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00:00 La journée mondiale de la trisomie 21, c'est le 21 mars prochain, mais pas besoin d'attendre cette date pour parler handicap et inclusion.
00:06 Deux mots qui ont généralement du mal à coexister.
00:08 Au quotidien, des parents se battent pour que leurs enfants handicapés puissent vivre comme tout le monde.
00:14 C'est le cas de François et Loéline, deux Loir-et-Chériens
00:18 atteints de trisomie 21 qui ont tourné le dos aux milieux protégés et à leur foyer.
00:23 C'est notre dossier de la semaine réalisé par Hélène Chapelet.
00:27 Tous les jours de la semaine, dès 7h30, François est à son poste au Rayon Bébé,
00:32 20 ans déjà qu'il travaille dans cet hypermarché de Vigneuil, une ancienneté remarquable
00:36 puisque le quadragénaire est atteint de trisomie 21.
00:40 Sa mission, remplir le rayon et faire le "facing", c'est-à-dire remettre devant le stock restant, une tâche qu'il prend très à coeur.
00:50 "Moi, c'est fière,
00:53 c'est fière,
00:55 une fierté.
00:56 Moi, c'est plaisir.
00:58 Et le travail, c'est autonome, c'est bon pour la tête."
01:05 Sur les 340 salariés de l'hypermarché, 21 sont considérés comme travailleurs handicapés.
01:11 François, lui, est présent 24 heures par semaine et pour que tout se passe bien, il faut comprendre son fonctionnement.
01:16 A chaque changement de responsable, un nouveau point est organisé entre l'entreprise, le salarié et ses parents.
01:24 "Il faut régulièrement répéter les choses à François pour que ce soit intégré.
01:27 Donc on travaille un petit peu différemment avec lui et on travaille aussi avec ses parents, donc très régulièrement, où on va leur donner des informations
01:34 sur le quotidien pour que ses parents puissent communiquer les informations auprès de François."
01:40 Pour qu'il soit intégré au milieu ordinaire, ses parents ont dû batailler ferme car on ne parlait pas encore d'inclusion il y a 40 ans.
01:47 Un combat rude pour que François puisse avoir la vie qu'il voulait et pas celle que les institutions lui proposaient.
01:54 "Le plus compliqué aujourd'hui, c'est l'administration.
01:56 C'est pas tellement l'employeur, c'est pas tellement le jeune.
02:00 C'est l'administration où on est dans un système parallèle, dans un monde parallèle,
02:05 où on n'est pas dans la filiée handicap, on n'est pas totalement dans le monde ordinaire, mais il n'y a rien, on ne coche pas de cases."
02:12 Elle non plus ne rentre pas dans les cases. Loéline a 17 ans, elle est actuellement en stage chez Stéphane, un traiteur vendomois.
02:19 Tous les mardis, la jeune fille conditionne les repas, vendus en bocaux. Loéline sait lire, écrire, compter et faire la cuisine, c'est son rêve.
02:28 "J'adore la cuisine avec Stéphane, parce que c'est pour faire plaisir pour moi, pour mon métier.
02:34 J'aimerais faire le lien de la salive de la cuisine. Je voulais changer le regard sur la handicap."
02:40 Quand elle n'est pas derrière les fourneaux, Loéline est scolarisée dans un lycée privé, mais elle s'y sent mal.
02:46 Les autres élèves se moquent d'elle. Aujourd'hui, elle souhaite donc arrêter son CAP, une décision que respecte Stéphane.
02:52 Il souhaite d'ailleurs l'embaucher à temps partiel. Lui, qui a travaillé pendant 5 ans dans un ESAT, milite pour une plus grande intégration dans le milieu ordinaire.
03:01 "Ces personnes ont leur place dans la société, elles veulent leur place pour la plupart.
03:06 Il y a beaucoup de personnes qui sont en structure et qui ne demanderaient qu'à en sortir.
03:11 Est-ce qu'ils pourraient laisser la place à d'autres qui en ont vraiment besoin ?
03:14 Donc, autant essayer de leur donner un peu leur chance."
03:20 Selon la Fédération Trisomie 21 France, il naît chaque année 500 enfants porteurs de cette maladie.
03:25 François et Loéline font partie de ceux que l'on a écoutés et qui ont pu choisir leur vie.
03:30 Une vie comme tout le monde, loin du milieu protégé.
03:34 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:37 [SILENCE]