Arthur Delaporte : "Il faut réguler CNEWS !"

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Avec Arthur Delaporte, député PS du Calvados

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##LE_TOUR_DE_FRANCE_DES_NOUVEAUX_DEPUTES-2024-08-28##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Vous écoutez Sud Radio, il est 8h38, tout de suite nous accueillons notre invité politique, Arthur Delaporte, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Bienvenue sur Sud Radio, député socialiste du Calvado, porte-parole de votre parti.
00:18Au lendemain d'un bureau national de votre parti, particulièrement où l'opposition à la direction
00:25s'est clairement faite entendre en accusant la direction parfois même d'appeler à participer à l'émeute.
00:32Ce sont les mots d'Hélène Geoffroy, la maire de Vaud-en-Velin.
00:35Manifester le 7 septembre avec la France Insoumise, c'est comme appeler à une émeute.
00:42Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:43Je réponds que j'apprécie beaucoup Hélène Geoffroy, mais parfois il faut aussi s'éviter de caricaturer les choses.
00:50La manifestation, c'est la culture de la gauche.
00:52La manifestation, c'est ce que nous avons fait pendant la réforme des retraites.
00:55Et je ne crois pas qu'à l'époque, Hélène Geoffroy ait dit que c'était des émeutes.
01:00Donc voilà, il y a un moment, il faut raison garder.
01:03D'autant que c'est par ailleurs pas les dangereux insoumis qu'on a appelé à manifester,
01:07mais les gentils cégétistes et des organisations syndicales.
01:11Donc moi, je dis toujours que même si on n'appelle pas en tant qu'organisation de parti socialiste à aller dans la rue,
01:17on peut tout à fait comprendre celles et ceux qui y vont pour manifester leur colère.
01:21Moi, j'y serais sans doute, oui, pour être avec celles et ceux des électeurs de ma circonscription.
01:26Je pense par exemple à Fabienne qui m'écrivait hier un message sur Facebook qui me disait
01:29« Mais comment on fait ? Comment on peut manifester notre mécontentement ? »
01:32Vous pouvez aller dans la rue, le dire très calmement et très pacifiquement.
01:36Mais très bien, vous allez aller dans la rue manifester, mais malgré tout, vous dites qu'il n'y aura pas d'émeute
01:39quand on entend les propos de certains de vos alliés.
01:41Je pense par exemple au communiste Fabien Roussel.
01:43Je le cite « Ce que nous n'avons pas obtenu par les urnes, nous l'obtiendrons par le rapport de force. »
01:50Ça veut dire quoi ?
01:51Le rapport de force, c'est pas sortir des pics et des défauts pour aller prendre d'assaut l'Elysée.
01:57Non, le rapport de force, c'est un rapport de force qui est déjà un rapport de force politique.
02:00Dire qu'on ne cédera pas à cette tentative de chantage institutionnelle du Président de la République
02:06qui détourne la Constitution pour son bon vouloir, je suis désolé, mais ce n'est pas normal.
02:11Donc il y a un rapport de force politique dans l'espace public, dans les médias,
02:15mais il y a aussi un rapport de force au Parlement que nous allons continuer de mener,
02:18non seulement parce que nous sommes la principale force politique avec le Nouveau Front Populaire
02:21au sein de l'Assemblée Nationale, mais aussi parce que je connais beaucoup de déçus.
02:25C'est vrai, vous avez raison de le dire, nous sommes la seule coalition d'ailleurs
02:28qui a 193 députés et le Président de la République n'est pas en capacité d'en aligner autant.
02:33Sauf si certains claquent la porte et c'est ce qui pourrait arriver.
02:36Quand on lit le compte-rendu de votre bureau national, pardon, mais ça a tiré en quelque sorte à balles réelles,
02:41c'est une métaphore évidemment, mais je relis ce qu'a dit Hélène Geoffroy,
02:45c'est la patronne du Conseil National de votre parti, c'est le Parlement du parti.
02:49Je rappelle qu'elle représente à peine 15% du parti.
02:51Oui, et c'est la présidente du Parlement de votre parti.
02:53Non mais elle est minoritaire.
02:54Très bien, mais les provocations de la France Insoumise ne cesseront jamais, c'est dans leur ADN,
02:59c'est ainsi qu'elle parle de vos alliés.
03:01Ils ne veulent pas gouverner, nous nous le voulons et nous le devons.
03:05Alors est-ce que vous devez gouverner ?
03:07J'en cite un autre, le patron d'une puissante fédération socialiste, Sébastien Vincigny,
03:11il est temps de rompre, fédération de la Haute-Garonne.
03:14Enfin, vous faites face à une fronde pour l'instant, ça peut se terminer par une scission.
03:19Moi je connais bien Sébastien Vincigny, c'est un ami.
03:22Oui, mais il veut rompre.
03:24Non, mais si vous lisez l'ensemble de l'interview, il explique qu'on peut être légitimement,
03:29et comme le disait Hélène Geoffroy aussi, agacé par certaines outrances de Jean-Luc Mélenchon.
03:33Et moi je ne dis pas autre chose, mais je dis une chose essentielle.
03:36C'est qu'aujourd'hui, si nous pesons dans le rapport de force face au Président de la République,
03:40c'est parce que la gauche est montrée unie lors des élections législatives,
03:43et c'est parce qu'elle est restée unie pendant l'été.
03:45Qu'attend Emmanuel Macron ?
03:47Il attend le triste spectacle des divisions du Parti Socialiste.
03:50Et c'est ce qui se passe ?
03:51C'est ce qui se passe, oui, mais vous voyez que c'est des déclarations.
03:54Pour l'instant, c'est des déclarations.
03:56À la fin, le juge de paix, c'est les votes au Parlement.
03:58C'est combien est-ce qu'il y a de députés qui sont prêts à censurer un gouvernement macroniste ?
04:02Et je peux vous le dire, hier matin, on a eu une réunion du groupe socialiste avec Boris Vallaud,
04:06et la position, elle est extrêmement claire.
04:08Pas un député n'a été la contester.
04:11Tout gouvernement qui sera la perpétuation du macronisme sera évidemment censuré par les députés socialistes.
04:16Sauf que vous n'êtes pas sur la ligne de tous vos alliés.
04:19Je reviens à la France Insoumise.
04:21C'est quand même le premier groupe du Nouveau Front Populaire.
04:23Combien y a-t-il de députés socialistes prêts à voter la motion de destitution
04:27que va porter la France Insoumise contre Emmanuel Macron ?
04:30Vous avez deux choses.
04:32Vous avez d'un côté une motion de censure, qui est la manière de faire tomber un gouvernement,
04:36et de l'autre, l'hypothèse évoquée par les Insoumis d'une procédure de destitution.
04:40Pour eux, c'est plus qu'une hypothèse, ils ont annoncé qu'ils la lanceraient.
04:42Si on fait un peu de droit constitutionnel, pour faire une destitution du Président de la République,
04:46il faut deux tiers des députés, deux tiers des sénateurs,
04:49et je dois le dire, ne mentons pas, ne racontons pas de foutaises,
04:53aujourd'hui, le vrai sujet, ce n'est pas la destitution, c'est la censure.
04:57La destitution, ça n'arrivera pas, on n'a pas de majorité pour ça,
05:00donc arrêtons de perdre du temps sur des non-hypothèses,
05:02et concentrons-nous sur l'essentiel.
05:04L'hypothèse d'une censure ?
05:06Non, mais entre vos alliés, c'est important.
05:08J'en ai parlé avec les Insoumis, et je leur ai dit,
05:11voilà, nous, notre position, elle est extrêmement claire,
05:14concentrons-nous sur ce qui peut être utile pour arrêter ce coup de force démocratique
05:17que le Président de la République tente, ça s'appelle la censure.
05:20Et ils vous ont écouté, ils vous ont dit d'accord, et ils en ont fait qu'à leur tête,
05:22comme souvent, et pourquoi pas ?
05:25Si la pluralité, on a, excusez-moi, mais,
05:28le camp présidentiel, est-ce qu'il est uni ? Non.
05:30Est-ce que Gabriel Attal et Laurent Marcangeli sont capables de parler d'une même voix
05:33et d'envoyer un même courrier à l'ensemble des députés ? Non.
05:35C'est deux partis différents aussi.
05:36C'est deux partis différents, mais nous avons écrit ensemble,
05:38tous, pendant l'été, parler d'une même voix avec les différents groupes,
05:41avec Lucie Casté, donc vous voyez bien qu'on est capables de parler d'une même voix
05:44sur l'essentiel, et c'est vrai qu'il y a des divergences de fonds,
05:47elles existent, mais nous avons un programme commun,
05:49ce qui n'est pas le cas des autres, et je dois le dire,
05:51la gauche est la formation la plus unie,
05:53allez chercher plus large que nous, plus unie que nous,
05:55vous ne trouverez pas, même si, évidemment, il y a des expressions divergentes,
05:58ça s'appelle la démocratie.
05:59Mais plus large que vous, vous non plus ne trouvez pas,
06:01c'est ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale,
06:03élection de la présidence de l'Assemblée Nationale,
06:05vous étiez derrière le communiste André Chassaigne,
06:08toute la gauche s'est rassemblée, union absolue, ça c'est clair.
06:11Tout à fait, et on a même été au-delà.
06:13Exactement, oui, de deux ou trois voix.
06:15Non, non, non, 193 voix, André Chassaigne a fait 212 voix,
06:18on a été chercher dix-huit voix supplémentaires pour André Chassaigne.
06:21C'est énorme, c'est pas avec ça qu'on fait voter, pardonnez mon ironie.
06:25Yael Brown-Pivet a fait un deal avec Les Républicains,
06:28elle a bénéficié des voix de LR,
06:30le problème c'est que ça ne fait pas une majorité,
06:32parce que vous voyez bien que Laurent Wauquiez,
06:34quand on lui dit, est-ce que vous voulez faire la même coalition
06:36que vous avez fait pour faire élire Yael Brown-Pivet à l'Assemblée Nationale,
06:38au gouvernement, il dit non.
06:40Donc il n'y a pas de coalition Macron-LR,
06:42s'il y en a une, eh bien nous dirons, ok, qu'il gouverne.
06:45Sauf qu'aujourd'hui, je constate que Les Républicains
06:47ne sont pas prêts à gouverner avec Emmanuel Macron.
06:49Pour l'instant, mais en attendant,
06:51ils ont fait la preuve qu'ils étaient capables de faire un deal,
06:53comme vous le dites.
06:55Comment croire que vous soyez capable, vous la gauche,
06:59de faire un deal sur telle ou telle loi,
07:01si vous n'avez pas réussi à le faire sur un poste
07:03qui est quand même honorifique, le président de l'Assemblée Nationale.
07:05Comment on allait acheter les macronistes avec Yael Brown-Pivet ?
07:08C'est très simple, Yael Brown-Pivet a acheté Les Républicains
07:11en leur donnant des postes à l'Assemblée, donc c'est facile.
07:14C'est ça leur politique aussi ?
07:16Nous, on a aujourd'hui fait un accord avec les liottes,
07:18il y a des liottes qui ont voté pour nous,
07:20sauf qu'en fait, les députés indépendants,
07:22ce n'était pas suffisant pour obtenir la majorité.
07:24Mais vous voyez bien que Les Républicains,
07:26ils ne vont pas aller discuter avec les communistes ou les insoumis.
07:28Vous voyez très bien que c'est impossible.
07:30Par contre, on pourrait évidemment, sur la question du pouvoir d'achat,
07:33sur la question des déserts médicaux,
07:35sur la question du service public, là, construire des majorités de fait.
07:38Et c'est ce que proposait d'ailleurs Lucie Casté,
07:40et je pense que le président de la République
07:42avait inversé sa logique de raisonnement,
07:44ne pas décréter a priori qu'elle serait censurée,
07:46mais lui donner la possibilité de gouverner,
07:48d'aller chercher des majorités.
07:50Et on aurait vu, si on était censuré derrière,
07:52au bout d'un mois, un mois et demi,
07:54c'est ce qu'il fait dans toutes les démocraties modernes,
07:56dans tous les parlements.
07:58En Espagne, par exemple, il y a 3 ans, enfin 4 ans,
08:00quand Pedro Sanchez est devenu Premier ministre,
08:02il n'était pas le premier choix du roi,
08:04il était le deuxième choix.
08:06Il y avait une censure de la droite,
08:08il a réussi à obtenir une majorité,
08:10Marine Le Pen, pour clarifier la situation,
08:12appelle le président de la République,
08:14à faire convoquer une session extraordinaire du Parlement.
08:16Est-ce que c'est une bonne solution ?
08:18Justement, on appelle un gouvernement,
08:20on voit s'il est censuré ou pas,
08:22on passe au suivant, et ainsi de suite.
08:24Mais moi je le dis depuis le début,
08:26de toute façon ça n'a pas de sens de commencer
08:28à réunir le Parlement au 1er octobre,
08:30d'une part parce qu'il y a des projets de loi à examiner.
08:32C'est pas que je suis d'accord avec Marine Le Pen,
08:34je porte cette idée également dans le débat,
08:36c'est qu'on ne peut pas passer le mois de septembre
08:38devant le Parlement, compte tenu par ailleurs
08:40de la situation politique qui nous appelle
08:42à débattre, à discuter, et qui de toute façon
08:44à partir du moment où il y aura un gouvernement,
08:46devra l'amener aussi à se présenter devant le Parlement.
08:48Toujours un gouvernement
08:50mené par Lucie Castet pour vous, on est d'accord.
08:52C'est toujours la prétendante du nouveau Front Populaire.
08:54Pour moi, Lucie Castet est le trait d'union de la gauche.
08:56C'est elle qui a la légitimité
08:58pour nous représenter collectivement.
09:00Donc moi je soutiens évidemment Lucie Castet,
09:02qui est par ailleurs une femme de grande valeur.
09:04Lucie Castet justement, dont une déclaration
09:06qui brûle énormément depuis quelques jours sur les réseaux sociaux,
09:08c'était aux Amphis d'été de la France Insoumise.
09:10Si les gens,
09:12je la cite en paraphrasant à peine,
09:14votent Front National, RN,
09:16c'est parce qu'ils regardent ces news.
09:18Et on leur apprend à croire que le problème,
09:20c'est les Noirs et les Arabes.
09:22Et la réponse de Lucie Castet, pour faire baisser
09:24le Rassemblement National, du moins son vote,
09:26c'est de réguler les médias.
09:28Est-ce que c'est vraiment sérieux,
09:30comme analyse politique, quand vous voyez que le Rassemblement National
09:32est arrivé nettement en tête du premier tour ?
09:34C'est parce qu'ils regardent ces news, les Français ?
09:36Mais bien sûr, et je peux vous le dire,
09:38parce que j'ai fait une campagne législative
09:40il y a de cela deux mois maintenant,
09:42et j'ai croisé tous les jours des gens
09:44qui avaient des propos
09:46complotistes, pour certains,
09:48en disant « Regardez, vous, la gauche,
09:50vous allez remettre le voile à l'école. »
09:52Je dis « Mais qu'est-ce que vous racontez ? »
09:54Ils me disaient « Mais je l'ai vu à la télé. »
09:56« Où ça, à la télé ? » « Sur ces news. »
09:58Et ça, ça m'est arrivé plusieurs fois.
10:00Donc vous voyez que quand on a une chaîne télé
10:02qui a été condamnée à 18 reprises
10:04par l'ARCOM, qui par ailleurs
10:06va avoir de vrais sujets, de pluralisme
10:08et de diffusion de fausses informations,
10:10on a un vrai problème
10:12démocratique. Et ce que dit Lucie Castex,
10:14c'est que quand, dans une démocratie, on a une chaîne télé
10:16qui ne fait pas son travail, qui diffuse des fausses informations,
10:18qui maltraite le débat démocratique,
10:20oui, il faut la réguler, parce que
10:22sinon, ça participe à fausser
10:24les élections. Mais ça veut dire
10:26la réguler, ça veut dire lutter contre le monopole
10:28par exemple de M. Bolloré, qui utilise
10:30ces médias, ça veut dire casser sa licence
10:32comme on a cassé, par exemple, en tout cas
10:34sa fréquence, pardon, comme on l'a fait pour
10:36CEMIT, c'est ce que vous... — Ça veut dire imposer aux chaînes
10:38des obligations de déontologie
10:40et c'est ce qui se passe à ces news.
10:42Si je me mets à raconter n'importe quoi, vous pouvez être
10:44condamné. Et donc aujourd'hui, il faut le faire.
10:46Évidemment, il faut empêcher la diffusion de
10:48fausses informations, mais il faut aussi
10:50faire en sorte qu'il n'y ait pas une personne
10:52qui contrôle Europe 1, Paris Match...
10:54— Mais ça, c'est vieux comme le mot. — C'est la lutte
10:56contre la concentration, et c'est ce que dit Lucie Castex,
10:58et rien d'autre. — Comment vous pouvez donner des leçons
11:00de démocratie aujourd'hui, quand vous expliquez
11:02que le pouvoir politique devrait quand même encadrer
11:04les médias, et en particulier
11:06davantage ceux qui ne vous plaisent pas ?
11:08— Vous savez, les médias sont aujourd'hui
11:10encadrés. — Mais justement, mais pas assez à votre goût.
11:12— Mais pas assez, parce qu'on voit bien les dérives
11:14qui se passent. Et donc, je vous le dis,
11:16si Sud Radio se mettait à devenir
11:18comme CNews, c'est-à-dire une chaîne
11:20qui refuse la contradiction,
11:22qui met une idéologie d'extrême-droite
11:25au pouvoir, parce que c'est ce qui se passe avec CNews,
11:27oui, on aurait le droit légitimement de s'inquiéter
11:29pour la bonne santé du débat
11:31démocratique. — Et pourtant, la fréquence de CNews
11:33n'a pas été suspendue. — Et Lucie Castex a raison de porter
11:35ce débat. Et nous avons également porté un autre débat.
11:37Au moment du JDD, je ne sais pas si vous
11:39vous souvenez de ce qui est venu. — Le journal du dimanche.
11:41— Le torchon qui est le journal du dimanche. — Vous n'avez pas le droit de l'aimer,
11:43mais ce n'est pas une raison pour l'interdire. — Il y a aujourd'hui
11:45au JDD une ligne idéologique qui est celle
11:47de l'extrême-droite, la plurance, qui est la même
11:49que celle qui est à la tête de CNews.
11:51Donc oui, il faut de la régulation. Il faut de l'indépendance
11:53des rédactions. Et nous, le projet
11:55que nous avons porté pour le JDD, c'était que
11:57les rédactions puissent s'opposer à la venue
11:59d'un directeur de publication, parce qu'il faut
12:01de la démocratie dans les médias.
12:03Il faut de la régulation dans les médias.
12:05C'est normal, c'est sain, et c'est ce qui se fait depuis
12:07toujours. — Là, on a beaucoup parlé des médias, mais on n'a pas parlé
12:09des électeurs. Il y en a beaucoup dans le calvados. D'où vous êtes ?
12:11Est-ce que vous comprenez quand même
12:13que ce soit particulièrement infantilisant
12:15pour des gens qui ont voté Rassemblement
12:17National, que vous leur disiez « oui, mais c'est parce que
12:19vous avez regardé la télé et vous avez gobé des
12:21âneries ». Parce que c'est ça que vous dites, concrètement.
12:23Vous dites aux gens qui ont voté
12:25Rassemblement National « c'est parce qu'ils ont raconté
12:27des fake news à la télévision et c'est pour ça
12:29qu'ils ont voté ». — Ça fait partie des facteurs,
12:31évidemment, qui participent de la diffusion
12:33des idéologies racistes, bien sûr.
12:35Quand je passe ma journée devant
12:37CNews, je peux vous dire qu'on ressort
12:39abasourdis par
12:41autant de... Enfin, je veux dire, j'ai été
12:43à un moment sur CNews, je passais mon temps à
12:45commenter le moindre fait divers.
12:47Et la conclusion, c'était toujours « Rah,
12:49quand même, il y a trop d'insécurité en France ». Est-ce que ça sert
12:51le discours du RN ? Bien sûr. Donc, moi,
12:53je trouve que Lucie Casté a raison de
12:55dénoncer ces médias qui vivent
12:57sur le fond de commerce de la peur, de la même
12:59manière que le Rassemblement National. — Et en un mot, est-ce que
13:01vous regrettez que l'ARCOM n'ait pas coupé sa fréquence
13:03à la TNT ? — Alors, je regrette que CNews
13:05n'ait pas changé face à toutes les sanctions
13:07financières qu'ils se sont prises. Et je pense qu'il faudrait parfois
13:09être un peu plus dur, en effet. Mais bon,
13:11moi, je respecte le régulateur, je respecte la justice
13:13à la différence de certains. — Eh bien, en tout cas, on respectera
13:15toujours la liberté de parole sur Sud Radio, mais aussi
13:17la liberté d'informer et d'avoir
13:19des opinions divergentes. Toutes sont
13:21respectées ici, sur Sud Radio.
13:23Merci, Arthur Delaporte. — Merci pour l'invitation.
13:25— Bon courage pour le prochain déjeuner de famille
13:27avec le Bureau National. A priori, il y en aura d'autres.
13:29— C'est toujours cordial. C'est la beauté des organisations
13:31démocratiques comme le Parti Socialiste
13:33que de savoir à la fois, parfois, se dire les choses,
13:35mais demain, de se réunir autour d'un
13:37banquet et de repartir au combat. — Au contraire de
13:39certains de vos alliés qui purgent ceux qui sont en désaccord.
13:41Je pense à la France insoumise. Vous êtes d'accord ?
13:43— Je pense à tous les partis politiques qui ne sont pas démocratiques.
13:45Par exemple, le Rassemblement national.
13:47Il n'y a pas une once de démocratie. C'est pareil
13:49chez Macron. Donc, chacun doit balayer
13:51devant sa porte. — Merci, Arthur Delaporte,
13:53député socialiste du Calvados, porte-parole
13:55du parti. Allez, restez avec nous.
13:57Après la politique, un petit peu de voyage.
13:59On va essayer de se détendre et de faire un petit peu de tourisme.
14:01Il est 8h52 sur Sud Radio.

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