Lundi 15 janvier 2024, SMART JOB reçoit Alexis Gaches (responsable commercial Europe du sud, Atlassian) , Sophie Burgarella (cofondatrice, Alphonse et Madeleine) , Delphine Douetteau (responsable des talents et du développement, ADP) et Danielle Desguées (Fondatrice et directrice générale, BGE PaRif)
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00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH et management, débat, analyse, expertise et vos répliques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, on parle de l'intergénérationnel. On dit que les anciens et les jeunes ne s'entendent pas, c'est faux.
00:23 On va le découvrir dans quelques instants dans cette étude que va nous présenter Alexis Gach, il est responsable commercial Europe du Sud chez Atlassian.
00:30 Le cercle RH, j'ai créé mon job idéal. Ce n'est pas si simple, parfois on rêve d'un métier, on n'arrive pas à le faire.
00:37 On va découvrir à travers des expériences concrètes comment on peut justement créer son job idéal et être accompagné pour le faire.
00:43 Ce sera le cercle RH. Et puis dans fenêtre sur l'emploi, les démissions post-promotion.
00:48 Alors ce sont des chiffres qui viennent des Etats-Unis mais près de 30% de ceux qui ont eu une promotion démissionnent un mois après.
00:53 Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment s'appelle ce phénomène ? On va en parler avec notre invité Delphine Duetto,
00:59 elle est responsable talent et développement chez ADP. Voilà le programme tout de suite, c'est Bien dans Smart Job.
01:04 Bien dans Smart Job, on parle de l'intergénérationnel.
01:19 Alors ça fait écho peut-être au débat sur les retraites, on ne va pas parler des retraites mais c'est l'intergénérationnel,
01:24 les seniors, la manière d'intégrer des seniors dans l'entreprise.
01:26 Ça se passe bien ou ça se passe mal l'intergénérationnel ? On en parle avec Alexis Gache. Bonjour Alexis.
01:31 Bonjour.
01:32 Vous êtes responsable commercial Europe du Sud chez Atlassian.
01:35 Alors on va parler d'un sujet très sociologique, je précise qu'Atlassian c'est une entreprise de logiciels, c'est de l'informatique.
01:41 Alors on est en effet un éditeur de logiciels australien, c'est une des particularités qu'on peut avoir.
01:46 Et on est aujourd'hui positionné un peu partout dans les grandes organisations.
01:51 Je ne dis pas qu'on est une forme de révélateur du mode de fonctionnement de ces organisations,
01:54 mais en tout cas on a aujourd'hui 260 000 clients dans le monde, ce qui représente quelques millions d'utilisateurs quotidiens.
02:00 C'est une bonne façon de mesurer comment les entreprises travaillent aujourd'hui.
02:03 Donc des datas, des données, donc une visibilité sur cette question de l'intergénérationnel.
02:07 D'abord un chiffre, celui qui m'a le plus interpellé, il y en a plein d'autres, mais 92% des employés ont fait partie d'une équipe multigénérationnelle.
02:17 92% ! Ce qui vient totalement tordre le cou à l'idée que les jeunes seraient d'un côté les seigneurs de l'autre.
02:23 Ce n'est pas vrai, pas vrai dans l'entreprise.
02:25 Alors tout à fait, le 92% m'a également fortement surpris.
02:28 Mais il faut en plus ajouter à ça le fait que les employés sont contents.
02:33 C'est-à-dire qu'il y a deux éléments dans ce chiffre-là. Le premier c'est de s'apercevoir qu'en effet...
02:38 La masse ?
02:39 Exactement. La plupart des collaborateurs avec qui vous êtes amenés à travailler, travaillent dans des équipes dans lesquelles il y a plusieurs générations.
02:44 C'est un premier point, 92%, c'est colossal.
02:46 Mais je pense que le deuxième, c'est qu'en plus, c'est quelque chose qui est favorisé par l'organisation.
02:51 Donc si on regarde un peu plus loin dans l'étude, on s'aperçoit que nos leaders ont tendance à favoriser ça, ils y voient un bénéfice.
02:57 Et donc c'est un mode de fonctionnement nominal, on va dire.
03:00 Il y a un sujet, je fais une parenthèse un peu drôle, mais il est intéressant parce que dans les enjeux de l'intergénérationnel,
03:07 il y a l'idée que les jeunes ont de l'humour, ils ont leur style, ils ont leur scrolling, ils ont leur mot.
03:12 Puis les seniors, ils ont du mal à taper sur le clavier.
03:14 Tout ça évidemment est un cliché, mais l'humour n'est pas si simple à faire passer.
03:18 Comment ça se passe ? Parce que c'est un point qui a été évoqué.
03:21 Ça se passe bien, mais il y a quand même des petits points de frottement quand même.
03:24 C'est un des points qui m'a fait sourire à la lecture des résultats de cette étude.
03:29 C'est qu'en effet, l'humour est probablement le point qui passe le moins bien entre les différentes générations.
03:35 Il y a énormément de choses positives. En tout cas, si on doit retenir quelques éléments d'attention,
03:39 clairement l'humour d'un baby-boomer ne passe pas forcément bien avec la nouvelle génération et inversement.
03:45 Ça veut dire pour les RH, d'une manière générale, qu'il faut en tenir compte dans les différentes activités qu'on peut être amené.
03:51 Vous savez, l'espèce de jeu qu'on peut amener à faire pour faire de la cohésion entre les équipes.
03:55 Il faudra probablement se tenir compte de ça. Mais bon, c'est le seul point un peu négatif si je puis dire.
04:00 On va faire quand même focus sur les points positifs.
04:02 Les managers, 43% d'entre eux considèrent que ces équipes multigénérationnelles sont très bonnes, on le découvre,
04:07 et ils obtiennent de meilleurs résultats. Qu'est-ce que ça veut dire ?
04:10 Ça veut dire que si chacun fait un pas l'un vers l'autre, on construit à la fois du dynamisme, de l'expérience,
04:16 et que les deux réunis, c'est de la bombe.
04:19 Moi, c'est mon ressenti également, cette lecture-là.
04:22 Je pense qu'il y a, je le regarde au travers du prisme, entre autres, du fonctionnement qu'on peut avoir chez Atlassian.
04:27 On est dans ce contexte-là. Il faut que l'entreprise soit relativement inclusive.
04:32 Le fait d'accepter déjà de mélanger des anciens et des nouveaux, je pense qu'on prend le meilleur des deux mondes, en effet.
04:38 Et les résultats qui sont mesurés aujourd'hui tendent à démontrer que c'est plutôt une très bonne approche.
04:42 Et d'ailleurs, comme vous le disiez, la plupart des leaders sont assez favorables à faire ce mélange.
04:46 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les jeunes vont amener, alors c'est un peu bateau,
04:49 mais les jeunes vont amener une connaissance probablement du digital. Ils sont nés avec.
04:53 Ils n'ont pas la même approche.
04:54 Du digital natif.
04:55 Exactement. Ils ont quelques éléments amusants. Ils sont habitués à une forme de transparence.
05:00 Quand vous avez 25 ans aujourd'hui, l'Internet fait partie de votre vie, le mobile fait partie de votre vie,
05:04 tout est transparent, tout est accessible.
05:06 Peut-être que les générations plus anciennes n'ont pas cette mode de fonctionnement.
05:11 Mais par contre, ils ont une expérience, une expertise, ils ont des choses qu'ils peuvent enseigner.
05:15 Et je pense qu'en effet, le mélange de ces deux mondes donne des résultats plutôt positifs.
05:18 49% pour les décideurs, la collaboration multigénérationnelle contribue à l'épanouissement personnel des employés.
05:24 Donc ça, c'est ce que pensent les décideurs. 49% chez les baby-boomers et générations X,
05:29 et 38% chez la génération Y et Z.
05:32 Juste un peu de sociologie, je ne sais pas si vous êtes allé jusque-là,
05:34 mais est-ce que ces jeunes qui finalement ne se sentent plutôt pas si mal que ça avec les seniors,
05:39 est-ce qu'il n'y a pas un côté "je cherche mon père",
05:41 est-ce que j'ai aussi besoin d'être un peu encadré, cadré par des gens qui ont de l'expérience et qui savent un peu plus ?
05:46 Alors l'étude ne permet pas d'arriver à cette forme de conclusion.
05:50 Mais je vais le prendre différemment et juste prendre mon expérience.
05:54 Je suis dans une organisation où, moi quand je suis arrivé il y a trois ans chez Atlassian,
05:58 il y avait 5000 collaborateurs.
06:00 Aujourd'hui, on a 11 000, trois ans plus tard, pour vous donner une idée de la croissance.
06:04 Et l'âge moyen s'est élevé.
06:07 Parce qu'on commence à rentrer dans des relations avec des grandes entreprises,
06:11 on a besoin d'un certain nombre d'expertises sur un certain nombre de sujets.
06:14 Et donc on a ce sujet en interne de comment on fait travailler des générations très jeunes
06:18 avec des générations, on va dire moins jeunes.
06:21 Et je pense qu'on amène une expertise.
06:23 Je ne sais pas s'il y a une relation de père et enfant,
06:26 par contre on a vécu, ça fait 20 ans, 25 ans qu'on est dans ce milieu-là.
06:30 Donc il y a l'expertise.
06:31 Et donc on amène un certain nombre de choses qui évitent probablement aux générations suivantes de faire des erreurs.
06:36 Et je pense que c'est énormément apprécié par les plus jeunes d'entre nous.
06:39 Merci de nous être déplacés, de nous avoir rendu visite avec l'explosion d'Alta Cian,
06:43 et pas d'Alta Cian, comme je veux.
06:46 Donc je l'ai dit des deux manières.
06:47 Merci Alexis Gache, avec cette étude sur l'intergénérationnel qui est intéressante
06:50 parce que c'est le fruit de vos datas, et je dirais du thermomètre trempé dans toutes les entreprises
06:55 où vous intervenez.
06:57 Vous êtes le responsable commercial Europe du Sud.
06:59 Merci de nous avoir rendu visite.
07:01 Merci beaucoup.
07:02 On tourne une page.
07:03 Le Cercle RH crée son job idéal.
07:05 Comment faire ?
07:06 Ça paraît être un rêve idyllique.
07:07 C'est possible, à condition évidemment d'être bien accompagné, bien encadré,
07:11 pour faire, et bien construire, grandir son entreprise.
07:14 On en parle tout de suite.
07:15 C'est le Cercle RH, et j'accueille mes invités.
07:17 Le Cercle RH, comment créer son job idéal ?
07:32 Ça fait rêver évidemment comme thème d'émission.
07:35 On se dit mais qu'est-ce que c'est formidable de créer son job idéal.
07:37 Vous allez voir, ce n'est pas si simple.
07:38 Parce qu'évidemment, il y a tout un parcours, pour ne pas dire un parcours du combattant,
07:41 entre l'idée et puis le moment où le job idéal apparaît et sort de terre.
07:46 On en parle avec deux actrices justement de ce sujet, au cœur de ce sujet.
07:51 D'abord, Audrey Crépin.
07:52 Bonjour.
07:53 Directrice générale adjointe de BGE Paris.
07:56 On parlera évidemment de toutes les entreprises qui depuis, quoi, 25 ans ?
08:00 45 ans.
08:01 J'ai réduit votre longévité.
08:03 Entreprises que vous accompagnez et même entrepreneurs ou citoyens que vous accompagnez
08:08 à transformer et justement créer leur entreprise.
08:11 Et quelqu'un justement est avec nous et va nous raconter son expérience.
08:14 Sophie Burgarella, ravie de vous accueillir.
08:17 Présidente d'Alphonse et Madeleine.
08:19 C'est un traiteur engagé, bio et éco.
08:24 Vous avez le label.
08:25 Éco-responsable.
08:26 Éco-responsable.
08:27 Label éco-table, tout à fait.
08:28 Je l'avoue parce que c'est la promesse de l'émission.
08:31 Vous vous êtes accrochée à l'idée, avant même de devenir entrepreneuse et avoir 8 salariés
08:35 et déployer vos talents culinaires.
08:38 Vous aviez en tête de faire cela.
08:41 Je suis une grande passionnée de cuisine depuis très longtemps.
08:43 Ça vient un peu de la famille.
08:45 C'est-à-dire qu'en fait, on avait une famille autour de...
08:48 On se retrouvait en famille autour de la table.
08:51 Exactement.
08:52 Autour d'Alphonse et Madeleine, vos grands-parents.
08:53 Exact, tout à fait.
08:55 Et donc, j'ai été passionnée de cuisine pendant très longtemps.
08:58 Alors moi, j'ai un cursus d'expertise comptable.
09:00 Finance d'entreprise, une expérience de 15 ans.
09:05 Et ma passion a pris le dessus et j'ai eu envie de me lancer.
09:10 Et vous faites partie de ceux qu'on entend parfois dans les dîners en ville.
09:12 J'en ai ras-le-bol, je vais quitter mon métier d'avocat pour faire le restaurant ouvrir.
09:16 Vous, vous avez mené au about parce que, il faut quand même le préciser,
09:20 une fois qu'on a cette idée et qu'on se dit que je vais y arriver,
09:23 c'est là où vous intervenez.
09:25 Exactement, c'est là où on intervient.
09:27 C'est extrêmement important de se faire accompagner,
09:29 de se faire former quand on a un projet de création d'entreprise.
09:33 Aujourd'hui, on a à peu près seulement un tiers des entrepreneurs qui se font accompagner.
09:38 Et l'entrepreneuriat accompagné a trois fois plus de chances de réussite
09:42 que quelqu'un qui se lancerait seul.
09:44 C'est un des premiers écueils dans l'entrepreneuriat, c'est la solitude.
09:46 Donc c'est très important.
09:48 Et puis, quand on se lance, on a une envie, une idée, un projet.
09:51 On a quelque chose de tiens, j'ai envie de faire ça.
09:53 On pense au cœur de métier et puis on ne pense pas nécessairement
09:55 à tout ce que ça recoupe d'être chef d'entreprise.
09:57 Mais Sophie, je voulais vous poser la question,
09:59 parce que vous aviez ce cœur, cette espèce de passion qui vous a tenaillé.
10:04 Qu'est-ce que vous aviez oublié en cours de route ?
10:06 La passion, vous l'aviez. Vous saviez à peu près où vous alliez.
10:09 Qu'est-ce qui vous manquait ? Qu'est-ce que vous ne saviez pas ?
10:12 Vous étiez experte comptable.
10:14 C'est important de se faire accompagner, ça permet d'avoir,
10:17 de garder une clairvoyance sur ses compétences.
10:20 Il y a des choses que j'avais très bien fait,
10:22 toute la partie juridique, financière, bien entendu.
10:25 J'ai dit sur le projet, bien entendu.
10:27 Le business plan, comme on dit.
10:29 Exactement. Et puis, il y avait toute cette partie marketing,
10:32 commerciale, qui n'était pas du tout dans mon scope.
10:36 Et grâce à la BGE, j'ai été accompagnée par un conseiller
10:40 qui m'a reçu une fois par mois sur ses...
10:43 Sophie, comment vous poussez la porte ?
10:45 On comprend bien que le lien s'est fait, vous êtes invitée,
10:47 donc quelque part, tout est beau.
10:49 Comment vous avez eu accès ?
10:51 Qui vous a dit "Va donc pousser la porte de BGE" ?
10:53 C'est très simple, c'est le Pôle emploi.
10:55 Le Pôle emploi m'a tout simplement dit
10:57 "Vous avez une idée de projet, allez-y,
11:00 il existe des couveuses d'entreprise, dont la BGE."
11:03 Et le premier pas, je tiens à le souligner,
11:06 c'est qu'en fait, on a un projet,
11:08 et quand on arrive à la BGE, on a une candidature.
11:11 On doit déposer sa candidature.
11:13 Et puis, on est reçue pour la couveuse.
11:16 Pour la couveuse.
11:18 Vous avez été couvée, vous, Sophie ?
11:20 Oui, tout à fait. Et alors, il faut être acceptée.
11:22 Et en fait, c'est là où vous avez un premier acteur
11:24 qui prend en vous et en votre projet.
11:26 Et là, vous dites "Allez, go, on y va."
11:28 Excusez-moi, ça vous permet aussi de mettre sur une feuille
11:30 un noir sur blanc et d'éclaircir précisément ce que vous voulez faire.
11:32 Ça vous met aussi à distance du projet,
11:34 donc je ne sais pas, il y a un côté un peu psychologique.
11:36 C'est essentiel.
11:38 Pour arriver à prioriser, parce que souvent,
11:40 c'est une des premières questions, je veux tout faire,
11:42 et il y a une méthode, il y a des choses à faire,
11:44 il y a des outils, il y a cette possibilité de se confronter
11:46 avec quelqu'un qui va faire un effet miroir,
11:48 c'est-à-dire j'ai un ping-pong que je vais pouvoir faire,
11:50 et dans ces cas-là, ça va permettre de prendre du recul,
11:52 de voir là où je vais, là où je peux me tromper,
11:54 là où je réajuste,
11:56 et comment je fais pour y arriver.
11:58 Vous êtes au cœur de ce qu'on appelle l'entrepreneuriat,
12:00 qui est au cœur d'ailleurs de l'esprit de BeSmart.
12:02 Ceux que vous rencontrez,
12:04 et vos équipes, on entend bien que ce sont des conseillers,
12:06 vous ne recevez pas évidemment tous les dossiers, vous,
12:08 mais c'est quoi les profils, c'est quoi les personnes
12:10 qui viennent et qui s'engagent ?
12:12 J'ai le sentiment qu'être entrepreneur,
12:14 c'est pas rien quand même.
12:16 Il y a un état d'esprit, il y a une forme de pugnacité.
12:18 Est-ce qu'il y a de ça dans ceux que vous croisez ?
12:20 Il y a de ça. En fait, les situations sont extrêmement variées.
12:22 Nous, vraiment, notre spécificité
12:24 chez BGE, c'est justement
12:26 de démocratiser l'accès à l'entrepreneuriat,
12:28 et notre expérience de 45 ans
12:30 nous montre qu'il n'y a pas de déterminisme social
12:32 dans l'entrepreneuriat. On ne réussira pas
12:34 mieux ou moins bien si on a fait des études.
12:36 Mais il y a une typologie de caractère quand même ?
12:38 Il y a souvent... Alors, on a un bilan de compétences
12:40 entrepreneurielles, il n'y a pas une typologie
12:42 de caractère, en revanche, il y a des compétences
12:44 à avoir, et au-delà de ça, on vérifie beaucoup,
12:46 on travaille beaucoup sur l'adéquation entre la personne
12:48 et son projet, et son envie. On va pousser
12:50 son envie pour voir si elle a sa motivation.
12:52 C'est très psy, ce que vous décrivez là.
12:54 Alors, on n'est pas psy, mais il y a une forme de coaching
12:56 dans le métier.
12:58 Et effectivement, il y a... Alors, avec des outils
13:00 très précis, très méthodiques,
13:02 et qui permettent de dire, bah, là-dessus,
13:04 là, on sait que là-dessus, il n'y a pas de soucis,
13:06 il n'y a pas la peine de vous pousser, vous irez.
13:08 Mais Sophie, encore une fois, c'est intéressant,
13:10 vous venez du privé, comme on dit, d'expertise comptable,
13:12 un bureau, un ordinateur, vous avez des clients,
13:14 ça a matché quand vous avez...
13:16 D'abord, vous avez rempli ce dossier pour être couvée,
13:18 et puis ensuite, il faut que ça matche. Est-ce qu'on vous a dit,
13:20 bah ouais, il n'y a pas photo, vous avez entièrement raison,
13:22 foncez. Qu'est-ce qu'on vous a dit ?
13:24 Ou attention, soyez prudentes.
13:26 - Je pense que... Enfin, je reviens sur le sujet
13:28 de l'éclairvoyance, c'est-à-dire qu'en fait, vous avez un projet,
13:30 et il y a des pistes à prendre ou à pas prendre,
13:32 vous savez où est-ce que vous êtes bons,
13:34 vous savez où est-ce que vous êtes pas bons,
13:36 et là, en fait, on vous aiguille.
13:38 Voilà, on vous accompagne. - Mais je veux dire par là
13:40 que si un conseiller vous avait dit, écoutez, Sophie,
13:42 repartez donc dans l'expertise comptable,
13:44 est-ce que ça vous aurait immunisé
13:46 ou vous auriez continué votre projet ?
13:48 Est-ce qu'il y avait cette espèce de volonté farouche ?
13:50 - Je pense qu'en fait, il y a la volonté
13:52 et cette envie de faire, après, en effet,
13:54 il faut que ça se concrédisse,
13:56 et il faut des choses concrètes
13:58 sur la possibilité, en fait, de réussir.
14:00 - Et puis il faut des clients, excusez-moi.
14:02 - Oui, il faut des clients.
14:04 - Non, mais je veux dire, c'est la clé de l'affaire.
14:06 - Mais en tout cas, nous, jamais un de nos conseillers
14:08 dira "100 % vous pouvez y aller"
14:10 ou "100 % vous ne pouvez pas y aller".
14:12 On n'est pas là pour ça. - C'est vous qui tissez, en fait.
14:14 C'est vous, en fait. On va dire "on voit des points d'alerte ici,
14:16 on voit une zone de risque ici,
14:18 on voit des points forts ici, on voit des atouts ici".
14:20 - Et vous repartez avec ça sous votre bras,
14:22 et là, vous l'avez devant les yeux. Vous dites "bon, sur ce sujet-là,
14:24 en marketing, je suis un peu faible".
14:26 Comment vous compensez à ce moment-là ?
14:28 - Alors, on compose, c'est-à-dire qu'en fait,
14:30 une fois par mois, on a ce rendez-vous avec notre conseiller,
14:32 et ensuite, on peut être formé par, du coup,
14:34 les propositions de formation que la BGE fait.
14:36 Donc moi, par exemple, j'ai fait une partie commerciale
14:38 qui n'était pas du tout mon sujet,
14:40 et donc je me suis lancée là-dessus.
14:42 - On ouvre la boîte à outils et on prend les outils
14:44 qui nous manquent. - Exactement.
14:46 - C'est ça, l'idée. Et commercial, ça vous a aidé ?
14:48 - Oui, oui, complètement.
14:50 La partie marketing aussi, beaucoup.
14:52 - Oui, pour le pricing, la mise en...
14:54 - Alors, le pricing, ça allait, mais c'était surtout
14:56 à la partie... En fait, là, on rentrait
14:58 dans le démarrage de la communication
15:00 sur la partie réseaux sociaux, etc.,
15:02 qui était très, très nouveau.
15:04 Moi, je connaissais rien à part mon plan comptable,
15:06 à l'époque. - Ça, c'est intéressant,
15:08 ce qu'on soulève là, c'est-à-dire qu'il y a un tronc commun,
15:10 évidemment, pour identifier, voir si le projet match.
15:12 D'abord, juste une question.
15:14 Il y a des moments où certains font demi-tour
15:16 et disent "Bon, vous avez raison,
15:18 j'y vais pas" ou tout le monde y va.
15:20 - Non, non, non. On a en moyenne, selon les années,
15:22 entre 30 et 40 % de passage réel à l'axe,
15:24 c'est-à-dire de création
15:26 de son entreprise. - "Je crée mon entreprise."
15:28 - Exactement. Donc, pour la plupart des gens,
15:30 l'accompagnement à l'entreprenariat,
15:32 ça peut amener soit à "C'est pas le bon moment,
15:34 c'est pas le bon projet, finalement, je vais faire autre chose",
15:36 non, je me suis aperçue que finalement, j'avais envie
15:38 de retourner dans le salariat, de me former à autre chose,
15:40 voilà. Donc, il y a plein de possibilités,
15:42 mais ça apporte une capacité de rebond.
15:44 - Encore une fois, je veux pas faire l'émission
15:46 sur l'aspect psychologique, mais il y a quand même
15:48 un examen de conscience qui, à travers
15:50 l'action d'être entrepreneur,
15:52 nous révèle. C'est un examen de conscience,
15:54 quand on est face à soi-même, face à son projet, et qu'on se dit
15:56 "Bon, j'y vais", ou alors
15:58 "Bon, j'y vais pas". C'est quand même
16:00 une remise en question de soi-même. Vous avez douté,
16:02 ou vous avez jamais douté, puisque je posais...
16:04 - Ah si, on doute, mais vous savez, moi, ça m'a fait
16:06 depuis 2015 que... - Oui, parce que ça y est,
16:08 l'entreprise, elle fonce et Madeleine...
16:10 - Tout à fait, et on doute tout le temps,
16:12 on se pose toujours, et c'est important quand même de se remettre
16:14 en question et de
16:16 réaliser, en fait, le contexte,
16:18 de savoir comment je dois aller, dans quelle direction
16:20 je prends, enfin on se retrouve avec des...
16:22 - Mais vous regrettez ou vous regrettez pas ?
16:24 - Ah non, pas du tout !
16:26 - Non, vous êtes très heureuse dans ce rôle d'entrepreneuse.
16:28 - Oui, oui, oui, tout à fait.
16:30 - Et sans accompagnement, parce que pour le coup,
16:32 on peut l'inverser, vous êtes seule,
16:34 votre idée est là, elle est tenace,
16:36 on a compris que ça vous habitait,
16:38 il n'y a pas l'accompagnement, qu'est-ce qui serait passé, selon vous ?
16:40 - Je ne sais pas, je ne sais pas. Je pense que
16:42 j'aurais osé le faire,
16:44 malgré tout, puisque j'avais quand même,
16:46 voilà, j'avais cette envie-là,
16:48 mais après, l'avantage de la BGE,
16:50 c'est qu'en fait, ça vous sort de l'isolement
16:52 et vous commencez déjà,
16:54 et on ne se rend pas compte de ça tout de suite,
16:56 c'est vraiment après, avec
16:58 un peu de recul, où en fait, on commence à créer
17:00 son réseau, on ne le sait pas.
17:02 Moi, j'ai déjà, au cœur du réseau,
17:04 avec d'autres entrepreneurs,
17:06 j'ai rencontré des futurs fournisseurs,
17:08 des futurs clients, et donc...
17:10 - La puissance du réseau.
17:12 - Un club d'entrepreneurs. - Complètement.
17:14 - Ce qui permet aussi de sortir, donc on entend de l'isolement,
17:16 de l'étude, et puis de l'angoisse que génère
17:18 l'idée de la bouche qui tourne dans le bocal,
17:20 et c'est le réseau, c'est presque
17:22 les premiers clients, finalement, ou les premiers fournisseurs.
17:24 - C'est le premier contact, en tout cas.
17:26 Je trouve qu'il y a deux formes pour se faire
17:28 un premier cercle de réseau, il y a effectivement
17:30 nos clubs d'entrepreneurs, les gens de sa promo
17:32 quand on est en couvée, c'est ce club sur lequel on fait
17:34 au moins deux événements par mois, donc ils peuvent
17:36 se retrouver régulièrement pendant de nombreuses années,
17:38 et puis il y a l'étude de marché
17:40 qu'on va faire. - Ça crée des liens pour longtemps, d'ailleurs, ça.
17:42 Et l'étude de marché qui permet
17:44 ensuite d'avoir une vision plus
17:46 prospective, plus commerciale. - Bien sûr.
17:48 - Les secteurs d'activité, là on est dans le secteur
17:50 cuisine, de l'alimentaire,
17:52 c'est quoi les entrepreneurs, ils vont
17:54 vers quoi aujourd'hui ? C'est des métiers
17:56 du climat, de l'environnement,
17:58 de la cuisine bio, c'est quoi
18:00 les secteurs ? - Alors c'est pareil, les secteurs
18:02 en tant que tels, c'est très varié, mais
18:04 effectivement, on voit une appétence certaine
18:06 pour tout ce qui va être économie
18:08 de l'impact. Et quel que soit
18:10 le secteur dans lequel on va, de plus en plus
18:12 les entrepreneurs aujourd'hui nous disent "moi je veux
18:14 le faire correctement et avec un
18:16 impact positif". Que ce soit de la
18:18 communication, que ce soit dans le
18:20 bien-être, la santé, que ce soit l'alimentation,
18:22 que ce soit plein de choses différentes, les gens
18:24 viennent souvent en nous disant "moi je voudrais avoir
18:26 un impact positif". Ils font beaucoup d'appels.
18:28 - Ça c'est nouveau quand même, depuis 45 ans, ça a
18:30 pas mal évolué. - Oui, ces 10 dernières
18:32 années, ça a beaucoup évolué et avec les confinements
18:34 encore plus. - La preuve avec Alphonse
18:36 et Madeleine. Vous conseillez de monter
18:38 sa boîte avec son mari,
18:40 avec son meilleur ami ou pas ?
18:42 - On n'a pas de conseil de façon générale là-dessus,
18:44 c'est pareil, c'est à chacun d'évaluer les pouvoirs.
18:46 - Vous avez compris pourquoi je posais la question ?
18:48 Parce que Sophie Burgarella a
18:50 monté quand même son entreprise avec
18:52 son mari ou son conjoint. - Alors au démarrage, j'ai commencé
18:54 toute seule. Il faut savoir qu'en fait l'activité d'Alphonse
18:56 et Madeleine c'est de la livraison. Alors il faut remettre le contexte
18:58 2014, livraison à domicile
19:00 c'est encore très rare. - C'est le début, ouais.
19:02 - C'est le démarrage.
19:04 Donc là je crée l'idée, livraison, brunch
19:06 à domicile avec une
19:08 personnalisation, ça va être un bouquet de fleurs,
19:10 ça va être le petit mot, etc.
19:12 Et en 2016,
19:14 le marché change beaucoup.
19:16 C'est-à-dire qu'en fait on se retrouve avec
19:18 beaucoup de concurrence,
19:20 la livraison à domicile
19:22 devient... - Explose.
19:24 - Explose. - Les gros arrivent. - Exactement.
19:26 Et là je me suis dit, bon,
19:28 il va falloir que je pivote.
19:30 Et mon compagnon,
19:32 lui me dit, écoute, on tente,
19:34 je pense qu'il faut faire un pivotage,
19:36 il faut pivoter vers les entreprises.
19:38 Et en fait ça c'est un peu... - Donc service traiteur
19:40 aux entreprises. - Exactement.
19:42 Et ça s'est aussi dessiné parce que j'avais
19:44 des clients particuliers qui m'ont...
19:46 qui m'avaient demandé à l'époque en fait de...
19:48 - De faire... - Pour leur entreprise ?
19:50 - Voilà, pour leur propre entreprise.
19:52 Et je me suis dit, tiens, ça peut être une idée.
19:54 Et là en fait on a dû pivoter.
19:56 Donc là en fait c'est pareil, on parlait tout à l'heure
19:58 de, il faut s'adapter, il faut...
20:00 Vous parliez de pugnacité, c'est ça,
20:02 c'est-à-dire qu'à un moment il faut analyser son marché
20:04 et en avant toute.
20:06 Donc oui, on travaille du coup, Alphonse et Madeleine
20:08 travaillent en couple. - Et ça se passe très bien.
20:10 - Très bien. - Non mais je vous vois
20:12 hocher sur l'idée que le marché
20:14 change, il faut pivoter,
20:16 tout ça ce sont des mots d'entrepreneurs
20:18 qui sont vraiment intéressants. Et ça vous les avez,
20:20 vous, tous ces ruptures
20:22 de marché, c'est-à-dire que vous dites à quelqu'un, attention,
20:24 là votre idée est géniale, mais elle était géniale
20:26 il y a deux ans. Là aujourd'hui elle est plus bonne.
20:28 - En tout cas, il faut la réadapter. - Même si l'idée est très bonne.
20:30 - Est-ce que le marché... Allez réétudier le marché, allez voir
20:32 ce que ça peut donner, éventuellement pivoter
20:34 ou au contraire des choses qui, effectivement, qui deviennent
20:36 bouchées. La livraison à domicile, c'est devenu
20:38 totalement bouché. Aujourd'hui, par exemple,
20:40 les livreurs à vélo, personne ne peut vivre
20:42 de ça. Donc on ne va pas leur conseiller, oui,
20:44 allez-y, si vous voulez vivre de ça complètement.
20:46 Mais à côté de ça, il y en a d'autres,
20:48 selon le contexte externe
20:50 ou selon leur propre histoire, peut-être,
20:52 changer... - Le fameux pivotage.
20:54 Juste avant de nous quitter, 8 emplois
20:56 créés par Sophie et son compagnon
20:58 avec Alphonse et Madeleine.
21:00 J'imagine que vous allez en créer plus. Est-ce que vous avez
21:02 une idée, depuis 45 ans, je ne sais pas si vous avez fait le calcul,
21:04 du nombre d'emplois créés
21:06 grâce à l'entreprenariat ? Parce que tous ces entrepreneurs
21:08 créent de l'emploi. - Je n'ai pas nécessairement
21:10 le total, mais en tout cas, on crée aux alentours
21:12 de 2... Enfin, on contribue à la création
21:14 d'environ 2 500 emplois par an
21:16 en moyenne sur les 10 dernières années.
21:18 On multiplie par 4,5.
21:20 - En incluant les entrepreneurs, évidemment,
21:22 que vous mettez dedans. - Oui, les entrepreneurs qui se salarient.
21:24 - Qui se salarient. La prospective,
21:26 parce qu'on a parlé... Là, vous parlez comme une entrepreneuse,
21:28 vous ne parlez plus comme une experte comptable. On a pivoté,
21:30 on se transforme, on réinvente.
21:32 Ça y est, vous êtes totalement dedans.
21:34 C'est quoi la prospective de la patronne,
21:36 de la PDG
21:38 de chez Alphonse et Madeleine ?
21:40 - Alphonse et Madeleine, nous,
21:42 l'idée, c'est d'agrandir
21:44 un maximum, en fait,
21:46 la partie
21:48 événementielle.
21:50 On va accentuer sur la partie
21:52 séminaire, avec des propositions
21:54 d'animation un peu plus poussées,
21:56 mais toujours avec
21:58 des valeurs de durabilité,
22:00 bien entendu. - Donc, ça veut dire
22:02 des investissements avant de nous quitter ? - Oui.
22:04 - Il faut agrandir
22:06 le laboratoire.
22:08 Et donc, c'est des sujets
22:10 de choix stratégiques.
22:12 En tout cas, vous avez le sourire.
22:14 Ça fait extrêmement plaisir de voir une entrepreneuse
22:16 épanouie et qui a réussi à bâtir,
22:18 grâce à BGE Paris,
22:20 entre autres, le développement
22:22 de sa belle entreprise Alphonse et Madeleine.
22:24 Eco-responsable, bio,
22:26 séminaire, si vous avez envie
22:28 de faire plaisir, avec des petits fours sucrés,
22:30 salés. - Entre autres. - On en a mangé, ils sont vraiment
22:32 délicieux. - On recommande.
22:34 - Elle recommande. Audrey Crépin, merci d'être venue
22:36 nous rendre visite. Déjà adjointe de BGE
22:38 Paris, je voulais faire un petit clin d'œil
22:40 à Danielle Desgues, parce qu'elle est au
22:42 cœur de cette aventure, elle aussi
22:44 entrepreneuriale. 45 ans d'histoire
22:46 de l'entrepreneuriat, et elle le
22:48 porte, et vous êtes la directrice générale
22:50 adjointe. C'était un plaisir de vous accueillir, et merci
22:52 à Sophie Burguer-Ellache, je salue
22:54 votre compagnon, votre époux, et vous êtes
22:56 la présidente, et non pas la PDG,
22:58 d'Alphonse et Madeleine S.A.S.
23:00 C'est du traiteur
23:02 délicieux. Merci à vous deux, mesdames,
23:04 qui accompagnaient et portaient
23:06 l'entreprise. On tourne une page, et c'est
23:08 Fenêtre sur l'emploi.
23:10 [Musique]
23:21 Fenêtre sur l'emploi, ce phénomène,
23:23 on n'en a pas encore parlé dans l'émission
23:25 Smart Job, il est assez incroyable,
23:27 les démissions post-promotion.
23:29 Parfois on démissionne parce qu'on s'est disputé lors
23:31 d'une égo, on n'est pas content, on s'en va.
23:33 Là, on a une promotion, mais non,
23:35 on claque la porte, et on en parle avec
23:37 Delphine Duetto. Bonjour Delphine.
23:39 Ravi de vous accueillir. Vous êtes responsable
23:41 talent développement chez ADP. Un mot
23:43 sur ADP, entreprise de la tech, pour le
23:45 résumer. - Oui, c'est Automatic Data Processing.
23:47 On est leader et pionnier en matière
23:49 de gestion du capital humain, et on va
23:51 intervenir dans plus de 140 pays,
23:53 avec un million de clients. On a
23:55 dépassé le 1 million de clients. - Alors,
23:57 on s'appuie sur une étude qui est
23:59 absolument incroyable, puisqu'en fait, elle est tirée de votre étude.
24:01 Aux Etats-Unis,
24:03 en tout cas, 29%
24:05 de ceux qui ont eu une promotion
24:07 ont claqué la porte un mois après.
24:09 C'est une moyenne, évidemment.
24:11 Comment vous expliquez ce phénomène ? Qu'est-ce qui se
24:13 passe ? - Alors oui, c'est assez
24:15 incroyable. Donc c'est effectivement notre institut de recherche
24:17 ADP qui réalise régulièrement des études.
24:19 Cette dernière qui est sortie à la fin
24:21 du mois de décembre, nous annonce
24:23 que 29% des salariés
24:25 promus sont partis. Pourquoi ?
24:27 Il y a plusieurs raisons possibles.
24:29 La première raison, c'est que finalement,
24:31 ils ont attendu la promotion, et puis
24:33 ils vont s'en servir de tremplin,
24:35 de pouvoir de négociation avec une autre entreprise.
24:37 - Avec le titre et le salaire ? - Exactement.
24:39 Et donc, ils vont partir. Ça, c'est une possibilité.
24:41 Ce qu'on voit aussi,
24:43 malheureusement, c'est que finalement, on considère
24:45 que comme il est en interne, il connaît l'entreprise,
24:47 on lui donne la promotion et on ne l'accompagne pas.
24:49 Et avec son lot de promotions,
24:51 il y a le stress, l'augmentation des responsabilités,
24:53 et le salarié
24:55 explose en vol et décide de partir.
24:57 Et puis parfois, quand même, aussi dans les entreprises,
24:59 on a promis, on a promis,
25:01 on a promis, et puis rien n'arrive.
25:03 Et puis à un moment donné, on se dit
25:05 "Mais je vais finir par le perdre",
25:07 et donc on va lui donner cette promotion pour essayer de le garder.
25:09 Et c'est trop tard, en fait.
25:11 Il a déjà... - Ouais, il est
25:13 déjà parti. - Il est déjà, en fait, dans sa tête,
25:15 parti. Et je crois qu'on pense trop souvent
25:17 que la promotion... - Pour sauver le salarié.
25:19 - C'est une fidélisation, exactement. - Exact.
25:21 - Mais la fidélisation, elle commence bien avant,
25:23 en fait, la promotion. - Et le processus
25:25 de départ, comme vous le dites, finalement, c'est une sorte
25:27 de réseau souterrain que vit
25:29 le salarié sans le verbaliser,
25:31 et que quoi qu'il arrive, même si on lui met
25:33 un petit cadeau sous le nez, en fait,
25:35 il est déjà parti. - Exactement. Dans la courbe du
25:37 changement, en fait, il a déjà... - Phénomène
25:39 très anglo-saxon où vous, évidemment,
25:41 vous êtes une entreprise internationale, mais enfin,
25:43 vous êtes aussi implantée en France, ici,
25:45 chez nous. C'est un phénomène français,
25:47 aussi, ça ? - C'est aussi un phénomène qu'on voit en France,
25:49 clairement. - Ouais, clairement. - Comment vous faites,
25:51 vous qui vous occupez, justement, des talents,
25:53 des RH, et dont c'est
25:55 la mission, comment vous faites pour...
25:57 On a des signaux faibles, on arrive à détecter
25:59 un collaborateur dont vous dites "Attention, lui,
26:01 on va le perdre" ? - Oui, c'est une bonne remarque.
26:03 Vraiment, pour moi, le détecteur,
26:05 c'est le manageur de proximité. C'est
26:07 lui qui, par la proximité qu'il a avec
26:09 son collaborateur, qui doit
26:11 sentir les signes. Et c'est d'ailleurs, parfois,
26:13 comme ça, comme il les sent, il va vite lui donner
26:15 la promotion, en embêtant les RH, en disant
26:17 "C'est maintenant qu'il faut lui donner", et c'est déjà trop
26:19 tard. Donc, on va
26:21 "éduquer", entre guillemets, "former" nos
26:23 managers à ce qu'ils deviennent plus proches,
26:25 à ce qu'ils soient beaucoup plus proches de leurs collaborateurs.
26:27 Par exemple, moi, j'aime bien dire aux managers
26:29 "Tu dois demander à ton collaborateur régulièrement
26:31 qu'est-ce que tu peux faire pour le garder,
26:33 et pas attendre le moment où il va le dire."
26:35 - Vous posez la question comme ça ?
26:37 - Bien sûr.
26:39 - Qu'est-ce que tu es en nous, de l'entreprise, de moi ?
26:41 - Moi, manager, qu'est-ce que je peux faire
26:43 pour te garder ? Exactement. Mais oui.
26:45 Qu'est-ce que je peux mettre
26:47 en marche pour toi, pour te garder ?
26:49 - Mais ça, c'est quoi ? C'est des outils qui vous remontent
26:51 ensuite, par l'ensemble des managers, et qui vous disent
26:53 j'imagine, par retour, par mail
26:55 "J'ai eu ça comme retour, je pense que
26:57 ça coince à cet endroit." - Alors, ça peut.
26:59 C'est d'abord, entre manager
27:01 et collaborateur, que la relation doit se faire.
27:03 On a, pour ça, mis en place
27:05 une approche qui va permettre régulièrement
27:07 d'interroger les collaborateurs.
27:09 Et ensuite, oui, c'est un devoir d'alerte
27:11 quelque part du manager, de dire au RH
27:13 "Attention, là, on a telle ou telle difficulté."
27:15 Mais surtout, moi, je vois l'avantage
27:17 d'identifier les leviers de motivation
27:19 des collaborateurs. Parce que, prenez un top
27:21 performer, à qui on va dire "Ah bah attends,
27:23 toi, t'es top performer, je vais
27:25 te proposer une promotion, tu vas devenir manager."
27:27 Mais est-ce que c'est ça dont il a envie ?
27:29 Peut-être qu'il a besoin d'une prime, peut-être qu'il a
27:31 juste besoin qu'on le reconnaisse.
27:33 - Ecoutez ce qu'attend l'autre
27:35 pour s'adapter. Manager,
27:37 on le voit bien en ce moment, le manager,
27:39 c'est pas la promotion du siècle pour beaucoup.
27:41 Je sais pas vous, comment vous le vivez comme des RH,
27:43 mais on vous dit "Bah non,
27:45 pas trop envie d'avoir ces responsabilités."
27:47 - Oui, bien sûr, parce que des responsabilités
27:49 avec, et donc parce qu'on
27:51 s'expose et on se met
27:53 en risque. Et d'ailleurs, c'est
27:55 peut-être ce qu'on peut tirer comme conclusion
27:57 aussi de ce chiffre,
27:59 c'est d'accompagner nos managers
28:01 qu'on va promouvoir. - Et leur donner les bonnes clés
28:03 et pour pouvoir poser les bonnes questions.
28:05 Transformer les managers en Socrates,
28:07 faire accoucher les âmes.
28:09 Poser la bonne question,
28:11 c'est un art. - Oui, et puis
28:13 je voudrais dire aussi que c'est vrai que parfois
28:15 on est sous le fait
28:17 de l'entreprise, du collaborateur qui s'en va,
28:19 et donc un des moyens, c'est de faire des viviers
28:21 aussi de candidats, de préparer
28:23 par poste de manager
28:25 les potentiels remplaçants.
28:27 - Merci Delphine Duetto d'être venue
28:29 nous rendre visite et nous éclairer sur ce sujet
28:31 dont on n'avait jamais parlé sur le plateau de Smart Job.
28:33 Responsable talent et développement chez ADP,
28:35 merci à vous. - Merci. - Merci à vous qui nous suivez
28:37 régulièrement et qui réagissez. Merci à toute l'équipe.
28:39 Romain à la réalisation, Thibault au son.
28:41 Merci à l'équipe de programmation, Nicolas Juchat
28:43 et Alexis Mathieu. Merci à vous,
28:45 merci pour votre fidélité. Et je vous dis à très bientôt.
28:47 Bye bye.
28:49 (générique)
28:51 ---
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