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Mardi 16 janvier, Olfa Ayari, franco-tunisienne et cheffe d'entreprise à Lyon, a été condamnée à huit mois de prison pour suspicion d'adultère après avoir pris un selfie avec un ami en Tunisie.

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Transcription
00:00 J'ai pas compris, j'ai cru que c'était une blague.
00:02 Quand on m'a dit "on va en prison".
00:03 Accusée d'adultère, cette franco-tunisienne est condamnée à 8 mois de prison.
00:08 En mai dernier, Olfa Ayari revoit un ami en Tunisie
00:12 et prend un selfie avec lui qui se retrouve sur les réseaux sociaux.
00:15 Le lendemain, la police débarque car son mari,
00:18 avec qui elle est en procédure de divorce, porte plainte pour adultère.
00:23 Y'a rien du tout sur cette photo, c'est une photo tout à fait normale
00:26 qu'on peut prendre avec des amis, son frère, sa soeur, n'importe quelle photo.
00:29 Lorsque la police est venue dans ma chambre, j'étais choquée.
00:33 Je me suis dit "je vais les suivre", mais c'est la façon aussi
00:36 dont ils rentrent dans votre chambre, c'est quand même assez impressionnant.
00:40 Quand ils rentrent dans votre chambre, ils rentrent à trois,
00:41 vous comprenez rien, sans frapper, vous comprenez pas ce qui se passe.
00:45 Vous êtes dans une chambre d'hôtel.
00:46 Du commissariat, je suis partie en garde à vue.
00:50 J'ai rien compris du tout.
00:51 Et c'est quand mon ami m'a dit "on va en prison".
00:55 Honnêtement, j'ai cru que c'était vraiment une blague.
00:57 Olfa va donc passer trois mois à la Manouba, une prison pour femmes.
01:00 Alors quand je suis arrivée en prison, honnêtement, j'étais déjà choquée
01:05 parce que je comprenais pas.
01:06 C'est très, très choquant en fait la prison,
01:09 surtout quand on me met dans une pièce où vous avez des barreaux.
01:12 Vous voyez 60 femmes dans une chambre.
01:15 C'était choquant.
01:17 Honnêtement, j'ai eu du mal à réaliser ce qui se passait après, on va dire, peut-être un mois.
01:23 J'ai attendu un mois avant de réaliser que j'étais dans une chambre
01:26 enfermée avec des femmes.
01:28 C'est vraiment le cimetière des vivantes.
01:30 Vous n'avez pas le droit d'appeler, vous n'avez aucun contact avec votre famille.
01:35 Les courriers qu'on reçoit, on ne les a même pas.
01:38 Et puis c'est vrai que la plupart des filles qui étaient là-bas,
01:41 elles étaient pour suspicion d'adultère.
01:44 Je dis bien suspicion d'adultère.
01:47 Là-bas, vous êtes soumis à la présomption de culpabilité
01:50 et non pas la présomption d'innocence.
01:52 Donc vous êtes coupable et vous devez prouver votre innocence.
01:56 Quand vous êtes enfermé en prison, en plus dans un pays
01:59 où vous n'avez pas tous vos papiers, c'est très compliqué de prouver son innocence.
02:03 Trois mois plus tard, elle obtient une libération provisoire.
02:06 Mais le 16 janvier, la justice tunisienne la condamne à huit mois de prison.
02:10 Déjà, j'étais sous le choc d'avoir été déjà incarcérée pendant trois mois.
02:14 On sait que c'était fini, mais en plus de ça, d'être condamnée à huit mois,
02:21 alors là, je suis complètement sidérée.
02:23 Je suis sidérée.
02:24 Je vis ça comme une injustice, une grosse injustice déjà vis-à-vis des femmes.
02:29 On nous écoute pas, on nous entend pas.
02:31 J'ai essayé de me défendre.
02:34 J'ai essayé de faire le nécessaire pour leur expliquer,
02:37 mais j'avais l'impression de me retrouver dans un autre monde.
02:40 J'ai quand même des enfants, j'ai pas mal de choses à rattraper.
02:43 Trois mois d'incarcération, je peux vous dire que ça détruit quand même une partie de votre vie
02:49 parce que vous avez beaucoup de choses à rattraper.
02:51 Mes enfants que j'ai pas vus pendant trois mois, ça, ça a été la chose la plus horrible que j'ai pu subir.
02:58 Olfa compte faire appel de sa condamnation.
03:00 En Tunisie, l'adultère peut être passible de cinq ans de prison.
03:04 Sous-titrage Société Radio-Canada

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