Qui aujourd'hui remplit les files d'attente du secours populaire ? Qui vit dans 40% des cas sous le seuil de pauvreté ? Les familles monoparentales...
Le député socialiste de l'Eure Philippe Brun a décidé de prendre des mesures concrètes pour aider ces parents solos (le plus souvent des mamans) en grande difficulté. Il a lancé un groupe de travail transpartisan à l'Assemblée nationale, pour réfléchir à une loi. Rendre les familles monoparentales prioritaires dans l'attribution des logements sociaux ou de place en crèche, défiscaliser les pensions alimentaires, revaloriser les prestations sociales sont autant de pistes étudiées.
Un reportage de Céline Crespy, Pierre-Yves Deheunynck et Virgine Letendre.
C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !
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Le député socialiste de l'Eure Philippe Brun a décidé de prendre des mesures concrètes pour aider ces parents solos (le plus souvent des mamans) en grande difficulté. Il a lancé un groupe de travail transpartisan à l'Assemblée nationale, pour réfléchir à une loi. Rendre les familles monoparentales prioritaires dans l'attribution des logements sociaux ou de place en crèche, défiscaliser les pensions alimentaires, revaloriser les prestations sociales sont autant de pistes étudiées.
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C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !
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00:00 Donc toi sur ta commune, t'as vu une augmentation du nombre de familles monoparentales ?
00:05 Oui, oui, oui, bien sûr.
00:06 Et ça s'est fait petit à petit, avec tout ce qui se passe actuellement.
00:10 Il faut avouer que, de tout ce qui s'est passé, toutes les crises qu'on a eues,
00:13 il y a des familles qui ont, entre parenthèses, bien dérouillé.
00:16 Au niveau national, il y a 25% des familles qui sont monoparentales.
00:19 40% de ces familles vivent sous le seuil de pauvreté,
00:22 contre 11% pour les autres familles.
00:29 Bonjour, je suis Philippe Brun, député de la 4e circonscription de l'Eure,
00:33 et je suis engagé pour améliorer la situation des familles monoparentales.
00:36 Dans sa région d'origine, au cœur du département de l'Eure, tout près de Louvier,
00:43 Philippe Brun a été frappé par le nombre important de mères seules avec enfants
00:47 qui étaient impliquées dans la révolte des Gilets jaunes.
00:50 Aujourd'hui député socialiste, il a décidé de chercher des solutions
00:56 pour ses familles monoparentales.
00:59 Et il sait où rencontrer certaines de ses mamans solos.
01:02 - Bonjour ! - Bonjour !
01:07 - Ça va ? - Ça va.
01:09 Ce jour-là, au secours populaire, on ne sait pas où donner de la tête.
01:13 - Voilà, c'est là. - Ah, bah voilà l'épicerie.
01:15 Alors, on va laisser passer notre Micheline.
01:17 Ah, on va laisser passer Micheline.
01:19 Parce qu'elle est chargée.
01:21 C'est pas trop lourd, ça va.
01:22 Voilà, donc tous les produits qui viennent de la pénurie européenne.
01:26 Nous avons 216 familles inscrites.
01:30 Sur les familles monoparentales, on en a 74.
01:33 - 74 sur 200 ? - 216.
01:35 - Ouais, c'est énorme. - Voilà.
01:38 Par rapport aux autres années, on a un discours simple peut-être de l'augmentation.
01:43 Des mamans solos toujours plus nombreuses d'année en année,
01:47 à l'image de ce qui se passe au niveau national.
01:50 La France n'a jamais compté autant de familles monoparentales.
01:54 Il y en a plus désormais que de familles nombreuses.
01:57 Mais surtout, ce sont elles qui sont les plus pauvres en France.
02:02 Il y a 10 ans, les familles monoparentales n'avaient pas forcément besoin d'histoires populaires,
02:07 sauf pour les vacances et tout ça, mais pour l'alimentaire, pas forcément besoin,
02:10 puisque ce que leur donnait la CAF et puis autre leur suffisait pour vivre.
02:18 Alors que depuis le Covid, on s'est aperçu effectivement que ces familles avaient besoin
02:23 et donc qu'elles reviennent en force.
02:27 30% de familles monoparentales sur un département, c'est énorme, quoi.
02:32 Avant, avec 50 euros, je pouvais acheter de la viande pour un mois.
02:36 Là, 50 euros, ça me fait même pas une semaine.
02:38 - Et vous avez combien d'enfants ? - J'ai 3 enfants.
02:40 - Que vous élevez seul, du coup ? - Oui, seul. Depuis toujours.
02:44 - Et vous touchez une pension alimentaire ? - Non.
02:47 En fait, j'ai essayé de travailler au début, donc en intérim.
02:51 Donc à cette époque, j'avais qu'un enfant.
02:54 Mais quand tu vois que tout ton salaire va chez la nous, c'est un peu compliqué.
03:00 À la SMESH, on est en train d'écrire une loi pour donner un statut aux familles monoparentales,
03:06 notamment aux mères célibataires dont vous faites partie,
03:10 pour à la fois vous donner davantage d'aide sociale
03:13 et notamment un droit de priorité aussi pour la garde,
03:16 pour que vous puissiez bénéficier d'une place en crèche avant les autres
03:21 pour que vous puissiez plus facilement reprendre un emploi.
03:24 Dans 85% des cas, ce sont les mères qui assument les familles monoparentales.
03:29 Dans sa vie, une femme sur trois fera l'expérience d'être seule en charge de ses enfants au quotidien.
03:36 C'est un combat qui est évidemment un combat social, mais qui est aussi un combat féministe.
03:39 Pour moi, c'est le premier sujet féministe du pays.
03:42 C'est le sujet des mères célibataires,
03:44 toutes ces femmes qui se battent au quotidien et qui ne peuvent pas travailler.
03:48 Regardez, comme madame, il y a un tiers des allocataires du RSA en France
03:52 qui sont des familles monoparentales.
03:53 Problème de moyens, problème d'isolement aussi,
03:58 car les mères seules avec enfants portent souvent une charge mentale très lourde.
04:03 Le risque d'épuisement est réel pour ces mamans solos qui ont bien du mal à avoir une vie sociale.
04:09 C'est pour lutter contre cet isolement que le vendredi soir,
04:12 Jaridia organise des activités sportives.
04:15 - Tcha tcha ! To the right ! Un, deux, un, deux, et on tourne !
04:23 Ici, les enfants sont les bienvenus.
04:25 - C'est trop mou, là ! On dame tout, là !
04:27 Philippe Brun l'a soutenu pour monter son association, car la demande est réelle.
04:35 - Bonjour, monsieur Philippe ! - Ça va ?
04:40 - Ça va, bien et toi ? - Ça va, ça va.
04:42 - Oui, ça va, super. - Je suis l'entraîneur, alors.
04:44 - Fabien. - Fabien.
04:46 - Les hommes qui sont là, en fait. Les trois hommes.
04:49 Fabien, Nett et Michel, là-bas.
04:51 - C'est un club de Val d'Oray, du coup ?
04:53 - Absolument, c'est un club roly-poly qui s'appelle Nett Gym.
04:56 Le souci de ces femmes-là, des fois, c'est de se trouver du temps,
05:00 de se dégager du temps, et bien souvent, si on n'arrive pas à se trouver du temps,
05:02 c'est parce qu'on a les enfants.
05:04 Donc là, le fait de participer à des activités avec les enfants
05:07 fait que, tout de suite, les femmes répondent présentes et c'est génial.
05:11 La question des filles monoparentales, on la réglera pas seulement par des solutions d'allocation,
05:16 d'amélioration du pouvoir d'achat.
05:18 Il faut évidemment mettre le paquet sur l'accompagnement à la parentalité
05:22 et donner, finalement, à ces femmes, à ces hommes aussi,
05:25 il y a des pères monoparentaux, un peu de répit.
05:28 C'est du répit dont ils ont besoin, de loisir, d'évolution personnelle, d'épanouissement.
05:33 Et c'est ce que permet l'association de Djari.
05:35 Et donc je suis très, très heureux du travail qu'elle est en train de faire.
05:38 L'association ne se contente pas d'organiser des cours de sport.
05:42 On crée aussi des groupes de parole où on échange surtout, sans tabou,
05:47 y compris de la difficulté pour les mamans d'éduquer seules leurs enfants.
05:52 C'est vrai que nous, quand on n'a pas de papa,
05:56 il n'y a personne qui fait le rôle de papa, on doit faire le papa et la maman.
05:59 Et on est des femmes, on n'est pas des hommes, on ne réagit pas de la même manière,
06:02 on n'a pas les mêmes émotions.
06:04 On n'est pas pareilles, donc ce n'est pas évident quand même à tenir les enfants.
06:10 Des difficultés qui font écho aux annonces de la ministre des Solidarités et des Familles.
06:15 Aurore Berger veut imposer des sanctions aux parents dits défaillants,
06:20 en rappelant que 60% des mineurs présentés à la justice après les dernières émeutes
06:25 étaient issus de familles monoparentales.
06:28 Ces paroles ont été un peu difficiles pour nous à entendre,
06:31 dans le sens où nous sommes mamans.
06:33 Alors certes, nous avons toutes les responsabilités du monde sur les épaules,
06:36 ce n'est pas que simple.
06:38 Ces propos nous ont un petit peu choquées.
06:40 À partir du moment où nous sommes mère, nous sommes seules,
06:42 nous sommes forcément la cible de tout,
06:44 on ne va pas lui souhaiter de le vivre pour le comprendre,
06:47 mais il n'y a aucune mère au monde qui souhaite que son enfant soit en échec.
06:50 Quand ça commence à chauffer, que la jeunesse se mobilise,
06:54 évidemment on a beaucoup plus de mal à retenir son enfant.
06:57 Quand on est au travail parce qu'on a des temps partiels subis et qu'on travaille la nuit,
07:01 et qu'on en a quatre à les gérer tout seuls,
07:04 ce n'est pas forcément facile de le retenir.
07:06 Toutefois, stigmatiser les faits monoparentales comme ça a été fait,
07:09 évidemment c'est une erreur.
07:11 Ce n'est pas en rajoutant une peine,
07:13 parce que si on a déjà la double, la triple, la quadruple, la quintuple peine,
07:17 qu'on va régler le problème.
07:19 En plus d'organiser des activités pour les mamans solos,
07:22 l'association de Djarridia veut participer au débat pour les aider financièrement.
07:29 Certes, une procédure tout récente permet à ces femmes de récupérer plus facilement
07:34 les pensions alimentaires non versées.
07:36 Mais c'est encore une femme sur trois qui pour l'instant n'en touche pas.
07:41 La présidente de l'association veut que le député aille plus loin dans sa proposition de loi,
07:49 afin que ces femmes profitent pleinement de ces pensions,
07:52 et elle insiste sur un point qu'ils ont déjà évoqué ensemble.
07:56 Tu es venue me voir il y a quelques mois.
07:59 La dernière fois qu'on s'est vu, on a parlé ensemble de la question de la pension alimentaire.
08:04 Aujourd'hui, c'est la femme qui reçoit la pension alimentaire,
08:07 qui paie les impôts sur cette pension.
08:09 Toi, tu en penses quoi ?
08:11 Alors, moi je pense que la pension alimentaire devrait être défiscalisée pour ces femmes.
08:17 Pour mon cas, je touche 120 euros par enfant,
08:20 et ces 120 euros-là sont à déclarer,
08:23 et donc du coup ça nous pénalise,
08:26 dans le sens où ça nous fait changer de tranche d'imposition,
08:30 en tranche au niveau de la CAF,
08:32 et donc du coup finalement on ne gagne pas grand-chose.
08:35 Voilà, c'est justement pour cette raison qu'à la semaine dernière,
08:39 dans le groupe de travail transpartisan que j'anime,
08:42 on a décidé de porter la proposition de défiscaliser la pension alimentaire,
08:48 et aussi de la retirer du revenu fiscal de référence,
08:52 qui sert justement au calcul des prestations sociales.
08:54 Payer des impôts sur une pension alimentaire est d'autant plus incompréhensible
08:58 que les pères, eux, déduisent ces sommes de leur revenu fiscal.
09:02 Bon, bah écoute, merci beaucoup d'être venu.
09:05 Merci à toi.
09:07 Le député socialiste va également inclure dans sa proposition de loi
09:11 l'indexation des pensions alimentaires sur l'inflation.
09:14 Une proposition qui ne peut pas passer à côté de la question du logement.
09:20 C'est la première difficulté pour les familles monoparentales.
09:24 D'ailleurs, une grande partie d'entre elles vivent dans des surfaces trop petites.
09:30 Philippe Brun rend visite au maire du Manoir-sur-Seine,
09:33 qui essaye de dynamiser sa commune sans oublier personne.
09:37 Bonjour Daniel. Bonjour Philippe. Ça va bien ? Comment vas-tu ?
09:39 Bon, alors là c'est en train de s'aménager là ?
09:42 Donc ça y est, c'est sorti de terre.
09:44 C'est ça, c'est ça. Donc c'est mon fameux projet Centrebourg.
09:47 On essaye de faire une animation avec les commerces, les logements, les écoles, la crèche,
09:53 le Narval, la mairie, l'agence postale.
09:57 Donc à la limite tout se passe là.
09:59 Et puis on espère que ça va avoir beaucoup de succès, j'y crois.
10:02 Ça va être le centre névralgique de la commune. C'est ça.
10:04 Dans ce centre névralgique, l'élu a voulu aussi un immeuble de logements sociaux.
10:10 Là il y a dix logements, T2, T3, sur deux étages.
10:14 Sur ces dix logements, le maire a le pouvoir de choisir les locataires de quatre d'entre eux.
10:19 Et il ne les a pas sélectionnés par hasard.
10:22 Là sur ces logements-là, on a priorisé des familles monoparentales.
10:28 Les personnes qui sont en difficulté, à la limite c'est ce qu'ils ont.
10:32 Donc là, à la limite ça a bien marché parce que j'en ai sur la commune.
10:36 Donc ça s'est bien passé, j'espère qu'ils sont contents.
10:40 Les logements que j'ai pour la commune, pour les familles monoparentales,
10:44 j'ai un exemple là au premier étage où c'est une dame avec deux enfants,
10:48 bien sûr seule, et qui a une chance de travailler pour la commune
10:52 en tant qu'ASM à l'école maternelle qui est juste à côté.
10:55 Pour elle c'est bien, elle n'a pas de trajet, les enfants sont tout prêts.
11:00 Dimanche à la cantine, donc elle peut continuer à travailler
11:04 et puis à faire le nécessaire pour ses enfants parce que c'est elle qui a la garde.
11:09 Cette initiative a le mérite d'exister.
11:11 Mais Philippe Brun pense qu'il faut voir les choses en plus grand,
11:15 donner la priorité aux familles monoparentales, mais pas seulement.
11:19 On veut créer un nouveau produit de logement social
11:23 qui soit particulièrement adapté aux familles monoparentales
11:26 et qui permette aux communes, aux bailleurs sociaux
11:28 de construire des logements pour ces familles qui sont souvent
11:31 en grande difficulté quand elles se séparent.
11:33 On a auditionné un certain nombre de bailleurs à l'Assemblée nationale
11:35 qui sont très intéressés.
11:36 C'est un produit où on peut mettre des familles monoparentales ensemble en vérité
11:39 avec parfois aussi des lieux communs pour se rencontrer, partager
11:44 et vivre ensemble ces parentalités nouvelles qu'on vit seul.
11:49 Ce sont des lieux d'habitat partagé qu'on essaie de développer
11:53 et c'est ce produit qu'on essaie de faire passer au niveau législatif à l'Assemblée nationale.
11:56 Une initiative nécessaire pour les 2 millions de familles monoparentales.
12:01 Car avec un seul salaire, elles sont aujourd'hui fortement discriminées
12:05 pour l'accès à la location dans le secteur privé.
12:08 Philippe Brun devrait présenter sa proposition de loi en mars 2024
12:14 à l'Assemblée nationale.
12:16 [Musique]