarquable sur ces JO.
13:15Après, effectivement, c'est le sport de haut niveau, mais ça donne quand même envie
13:22aux jeunes de pratiquer et d'aller dans les clubs.
13:25Et effectivement, c'est plutôt ce qui nous permet de développer et de structurer nos clubs.
13:31Nadia Ben Moctar, vous l'avez évoqué tout à l'heure, la question du sport féminin,
13:35les JO, c'est vrai que c'est l'un des rares moments, il faut le dire, où on célèbre
13:39autant les athlètes femmes que les athlètes hommes, sauf peut-être malheureusement pour
13:44le foot.
13:45On a vu des affluences décevantes pour les bleus, l'équipe féminine de l'équipe de France.
13:52Comment vous l'expliquez ?
13:53Pourtant, la compétition féminine de football est plus relevée, on va dire, que la compétition
13:59masculine, parce que c'est les équipes A, donc on a vraiment un plateau d'équipes
14:03avec les meilleures joueuses du monde qui sont présentes.
14:05L'équipe de France a quand même drainé des belles audiences.
14:08Après, c'est vrai que pour les autres nations, c'est plus compliqué.
14:12Les joueuses ont joué dans des très grands stades.
14:14On sait que l'affluence moyenne sur un match féminin pour un match international, ça
14:18va être 20 000, 25 000.
14:19Là, quand on joue dans des stades de 60 000, forcément, ça sonne un peu creux, mais
14:23c'est quand même important.
14:24Le football féminin a bénéficié de l'exposition des JO.
14:27Par exemple, quand il y a eu la Coupe du Monde 2011, qui a été un vrai succès pour les
14:30filles, le fait d'enchaîner avec les JO en 2012, ça a remis une fenêtre d'exposition
14:36de grande ampleur.
14:37Donc, c'est quand même important pour les filles d'être aux JO.
14:40Là, c'est les jeux les plus paritaires de l'histoire, avec 50 % d'athlètes féminines.
14:43Alors, jeux paritaires, 50 % d'athlètes féminines.
14:46Et en France, on a 38 % de femmes licenciées, tout club et tout sport confondu.
14:51Ça doit permettre de faire évoluer ça.
14:53Exactement, avec des grandes disparités selon les sports, évidemment.
14:57Mais je pense que le fait de voir des athlètes quotidiennement, c'est ce qu'on appelle des
15:01rôles modèles, le fait d'inspirer les jeunes filles, de voir des femmes performer, que
15:05ce soit en aviron, en gym, en basket, dans des sports où on n'a pas forcément l'habitude
15:10de les voir, ça donne vraiment un côté inspirationnel pour toutes les petites filles
15:14qui regardent les jeux olympiques.
15:15Et ça, à la limite, peu importe la discipline, pour moi, c'est vraiment le plus important.
15:19Alors, j'imagine que les uns, les unes, les autres, le débat de ces derniers mois
15:24ne vous a pas échappé.
15:26La France est-elle un pays de sport ? Vous avez entendu les critiques qui ont été émises
15:30par des grands champions, Teddy Riner, Florent Manodou, qui disent non, ce n'est pas un
15:34pays de sport.
15:35Alors, est-ce que ces jeux olympiques réussis ? Selon vous, Sébastien Joya, président
15:38du club de rugby d'Oche, est-ce que ces jeux olympiques suffisent à prouver le contraire ?
15:42La France, oui, est un pays de sport ou est-ce que c'est l'arbre qui cache la forêt ?
15:46Non, je crois vraiment que la France est un pays de sport.
15:49Il y a forcément des améliorations, il y a de la progression, évidemment, mais on
15:54est un club de sport.
15:55Je pense qu'on le prouve par ses JO tous les jours avec le nombre de médailles, on
15:59progresse.
16:00Je crois qu'aujourd'hui, l'État met quand même les moyens pour que chaque personne
16:06puisse faire du sport aujourd'hui en France.
16:08Donc, non, je pense vraiment que la France est vraiment un pays pour faire du sport.
16:15On connaît l'adage, l'important c'est de participer.
16:17Laurent Frappard, vous au Quai-sur-Gazon, vous avez parfois l'impression que le monde
16:21amateur est oublié malgré tout parce qu'on dit l'important c'est de participer mais
16:26on célèbre l'élitisme en même temps dans ces jeux olympiques.
16:29On célèbre les médaillés, les grands champions.
16:31Alors, qu'est-ce que vous vous dites ? Est-ce que vous vous dites parfois, nous, le monde
16:34amateur, on passe un peu à l'as ?
16:36Non, pas forcément parce que nous, ce qu'on recherche, c'est essentiellement l'accomplissement
16:41des joueurs.
16:42C'est-à-dire que la performance, elle vient après.
16:44À partir du moment où la personne, elle vient dans le club, elle prend du plaisir,
16:48elle apprend des choses, elle se développe physiquement.
16:51Après, il y en a qui sont bons, il y en a qui sont moins bons.
16:53Mais nous, on est là pour accueillir tous les publics.
16:55Nous, par exemple, dans mon club, on fait aussi du hockey en fauteuil roulant.
16:58On a du hockey féminin, masculin, pour les tout-petits, pour les grands.
17:02On essaie d'accueillir tous les types de publics et de ne pas faire justement de discrimination
17:07physique parce que personne ne sera médaille d'or forcément au hockey.
17:10Ce sera très, très compliqué pour nous.
17:12Mais on accueille tout le monde et on essaie que chacun puisse s'accomplir dans son rôle
17:16de sportif.
17:17Alors, sur quoi, Alain Contençon, on peut encore travailler pour améliorer la pratique
17:21du sport en France ?
17:23Je pense qu'il y a déjà des efforts qui sont faits effectivement par l'État.
17:28Il y a eu une vraie volonté, comme je vous le disais tout à l'heure, de mettre beaucoup
17:33plus de sport dans le milieu scolaire.
17:35Deux heures de plus au collège.
17:37Deux heures de plus au collège.
17:38Nous, on travaille beaucoup sur cet axe de développement-là.
17:42Et le 3-3 d'ailleurs s'y prête parfaitement.
17:45On a 16 millions de licenciés à l'année.
17:49Tout club, encore une fois, et tout sport confondu en France.
17:51On peut faire mieux ?
17:53Bien sûr, je pense qu'il y a beaucoup plus de sportifs que ces 16 millions.
17:56Mais vous avez la concurrence justement des sportifs solos, j'allais dire.
18:00C'est-à-dire que la pratique sportive se développe sans doute, mais elle est de plus
18:04en plus individuelle.
18:05La course à pied, on est le meilleur exemple.
18:07Sans doute, effectivement.
18:08Mais je pense que ces jeux vont montrer à ces sportifs qui ont envie de courir, qui
18:13ont envie de se dépenser, qu'il y a beaucoup de sports qui peuvent leur correspondre.
18:17Donc, à mon avis, ils vont aller dans les clubs pour les pratiquer.
18:20On a encore sur l'application de France Inter, il y a une pratiquante de tir à l'arc, Céline,
18:24même membre d'un club, j'imagine, qui nous dit en tir à l'arc sur Paris, nous n'avons
18:28pas de créneau dans les gymnases.
18:30Malgré la demande, nous sommes obligés de refuser des pratiquants.
18:33Et Marius qui nous dit, après chaque bon résultat d'une équipe de France, on voit
18:37le nombre de pratiquants augmenter.
18:40Croyez-vous que nous avons assez d'installations pour accueillir tous les nouveaux adeptes ?
18:44Sébastien Joya, vous le voyez en tant que président de club, ça peut être un problème, ça ?
18:49Oui, nous aujourd'hui, on a une vraie difficulté.
18:52On a un nombre de licenciés qui augmente fortement.
18:55Donc, ça, c'est une très bonne chose.
18:57Par contre, aujourd'hui, on manque terriblement de moyens, de terrains, d'endroits pour pouvoir
19:02accueillir tout le monde.
19:04Donc, oui, nous, on a cette vraie problématique.
19:07Au hockey sur gazon, c'est le cas aussi ?
19:08C'est pareil.
19:09C'est très compliqué d'avoir des infrastructures.
19:11Et nous, on est 600 et effectivement, on a un terrain.
19:13Donc, à chaque fois, c'est très compliqué quand il faut refaire le terrain, avoir des
19:17créneaux en salle pour faire du hockey en salle.
19:19C'est toujours très compliqué.
19:20Et au basket aussi ?
19:21Oui, bien sûr.
19:22Bien sûr.
19:23Il faut quand même rappeler que là aussi, l'État a fait des efforts avec l'opération
19:265000 terrains et qu'il y a eu beaucoup de rénovations, de créations de terrains en
19:30France ces dernières années.
19:31Il y a moins de problèmes au foot, j'imagine, Nadia Ben Mokhtar ?
19:33En une seconde, vraiment ?
19:34Il y en a quand même.
19:35Il y en a quand même avec beaucoup de clubs et beaucoup d'équipes parmi les clubs qui
19:39se battent pour les créneaux et qui n'utilisent du coup que des quarts de terrain, des demi-terrains.
19:43Et c'est toute la question des créneaux d'occupation.
19:47Parce qu'en fait, tout le monde veut s'entraîner en même temps en France, c'est-à-dire après
19:50l'école.
19:51D'où l'importance d'avoir aussi du sport à l'école pour permettre cette accessibilité
19:56et aller chercher de nouveaux pratiquants.
19:58Et ce sera le défi pour tous les clubs sportifs français après ces beaux Jeux Olympiques
20:02en tout cas.
20:03Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous ce matin.
20:05Nadia Ben Mokhtar, ancienne joueuse de football et consultante pour Radio France.
20:09Sébastien Joya, président du RC Hoche dans le Gers.
20:12Laurent Frappard, président du Iris Hockey L'Amberssar dans le Nord près de Lille.
20:17Et Alain Contensou, directeur technique national et directeur général de la Fédération
20:21Française de Basket.
20:23La Revue de Presse à suivre.

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