La jourbaloste au JDD, Charlotte d'Ornellas, à propos de l'appel à la prière musulmane dans une église à Paris : «Il a fallu à la suite de cet appel à la prière que le diocèse dise une messe de réparation. On resacralise les lieux, donc ce n'est pas du tout pris à la légère. Mais en l'occurrence, c'est la paroisse qui avait accepté ce spectacle. Il y a, pour moi, moins une ignorance qu'une naïveté qui finit par être coupable».
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00:00 La vidéo date du 11 novembre dernier, c'était dans l'église de la Trinité à Paris.
00:05 On voit un homme, Angel Abba, s'approcher du pupitre.
00:08 Il y a un orchestre qui est là, qui est en train de jouer de la musique,
00:11 et qui chante l'appel à la prière.
00:13 L'appel à la prière, c'est une sorte de crédo musulman.
00:17 Ça dit la foi du musulman, et ça appelle à la prière et donc à la conversion
00:22 avec une vérité qui n'est pas la vérité, en l'occurrence prophésée par l'église catholique.
00:25 Au sein d'une église catholique, pour un profane, c'est original,
00:29 et pour un catholique, c'est une profanation.
00:31 C'est le mot qui est utilisé quand vous avez des statues cassées.
00:34 Par exemple, l'église parle de vandalisme parfois.
00:36 Là, en l'occurrence, c'est une profanation, puisque une autre vérité
00:39 que celle qui est enseignée par l'église est proclamée comme une prière dans une église.
00:44 Pour vous dire, il a fallu à la suite de cet appel à la prière que le diocèse,
00:48 donc que le prêtre en question, dise une messe de réparation.
00:51 On ressacralise les lieux après cet appel à la prière.
00:54 Donc, ce n'est pas du tout pris à la légère, mais en l'occurrence,
00:57 c'était la paroisse qui avait accepté ce spectacle.
01:02 Pourquoi ? Parce que c'est une messe qui a été écrite,
01:05 en l'occurrence, à l'époque de la guerre du Kosovo.
01:08 Et en fait, comme elle s'intitule "Messe pour la paix",
01:11 personne ne s'est méfié, sauf que l'énorme problème,
01:13 et ce qu'il y a derrière cette histoire, c'est que,
01:17 un, ça avait déjà été le cas.
01:19 Cette messe avait déjà été donnée aux Invalides.
01:22 Voilà, l'homme armé, on le voit, une messe pour la paix.
01:24 En l'occurrence, dedans, il a intégré l'appel à la prière musulman.
01:27 Ça avait déjà été fait à Saint-Louis-des-Invalides.
01:29 Alors, à l'époque, c'était le ministère des Armées
01:31 qui a la charge de l'église de Saint-Louis-des-Invalides,
01:34 qui avait accepté ça, et le diocèse aux armées, pareil,
01:37 avait réagi en disant que c'était absolument intolérable,
01:39 que ce n'était pas possible de le faire.
01:41 Pourquoi ? Parce que quand vous sentez l'appel à la prière,
01:44 partout où l'appel à la prière est entendu dans le monde musulman,
01:47 c'est terre islamique.
01:48 Donc, il faut... Et alors, je cite le prêtre,
01:51 parce que c'est intéressant, le prêtre de la Trinité a dit
01:53 qu'il a lui-même évoqué dans le communiqué qu'il a fait
01:56 des commentaires en langue arabe sur les réseaux sociaux,
01:59 qui, en gros, revendiquent la conquête d'une église en France,
02:02 qui est symboliquement, vous l'imaginez,
02:04 c'est la traînée de poudre dans tout ce monde-là.
02:07 Et il évoque, je le cite encore,
02:08 "un malentendu imputable à l'ignorance
02:10 dont font souvent preuve les Occidentaux".
02:12 Et je pense que c'est ça, la véritable information
02:14 derrière cette histoire, c'est qu'il y a, pour moi,
02:16 il y a moins une ignorance qu'une espèce de naïveté
02:18 qui finit par devenir coupable.
02:20 Parce que, un, il y a le symbole, évidemment,
02:23 deux, ce n'était pas la première fois,
02:25 trois, il y a des concerts qui sont prévus dans d'autres églises
02:27 et qui, à l'heure où on parle,
02:28 on n'a pas eu tellement de réaction.
02:30 C'est un symbole extrêmement, extrêmement fort, pardon,
02:33 qui est offert à ceux qui parlent, précisément,
02:35 de conquête en permanence.
02:36 Là, c'est le symbole absolument ultime.
02:39 Et par ailleurs, il est revendiqué comme tel.
02:42 Et, à l'inverse, il n'y a aucune revendication
02:45 de seulement une réciprocité.
02:48 C'est pour ça que je fais le lien avec les massacres,
02:49 évidemment que c'est incomparable, sur le fond,
02:51 que les choses soient claires.
02:52 Là où je fais le lien, c'est qu'il n'y a jamais
02:54 de revendication de réciprocité dans le traitement.
02:57 C'est-à-dire qu'on vit en France avec un débat public
03:00 rythmé en permanence par l'islamophobie,
03:02 parce qu'on nous parle d'Abaya à l'école,
03:04 et les mêmes autorités qui, à l'autre bout du monde,
03:06 les autorités religieuses qui, à l'autre bout du monde,
03:09 accusent la France d'islamophobie
03:10 à cause d'une histoire d'Abaya à l'école,
03:12 sont muettes sur ce qui se passe au Nigeria.
03:14 Et, à la fin, on est récompensés par un appel à la prière
03:17 dans une église dans le cœur de Paris.
03:19 Il y a un moment où il va falloir vraiment qu'on réalise
03:22 que derrière les symboles, il y a vraiment une volonté de conquête
03:25 assumée par certains, très clairement assumée.
03:28 (Générique)
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