• il y a 10 heures
Jeudi 14 novembre 2024, SMART JOB reçoit Olivia Coppin (coach formatrice, Les Bons Codes) , Alexandre Imbeaux (directeur produits de la gamme talents, Lucca) , Jean-Sébastien Barrault (président, FNTV) , Samuel Tamagnaud (directeur général adjoint, Morgan Philips) et Frédéric Fougerat (Président, Tenkan Paris)

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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous est
00:11RAH Emploi Management. Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles
00:14évidemment. Bien dans son job aujourd'hui, on parle de la reconversion des
00:18collaborateurs. C'est presque un casse-tête pour les entreprises. On va en
00:22parler avec Alexandre Rimbaud, directeur produit de la gamme Talent chez Lucas.
00:26Ils ont un outil justement pour vous simplifier la vie. Le cercle RH,
00:31l'intelligence émotionnelle, l'IE. Non, je ne parle pas de l'IA, je parle de l'IE.
00:35Qu'est-ce que c'est exactement ? Comment les managers doivent s'emparer
00:39justement de ce rapport à l'émotion ? On en parlera avec trois experts, Samuel
00:43Tamagno, Frédéric Fougera, il a sorti un livre justement sur ce sujet et
00:47Olivia Coppin qui fait son grand retour dans le cercle RH. Et puis enfin pour
00:51terminer notre émission, fenêtre sur l'emploi, conducteur de carte scolaire,
00:55est-ce réellement la fin de la pénurie ? On en parlera avec Jean-Sébastien Barreau,
00:59il est le président de la Fédération Nationale des Transports de Car.
01:05Voilà le programme tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:20Bien dans son job pour parler de la reconversion. Alors c'est un sujet dont
01:25on parle beaucoup depuis presque une dizaine d'années. Préparer ces nouveaux
01:28métiers et faire passer des collaborateurs d'un poste vers un autre,
01:32autre métier. On en parle avec vous Alexandre Rimbaud, vous êtes le
01:36directeur produit de la gamme Talent avec un S chez LUCA, entreprise créée en
01:402002, qui a connu un essor incroyable, plus de 700 collaborateurs et qui
01:45grandit, qui double ses effectifs quasiment tous les deux ans.
01:48Tous les deux ans, double de taille en chiffre d'affaires et en effectifs.
01:51Ça veut dire que vous répondez à un réel besoin, entreprise de la tech.
01:55D'abord, juste sur le caractère macro de ce sujet.
02:00Tout le monde en parle et personne ne sait réellement comment attraper le sujet.
02:04Oui bien sûr, disons que ça fait 20 ans qu'on parle de la guerre des talents et
02:10en fait il y a beaucoup de mauvais réflexes qu'on voit. Il y a notamment les
02:13entreprises qui pensent que c'est juste un sujet des RH alors que c'est un sujet
02:16du couple manager et RH, ça c'est l'écueil principal.
02:20Donc on laisse aux RH le soin de s'occuper de ces enjeux de reconversion
02:23mais elle n'a pas la finesse de savoir qui est qui, qui fait quoi.
02:27C'est ça que vous nous dites ?
02:29Non, ce qu'on dit dans notre baromètre, c'est qu'il y a deux changements majeurs.
02:33Le premier, c'est que les gens n'ont plus peur de changer de job.
02:36Et deuxièmement, c'est qu'ils sont mal accompagnés.
02:38Donc nous, ça fait 22 ans qu'on existe, 22 ans qu'on accompagne nos 8000
02:44entreprises clientes devant leur transformation.
02:46Alors d'abord, ça a été la digitalisation.
02:48Maintenant, c'est la transformation du marché de l'emploi.
02:53Et ce qu'on voit, effectivement, c'est que les jeunes n'ont plus peur
02:57de changer de métier, ils sont 60% à nous dire je veux changer de métier.
03:01Et en 2015, les gens qu'on interrogeait étaient 33% à envisager
03:05un changement de métier. Aujourd'hui, ils sont 50%.
03:08Si on rapporte ça à la population active, ça veut dire 13 millions
03:10de transitions professionnelles qui arrivent.
03:1213 millions, 4, de transitions potentielles que vous êtes en mesure d'adresser.
03:17Ça veut dire quoi ?
03:18Ça veut dire l'intégrer, entendre ce que dit le collaborateur,
03:21ses désirs, ses souhaits et lui permettre ensuite de pouvoir aller
03:25là où il a envie d'aller.
03:26Alors, LUCA, c'est une plateforme de solutions RH en ligne
03:30qui simplifie le quotidien des collaborateurs, des managers
03:33et des responsables RH et finances.
03:35Concrètement, on édite 13 applications qui, en général,
03:39on dit éliminent les tâches fastidieuses.
03:41Donc la gestion des congés, des notes de frais, dossier du personnel,
03:45la préparation de la paye et les sujets dont je m'occupe,
03:47qui sont la performance, les entretiens annuels,
03:50la formation ou l'engagement.
03:52En fait, quand on passe plus de temps sur les sujets qui coûtent,
03:54c'est-à-dire organiser ces campagnes d'entretien annuel,
03:58on ne passe pas de temps sur les sujets qui comptent,
04:00c'est-à-dire passer du temps entre managers et collaborateurs.
04:03Et en fait, nous, on essaie, et on le fait avec succès,
04:08d'automatiser ces tâches pour que les RH s'occupent vraiment
04:11de leur stratégie de conversation managériale, par exemple.
04:14À quelle fréquence on doit se parler, manager et manager,
04:17et de quoi on va se parler, justement pour se dire
04:19est-ce que mon métier est en train de changer
04:21et comment je peux l'accompagner ?
04:22Donc pas que du process, mais le vrai contenu,
04:24de la manière dont on va faire évoluer les métiers,
04:25qui est le cœur même d'un métier de RH, voire de manager.
04:29Il y a quand même des chiffres intéressants dans votre baromètre.
04:3263% des collaborateurs sont conscients que leur métier va évoluer
04:36et 73%, en allant plus loin,
04:38pensent devoir développer de nouvelles compétences et s'adapter.
04:41C'est-à-dire que chaque salarié a bien intégré le fait
04:43qu'il fallait qu'il évolue, qu'il se forme.
04:45Le problème, c'est comment il y accède ?
04:47Alors bien sûr, selon l'OCDE, en 87,
04:49la durée de vie d'une compétence technique, c'était 30 ans.
04:52Aujourd'hui, c'est deux ans.
04:54Donc la seule certitude, c'est qu'on est dans l'incertitude.
04:58Maintenant, c'est comment est-ce que je suis accompagné
05:00par l'entreprise ou par mon manager ?
05:02Nous, on estime qu'il y a deux solutions.
05:05La première, c'est effectivement de se reposer sur les équipes RH
05:09pour fixer le cadre.
05:11Et donc, nous, on les aide à automatiser
05:13ce qui n'a pas de valeur ajoutée pour qu'elles passent du temps
05:14sur ces stratégies de transformation de mon métier,
05:17de transformation de mon marché.
05:20Et la deuxième chose, c'est former les managers
05:23pour qu'ils fassent bien ce métier.
05:25Alors, Alexandre, c'est intéressant ce baromètre
05:27parce que vous n'êtes pas amusé,
05:28mais vous avez fait une typologie sociologique
05:30qui est marrante en quatre catégories.
05:32Le profil découragé, le profil déterminé,
05:34le profil pragmatique, le profil préoccupé,
05:36compte tenu que celui qui est majoritaire,
05:38quand même, dans votre baromètre, en tout cas,
05:40c'est le profil découragé.
05:42Oui, parce que, et surtout, on voit que ce profil-là,
05:44il est ancien.
05:45Plus j'avance en ancienneté, moins je me sens accompagné.
05:49Et c'est ça la clé.
05:50Qu'est-ce qu'on peut faire ?
05:51Qui renvoie au débat des seigneurs.
05:52Oui, mais surtout au fait que plus je vais être accompagné,
05:56plus je vais être engagé dans mon entreprise.
05:58Souvent, les entreprises, on parle de guerre des talents,
06:00ce qu'on disait tout à l'heure,
06:01parce que les entreprises vont chercher à l'extérieur.
06:04Or, il y a un gisement de compétences,
06:06il y a un gisement de potentiel à l'intérieur.
06:08À condition de s'intéresser à eux.
06:09Exactement, et donc, ça veut dire ne pas faire un sacro-saint
06:12entretien annuel où on mélange tous les sujets,
06:14mais se parler plus régulièrement.
06:16Alors nous, chez l'UQA, par exemple,
06:17on a des entretiens trimestriels.
06:18Ça, c'est de l'interne.
06:19Oui, et on décide, alors on a des outils qui nous aident
06:22à le faire, les outils de l'UQA,
06:23et on décide de ce dont on parle à chaque entretien.
06:26Par exemple, ça ne devient pas un entretien où on vient
06:28de défendre son bilan pour chercher une augmentation.
06:31On va se parler spécifiquement de formation à ce moment-là.
06:34On a fait un autre baromètre l'an dernier sur l'état
06:35de la formation en France et on se rend compte que deux tiers
06:39des Français n'ont pas été formés au cours des trois dernières années.
06:41Clairement.
06:41Alors que la loi à venir, elle est excellente.
06:44Le principe de la loi, c'est de garder les gens dans l'emploi
06:47ou de les préparer à les mutations.
06:49Il y a les entretiens professionnels qui existent.
06:51Il y a les obco qui ont été rationalisés.
06:54Et pour autant, ce n'est pas appliqué.
06:56Et c'est dommage parce que l'on pourrait...
06:59Moi, je prends souvent l'exemple de La Poste.
07:00Philippe Valle, quand il est arrivé à la tête de La Poste,
07:03en 2013, on lui dit on fait 6 milliards de chiffres d'affaires,
07:05on perd 600 millions par an sur notre business historique
07:08et la distribution de courriers.
07:09Bon courage.
07:10Comment tu transformes ?
07:11Exactement.
07:11Et il a pris le virage du e-commerce.
07:14Il a pris le virage de la data.
07:15Il a pris le virage de la distribution de repas en gardant
07:18l'ADN de l'entreprise, de services publics et en gardant
07:21les 260 000 postiers.
07:23Et donc, ça, c'est des reconversions à l'échelle d'une entreprise.
07:25Et c'est possible si les RH et les managers travaillent
07:28ensemble sur comment on prépare demain.
07:31Baromètre, Lucas, à découvrir.
07:33Il y a beaucoup, beaucoup d'autres chiffres sur les enjeux
07:36de formation et la dégradation de la formation.
07:38Parce que là aussi, on en parle beaucoup, mais peu de salariés,
07:40finalement, se forment ou décident de prendre le virage
07:43grâce à la formation.
07:44Merci, Alexandre Imbaud, d'être venu nous éclairer.
07:47Directeur produit de la gamme Talent chez Lucas avec ce baromètre
07:50à découvrir, évidemment, sur le site de cette belle entreprise
07:53qu'est Lucas.
07:53Merci de nous avoir rendu visite.
07:55On parle d'intelligence émotionnelle.
07:57Je suis persuadé que ça vous parle.
07:58Vous êtes un manager.
07:59C'est quoi l'intelligence émotionnelle quand on est un manager ?
08:02La manière dont on va peut-être y mettre de l'humain dans
08:05des rapports qui sont parfois très processés ?
08:08On en parle avec mes invités.
08:09Est-ce utile, justement, pour engager, motiver les collaborateurs ?
08:14On en parle.
08:14C'est le thème du Cercle RH.
08:28Le Cercle RH pour parler de l'intelligence émotionnelle, de l'IE.
08:32Non, pas de l'IA, de l'IE.
08:34On ne parle que d'IA.
08:34On va parler d'intelligence émotionnelle avec une définition.
08:38On va essayer de lui donner une définition à cette intelligence
08:40émotionnelle, vous qui êtes manager RH, décideur, chef d'entreprise.
08:44On en parle avec mes invités.
08:46Je l'évoquais tout à l'heure en faisant un clin d'œil à Olivia,
08:49le retour d'Olivia Coppin sur le plateau.
08:50C'est un vrai plaisir, Olivia.
08:52Vous avez été une fidèle invitée de beaucoup de débats.
08:55Ravie de vous retrouver.
08:57Coach, formatrice et avocate.
09:00Maintenant, surtout formatrice.
09:02Mais de métier avocate.
09:03Tout à fait.
09:03Et les bons codes, c'est bien cela.
09:05Merci d'être avec nous parce que c'est un élément que vous transmettez,
09:08que vous enseignez, cette intelligence émotionnelle.
09:11Avec moi, et vous le connaissez, Frédéric Fougera, ravi de vous accueillir.
09:14Vous aussi, vous êtes un habitué de notre émission.
09:16Vous avez même été un chroniqueur, président de Ten Can Paris.
09:19Vous écrivez beaucoup.
09:21Votre dernier livre, L'élégance n'est pas une option.
09:24Le manager doit être un rôle modèle exemplaire en toutes circonstances.
09:29C'est sorti chez Bréal Studi Rama.
09:32C'est tout chaud.
09:33C'est tout chaud.
09:34Il est tout chaud avec des passages, encore une fois, assez émouvants
09:37parce que vous visez votre sac et qui viendra faire écho, d'ailleurs,
09:40au débat qu'on a sur l'intelligence émotionnelle.
09:43Samuel Tamagnot, ravi Samuel de vous accueillir.
09:45Vous êtes tous les trois des habitués de l'émission.
09:46Président France, député CEO Morgan Philips Group.
09:51RH 360.
09:52RH 360, la gestion des talents, l'acquisition des talents
09:56et la gestion des talents jusqu'à la transition professionnelle,
09:59interne ou externe.
10:00En l'occurrence, l'output placement, si on parle de...
10:02De la sortie.
10:04Out, on, out.
10:05À quel moment dans le processus vous utilisez,
10:07quand vous avez un client ou un prospect,
10:09le mot intelligence émotionnelle ?
10:11Est-ce que c'est un mot de journaliste qui fait vivre un peu les revues,
10:15les magazines, on l'utilise ?
10:17Est-ce que vous, dans votre business, vous l'utilisez ce mot ?
10:20Alors, de plus en plus, parce que les clients nous le demandent.
10:22C'est-à-dire qu'aujourd'hui, être capable de gérer des hard skills,
10:26ça, tout le monde est capable de le faire.
10:27Mais par contre, de partir sur la partie soft skills
10:30et de gérer cette fameuse intelligence émotionnelle,
10:32ou en tout cas, déjà, de la déterminer, c'est extrêmement important,
10:34parce qu'on nous demande aujourd'hui des managers
10:36avec de plus en plus d'intelligence.
10:37C'est ce qu'on vous demande.
10:37On vous dit, je voudrais quelqu'un qui a de l'intelligence émotionnelle.
10:40Et comment vous le décryptez, votre définition,
10:42avant de faire le tour avec nos deux invités ?
10:44Notre définition, enfin, notre définition à nous, c'est...
10:45Cool, sympa, ouvert ?
10:47Oui, enfin, empathique, être capable de gérer du stress.
10:51De plus en plus, les managers fonctionnent en mode projet,
10:53donc c'est aussi beaucoup de projets transverses.
10:55Donc, être capable aussi d'attirer l'intelligence émotionnelle des autres,
10:59c'est aussi de jouer avec l'intelligence émotionnelle des autres.
11:01Ce n'est pas uniquement sa propre intelligence émotionnelle.
11:04Et parce qu'on a tous des biais, ça ne sert à rien de lutter.
11:06Automatiquement.
11:07Bien sûr, ça ne sert à rien de lutter contre, mais il faut faire avec.
11:10Frédéric Fougera, vous avez été manager,
11:12directeur de la communication d'un grand groupe dans l'immobilier.
11:17Pas que.
11:18Pas que.
11:18On ne peut pas réduire ça juste à un dernier poste, quand même.
11:21Un dernier poste, c'est vrai.
11:23Mais vous avez décidé, vous le racontez dans votre livre sur page 12,
11:26quand vous racontez votre expérience,
11:27vous avez décidé de renverser la table, de changer de vie
11:30et de devenir consultant.
11:33L'intelligence émotionnelle, quand vous l'étiez,
11:36vous l'avez subie ou vous l'avez fait vivre ?
11:38Les deux, c'est exactement ce qu'il m'avait dit.
11:40C'est un échange entre les personnes.
11:42L'intelligence artificielle, le lapsus.
11:46L'intelligence émotionnelle, c'est exactement le contraire de l'intelligence artificielle.
11:49C'est de l'intelligence réelle, c'est de l'authenticité, c'est du vrai.
11:53C'est du quotidien.
11:54C'est être capable d'avoir des émotions et de les partager.
11:56C'est aussi être capable de percevoir les émotions des autres
11:58et d'interagir avec les autres, avec nos émotions.
12:01On n'est pas seulement des machines, on n'est pas artificiels,
12:03nous sommes des humains.
12:04Cherchez la définition de Wikipédia, vous allez me dire c'est trop facile,
12:07mais c'est une définition sur Wikipédia tirée d'études américaines
12:10extrêmement scientifiques et je vais la retrouver.
12:12Olivia Coppin, vous qui accompagnez, c'est quoi ?
12:16C'est le centre, c'est le cœur de votre message
12:18et j'ai presque envie de dire de votre vie ?
12:22En tout cas, c'est le cœur de mon métier
12:24parce que c'est vrai que vous avez un terme très générique
12:26autour de l'intelligence émotionnelle
12:28qui recouvre énormément de soft skills.
12:30L'intelligence émotionnelle, c'est d'abord le rapport à soi,
12:32c'est comprendre ses émotions,
12:34comprendre son mode de fonctionnement,
12:35comprendre ses mécanismes.
12:37Et on a de la chance parce que souvent,
12:38ces mécanismes sont assez universels.
12:39Quand on comprend les siens,
12:41on est capable d'aller voir chez les autres
12:43et comprendre un petit peu les fonctionnements.
12:45Donc, c'est la conscience de soi, c'est-à-dire qu'est-ce qui fait,
12:49qu'est-ce qui a un impact sur mon mode décisionnel,
12:51mon mode de pensée, c'est la conscience sociale.
12:53Est-ce que je suis capable de repérer les émotions des autres ?
12:55C'est aussi l'altérité.
12:56Être capable de manager la différence.
12:58C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire être ouvert comme ça, quoi ?
12:59Eh bien, oui, parce qu'il y a aussi la gestion du conflit,
13:03il y a identifier les signes de fait.
13:04Finalement, c'est un ensemble de compétences.
13:07Et c'est vrai que souvent, quand on pense à l'intelligence émotionnelle,
13:09il y a le côté être empathique, être gentil, être bienveillant.
13:12En fait, pour moi, c'est beaucoup plus précis, beaucoup plus riche.
13:15C'est vraiment la capacité à développer des compétences
13:19qui sont liées à la compréhension de son propre mécanisme,
13:22donc à celui des autres.
13:23Donc il fallait faire une petite analyse pendant 13 ans
13:25avant de devenir manager ?
13:27En tout cas, quand on est manager,
13:29en fait, si vous voulez, pour moi, il y a deux phénomènes
13:33qui sont vraiment liés.
13:35Il y a le bouleversement qui est en train de vivre le monde du travail
13:38à travers les nombreuses réorganisations dont on est en train de parler.
13:41L'intelligence artificielle qui arrive.
13:43Donc tout ça, ça va demander de l'agilité au manager,
13:46de l'agilité aux travailleurs.
13:47Et ça, du coup, ça fait partie de l'intelligence émotionnelle.
13:49Savoir s'adapter, rebondir.
13:51C'est la posture, c'est le regard, c'est le temps de silence,
13:53c'est la capacité de laisser passer l'autre dans ses souffrances ?
13:55Aussi, et même au-delà de ça, c'est être capable de résilience
13:59et se dire, voilà, mon cadre de travail a changé,
14:02qu'est-ce que je vais pouvoir mettre en place
14:03pour pouvoir, du coup, faire face à ce changement ?
14:05Et juste un dernier point,
14:07il y a aussi toute la partie intergénérationnelle.
14:10Il faut savoir que la génération Y et Z,
14:12eux, attendent leur manager sur la compétence relationnelle,
14:16le moins derrière les compétences.
14:18Alors, en tout cas, une intelligence des gens,
14:20une intelligence situationnelle
14:22qui est quand même beaucoup plus élevée que celle qu'auparavant.
14:26Au Wikipédia, l'intelligence émotionnelle,
14:27l'IE, est la capacité d'une personne à percevoir,
14:29comprendre, gérer et exprimer ses propres émotions,
14:32ainsi que celles des autres, afin de résoudre des problèmes
14:34et réguler des comportements liés aux émotions.
14:37On est vraiment dans le curse of skills,
14:39il n'y a aucune évaluation.
14:40Je veux dire, quand un client vous dit,
14:41trouvez-moi la perle rare,
14:42il faut qu'il ait de l'intelligence émotionnelle,
14:44il faut qu'il soit super fort techniquement,
14:45qu'il sache gérer le stress
14:47et qu'il travaille 70 heures par semaine.
14:49On peut travailler sur quelques sujets
14:51lors d'assessments très précis et définis avec le client.
14:56Quel critère ?
14:57Quelques critères.
14:57Alors, il existe des outils.
14:59Bon, maintenant, nous, on en teste quand même pas mal.
15:01Très franchement, c'est quand même avant tout
15:03une discussion qui doit s'opérer la plus franche possible sur
15:06qu'est-ce que vous avez géré comme projet,
15:08comment vous les avez gérés,
15:10quelles ont été les interactions,
15:11quelles ont été les réussites et aussi les échecs,
15:13pour analyser les échecs et pourquoi il y a eu échecs.
15:15Parce qu'en fait, c'est un accélérateur.
15:16Moi, je considère qu'aujourd'hui,
15:18cette partie-là d'intelligence émotionnelle,
15:20c'est un accélérateur de carrière.
15:22Si on sait bien le prendre, en fait.
15:23Frédéric, je m'autorise,
15:24puisque vous l'avez écrit, donc vous l'assumez.
15:26Vous dites en page 12 quand même des choses fortes
15:28qui viennent donner un éclairage
15:30à ce que peut ne pas être une intelligence émotionnelle.
15:34Quand elle n'est pas vécue, ça donne ça.
15:36À un moment donné, j'ai décidé de changer de vie,
15:38profitant d'une trahison cruelle d'un côté,
15:40accompagnée de beaucoup de lâcheté
15:41manipulée par l'aveuglement d'un ego surdimensionné.
15:44Une fenêtre de sortie m'était offerte.
15:45Enfin, vous décrivez quelque chose
15:47qui est l'inverse de ce qu'on décrit
15:48depuis le début de l'émission,
15:49une souffrance terrible
15:51qui fait que vous allez renverser la table.
15:53En fait, je partage des émotions.
15:55Et là, vous mettez vos émotions dans le livre.
15:57En l'occurrence, c'est un exercice qui m'avait été demandé
16:00et qui a été repris en introduction de ce livre.
16:02Des confessions secrètes, une pensée secrète
16:05évoquait une partie de sa vie de dirigeant, de manager
16:09qu'on n'évoque pas ou qu'on ne partage pas,
16:12qu'on ne met pas en lumière.
16:13Mais vous avez manqué quoi ?
16:14En face de l'altérité,
16:15il n'y avait pas d'intelligence émotionnelle,
16:17il n'y avait pas de capacité à entendre ce que vous lui disiez ?
16:19Il n'y avait pas, il n'y avait aucune intelligence émotionnelle.
16:21Il y avait une machine,
16:24une machine plutôt inhumaine.
16:27Voilà.
16:27Et juste un mot, c'est antinomique avec le management toxique
16:30parce que dans les articles aujourd'hui de management,
16:33même dans les écoles,
16:35dans des revues un petit peu scientifiques,
16:38on parle beaucoup de ce management toxique.
16:39C'est l'opposé, c'est l'exact opposé, le management IE ?
16:43Je ne suis pas certain qu'il faille opposer les deux.
16:45J'évoque beaucoup le management toxique dans mon livre.
16:49Le management toxique, il y a une intention de nuire,
16:52alors consciente ou inconsciente,
16:54mais il y a quand même une action qui est faite pour nuire.
16:57Là, dans ce que j'évoque, il n'y a pas de volonté de me nuire.
17:00Mais en tout cas, c'est ce que j'ai ressenti
17:01et c'est justement le manque d'empathie,
17:03le manque d'intelligence émotionnelle
17:04qui fait qu'il n'y a aucune compréhension d'une situation
17:07qu'on me fait subir
17:08et que je vis avec grande violence et brutalité.
17:11Le management toxique, c'est autre chose, c'est plus complexe.
17:13Il y a la perversité, c'est beaucoup plus complexe.
17:16Ça peut l'être.
17:17Ça peut l'être ?
17:17Oui.
17:18Mais ce n'est pas forcément lié.
17:19Parce que vous les avez dans vos salles de formation,
17:21ces managers qui découvrent des grands yeux.
17:23Oui, alors moi, je pense qu'on peut l'en faire
17:25épavé de plein de bonnes intentions.
17:26Donc, on peut être quelqu'un d'extrêmement bienveillant,
17:28vouloir bien faire, un bon petit soldat
17:31et être un manager toxique dans le sens où finalement...
17:33On exécute, quoi.
17:34On exécute, surtout, vous avez des personnes
17:36qui traversent leur vie professionnelle
17:38en ayant finalement...
17:39L'intelligence émotionnelle, c'est une forme de miroir.
17:41C'est-à-dire, quelle image me renvoient les autres ?
17:44Sur quel point je dois travailler ?
17:47Et donc, du coup, si vous traversez la vie professionnelle...
17:49Est-ce que j'accepte comme critique ?
17:50Excusez-moi, parce qu'il y a un vrai enjeu.
17:52Oui, acceptez la critique, l'intégrité.
17:53Et puis, alors, il y a plein d'outils comme ça.
17:55On ne peut pas les aborder ici,
17:56mais l'analyse transactionnelle, les drivers de motivation.
17:58Il y a plein d'outils au-delà du divan, du psychanalyse
18:01qui permettent aux coachs et aux formateurs
18:04d'accompagner les managers sur ce point-là.
18:07Mais vraiment, l'idée, c'est d'arriver finalement
18:09à être assez lucide.
18:10C'est ça, l'intelligence émotionnelle.
18:11C'est arriver à être lucide sur ces méthodes de management
18:14pour accueillir les critiques.
18:15Et puis, vous parliez de cette...
18:17Enfin, c'est un très bon exemple de résilience.
18:19C'est aussi, une fois qu'on a identifié les émotions,
18:21c'est aussi être capable de rebondir
18:23et de finalement créer une opportunité
18:24à partir de quelque chose qui peut être très douloureux.
18:26Ce que raconte Frédéric, d'ailleurs.
18:27Ça, c'est typiquement aussi lié à l'intelligence émotionnelle.
18:29Comment renaître d'expériences qui sont parfois
18:32non pas du management émotionnel,
18:34mais un management violent et douloureux ?
18:37Concrètement, l'objectif business,
18:39parce qu'on parle d'intelligence émotionnelle,
18:41c'est important de se sentir bien, d'être accompagné
18:44et réciproquement que le manager ait les outils.
18:46Pour le décideur qui vous donne les instructions,
18:48c'est quoi ?
18:49C'est maintenir les gens engagés, motivés, déterminés.
18:53Il y a une finalité côté RH et Olivia ?
18:55La finalité, c'est de trouver le manager
18:57le mieux adapté aux situations.
18:58Et comme vous le dites fort justement, Olivia,
19:00aujourd'hui, ça bouge très vite.
19:02Donc, en fait, il faut avoir des managers
19:04qui sont capables de réagir à droite ou à gauche
19:06extrêmement rapidement.
19:07Nous, on a une activité de management de transition.
19:09Aujourd'hui, elle explose parce qu'il y a de plus en plus
19:11de collaborateurs et de collaboratrices
19:12qui ont une volonté d'examiner.
19:13Moi, le côté politique, tout ça, stop.
19:15Le management politique, stop.
19:16Je viens dans l'entreprise pour...
19:17Je fais ma mission, je fais mon job.
19:19Et après, je m'en vais.
19:21Et souvent, d'ailleurs, le problème,
19:22c'est que ces gens-là pourraient postuler
19:24pour le poste en CD.
19:25Mais ils n'y vont pas.
19:26Mais ils n'y vont pas.
19:27Pourquoi ? Parce qu'il y a des managers
19:29qui n'ont pas une intelligence émotionnelle suffisante ?
19:33Parce qu'ils sentent que la feuille de route
19:34n'est pas claire, en fait.
19:35Et justement, les comportements des uns et des autres
19:38sont plus toxiques qu'ils pouvaient imaginer
19:39quand ils sont quand même politiques.
19:41On fait beaucoup de politique en entreprise.
19:42Olivia Hamon et Frédérique.
19:43Oui, l'intelligence émotionnelle,
19:45c'est vraiment un facteur business
19:46parce que ça permet de capter les meilleurs talents.
19:49Aujourd'hui, dans les entretiens d'embauche,
19:51les personnes qui sont en entretien demandent
19:53comment sont formés vos managers ?
19:56Est-ce qu'il y a une charte du travail,
19:57des bons comportements ?
19:58Donc, tout ça, ça en fait partie.
19:59Ça fait partie de cette culture.
20:01Donc, les capter, puis ensuite, les garder.
20:04Comme vous le disiez, ça encore, c'est un autre enjeu.
20:07Donc là, vraiment, l'intelligence émotionnelle
20:09peut vraiment faire la différence.
20:10En enjeu, j'utilisais le mot business,
20:12c'est un très gros mot.
20:13Mais pas du tout.
20:14Mais il y a quand même l'enjeu de garder les équipes
20:15et de les faire performer quand même.
20:17Exactement, l'enjeu business, c'est la performance.
20:19Et la performance dans l'entreprise,
20:20dans une organisation, elle passe par l'humain.
20:22Et donc, l'humain est clé.
20:23Quand vous recrutez quelqu'un, le candidat,
20:25il vient souvent avec l'image qu'il a
20:27d'une entreprise ou d'une organisation.
20:28Mais pourquoi il part ?
20:29En principe, il part à cause d'une personne ou de deux personnes.
20:32Souvent du manager.
20:33Et voilà.
20:33Je ne supporte plus, ça ne marche plus.
20:35Donc, cette dimension entre business et performance,
20:37elle est essentielle.
20:38Donc, on quitte une boîte pour son manager
20:40et on y reste pour son manager.
20:42Donc, c'est un peu la relation qu'on a avec son banquier.
20:45Ce n'est pas la marque de la banque qu'on aime,
20:46c'est le type qui nous reçoit quand on a un souci.
20:48C'est un peu ça, la vie de l'entreprise.
20:50On rejoint une entreprise pour ses valeurs,
20:51pour l'opportunité professionnelle
20:53et on la quitte pour un manager.
20:54Mais Henriette, vous avez souri tout à l'heure
20:56sur les jeunes avant de nous quitter.
20:58Les jeunes ont une propension plus forte
20:59à attendre et être exigeants de son manager.
21:01Est-ce que c'est lié à une forme de sociologie de la génération Y ?
21:05On cherche son père qu'on n'a plus
21:07et on attend du manager qui joue le rôle du papa.
21:10C'est aussi bien une quête de sens qu'on n'avait probablement pas à l'âge.
21:13On nous disait, tu apprends ton job, tu fais ton job
21:16et puis en gros, tu te tais et puis on verra plus tard.
21:17Aujourd'hui, non.
21:18C'est-à-dire que si on n'explique pas pourquoi on va là et pourquoi on va là,
21:21ils n'y vont pas.
21:21Et puis, ils vont ailleurs surtout.
21:23Donc, la rétention des talents derrière est un vrai enjeu.
21:25Vous, les jeunes, quand vous étiez aux manettes
21:27de toutes les entreprises que vous avez connues ?
21:30Moi, j'ai toujours misé sur les jeunes
21:31et je n'ai pas exactement la même expérience des jeunes
21:35de ce que j'entends de façon générale.
21:36Moi, les jeunes, j'aurais toujours donné une place qui était claire,
21:40j'aurais donné une rémunération qui était crédible
21:42et j'aurais donné des responsabilités qui étaient importantes.
21:45Je leur ai donné confiance et j'ai essayé qu'ils aient confiance en moi.
21:49À partir de ce moment-là, moi, je n'ai jamais rencontré de difficultés
21:52avec des jeunes plus qu'avec des seniors.
21:54C'était là une relation, une complicité professionnelle qui s'installait.
21:57Chacun avait sa place, chacun avait son positionnement,
22:00chacun était défendu dans son rôle,
22:01chacun respectait aussi celui qui était le chef
22:05et donc qui, à la fin, doit décider.
22:07Dans cette organisation-là,
22:08moi, je n'ai pas rencontré de difficultés avec les jeunes.
22:10Bien au contraire, j'ai toujours beaucoup misé sur des jeunes
22:13et ils me le rendent bien.
22:14Et je vois nombre de mes plus jeunes collaborateurs
22:17qui, aujourd'hui, occupent des magnifiques fonctions
22:20en France ou à l'étranger, j'en suis très fier.
22:22Un chef, c'est fait pour cheffer.
22:23Vous vous rappelez de cette phrase de Chirac
22:25qui n'a rien à voir avec le sujet, mais pas loin.
22:27Merci.
22:27L'élégance n'est pas une option, c'est écrit par Frédéric Fougera.
22:31Les bons codes, Olivia Coppin qui accompagne les managers
22:33sur ces enjeux, notamment d'intelligence émotionnelle.
22:36Et merci, Sabio Altamagno, Président France de Morgane Philippe,
22:39Groupe RH360, entrée, sortie et au milieu.
22:43Merci à vous pour ce beau débat
22:45et tout de suite, c'est Fenêtre sur l'emploi.
22:52Fenêtre sur l'emploi pour parler transport.
23:01On parle beaucoup de transport parce que c'est un secteur sous tension
23:04et on accueille Jean-Sébastien Barrault.
23:07Bonjour, Jean-Sébastien.
23:07Bonjour.
23:08Ravi de vous accueillir, Président de la FNTV,
23:10la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs.
23:13Vous êtes par ailleurs chef d'entreprise,
23:14parce que vous n'êtes pas président à temps plein.
23:16Vous avez été élu chef d'entreprise dans la région Rhône-Alpes.
23:19Vous dirigez quel type d'entreprise de transport, de quel type ?
23:21Je dirige des entreprises de transport interurbain,
23:24transport scolaire, comme on en trouve beaucoup dans toute la France,
23:27des PME, du transport.
23:28J'ai bien connu les transports scolaires interurbains.
23:31La FNTV, c'est un secteur très large qui va d'où à où ?
23:37La Fédération Nationale des Transports de Voyageurs,
23:40c'est la fédération qui regroupe les autocaristes de France,
23:43évidemment des grands groupes ayant une activité internationale,
23:46Keolis, RATP, Transdev, mais aussi près de 1500 TPE, PME.
23:51J'ai vu ça, des petites boîtes.
23:53Beaucoup de petites boîtes.
23:55Les PME et les TPE sont même majoritaires
23:58dans l'activité du transport de voyageurs en France.
24:01On couvre à la fédération toutes les activités du transport par autocar.
24:04On évoquait le transport scolaire,
24:06mais c'est également le transport par ligne régulière,
24:08le transport touristique,
24:09ce qu'on appelle un peu familièrement le transport Macron,
24:12avec les acteurs Flixbus et Blablacar.
24:14Ça marche toujours d'ailleurs ?
24:15Ça marche toujours.
24:16On les voit sur les autoroutes ?
24:17On les voit sur les autoroutes,
24:19ça répond à un vrai besoin de la société, un vrai besoin de mobilité.
24:21Pas cher ?
24:22Pas cher, c'est une alternative au covoiturage ou au train, effectivement.
24:25Vous, le président, vous êtes sur votre table,
24:28sur votre bureau de président,
24:29c'est quoi les gros dossiers ?
24:30Le recrutement ? L'attractivité ?
24:32C'est le recrutement, l'attractivité, la fidélisation.
24:35Et puis, on travaille effectivement sur d'autres sujets
24:37qui sont en train de bouleverser profondément notre métier.
24:40La transition écologique, l'impact du numérique,
24:43de l'intelligence artificielle dans nos métiers.
24:46Secteur par secteur, les enjeux écologiques,
24:48on l'a compris, il y a des appels d'offres lancés
24:50pour les renouvellements d'appareils, de camions.
24:55Comment on fait quand on est présent dans la FNTV ?
24:58Est-ce qu'on a un levier pour dire à une région, pour dire à une ville
25:01ne choisissez pas des bus diesel, mais prenez les électriques,
25:05prenez les hydrogènes ?
25:06Les enjeux sont colossaux et les investissements aussi.
25:09Comment on fait là ?
25:10Les investissements, vous l'avez dit, ils sont colossaux.
25:12On a estimé à 3 milliards le montant d'investissement d'ici 2030
25:15qui doivent être réalisés par notre secteur.
25:17Pour l'ensemble de la flotte ?
25:18Pour l'ensemble de la flotte, c'est 3 milliards d'investissements
25:20à réaliser d'ici 2030, c'est colossal, avec un enjeu majeur
25:25qui est celui de faire reconnaître le mix énergétique.
25:28On a des pouvoirs publics, on a des décideurs politiques
25:31au niveau national et au niveau européen
25:33qui rêvent d'une mobilité 100% électrique.
25:36Cette mobilité 100% électrique, elle est utopique avec les autocars.
25:39Vous n'y croyez pas ?
25:39On n'y croit absolument pas.
25:40C'est l'hydrogène le meilleur modèle selon vous ?
25:42Nous, ce que l'on pense, c'est qu'on doit avoir une diversité de technologies.
25:45L'électrique à batterie répond à des cas d'usage,
25:49l'hydrogène bien sûr, mais aussi les véhicules au gaz
25:51et puis des véhicules avec d'autres carburants liquides bas carbone
25:55qui font tout à fait l'affaire sur certains territoires.
25:57Je vous repose la question parce qu'à les politiques,
25:59le président de la FNTV, est-ce qu'il a levier sur une grande collectivité,
26:02une grande métropole qui dit je vais renouveler mon réseau de bus,
26:07j'ai un choix, est-ce que vous l'accompagnez dans ces choix ?
26:11Mais bien sûr, c'est le rôle du transporteur de le conseiller,
26:13d'aiguiller, de parler avec les élus.
26:15Mais encore une fois, il n'y a pas une bonne solution.
26:17Il y a une solution adaptée au territoire en fonction de la possibilité
26:20que le territoire a ou n'a pas de s'approvisionner en biogaz,
26:24en fonction des contraintes électriques du territoire.
26:26La source d'énergie.
26:27La source d'énergie est déterminante.
26:28Un petit mot qui fait plaisir au président de la FNTV,
26:312023, 6000 conducteurs de cars scolaires recherchés,
26:33c'est très important, transporter nos enfants vers les collèges,
26:37on est passé à 3000 en 2024.
26:39Ça veut dire quand même que les actions menées par la FNTV,
26:42par les équipes, c'est quoi ?
26:44Qu'est-ce qui fait qu'on est passé de 6000 à 3000 ?
26:47On est sortis de la période Covid en 2022.
26:50On était dans un état très, très difficile.
26:54Notre secteur avait été très, très fortement bousculé.
26:57On avait perdu beaucoup de conducteurs.
26:58On avait souffert massivement de la crise.
27:00Et effectivement, à l'époque, à la rentrée de septembre 2022,
27:03il nous manquait 8000 conducteurs.
27:048000 conducteurs sur 80 000 conducteurs, c'est 10% des effectifs manquants.
27:09Et on peut difficilement faire de la productivité.
27:12C'est-à-dire qu'un même conducteur ne peut pas conduire deux autocars,
27:14on le comprend assez aisément.
27:17Donc, on a eu une rentrée de septembre 2022 extrêmement difficile.
27:20Et là, tout le monde s'est mobilisé.
27:22Évidemment, l'État, les services de l'emploi,
27:25Pôle emploi, les régions, les autorités organisatrices,
27:28et puis, bien sûr, tous les transporteurs et notre fédération.
27:31On s'est mobilisé massivement et on a mis en place tout un tas de mesures
27:36qui, petit à petit, finissent par produire des effets.
27:39Je précise qu'il y a la mise en place d'un CAP de conducteur accessible dès 18 ans.
27:42C'est important de le dire aux jeunes.
27:44Certains sont parfois en galère.
27:45Et c'est aussi la possibilité d'avoir un métier rapidement.
27:49Mais en réalité, c'est le grand défi de notre profession.
27:52C'est-à-dire que, historiquement, pour devenir conducteur de bus ou de cars,
27:55il fallait avoir 21 ans.
27:57On ne pouvait pas devenir conducteur de bus ou de cars avant 21 ans.
28:01Ce qui explique que la moyenne d'âge de notre secteur est extrêmement élevée.
28:04Il faut savoir que nos conducteurs ont plus de 50 ans de moyenne d'âge.
28:07Donc, une pyramide des âges absolument.
28:08Pour renouveler rapidement.
28:09Donc, notre défi, c'était d'attirer des jeunes.
28:13La première chose qu'on a dû faire, c'est obtenir du gouvernement
28:16le fait que l'on puisse passer son permis transport en commun à 18 ans.
28:2018 ans, ça a été une grande nouveauté.
28:22Ensuite, on a travaillé à la mise en place d'un CAP
28:25qu'effectivement, on est en train de déployer dans des centres d'apprentissage,
28:29dans des lycées professionnels.
28:30C'est important ces 18 ans-là pour mettre le pied à l'étrier à ces jeunes.
28:34Merci Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV,
28:37de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs.
28:39Et vous venez de Provence, de la région Ronalde,
28:42où vous dirigez plusieurs PME justement dans le secteur des transports.
28:45Un homme très impliqué sur ce sujet.
28:46Merci à vous.
28:47Merci de nous avoir rendu visite.
28:48Merci à vous pour votre fidélité.
28:50Merci à vous pour vos messages sur les réseaux.
28:52Merci à toute l'équipe qui m'a accompagné.
28:53Merci à Romain à la réalisation.
28:55Merci à Héloïse Ausson et merci évidemment à l'incontournable Nicolas Juchat
28:58pour la programmation.
29:00Je vous dis à très bientôt.
29:01Bye bye.