Jean-Luc Reichmann fond en larmes dans Ça commence aujourd'hui
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00:00 Ma petite soeur, c'est un rayon de soleil.
00:02 On a une petite surprise de votre rayon de soleil, regardez.
00:05 Ah !
00:06 Coucou mon grand frère,
00:08 et oui je suis là, pour te dire que je pense à toi,
00:12 et te rassurer, parce que je sais que tu prends soin de moi,
00:16 depuis tout ce temps, tu m'as fait grandir,
00:19 et je suis fière de te montrer que je suis heureuse,
00:22 et que j'ai pris ma vie en main.
00:25 Tu m'as donné de la force,
00:27 en disant que je peux toujours y arriver.
00:30 Ne rien lâcher, on se voit loin,
00:33 bisous, bisous, et je t'aime.
00:36 C'est ma soeur, c'est magnifique.
00:39 On a une dizaine d'années d'écart,
00:42 et c'est vrai que je l'ai toujours accompagnée,
00:46 je trouve que c'était mon rôle aussi, quelque part,
00:50 d'aller au mieux.
00:52 J'ai cette petite anecdote qui était un peu délicate,
00:56 je vais essayer de la faire courte,
00:58 j'étais toujours en moto, je suis motard,
01:01 et je l'amenais avec moi partout, partout, partout,
01:04 donc quand j'allais en discothèque,
01:07 c'était ma petite soeur,
01:09 et quand elle était toute petite,
01:12 j'étais en bécane,
01:14 et je lui ai dit, je l'ai dit dans mon livre,
01:17 tu sais tu peux aller chercher du pain,
01:20 ah non je ne vais pas aller chercher du pain,
01:23 tu vas chercher deux baguettes et tu reviens.
01:26 La première fois,
01:28 j'attends devant la boulangerie,
01:30 elle rentre et elle ressent en pleurs,
01:32 je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas.
01:34 Donc elle est jeune à ce moment-là,
01:36 je dis mais ce n'est pas grave,
01:38 j'étais toujours avec ma moto,
01:40 et puis plus tard,
01:42 je dis tiens tu vas aller chercher deux baguettes,
01:45 elle rentre, elle dit bienvenue,
01:47 et elle ressort, elle n'avait pas compris,
01:50 elle n'avait pas compris, deux baguettes, deux pains.
01:53 Je dis c'est pas grave, tout va bien,
01:55 on repart, machin,
01:57 et quelques temps plus tard, à France 2,
02:00 je m'arrête devant la boulangerie,
02:08 et puis je lui dis vas-y là, vas-y,
02:11 et puis elle est revenue avec les deux baguettes de pain.
02:14 Et ça, ça fait partie du parcours,
02:17 où on s'en rappelle toute une vie,
02:20 et puis quand je dis il ne faut pas lâcher nos enfants,
02:23 il ne fallait pas que je lâche ma petite sœur,
02:25 et moi ça s'est fait totalement naturellement,
02:27 c'est-à-dire qu'elle est revenue avec ses deux baguettes de pain,
02:30 mais c'était le Graal,
02:32 c'est-à-dire que quelque part,
02:34 elle s'était dit, elle-même,
02:39 mais quelque part je suis normal,
02:41 et quelque part je vais pouvoir aussi,
02:44 parler avec les gens, même si c'est difficile,
02:47 voilà, elle a plus de 50 ans maintenant.