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À Trois-Rivières en 1969, un policier est retrouvé mort mystérieusement dans sa voiture alors que les enquêteurs se demandent tous si c'est un meurtre ou un suicide. 1978, une jeune étudiante de Lennoxville disparaît sans laisser de traces. En 1980, une vague de décès inexplicables de bébés dans un hôpital de Toronto où semblerait que ces décès ne serait pas un hasard non.
Transcription
00:00 [SILENCE]
00:04 [BIP]
00:05 On a signalé sa disparition seulement une semaine après.
00:09 Pas d'attention particulière, tout d'un coup, qu'il arrête quelque chose.
00:13 Ils ont évoqué la possibilité qu'il s'agissait de meurtres.
00:18 Elle était seulement vêtue de ses sous-vêtements.
00:21 Il y a encore des gens qui sont encore de ce monde,
00:25 qui savent des choses, qui n'ont jamais voulu s'impliquer pour ne pas avoir de problème.
00:30 [BIP]
00:32 En 1969, un policier de Trois-Rivières est retrouvé mort dans sa voiture de service.
00:37 S'est-il suicidé comme le prétendent les enquêteurs ?
00:40 [BIP]
00:42 En 1978, une jeune étudiante de l'Énuxuis disparaît.
00:47 Les autorités policières et la direction du collège croient à une fugue.
00:52 [BIP]
00:54 En 1980, débute une vague de décès inexplicable parmi les bébés aux soins intensifs d'une pouponnière.
01:00 Les enquêteurs soupçonnent bientôt une jeune infirmière.
01:04 Meurtre ou décès ? Ados et mystère.
01:08 [Générique]
01:36 [BIP]
01:38 Un mort dans un endroit inusité, est-ce un meurtre, un accident ou un suicide ?
01:47 On dit qu'une scène de crime parle aux policiers.
01:51 Mais lorsque les enquêteurs chargés de l'affaire sont eux-mêmes soupçonnés d'avoir caché des preuves,
01:57 qui reste-t-il pour élucider le mystère ?
02:05 Lentement, l'agent Georges Marquis s'engage dans le sentier.
02:09 Ses superviseurs lui ont demandé de porter une attention particulière à ce boisé, isolé au lier de Trois-Rivières.
02:17 Dans le sol détrempé par les averses des derniers jours, le policier a remarqué des traces de pneus.
02:30 Plus loin, sur ce sentier qui mène nulle part, une chevrolet semble abandonner.
02:35 Le policier est convaincu qu'il s'agit de la voiture empruntée 5 jours plus tôt par un collègue dont on est sans nouvelles.
02:43 Louis-Georges Dupont.
02:45 Il a un mauvais pressentiment. Il est un peu plus de 10h30.
02:49 Par la fenêtre, le constable voit le corps d'un homme affaissé sur la banquette avant.
02:55 On pourrait croire que l'homme est endormi.
02:59 Mais le policier sait qu'il n'en est rien.
03:01 Il sait d'instinct qu'il s'agit du corps du détective Dupont.
03:05 L'agent Marquis contacte le poste 1 de la police de Trois-Rivières.
03:11 L'affaire Louis-Georges Dupont vient de commencer.
03:22 En 1969, le service de police de Trois-Rivières est soupçonné, selon la rumeur publique, de participer aux activités du crime organisé.
03:30 Prostitution, paris légaux, raquettes de la protection des commerces et trafic de drogue.
03:36 Plusieurs policiers accepteraient des pots de vin pour fermer les yeux.
03:40 La ville de Trois-Rivières était une ville ouverte.
03:44 On savait que le crime organisé s'était implanté à Trois-Rivières au niveau barbat de prostitution près de Gérer.
03:51 La mafia italienne de Montréal avait beaucoup accès à Trois-Rivières et il y avait, à une certaine époque, des policiers ripos.
04:00 En 1969, l'escouade des détectives, surtout, s'était assez corrompue.
04:07 C'est un échevin qui, à un moment donné, a dit « j'ai les plaintes des citoyens, c'est assez, on va porter plainte au gouvernement ».
04:14 C'est comme ça qu'ils ont fondé la Commission de police du Québec.
04:19 L'enquête de la Commission de police va rapidement progresser grâce aux révélations de nonnettes policiers de Trois-Rivières.
04:25 Il faut dire qu'à l'époque, il y avait un policier, Louis-Georges Dupont, qui était un policier assez spécial.
04:33 Moi, je l'ai rencontré à quelques reprises et lui soupçonnait, des gars avec qui il travaillait, que ces gens-là étaient des ripos.
04:43 Et c'est là que l'affaire Dupont a vraiment commencé.
04:47 Le 5 novembre 1969, l'agent Dupont, l'un des témoins-clés de la Commission de police, est anxieux.
04:53 Il avait dit à ma mère « ça va être dangereux ».
04:57 Ce matin-là, il quitte la résidence familiale pour reconduire sa fille à l'école de secrétariat.
05:04 Il dit à ma mère de ne pas envoyer les enfants à l'école, mais par contre, il va reconduire ma soeur à l'école privée.
05:11 Et puis, il a dit les trois dernières journées quand il est venu me reconduire à l'école, il y avait toujours des chants noirs qui nous suivaient.
05:17 Les chants noirs, bien, il est sûr que c'est les gros chars de police.
05:27 Il y en a des chants noirs et non identifiés. Aucune sirène là-dessus. Il est sûr que c'est de ces chants-là.
05:34 Après avoir reconduit sa fille, il arrive au travail.
05:39 Depuis quelques jours, il n'est plus le même. Il craint le représailles de ses collègues qu'il a dénoncés devant les juges.
05:47 Certains lui ont même clairement fait savoir que ses jours sont comptés.
05:53 Au bureau, il croise le sergent détective Lawrence Barclay et s'informe des affaires courantes qu'il quitte à bord de la voiture de service banalisée numéro 190.
06:07 Il est donc allé chercher son véhicule de service.
06:10 Qu'est-ce qu'on sait, c'est qu'il a laissé son auto personnelle là. Il est parti avec l'auto de service de la police. Ensuite de ça, il est disparu.
06:32 Car le travail, il ne revient pas à la maison et le soir même, son épouse signe à sa disparition.
06:37 Il y a mon oncle qui a analysé un avion, qui a patrouillé les bois de Trois-Rivières, parce que Trois-Rivières va assez loin.
06:45 Il appelle ça le boulevard Saint-Jean. Ils ont patrouillé les bois parce qu'il se partait des rumeurs que peut-être qu'on les retrouverait dans les bois du nord de la ville.
06:55 Il y a eu une patrouille qui s'est faite. Ils n'ont pas rien trouvé. Il y a des clairières à des places, il y a bien des petits sentiers. Il n'y a personne qui a rien vu.
07:02 Dans les jours qui suivent, son épouse Jeanne-Barbe Dupont remarque la présence de grosses voitures noires stationnées devant la maison.
07:10 Elle a le sentiment que son domicile est sous surveillance. Pendant ce temps, on est toujours sans nouvelles de son mari.
07:19 La rumeur court que le sergent Dupont aurait été vu le matin de sa disparition en compagnie d'une jeune femme aux mœurs légères.
07:26 La journée même du 5, il se part à la radio qu'il aurait été vu avec une jeune fille.
07:32 Mais quatre heures plus tard, le lieutenant détective du poste de la police de Trois-Rivières dit «OK, finalement la jeune fille, c'est à point inconnu, c'est sa fille qui allait à l'école tous les matins».
07:47 La rumeur est lancée.
07:49 Le 10 novembre 1969, le constable Georges Marquis découvre le corps de Louis-Georges Dupont dans un boisier au nord de Trois-Rivières.
07:58 On l'a retrouvé mon père cinq jours plus tard, le 10 novembre 1969, dans les bois du nord de la ville de Trois-Rivières, au limite, il appelait ça le boulevard Saint-Jean, au limite.
08:09 Il y avait un policier qui était attitré par son supérieur d'aller faire du radar supposément sur, il appelait ça le boulevard Saint-Jean, d'aller faire du radar là.
08:20 Il passait à peu près une voiture à l'heure dans ce temps-là.
08:23 C'est à peu près à 12 000 du poste de la police de Trois-Rivières.
08:26 Quand on revenait, ils ont dit «ben là en même temps, on les a fait cette semaine, mais il y a des petits sentiers, si tu vois quelque chose, porte une attention particulière, tout d'un coup, qu'il arrête quelque chose».
08:36 L'agent Marquis informe aussitôt le capitaine détective Georges Gagnon et le directeur adjoint Roland Poitras qui dépêche sur les lieux enquêteurs et policiers.
08:45 Le petit boisé du boulevard Saint-Jean devient possiblement une scène de crime.
08:54 L'enquête est confiée au lieutenant détective Jean-Marie Hubert.
09:00 Pour plusieurs, cette affectation a de quoi étonner.
09:05 Le détective Hubert est l'un des principaux policiers visés par la commission de police.
09:09 Jean-Marie Hubert, c'était le lieutenant détective, le supérieur immédiat de mon père, contre qui mon père avait une peur depuis plusieurs semaines, suite à des témoignages qui s'étaient dits à la commission de police.
09:23 Puis c'est lui-même qui a fait l'enquête.
09:29 Le détective Hubert, celui-là même qui a été dénoncé à la commission de police par Louis-Georges Dupont, est chargé d'enquêter sur la mort du policier.
09:37 Un photographe judiciaire prend de nombreux clichés.
09:40 Puis, le corps de Louis-Georges Dupont est sorti du véhicule pour être transporté à la morgue de Trois-Rivières.
09:53 Les policiers procèdent alors à une fouille minutieuse de la voiture de service numéro 190.
09:59 Sur le plancher, l'agent Gagnon trouve l'arme de Dupont, un Colt de calibre 38 à canon-cours.
10:19 Sous le pare-soleil, une note porte en annotation "Pour ma femme".
10:23 Les termes de celle-ci sont simples, mais explicites.
10:28 "Jeanne d'Arc, tu verras l'avocat Yvan Godin et le notaire Gilles Garceau avec tous les papiers.
10:34 Je vous aimais tous beaucoup. Je vous demande pardon. Louis-Georges."
10:40 Pour les détectives, tout porte à croire que l'agent Dupont a mis fin à ses jours avec son revolver de service.
10:48 Mais des empreintes de pneus devant la voiture de Louis-Georges Dupont,
10:52 qui auraient dû être effacées par les puits abondants des cinq derniers jours, soulèvent des doutes dans l'esprit de certains.
10:58 Quand ils l'ont trouvé dans l'arrière, ça s'est fait vite.
11:02 Même que le garagiste qui a remorqué l'auto, il dit "Moi quand je suis arrivé, il y avait deux policiers qui m'attendaient.
11:08 Là, tous les autres étaient partis. Ils étaient partis chez ma mère, probablement.
11:14 Ils s'en venaient avec trois vières. Ils ont dit, j'étais arrivé, ils ont dit "Non, non, tout est correct.
11:19 Accroche ça, on va au poste, t'as pas d'affaires de regarder un char."
11:22 En remorque est la voiture de service de l'agent Dupont au quartier général.
11:26 Entre temps, Jacques, son fils aîné, est amené à la morgue pour identifier le corps de son père.
11:33 Pendant que j'étais à l'apprêt à identifier mon père comme ça, je le regardais.
11:36 Vous comprenez, le paletot, ils l'avaient ouvert. Qu'est-ce qu'on voit sur les photos, le paletot est ici.
11:43 Mais ils l'avaient ouvert plus grand que ça, fait que le sang allait encore plus loin.
11:45 Je venais à plein la vue. J'arrive à trouver ton père là, et puis je l'identifie.
11:50 Pendant que j'étais à l'apprêt à l'identifier, M. Poitras dit "Jacques, cette valeur, ton père s'est enlevé la vie,
11:56 juste en élevant le ton, juste au bon moment."
11:59 Là, je suis rendu, j'étais à l'apprêt à regarder, cinq, six secondes, je suis rendu à face.
12:03 Je vois le nez écrasé, à peu près ça de l'air, la barre blanche, plein de sang, la chemise tout virée,
12:11 tout le rebord de la chemise virée à l'envers.
12:14 Mais là, moi j'ai 19 ans, je suis entouré de police.
12:17 Je ne peux pas faire grand-chose. Il me dit ça.
12:21 Pendant que je repars de la tête et que je redescends, dans les cinq secondes, il reprend.
12:25 "Jacques, c'est de valeur là, mais ton père s'est suicidé."
12:29 Sur l'heure du midi, pendant que j'identifiais mon père, il y avait des grandes portes où il y a les camions pompiers.
12:38 Et là, il décide avec son frère, il dit, "Je vais aller voir le char au poste."
12:41 Elle a rentré par la porte, elle a ouvert la porte, elle a regardé dans l'auto, il n'y a pas de sang, il n'y a rien.
12:46 Mais elle dit, "Ils ont lavé le siège."
12:48 Elle, dans son idée, elle pensait qu'il y avait eu le temps de laver tout le siège, on sait bien s'il y a eu du sang là.
12:54 À un moment donné, tu ne peux pas, ça ne pousse pas.
12:57 Le corps de Louis-Georges Dupont est autopsié le même jour par le docteur Jean Hould,
13:04 qui conclut dans son rapport que l'agent Dupont s'est suicidé avec son arme de service.
13:08 Selon le rapport, la balle a pénétré par la poitrine, a traversé le cœur, pour ressortir dans le dos.
13:16 Il ne fait aucun doute pour la famille que la mort de Louis-Georges est un meurtre déguisé en suicide.
13:22 Bien tout de suite, au départ, quand on ramenait le linge de mon père à la maison, ma soeur Juan et ma mère,
13:28 c'est pas son corps, il est parti avec une belle habillerie, son trench est plein de boites, il a un trou dans l'épaule.
13:35 On dit "comment ça qu'on n'a pas vu ça? Comment ça?"
13:38 Comment ça que mon père est couché du côté droit dans l'auto,
13:41 et qu'il y a du sang qui sort par le côté gauche de l'oreille, on voit la trace de sang, quoi qu'il en ait de chemise,
13:45 et qu'il est tout bleu, la lévidité cadavérique, on ne connaissait pas ça dans le temps.
13:50 Avec Internet aujourd'hui, on apprend des choses. Il est couché là, comment ça que c'est ici qu'il est bleuté?
13:57 C'est le côté droit qui aurait dû être bleuté, le sang ne peut pas monter par la gravité.
14:01 Bien c'est sûr qu'à l'époque, on n'a pas tout vu ça. Aujourd'hui, on a découvert les photos où mon père est venu cassé.
14:07 Il n'y a pas de sang dans la voiture, il y a deux balles dans le dos, il n'est pas habillé comme il était parti.
14:12 Il y a des traces de pneus fraîches à l'avant, il y a deux lettres de suicide.
14:18 C'est pas son écriture, la signature, c'est pas sa signature que c'est les lettres.
14:24 C'est toute la police qui a trafiqué jusqu'au négatif.
14:29 Parce que là, qu'est-ce qu'on fait présentement? Il ne peut pas être un soi-même de la mafia, il faut que ça s'aille la police qui est trafiquée jusqu'au négatif.
14:37 Le sergent Dupont est mis en terre le 13 novembre 1969.
14:43 On fait des funérailles civiques à mon père le 11. Le 11, mon père est exposé, le 12 puis le 13.
14:49 Il y a des funérailles civiques avec un vigile policier à côté de la tombe, tout le temps.
14:54 Si ça arrive en novembre, le matin, il est là, du matin au soir, les trois jours.
14:58 On ne fait pas ça à un gars qui s'est suicidé, ça c'est quelqu'un qui est mort en devoir.
15:02 Même 42 ans plus tard, les questions demeurent sans réponse.
15:07 On n'a jamais eu le constat de décès. On ne l'a pas encore le constat de décès, ça fait 42 ans.
15:12 C'est impensable parce qu'un constat de décès, ça s'en va à trois places.
15:17 Il y a la morgue, il y a la morgue de Philibert, il aurait dû y avoir une copie.
15:21 S'il y a eu une autopsie à l'Institut médico-légal, le ministère de la Justice, c'est fait en trois copies qu'ils nous ont dit.
15:28 Il n'y en a pas.
15:30 C'est une tâche l'affaire Dupont pour la corde de police de Trois-Rivières.
15:33 Pour les gens qui nous regardent, qui ont plus de 60 ans, ils vont se rappeler de l'affaire.
15:37 Ça a été une tâche l'affaire Dupont et aujourd'hui, ça sera également encore un mystère, le décès de M. Dupont.
15:46 Même si on vient de nous dire, à la suite de l'enquête de la Sûreté du Québec, qu'on en vient aux mêmes conclusions, qu'il s'agit d'un suicide, que Louis-Georges Dupont s'est enlevé la vie.
15:56 Quelqu'un, quelque part, connaît la vérité sur l'affaire Louis-Georges Dupont et peut-être que cette personne, c'est vous.
16:04 Il y a encore des gens qui sont encore de ce monde, qui savent des choses, mais n'ont jamais voulu s'impliquer pour ne pas avoir de problème.
16:15 Après plus de 40 ans, la question demeure. L'agent Dupont s'est-il suicidé ou a-t-il été assassiné parce qu'il en savait trop ?
16:25 Les enquêteurs ont-ils bien fait leur travail et surtout, avaient-ils la volonté de faire toute la lumière sur cette affaire ?
16:33 Les ananas judiciaires regorgent d'histoires où, refusant de voir un acte criminel, les enquêteurs ont détruit des preuves importantes.
16:43 À de rares occasions, par intérêt, mais parfois simplement par laxisme. Et ce, malgré les doléances des proches de la victime.
16:52 L'affaire Teresa alors, en est un bien triste exemple.
16:57 En ce matin du vendredi saint, Robert Ride entreprend de faire la tournée de ses pièges.
17:07 Ride, qui chasse les ramusquets pour leur fourrure, connaît bien les boisés de Compton.
17:13 Vers 10 heures, alors qu'il s'affaire à remettre en place des collets, il aperçoit entre les arbres une forme blanche.
17:21 Il pense d'abord à un mannequin.
17:28 Hélas, il ne s'agit pas d'un mannequin, mais du corps en partie décomposé de Teresa alors, une jeune femme portée disparue depuis bientôt 6 mois.
17:37 Il fait un temps magnifique en ce 3 novembre 1978.
17:46 À Lenoxville, le collège Champlain accueille des étudiants qui viennent d'un peu partout, dont Teresa alors, originaire du Nouveau-Brunswick.
17:56 Une étudiante de 19 ans loge à Gaylord House, une imposante résidence victorienne située dans le village voisin de Compton.
18:03 Le collège est à Lenoxville, la résidence se trouve à Compton.
18:06 Et il faut se rappeler qu'on est dans les années 70, alors c'est un peu hippie.
18:11 Il n'y a pas aussi de contrôle, de surveillance qu'il y a comme aujourd'hui.
18:16 Alors les étudiants étaient beaucoup laissés à eux-mêmes.
18:20 On pouvait faire des parties jusqu'à n'importe quelle heure, il n'y avait pas de prise de présence en classe.
18:26 Après le petit déjeuner, vêtue de son pullover beige et d'une écharpe verte autour du cou,
18:32 elle se précipite pour attraper le bus assurant la navette entre Gaylord House et le collège Champlain.
18:38 Elle est allée à ses cours, puis à l'heure du dîner, elle est allée rejoindre ses amis pour dîner à la cafétéria.
18:49 À ce moment-là, elle était fumeuse, donc elle aurait demandé une cigarette à des amis.
18:55 Et puis, suite à ça, elle serait retournée à ses cours.
19:00 Et puis, à cette époque-là, il y avait seulement deux autobus qui ramenaient les étudiants du collège au dortoir à Compton.
19:07 Et ses amis ne l'ont pas vue embarquer dans l'autobus.
19:11 Et personne n'a vraiment remarqué son absence jusqu'à la fin du week-end.
19:16 On dirait que toutes ces choses semblent arriver un vendredi.
19:19 Ce n'est qu'après le week-end qu'on a remarqué qu'on ne l'avait pas vue,
19:22 qu'elle ne s'était pas présentée dans les endroits qu'elle avait l'habitude de fréquenter.
19:26 Pendant une semaine, personne ne s'inquiète de l'absence de Teresa.
19:32 On a signalé sa disparition seulement une semaine après.
19:36 C'est son frère, André, qui a commencé à remarquer qu'elle était absente, ses amis aussi.
19:44 Il a fait le tour de ses amis, puis ses amis lui ont dit qu'il ne l'avait pas vue.
19:47 Il a appelé les parents et puis tout ça.
19:49 Et alors, il est allé voir les autorités à l'école pour déclarer sa soeur disparue.
19:55 La police n'a pas pris le cas de Teresa au sérieux,
19:58 parce que les jeunes de ce collège avaient la réputation d'être des fêtards.
20:03 Pour la famille de la disparue, il est clair que quelque chose de grave est arrivé.
20:11 Chose curieuse de leur côté, les autorités continuent de favoriser le scénario de la fuite.
20:16 Le chef de la police de Lenoxville transmet même au loignier du Vermont un portrait de Teresa,
20:25 laissant supposer que celle-ci pourrait être impliquée dans un trafic de drogue.
20:30 Ils ont évoqué divers prétextes.
20:34 Elle était peut-être en goguette, elle était peut-être partie avec un amoureux,
20:39 elle avait peut-être d'autres motivations secrètes, elle se droguait peut-être.
20:43 Ils semblaient davantage intéressés à accoler une étiquette négative à cette pauvre fille qu'ils ne connaissaient même pas,
20:51 plutôt que de chercher à comprendre ce qui s'était passé.
20:55 Au collège Champlain, l'administration se montre tout aussi naxiste.
21:01 À l'époque, on ne donnait pas autant d'importance aux personnes disparues comme on le fait aujourd'hui.
21:07 Alors évidemment, je suis certaine qu'aujourd'hui une personne qui disparaît,
21:10 les choses, au collège, les choses seraient beaucoup différentes,
21:15 mais à l'époque, non, il n'y a pas de grande mesure qui a été prise immédiatement pour essayer de retrouver Teresa.
21:21 Pour les parents de Teresa, ces spéculations, qui ne font que salir la réputation de leur fille,
21:28 sont non seulement calomnieuses, mais surtout injustifiées.
21:35 Après une brève enquête, la police a dit à ma famille que ma soeur était probablement morte d'une overdose,
21:40 que les étudiants avaient paniqué, qu'ils avaient pris son corps et s'en étaient débarrassés.
21:45 Je crois qu'elle a été victime d'une agression sexuelle, suivie d'un meurtre.
21:50 Après la disparition de Teresa, les parents étaient un peu déçus de la façon dont les autorités ont pris l'affaire en main.
21:57 Alors ils ont engagé Robert Belak, c'est un détective privé.
22:02 Alors ils ont engagé lui pour faire une enquête privée.
22:06 Robert Belak sera en collège Champlain et à la résidence Gillard House pour retracer les derniers faits et gestes connus de la jeune femme.
22:16 Son enquête met un sérieux bémol sur l'hypothèse de la fugue favorisée par la police de Lenoxville.
22:26 Dans la chambre de Teresa, le ligné découvre sa bourse et ses chaussures de sport, deux items dont elle ne se séparait jamais bien longtemps.
22:35 Il y a deux théories. La première théorie c'est que la dernière fois qu'elle a été vue, ça a été par ses amis cet après-midi là au collège.
22:43 Et l'autre théorie est qu'il y a deux filles, particulièrement une qui a dit qu'elle a été vue à Compton, au dortoir, ce soir-là vers environ 9h30, et qu'elle lui aurait même parlé.
22:56 Il y a un flou là, parce que personne ne sait vraiment. A-t-elle attendu le bus suivant, qui passait plusieurs heures plus tard? A-t-elle fait de l'autostop? Comment est-elle arrivée là? Est-elle retournée à sa chambre ou non?
23:14 Le corps de Teresa a été retrouvé cinq mois après sa disparition, le 13 avril 1979, à Compton, dans une crique, à moins d'un kilomètre de la résidence. Elle était seulement vêtue de ses sous-vêtements.
23:28 Les explications de certaines autorités concernant le fait qu'elle ait été retrouvée seulement en sous-vêtements et qu'on n'a pas retrouvé ses vêtements ont été à l'effet que le courant de l'eau aurait enlevé le reste de ses vêtements.
23:43 Ce qui est totalement ridicule, parce que c'est une petite crique, alors il n'y a pas vraiment de courant assez fort, et puis c'est vraiment petit, là on aurait retrouvé ses vêtements.
23:54 Le caporal Gaudreau demande à ses hommes de ratisser le secteur à la recherche d'indices.
24:03 Un individu a remarqué des marques autour de son peau, et on a pensé qu'elle avait pu être étranglée. Cela ouvre la porte au fait que la police a été négligente dans cette affaire, et que finalement qu'elle aurait été assassinée.
24:19 Lorsqu'on a retrouvé le corps de Thérésa, il n'y a aucune pièce à conviction qui a été retrouvée autour. En fait, les seules pièces à conviction étaient ses sous-vêtements, et puis sa montre qu'elle portait toujours sur elle.
24:30 Elle avait aussi un foulard qui était coupé en deux qui a été retrouvé non loin de là.
24:35 À l'autopsie, le légiste reste flou sur les causes du décès.
24:42 À l'époque où on a fait l'autopsie sur Thérésa, le médecin légiste a fermé son rapport d'autopsie avec la notion de mort violente de nature indéterminée.
24:54 Les tests toxicologiques montrent qu'au moment de sa mort, Thérésa n'était ni sous l'influence de la drogue, ni sous l'influence de l'alcool.
25:08 Pendant des années, la mort de Thérésa Allor va demeurer dans une zone grise.
25:13 C'est très frustrant pour la famille et pour les proches de Thérésa, pour moi aussi parfois, de savoir que c'est sûr qu'on ne peut pas changer le passé, de savoir que les autorités n'ont pas traité ça avec autant d'importance qu'ils auraient dû.
25:27 Même si scientifiquement on n'a pas de preuves pour l'instant, c'est évident que c'est une mort suspecte.
25:35 En 2002, John Allor, l'un des frères de Thérésa, décide de revoir tout le dossier.
25:41 Il était hanté, évidemment, par la mort de sa soeur, et puis il a décidé d'organiser une battue à Austin, à Magog, parce qu'à l'époque où Thérésa a disparu, il y a des vêtements qui ont été vus dans une partie d'un boisé.
25:54 Et apparemment, les vêtements qui ont été vus là-bas correspondaient à ce que Thérésa portait lorsqu'elle était disparue.
26:01 Ce qui était un peu bizarre aussi, c'est qu'à l'emplacement où on a vu ces vêtements-là, le corps de notre victime a été retrouvé, celui de Louise Caméron.
26:08 À Lennoxville, John Allor, en examinant le dossier de sa soeur Thérésa, réalise que la police s'était bien gardée de mentionner que plusieurs agressions sexuelles avaient été rapportées dans le même secteur, dont deux meurtres.
26:22 Vu un tel cafouillage, le décès de Thérésa Allor n'a jamais été résolu.
26:29 Son frère John se demande encore quelles sont les chances de voir le meurtrier de sa soeur être mis sous les verrous.
26:35 Il y a là un lien qui mérite qu'on s'y intéresse et qu'on enquête.
26:40 Il me paraît qu'on aurait pu faire davantage pour elle et pour sa famille.
26:45 L'indifférence des policiers et d'une communauté entière peut permettre à un assassin d'échapper au filet de la justice, comme ce fut probablement le cas pour Thérésa Allor.
26:59 Au contraire, lorsqu'une hystérie collective s'empare de toute une communauté, que la presse alimentée par une furie populaire exige rapidement un coupable, il faut espérer ne pas faire partie de la liste des suspects.
27:19 Il est un peu plus de 3 heures du matin. A la lumière tamisée des unités 4A et 4B de l'hôpital pour enfants malades de Toronto, les bébés de la pouponnière situées près du poste des infirmières dorment à poing fermé.
27:32 L'une de ses petites patientes, Laura Roodcock, a à peine trois semaines et elle se bat pour sa vie.
27:41 Depuis la naissance, elle présente des signes d'arythmie cardiaque.
27:48 Au moment de sa ronde, l'infirmière responsable de l'unité 4B note que la petite Laura Roodcock présente des troubles respiratoires.
27:55 Elle semble fiévreuse et son rythme est irrégulier.
27:59 Récemment, les cardiologues ont révisé leur diagnostic et ont arrêté son traitement à la digoxine, un médicament qui permet de régulariser le rythme cardiaque.
28:12 A la fin de son quart de travail, à 8 heures, Berta Bell doit informer Suzanne Nerve, l'infirmière du jour, de l'état préoccupant de la petite Laura et elle demande que médecins la voient le plus vite possible.
28:23 A 9h40, en cette magnifique matinée ensoleillée du juin, la petite Laura Roodcock meurt subitement d'un arrêt cardiaque.
28:40 L'hôpital pour enfants malades de Toronto, situé au centre-ville de Toronto, jouit d'une solide réputation pour la qualité de ses soins.
28:47 Rien n'aurait pu préparer son personnel à cette sombre saga qui va bientôt s'abattre sur l'établissement.
28:53 Entre juin 1980 et mars 1981, à l'hôpital pour enfants malades de Toronto, il y a eu une augmentation subite des décès dans un département particulier.
29:08 Les infirmières qui travaillaient au département de cardiologie de l'hôpital pour enfants malades étaient préoccupées par le nombre élevé de décès qu'il y avait dans leur département.
29:18 Elles travaillaient avec des enfants très très malades, certains avec des problèmes cardiaques extrêmement sévères et bien sûr, on s'attend à un certain nombre de décès.
29:29 Mais il semblait qu'on avait affaire à un plus grand nombre de décès qu'auparavant.
29:37 Huit jours après le décès de la petite Laura Woodcock, Allen Perrault, un poupon d'un mois, meurt subitement à 13h45.
29:45 Deux semaines plus tard, Andrew Bilodeau, lui aussi âgé d'un mois, meurt à 14h10.
29:53 Suivent coup sur coup les décès de David Taylor et de Amber Dawson. Le personnel hospitalier est inquiet.
30:05 Elles ont parlé de leurs préoccupations avec le personnel médical et on les a rassurés en leur confirmant que chacun de ces décès était en rapport direct avec la condition médicale des victimes.
30:15 En septembre, et vingt autres morts plus tard, une enquête interne est ouverte.
30:22 Puis, un rapport du bureau du coroner concernant un des enfants morts en janvier faisait mention d'un taux très élevé de digoxine dans le sang de la victime.
30:37 Administrée massivement, la digoxine peut être mortelle. Or, les analyses toxicologiques révèlent que l'enfant a reçu une dose 13 fois supérieure à la norme.
30:51 La digoxine est le produit dérivé d'une plante qu'on utilise pour traiter l'arythmie cardiaque et aussi pour augmenter la puissance des battements cardiaques.
31:04 Et tous ces bébés avaient été traités avec la digoxine. C'était surtout des prématurés très petits et qui se battaient pour rester en vie.
31:17 C'était une prescription parfaitement pertinente pour ce type de cas.
31:21 Aussi, il n'est pas surprenant que l'analyse sanguine post-mortem ait révélé la présence de ce produit dans leur sang.
31:31 Deux semaines plus tard, un 27e et un 28e bébé meurent subitement. Là encore, l'autopsie révèle des doses anormalement élevées de digoxine.
31:44 Trois mois plus tôt, quelqu'un empoisonne les poupons de l'hôpital. Le dossier est de facto transféré à la police de Toronto.
31:51 Deux jours après que la police eût été amenée sur place, parce que sa présence avait été réclamée pour assister le coroner et non pas pour faire une enquête criminelle, ils ont émis l'hypothèse de possibles meurtres.
32:07 Les membres du personnel, médecins, infirmières et employés d'entretien sont interrogés et leur casier inspecté.
32:14 Vus le climat de suspicion, les infirmières consultent Elisabeth McIntyre, une jeune avocate qui débute sa pratique.
32:24 Elle leur conseille de ne pas parler sans la présence d'un avocat.
32:29 Le 22 mars, un autre bébé meurt. Les autorités comprennent qu'elle doit agir promptement.
32:37 Cela s'est passé autour du 20 ou du 21 mars. Le 25 mars, on arrêtait Suzanne Nelson et on l'accusait du meurtre de l'un des enfants.
32:49 Lors de son arrestation, la jeune infirmière refuse de répondre aux questions des policiers.
32:57 Elle aurait dit aux policiers qu'elle souhaitait parler à un avocat avant de répondre à leurs questions.
33:03 Et c'est cette réaction qui aurait convaincu les policiers qu'elle était bel et bien coupable.
33:10 Plus de la moitié des morts suspectes sont survenues durant le quart de travail de la jeune infirmière de 18 ans.
33:17 Susan Nells était l'une des infirmières qui travaillait au département de cardiologie de l'hôpital.
33:26 Les infirmières étaient divisées en équipes et la police avait découvert que cette équipe était au travail lorsque plusieurs de ces morts suspectes s'étaient produites.
33:36 Or, juste avant cette arrestation, un autre enfant était décédé, un enfant placé sous la supervision de Susan Nells.
33:52 Malgré cette arrestation, l'établissement continue d'être le théâtre d'événements étranges.
33:57 En septembre 1981, une infirmière de l'unité des soins cardiaques découvre dans sa salade, achetée à la cafétéria de l'hôpital, une capsule de propranolol, un autre régulateur cardiaque.
34:09 Quelques jours plus tard, Phyllis Treanor, une seconde infirmière, trouve dans sa soupe, elle aussi prise à la cafétéria, deux capsules du même médicament.
34:21 Flanquée de deux de ses avocats, la prévenue est apparue calme.
34:24 C'est le 11 janvier 1982 que débute l'enquête préliminaire de Susan Nells, suspectée de la mort de quatre des bébés.
34:32 Je crois que les procédures ont commencé au début de 1982 et ont duré environ six mois.
34:44 À la fin, le juge Wannack a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour tenir un procès.
34:52 À l'instant, le juge David Wannack a estimé qu'il n'y a pas de preuves suffisantes pour affirmer qu'elle avait administré des doses fatales de zigoxine à quatre bébés de l'hôpital pour enfants malades de Toronto.
35:02 La preuve de la couronne s'effondrait.
35:05 Susan n'était pas en devoir lorsque ses enfants, ou du moins certains de ses enfants, étaient décédés.
35:13 Elle était en vacances à l'étranger.
35:15 Alors s'il y avait bel et bien eu un geste ayant provoqué la mort, il est clair que Susan Nells n'en était pas l'auteur.
35:23 Susan Nells est innocentée, mais le mystère de ces morts suspectes de poupons reste entier.
35:31 Qui les a tuées ?
35:35 Il continuait de régner un climat de suspicion entourant le fait que les bébés de l'hôpital pour enfants malades avaient été assassinés et qu'aucun coupable n'avait été identifié.
35:47 Des événements à London, à 200 kilomètres de Toronto, vont bientôt ajouter un nouveau suspect, invisible celui-là.
35:58 Dans sa clinique de radiologie, le Dr Kevin Hamilton cherche à comprendre pourquoi il fait face à une augmentation de réaction allergique chez ses plus jeunes patients.
36:07 J'étais radiologiste spécialisé dans les diagnostics avec un intérêt spécifique concernant les maladies du rein.
36:21 Et j'avais réalisé environ un millier de radiographies spéciales des reins, du genre de celles où on injecte un colorant dans le bras.
36:29 Le colorant circule dans le système et les reins absorbent le colorant, lequel est alors visible sur les radiographies.
36:37 J'avais remarqué un nombre anormal de réactions mineures au colorant.
36:44 C'est alors que j'ai pensé qu'il y avait peut-être quelque chose d'anormal avec le colorant que nous utilisions.
36:51 Alors j'ai changé de lot de colorant, mais les réactions ont continué.
36:56 Ses premières recherches lui permettent de constater que la teinture est contaminée par une substance toxique et allergène qui provient de l'embout de caoutchouc dans les seringues qu'il utilise.
37:09 À court de suspect, à Toronto, les autorités se tournent vers le Centre américain pour le contrôle des maladies, le ACDC.
37:19 Un organisme américain chargé de déterminer la nature de décès inexpliqués.
37:24 Le Centre d'Atlanta pour le contrôle des maladies s'est vu confier le mandat de faire une enquête indépendante concernant les éléments de preuve dans le décès des enfants.
37:36 De toute évidence, l'une des observations était l'augmentation inexpliquée du nombre de décès qui se produisait dans ce département en particulier,
37:47 en comparaison avec les 9 mois précédents.
37:50 Dans ces conditions, la question devenait, pourquoi davantage de morts dans ce département alors que ce n'était pas le cas auparavant ?
38:00 La mort par injection de digoxine est formellement établie dans au moins 10 de ces décès.
38:09 Les experts américains confirment l'hypothèse de la police de Toronto.
38:15 Il y a un tueur inséré à l'hôpital pour enfants malades de Toronto.
38:18 Un ange de la mort s'emploie à éliminer les petits patients de l'Unité des soins cardiaques.
38:25 Leur rapport a été déposé à l'automne 1982 et la conclusion en était qu'il y avait eu 8 meurtres.
38:35 Alors vous pouvez imaginer l'impact que la publication de ce rapport a eu sur la perception du public et la force de la réaction suscitée réclamant que quelque chose soit fait.
38:46 Le ministère de la justice de l'Ontario ordonne une commission royale d'enquête.
38:53 Le juge Grange remet son rapport après 191 jours de déposition.
38:59 Selon lui, 8 des enfants du HSC ont définitivement été assassinés et 13 autres l'ont peut-être été.
39:07 Le magistrat n'accuse toutefois personne de ces défaits.
39:10 Il suggère même une compensation financière pour Susan Nells.
39:14 Le système a fonctionné mais à un prix exagéré et ce prix a été payé par Susan Nells.
39:23 Ainsi le rapport du juge Grange ne cible aucun suspect, les taux de digoxine chez les poupons décédés demeurent une cause apparemment incontournable.
39:31 Puis en décembre 1987, le docteur Ed Napke de Santé Canada appelle le docteur Gavin Hamilton.
39:40 Dans la revue médicale, il a lu l'article du radiologiste sur ses recherches sur la contamination au MBT par les seringues.
39:50 Il lui demande si le MBT ne serait pas en cause dans les morts des enfants attribuées à la digoxine à l'hôpital de Toronto.
39:57 J'avais pris en compte la digoxine dans ma recherche sur le MBT.
40:02 Le MBT est une toxine, c'est toxique pour les cellules.
40:07 Et plus encore, on a prouvé que c'était une toxine à effet cumulatif.
40:14 À la manière d'un enquêteur de police, le docteur Hamilton traque le fameux tueur en série des enfants sous la garde de Susan Nells.
40:21 Mais pour lui, ce tueur n'a pas de visage.
40:25 À la même époque, entre 1981 et 1983, au Centre national d'analyse des médicaments aux États-Unis,
40:37 il procédait à des tests sur des seringues à dose individuelle.
40:41 Ils étaient confrontés à un problème, et ce problème concernait la digoxine.
40:50 Ils ont découvert que le taux de digoxine était beaucoup plus élevé que ce qui était indiqué sur les unités destinées à être injectées.
40:59 Alors ils ont remonté le fil et se sont intéressés aux méthodes utilisées pour tester la digoxine.
41:08 Et ils se sont rendus compte que c'était le test de PLC qui était erroné.
41:12 Ils mesuraient quelque chose d'autre que la digoxine. De fait, ils mesuraient le MBT.
41:18 La plupart des méthodes utilisées à l'époque impliquaient l'usage d'un anticorps pour réagir à une substance donnée.
41:27 Or le problème revient à ceci, jusqu'à quel point l'anticorps est-il capable de reconnaître la digoxine et seulement la digoxine.
41:37 Mais dans ce cas-ci, l'anticorps réagissait à plusieurs substances à différents degrés.
41:42 Les MBT, qui contaminent ainsi les seringues et qui faussent les analyses des taux de digoxine lors des autopsies des poupons, sont de plus aggravés par le format des seringues utilisées.
41:54 Le problème avec les enfants, c'est qu'on utilise sur eux le même type de seringues qu'on utilise pour les adultes.
42:04 En conséquence, et en simple terme de proportion, les enfants reçoivent des doses beaucoup plus concentrées de MBT dans leur corps.
42:13 Cette toxine insidieuse, qui a échappé aux enquêteurs à Toronto, a également trompé les autorités des Pays-Bas, où une vague de mystérieux essais de poupons a également sévi.
42:28 Un nouveau cas en provenance des Pays-Bas présentait des similarités étonnantes avec ces cas d'analyse.
42:35 Une infirmière avait été condamnée pour avoir administré de la digoxine à des bébés.
42:42 Cette infirmière, Lucia de Berck, sera finalement libérée au bout de six ans d'incarcération grâce entre autres aux recherches du Dr Gavin Hamilton.
42:55 Mais une toxine invisible ne fait pas un bon tueur pour la presse à sensation.
43:00 Les préjugés sont ténaces. Encore aujourd'hui, beaucoup de gens demeurent convaincus de la culpabilité de la jeune infirmière de Toronto.
43:08 On dirait que le préjugé demeure à la fois dans l'esprit de la police comme dans celui du public, lesquels de manière générale aiment bien les infirmières.
43:21 Mais on dirait qu'ils se plaisent à croire qu'il y a toujours un monstre qui se cache parmi elles et, lorsque quelque chose tourne mal,
43:30 on dirait que c'est une manie pour la police de sauter à la conclusion qu'une infirmière est coupable.
43:37 Ce qui mène alors à une surenchère de la part des médias pour en faire une énorme histoire.
43:46 Dans l'affaire des enfants au HSC de Toronto, les enquêteurs ont été confrontés par le risque d'entacher la réputation des infirmières et par celui de ne pas trouver les coupables.
43:56 Ultimement, il ne peut y avoir qu'une vérité. Encore faut-il la trouver.
44:04 Les bambins à Toronto sont-ils décédés de cause naturelle ou ont-ils été assassinés ?
44:09 Teresa alors, s'est-elle perdue dans les bois Compton ou y a-t-elle été agressée ?
44:15 Le détective Louis-Georges Dupont à Trois-Rivières a-t-il été tué ou s'est-il suicidé ?
44:22 Les enfants ont été retrouvés dans les bois Compton, où ils ont été tués.
44:29 Le détective Louis-Georges Dupont à Trois-Rivières a-t-il été tué ou s'est-il suicidé ?
44:35 Dans certaines affaires, la vérité s'entoure d'un voile de mystère pendant trop longtemps.
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