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Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 19 janvier 2024 : L’ancien gangster devenu luthier, écrivain et réalisateur, Frank Henry. Il est, fin janvier, seul sur la scène du théâtre de la Nouvelle Ève à Paris dans la pièce autobiographique : "Gangster : Ni Fier, Ni Honteux".

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Transcription
00:00 Bonjour Franck Henry. - Bonjour.
00:02 - Quand on regarde votre parcours, ce que d'autres appellent votre pédigrée, ça fait vraiment froid dans le dos.
00:07 70 braquages référencés, 21 millions de butins, 21 ans de prison.
00:11 Vous étiez l'une des plus grandes figures du grand mandatisme, ce qu'on appelle un parrain.
00:16 Je vais préciser que vous n'avez jamais tué personne dans cette folie meurtrière.
00:20 - Parrain, je m'inscris en faux.
00:22 Je dis toujours que...
00:24 Quand on dit que j'étais un parrain, j'ai dit que moi j'en étais même pas la marraine.
00:29 - En tout cas, c'est comme ça que vous étiez référencé dans le milieu.
00:33 Aujourd'hui, vous êtes rangé, vous êtes devenu luthier, écrivain, scénariste, réalisateur.
00:37 Vous êtes même devenu l'un des référents principaux du cinéma, série et polar.
00:41 Vous avez notamment co-écrit "Braco" en Grenage.
00:44 Et à partir du 26 janvier prochain, vous serez sur scène au Théâtre de la Nouvelle-Ève à Paris
00:48 avec la pièce autobiographique "Gangster, ni fier ni honteux".
00:51 L'homme que vous êtes a-t-il définitivement accroché, Franck Henry ?
00:56 - C'est clair, ça fait un moment, ça fait 20 ans.
00:58 Je dis toujours que si je devais récidiver, il ne faut surtout pas appeler la police,
01:03 il faut appeler les urgences psychiatriques.
01:06 - C'est votre fils qui vous a fait basculer définitivement du bon côté des choses.
01:11 - C'est-à-dire que quand mon fils est né, j'ai décidé d'être père ou gangster.
01:16 J'ai choisi père.
01:18 - Est-ce que vous êtes fier de l'homme que vous êtes devenu ?
01:21 - Je suis fier de celui que je suis devenu au regard de ce qu'en pense mon fils.
01:27 Et c'est bien ça le principal.
01:29 - Comment vous lui transmettez justement, parce qu'il doit la connaître cette histoire ?
01:32 Comment vous lui avez raconté votre histoire ?
01:34 - Lui, il a commencé mal, il a commencé au parloir.
01:36 Les premières années de sa vie, il était petit, mais il s'en souvient.
01:40 Il a commencé au parloir et moi, j'avais qu'une peur,
01:44 parce que bon nombre de voyous que je connais
01:49 ont des membres qui sont devenus des incans à leur tour.
01:52 Et ça, c'était ma principale hantise.
01:55 Alors, il avait une mère qui est décédée.
01:58 Il avait une mère qui était extraordinaire d'un point de vue moral, d'amour et d'intelligence.
02:08 Et à deux, on a essayé de lui apprendre les belles choses de la vie.
02:15 J'allais dire les bonnes choses, non.
02:17 On ne sait pas ce que sont les bonnes choses, mais les belles choses de la vie.
02:21 Et on en a fait quelqu'un de cultivé.
02:27 Aujourd'hui, il est monteur, il travaille pour l'image.
02:31 Et je suis ultra fier de ça.
02:33 - Gangster, ni fier ni honteux, est-ce que ce n'est pas ça, justement ?
02:36 Est-ce que ce n'est pas une belle façon de dire que vous souhaitez un monde meilleur ?
02:44 - Le titre, ni fier ni honteux, je l'explique de la façon suivante.
02:48 Je ne suis certainement pas fier de ce que j'ai fait, de ce que j'ai fait de mal.
02:54 Mais je n'en suis pas honteux non plus parce que j'ai payé déjà.
02:58 Je ne dois rien, moi.
03:00 J'ai passé 21 ans en prison en les assumant, en prenant mes responsabilités.
03:05 Je ne me suis jamais considéré comme une victime.
03:07 Il n'y a personne qui m'a pris de force par la main pour aller faire des braquages.
03:11 Mais je n'en suis pas honteux parce que j'ai payé.
03:14 Donc, je ne dois rien.
03:16 Mais je ne suis certainement pas fier non plus.
03:18 - Merci beaucoup, Franck Horatier, d'être passé dans le monde d'Élodie sur France Info.
03:21 Ça s'appelle "Gangster, ni fier ni honteux".
03:23 Ce sera donc au Théâtre de la Nouvelle-Ève à Paris dès le 26 janvier prochain.
03:27 Mise en scène, Jérémie Lipman.
03:28 Je le précise parce qu'il y a beaucoup de musique.
03:30 Et vous êtes d'abord un passionné de musique.
03:31 Vous êtes luthier aussi.
03:32 Vous créez des guitares.
03:33 Et ça, c'est aussi une autre facette de votre personnalité.
03:36 C'est le côté Bernard Lavillier qui se cache en vous.
03:38 - J'ai voulu être Lavillier à la place de Lavillier.
03:41 - Ça n'a pas fonctionné.
03:42 - Ça n'a pas marché. - Au moins vous avez tenté. Merci beaucoup.
03:44 - Merci.

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