La Sexy News de Flore Cherry

  • il y a 8 mois
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##SEXY_NEWS-2024-01-19##
Transcript
00:00 - Pris Fanny, merci à vous. Et puis nous accueillons notre sexy news avec un tout petit peu de retard mais c'est pas de sa faute je tiens à le préciser.
00:08 Bonjour Flore Chary. - Bonjour.
00:10 - Alors vous allez nous parler de pornographie évidemment.
00:14 - Oui, c'est un petit peu le sujet aujourd'hui et je voulais apporter ma pierre à l'édifice du débat sur la différence entre la pornographie et l'érotisme.
00:24 Alors si on veut le simplifier ce débat pour savoir si c'est porno ou érotique, grosso modo vous prenez une représentation explicite de la sexualité, un podcast, un film, un spectacle, un livre.
00:36 Si le spectateur trouve que c'est pas bien, nul, méchant, caca, ça c'est du porno.
00:41 Si le spectateur trouve que c'est bien, c'est beau, c'est pas vulgaire en plus, ça c'est de l'érotisme.
00:47 On pourrait donc placer le curseur entre le porno et l'érotisme à la mesure subjective de notre propre morale, de notre vécu et de notre ressenti.
00:56 En tout cas c'est un peu résumé comme ça dans l'essai "Tout le monde en regarde ou presque" de Thérèse Argaud qui vient de sortir chez Albin Michel et dont de nombreux médias font l'écho.
01:06 "Tout le monde en regarde ou presque", il s'agit donc du porno, un livre qui se veut très à charge contre la pornographie et pourtant très bienveillant à l'égard de l'érotisme sans que ni l'un ni l'autre ne soit d'ailleurs clairement définie.
01:20 C'est très bien d'ailleurs que vous posiez la question, je trouve, aujourd'hui de la définition car elle est centrale.
01:25 Pour moi c'est complètement différent d'être contre le porno ou contre l'industrie pornographique.
01:31 Le porno c'est un terme fourre-tout dans lequel on y met un peu ce qu'on veut, des oeuvres et des propositions très différentes et aussi notre sensibilité.
01:38 L'industrie pornographique c'est déjà plus objectif mais c'est aussi extrêmement glissant.
01:43 L'industrie pornographique elle est tributaire de l'évolution de la législation, des technologies de communication et des tendances, des modes, des goûts du consommateur.
01:52 C'est pas du tout la même chose de parler de l'industrie, de la pornographie dans les années 70, de celle en 2020 et certainement de celle en 2040.
01:59 Être contre l'industrie pornographique par principe c'est aussi refuser de voir le porno comme un ensemble très différent de représentation et de support
02:07 et surtout le refuser la possibilité de changer, de se réinventer et d'évoluer.
02:12 Et c'est peut-être en ça que l'essai de Thérésargot passe à côté du sujet, à diaboliser à tout va le porno sans le définir, sans circonscrire les problèmes, sans proposer des solutions pour l'améliorer.
02:22 La seule solution pour Thérésargot c'est d'arrêter d'en regarder parce que c'est mal par principe et surtout ça créerait des addictions, elle parle carrément de drogue dure.
02:30 Alors sur ce sujet c'est pas la seule à utiliser cette terminologie mais il y a quand même un arbitre objectif sur savoir si le porno ou pas serait une drogue dure.
02:39 La dépendance à la pornographie a été étudiée puis rejetée par le DSM, l'ouvrage de référence sur les troubles mentaux.
02:47 En revanche les troubles liés à l'hypersexualité sont bien eux reconnus et ils considèrent que la consommation compulsive de pornographie serait un médium pour ce type d'addiction.
02:59 Mais il n'y a pas d'addiction à la pornographie, les addicts au sexe le jour où il n'y aura plus de porno trouveront d'autres médiums, par exemple les sites de rencontres ou autres, pour réaliser leur addiction.
03:10 Évidemment il y a des problèmes plus généraux aujourd'hui avec la diffusion massive de la pornographie, le problème principal c'est celui de la première exposition à un contenu pornographique qui se vêt souvent trop jeune et de façon non sollicitée.
03:25 Peut-être d'autres problèmes aussi comme la standardisation des pratiques sexuelles, la mauvaise éducation à la sexualité ou les titres violents et dégradants qui donnent l'impression d'être rédigé par des jeunes illettrés et frustrés.
03:36 Mais tout ça, ça peut se modifier, ça peut évoluer, c'est une tendance, ce n'est pas intrinsèque à la pornographie.
03:42 Pour en revenir à la différence entre l'érotisme et la pornographie, c'est surtout qu'il y en a un, l'érotisme, qui n'est pas inscrit dans un écosystème qui est flou, qui est beau, avec le mot "héros", très joli, l'amour dedans.
03:53 Quand l'autre, la pornographie, est rattachée à une industrie souvent mal encadrée, mal légiférée, avec les problèmes éthiques que cela poserait sur n'importe quelle autre industrie.
04:03 - Eh bien merci, je trouve que c'est assez bien vu votre critique à la fois sur le livre de Thérèse Argaud, mais aussi sur ce harraud sur la pornographie.
04:16 Je crois qu'en effet, Arthur Vernon a donné une définition assez précise tout à l'heure de l'érotisme et de la pornographie. Ce qui est quand même très très très important à comprendre, je crois, c'est qu'en effet, la pornographie, elle peut être à un moment donné libératrice pour certains, et elle peut coincer aussi la sexualité de certains.
04:37 Bon, après, c'est du cas par cas, et donc ne faisons jamais de généralité de cas par cas.
04:43 - C'est ça, c'est le problème principal, je pense, c'est qu'elle est diabolisée, et à partir du moment où...
04:49 - C'est le bouc émissaire actuellement, de toute façon.
04:51 - Voilà, il y a un côté bouc émissaire qui tombe donc, on tombe donc toujours à côté de la plaque quand on diabolise les choses, que ce soit les personnes ou des industries en l'occurrence,
05:01 parce qu'on les empêche d'évoluer, on les empêche de les voir telles qu'elles sont, c'est-à-dire des espaces qui sont mouvants à la fois dans ce qu'elles représentent, mais aussi dans la façon dont elles sont diffusées, et auprès de quel public elles sont diffusées.
05:15 Donc on ne peut pas diaboliser la pornographie en disant "c'est mal par essence", non, évidemment qu'il y a des problèmes, c'est sûr, qui sont liés aujourd'hui à la façon dont est fait, diffusé, regardé, consommé la pornographie, c'est bien de le savoir.
05:29 - Le vrai problème, je crois que là, tout le monde est d'accord, c'est quand un jeune de moins de 15 ans tombe sur une image pornographique alors qu'il n'a pas encore accès à sa sexualité, c'est forcément...
05:41 - Ça c'est le problème central auquel le gouvernement réfléchit beaucoup, mais il y a d'autres problèmes, moi je pense qu'on peut tout à fait débattre, on peut dire "tiens, est-ce que la pornographie ne crée pas une forme de standardisation des pratiques sexuelles, par exemple,
05:53 aujourd'hui toutes les femmes s'épilent plus, ou alors il y a par exemple plus de gestion externe...
05:59 - Mais bien sûr, mais comme à une certaine époque, il y avait des pubs qui conditionnaient aussi les femmes à accepter le devoir conjugal, etc.
06:11 - Les phénomènes de standardisation, il y en a beaucoup, mais on peut se poser la question.
06:14 - Bien sûr. - Et alors, est-ce que c'est impossible, enfin je ne pense pas que ce soit possible, il n'y en est pas.
06:23 - Oui et non, c'est-à-dire qu'on peut imaginer, c'est pour ça que moi j'aime beaucoup la plateforme PornHub, parce que c'est une des premières qui a permis à des créateurs de contenu de s'exprimer librement,
06:32 et donc ça crée une diversité de contenu qui va à l'inverse de quelque chose de formaté, de standard, que proposaient les grosses boîtes de prod, parce qu'ils avaient des lignes éditoriales extrêmement précises.
06:43 Quand on ouvre et quand on offre la possibilité à n'importe qui de s'exprimer et d'exprimer un érotisme, là on a une diversité qui est intéressante et qui va contrer ce problème de standardisation.
06:54 Donc moi je trouve ça intéressant. - Bien sûr. - Donc oui, il y a des façons de réinventer la pornographie, de l'améliorer et de la faire évoluer.
07:03 En tout cas, je pense que la diaboliser par essence, c'est pas résoudre les problèmes qui sont associés à l'industrie pornographique, qui doit de toute façon évoluer, mais certainement pas en étant diabolisée.
07:15 - Oui, c'est un peu inquiétant quand on est en plus sexothérapeute de diaboliser la pornographie. Je ne sais pas comment elle va répondre à certains de ses patients qui sont un peu influencés par la pornographie.
07:28 - Elle a une réponse. - Arrêtez tout. - Je pense que c'est le message. - Au nom de la lucidité, oui, c'est arrêtez tout. - Le message arrêté.
07:35 - Maintenant, c'est peut-être aussi un problème des sexologues et sexothérapeutes, c'est-à-dire que ce sont des gens qui sont habitués à... l'ensemble de l'écoute qu'ils ont sur la sexualité, c'est des gens qui ont des problèmes.
07:46 Et donc dans les gens qui ont des problèmes, évidemment qu'il y a une surreprésentation des gens qui ont peut-être des problèmes d'addiction via la pornographie.
07:54 Donc ça amplifie finalement un phénomène qui n'est peut-être pas si important que ça et elle n'a pas peut-être dans son cabinet des gens qui disent "je regarde du porno en couple et c'est formidable et c'est génial et ça crée de la créativité érotique dans mon couple"
08:07 puisque ces gens-là ne vont pas avoir de sexothérapeute puisque tout va bien pour eux. C'est peut-être ça le biais aussi des sexothérapeutes de façon générale.
08:16 Oui, bon, j'en connais quelques-uns, ils n'ont pas tendance à diaboliser la pornographie parce qu'en effet c'est un support fantasmatique qui marche bien pour beaucoup de couples et qui relance parfois même la sexualité des couples.
08:32 Oui, il est dommage dans le discours sur la pornographie qu'il n'y ait jamais d'études sur les bienfaits de la pornographie, qui à mon avis existent, parce qu'on aurait du mal à avoir autant de personnes qui regardent du porno.
08:43 Il y a eu des études qui ont été faites à l'époque, à la fin des années 80-90 et en effet ça a été démontré qu'elle avait amélioré la sexualité des couples.
08:53 Donc, bon, qu'est-ce qu'il en est aujourd'hui ? C'est difficile d'avoir un vrai débat calme, tolérant.
09:01 En tout cas, bravo Fleur Chéry et je rappelle évidemment que vous aussi on peut vous retrouver au Suite Paradise, donc ce bar à fantasmes 12 rue Marie Stuart dans le deuxième.

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