Il y a UN centimètre de neige sur Paris et tout est bloqué, la nature se venge !
Le billet de Daniel Morin dans le 5/7 (6h55 - 18 janvier 2024)
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-daniel-morin/le-billet-de-daniel-morin-du-jeudi-18-janvier-2024-4050224
Retrouvez tous les billets de Daniel Morin sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-daniel-morin
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AmusantTranscription
00:00 de Strasbourg à Bastia en passant par Biarritz, on écoute tous Daniel Morin.
00:04 Absolument et à Paris on va s'arrêter quelques secondes car on vit petite notre dernière
00:08 heure en tant que cité.
00:09 Ce matin sur la capitale c'est Armageddon, c'est la catastrophe, plus de bus, plus de
00:13 métro, plus de police, plus de pompiers.
00:15 Il y a un centimètre de neige !
00:18 Alors je ne sais pas si vous m'entendez derrière votre radio, j'ai passé vers Gley, la neige
00:24 a eu raison de nos installations sur le toit de Radio France mais au cas où, je vais vous
00:27 raconter l'enfer apocalyptique que nous vivons en ce moment.
00:30 La nature se venge, elle paralyse Paris, la désolation est totale.
00:34 A 5h45, quand je suis descendu pour prendre mon taxi, ce dernier s'était retourné.
00:39 En freinant, il avait fait 5 tonneaux.
00:40 Le chauffeur, je l'ai retrouvé congelé à moitié sorti du véhicule, des corbeaux
00:44 commençaient à le picorer.
00:45 Quand j'ai vu sa main trembler, je me suis précipité.
00:47 "Ne bougez pas, je vais appeler les secours."
00:49 "C'est trop tard, mes forces m'abandonnent."
00:50 "Non, non, tenez bon, j'appelle."
00:52 "Les communications ne passent plus, la neige recouvre les antennes."
00:54 "Oh mon Dieu !"
00:55 "Vous êtes Daniel Morin de France Inter ?"
00:57 "Oui."
00:58 "Vous connaissez Varrock alors ?"
00:59 "Ah, malheureusement oui, je la fréquente."
01:01 "C'est vrai ce que vous dites sur elle ?"
01:03 "Oh que oui, et encore, je ne dis pas tout.
01:05 La vérité est bien pire, bien plus bluguée."
01:07 "Et Nicolas Demorand, vous le connaissez ?"
01:09 "Oui, oui, mais mal.
01:11 Je gagne moins de 80 000 euros par mois, il me considère comme un sandant, il refuse
01:15 de me côtoyer."
01:16 "Et Mathilde Munoz, elle est comment en vrai ?"
01:18 "Ah, Mathilde.
01:19 Mathilde en vrai, elle est merveilleuse.
01:21 Elle est merveilleuse parce que, ben, elle est nature."
01:24 "Oui, elle n'est pas comme tous ces gens de médias, elle n'est pas dans les 'sbrouf'."
01:28 "Mathilde, elle n'a pas attendu le mouvement 'Woke' pour s'affranchir."
01:30 "Mathilde, ça fait plus de 20 ans qu'elle ne s'épile pas les jambes et qu'elle est
01:33 fière de sa petite moustache."
01:35 "Alors Mathilde, je peux vous dire que je l'adore et là, je parlais seul, le chauffeur
01:40 était mort."
01:41 Je décidais donc de prendre le chemin de la radio à pied.
01:44 Le long du trajet, j'assistais au spectacle désolant de vélos, trottinettes encastrées
01:48 dans des gens et de pigeons morts saisis en plein vol par les maudits flocons.
01:51 Il faut dire qu'apparaît un centimètre de neige, c'est la panique.
01:54 On est en état d'alerte niveau catastrophe.
01:56 La mort me guettait, je commençais à délirer, je titubais en parlant seul à haute voix
01:59 de façon désordonnée.
02:01 "Rick, chioti, pourquoi t'es méchant, Mathrachida ? Ouda, Castera, arrête de dire de la merde.
02:07 Attal, va ranger ta chambre.
02:09 Anushka, fous la paix aux guépards.
02:11 Anthony, ferme ta gueule."
02:12 Et puis, dans un sursaut de survie, je me suis ressaisi.
02:16 J'ai pété la vitrine d'une station essence, j'ai pris un bidon d'antigel, je l'ai bu
02:19 cul sec, et je me suis mis à courir.
02:21 Je progressais à vive allure.
02:22 De la fumée sortait de mon nez.
02:24 En chemin, je croisais une vieille femme à terre, les deux jambes brisées.
02:27 "Aidez-moi, monsieur, j'ai de la neige dans les poumons."
02:29 "Désolé, vieille femme, je peux pas, j'ai une chronique dans 7 minutes.
02:32 Meurs en paix."
02:34 Ah, enfin, j'aperçois la maison de la radio.
02:37 Paris sous un centimètre de neige.
02:38 J'espère qu'on va s'en sortir.
02:40 Quant à lui, lui, bien sûr, on peut dire qu'il s'en est sorti.
02:43 Notre voisin illustre dans la température corporelle à voisine des 50 degrés.
02:47 Celui qu'on surnomme Nico Brasero.
02:49 Alors, il a traversé Paris de façon magistrale en surf au milieu des bas d'eau.
02:54 "Poussez-vous, merci, poussez-vous, écartez-vous, laissez passer la légende.
03:01 L'info n'attend pas, dégagez les pauvres."
03:04 En chemin, il a récupéré Aline, qui l'attendait en bas de chez elle, blottie dans sa sac Picard.
03:09 Et Sonia, qui frissonnait en s'agrippant au radiateur de son salon, la pauvre,
03:13 elle a pas compris que pour que ça chauffe, faut que ça reste branché.