"Les œuvres les plus intemporelles sont celles qui ne sont pas trop obsédées par le futur."
Du rap français au rap US, de Dany Dan à Drake : On a parlé musique avec Mehdi Maïzi dans le Music Club
Du rap français au rap US, de Dany Dan à Drake : On a parlé musique avec Mehdi Maïzi dans le Music Club
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00:00 La cover est incroyable tu vois.
00:01 Et moi Akhenaten faisait clairement partie de mes darons.
00:03 Ah les gars, beaucoup de belles choses là.
00:05 Le meilleur album de Biggie.
00:06 C'est faux !
00:07 Pas du tout.
00:07 Moi il fait vraiment partie des gens qui m'ont mis dans le rap.
00:10 Salut, c'est Mehdi.
00:11 On va parler de plein d'albums dans mon music club aujourd'hui.
00:13 Je suis très heureux d'être là.
00:15 Et c'est parti, allons-y, allons-y.
00:17 Je vais vraiment, histoire qu'on soit dans le cliché tout de suite,
00:21 après on passe à autre chose.
00:23 Voilà, on va commencer avec ça.
00:25 Deuxième album des Sages Poètes de la rue, Jusqu'à l'amour.
00:27 C'est également une de mes pochettes préférées de l'histoire.
00:30 Je la trouve trop belle.
00:31 Et pour la petite anecdote, je m'étais fait une casquette en Thaïlande.
00:34 Avec cette cover tu vois.
00:35 J'ai une photo sur Facebook qui doit encore être postée.
00:37 J'ai plus la casquette.
00:38 Mais c'est vraiment un album qui est trop important pour moi.
00:40 Je pense que c'est un album, en vrai, c'est ce que je recherche le plus dans le rap.
00:44 C'est cool en fait, c'est fun.
00:46 Ce qui empêche pas le groupe d'aborder des thématiques,
00:49 des morceaux plus ou moins engagés comme "Je rap pour les minots" etc.
00:51 Mais il y a vraiment un truc où, je sais pas, c'est facile à écouter.
00:54 En vrai, c'est quand même un groupe qui rap sur des sombres de jazz et de soul.
00:59 Donc un truc accessible déjà, que tout le monde peut comprendre.
01:01 Avec des mecs qui parlent de leur textile, comment ils sont mieux habillés que les autres,
01:05 de la paix dans le monde.
01:06 Et genre Zoxy qui dit que c'est un peu le meilleur rappeur du monde quand même.
01:09 Et c'est juste cool tu vois.
01:10 Il y a dans le train de rue des gens de toutes sortes, des noirs, des blancs, mais peu importe.
01:16 Et ce qui, évidemment, nous amène fatalement à parler de ce groupe là,
01:21 qui est je pense, enfin qui est même pas je pense, c'est clairement l'inspiration je pense,
01:25 la plus évidente des sages poètes de la rue.
01:28 De toute façon, je pense toute cette époque là, la native tongue,
01:31 tous les groupes de New York vraiment au début des années 90,
01:34 avec ce côté vraiment, ouais, peace quoi.
01:36 Rap conscient, mais c'était pas chiant.
01:38 Il y avait ce truc là en fait, où il y avait pas...
01:40 Moi, autant, le rap vraiment, et je veux pas manquer de respect à ça,
01:43 mais public ennemi vraiment fin des années 80, qui est vraiment un rap conscient,
01:46 et qui est super important, mais qui était plus agressif, plus véhément.
01:50 Moi, je me le suis pas appris, aussi je pense parce que c'était trop bruitiste pour moi,
01:53 et je pense que comme je l'ai pas vécu à l'époque,
01:55 beaucoup de mal à l'apprécier de manière rétroactive.
01:58 Alors que ça, une des plus grandes questions du rap,
01:59 c'est est-ce que tu préfères Midnight Marauders ou Lone Theory ?
02:02 Et je pense que moi, je préfère Midnight Marauders, même si les deux sont parfaits.
02:05 Et je pense que ça veille trop bien, parce que c'est juste,
02:07 c'est des mecs qui s'en ont du jazz, c'est des mecs qui rappent de manière trop cool,
02:09 avec des voix trop cool, des flow trop cool.
02:12 C'est le rap cool en fait.
02:13 Finalement, les oeuvres les plus intemporelles,
02:14 c'est celles qui sont pas trop obsédées par le futur.
02:16 J'ai l'impression que quand t'es à un moment donné et que tu veux trop être futuriste,
02:19 souvent ça vieillit mal.
02:20 Tu vois, quand t'es en mode "vas-y, je vais changer un truc,
02:22 je vais faire un truc bruitiste, dérangeant, désaccordé".
02:26 En fait, souvent, j'ai l'impression que c'est un truc qui est, comment dire,
02:30 novateur à une époque, mais qui vieillit pas toujours très bien.
02:32 Alors que du jazz, mec, ça sera toujours bien.
02:36 Et donc, rapper, ça peut être chiant, mais justement, les prods, etc.,
02:40 cuti, tout ça, fait que c'était pas chiant.
02:42 Moi, c'est un peu avec ça, tu vois, dans les années 90,
02:44 que je suis arrivé au rap, avec ce rap français-là.
02:47 Ce rap français vachement influencé par ce New York-là.
02:50 Et il est là, tu vois, je l'ai vu avant.
02:59 Ce que les Sash Po arrivent évidemment,
03:01 enfin en tout cas, sont mis en lumière par Solar, tu vois.
03:05 Mais voilà, moi, le premier rappeur, je pense, que j'entends en France, c'est lui.
03:08 C'est Solar.
03:09 D'abord avec "Heat Sem", le vent récolte le tempo, mais même pas l'album.
03:11 J'écoute même pas l'album, juste "Bouge de là", en fait, qui est un tube.
03:14 Parce qu'il y avait un peu le côté, tu sais, gimmick.
03:20 En vrai, il y avait un gimmick avant l'heure, tu vois, côté "Bouge de là".
03:23 Et c'était un truc qu'on répétait partout,
03:24 dans les cours de récréation, à la télévision, ça devenait même une blague.
03:28 Tu vois, et puis Solar, il avait sa marronnette chez les Minicums.
03:30 Il y avait un Minicum, un petit Solar, quand même.
03:32 Il y avait Nagui, Solar et deux cônes. C'était fou.
03:35 Il est arrivé dans la pop culture, je trouve, très vite.
03:36 Et j'aime beaucoup le premier album.
03:38 On cite souvent celui-là, j'aime beaucoup le premier, je trouve, dans les samples et tout.
03:41 Mais celui-là, il est ultime, en vrai. Il est parfait.
03:45 Solar est à un niveau de rap incroyable.
03:47 Et les productions, évidemment, tu vois, les prods.
03:49 Évidemment, tu as Jimmy J, qui est quand même quelqu'un de super important,
03:53 je pense, dans cette phase du rap, la phase du rap cool.
03:56 On va appeler ça comme ça, puisque même sa compile, ça s'appelle les "Cool Sessions".
03:59 Puis l'arrivée de ce qui deviendra Cassius, tu vois, Zdar et Boombaz,
04:03 qui commencent à produire du rap là-dessus et qui, en fait, eux, finalement,
04:07 c'est un peu le début aussi de la French Touch sur cet album-là.
04:09 Donc, la cover, la pochette, la photo est magnifique.
04:13 Il y a un truc vraiment d'élégance, tu vois.
04:15 C'est vraiment un album parfait.
04:16 Et Solar, à ce moment-là, était un peu un rappeur parfait dans ce qu'il incarne.
04:20 Genre, je pense que si j'avais voulu être un rappeur à ce moment-là,
04:22 j'aurais voulu être Solar, tu vois.
04:23 Genre, c'était trop... Et il était avec Ophélie Winter.
04:25 Quand même, quand même.
04:27 Et j'aime beaucoup aussi Paradisiaque, le troisième album,
04:29 qu'on voit un peu, je pensais, comme le début de Solar,
04:31 en mode un peu rap commercial et tout, parce que ça a vraiment cartonné.
04:33 Mais les prods, je trouve que les prods, justement, des mêmes gars,
04:37 elles sont peut-être encore mieux, tu vois.
04:38 Elles sont un peu plus house, justement, un peu plus filtrées et tout.
04:41 Et je trouve que c'est chanmé.
04:42 Moi, quand je découvre vraiment Oneindian, déjà, c'est un peu en retard.
04:50 C'est vraiment quand il part un peu en solo,
04:52 après le troisième album des Sash Po, quand il sort qu'à ce départ.
04:55 Donc, si on m'avait dit, en 2002, 2003, que 20 ans plus tard,
05:01 quand il annonce un album avec Yo Itachi,
05:03 il y a tout le monde qui m'arroba sur Insta en mode "ouais, mais dis, pourquoi t'en...".
05:06 Enfin, tu vois, c'est trop bien, en vrai, tu vois.
05:08 Et c'est trop bien, en plus, parce que je le sens super reconnaissant,
05:11 alors que je n'ai rien fait, j'ai juste parlé d'un album que je kiffe,
05:13 enfin, d'un artiste que je kiffe.
05:14 Et donc, il y a un peu ce truc-là, en mode,
05:15 ouais, je sais que, quelque part, tu vois, on a un peu,
05:20 nous, dans nos émissions, etc.,
05:21 c'est en sorte qu'on reparle un peu de Danny,
05:23 parce qu'aussi, lui, il était moins présent.
05:24 Donc, c'est cool, tant mieux.
05:25 Et tant mieux que, je pense, pour une génération,
05:27 le mec qui a cassé les couilles à tout le monde avec Danny Den, c'est moi, tu vois.
05:30 Mais il y en a eu d'autres avant, je ne suis pas le seul qui est parlé de lui.
05:32 J'ai juste fait ce que Alpha ou Freeze ou d'autres ont fait dans leurs morceaux,
05:36 c'est-à-dire juste dire "mec, Danny Den, il est trop fort, Nubi, il est trop fort,
05:40 la Scred Connection, ils sont trop..."
05:41 Tu vois, c'est juste parce que j'ai grandi avec eux.
05:43 Mais je me souviens qu'avec mes potes et tout, tu vois, on voulait lui ressembler.
05:46 En plus, à chaque fois, quand il est parti en solo,
05:48 tu sentais que ce n'était jamais aussi bien que ça devait être,
05:50 tu vois, dans les clips, dans le stylisme, dans les prods.
05:53 Lui, il rappait toujours trop bien, mais il manquait un truc.
05:56 Et là, quand je vois qu'il sort un album avec Kyo Itachi,
05:58 que la cover, elle est faite par Fifou, qu'elle défonce,
06:00 c'est tout ce que je rêvais il y a 15-20 piges.
06:03 Donc, tu vois, c'est trop bien, en vrai.
06:06 J'en parle sur le blog de la BFDR, je vais à l'époque voir Danny Den,
06:11 je ne sais plus, un showcase, je ne sais plus où, Glazart, je crois.
06:14 Et je fais un report, tu vois, et je dis "etc."
06:16 Et puis, ouais, Danny Den, et puis c'est quand même, dès que je me dors dans la tête,
06:18 c'est ma sonnerie de téléphone.
06:20 Et là, il y a un mec qui commente l'article,
06:22 qui s'appelle Ivan, enfin Ivan, je l'aurais su après,
06:25 contre-parenthèse, cool connexion.
06:27 Et le gars, il fait "ouah, mec, trop bien l'article, c'est incroyable,
06:30 moi aussi, c'est ma sonnerie de téléphone."
06:31 Quelques années plus tard, j'anime la sauce et je reçois Jazzy Baz,
06:35 qui s'appelle Ivan, tu vois.
06:36 Et en fait, on parle, et on parle, et on se rend compte dans l'interview,
06:39 malheureusement, ça n'a pas été filmé,
06:41 qu'en fait, c'est lui qui a écrit le blog,
06:42 qui a écrit le commentaire sur le blog de mon article, tu vois.
06:45 Et à chaque fois, lui et moi, on a vraiment ce truc-là de...
06:49 Genre, j'ai l'impression qu'on a écouté les mêmes trucs au même moment, tu vois.
06:50 Et c'est marrant parce qu'une fois, pareil, tout, Jazzy Baz,
06:52 ça va nous permettre de faire une transition.
06:54 C'est un moment où il sort l'album "Nuit",
06:56 et il y a un morceau dessus qui s'appelle "Parfum".
06:58 Et c'est un morceau super nostalgique.
06:59 Et je lui dis "mec, c'est trop bizarre parce que ce morceau-là,
07:02 je sais pas pourquoi, il m'a fait penser à "Quand ça se disperse" d'Akhenaton,
07:05 qui est un morceau sur "Sol Invictus",
07:07 qui était justement, pour moi, le plus grand morceau nostalgique du rap français.
07:09 Et il me dit "mais c'est exactement ce morceau que j'avais en tête".
07:12 Des joies et des peines, des larmes et des sourires,
07:15 des parfums qui font rejaillir des souvenirs.
07:17 Putain, ce gâchis, les petites filles ont fait place aux merdes de 30 ans,
07:20 pendant l'an flashy, et je fais rire les darons qui me boivent ton dû.
07:23 Ah, là, il y a beaucoup de belles choses, là.
07:25 Parce que là, il y a carrément un bac "I am/Marseille", tu vois.
07:29 C'est pas que celui-là, il est pas connu,
07:31 mais c'est trop important, en fait.
07:34 Tu vois, il y a un peu ce côté où, dans les années 90,
07:37 il y a IAM, il y a NTM, tu vois.
07:38 C'est trop bien, tu vois.
07:39 Mais moi, je me suis pas buté à NTM,
07:41 alors que je me suis buté à IAM et à Akhenaton,
07:45 qui était littéralement mon père, en fait.
07:46 Moi, je voulais que ce soit mon père.
07:47 Et je pense que, tu sais, quand tu grandis sans père,
07:49 il y a un peu ce truc-là, j'en parlais avec Chrissy,
07:51 où tu cherches un peu des figures paternelles.
07:52 Et moi, Akhenaton faisait clairement partie de mes darons, pour moi.
07:55 Genre, je voulais trop être Akhenaton.
07:57 Et il y a un truc qui est intéressant,
07:58 c'est que j'ai écouté ses albums-là très jeunes.
08:00 Et Akhenaton, en fait, t'as un peu l'impression qu'il a tout le temps été un peu daron.
08:03 Et donc, nous, on écoutait ça à fond à 12 ans, 13 ans, 15 ans, 16 ans,
08:07 à une époque où on avait pas les mêmes problématiques que lui.
08:09 Quand je réécoute ça, genre maintenant,
08:17 genre il y a des morceaux, même de Solen Victus,
08:18 que je réécoute à 35 ans,
08:20 finalement, aux âges que lui avait à peu près,
08:22 tu vois, quand il écrivait, pas sur ça, mais sur les albums d'après,
08:25 je me prends des claques, en fait,
08:26 quand il parle de mélancolie, de dépression,
08:28 de la vie de tous les jours, de perdre des amis, de famille.
08:31 En fait, maintenant, t'es dans ces trucs-là,
08:32 tu vois des gens qui sont en dépression,
08:34 et donc, il y a une autre lecture que je fais d'Akhenaton,
08:36 maintenant, en tant qu'adulte.
08:37 Avant, c'était juste un rappeur fort d'un groupe fort.
08:41 Maintenant, c'est un mec qui met des tartes, tu vois, quand j'écoute
08:43 même des morceaux plus vieux, sur "Soldat Fortune",
08:45 "Kanzone", "Di Malavita",
08:46 morceaux super nostalgiques,
08:48 ça met des tartes, tu vois.
08:49 Et voilà, et ça, c'est un très grand album,
08:56 et ça montre aussi bien comment t'es membre d'un groupe
08:58 qui vient de sortir trois albums,
08:59 qui est en train de tout casser.
09:01 Tu pars en solo et tu réussis à faire un bête d'album solo.
09:03 Je pense que ça a aussi montré la voie,
09:04 même après à Shuriken,
09:05 qui a fait "Où je vis",
09:06 à Free Man, à plein d'artistes solos.
09:09 Non, c'est ultime, et "I Am", franchement, pour moi,
09:11 c'est trop important, quoi.
09:13 "Slum Village", pas grand-chose à dire,
09:21 à part que là, je suis en train de lire "Dilla Time",
09:23 le livre de Dan Charnas sur Jay-Z.
09:26 Et déjà, je conseille à tout le monde de lire Dan Charnas.
09:29 Il a fait aussi "The Big Payback",
09:31 qui est mon livre préféré sur le rap,
09:33 tout court, en fait,
09:34 où il retrace un peu l'histoire du rap américain
09:35 à travers les deals, en fait,
09:37 les deals un peu importants, marketing, etc.
09:39 Voilà, mais bon, du coup, Dan Charnas, très chaud,
09:41 et le livre "Dilla Time", c'est mortel aussi pour comprendre
09:43 qui est Jay-Z, d'où il vient,
09:45 et pourquoi c'est autant une légende.
09:46 Je suis content qu'il y ait un album du JK.
09:54 Pourquoi ?
09:55 Parce qu'en fait, moi,
09:56 j'ai longtemps été un énorme connard français.
10:00 C'est-à-dire que j'étais en mode "ouais, le rap, c'est New York", quoi.
10:02 En fait, j'étais à Kenneton !
10:03 Je voulais être à Kenneton !
10:04 Donc, étant donné que c'était mon daron,
10:06 j'ai suivi ses préceptes, tu vois.
10:07 Et donc, pendant longtemps, j'étais un peu en mode "ouais, le rap..."
10:10 Enfin, le vrai rap...
10:12 J'étais un peu comme ça quand j'avais 15-16 ans, quoi.
10:14 Le vrai rap, c'est ça, c'est New York et Détroit.
10:16 Tu vois, j'acceptais qu'on aille jusqu'à Détroit.
10:19 Et je me souviens qu'en fait, moi, je découvre UJK
10:21 avec Underground Kings, leur double album.
10:23 Et c'est là, en fait, c'est via ça,
10:29 et pourtant, c'est du country rap tunes.
10:31 C'est pas non plus...
10:32 Enfin, ça reprend pas tout le sud des États-Unis, quoi.
10:35 Mais c'est eux, en fait, qui m'amènent et qui me poussent à écouter,
10:38 même à être beaucoup plus ouvert.
10:39 C'est-à-dire qu'en fait, limite, je vais écouter Lil Jon,
10:41 alors que ça n'a rien à voir, tu vois.
10:43 Mais ils vont me permettre d'être beaucoup plus ouvert en mode...
10:45 Évidemment qu'il y a des bêtes de rappeurs,
10:46 des bêtes de producteurs et de musiques ailleurs qu'à New York, quoi.
10:50 Country rap tunes, c'est un peu...
10:51 Nous, on appellerait ça du rap de campagnards,
10:53 sauf que eux, c'est ce qu'il est, en fait.
10:54 C'est pas la campagne au sens où nous, on l'entend, quoi.
10:57 C'est juste le sud, tu vois.
10:58 Et quand tu comprends cette culture-là,
11:00 et même le sud dans la musique américaine,
11:02 c'est un cliché de dire que c'est archi important.
11:05 Donc ouais, UJK, trop important.
11:07 Pimsy, évidemment, légendaire.
11:09 Bun B, légendaire aussi.
11:11 J'aime bien aussi, même moi,
11:12 Bun B, après la suite de sa carrière, dans les années 2010,
11:14 il a sorti des bons albums, tu vois, les trilogies, etc.
11:16 Des bons feats avec des rappeurs actuels.
11:19 Il est encore là, j'aime beaucoup ce qu'il est devenu.
11:21 Effectivement, on était allés voir Jay-Z et Beyoncé au Stade de France.
11:28 Concert bizarre.
11:30 T'as l'impression que c'est un concert de Beyoncé
11:32 avec des entrakts de Jay-Z.
11:33 Mais, dans les entrakts de Jay-Z,
11:36 il fait plein de morceaux,
11:37 et il fait Big Pimpin,
11:38 et il fait ce truc-là où il est au Stade de France
11:40 devant un public qui est majoritairement fan de sa femme,
11:43 et il rappe le coupé de Pimsy en entier sur Big Pimpin.
11:48 Je me souviens qu'on était en groupe de potes
11:50 et on était en train de kiffer ce moment-là.
11:52 Les gens à côté ne comprenaient pas vraiment ce qui se passait.
11:54 Pourquoi il y a ce mec qui est en train de...
11:55 Enfin bref, bête d'album, bête de groupe,
11:58 bête de duo aussi, c'est un des meilleurs duos de l'histoire du rap,
12:01 tout simplement.
12:02 Ouais, Minnie Riperton, juste moi, moi, je suis amoureux.
12:04 Pendant longtemps, mon blaze sur Twitter, c'était "Meddy Riperton".
12:07 Donc, j'étais vraiment complètement amoureux de cette musique-là,
12:12 mais beaucoup, en vrai, la chanson cliché, quoi,
12:14 "Love You New", qui est vraiment un peu le morceau,
12:16 je sais pas, du dimanche matin.
12:19 C'est le morceau du dimanche matin.
12:21 "Love You New", c'est juste dans la pop culture.
12:26 Ça fait partie de ces morceaux-là.
12:27 Je ne saurais même pas dire quand est-ce que la première fois que je l'ai écouté.
12:29 Je me souviens qu'il y a cette scène assez drôle dans "OSS",
12:32 le 1 ou le 2, je ne sais plus,
12:33 où ils rêvaient sur la plage et il y a...
12:35 Enfin, il est en train de prendre des substances,
12:37 il s'adonne à des plaisirs, à lire ce morceau en boucle.
12:41 "No one else can make me feel the colors that you bring"
12:47 C'est une utilisation pop dont je me souviens,
12:49 mais quand est-ce que moi j'ai découvert ça, je ne saurais pas,
12:52 parce que, autant ma mère, elle écoutait beaucoup de soul, etc.,
12:54 mais pas Minnie Riperton.
12:56 Je ne sais pas, je pense que c'est juste un morceau de pop,
12:58 tu vois, que j'ai entendu et, je ne sais pas, j'ai foncé dedans.
13:02 Et ça, c'est l'album, enfin, c'est le seul en vrai album d'elle
13:05 que je connais vraiment bien, que j'ai vraiment beaucoup écouté.
13:07 Après, c'est des best-ofs, des morceaux que je piquerais par-ci, par-là.
13:09 La cover est incroyable, tu vois.
13:11 C'est tout simple, mais genre, c'est tellement...
13:13 En fait, c'est tellement la musique qu'elle fait.
13:15 Genre, la cover, c'est exactement la musique qu'elle fait.
13:18 Donc, ouais, c'est trop bien.
13:20 Vous voulez qu'on en parle, c'est ça ?
13:21 C'est pour ça que vous l'avez mis ?
13:22 Eh bien, pas un mauvais morceau.
13:25 La prod est trop bien.
13:25 Est-ce que Jamel a rappé sur une prod de Daz the Ninja ?
13:33 Si, Delmar Arnaud, c'est Daz, je suis quasi sûr.
13:36 C'est Daz the Ninja, voilà.
13:37 Donc, c'est incroyable.
13:39 Donc, évidemment, c'est le single pour Mission Cléopathe.
13:42 Donc, plus grande comédie de l'histoire du cinéma français, c'est bon.
13:45 Tout le monde est OK là-dessus.
13:46 Mais il y a ce morceau-là qui était un peu une blague à l'époque.
13:49 Mais déjà, c'est incroyable parce que tu as Jamel qui ramène Snoop Dogg.
13:52 Et c'est pas Snoop Dogg...
13:52 Même si Snoop Dogg, ça reste ultime aujourd'hui,
13:54 mais à l'époque, Snoop Dogg, c'est encore...
13:56 Enfin, on est encore... C'est 2003, 2004 ? 2002.
13:59 Donc, Snoop, il est...
14:00 - Non, c'est pas...
14:01 - Voilà.
14:02 Genre, on sort de Chroniques 2001, K.A. 3 ans, enfin, c'est gigantesque.
14:06 Et Jamel, il fait un morceau avec lui.
14:08 En vrai, c'est comme si demain, là, je sais pas moi,
14:10 Farid fait un morceau avec Drake.
14:11 Et le morceau, la prod, elle est chaude.
14:13 Après, le couplet de Jamel, c'est un couplet marrant.
14:15 Mais c'est un couplet de Snoop qui est cool.
14:17 Et prod de Death Dillinger, qui est donc un rappeur extraordinaire,
14:20 californien, membre du Dogg Porn, et qui a fait des putains de prods.
14:23 Et ça fait partie, je pense, à la longue liste des featurings
14:26 dont Snoop ne doit pas se souvenir.
14:28 Parce qu'il a collaboré avec beaucoup de gens.
14:30 Et notamment avec Jean-Roc, avec un clip devant la gendarmerie de Saint-Tropez
14:34 que j'encourage, tout le monde doit aller voir ça.
14:36 Snoop, son visage a trop voyagé.
14:42 C'est même pas que la musique, le cinéma, les pubs, les dessins animés, les parodies.
14:46 Ouais, et même, j'ai l'impression que le flow et tout,
14:49 c'est le flow qu'on peut le plus parodier.
14:51 Donc je pense que Snoop, c'est potentiellement la figure la plus populaire du rap, en vrai.
14:56 Et on vient de parler d'Eminem et...
14:58 Allons ici, du coup, avec The Slim Shady LP.
15:03 Et là, il y a Stan juste derrière.
15:04 "Dear mister, I'm too good to call or write my fans.
15:07 This will be the last package I ever send your ass."
15:09 Sur les réseaux, aujourd'hui, quand t'es un peu critique avec la carrière d'Eminem,
15:13 les albums récents d'Eminem,
15:15 les fans d'Eminem, ils viennent te tomber dessus.
15:16 Parce qu'il a une communauté qui est archi engagée, qui est archi mobilisée.
15:21 Et du coup, j'ai l'impression qu'ils ont beaucoup de mal à accepter le fait
15:24 qu'on puisse dire que, globalement, après Relapse, c'est moins bien.
15:29 Et même si, effectivement, sur les derniers albums, il y a des trucs qui sont un peu mieux,
15:33 moi, je considère vraiment que son dernier très bon album, c'est Relapse, en 2009.
15:37 Ce qui fait que, en vrai, si on est honnête, la période où Eminem, il est trop fort,
15:42 elle est moins longue que la période où Eminem, il est relou.
15:45 Après, c'est mon avis.
15:47 Ça n'empêche pas, lui, de vendre des millions d'albums à chaque sortie, etc.
15:50 Mais je pense qu'il y a un moment dans les années 2010 où c'est devenu autre chose, Eminem.
15:53 Il y avait des singles, mais les singles, c'est des singles à la Eminem.
15:55 Tu vois, genre "Without Me".
15:56 The Slim Shady, c'est des singles à la Eminem, en vrai.
16:03 Ce n'est pas des singles radio que tout le monde faisait à l'époque.
16:05 Et quand il commence à faire des feats, les feats avec, évidemment, Rihanna et Skylar Grey.
16:10 Tous les trois ans, il revient pour faire un refrain sur un album d'Eminem.
16:20 Mais c'est devenu autre chose.
16:21 Mais par contre, en vrai, moi, pour ma génération et je pense pour d'autres,
16:24 mais Eminem, c'est trop, trop important.
16:25 Moi, il fait vraiment partie des gens qui m'ont mis dans le rap.
16:27 Et au début, je me souviens vraiment que j'écoutais Eminem parce que tout le monde écoutait Eminem.
16:30 Mais je ne sais pas pourquoi je le trouve fort, en fait.
16:32 Je le trouve fort, mais je ne sais pas pourquoi.
16:33 Et c'est après, en fait, quand je vais vraiment commencer à capter un peu les grands rappeurs,
16:37 les Biggie, les Rakim, etc.
16:39 Je comprends pourquoi Eminem, il est fort.
16:40 Je comprends son écriture, je comprends sa technique, je comprends comment ça rebondit.
16:43 Je comprends les flows.
16:44 Au début, je le trouve juste fort.
16:45 Tu vois, enfin, je le trouve juste cool parce que tout le monde écoute ça.
16:47 Et là, je comprends que non, c'est incroyable.
16:51 En fait, il rappe trop bien.
16:52 Et ce qui est intéressant, c'est que là, il n'y a pas encore vraiment de single à part "My Name Is",
16:55 tu vois, qui ressemble à un single.
16:57 Il est encore dans son délire en vrai rap indé.
16:59 Hi, my name is what?
17:01 My name is what?
17:02 My name is chicken, chicken, steam, lady.
17:04 Au début, parce que Eminem, avant ça, c'est vraiment un...
17:07 C'est un mec avec un sac à dos qui fait des open mics
17:10 et qui découpe sur des prods de...
17:13 Tu vois, des prods du gouffre en vrai.
17:14 Et moi, je pense vraiment qu'à un moment, il a amené le rap à un autre niveau.
17:16 Il fait partie...
17:17 Tu sais, t'as des gens comme ça dans l'histoire du rap qui, à un moment,
17:19 ils débloquent des niveaux.
17:20 Tu vois, Rakim, il en débloquait beaucoup.
17:22 Il faisait rimer des mots qui ne riment pas ensemble.
17:24 Tu vois, juste dans les intonations, dans la manière de prononcer le truc, etc.
17:27 Donc, ouais, non, c'est...
17:30 Rappeur incroyable, tu vois.
17:31 Wouah, Kanye.
17:33 Je pense que c'est l'artiste le plus important de ma génération.
17:36 Tout à l'heure, on parlait de Trapkolkowsk, etc.
17:37 Je ne les ai pas vus arriver.
17:38 Kanye, il y a vraiment ce truc-là où je l'ai vu arriver en tant que producteur,
17:42 en tant que rappeur qui n'était pas crédité sur les albums de Jay-Z quand il rappait.
17:46 Je parle de The Blueprint 2 sur le morceau "The Bounce".
17:48 Qui arrive et qui dit "J'ai envie de rapper",
17:55 qui sort un album de rap, donc pas celui-là, le premier, "Collège Dropout",
17:59 où je me dis "Pourquoi il rappe, moi ?"
18:00 Enfin, tu sais, au début, je fais...
18:02 Et quand l'album sort, je me dis "C'est vraiment très bien",
18:04 mais quand même, ce serait mieux si c'était Jay-Z qui rappait dessus.
18:06 Et on le voit devenir un bon rappeur,
18:13 devenir un producteur extraordinaire, devenir une pop star.
18:16 On a tout suivi jusqu'au...
18:18 Tu vois, au mec qui, à un moment, qui sombre, qui revient, qui resombre.
18:22 C'est le plus grand feuilleton pop de ces 20 dernières années, en vrai, Kanye West.
18:26 Moi, je pense que jusqu'à "The Life of Pablo",
18:28 si on est là, on parle et on se dit "C'est quoi le meilleur album de Kanye ?",
18:31 toutes les réponses sont acceptables.
18:33 Toutes les réponses sont acceptables.
18:34 Qui a ça ? Qui a autant d'albums ?
18:37 Jay-Z, il a pas ça, Jay-Z.
18:38 Jay-Z, il y a des albums,
18:39 et pourtant, Dieu sait que j'écoute Jay-Z tous les jours,
18:41 mais il y a des albums qui sont moins bien.
18:42 Et Kanye, les albums moins bien, ça commence avec "Jesus Is King", en vrai, tu vois,
18:46 qui sont...
18:47 Encore, il y a des trucs que j'aime bien dessus, mais qui sont moins intéressants.
18:50 Et celui-là, je me souviens très bien de la sortie de la registration,
18:52 qui était un album que j'attendais.
18:54 Là, on est dans le bif, Nas-Jay-Z encore, tu vois.
18:57 Il y a Nas sur "We Major",
18:59 il y a Jay-Z qui fait un couplet incroyable sur "Diamond" from Sierra Leone.
19:02 Il y a Cam'ron aussi qui commence à être un peu en clash avec Jay-Z,
19:09 en mode il part de "Rockafella", il est sur le morceau "Gone".
19:11 Il y a à l'arrivée de Lupe Fiasco,
19:18 qui est aussi un rappeur que j'ai beaucoup écouté, sur "Touch The Sky".
19:20 Franchement, c'était trop bien.
19:25 C'est vraiment trop bien.
19:26 Et j'aime bien aussi, tu vois, j'aime bien le côté qu'il arrive finalement,
19:29 quand il arrive sur "Collège Dropout",
19:30 c'est quand même un descendant de "Tribe Called Quest", en vrai, tu vois,
19:33 de la native tongue avec son anthrope de sol, voix pitchée, etc.
19:36 Et qu'à un moment, il est dit "vas-y, on va aller plus loin".
19:38 Franchement, quand il fait "Graduation" et qu'il construit cet album-là
19:40 comme un album de rock,
19:42 c'est pas du rock, mais qu'il le construit en mode plus court,
19:44 album de rock, musique de stade, "Stronger".
19:48 Au début, je suis en mode "mais mec, est-ce que t'as vraiment les épaules pour ça ?"
19:51 Évidemment qu'il les avait, tu vois, comment ai-je pu douter de lui ?
19:54 Mais ouais, franchement, c'est incroyable.
19:56 Waouh ! Alors là, le meilleur album de Biggie.
19:59 C'est faux ! Pas du tout.
20:01 L'album "Postume" de Biggie, avec des morceaux cools, très cools dessus.
20:05 Et pourquoi je voulais...
20:07 J'aime bien l'idée qu'on en parle,
20:08 parce que c'est juste le premier vinyle que j'ai eu dans ma vie.
20:11 Mais c'est surtout pour parler de Biggie en vrai,
20:13 parce que moi, vraiment, tu vois, on parlait d'Eminem tout à l'heure,
20:15 c'est quand je me rends compte que je kiffe Biggie,
20:17 en fait, je comprends pourquoi je kiffais autant Eminem,
20:18 parce qu'en vrai, tu te souviens, je suis à Chicago,
20:21 c'est mon... Je suis en échange, enfin pas en échange,
20:23 mais c'est un voyage avec le lycée, tu vois, on va à Chicago,
20:26 et là-bas, j'achète des CD.
20:28 Et donc j'achète genre "Ready to Die", "Hidmatic",
20:30 vraiment des disques qu'on trouve partout.
20:32 Mais le fait de les acheter au "Sythes", il y a un peu un truc genre "waouh".
20:34 Et donc à l'époque, c'est des CD, j'ai un Discman,
20:38 je me souviens vraiment du jour où je mets "Ready to Die".
20:40 La première fois que je l'écoute, c'est là-bas.
20:43 Et je pète un câble, je me souviens qu'il y a l'intro,
20:45 il y a la piste 2, c'est "6 Don't Change".
20:47 Et là, je suis en mode, bon, OK, c'est produit par Easy Mobi,
20:56 en 94, 95, ça a vieilli, je suis plus censé aimer ça,
21:01 et pourtant, la manière dont Biggie rime fait que genre, j'aime tout.
21:05 Je trouve ça trop bien, je trouve ça mieux que ce que j'écoute, en fait.
21:07 Donc qu'est-ce qui se passe ?
21:08 Et en fait, je capte le groove, le flow, l'écriture,
21:11 alors que je ne parle pas bien anglais, je capte tout.
21:13 J'ai l'impression de tout capter, en tout cas.
21:15 Et vraiment, je prends une claque monumentale.
21:17 Et là, je fais "ah ouais, en fait, OK, j'aime ça, là".
21:19 Je n'aime pas forcément, je ne sais pas moi, "Fabolos", etc.,
21:22 même si en vrai, il est trop fort, mais tu vois,
21:24 les singles que j'entendais à la radio sur Sky.
21:26 Par contre, ça là, j'adore, je veux tout connaître.
21:28 Et après, c'est grâce à Biggie, en vrai, que je vais écouter "Cool J Rap",
21:30 que je vais diguer, que je vais écouter les techniciens, les rimeurs.
21:33 C'est vraiment grâce à lui que j'entends.
21:35 Et en fait, lui, ce qu'il a, c'est que ça...
21:36 En fait, la technique, quand tu la sens, c'est relou.
21:39 Mais quand c'est genre effortless, tu vois,
21:41 genre tu as l'impression que le mec, il est...
21:42 Ben comme "Il, le retour aux pyramides", tu vois, la fameuse anecdote
21:45 où ils ont posé assis dans un fauteuil.
21:47 Ben quand le rap ressemble à ça,
21:49 quand le rap, tu as l'impression que le mec, il rapose dans un fauteuil,
21:53 c'est genre, tu vois, c'est trop bien, en fait.
21:56 L'autre, "Légende 2Pac", les deux Biggie et 2Pac,
21:58 je les découvre en vrai après leur mort, en fait.
22:00 Tu vois, je les connaissais que de nom avant.
22:01 Donc, il y a un peu ce truc-là où, en plus,
22:03 moi, j'ai la chance d'être dans cette génération-là qui découvre Internet.
22:05 Donc, c'est facile de faire une historiographie entière en une nuit, en vrai.
22:10 Et donc, moi, j'ai tout écouté 2Pac, y compris les post-hums,
22:12 parce qu'ils sortaient...
22:13 Enfin, quand j'écoutais 2Pac, donc je pouvais un peu les comprendre, etc.
22:17 Et c'est assez inégal, mais j'aime beaucoup le CD 1
22:21 de "Until the end of time" de 2Pac.
22:27 En fait, on a beaucoup parlé des albums post-hums de 2Pac,
22:29 en mode "Ouais, ils abusent, ils sortent plein de musiques",
22:31 mais il y a des trucs très cool, en vrai.
22:32 "Arrival Still Dorm", c'est un bon album.
22:34 "Until the end of time", c'est un très bon album.
22:36 Donc, il y a quand même...
22:37 Je veux dire, si demain, t'es fan de 2Pac et t'as envie de tout refaire,
22:40 je pense qu'il faut les écouter, quand même.
22:41 Je pense, franchement, il y a des trucs vraiment, vraiment chauds à écouter.
22:44 Et là, il y a "Kings This Is" de Nas, et ça, c'est très cool,
22:47 parce qu'on aurait pu dire "Ouais, il m'attique", et tout.
22:50 Et en vrai, c'est le meilleur album de Nas.
22:54 Je trouve "Kings This Is", c'est trop bien, en vrai.
22:57 C'est trop bien, parce que...
22:59 Tu sais ce que je disais tout à l'heure sur Dan Hylan et Kyo Itachi ?
23:01 Je disais que c'est ce que j'ai toujours rêvé.
23:03 Eh bien, Nas, avec "Hit Boy", c'est ce que j'ai toujours rêvé pour Nas.
23:06 Parce que, en fait, Nas, j'aime trop, il est trop fort.
23:09 Mais il y a toujours eu ce truc-là de...
23:12 Tu vois, Jay, pour faire l'opposition, Jay, c'est un DA.
23:15 Jay-Z, il y a toujours ce truc-là, en mode "Je vais chercher les meilleurs producteurs".
23:19 Même "Quand je vais rapper avec Swizz Beatz ou avec Timbaland,
23:21 ça va le faire, je vais réussir à..."
23:23 Nas, quand il a fait ça, ça ne marche pas.
23:25 Quand il a rappé avec Timbaland, avec Swizz Beatz, etc.,
23:27 il n'arrivait pas à faire ce truc-là.
23:28 Il lui faut un truc plus cohérent, il lui faut un producteur, en fait.
23:31 Il lui faut un mec attitré.
23:33 Quand il a fait "Life Is Good" avec Noidji, c'est trop bien.
23:36 Et là, quand il s'accouple, j'ai envie de dire, avec "Hit Boy",
23:45 et qu'il font six albums comme ça,
23:46 à un moment où tu dis que c'est fini pour Nas, en fait,
23:48 t'as l'impression que ça y est, tu vois, que le meilleur est derrière lui,
23:52 on ne parle que d'idématiques, etc.
23:53 Moi, j'avais vraiment, en mode, la comparaison Nas-Jay-Z,
23:55 j'étais en mode "Jay-Z, il a gagné en termes de discographie".
23:58 Aujourd'hui, la question se pose.
24:00 Franchement, la question se pose.
24:01 Là, Nas vient de sortir six albums, tous ne sont pas géniaux,
24:04 mais t'en as au moins trois, quatre qui te défoncent.
24:06 Et j'ai l'impression que ce que fait Nas,
24:07 Jay-Z n'est plus trop intéressé par le faire aujourd'hui,
24:09 ce qui est tout à fait respectable, il fait d'autres choses.
24:11 Mais en vrai, le mec aujourd'hui qui vit un peu sur ses classiques
24:15 et sur sa légende, c'est Jay-Z, pendant que Nas,
24:18 il sort deux albums par an.
24:19 Donc, je trouve vraiment que Nas, il a réussi un peu à retourner la pièce.
24:24 On se disait, bon, peut-être que ça y est, en fait, tu vois,
24:26 il faut écouter les années 90, les années 2000.
24:28 Ben non, tu vois, non.
24:30 Ah, alors ça, c'est cool.
24:32 Ça, c'est cool.
24:34 He's the DJ, I'm the rapper, donc Jazzy Jeff et...
24:38 Le mec qui aime une claca, non, pas du tout, et Will Smith.
24:41 Ça, c'est trop important parce que c'est le...
24:42 En fait, moi, je parlais du premier vinyle qu'on m'a offert,
24:45 le premier CD que j'ai acheté, c'est pas ça, en vrai,
24:47 c'est un best-of de Jazzy Jeff and the Fresh Prince, donc eux.
24:52 Moi, le moment au collège où je commence vraiment à écouter du rap,
25:01 ça commence avec ça et ça commence, en fait, pas avec cet album-là,
25:04 mais avec Will Smith, en vrai.
25:07 Et je me suis rendu compte il n'y a pas longtemps à quel point,
25:08 en vrai, Will Smith, c'était trop important, tu vois,
25:10 même pour notre génération et même pour moi, en fait.
25:13 Et parce que, bien sûr, il y avait Le Prince de Bel-Air,
25:15 mais dans les années 90, c'est le moment où, en vrai, Will Smith,
25:17 on l'a un peu oublié maintenant parce qu'il a sorti des films un peu moins cools,
25:20 mais c'était le mec le plus bankable d'Hollywood.
25:23 C'était une des plus grandes stars, tu vois,
25:24 fin des années 90, dans les années 2000.
25:26 Et donc, il sortait, tu sais, à chaque fois,
25:28 il sortait toujours des singles pour les films,
25:30 genre Men in Black.
25:31 Et Wild Wild West.
25:34 Et du coup, en fait, c'est ça qui m'a fait...
25:39 Comme j'aimais bien le morceau, qui m'a fait, en fait,
25:42 ouais, écouter ce qu'il avait fait, ce qu'il avait sorti avant
25:45 et écouter les premiers albums.
25:46 Et c'est aussi important parce que c'est, ben tu vois,
25:48 he's the DJ, I'm the rapper.
25:49 Sur les deux faces, t'as les deux stars, en vrai, tu vois.
25:52 T'as le rappeur et le DJ.
25:54 C'est super important aussi, tu vois, la manière dont on s'était mis en avant.
25:57 Et c'est intéressant de voir qu'aujourd'hui, bon,
25:58 les DJs n'ont plus la même place.
26:00 Ils en ont une autre, tu vois.
26:01 Ils ont aussi pris en fame ces dernières années sur d'autres registres.
26:04 Mais là, tu vois, il y avait vraiment...
26:05 Enfin, c'était un arc qui se faisait à deux, en fait, en l'occurrence.
26:08 Et donc, ouais, c'était important parce que moi,
26:10 ma collection de CD, plus que de vinyles,
26:13 elle commence avec eux.
26:14 Ouais, tu vois, elle commence avec eux.
26:16 Ouais, ben là, il y a quelques...
26:17 Il y a deux des grosses claques des années 2010, en vrai.
26:22 Là, il y a... Bon, il y a Alia.
26:24 Et ça, en vrai, ça a été super important pour moi.
26:26 Wouh ! Alia, restez avec nous.
26:28 Erykah Abadou, évidemment, trop important.
26:30 Et pour moi, il y a un lien là, tu sais, genre, lui, il a fait...
26:32 Drake a fait beaucoup de refs Alia et Erykah Abadou.
26:36 Mais on s'en fout, parce que j'ai envie de parler de PNL.
26:40 Parce qu'en vrai, tu vois, je me faisais une réflexion.
26:43 Moi, tu sais, quand les gens, ils se disent "ouais, 2023,
26:45 c'est un album un peu relou pour le rap et tout,
26:46 il y a moins de bons albums", je suis pas d'accord.
26:49 Il y a plein d'albums que j'ai kiffés cette année.
26:50 Mais par contre, je me rends compte que les albums que j'ai vraiment kiffés écouter,
26:53 c'est un peu des albums confortables pour moi, dans le sens où...
26:56 Tu vois, par exemple, j'écoute beaucoup le J-Way Lucen en ce moment,
26:58 ou Myro. En fait, c'est normal que j'aime ce rap-là.
27:00 Tu sais, genre les refs, etc., ça renvoie à plein de trucs que j'ai écoutés,
27:03 la manière d'écrire, même l'âge qu'ils ont.
27:06 Ils sont plus proches de moi que... Donc, c'est normal.
27:09 Et je me dis, ça fait combien de temps que j'ai pas kiffé un album
27:13 qui m'a mis une claque, genre, un peu novatrice ?
27:15 Et je sais pas, il y en a sûrement eu après ça,
27:17 mais je pense que PNL, c'est vraiment...
27:19 Ça fait partie des derniers trucs, quand c'est sorti, je me suis dit "ah ouais, tu vois".
27:22 Je veux pas de câlins, je suis qu'un glaçon sous le string ficelle.
27:25 Ça ressemble pas à ce que j'écoute, même si je les ai compris assez vite.
27:28 Après un moment, j'ai écouté, j'ai capté la vibe, mais ça ressemble pas à Danny Den, tu vois.
27:33 Et ça, ça a mis à tout le monde une tarte, mais c'est vraiment ça qui,
27:38 je trouve, qui était intéressant.
27:40 Tu sens qu'ils sont arrivés. Il y a eu un avant et un après, tu vois.
27:43 Là, si on parait de faire augmenter le rap de certains niveaux,
27:46 je pense que là, en tout cas pour le rap français, ça a été le cas.
27:49 Il y a eu un avant et un après dans la communication,
27:52 dans la manière de se présenter au monde, dans la musique, dans l'image.
27:56 Le rap a changé de face, en fait, après que La Famille, Le Montico, Dans la Légende
28:00 et Deux Frères, qui est mon préféré.
28:01 Mais celui-là, Dans la Légende, est vraiment parfait parce que genre, c'est vraiment...
28:05 Moi, je préfère Deux Frères, parce qu'il y a des morceaux plus forts,
28:08 mais je pense que celui-là, c'est le plus no skip.
28:11 Genre, tu peux le mettre "Piste 1" jusqu'à la fin.
28:14 C'est parti, en fait.
28:19 Je pense que quand nous, on a commencé à faire des émissions à la Bcdr, etc.,
28:23 ça fait aussi partie des groupes dont on a parlé relativement tôt,
28:26 parce que je pense qu'on avait envie de décrire ce qui se passait, tu vois.
28:30 Et je suis content parce que j'ai l'impression qu'on a senti le truc venir.
28:34 Je dis pas qu'on était en avance, pas du tout,
28:36 parce qu'en vrai, il y a des gens qui écoutaient ça avant nous.
28:37 Mais je suis content parce que sur notre "travail" de journaliste,
28:41 je trouve que sur un groupe comme PNL, on l'a plutôt bien fait.
28:43 Ouais, c'est une des dernières claques, en vrai, je pense.
28:46 Quand je dis claque, c'est vraiment tarte, tu vois.
28:47 C'est un truc où je fais...
28:49 Il y a plein de trucs que je kiffe, tu vois, parce que je suis pas un DJ Wallou Sen.
28:51 En vrai, ça m'a mis une tarte dans la manière de rapper et tout.
28:54 Mais je connais, tu vois.
28:56 Genre, je sais où ça va.
28:57 Là, j'étais en mode "Où ça va, en fait ? C'est quoi, ce truc ?"
28:59 C'est magnifique, tu vois, cette cover de Fifou.
29:02 Même là, il est là !
29:04 Il est partout, ce mec ! On n'arrive pas à s'en débarrasser de ce gars !
29:07 Meilleur album de Drake, voilà.
29:10 Non, en vrai, c'est "Entre ça et nothing was the same", je pense.
29:15 Mais ça, je pense que pour moi, c'est le meilleur,
29:18 dans le sens où c'est un peu là...
29:19 C'est là où il...
29:20 Comment dire ? Il affirme de manière définitive ce qu'est le son OVO.
29:24 Parce qu'en fait, t'as So Far Gone, super EP et tout.
29:28 Super tape, plutôt.
29:29 T'as "Take Me Later", qui est un bon premier album, mais qui est un blockbuster,
29:33 où il dérive un peu de son son, justement.
29:35 Où il va chercher des feats, tu vois, des producteurs qui sont pas dans l'ADN OVO.
29:40 Et en fait, il y a cet album...
29:41 Et bon, ça n'a pas empêché de cartonner, bien sûr.
29:43 Mais il y a cet album-là où, justement, là, tu vois,
29:46 de la cover au tracklisting au morceau, c'est OVO.
29:50 Genre, Drake, c'est ça, tu vois.
29:51 Drake, c'est le mec seul, millionnaire, qui pense à ses ex,
29:55 et qui chante, et qui rappe, et qui invite un peu peut-être Rick Ross vite fait, tu vois.
29:58 Y a Rick Ross, il est OK dans l'univers OVO.
30:00 Mais non, "Slow Team, Once Again", pour moi, c'est pas...
30:02 Travis Scott, c'est pas OVO pour moi, tu vois.
30:05 Ils ont fait des bons morceaux.
30:05 Mais, tu vois, je trouve qu'il y a ce truc-là où, genre,
30:08 le Drake, je trouve, qui a vraiment été important culturellement, tu vois,
30:12 dans le côté... la revanche des nerds, en fait.
30:15 La revanche des geeks, parce que c'est ça qui est Drake.
30:16 Là, maintenant, il y a un peu ce côté où Drake joue au mec populaire,
30:19 et c'est le mec le plus populaire, donc il y a pas de problème.
30:22 Mais en vrai, c'est pas ce qu'il est au début.
30:23 C'est pas ce qu'il est, c'est vraiment ce côté...
30:25 Ouais, je suis fan de Little Brother, les mecs.
30:27 Moi, je suis un...
30:28 Je viens ici, je viens dans les... Enfin, tu vois, je suis fan de rap,
30:30 et je veux en être.
30:32 Et c'est vraiment... Et ce côté un peu prouveur,
30:35 qu'il avait, et qu'il a encore d'ailleurs,
30:36 était cool parce que, du coup, il y avait un truc...
30:38 Tout le monde, ça pouvait être tout le monde, Drake.
30:40 C'est pour ça que, pour moi, je pense, quand on se dit
30:41 "Pourquoi ce mec-là, ça marche autant ?"
30:43 Parce que je pense que ça parle à tout le monde.
30:45 Et pour moi, c'est l'album que...
30:46 C'est clairement l'album de Drake que j'ai le plus écouté,
30:49 parce que je pense, le plus iconique, tu vois,
30:51 le plus représentatif de ce qui, pour moi,
30:54 est le son OVO d'une époque aussi, tu vois.
30:56 Bah, le son de Drake, c'est Marvin's Room, tu vois.
30:58 Genre, pour moi, le morceau ultime de Drake, c'est Marvin's Room.
31:01 Et j'étais cool, j'étais content de pouvoir en parler avec Chilly Gonzales,
31:07 qui fait le piano à la fin.
31:08 Et qui est crédité, et qui a quand même bossé avec Drake et Daft Punk,
31:11 et d'autres gens, mais bon, voilà.
31:12 Et puis, c'est vraiment le son OVO, quand je pense à ça,
31:14 je pense aussi à Party Next Door, à même Isle of Macon,
31:16 tu sais, il y avait un délire.
31:17 Moi, je pensais qu'OVO, ça allait être le meilleur label du monde.
31:20 Au final, bon, c'est juste le label de Drake, tu vois.
31:23 Ouais, il y a The Weeknd, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
31:25 Mais tu vois, au final, le label OVO, je trouve qu'il...
31:28 Il brille pas autant que ce que je pensais qu'il allait briller, tu vois.
31:31 Pourtant, il y a des trucs cools, hein.
31:31 Matin Jordan, moi, je kiffe.
31:33 Roy Woods, je kiffe.
31:34 Mais il n'y a pas forcément l'unité, tu vois.
31:37 C'est pas Roc-A-Fella, en fait.
31:38 Tu vois, je pensais que ce serait Roc-A-Fella, en mode, ça arrive,
31:41 et tu vois, c'est genre OVO, Toronto.
31:43 Au final, non.
31:44 Mais trop important.
31:46 Voilà. Et belle cover, en vrai.
31:48 Je sais pas qui a shooté la cover, mais...
31:50 C'est pas écrit.
31:51 Photography by Ailee Allain et Lamar Taylor.
31:54 Bravo à eux, voilà.
31:57 Voilà.
31:59 Colmini ! Colmini ! Colmini !
32:01 [SILENCE]