Trois policiers sont jugés pour les blessures infligées à Théo Luhaka lors de son interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois, qui ont causé un handicap à vie au jeune homme alors âgé de 22 ans. "L'affaire Théo" avait à l'époque relancé le débat sur les violences policières.
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00:00 On va revenir justement maintenant avec François Gapillon sur cette affaire en elle-même.
00:05 Et essentiellement, François, bonsoir sur la chronologie des faits.
00:09 Absolument. Tout commence le 2 février 2017, peu avant 17h.
00:14 Un équipage de quatre policiers d'Aulnay-sous-Bois décide d'effectuer des vérifications d'identité
00:20 sur un groupe de jeunes dans la cité des 3000.
00:22 Rapidement, le ton monte, le contrôle dégénère.
00:25 La scène en partie filmée par la vidéo surveillance de la ville montre les fonctionnaires procéder
00:29 à l'interpellation de Théo, âgé de 22 ans, qui s'y oppose.
00:32 L'un des fonctionnaires porte un violent coup avec la pointe de son bâton télescopique de défense
00:37 à travers le caleçon du jeune homme, pantalon baissé, qui s'effondre.
00:41 Un peu plus tard à l'hôpital, il sera opéré pour une perforation rectale.
00:44 Il est désormais handicapé à vie, c'est-à-dire qu'il a des séquelles irréversibles.
00:49 Trois jours après les faits, les quatre policiers sont mis en examen pour violence volontaire.
00:55 Marc-Antoine C, soupçonné d'avoir porté le coup de matraque qui a blessé Théo,
00:58 est aussi mis en examen pour viol à ce moment-là.
01:02 Le 6 février 2017, les habitants d'Aulnay-sous-Bois et la famille de Théo organisent une marche
01:08 en soutien aux jeunes hommes, parallèlement des violences éclatent à Aulnay-sous-Bois
01:12 et ailleurs en France.
01:14 Le 7 février 2017, soit cinq jours seulement après les faits, l'affaire a déjà pris une tournure politique.
01:22 François Hollande, alors président de la République, rend visite à Théo à l'hôpital.
01:26 Théo qui lance alors un appel au calme.
01:28 J'ai un message à faire passer à ma ville, stop à la guerre, soyez unis.
01:33 Trois ans et demi plus tard, le parquet de Bobigny annonce que trois des quatre policiers
01:38 impliqués dans l'affaire seront jugés devant une cour d'assise pour violence volontaire.
01:42 En revanche, les poursuites pour viol contre le policier Marc-Antoine C sont abandonnées,
01:47 faute d'éléments caractérisés, ce que regrette Théo qui considère, lui, qu'il y a bien eu viol.
01:52 La même année, je précise qu'une enquête administrative de la police des polices conclut
01:55 un usage disproportionné de la force.
01:58 Enfin, hier a débuté le procès des trois policiers devant la cour d'assise de Seine-Saint-Denis.
02:03 Marc-Antoine C, le principal accusé, est jugé pour violence volontaire ayant entraîné
02:07 une infirmité permanente avec trois circonstances aggravantes.
02:11 Il en court pour cela jusqu'à 15 ans de prison.
02:13 Ses deux collègues risquent, quant à eux, respectivement 10 et 7 ans d'emprisonnement.