Interrogé sur les émeutes de juin après la mort du jeune Nahel, Emmanuel Macron a évoqué des “jeunes qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril et confirme une généralisation du SNU en seconde
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00:00 Quand je fais parler aux maires dans les 500 communes où il y a eu ces émeutes,
00:04 d'abord elles sont intervenues fin juin.
00:07 C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
00:11 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
00:14 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
00:18 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
00:21 l'organisation commune, le système tel qu'il marche,
00:25 plus de classe, loisiveté.
00:29 Vous savez, les vieux préceptes parfois disent beaucoup.
00:32 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
00:34 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
00:36 qui justement n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
00:39 Ils s'ennuyaient.
00:42 Il y a eu un événement déclencheur, la mort d'un jeune.
00:46 Je ne parlerai pas de ce qui est en cours,
00:48 et c'était dans le cadre d'une opération de policiers,
00:51 on s'en souvient tous, du jeune Maël.
00:53 Et l'enquête est en cours, donc je ne veux pas en dire plus là-dessus,
00:56 mais ça a été l'élément déclencheur.
00:58 Des jeunes sans activité, très jeunes.
01:01 Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
01:04 qu'on n'avait jamais vu.
01:06 C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait des centaines d'actions
01:09 se déployer, des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
01:11 je ne ferai pas de stigmatisation, réseau social, par l'écran.
01:14 Et il y a eu une forme de mimétisme
01:16 qui a conduit à un embrasement totalement déraisonné.
01:19 Et ça a été une forme d'émeute totalement nouvelle qu'on a vécue.
01:24 Des jeunes très jeunes qui allaient par l'école,
01:26 qui étaient tous derrière leurs écrans,
01:28 qui utilisaient les écrans pour se rassembler,
01:30 et qui, en quelque sorte, se lançaient des défis par écran,
01:33 et qui étaient cette génération un peu que j'évoquais tout à l'heure.
01:36 Donc vous voyez bien que la réponse,
01:38 elle ne peut pas être univoque.
01:40 C'est pour ça que je n'ai pas voulu céder à l'injonction du moment.
01:43 Est-ce que la réponse, c'est l'immigration ?
01:45 C'est la lutte contre l'immigration ? Non.
01:47 Il faut y apporter, mais ce n'est pas une réponse aux émeutes.
01:50 Est-ce que la réponse, c'était plus de policiers ?
01:52 Non, on avait recréé déjà, et dans ces villes,
01:54 elles avaient toutes plus de policiers que deux ans avant.
01:57 Toutes.
01:58 Est-ce que la réponse, c'était plus d'investissement politique de la ville ?
02:01 C'est ce qu'on me disait de l'autre côté. Ce n'est pas vrai.
02:03 On avait plus de programmes de l'Agence nationale de rénovation urbaine
02:06 dans toutes ces villes.
02:08 Il n'y a jamais eu autant de grues dans ces villes.
02:10 Jamais.
02:11 Je n'ai plus que doublé le budget de l'ANRU
02:13 durant le premier mandat.
02:14 Il est passé de 5 à 12 milliards d'engagement.
02:16 Donc les réponses faciles de gauche et de droite,
02:19 classiques, que j'ai vues selon les orientations des après,
02:22 tout faux.
02:23 Réponse plus compliquée.
02:25 Et donc la réponse, c'est de se dire, un, on doit réengager avec les familles.
02:29 C'est ce que je disais.
02:30 Je ne veux pas ici rentrer dans le détail, il y a trop long.
02:32 Accompagner les familles pour les aider.
02:34 On a commencé avec les mille premiers jours,
02:36 mais on a besoin d'accompagner certaines familles.
02:39 60% de ces jeunes venaient de familles monoparentales.
02:44 Ça, c'est un continent caché.
02:46 On a commencé à y répondre dans le premier quinquennat avec les aides,
02:49 parce que beaucoup de ces mamans seules, 95% sont des mamans,
02:53 souvent on ne leur payait pas la pension,
02:54 on a apporté des réponses par nos réformes,
02:56 mais on voit bien,
02:59 une famille monoparentale élève un jeune, deux jeunes, trois adolescents,
03:02 c'est très dur.
03:03 Et donc on doit les aider et les responsabiliser.
03:06 Ensuite, on a un sujet sur l'accompagnement des jeunes
03:08 qui commence à décrocher.
03:10 Avoir une réponse plus adaptée dans le système scolaire,
03:13 mais aussi avoir une réponse, je dirais, pré-pénale puis pénale,
03:17 qui est plus claire.
03:20 Ça fait partie des choses qu'on est en train de préparer.
03:23 On a l'accès au sport et à la culture, essentiel pour ces jeunes.
03:27 On a réorganisé déjà, ça c'est une réponse à ces émeutes,
03:30 le temps scolaire, ils iront tous jusqu'en juillet.
03:34 Il n'y aura plus de temps scolaire qui est perdu en mai et en juin.
03:37 Et ça, c'est essentiel de le tenir.
03:39 Les écrans, la réponse arrive, et donc c'est un ensemble.
03:44 C'est un problème beaucoup plus compliqué.
03:46 Dans ce contexte-là, oui, le service national universel
03:48 fait partie de la réforme, c'est pourquoi j'aurai l'occasion
03:51 d'y revenir dans les prochaines semaines,
03:53 mais nous irons vers la généralisation du service national universel en seconde.
03:58 Il est cohérent avec ce que je viens de vous décrire.
04:01 Merci.
04:02 [Musique]