Dossiers Mystères S01EP02 - Énigmes

  • il y a 8 mois
Dans une ferme près de London en Ontario, les membres d'une même famille se font massacrer par la population rendue à bout. Également à l'émission : l'enlèvement d'un prospecteur par une famille de " sasquatchs " et la recherche d'une mine perdue dans les Rocheuses relèvent-ils de l'histoire ou de la légende?
Transcription
00:00 Dans un monde rationnel, banal et prévisible, rien n'est plus intriguant, rien n'est plus fascinant et angoissant que le sentiment de mystère qui nous envahit lorsque nous faisons face à l'inconnu.
00:13 En 1880, un soir de tempête, un commando pénètre dans une ferme de local au cœur de la nuit.
00:23 Que cherchent ces hommes armés?
00:29 On n'est jamais seul à la ferme des Saults.
00:31 On dit ces terres maudites. Certains soirs de tempête, on raconte avoir vu des chevaux sans tête courir dans les champs.
00:38 Et Linda Saults met toujours deux ou trois couverts de plus, au cas où.
00:43 En 1924, Albert Ostman, un prospecteur, apprend des guides amérindiens qu'il vaut mieux ne pas trop s'aventurer dans les forêts près de Toba Inlet.
00:54 Ostman aurait mieux fait d'écouter ce conseil.
00:58 Une querelle entre un métis et deux Amérindiens va être à l'origine d'une incroyable recherche de mines d'or perdues.
01:05 Des notes sur un vieux calepin vont-elles permettre de résoudre ce mystère?
01:10 Ici Michel Dumont, bienvenue à Tossier Mystère.
01:16 Bienvenue à Tossier Mystère.
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01:59 La violence n'attire que la violence, dit l'adage.
02:04 Et c'est malheureusement ce qui s'est produit il y a plus d'un siècle dans le sud de l'Ontario.
02:09 Une simple querelle entre voisins a rapidement dégénéré en un drame sanglant.
02:14 Haine, vengeance et trahison.
02:17 Ces ingrédients explosifs ont fait de la petite communauté de Bedolph-Luken
02:22 un des plus épouvantables massacres de l'histoire canadienne.
02:26 Par une nuit glaciale de l'hiver 1880,
02:34 un groupe d'hommes armés de bâtons et de haches venus des villages de Luken et de Bedolph
02:39 marchent en chuchotant.
02:42 Bientôt les miliciens voient apparaître leur destination.
02:51 Celui qui apparemment dirige cette horde, un solide gaillard,
02:54 s'avance vers la porte qu'il pousse sans retenue.
02:57 C'est le signal.
02:59 Une demi-douzaine d'hommes envahissent la cuisine
03:01 et saisissent un jeune homme dans la vingtaine, endormi dans la chambre du fond.
03:04 En moins de deux, sans comprendre ce qui se passe, il est menotté et traîné dans la cuisine.
03:09 Dans la petite maison de Roman Line, on se prépare à jouer le dernier acte d'un drame
03:13 qui a débuté trente ans plus tôt.
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03:21 À la fin des années 1840, les Donnelly, une famille d'immigrants irlandais, débarquent à Luken,
03:27 un village situé à cheval entre les comtés de Euron et de Middlesex en Ontario.
03:32 La communauté de Luken n'étant exclusivement irlandaise,
03:38 les Donnelly s'y sentent aussitôt chez eux.
03:41 Ils décident de s'installer sur un vaste terrain de cent acres, encore en friche,
03:47 situé tout au bout de Roman Line, une terre officiellement la propriété d'un certain John Grace.
03:53 Ce détail n'empêche pas James Donnelly d'y construire sa demeure.
03:57 Il faut dire à la décharge de l'irlandais que ce genre d'occupation sauvage est pratique courante dans leur pays.
04:02 Certaines terres de la couronne sont cédées à des squatteurs quand ceux-ci se chargent de les rendre arables.
04:08 Le problème pour James Donnelly, c'est que d'autres fermiers locaux réclament eux aussi des droits sur les terres de John Grace.
04:16 Tant et si bien que les Donnelly se retrouvent aussitôt au centre d'une querelle digne du Far West.
04:23 Il a eu des problèmes avec un ou deux de ses voisins au sujet des limites de ses terres sur Roman Line.
04:31 L'un de ses voisins était Patrick Farrell.
04:35 Farrell était ce pauvre bougre qui avait cru qu'il possédait les terres sur lesquelles travaillait James Donnelly.
04:43 Il venait lui aussi de cette même région de Tipperary en Irlande d'où étaient originaires les Donnelly.
04:48 Et sa famille avait déjà eu maille à partir avec eux. Apparemment, le scénario se répétait.
04:53 Si vous jetez un coup d'œil sur les registres historiques, vous allez vous rendre compte que certaines terres étaient tantôt occupées par les Donnelly, tantôt par James Farrell.
05:01 C'était en partie la raison de ces querelles.
05:08 En 1855, James Donnelly et un certain Patrick Farrell se retrouvent devant les tribunaux pour régler une fois pour toutes le droit d'exploitation du terrain de Roman Line.
05:17 La justice tranche en faveur des deux belligérants.
05:20 James Donnelly pourra exploiter la moitié des terres de la partie nord du terrain et Farrell la moitié située plus au sud.
05:28 La rage au cœur, Donnelly regarde Farrell ériger une maison et une grange sur ces terres qu'il continue de prétendre siennes.
05:36 Pour Farrell, le nouveau locataire, c'est le début d'un long cauchemar. Vol, vandalisme, provocation.
05:42 Cette partie de bras de fer va brutalement prendre fin le 25 juin 1857.
05:47 James Donnelly s'est présenté à une réunion de fermiers beaucoup plus intéressés par l'idée d'y semer la bise-bille que d'aider ses voisins.
05:55 Il se disait ivre, plus ivre qu'il ne l'était en réalité, et c'est lui qui a commencé la bagarre avec Farrell.
06:02 C'est lui aussi qui a persisté dans cette violence lorsque Farrell lui a dit ça suffit.
06:06 Puis alors que Farrell était étendu sur le sol essayant de se relever, Donnelly l'a frappé mortellement à la tête.
06:12 Il s'est ensuite penché sur lui et lui a dit, tu méritais cela depuis au moins cinq ans.
06:18 Mes enfants auront au moins cette satisfaction quand je serai dans ma tombe.
06:24 James Donnelly n'a pas l'intention de rendre des comptes à la justice.
06:31 Il s'enfuit dans les bois où, grâce à la complicité de sa femme et de ses enfants, il restera caché pendant onze mois.
06:37 Donnelly pousse même l'audace jusqu'à se déguiser en femme pour aider Joanna aux travaux des champs.
06:44 Mais cette vie de fugitif lui pèse.
06:47 Après que Donnelly se soit rendu, il a été jugé et trouvé coupable de meurtre.
06:53 Le juge l'honorable John Beverly Robinson l'a aussitôt condamné à être pendu en septembre de la même année.
07:00 Mais avant que la sentence n'ait été appliquée, Madame Donnelly a adressé au gouvernement une pétition qui a eu pour effet de renverser la condamnation.
07:07 La peine a alors été commuée en sept années de réclusion à être purgée au pénitencier de Kingston.
07:13 Pendant que l'Irlandais croupit en cellules, les petites communautés de Biddulph et de Logan font face à une vague de larcins inexplicables, vandalisme, incendie criminel et abattage de bétail.
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07:38 Il y a eu beaucoup de problèmes et beaucoup d'accusations portées contre les Donnelly, mais aussi par les Donnelly contre leurs compétiteurs.
07:46 Des accusations de menaces, de coups et de langage abusif.
07:50 En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tout le monde connaissait le nom des Donnelly.
07:57 En 1865, James Donnelly est libéré de la prison de Kingston.
08:01 Dès son retour à Logan, la ferme d'un voisin qui a témoigné contre lui est la proie des flammes.
08:07 C'est dans ce climat d'inquiétude que vivent maintenant les habitants de Logan et de Biddulph.
08:13 Personne n'ose plus accuser ouvertement les Donnelly, ni même critiquer leurs actions.
08:18 Des clans se forment, les vieilles querelles entre Irlandais catholiques et protestants ressurgissent.
08:26 Parce qu'il y avait beaucoup de vols, des vols dont on accusait sans preuve les Donnelly,
08:32 le père Conley a proposé de mettre sur pied une association pour sa paroisse.
08:38 Lors de son homilie du dimanche, il a déclaré
08:44 « Ceux qui désirent se joindre à mon association devront signer le livre que j'ai laissé dans le vestibule de l'église.
08:51 Et si quelque chose est rapporté voler, leur signature donnera à l'association le droit de fouiller leur résidence. »
08:58 Une milice communautaire voit le jour. La Biddulph Peace Society, dirigée par un certain James Carroll.
09:10 La société, pour un Biddulph pacifique, était à peu près tout, sauf pacifique.
09:16 C'était plutôt un groupe de justiciers dont le président, James Carroll, était aussi un policier local.
09:21 Carroll devait sa nomination, non pas à son désir de maintenir la paix,
09:25 mais à cette haine viscérale qu'il nourrissait à l'égard des Donnelly.
09:29 Le nom de Biddulph Peace Society est un peu sarcastique,
09:32 quand on sait que pour ses membres, la paix ne pouvait être acquise que par la mort des Donnelly.
09:36 Dans la soirée du 3 février 1880, James Carroll est résolu à sévir contre les Donnelly.
09:45 Le temps des belles paroles est révolu.
09:47 À 6 kilomètres de là, dans leur ferme, les Donnelly se préparent à passer la nuit.
10:01 Toute la maisonnée va qu'à ses dernières occupations du soir.
10:05 Joanna lave la vaisselle du souper, et comme les Donnelly anticipent de voir passer la journée du lendemain à Granton,
10:12 où ils doivent répondre à des accusations d'incendiaire,
10:15 dans les tables, Tom Donnelly montre au jeune O'Connor, un voisin, comment s'occuper des bêtes en leur absence.
10:21 Un peu avant minuit, les Donnelly se mettent au lit.
10:26 Le jeune O'Connor dormira en bas, dans la salle commune.
10:30 Vers 1 heure du matin, un vacarme surprend les Donnelly dans leur sommeil.
10:41 Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Tom est menotté et entraîné dans la cuisine, où il est bientôt rejoint par son père.
10:47 Autour d'eux, une demi-douzaine d'hommes.
10:51 Parmi eux, James Carroll, qui en voyant son vieil ennemi, lui lance,
10:55 « James Donnelly, nous avons de nouvelles accusations contre vous. »
10:59 « Carroll, j'exige de voir votre mandat, demande James Donnelly. »
11:06 « Le mandat, c'est moi, rétorque Carroll. »
11:10 James Donnelly comprend alors le véritable but de cette effraction.
11:13 Il fonce sur Carroll, mais il est frappé à la tête.
11:16 De se faisant guère d'illusions sur leur propre sort, les deux femmes foncent, mais Joanna et Bridget sont également égorgées.
11:22 Tom Donnelly se débat désespérément. Il sera poignardé et battu à mort.
11:30 Une fois le massacre terminé, la milice se retire et met le feu à la ferme.
11:37 Seul le jeune O'Connor, témoin silencieux du drame, réussit à fuir par une fenêtre en échappant à la vigilance des justiciers.
11:44 En quittant les lieux, les hommes se sont probablement retournés une dernière fois pour s'assurer que l'endroit était la proie des flammes.
11:52 Ils se sont ensuite rendus à Wayland's Corner, à deux mille et demi de là, où résidait William Donnelly.
12:00 William Donnelly était le vrai leader de la famille.
12:05 C'est surtout à lui que les justiciers souhaitaient s'en prendre cette nuit-là.
12:08 Ils se sont donc rendus chez lui et ont cogné à la porte en affirmant qu'il y avait le feu.
12:13 Malheureusement, c'est son frère John qui était chez lui cette nuit-là qui a ouvert la porte.
12:20 Il a été abattu sur le champ.
12:30 Lorsque William Donnelly a court auprès de son frère, celui-ci a juste le temps de lui dire qu'il a reconnu plusieurs de ses agresseurs, dont James Carroll.
12:38 Grâce au témoignage de William Donnelly et du jeune Johnny O'Connor, plusieurs membres de la Bedolph Peace Society sont arrêtés, mais finalement seul James Carroll est accusé de meurtre.
12:51 Mis à part James Carroll, personne d'autre n'a jamais été accusé du meurtre d'Ed Donnelly.
12:56 Si la justice avait échoué dans le cas de Carroll, contre qui elle avait les meilleures preuves, elle n'aurait aucune chance de faire condamner quelqu'un d'autre.
13:03 Les membres du jury ont été incapables de s'entendre.
13:06 Sept étaient d'avis qu'il fallait la quitter, quatre le jugeaient coupable et un dernier restait indécis.
13:11 Il y a donc eu un second procès, lequel a pris fin le 3 février 1881.
13:17 Un an, presque jour pour jour après le drame.
13:20 À l'issue de ce second procès, Carroll a été déclaré non coupable.
13:24 Les Donnelly étaient-ils aussi méprisables que le déclaraient leurs ennemis, ou ont-ils plutôt fait l'objet d'une campagne de dénigrement afin de justifier leur lynchage?
13:36 Il y a toujours une part de bien et de mal dans chaque individu, et les Donnelly pouvaient être très mauvais, il n'y a aucun doute là-dessus.
13:43 Mais si vous étiez leur ami, ils auraient pu faire n'importe quoi pour vous.
13:48 Au contraire, attention.
13:50 Avec le recul, il est difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants du massacre des Donnelly.
13:56 Comment expliquer que, malgré les témoins oculaires, personne n'ait jamais été condamné pour ces meurtres?
14:02 Comment expliquer que les autorités aient été aussi prontes à classer l'affaire?
14:07 Certains ont prétendu que l'exécution des Donnelly n'était pas seulement la décision de la Biddlefield Society, mais aussi celle de magistrats et de politiciens influents.
14:17 La question que se posent aujourd'hui les historiens n'est pas seulement « Qui a tué les Donnelly? » mais « Qui étaient réellement les Donnelly? »
14:26 L'un des ingrédients essentiels aux bonnes histoires de revenant est la mort violente du ou des soi-disant fantômes.
14:35 À Laucon, en 1880, cinq membres de la famille Donnelly ont été lynchés sans aucune autre forme de procès.
14:43 On est étonné que, depuis ces événements sanglants, certains prétendent que les anciennes terres des Donnelly, le long de Roman Line, soient hantées.
14:50 Pendant un instant, le prêtre laisse courir son regard sur l'étrange habitation.
15:03 Quelques jours plus tôt, il a reçu un appel du nouveau propriétaire de la ferme, un certain Robert Saultz.
15:11 Il a confié que lui et sa femme avaient ressenti certaines présences invisibles et qu'ils souhaitaient faire exorciser leur nouvelle maison.
15:17 Le père Smith a expliqué à son interlocuteur que l'exorcisme était un rituel extrême, impliquant les plus hautes autorités de l'Église.
15:24 Une bénédiction serait sans doute plus appropriée.
15:28 Le père Smith est accueilli par un couple d'âge moyen, Robert et Linda Saultz.
15:38 Visiblement, les Saultz sont mal à l'aise avec cette histoire.
15:42 Enfin, Linda se laisse aller aux confidences.
15:46 À plusieurs reprises depuis leur emménagement, elle a éprouvé un sentiment d'oppression, comme une présence malsaine.
15:53 Elle n'a rien vu de particulier ou d'extraordinaire, seulement cette sensation inconfortable, comme si quelqu'un l'épiait.
16:02 Dans la foulée, Robert Saultz a voulu aussi avoir ressenti cette présence.
16:07 Au terme de ses confidences, le prêtre se lève et entame sa bénédiction.
16:12 Il est vrai qu'à Loken, la maison des Saultz est stigmatisée pour avoir été le théâtre d'une infamie.
16:19 C'est entre ces murs, un siècle plus tôt, qu'ont été massacrés les Donnelly.
16:23 Des meurtres demeuraient à ce jour impunis.
16:29 Le 4 février 1880, une famille entière a été massacrée par des gens de sa propre communauté.
16:37 Les victimes connaissaient chacun des agresseurs.
16:41 Hélas, justice n'a pas été rendue et tous ont été relaxés.
16:46 Situé à mi-chemin entre les villages de Loken et de Biddulph, le domaine des Donnelly est sans contredit la référence régionale la plus célèbre.
16:55 Les lieux témoignent du massacre de toute une famille par une milice locale.
17:00 C'est ici que le massacre s'est produit.
17:05 Ces six pierres sont tous ce qui reste de la maison originale.
17:10 Une ici, une là, deux derrière et deux autres derrière moi.
17:16 Le drame s'est produit le 4 février 1880, très tôt le matin.
17:22 1880.
17:23 Personne n'a jamais été condamné pour ces brutalités.
17:28 Bien sûr, il y a eu un procès, mais le juge a décrété le non-lieu.
17:32 Justice n'a jamais été rendue et c'est peut-être pourquoi le domaine des Donnelly n'a jamais retrouvé sa quiétude.
17:46 À en croire la rumeur, une esclave noire, chassée de la région par l'arrivée massive des immigrants irlandais au début du 19e siècle, aurait jeté un mauvais sort sur ces terres, et en particulier sur celles longeant le chemin de Roman Line, ces terres qui allaient devenir le domaine des Donnelly.
18:02 Depuis le drame de 1880, d'étranges événements ont été rapportés le long de Roman Line.
18:14 Il y a une histoire qui revient souvent ici.
18:16 Des automobilistes roulant tard la nuit le long de la Roman Line y auraient croisé un auto-stopper vêtu à l'ancienne.
18:25 En le doublant, ils affirment avoir eu le temps de bien le voir éclairé par les phares.
18:32 Mais en faisant demi-tour pour le prendre en stop, l'homme aurait disparu.
18:38 Voilà une histoire pour le moins intéressante.
18:43 Ses présences spectrales pourraient peut-être expliquer les comportements insolites de certains animaux.
18:48 Il y a quelques années, l'ancien propriétaire de la ferme a essayé de faire l'élevage des chevaux.
18:54 Cela a été très difficile.
18:57 Il devait tenir l'animal fermement par les brides pour l'amener dans les tables.
19:02 S'il la lâchait, la bête s'enfuyait au galop à travers les champs.
19:10 Il devait alors aller la chercher avec sa camionnette pour la ramener.
19:13 Les chevaux étaient très nerveux lorsqu'ils étaient près de les tables.
19:19 Et dès qu'on les rentrait, ils faisaient une sorte de grongnement et piétinaient d'avant en arrière.
19:25 Ils n'étaient pas du tout détendus.
19:27 Finalement, le projet d'élevage a été abandonné.
19:29 De ces bâtiments originaux construits par James et Joanna Donnelly, il ne reste aujourd'hui à peu près plus rien.
19:36 À présent, le domaine des Donnelly est la propriété de la famille Saults.
19:40 Lorsque nous avons emménagé, nous avons tout de suite ressenti un sentiment d'inconfort dans la maison.
19:47 Même si nous ne sommes pas d'obédience catholique romaine, j'ai quand même contacté le prêtre de la paroisse pour lui demander de venir ici pratiquer un exorcisme.
19:57 Il a été un peu choqué par ma demande.
20:00 Il m'a expliqué que cela nécessitait l'accord d'autorité religieuse bien au-dessus de lui.
20:06 Néanmoins, il est quand même venu ici pour bénir la maison.
20:08 C'est durant cette visite que j'ai ressenti toute l'aura négative quitter les dieux.
20:13 Mais il y a quand même eu beaucoup de choses qui se sont passées ici.
20:16 Dès le premier jour, Robert Saults a l'impression qu'on l'épie.
20:25 Il n'en parle pas à sa femme de peur de l'inquiéter.
20:29 Mais Linda ne tarde pas non plus à faire connaissance avec les invisibles locataires du domaine.
20:33 À plusieurs reprises, pendant qu'elle se trouve dans la cuisine, elle a l'impression de ne pas être seule.
20:39 Au début, les Saults s'attribuent ces inconforts à leur déménagement, à leur nouveau style de vie.
20:48 Mais l'inconfort est toujours là.
20:50 Les gens ne sont pas toujours à l'aise.
20:53 Au début, les Saults s'attribuent ces inconforts à leur déménagement, à leur nouveau style de vie.
20:58 Mais les phénomènes perdurent.
21:00 À plusieurs occasions, Robert Sault est réveillé la nuit par des bruits de pas feutrés,
21:12 comme si quelqu'un montait ou descendait les escaliers.
21:18 Dans les mois qui suivent, les nouveaux propriétaires sont témoins d'une kyrielle de phénomènes inexplicables.
21:23 Les lumières s'allument toutes seules.
21:27 Et un détecteur de fumée, dont on a retiré la pile, se met même à retentir au beau milieu de la nuit.
21:37 Puis viennent des apparitions et les murmures.
21:46 Le fils des Saults doit apparaître dans sa chambre.
21:48 Le spectre de deux jeunes enfants accompagnés d'une jeune femme inquiétante.
21:53 Mais les phénomènes ne s'arrêtent pas là.
22:03 Un après-midi, alors qu'elle s'affaire au lavage, Linda Sault entend distinctement quelqu'un lui chuchoter à l'oreille.
22:10 «Ne sais-tu pas que cette maison est la mienne?»
22:14 Robert Sault a même publié, à compte d'auteur, un livre sur ses étranges expériences au domaine des Dunlea.
22:20 «You're never alone. Vous n'y serez jamais seul.»
22:23 C'est le genre de phénomène que nous observons ici.
22:26 Comme je l'ai dit si souvent, la subtilité, c'est un peu le mot-clé lorsqu'il s'agit du paranormal.
22:31 Parce qu'ici, sur le domaine des Dunlea, vous n'êtes jamais seul.
22:34 Pour la plupart des gens, ces manifestations auraient sans doute été bien suffisantes pour les motiver à faire leur mal.
22:41 Mais pas pour les sorts qui ont appris à composer avec ces présences invisibles.
22:45 Le domaine des Dunlea attire encore les curieux, à la fois par son intérêt historique et par son atmosphère macabre.
22:53 Quant aux rumeurs sur la présence de fantômes, elles ajoutent plus d'intérêt à la visite de ce domaine encore marqué par la violence sanglante de son passé.
23:03 Au lieu de leur mort, Janet, Joanna, Tom, John et James Dunlea reviennent-ils sur les lieux du crime pour chercher justice ou au contraire assouvir leur vengeance?
23:15 Faire de la prospection minière peut s'avérer une activité périlleuse, particulièrement dans les rocheuses.
23:26 Le terrain y est accidenté, le climat changeant et les animaux sauvages féroces.
23:32 Un animal randonné en forêt peut rapidement se transformer en un combat pour sa survie.
23:36 Pour un certain Albert Ostman, ce ne sont pas les loups, les grizzlies ni même les cougars qui ont failli le tuer.
23:43 Non, mais un animal mythique, le légendaire Sasquatch.
23:48 L'homme trébuche.
23:54 Pendant un instant, il reste là, étendu, il écoute.
24:01 La forêt est silencieuse, un silence inquiétant.
24:04 Depuis combien de temps court-il ainsi? Une heure, deux, peut-être même trois.
24:11 Peu importe là où il regarde, il n'y a que des arbres qui se dressent à l'infini.
24:24 Il s'arrête un instant pour reprendre son souffle.
24:29 L'homme doit courir plus vite, plus loin. Tant bien que mal, il essaie de déjouer ce terrain très accidenté.
24:44 Puis, la providence, une rivière.
24:49 Marcher dans l'eau pour brouiller sa piste.
24:57 Mais l'eau glaciale le saisit, ralentit sa piste.
25:00 Il s'enfonce de nouveau dans la forêt. Ses vêtements mouillés limitent ses mouvements.
25:10 Enfin, l'homme débouche sur un promontoire rocheux.
25:20 Tout en bas, un chantier d'abattage.
25:22 Derrière lui, dans la forêt, un cri s'élève.
25:27 Pourtant, le fuyard ne se retourne même pas.
25:31 À l'été de 1924, Albert Ostman, un Canadien d'origine suédoise, engage un guide amérindien pour le conduire en canoë jusqu'à l'embouchure de Toba Inlet pour y faire de la prospection minière.
25:50 L'endroit est réputé pour ses gisements orifères.
25:54 Alors que les deux hommes pagaient à travers le détroit de Johnston, l'Autochtone lui parle de la disparition de prospecteurs, peut-être assassinés ou dévorés par un Sasquatch.
26:15 Il y a des mythes et légendes amérindiennes qui évoquent un animal.
26:20 Une créature géante plus ou moins humaine, couverte de poils, qui, selon toute vraisemblance, existerait.
26:26 Hélas, les anthropologues préfèrent croire que ces créatures ont été imaginées pour créer une sorte de chêneau entre les animaux et l'homme.
26:33 Mais à la lumière de ce que nous savons maintenant, je pense qu'il y a plutôt une base bien réelle à ces vieilles légendes.
26:42 Ostman, qui entend parler pour la première fois de ces rumeurs, demeure incrédule.
26:46 Mais l'Indien insiste. Au village, un ancien jure avoir vu un Sasquatch haut de deux mètres et demi.
26:54 Pour Ostman, ces histoires de monstres ne sont que des contes.
26:59 Quoi qu'il en soit, dans 18 lunes, l'Amérindien viendra le reprendre au même endroit.
27:11 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
27:14 Albert Ostman est maintenant seul.
27:21 Il n'a pour tout équipement qu'un sac de couchage, quelques denrées et une carabine de calibre 30-30.
27:32 Il compte surtout s'en remettre à la nature pour assurer sa subsistance.
27:36 Un matin, en sortant de son sac de couchage, le prospecteur remarque que, durant la nuit, un animal est venu fouiller dans ses affaires.
27:58 Son sac à dos est renversé et plusieurs denrées ont été inspectées.
28:05 Le lendemain matin, même scénario.
28:07 Ostman est bien décidé à surprendre le chat par deux heures nocturnes.
28:10 Il y avait un animal qui visitait son campement et Ostman était bien décidé à découvrir ce que c'était.
28:17 La nuit venue, il s'est glissé dans son sac de couchage, il a placé sa carabine juste à côté de lui et ses chaussures au fond du sac.
28:26 Il voulait surprendre le visiteur, mais il s'est endormi.
28:33 Soudain, Ostman est brutalement réveillé.
28:36 Il est soulevé du sol et, prisonnier de son sac de couchage, il est transporté comme un vulgaire sac de bonnet d'air.
28:42 Quelque chose a ramassé son sac, se déplaçait sur l'épaule et l'a transporté toute la nuit.
28:51 Au petit matin, la chose l'a finalement reposé sur le sol.
28:55 Ostman s'est alors retrouvé dans une gorge étroite entourée d'une famille de Sasquatch.
29:02 Antilosé, meurtri, au petit matin, Ostman se risque à sortir de son sac de couchage.
29:08 Le prospecteur fait face à un primate de près de 3 mètres.
29:22 Ostman doit battre en retraite.
29:25 Je crois pouvoir définir ce qu'est un Sasquatch.
29:28 Je pense qu'il s'agit d'un mammifère nord-américain comme le sont les ours, les chevreuils ou les orignons.
29:33 C'est un grand primate qui ressemble à un gorille qui marcherait debout.
29:37 Il est d'ailleurs observé beaucoup plus souvent qu'on ne le croit.
29:40 Et nous avons beaucoup d'informations au sujet.
29:43 Adossé à la paroi, le primate est un peu plus grand que les autres.
29:52 Adossé à la paroi rocheuse, Ostman peut mieux détailler son environnement.
29:57 Les créatures observent et échangent entre elles en utilisant quelques sons primaires.
30:02 Le mâle adulte, le père suppose Ostman, se tient légèrement en avant,
30:06 alors que les autres se cachent derrière les buissons comme effrayés par la présence du prospecteur.
30:11 Ostman est demeuré captif de ce Sasquatch ainsi qu'à défaut d'un meilleur terme de sa femme,
30:20 au moins d'une femelle mature et de deux autres créatures plus jeunes,
30:24 là aussi mâles et femelles, possiblement les enfants.
30:27 Ostman note également que son sac à dos contenant toutes ses denrées a été déposé près de lui.
30:36 Il comprend alors qu'il est prisonnier, prisonnier d'une famille de Sasquatch.
30:41 Ostman fait l'inventaire de ses maigres ressources, du café, quelques boîtes de conserve,
30:46 des allumettes, une boîte de tabac à priser et une poignée de cartouches.
30:51 Le premier jour, Ostman le passe à détailler ses hôtes.
30:55 Ostman a donné une description très détaillée de son séjour de plus d'une semaine au milieu de cette famille de Sasquatch.
31:03 Leur curiosité à son égard et sa curiosité envers eux,
31:07 ou encore leur curiosité face à des aliments qu'ils n'avaient jamais vus comme des graines de café.
31:12 C'est une histoire extraordinaire, presque incroyable.
31:15 Mais au fil des ans, Ostman n'a jamais changé son histoire.
31:20 Mis à part le grand mâle, toujours aux aguets, les autres créatures semblent plutôt farouches.
31:28 Le deuxième jour, Ostman tente une évasion sans succès.
31:34 Aussitôt, le gros mâle se précipite. Ostman comprend qu'il vaut mieux battre en retraite.
31:40 Au cours des jours qui suivent, le prospecteur tente de gagner la confiance de ses curieux jouillers.
31:46 Mais sa situation reste précaire. Ses vivres fondent comme neige au soleil.
31:51 Il lui faut trouver un moyen d'échapper à la vigilance du grand mâle, qui les pies sans cesse.
31:57 Au septième jour, Ostman sort son tabac à priser.
32:01 Il a de la chance. Le grand mâle lui arrache des mains sa tabatière et en l'embrasse.
32:06 Le grand mâle lui arrache des mains sa tabatière et en avale tout le contenu.
32:10 Moins de dix minutes plus tard, le Sasquatch gémit et se roule par terre.
32:18 C'est le moment où jamais. Ostman ramasse son sac à dos, sa carabine, s'enfuit vers l'entrée du défilé.
32:32 Là, il localise un promontoire d'où il peut voir les environs.
32:36 Au-delà des cimes montagneuses, Ostman croit reconnaître le Mont Baker.
32:40 Il pense se trouver à 70 kilomètres de Toba Inlet.
32:44 Pendant deux jours, il va fuir par-delà les forêts et les montagnes, persuadé que les Sasquatch sont à ses trousses.
32:50 Finalement, sa fuite le conduit jusqu'à un chantier d'abattage.
32:57 Ostman ne dira rien de son enlèvement, de peur qu'on ne le prenne pour un singulier.
33:02 Albert Ostman a dit qu'il avait un peu parlé de son histoire à cette époque,
33:07 mais apparemment personne ne l'aurait cru.
33:11 L'histoire n'est finalement devenue publique qu'en 1957, alors qu'elle datait déjà de 1924.
33:17 C'est un journaliste à la radio qui est venu me voir pour me dire qu'il avait interviewé Ostman et qu'il était convaincu de sa sincérité.
33:24 Je suis donc allé l'interroger à mon tour.
33:31 Pour Albert Ostman, c'est la fin de l'aventure.
33:34 Il n'en reparlera qu'en 1957, au lendemain de la publication de toute une série d'articles sur l'existence du Sasquatch,
33:40 cette mystérieuse créature qui entrait les forêts de la Colombie-Britannique.
33:45 Albert Ostman a été convaincu que le Sasquatch était un animal qui ne pouvait pas être un animal.
33:51 Albert a raconté une foule de choses à propos de ces créatures.
33:57 Qu'on y croit ou non, là c'est une autre histoire.
34:02 Mais son récit est si détaillé qu'il est difficile d'imaginer comment il aurait pu inventer tout cela.
34:10 Il m'apparaît certain que Albert Ostman a eu la chance d'observer ces créatures.
34:18 La description qu'il a faite de ces créatures était très différente que ce que les gens imaginaient.
34:24 Et pourtant, elle a su résister aux années.
34:31 Pour Ostman, l'animal mythique des contes de son guide amérindien ne fait plus partie des légendes.
34:39 Lorsque l'existence du Sasquatch sera reconnue, les gens parleront plus ouvertement de leurs observations.
34:46 Ce jour-là, on va découvrir que ces rencontres sont beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit.
34:51 Aujourd'hui, la presse rapporte 3 ou 4 observations par année, mais je suis convaincu qu'il y en a beaucoup plus qui ne sont jamais rapportées.
34:58 Je pense qu'il y a plusieurs petites communautés de Sasquatch.
35:01 Ici, bien sûr, en Colombie-Britannique, mais aussi un peu partout en Amérique du Nord.
35:06 Ce sont de petites populations, mais suffisamment importantes pour se reproduire et survivre.
35:11 Des populations plus nombreuses qu'on ne l'imagine.
35:15 Albert Ostman a-t-il réellement vécu plusieurs jours parmi les Sasquatch?
35:19 Son histoire est loin de faire l'unanimité.
35:21 Pourtant, jusqu'à sa mort en 1969, Albert Ostman maintiendra toujours son histoire.
35:27 Il signera même une déclaration sous serment à cet effet.
35:30 À défaut de trouver le filon d'or qui aurait fait sa fortune, l'aventure de Ostman aura valu au prospecteur une place unique dans l'histoire.
35:38 Si Albert Ostman a dit vrai, son enlèvement est sans contredit la plus extraordinaire rencontre du genre.
35:45 Une histoire fantastique au pays des géants.
35:49 N'eut été de son aventure avec des Sasquatch, qui sait, Ostman aurait peut-être trouvé le filon d'or tant espéré.
35:58 Le folklore de la Colombie-Britannique est riche en légendes de mines d'or oubliées et de gisements dont on a perdu la trace.
36:04 L'une de ces légendes continue de faire fantasmer les chercheurs d'or et les aventuriers.
36:09 C'est la légende de la Lost Creek Mine.
36:13 En remontant la rivière Alouette, ce matin de septembre 1890, Louis Bouvier, alias Louis B. et Charlie Seymour, remarquent le canot de Sloumac,
36:29 un indien salé, chavais qui les deux hommes ne cessent de multiplier les altercations depuis des mois.
36:35 Louis B. et Sloumac ont tous deux un tempérament belliqueux et ne reculent jamais devant la bagarre.
36:55 Louis B. se doute bien que Sloumac ne doit pas être bien loin.
36:59 « Voilà une bonne occasion de régler quelques comptes », se dit-il.
37:02 L'endroit semble désert, mais par précaution, Louis B. tire une hachette de son havre-sac.
37:07 « Tu me cherches, Louis B. ? »
37:15 « Oui, Sloumac, je veux te couper la tête ! »
37:17 Rattaint mortalement au cœur, Louis B. s'effondre.
37:23 Dans ce pays de montagne, l'écho de la détonation résonne dans toute la vallée.
37:27 Seul témoin du drame, Charlie Seymour, disparaît dans les bois.
37:32 Ce sont des pêcheurs qui récupéreront en aval le canot de Louis B. et sa macabre cargaison.
37:50 La légende d'un gisement d'or fabuleux à Lost Creek Mine vient de naître.
37:55 La Lost Creek Mine, ou la prétendue Lost Creek Mine, est une légendaire mine orifère qui serait située quelque part dans la région de Pitt Lake Mountain,
38:06 non loin de New Westminster, en Colombie-Britannique.
38:09 Certains croient que Louis B. était au courant de l'existence de la mine,
38:14 et c'est pourquoi Slo Mac leur est abattu, et non pas, comme d'autres l'affirment, à cause d'un simple conflit de personnalité entre les deux hommes.
38:21 Le 9 septembre 1890, les agents fédéraux se lancent à la poursuite de Slo Mac, qui se terre dans les bois.
38:28 La chasse à l'homme s'annonce longue et difficile.
38:31 Grâce à ses origines amérindiennes, Slo Mac connaissait bien la vie en forêt, des connaissances qui, dans les années 1800, étaient presque oubliées.
38:42 Pour affaiblir leur fugitif, les policiers incendient sa cabane près de Sheridan Hill,
38:47 et menacent de représailles les Autochtones suspectés de lui venir en aide.
38:51 Le 24 octobre, affamé et affaibli, Slo Mac se livre aux autorités.
39:04 Il est conduit à la prison de New Westminster pour y répondre du meurtre de Louis B.
39:10 Après un procès expéditif, Slo Mac est condamné à être pendu le 16 janvier 1891.
39:20 En 1906, quinze ans après la mort de Slo Mac, une lettre, soi-disant écrite par un certain John Jackson,
39:33 un prospecteur de San Francisco en Californie, commence à circuler sous le manteau.
39:37 La lettre mentionne que Slo Mac aurait découvert l'or.
39:41 John Jackson avait entendu parler de l'histoire de Slo Mac et de son or.
39:46 Il s'est donc rendu dans les montagnes à la recherche du fameux filon.
39:50 Il aurait prospecté pendant près de deux mois, et un jour, en grimpant au sommet d'un promontoire,
39:55 il aurait vu tout en bas une rivière dont les berges étaient couvertes d'or.
39:59 Après en avoir rempli son sac à dos, il aurait voulu revenir, mais il se serait perdu dans les montagnes.
40:06 Bref, lorsqu'il a été retrouvé quelques semaines plus tard près de Pitt Lake,
40:10 il était tout tremblant et tenait fortement contre lui son sac à dos, comme s'il voulait le protéger.
40:17 D'après la légende, il serait retourné à San Francisco, mais il était agonisant.
40:24 Il a alors dessiné deux cartes et écrit une lettre décrivant sa trouvaille.
40:29 L'une de ces cartes a été donnée à l'infirmière qui veillait à son chevet,
40:34 et l'autre à l'un de ses amis, un certain Shotwell, un type de Seattle.
40:38 Curieusement, ni l'un ni l'autre n'ont jamais essayé de retrouver la mine à partir de leurs cartes.
40:44 On raconte qu'ils ont plutôt vendu leurs documents pour 500 dollars chacun.
40:49 Je n'ai jamais vu une copie de ces cartes,
40:53 mais j'ai le facsimilé d'une lettre que Jackson a adressée à Shotwell, et dans laquelle il décrit l'endroit.
41:02 Après la mort de Jackson et la vente des documents,
41:05 de nombreux prospecteurs se sont mis à la recherche de la mine,
41:08 affirmant détenir une copie de la fameuse carte et de la lettre.
41:13 Au milieu des années 20, un énième prospecteur débarque dans la région de New Westminster,
41:23 bien décidé lui aussi à découvrir l'or de la Lost Creek Mine.
41:27 Robert Allan Brown, surnommé Volcanic Brown, a déjà une réputation bien établie.
41:34 Il a commencé à s'intéresser à l'histoire de la mine perdue,
41:39 et a réussi à mettre la main sur une copie de la carte et de la lettre de Jackson.
41:44 Au cours des années qui suivent, de la fonte des neiges au premier gelé de l'automne,
41:51 Volcanic Brown va explorer les étendues sauvages de Pitt Lake.
41:56 Une lucrative opération, puisque chaque automne il en revient avec de petites quantités d'or.
42:01 On murmure en ville que le vieux prospecteur a probablement trouvé la Lost Creek Mine.
42:17 [Musique]
42:20 C'était un vieil homme, et un hiver il s'est aventuré sur un glacier où il s'est gelé les orteils.
42:34 Pour éviter que les choses s'enveniment, il les a lui-même amputés avec son couteau de poche.
42:39 Il s'est ensuite placé le pied dans une boîte de conserve,
42:42 et a réussi à regagner New Westminster, où une photo de lui a été prise, le pied toujours dans sa boîte de conserve.
42:48 Comme il ne revenait pas de son dernier voyage, des secouristes sont partis à sa recherche.
42:54 Après bien des difficultés, ils ont retrouvé son campement, mais aucune trace de Volcanic Brown.
43:00 Il y avait là ses effets personnels comme sa carabine, mais il y avait aussi un bocal contenant 11 onces d'or.
43:06 Pas des pépites, mais des fragments arrachés d'un filon.
43:10 Cette découverte en a amené plusieurs à s'interroger si, oui ou non, Volcanic Brown avait découvert la fameuse mine perdue.
43:17 La disparition, et très certainement la mort de Volcanic Brown, ne décourage pas pour autant les aventuriers.
43:25 Année après année, des dizaines de prospecteurs s'aventurent dans les forêts entourant Pitt Lake,
43:30 chacun jurant qu'il en ramènera l'or de Sloumac.
43:34 Hélas, tous en reviennent redouilles.
43:38 Cette mine est très difficile à trouver parce qu'en raison de son altitude et des glaces,
43:43 elle n'est accessible que deux ou trois semaines par année.
43:46 Elle est située dans une haute vallée, au cœur des glaciers.
43:50 Aujourd'hui encore, des chasseurs de trésors continuent d'explorer les montagnes de Pitt Lake à la recherche de la mine perdue.
43:57 Tous ont leur petite idée sur l'endroit où elle serait située.
44:01 J'ai moi-même juré de garder le secret sur plusieurs de ses locations.
44:06 C'est un endroit très difficile d'accès et où il est facile de trouver la mort, comme le prouve la légende.
44:15 Aujourd'hui encore, nombreux sont ceux qui refusent de croire que la Lost Creek Mine ne soit qu'un mythe.
44:22 Pour ces irréductibles, la lettre de Johnson et les pépites de Volcanic Brown sont autant de preuves qui confirment qu'il y a de l'or près de Pitt Lake.
44:30 Et tant et aussi longtemps qu'il y aura des hommes prêts à risquer leur vie pour s'aventurer dans ces régions sauvages et inaccessibles,
44:37 les légendes de mines perdues et de rencontres insolites continueront d'alimenter les plus folles rumeurs.
44:43 Disparitions mystérieuses, faits étranges, légendes fabuleuses.
44:53 Quelqu'un pourrait peut-être nous révéler enfin la vérité cachée derrière ces mystères extraordinaires.
44:59 Et peut-être que cette personne, c'est vous.
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