Le Français Émilien Jacquelin, dossard 51, a longtemps cru au podium grâce à deux tirs parfaits. En course pour sa première victoire en sprint sur le circuit, il a finalement craqué dans les derniers kilomètres, finissant à 8 dixièmes de Tarjei Boe, troisième.
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00:00 Emilien, quand on connaît votre tempérament, on imagine que ça a dû être tellement grisant de jouer la gagne sur ce sprint.
00:06 Je vais pas dire que je n'y ai pas pensé. Depuis hier soir, depuis quelques jours, le relais d'Auberof m'a permis de remettre les idées en place.
00:18 J'aime ce sport. Depuis tout jeune, je rêvais d'être là.
00:23 J'ai remis ça en avant, de prendre du plaisir dans le sport que j'aime et de chaque jour me dire que c'est une nouvelle opportunité de réaliser mes rêves.
00:35 Aujourd'hui, j'ai fait mon biathlon et je suis très content de la manière aux tirs.
00:40 Ce ne sont pas les tirs les plus engagés de ma carrière, mais c'est peut-être les plus aboutis.
00:44 C'est très bon pour la suite. J'avais une petite phrase en tête aujourd'hui. Il faut que je la ressorte parce que manque de lucidité, j'ai oublié.
00:54 Mais seule l'action peut laisser place aux doutes, enfin enlever le doute.
00:58 C'était ça mon état d'esprit. C'était de me dire que je peux avoir des doutes debout.
01:02 Est-ce que je suis vraiment capable de faire ce que je mets en place à l'entraînement depuis des mois ?
01:06 Aujourd'hui, je suis passé à l'action pour le faire. Pas trop de doutes.
01:11 Quel sentiment vous traverse quand vous sortez de ce tir debout ?
01:16 En toute sincérité, on m'annonce que je suis en tête. J'essaie de rester calme, lucide et de lisser au mieux mon effort.
01:26 Et presque, je l'ai trop lissé. C'est la première fois sur Rupolding où j'ai eu l'impression de skier partout.
01:33 D'habitude, il y a toujours des petits endroits où on peut mettre un peu de choses, récupérer.
01:37 Aujourd'hui, j'ai essayé de skier vraiment partout. C'est positif d'un côté.
01:42 Mais je pense que j'ai laissé un peu de... pas de lucidité, mais peut-être un peu moins acteur dans ce dernier tour.
01:50 Juste me dire que si je lisse mon effort, ça m'amènera au premier, deuxième, troisième, je ne sais pas.
01:56 Mais je voulais vraiment lisser l'effort et ne pas exploser.
01:59 Et là-dessus, peut-être que j'ai manqué un peu d'audace sur ce dernier tour.
02:03 Vous sortez du pas de tir avec cinq secondes d'avance et au final, sur Kristiansen, vous en avez 25 de retard.
02:08 Vous avez quand même eu du mal. Ça a été dur sur la piste.
02:11 Comme je te dis, j'ai eu l'impression de vraiment lisser l'effort.
02:14 Donc oui, c'était dur, mais je n'ai pas senti que j'ai explosé.
02:18 C'est là où il me dit, OK, je ressentais un peu au bord de course, on va dire, l'énergie des coaches, du staff,
02:26 où tout le monde attendait un petit peu ce premier podium pour l'équipe.
02:30 Et je pense que j'ai passé pas mal d'énergie à essayer de rester concentré et calme,
02:34 au lieu de mettre tout ce que j'avais sur la piste.
02:37 Et voilà, ça, c'est des petits détails, mais à la fin, ça coûte des secondes, des dixièmes déjà, et des secondes.
02:43 Voilà, demain est un autre jour.
02:46 Sur des formats de poursuites, je me pose moins de questions sur l'esqui même dans un dernier tour.
02:50 Le podium, il est à 8/10ème. On imagine que cette cérémonie des fleurs, elle représente aussi beaucoup pour vous.
02:54 Carrément, elle représente beaucoup pour le staff, pour l'équipe, pour moi.
02:58 Ça montre qu'on est capable de jouer devant, même sur des pistes rapides, qui demandent à être en forme, ici sur Roppolding.
03:07 Demain, c'est une course qu'on apprécie tous, que j'apprécie particulièrement.
03:12 Moi, je pense que je vais y mettre le petit surplus d'attaque.
03:16 Merci Mélien !