• il y a 11 mois
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Ce mardi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou s'intéresse aux résultats d'une étude sur le Chatbot médical de Google, Med-PaLM.
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Transcription
00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri. - Bonjour Amita. - Bonjour à tous.
00:03 - Ce matin vous nous parlez d'une intelligence artificielle médicale développée par Google.
00:08 Alors qui pourrait régler, pensez-vous, le problème des déserts médicaux ?
00:11 - Ah ouais, clairement, je vous le confirme.
00:13 Alors vous savez que Google développe ce qu'on appelle des intelligences artificielles génératives,
00:17 un petit peu comme Chagibiti, mais dans des domaines spécialisés,
00:21 et notamment dans le domaine de la médecine.
00:23 Alors ces intelligences artificielles, je fais un peu de pédagogie,
00:26 fonctionnent avec ce qu'on appelle des LLM.
00:28 Vous avez peut-être entendu cette acronyme, Large Language Models.
00:31 En fait, c'est en utilisant un maximum de données, de conversations,
00:36 que ces intelligences artificielles comprennent des environnements,
00:40 des domaines toujours plus complexes, et sont capables de générer des conversations.
00:45 Google en développe une dans la santé qui s'appelle AMI,
00:49 Articulate Medical Intelligence Explorer, je vous promets que j'arrête avec les acronymes.
00:54 Et alors ce qui est tout à fait extraordinaire,
00:55 c'est que Google a fait une étude avec deux groupes de patients.
00:59 Un groupe qui a eu affaire à un vrai médecin en téléconsultation,
01:02 et l'autre groupe qui a eu affaire avec cette intelligence artificielle AMI.
01:05 Puis ensuite on a procédé à une évaluation des deux groupes.
01:08 Du point de vue médical, le résultat c'est que l'intelligence artificielle de Google
01:12 est supérieure aux médecins sur tous les aspects.
01:15 La précision du diagnostic, la prescription, et l'organisation de la prise en charge.
01:19 - Bon, il y a quand même quelque chose d'irremplaçable dans une conversation humaine
01:22 entre un patient et son médecin, non ?
01:24 - On aimerait le croire, mais c'est pas si évident.
01:26 On a demandé aux patients de documenter ce point.
01:28 Le résultat c'est qu'en téléconsultation,
01:30 l'intelligence artificielle est en moyenne plus empathique que les médecins.
01:34 Elle donne plus confiance, et elle est perçue comme plus ouverte et plus rigoureuse.
01:38 Mais plus encore, Dimitri, on a regardé si le combo gagnant n'était pas
01:42 médecin + intelligence artificielle, l'homme et la machine.
01:45 Et ben non.
01:46 Écoutez bien ça, quand on étudie la précision du diagnostic,
01:49 c'est l'IA seul, l'intelligence artificielle seule, qui obtient le meilleur score.
01:53 IA + médecin obtient un score inférieur,
01:55 et c'est le médecin tout seul qui obtient le score le plus bas.
01:58 En réalité, ce qui se passe, c'est que les médecins se trompent parfois,
02:01 ils ajoutent des erreurs au diagnostic de la machine, et donc dans cette étude,
02:05 la présence humaine dégrade la qualité du diagnostic médical.
02:07 - Donc vivement l'arrivée des machines dans les cabinets médicaux.
02:10 - Écoutez, j'y vois un aspect positif, déjà,
02:12 c'est compenser le manque de médecins dans les déserts médicaux.
02:14 Je vous rappelle qu'en France, on est passé, en 10 ans,
02:17 de 100 médecins pour 100 000 habitants à 85.
02:20 Alors je vais vous dire, je préfère être soigné par une intelligence artificielle
02:23 que pas soigné du tout.
02:24 Catherine Vautrin vient d'être nommée ministre de la Santé et du Travail.
02:28 Vous voyez, là, typiquement, on est dans les deux sujets à la fois,
02:31 le travail, avec l'avenir des médecins, et la santé,
02:34 avec l'avenir de l'accès des Français à ces technologies.
02:37 Et j'engage donc la ministre, je lui suggère, de veiller à ce que ces technologies,
02:41 quand on sera certain qu'elles seront fiables, soient accessibles librement aux Français,
02:45 et je lui suggère de lancer un travail prospectif sur le rôle
02:48 avenir et la formation des médecins.
02:50 À l'heure de l'intelligence artificielle, la technologie évolue ultra vite.
02:54 Je vais vous dire ce que montre cette étude,
02:55 c'est que le risque pour les médecins de perdre leur job
02:58 est plus important que le risque pour les patients de perdre leur santé.
03:01 - Signature européen, Nicolas Bouzou. Merci beaucoup Nicolas.

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