Open d'Australie 2024 - Océane Dodin : "Mon coeur allait sortir... tellement il battait fort !" - Vidéo Dailymotion

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Océane Dodin, vainqueur surprenante de Lin Zhu au premier tour de l'Open d'Australie, a confirmé ce jeudi contre l'Italienne Martina Trevisan, 6-4, 6-4. Dodin a imposé sa puissance de frappe et a su garder des nerfs d'acier en fin de deuxième manche pour découvrir le troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem à sa 20e participation. Au prochain tour, elle se mesurera à sa jeune compatriote Clara Burel, tombeuse de Jessica Pegula en deux manches. Une Française sera donc en deuxième semaine et pas celle la plus attendue.  Tennis Actu TV et Tennis Actu pour vous servir : "Le tennis partout & toujours ici" sur https://www.tennisactu.net   - ABONNEZ-VOUS à la chaîne  - METTEZ un LIKE - POSTEZ un COMMENTAIRE à chaque vidéo Ce n'est pas grand chose pour vous mais que c'est important pour nous, pour attirer les sponsors, pour faire en sorte que TennisActu.net continue à exister !

Transcript

00:00 Le jour de votre carrière, un troisième Coup Grand Grandcheleur, j'imagine que vous attendiez ça depuis très longtemps.

00:08 Oui, ça fait super plaisir. Comme je l'ai dit, j'ai très bien commencé, ça m'a tout de suite mis en confiance.

00:15 J'ai essayé de garder confiance en moi jusqu'au bout pour réussir à garder ce jeu agressif, le bon service.

00:21 Je savais que si je baissais un peu la cadence, elle allait me passer dessus, donc je devais vraiment garder cette intensité.

00:26 Ça me traversait dans la tête durant le match de me dire "Allez, c'est la première fois, tu peux le faire, tu n'as jamais été aussi prêt".

00:32 Souvent dans les deuxièmes tours, je perdais parfois en 3-7, parfois facilement en 2-7, mais je n'avais jamais mené en tout cas.

00:39 J'y ai un petit peu pensé, mais j'ai réussi à garder mon agressivité, la confiance en moi.

00:44 Je suis très heureuse finalement d'avoir réussi pour la première fois, enfin, à faire ce troisième tour.

00:49 C'est pas que vous étiez maudite, non ? Il y a un peu de ça quand même, une sorte de malédiction ?

00:53 Oui, oui, oui, après oui, ça faisait longtemps que je l'attendais, ça faisait longtemps que j'avais envie de le faire.

00:59 Je suis arrivée ici sans pression, je me suis dit "On verra bien, je me suis bien entraînée, je vais essayer d'avoir confiance,

01:05 je vais tout donner match par match". Pour l'instant, je suis très satisfaite, donc on verra pour la suite.

01:10 Qu'est-ce que ça représente, de passer ce cap pour la première fois ?

01:14 Beaucoup, après, comme je l'ai dit au début du tournoi, je ne m'y attendais pas forcément.

01:20 Je suis super heureuse, je suis super contente. Pour l'instant, je ne réalise pas trop parce que ça va me finir.

01:25 Mais en tout cas, je suis très heureuse et ça montre aussi, je pense que je gère un petit peu mieux mes émotions en grand chelum.

01:31 J'avais un petit peu tendance à beaucoup stresser, donc je mettais beaucoup la pression et à ne pas jouer mon meilleur tennis forcément.

01:36 Mais sur celui-là, j'essayais vraiment de me détendre et de ne pas mettre la pression.

01:41 Pour l'instant, ça marche, donc c'est cool.

01:43 Tu prends quand même un petit peu à rêver pour la suite ?

01:46 Oui et non. Après, je pense que je joue Clara là.

01:52 C'est assez marrant parce qu'en plus, en début de tournoi, on s'est dit avant nos premiers tours, tiens, on peut se rencontrer au troisième tour.

01:58 Et finalement, ça arrive, donc c'est cool.

02:01 Et comment ça est arrivé ? Oui et non, je ne veux pas trop non plus me mettre la pression, justement, en essayant de me dire,

02:07 j'ai déjà passé deux tours en troisième, j'essaie juste de voir match par match, de me donner à fond sur tous les matchs et de voir ce qui se passe.

02:13 Est-ce que quand ça se passe, ton entraînement au quotidien, c'est toujours compter tout seul ?

02:19 Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment tu t'organises ?

02:23 C'est toujours pareil. C'est toujours pareil.

02:25 C'est papa qui m'entraîne et il a pris le travail, donc il est un petit peu moins souvent là sur les tournois.

02:29 Mais je trouve mon papy ou mon copain qui peuvent me suivre, donc c'est cool.

02:33 Ça me détend aussi, ça me permet de moins me mettre la pression et ça m'aide.

02:38 Mais voilà, c'est toujours pareil, rien n'a changé.

02:41 Et lui, il était très bien sur le bord, et il a même mis quelques larmes.

02:45 Ah oui, il a mis ses petites larmes.

02:48 Mais ça fait cinq ans qu'il attendait que je fasse enfin deux tours, donc là, il était content.

02:53 Mais oui, après, forcément, quand il y a les sentiments, etc., ça prend beaucoup plus.

02:58 Donc il est émotif aussi. Donc voilà, il était content.

03:02 Et lui, il n'est pas du tout dans le tennis, c'est ça ?

03:04 Non, c'est un pompier. Il est pompier en France, à Montpellier.

03:07 Donc non, pas du tout dans le tennis.

03:09 Et c'est lui qui a fait mes entraînements pendant trois semaines, là, depuis qu'on est arrivé en Australie.

03:13 Alors, il ne savait pas du tout jouer au tennis.

03:15 Et là, maintenant, il me lance les balles, il sert.

03:18 Voilà, il arrive à se débrouiller. En cinq ans, il a progressé.

03:21 Mais non, non, c'est cool.

03:23 Donc voilà, comme je dis, ça met aussi une atmosphère de détente, on va dire, qui peut m'aider aussi en grand slam.

03:29 Est-ce que tu as l'impression d'être un peu à part sur le circuit ?

03:33 Déjà, par contre, c'est le jeu que tu joues.

03:35 Et aussi parce que tu attends ton 20e point de vue en slam.

03:39 Donc tu as d'y attendre longtemps. Est-ce que tu as l'impression d'être un peu plus spéciale ?

03:42 Oui, en fait, pour moi, on a tous nos différences.

03:47 On est tous différents.

03:50 Moi, c'est vrai que oui, j'ai des différences par rapport à plein de choses, mais pas forcément.

03:55 Après, moi, je suis dans ma petite bulle.

03:57 Je calcule un petit peu, mais je fais mon petit bonhomme de chemin.

04:00 Maintenant, je me prends beaucoup moins la tête qu'avant.

04:02 Donc on va dire que oui, une petite différence, mais je ne me rends peut-être pas forcément compte.

04:08 Il y a ce public aussi, je ne sais pas si tu entends un peu tous les Français, mais c'est quoi le public ?

04:13 Ils sont géniaux depuis le début.

04:14 En fait, on les a vus en Cali parce qu'on était voir les matchs d'Alger et de Jacques Meaux.

04:17 On les a rencontrés là.

04:18 Et voilà, depuis, ils sont juste géniaux.

04:21 Ça aide quand on est dans le dur.

04:23 Vraiment, ça met un petit bout, ça remet confiance en soi.

04:26 Et puis on se dit qu'on a aussi envie de leur faire plaisir, de transmettre des émotions.

04:29 Donc il y a vraiment un partage et depuis le début du tournoi, vraiment, moi, ça m'aide.

04:32 Ça m'aide beaucoup.

04:33 Et voilà, on a même l'impression d'être un Roland.

04:35 Je me suis dit quand je joue une Italienne, il va y avoir beaucoup d'Italiens.

04:38 Et finalement, on n'entendait que les Français.

04:41 C'était vraiment génial.

04:42 Merci beaucoup.

04:43 Est-ce que le fait d'être autour de la 100e place depuis un moment, est-ce que c'est quelque chose auquel tu penses ?

04:51 Est-ce que tu te dis qu'il y a encore de temps de progresser et d'aller jusqu'où ?

04:57 Oui, c'est vrai qu'avant, je me mettais beaucoup la pression justement au niveau du classement, au niveau de ça.

05:02 Et maintenant, j'essaye juste de moins me prendre la tête, d'être plus détendue.

05:05 Et puis avec l'âge aussi, vu que je vieillis un petit peu, je suis plus mature dans le sens où je me mets vraiment moins la pression.

05:12 Et mon premier objectif déjà, c'est de rentrer dans les tableaux de Grand Chelem.

05:15 Donc je me dis d'être top 100.

05:17 Et puis là, je me suis dit, j'y suis, donc je vais me donner à fond.

05:20 J'essaye de me donner à fond.

05:21 Et le fait de moins me mettre la pression, d'avoir moins d'attente envers moi-même, je trouve que ça me fait un petit peu mieux jouer.

05:27 Il y a un petit parallèle à faire avec Clara, qui elle aussi s'entraîne avec son copain.

05:33 Vous êtes proche, je ne sais pas.

05:35 Et qu'est-ce que tu penses de son jeu ? C'est une fille qui aime bien tricoter la balle.

05:38 A mon avis, tu ne dois pas aimer ça.

05:40 On est deux inverses.

05:42 Voilà, moi, c'est plus la puissance et finir les coups assez rapidement.

05:45 Et Clara, ça va plus être de l'araignée rentrer dans la tête, de tricoter, de faire un peu déjouer le genre de jeu comme moi.

05:55 Donc je sais à quoi m'attendre.

05:56 Après, je ne l'ai jamais joué.

05:57 C'est rare parce que je pense que j'ai joué toutes les Françaises, sauf Clara.

06:00 Donc ça va être intéressant.

06:02 Je sais à quoi m'attendre et ça va être forcément un dur combat psychologique et aussi sur le terrain.

06:07 Mais mine de rien, ça me fait plaisir de la jouer quand même au troisième tour.

06:11 Et en train de jouer, vous êtes déjà souvent jouée ensemble ?

06:15 Pas beaucoup. Je lui demande, mais elle ne veut pas jouer avec moi.

06:18 Elle va voir ça, elle va être sûre de me voir.

06:20 Non, pas beaucoup.

06:21 On a déjà tapé sur les tournois quand on s'est peut-être une ou deux fois.

06:24 Mais non, vraiment, avec Clara, on ne s'est vraiment pas beaucoup.

06:28 On se connaît de vue, etc.

06:31 Mais on ne joue pas beaucoup ensemble.

06:32 Et juste pour revenir sur le classement.

06:35 Qu'est-ce que tu penses qu'il t'a manqué ces dernières années pour justement franchir le cap ?

06:40 Et rentrer bien dans le top 100 ou le top 50 ?

06:43 Déjà, mentalement, d'avoir un petit peu plus confiance en moi et de moins me mettre la pression.

06:48 Et aussi physiquement, je travaillais beaucoup moins physiquement avant que maintenant.

06:54 Et donc, voilà, j'essaie juste d'être un petit peu plus mature,

06:57 de mettre des choses un petit peu plus en place qu'avant.

07:00 Et je pense que sur le côté physique et le côté mental, c'est ce qui fait ce qui a joué.

07:07 Quand on t'avait découvert il y a très longtemps, tu étais à nos noms.

07:11 Les filles ne voulaient pas s'entraîner avec toi.

07:13 C'est toujours pareil.

07:15 Oui, après, je peux comprendre parce que quand on s'entraîne, on a envie d'être réglé.

07:18 On a envie vraiment de.

07:19 Alors, ça va mieux parce que j'arrive.

07:21 Mais toujours, voilà, j'arrive mieux maintenant à trouver des partenaires.

07:25 Mais c'est vrai que je prends souvent des sparring parce qu'après, les filles, je les comprends.

07:28 J'ai un jeu où même quand je suis à l'entraînement,

07:30 j'essaie forcément de reproduire ce que je fais en match.

07:32 Donc, je ne vais pas tenir la balle 10 ans.

07:34 Et forcément, les filles n'aiment pas, mais c'est toujours pareil.

07:37 Juste une question pour savoir si les problèmes que tu avais dans le temps à l'oreille, c'est complètement réglé ?

07:43 Oui, oui, oui, c'est réglé de temps en temps.

07:46 Et avec les petits, encore de temps en temps.

07:48 Mais après, on a identifié, voilà, j'ai réglé ça.

07:51 Et bon, c'est un petit peu mieux.

07:53 Ça fait du bien.

07:54 C'est plus détendu aussi par rapport à ça.

07:56 Et juste pour savoir, ton copain, il est à quel niveau de tennis ?

08:00 Au tennis ? Je pense qu'il est non classé.

08:02 Mais il a une technique où il arrive à m'envoyer les balles comme un coach.

08:07 Alors, il fait comme ça et il sert à, je pense, 150.

08:11 Il ne va pas l'échanger avec toi ?

08:12 Non, c'est que du panier, que du panier.

08:14 Mais ça marche alors pour l'instant.

08:16 Tu te rends compte de ce que tu nous racontes ? C'est incroyable.

08:18 Après, ce n'est pas lui qui m'entraîne au quotidien.

08:20 Ce n'est pas moi.

08:21 Mais voilà, là, en tout cas, sur l'Australie, on s'est débrouillé comme on pouvait.

08:25 Mais comme je dis, je pense que moi, je suis très...

08:28 Quand je gère mes émotions, je joue bien.

08:30 Et je pense que, voilà, justement, avoir ce côté détendu où je ne me prends pas la tête

08:34 parce que finalement, je n'ai pas non plus beaucoup d'attente.

08:36 Je pense que ça marche plus que...

08:39 C'est plus dans le psychologique que dans le tennis-style pour moi.

08:42 Mais là, je t'ai ouvert du coup et je suis mis à ta place.

08:45 Le cœur, il battait fort sur le match, là ?

08:47 Le cœur, il allait sortir.

08:49 Ah, le cœur, il allait sortir.

08:50 Parce qu'en fait, je me suis dit, il faut que je fasse un ace

08:54 parce qu'au fond, je ne sais pas ce que je vais faire.

08:57 Donc, je me suis vraiment concentrée à faire mon ace.

08:59 Et je me suis dit, je vais aller à l'extérieur, on verra ce que ça donne.

09:03 Et en fait, quand je l'ai vu partir, il y a eu cinq secondes où je me suis dit,

09:06 elle l'a vraiment parmi, genre ça y est, c'est fini.

09:08 J'ai vraiment eu du mal à y croire.

09:09 Mais le cœur, il bat.

09:11 Même depuis un moment avant, il battait.

09:13 Depuis que ça a commencé à se serrer, ça battait.

09:15 - Merci.

09:16 [Musique]

Open d'Australie 2024 - Océane Dodin : "Mon coeur allait sortir... tellement il battait fort !"

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