Soir Info Week-End (Émission du 20/01/2024)

  • il y a 9 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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Transcription
00:00:00 -Bienvenue dans "Soir Info Weekend".
00:00:03 Bonsoir à tous.
00:00:04 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:00:06 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour débattre,
00:00:09 analyser l'actualité, la décrypter avec nos invités.
00:00:13 Je vous les présente dans un instant.
00:00:15 Mais avant, bonsoir, Elisa Lukavski,
00:00:17 qui est avec nous. Il est 22h. C'est le journal.
00:00:20 -Les agriculteurs sont à bout.
00:00:22 Ils continuent de bloquer l'autoroute A64 près de Toulouse.
00:00:26 Et ce, depuis jeudi.
00:00:28 Ils ont installé un campement de fortune
00:00:30 au niveau de la ville de Carbone.
00:00:32 La mobilisation agricole en Occitanie
00:00:34 et dans le pays vise à obtenir une aide massive et immédiate
00:00:38 de l'Etat face à un secteur en crise.
00:00:40 Le gouvernement et le RN se disputent
00:00:42 la défense des agriculteurs.
00:00:44 Les élections européennes sont le 9 juin.
00:00:47 Pourtant, la campagne est déjà lancée.
00:00:49 Le Premier ministre était aujourd'hui dans le Rhône.
00:00:52 Jordan Bardella, le président du RN,
00:00:54 était sur les terres viticoles du Médoc.
00:00:57 L'agriculteur, une des cibles électorales
00:00:59 pour les prochaines européennes.
00:01:01 L'effroi, mais aussi la crainte et la colère
00:01:04 pour les habitants de Saint-Denis.
00:01:06 Deux jeunes sont morts dans la ville en moins d'une semaine.
00:01:09 Après ceux dont un adolescent de 14 ans
00:01:11 tué au couteau mercredi sur le quai de la ligne 13,
00:01:14 c'est Farid, un lycéen, qui a succombé à ses blessures
00:01:17 après avoir été agressé il y a 4 jours,
00:01:20 devant son établissement.
00:01:21 Cela fait 106 jours qu'une centaine d'otages israéliens
00:01:25 sont en prison.
00:01:26 -Les familles proches et les citoyens israéliens
00:01:29 continuent de se mobiliser pour que les négociations
00:01:32 concernant leur libération avancent.
00:01:34 De nombreuses familles campent devant la résidence
00:01:37 du Premier ministre, alors que des combats se poursuivent
00:01:40 à Gaza, Benyamin, Netanyahou, et plus que jamais,
00:01:43 sous la pression de ces familles d'otages.
00:01:46 -Merci beaucoup, Elisa.
00:01:47 Nous ferons un point complet sur l'actualité à 22h30
00:01:50 avec vous et pour vous accompagner jusqu'à minuit
00:01:53 dans la salle de presse.
00:01:55 -Bonsoir, Olivier Brébeuvis, rédacteur en chef
00:01:58 de Décideur Magazine, à vos côtés, Jean-Philippe Dugoin-Clément,
00:02:01 maire UDI de Mency, Georges Fenech,
00:02:04 l'ancien magistrat, et Raphaël Stainville,
00:02:06 journaliste au JDD.
00:02:08 Des révélations ce soir.
00:02:09 On va parler notamment de la polémique autour de Stade,
00:02:12 cet établissement privé d'excellence à Paris,
00:02:15 dans le viseur d'une presse de gauche,
00:02:18 mais pas seulement, de la mairie de Paris.
00:02:20 Vous nous direz tout.
00:02:22 -Bonsoir, Olivier. -A ne pas manquer,
00:02:24 bien évidemment, ce sera à partir de 23h.
00:02:27 Restez avec nous sur CNews,
00:02:28 on reviendra sur la colère des agriculteurs,
00:02:31 mais également sur cette tribune
00:02:34 qui vise Sylvain Tesson,
00:02:38 Sylvain Tesson visé par des wokistes.
00:02:41 Alors, qu'est-ce que cela révèle ?
00:02:43 Nous en parlerons dans "Soir Info Week-end".
00:02:45 Restez avec nous.
00:02:46 On revient dans un instant.
00:02:48 A tout de suite sur CNews.
00:02:51 -Et de retour sur le plateau de "Soir Info Week-end".
00:02:54 Bienvenue, si vous nous rejoignez,
00:02:56 pour vous accompagner jusqu'à minuit
00:02:58 autour de ce plateau,
00:02:59 Elisa Lukavski, Lucas Jakubowicz,
00:03:02 à vos côtés, Jean-Philippe Dugouin-Clément,
00:03:04 Georges Fenech, tout comme Raphaël Stainville.
00:03:07 Alors, à la une, bien évidemment, ce soir,
00:03:10 on va y revenir, la situation des agriculteurs.
00:03:12 On en parlera tout à l'heure, à 23h, si vous le voulez bien.
00:03:16 Une situation au coeur de l'échange
00:03:18 que Gabriel Attal a eu cet après-midi
00:03:20 avec 150 personnes de la petite commune
00:03:23 à Saint-Laurent-Denis,
00:03:24 à une vingtaine de kilomètres de Lyon.
00:03:26 Et le Premier ministre,
00:03:28 qui s'est, on en a un peu moins parlé,
00:03:30 mais qui s'est aussi exprimé sur la question de l'immigration.
00:03:34 "On ne peut pas accueillir tout le monde",
00:03:36 a-t-il affirmé, alors que demain,
00:03:38 une manifestation contre la loi immigration est prévue.
00:03:41 On va écouter Gabriel Attal.
00:03:43 -Vous avez ceux qui sont dans notre pays,
00:03:45 qui travaillent, et on en a besoin en plus
00:03:48 dans nos métiers où on sait que ça touche beaucoup
00:03:51 avec l'immigration.
00:03:52 Par contre, on ne peut pas le faire pour tout le monde.
00:03:55 Donc, il faut faire respecter nos règles aussi,
00:03:58 sur l'autre côté, parce que...
00:04:00 -Certes, il y a des gens qui sont là,
00:04:02 qui sont à charge, qui travaillent pas.
00:04:05 -Bien sûr. -Et ils ne demandent que ça.
00:04:07 C'est aussi leur dignité.
00:04:09 -Et surtout, vous en avez pareil aujourd'hui.
00:04:12 -Et nous, surtout,
00:04:13 je vous demande de nous en faire confiance.
00:04:16 En termes de reconnaissance de la société,
00:04:18 y compris... Ca n'a pas de sens.
00:04:20 Il faut avancer sur les deux côtés.
00:04:22 -Je vous donne la parole en premier.
00:04:24 Saint-Laurent-Dany, c'est votre ancienne circonscription.
00:04:28 Vous connaissez bien ce village.
00:04:30 -Oui, j'ai beaucoup d'émotions.
00:04:32 Je revois les élus que je connais bien.
00:04:34 J'y habitais, d'ailleurs, à cet endroit-là.
00:04:37 Je connais bien cette circonscription.
00:04:39 C'est vrai que, d'abord, elle est à prédominance rurale.
00:04:42 Il y a des fleurons vraiment agricoles,
00:04:45 notamment tout ce qui est production,
00:04:47 arboriculture, fruits rouges,
00:04:49 une coopérative qui est première exploitative
00:04:51 dans le monde, en France.
00:04:53 Donc, il y a une vraie sensibilité du monde rural
00:04:56 qui souffre, évidemment, et je pense qu'on y reviendra.
00:05:00 -On y reviendra à 23h.
00:05:01 On est sur la question de l'immigration.
00:05:04 On ne peut pas accueillir tout le monde.
00:05:06 -Après une certaine phrase d'un certain...
00:05:08 -Michel Rocard.
00:05:10 Mais est-ce un constat qui n'arrive pas trop tardivement
00:05:13 dans les projets de loi immigration ?
00:05:15 Il est jugé un peu trop mou par certains,
00:05:17 notamment ce constat de Gabriel Attal.
00:05:20 -Ca n'arrive pas un peu tard ?
00:05:21 -Comme constat, dans la bouche de Gabriel Attal.
00:05:24 -On en est au stade des constats.
00:05:26 Aujourd'hui, c'était que des constats.
00:05:28 Les agriculteurs, les gens qui sont inquiets d'insécurité,
00:05:32 d'une trop forte immigration, ils attendent des mesures.
00:05:35 Là, on est dans l'attente de savoir
00:05:37 ce que va faire le Conseil constitutionnel
00:05:40 de cette loi qui a été votée dans la douleur,
00:05:42 qui est forcée, véritablement.
00:05:44 Non, moi, je pense que ces déplacements,
00:05:46 si vous voulez, du Premier ministre,
00:05:49 comme celle du président de la République,
00:05:51 ont certains intérêts, car c'est intéressant
00:05:54 d'avoir le contact et de prendre le pouls de la population,
00:05:57 mais venir pour ne rien annoncer, ça laisse sur sa faim.
00:06:00 -C'est vrai que Jean-Philippe Dugon a un clément.
00:06:03 On a eu ce débat autour du projet de loi immigration.
00:06:06 Aujourd'hui, Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:06:09 va se frotter à cette France rurale,
00:06:11 comme le soulignait Georges Fenech.
00:06:13 Cette France inquiète sur les questions d'insécurité,
00:06:16 d'immigration, aujourd'hui.
00:06:18 Donc, est-ce que le gouvernement n'y va pas un peu trop tard ?
00:06:21 Quand il fait ce constat, on ne peut pas accueillir tout le monde,
00:06:25 est-ce que cette phrase, il ne fallait pas la prononcer
00:06:28 plus fermement avant ce projet de loi immigration,
00:06:31 dont le cap est encore flou ?
00:06:32 -On ne peut pas reprocher à Gabriel Attal de venir trop tard.
00:06:36 Il est Premier ministre depuis 10 jours.
00:06:38 -C'est vrai. C'est pas un reproche.
00:06:40 -Effectivement, il sort, il va au contact.
00:06:43 On ne peut pas reprocher ça.
00:06:44 Sur la phrase, effectivement, Georges Fenech le rappelait,
00:06:48 c'est le rappel ou le parallélisme d'une phrase de Michel Rocard.
00:06:51 C'est peut-être parler un peu à la franche gauche
00:06:54 de la maison commune, de la majorité présidentielle.
00:06:57 -Il parle à la franche gauche ?
00:06:59 -C'est rappelé qu'il y a eu un discours de gauche
00:07:02 qui n'était pas non plus un discours de bisounours.
00:07:05 La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
00:07:08 C'est le début des années 90, il y a de cela 30 ans.
00:07:11 Il y a eu aussi une époque où il y a eu une gauche
00:07:14 qui, sur un certain nombre de positions régaliennes,
00:07:17 a été capable de tenir un discours.
00:07:19 Il y a peut-être un sous-jacent là-dessus.
00:07:21 Au-delà de ça, surtout,
00:07:23 on a une occupation médiatique et communicationnelle du terrain.
00:07:26 On est quasiment à un déplacement par jour du Premier ministre,
00:07:30 avec le risque, quand vous surmultipliez les déplacements,
00:07:33 d'avoir des accidents de parcours au déboulette.
00:07:36 Il y a 32 milliards annoncés sur la santé,
00:07:38 comme nouveau, alors qu'il était déjà ancien.
00:07:41 On est sur des déplacements
00:07:43 qui n'ont pas le temps d'être préparés correctement.
00:07:46 Mais au-delà de ça, ce qui est important,
00:07:48 c'est ce qui va être fait.
00:07:50 Ce que j'attends, c'est le discours de la DG
00:07:52 devant l'Assemblée et le Sénat.
00:07:54 C'est les mesures concrètes de mise en place.
00:07:57 C'est des cartes postales.
00:07:59 -Sur la question de l'immigration, pour le moment, aucun cas.
00:08:02 On va aller, avant de vous entendre,
00:08:04 sur le terrain, justement, plus précisément à Menton,
00:08:07 dans le sud de la France,
00:08:09 puisque le département des Alpes-Maritimes
00:08:11 a dressé le bilan de la pression migratiaire
00:08:14 pour l'année 2023.
00:08:15 C'est une pression qui ne cesse de se renforcer.
00:08:18 44 000 étrangers en situation irrégulière
00:08:20 ont été interpellés.
00:08:22 On va regarder ce reportage de Stéphanie Roucchia
00:08:24 à Menton, à la frontière franco-italienne.
00:08:27 -A la gare de Menton-Garavant,
00:08:31 tous les trains en provenance d'Italie sont contrôlés.
00:08:34 C'est actuellement le passage principal
00:08:36 des personnes en situation irrégulière
00:08:39 voulant entrer en France.
00:08:40 -Ca, ça ne vous donne pas le droit d'aller dans la carte
00:08:43 et de payer. C'est la même chose que le monsieur.
00:08:46 Vous comprenez ?
00:08:47 Le monsieur s'est contrôlé. C'est bon.
00:08:49 -Entre 50 et 100 personnes sont arrêtées quotidiennement
00:08:53 dans ces trains et ramenées en Italie.
00:08:55 L'an dernier, dans les Alpes-Maritimes,
00:08:57 plus de 44 000 étrangers clandestins
00:08:59 ont été interpellés,
00:09:01 une hausse de plus de 9 %
00:09:02 par rapport à 2022.
00:09:04 Alors, tous les services de l'Etat saturent.
00:09:07 -On arrive effectivement à des cras saturés,
00:09:09 à des cellules au sein des commissariats saturées.
00:09:12 Là-dessus, on rajoute, pour nos collègues pafistes,
00:09:15 les contrôles aux frontières,
00:09:17 pour nos forces mobiles, qui sont mobilisées,
00:09:20 donc les CRS, les gendarmes mobiles
00:09:22 et la force sentinelle,
00:09:23 des interpellations et des contrôles permanents
00:09:26 aux frontières, au péage d'autoroutes.
00:09:29 Donc la charge de travail est excessivement importante.
00:09:32 -Des policiers à présent inquiets pour cet été.
00:09:34 Avec des forces mobilisées sur les Jeux olympiques,
00:09:37 ils craignent que la frontière se transforme en passoire,
00:09:41 faute d'effectifs nécessaires.
00:09:43 -Lucas Jakubowicz, paradoxe.
00:09:45 Entre la parole de Gabriel Attal,
00:09:47 entendue aujourd'hui, on ne peut pas accueillir
00:09:49 tout le monde sur le territoire français.
00:09:52 Et la réalité, dans le Sud,
00:09:53 à menton saturation des services de l'Etat,
00:09:56 on l'entendait, une pression migratoire
00:09:58 et régulière toujours plus importante,
00:10:01 10 % d'interpellations entre 2022 et 2023.
00:10:05 Et malgré les nombreuses alertes,
00:10:07 nous en parlons régulièrement,
00:10:09 ça continue, pire, ça s'intensifie.
00:10:12 -Déjà, si on veut rebondir sur les propos de Gabriel Attal
00:10:16 et sa référence à Michel Rocart,
00:10:18 la vraie phrase de Michel Rocart, c'était
00:10:20 "La France ne peut pas accueillir tout le monde,
00:10:23 "mais elle doit y prendre sa part."
00:10:25 Donc si Gabriel Attal est social-démocrate
00:10:27 comme est Michel Rocart, forcément,
00:10:29 il va continuer à faire une politique migratoire,
00:10:32 disons, ouverte.
00:10:33 Et quelque part, il n'a pas vraiment le choix.
00:10:37 Le contrôle des frontières
00:10:39 est totalement inopérant, inefficace.
00:10:43 On ne peut pas empêcher des gens qui fuient des pieds en guerre
00:10:46 ou qui fuient la misère de rentrer en France.
00:10:49 On peut, théoriquement, mais ça suppose
00:10:51 de ne plus respecter certaines règles internationales.
00:10:54 Pour le reportage sur menton,
00:10:56 je me suis amusé à un jeu avant de venir.
00:10:59 J'ai regardé tous les reportages sur menton depuis 10 ans,
00:11:02 avec l'afflux de migrants.
00:11:03 J'ai tapé tout bêtement sur Google.
00:11:05 -Et rien n'a changé. -Tous les 3 mois, en moyenne,
00:11:08 il y a un reportage sur...
00:11:10 Soit à Fréjus, soit à Vintimille,
00:11:12 soit l'école dans les Alpes-Maritimes.
00:11:15 Et souvent, ces reportages ont lieu
00:11:17 quand un nouveau gouvernement ou un ministre de l'Intérieur
00:11:20 est nommé pour montrer qu'on est dans de la fermeté.
00:11:23 Quand on regarde le déplacement de Gabriel Attal
00:11:26 et la situation à Vintimille,
00:11:28 on a l'impression qu'on a une sorte de communication
00:11:30 qui se répète à l'infini, mais rien ne change.
00:11:33 On peut prendre un pari que si dans 10 ans,
00:11:35 je reviens sur ce plateau, on aura encore un reportage
00:11:38 sur un Premier ministre, quel que soit son bord politique,
00:11:41 qui dit qu'il faut accueillir, mais dans la fermeté,
00:11:44 et un reportage à Vintimille, à Fréjus ou dans les Alpes-Maritimes.
00:11:48 -En même temps, il faut être clair aussi, Raphaël Stainville,
00:11:51 la France ne peut pas toute seule faire face
00:11:54 à cette pression migratoire.
00:11:55 On sait probablement que ça se joue au niveau européen,
00:11:58 mais ce que l'on voit à travers ce déplacement
00:12:01 de Gabriel Attal et ses propos,
00:12:03 c'est que le Premier ministre se pique de mots,
00:12:06 des mots qui sont probablement très doux aux oreilles des Français.
00:12:10 Je pense qu'un certain nombre de Français
00:12:12 se reconnaissent dans ce constat, dans cette communication,
00:12:15 mais rien ne change.
00:12:17 Dans le même déplacement, Gabriel Attal explique
00:12:20 qu'il faut préserver l'identité française.
00:12:23 Encore une fois, c'est dans ce même...
00:12:25 A la tête de l'exécutif, on a un président qui,
00:12:27 il y a peu, enfin, c'était en 2017, pendant la campagne,
00:12:30 considérait qu'il n'y avait pas de culture française.
00:12:34 On sent que Gabriel Attal, aujourd'hui,
00:12:36 dans son exercice du pouvoir, il est d'abord en campagne,
00:12:39 en vue des Européennes, c'est comme ça que je le perçois,
00:12:42 et qu'il essaye de concurrencer Gabriel Attal
00:12:45 sur ce terrain des classes populaires,
00:12:48 et avec un discours... -Jordan Bardella.
00:12:50 -Pardon. -Bardella.
00:12:52 -Bardella, oui.
00:12:53 -Avec un discours qui séduit,
00:12:58 qui plaît probablement aux catégories populaires,
00:13:01 mais qui n'est pas traduit, dans les faits,
00:13:05 par une politique qui permet de contenir cette immigration.
00:13:08 -Vous le disiez, vous connaissez bien
00:13:10 cette région où était aujourd'hui Gabriel Attal.
00:13:13 Les attentes sont très claires.
00:13:15 Ils attendent des actes concrets du gouvernement.
00:13:17 La question est de savoir si, aujourd'hui,
00:13:20 Gabriel Attal va poser des actes, des vrais,
00:13:22 pour répondre aux inquiétudes de cette population.
00:13:25 -Parmi les inquiétudes dont on parle,
00:13:27 c'est-à-dire ces flux migratoires qu'on a du mal à contrôler,
00:13:31 je crois pas qu'il faille parler de...
00:13:35 On n'a pas le choix.
00:13:36 Il faut vraiment que le pouvoir public, l'Etat,
00:13:40 réaffirme une efficacité dans sa politique migratoire.
00:13:45 Il n'y a pas d'autre discours. -Est-ce qu'il y a une volonté ?
00:13:48 Vous avez maintenant, je crois, la 20e loi depuis 30 ans.
00:13:52 Est-ce qu'on peut souhaiter, mais je le crains, malheureusement,
00:13:55 que cette dernière loi soit une énième loi
00:13:59 sur l'immigration ?
00:14:00 Je ne pense pas qu'elle réglera fondamentalement le problème.
00:14:04 Vous avez vu ces images sur Menton.
00:14:06 C'est quasiment la frontière avec l'Italie.
00:14:09 C'est quoi ? C'est la libre circulation.
00:14:11 C'est l'espace Schengen.
00:14:13 Tant qu'on n'aura pas renégocié l'espace Schengen,
00:14:17 voire même rétabli des contrôles sérieux à nos frontières,
00:14:21 on aura toujours ces passeports partout,
00:14:23 y compris du nord de la France, du sud, par l'Italie.
00:14:28 Donc la question n'est pas réglée, nous le savons bien.
00:14:31 -Pourquoi est-ce que c'est un manque de volonté ?
00:14:34 Est-ce que nos dirigeants ont acté le fait
00:14:37 que cette pression migratoire existe
00:14:40 et qu'on ne l'arrêtera plus aujourd'hui ?
00:14:42 -Il y a plusieurs choses.
00:14:44 Il n'y a pas seulement une absence de volonté.
00:14:47 Il y a aussi chez un certain nombre de nos dirigeants
00:14:50 la certitude que cette immigration est nécessaire et bénéfique.
00:14:54 On l'a entendu notamment dans toutes les questions
00:14:58 qui se posent autour de la natalité,
00:15:00 avec cette espèce d'hiver démographique
00:15:02 qui semble saisir toute l'Europe.
00:15:05 Un certain nombre de politiques ont clairement fait le choix
00:15:09 pour compenser cette absence de natalité
00:15:12 des peuples européens,
00:15:14 de les substituer par une immigration
00:15:17 venue de ces pays d'Afrique.
00:15:20 -On ne peut pas dire, Jean-Philippe Duguay,
00:15:23 que les annonces d'Emmanuel Macron
00:15:25 pour relancer la natalité soient fermes et fortes.
00:15:28 Oui, la lutte contre l'infertilité fait partie,
00:15:31 mais c'est finalement un détail, si je puis dire,
00:15:37 dans cette volonté de relancer la natalité en France
00:15:39 face à l'immigration.
00:15:41 -Il y a deux choses sur les annonces
00:15:43 sur l'infertilité, pour ne pas parler de la natalité.
00:15:46 On est sur des annonces qui, pour moi,
00:15:49 sont faites dans le cadre de l'élection européenne
00:15:52 pour parler d'un électorat plutôt de droite et plutôt âgé,
00:15:55 le plus réceptif, qui se déplace le plus pour aller voter.
00:15:59 On est sur une opération d'organisation
00:16:02 de limiter un résultat qui est annoncé comme mauvais
00:16:05 pour les élections européennes.
00:16:07 On voit les sorties de son Premier ministre
00:16:10 qui sont sur le même thème.
00:16:12 C'est la question de l'immigration en tant que telle.
00:16:15 La réalité, c'est qu'on est dans un pays
00:16:17 qui a besoin d'une immigration.
00:16:19 Aujourd'hui, l'hôpital ne fonctionne plus.
00:16:22 -Gabriel Attal a annoncé la régulération
00:16:25 des médecins étrangers.
00:16:26 -Il faut savoir quelle immigration.
00:16:28 Est-ce une immigration qu'on choisit
00:16:31 ou est-ce une immigration qu'on subit
00:16:33 avec des passages aux frontières
00:16:35 qui n'ont pas lieu d'avoir, comme à Menton,
00:16:38 avec une immigration qui n'est pas une immigration
00:16:41 de travail de peuplement,
00:16:42 enfin de travail dans la durée,
00:16:44 mais qui est une immigration de regroupement ?
00:16:47 On n'a pas de politique d'immigration.
00:16:50 Le sujet, c'est celui-là.
00:16:51 -Pour conclure, Georges Fenech ?
00:16:53 -La baisse de la natalité n'est pas due à une fatalité.
00:16:58 Il y a des causes réelles.
00:17:00 Quand vous supprimez le quotient familial,
00:17:02 l'universalité des allocations familiales,
00:17:05 quand vous entendez des discours
00:17:07 "la planète va mourir",
00:17:09 vous avez des couples qui ont des difficultés financières.
00:17:12 Faire des enfants, c'est compliqué
00:17:14 dans un contexte aussi anxiogène
00:17:16 et qui ne redistribue pas les richesses
00:17:19 pour les familles qui ont beaucoup d'enfants.
00:17:21 La question du logement, bien sûr.
00:17:24 Tout cela montre bien que s'il y avait une autre volonté,
00:17:27 à rétablir un ministère de la famille,
00:17:29 il a existé, sous Sarkozy,
00:17:31 il y avait un ministère de la famille,
00:17:33 et vous avez une politique familiale,
00:17:36 une politique de natalité
00:17:37 qui est très tarif, sans quoi on ne réglera pas le problème.
00:17:41 -On a un phénomène dans tous les pays occidentaux
00:17:44 de diminution de la natalité aussi.
00:17:46 Donc, qu'on ait un déficit de politique de natalité,
00:17:49 on peut revenir sur un certain nombre d'éducations fiscales,
00:17:53 d'accompagnements qui ne sont plus faits,
00:17:56 mais on a sur tous les pays riches,
00:17:58 un phénomène de diminution de la natalité.
00:18:01 Le fait d'avoir des enfants n'est plus vu
00:18:03 comme quelque chose qui garantit une amélioration.
00:18:06 -La France était au-dessus du seuil de renouvellement
00:18:09 de la génération.
00:18:11 -C'est ce qui est vrai,
00:18:12 et c'était un des seuils les plus hauts
00:18:15 des pays d'Europe occidentale.
00:18:16 On subit cet écrasement avec un peu de retard
00:18:19 par rapport à nos voisins européens.
00:18:21 -Lucas Jakubowicz, qui voulait s'exprimer sur cette situation.
00:18:25 -Sur la natalité ?
00:18:26 Ce qui est frappant, c'est de regarder la natalité
00:18:29 par classe sociale en France.
00:18:31 C'est-à-dire que quand on regarde la pyramide sociale,
00:18:35 en tout cas des nouvelles naissances,
00:18:37 les classes populaires continuent à faire des enfants.
00:18:40 Les classes supérieures, 16 ans plus,
00:18:43 continuent à faire des enfants.
00:18:45 Le trou est dans les classes moyennes.
00:18:47 Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de temps de parole,
00:18:50 mais juste rappeler que...
00:18:52 -Le journal. -Le journal, pardon.
00:18:54 Mais juste rappeler que le fondement
00:18:57 d'une démocratie, c'est la classe moyenne.
00:18:59 Un pays dans lequel la classe moyenne
00:19:02 ne se reproduit plus doute et pessimiste,
00:19:05 a vraiment interpellé les pouvoirs publics.
00:19:07 Le problème, c'est la baisse de natalité dans les classes moyennes.
00:19:11 -On aura l'occasion d'en reparler.
00:19:13 Je voulais quand même vous entendre sur ce nouveau drame.
00:19:17 Un élève de 18 ans, grièvement blessé,
00:19:19 mercredi matin, dans une expédition punitive
00:19:22 près de son lycée de Saint-Denis,
00:19:24 en Seine-Saint-Denis, a succombé à ces blessures.
00:19:27 Deuxième mort violente d'un jeune dans cette ville,
00:19:31 cette semaine.
00:19:32 C'est ce qu'a annoncé la municipalité
00:19:34 en fin d'après-midi.
00:19:36 Son agression avait eu lieu quelques heures avant la mort
00:19:39 d'un adolescent de 14 ans, prénommé Sedan,
00:19:41 poignardé à mort dans le métro.
00:19:43 Il n'est pas connu en l'Etat si les deux événements sont liés.
00:19:47 En tout cas, après une multiplication de rixes,
00:19:50 le maire de Saint-Denis a lancé un appel au calme
00:19:53 après avoir pris un arrêté
00:19:55 pour interdire tout rassemblement pendant 4 jours.
00:19:58 On va écouter des mères de famille présentes ce matin,
00:20:01 qui ont eu un rassemblement devant la mairie
00:20:04 après le meurtre de ce jeune de 14 ans.
00:20:06 Ce n'est que plus tard que nous avons appris
00:20:09 la mort d'un autre lycéen,
00:20:11 majeur cette fois.
00:20:12 On va écouter l'inquiétude des mères de famille,
00:20:15 notamment de Saint-Denis.
00:20:17 -Hier, j'ai pas mis mes enfants à l'école,
00:20:20 parce que j'ai trop peur.
00:20:21 J'ai peur de ce qui se passe à Saint-Denis.
00:20:24 Aller jusqu'à tuer un enfant de 14 ans, c'est n'importe quoi.
00:20:27 Un enfant de 14 ans qui se fait assassiner,
00:20:30 ça va perdre un petit frère.
00:20:32 C'est mon petit frère, en vérité.
00:20:34 Et ça me touche.
00:20:35 Ça me touche autant que...
00:20:37 J'ai une fille qui va au collège l'année prochaine.
00:20:40 On est tous concernés, en vérité.
00:20:42 C'est tous nos enfants.
00:20:44 -Il est vrai, Georges Fenech,
00:20:46 que le très jeune âge, 14 ans, d'une des deux victimes,
00:20:49 l'autre est tout jeune, majeur,
00:20:51 ça heurte, ça la renvoie aussi
00:20:53 aux jeunes émeutiers de juin dernier.
00:20:55 En tout cas, la Seine-Saint-Denis,
00:20:57 ça fait longtemps qu'on parle de ce département
00:21:00 comme étant un département touché fortement par la délinquance.
00:21:04 Pourtant, on entend cette volonté dans la bouche
00:21:07 de ces mères de famille,
00:21:08 d'un retour de l'autorité des mères de famille
00:21:11 qui ne mettent plus leurs enfants à l'école.
00:21:14 Est-ce qu'on a laissé trop longtemps,
00:21:16 même si des policiers sont venus cette semaine
00:21:19 pour assurer la protection ?
00:21:21 Pour autant, oui, c'est une solution ponctuelle,
00:21:24 mais est-ce qu'on n'a pas laissé faire trop longtemps ?
00:21:27 -Oui, bien sûr.
00:21:28 -Est-ce que Saint-Denis est le parfait exemple
00:21:31 de cet ensauvagement ?
00:21:33 -Malheureusement, pour ce département
00:21:35 qui s'illustre trop souvent,
00:21:37 c'est quand même une succession de morts violentes de jeunes,
00:21:41 de 14, 15, 16 ans.
00:21:44 La plupart du temps, ce sont des règlements de compte
00:21:47 en matière de trafic de stupéfiants.
00:21:49 Là, on ne sait pas.
00:21:50 Il y a eu une expédition punitive,
00:21:52 pour ce jeune de 18 ans qui est décédé.
00:21:54 Il y a eu une agression préméditée.
00:21:57 Le gamin de 14 ans, on ne sait pas.
00:21:59 Il a été tué devant la bouche de métro,
00:22:01 devant son lycée, dans le dos.
00:22:03 On ne sait pas de quoi il s'agit.
00:22:05 En tout cas, ces phénomènes se répètent partout.
00:22:08 Il y a une recrudescence des attaques au couteau.
00:22:11 Vous le savez, c'est devenu un phénomène très inquiétant.
00:22:15 Les causes, vous les avez évoquées.
00:22:17 C'est effectivement le recul de l'autorité,
00:22:20 ça, évidemment.
00:22:21 La carence familiale éducative.
00:22:24 Le fait que la police et la justice
00:22:28 ne sont plus suffisamment dissuasifs
00:22:30 pour des jeunes qui s'organisent en bande.
00:22:32 Le phénomène de bande, on le connaît.
00:22:34 Une brigade spécialisée a été créée pour lutter contre ce phénomène.
00:22:38 Donc, on a un défi extraordinaire, notre société,
00:22:42 c'est de lutter contre cette délinquance juvénile
00:22:45 et de plus en plus juvénile,
00:22:47 dont je rappelle à chaque fois
00:22:49 qu'elle représente quasiment 20 %
00:22:51 de toute la délinquance confondue.
00:22:53 Un crime ou délit sur cinq,
00:22:55 c'est le fait d'un mineur de plus en plus jeune.
00:22:58 Donc, il y a là véritablement un défi
00:23:01 qui doit interpeller tous les services,
00:23:04 la production judiciaire de la jeunesse,
00:23:06 le ministère de la Justice, les tribunaux,
00:23:08 les parquets et la police.
00:23:10 -M. Le Maire, vous avez des jeunes dans votre commune.
00:23:14 Très vraisemblablement,
00:23:15 quelques-uns d'entre eux sont touchés par la délinquance.
00:23:18 Est-ce qu'ils sont de plus en plus jeunes ?
00:23:21 Pourquoi ?
00:23:22 Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse XXL,
00:23:25 nous expliquait que ces jeunes s'ennuyaient.
00:23:28 Ce n'est pas la seule raison.
00:23:29 Qu'est-ce que vous constatez dans votre commune ?
00:23:32 -Je ne vais passer sur le compte de l'ennui.
00:23:35 On peut parler d'une forme de désocialisation,
00:23:37 d'une forme de refus, de non-peur de l'autorité,
00:23:41 d'une forme de non-réponse jusqu'à la majorité.
00:23:45 La réalité, c'est que ce qui s'est passé à Saint-Denis,
00:23:48 des phénomènes de RICS, on en a aujourd'hui partout,
00:23:51 dans tous les lycées, sur ma commune,
00:23:53 sur des communes voisines, on a des phénomènes de RICS,
00:23:57 avec quelques jeunes qui s'agressent
00:24:01 en match aller-retour, avec une difficulté,
00:24:04 c'est que jamais aucun d'eux ne porte plainte,
00:24:07 les uns contre les autres.
00:24:08 Quand il n'y a pas un flagrant délit,
00:24:10 c'est extrêmement dur pour les gendarmes,
00:24:13 les policiers, les magistrats,
00:24:15 d'enclencher des procédures derrière.
00:24:17 La réalité, ce qui est absolument dingue,
00:24:19 c'est que ces gosses, on les connaît.
00:24:21 Il y en a assez peu, c'est un phénomène assez marginal.
00:24:24 Sur une commune comme la mienne,
00:24:26 et les quelques communes qui font partie
00:24:29 de la zone de scolarisation du lycée,
00:24:31 c'est 10, 15 gosses au maximum.
00:24:32 Quand je dis "des gosses", c'est du 15-20 ans.
00:24:35 C'est quelques jeunes majeurs avec des voitures,
00:24:38 quelques grands ados,
00:24:39 et aujourd'hui, le système judiciaire
00:24:41 n'est pas en situation de les sortir,
00:24:44 de les sortir de la famille,
00:24:45 de les sortir de leur environnement,
00:24:47 de les placer ailleurs.
00:24:49 Tant qu'on ne traitera pas ce phénomène,
00:24:51 on n'en sortira pas.
00:24:52 Des morts sur des réics,
00:24:54 on les voit tous les 3-4 mois,
00:24:56 mais ça arrive régulièrement.
00:24:57 En Essel, l'année dernière,
00:24:59 il y a eu deux gosses qui sont morts lors de réics.
00:25:02 Là, on parle encore d'un mort dans une réics
00:25:04 en Seine-Saint-Denis.
00:25:06 Ce type de phénomène,
00:25:07 tant qu'on ne sortira pas les gosses,
00:25:09 tant qu'on ne les placera pas
00:25:11 sur des systèmes en centre éducatif,
00:25:13 on n'y arrivera pas.
00:25:14 -On a pris un peu de retard,
00:25:15 il est 22h30, passé de 1 minute,
00:25:17 le journal avec Elisa Lukavski.
00:25:19 A la une de l'actualité,
00:25:28 ce soir, les agriculteurs sont tabous.
00:25:31 -Ils continuent de bloquer l'autoroute A64
00:25:33 près de Toulouse.
00:25:34 Ils ont installé un campement de fortune
00:25:36 au niveau de la ville de Carbone,
00:25:38 la mobilisation agricole en Occitanie
00:25:41 et plus largement dans tout le pays,
00:25:43 vise à obtenir une aide massive et immédiate
00:25:46 face à un secteur, l'agriculture,
00:25:47 qui est en crise.
00:25:48 Les explications de notre envoyé spécial,
00:25:51 Jean-Luc Thauvin.
00:25:52 -Tout à l'heure, la délégation
00:25:54 qui était en préfecture tout au long de cet après-midi,
00:25:57 une réunion qui a duré durant 3 heures
00:26:00 entre le préfet, évidemment,
00:26:02 il y avait les agriculteurs qui ont lancé le mouvement,
00:26:05 il y avait également les syndicats agricoles.
00:26:08 Eh bien, quand ils ont annoncé
00:26:10 aux 400 agricultrices qui sont présentes ici
00:26:14 sur le point de blocage de l'A64,
00:26:17 eh bien, toutes ces personnes ont applaudi,
00:26:20 mais ont fait grise mine,
00:26:21 puisque le résultat de cette réunion en préfecture
00:26:24 n'a strictement rien donné.
00:26:27 Alors, évidemment, les gens sont déçus,
00:26:29 même si, au fond, ils n'attendaient pas grand-chose
00:26:32 de cette réunion.
00:26:34 Ce qui est sûr, c'est que le blocage va continuer
00:26:37 au moins jusqu'à lundi.
00:26:39 -Et une colère qui inquiète
00:26:41 au plus haut sommet de l'Etat,
00:26:43 le gouvernement était au chevel des agriculteurs
00:26:45 toute la journée.
00:26:46 -Notamment avec le ministre de l'Agriculture,
00:26:49 Marc Fesneau, qui était dans le département du Cher.
00:26:52 Il a visité un élevage laitier, rencontré des responsables
00:26:55 agricoles, des agriculteurs en colère,
00:26:58 notamment à cause de la hausse des charges,
00:27:00 du retard des paiements, des subventions agricoles
00:27:03 ou de l'interdiction de certains pesticides.
00:27:06 -La simplification, c'est un sujet sérieux,
00:27:08 c'est un sujet auquel il faut qu'on s'attelle
00:27:11 vraiment dans un délai très court.
00:27:13 On est sur un sujet qui soit...
00:27:15 Le Premier ministre, le président de la République,
00:27:18 Bruno Le Maire, avec qui on en a parlé,
00:27:20 on est sur un sujet dans le printemps.
00:27:22 Ca fait 30 ans que ça attend.
00:27:24 C'est d'avoir une loi de simplification
00:27:26 dans le printemps, le plus vite possible.
00:27:29 -Cette colère peut-elle s'étendre ?
00:27:31 Peut-elle être contagieuse ?
00:27:32 Nous y reviendrons à 23h avec nos invités.
00:27:35 Bernard Gérard, le maire de Marc-en-Barreulle,
00:27:37 a déposé plainte aujourd'hui.
00:27:39 -Marc-en-Barreulle,
00:27:41 cette commune de l'agglomération lilloise.
00:27:43 Des câbles de ses freins de voiture ont été sectionnés.
00:27:46 En 2023, de nombreux élus ont été ciblés par des violences,
00:27:49 avec, en point d'orgue, l'incendie criminel en mars
00:27:52 du domicile du maire de Saint-Brévent,
00:27:54 Loire-Atlantique, et Yannick Moraise,
00:27:57 ainsi que l'attaque à la voiture Bélier
00:27:59 visant le maire de Lailerose lors des émeutes de début juillet.
00:28:02 -L'actualité internationale, à présent,
00:28:05 est la mort de 13 écoliers dans l'incendie d'un dortoir en Chine.
00:28:09 -Ca s'est produit dans le dortoir d'un internat
00:28:11 de la province du Heihan, dans le centre de la Chine.
00:28:14 Un enseignant a indiqué au quotidien du Hebei
00:28:17 un journal local que toutes les victimes étaient des écoliers
00:28:20 de la même classe de primaire. Ils étaient âgés de 9 à 10 ans.
00:28:23 Les autorités locales ont ouvert une enquête
00:28:26 pour déterminer les causes de l'incendie,
00:28:28 précisant qu'au moins une personne liée à l'école avait été arrêtée.
00:28:32 -Et puis, 5 morts des gardiens de la Révolution,
00:28:35 tués à Damas dans un raid attribué à Israël.
00:28:38 -Deux hauts responsables des gardiens de la Révolution,
00:28:41 selon une source militaire et des médias iraniens.
00:28:44 La frappe a fait en tout 10 morts,
00:28:45 détruisant un bâtiment de 4 étages
00:28:47 où se tenait une réunion de chefs pro-Iran.
00:28:50 Ces dernières semaines, Israël a été accusé
00:28:52 d'avoir tué lors d'opérations ciblées
00:28:55 un haut responsable iranien en Syrie
00:28:57 ainsi que le numéro 2 du Hamas au Liban.
00:28:59 -Et dans ce contexte de guerre
00:29:01 entre Israël et les terroristes du Hamas,
00:29:03 les manifestations des proches d'otages
00:29:06 se poursuivent, a-t-elle à vivre ?
00:29:08 -Cela fait maintenant 106 jours
00:29:09 que plus d'une centaine d'otages sont toujours aux mains du Hamas.
00:29:13 Leurs familles, des amis ainsi que des citoyens israéliens
00:29:16 continuent de se mobiliser pour accélérer les négociations
00:29:20 qui mèneraient à leur libération.
00:29:21 Les Français de Tel Aviv aussi apportent leur soutien.
00:29:24 On va les écouter.
00:29:26 -La guerre reste toujours dans nos têtes.
00:29:28 Les otages sont toujours dans nos esprits.
00:29:30 On pense toujours à eux.
00:29:32 Et le fait d'être ici, d'être au contact des familles,
00:29:35 de voir tout le peuple juif, le peuple israélien
00:29:38 et même des gens qui ne sont pas nécessairement juifs
00:29:41 mais qui se sentent concernés par cette cause,
00:29:43 ça fait du bien.
00:29:44 On sent qu'on est tous unis dans cette douleur.
00:29:47 -A chaque fois, c'est la même émotion.
00:29:49 C'est terrifiant.
00:29:50 Ca se transforme de plus en plus en cimetière, tout ça.
00:29:54 Donc on a espoir que la centaine,
00:29:56 plus de 130, on a espoir qu'ils sortent.
00:29:59 On vient s'accrocher,
00:30:01 on vient donner un peu de courage et de baume au coeur aux familles
00:30:05 et aux gens de l'intérieur.
00:30:06 C'est important.
00:30:07 -Et de belles images pour finir un journal
00:30:10 où c'est vrai, l'actualité est douloureuse.
00:30:12 Ce soir, une nouvelle fois,
00:30:14 des belles images de la ville d'Amsterdam,
00:30:17 inondée de tulipes.
00:30:18 -Un peu de douceur et de couleur.
00:30:20 Regardez l'emblème des Pays-Bas,
00:30:22 dont c'est la journée nationale dans le pays.
00:30:25 Pour cette occasion, la capitale néerlandaise
00:30:27 était multicolore, remplie de tulipes de toutes les tailles
00:30:30 et de toutes les couleurs.
00:30:32 Elle avait des places à des champs de fleurs à perte de vue.
00:30:35 De quoi donner un peu de joie dans une journée bien grise
00:30:38 et très fraîche.
00:30:40 Il faisait -1 aujourd'hui.
00:30:41 -Effectivement. Merci, Elisa, de très belles images.
00:30:44 On vous retrouve à 23h pour un nouveau journal
00:30:47 sur les toutes dernières informations.
00:30:49 Je vous propose à présent que nous nous intéressions
00:30:53 au sectarisme, que je me permets de qualifier d'insupportable,
00:30:56 d'une certaine partie du monde de la culture.
00:30:59 C'est au tour de l'écrivain Sylvain Tesson
00:31:02 qui a été mentalement attaqué dans une tribune
00:31:04 parue dans Libération cette semaine,
00:31:06 alors qu'il vient d'être nommé parrain du printemps des poètes.
00:31:09 Des centaines d'auteurs, inconnus, il faut le dire,
00:31:12 mettent en cause ce choix,
00:31:14 qualifiant l'écrivain de "figure d'extrême droite".
00:31:17 Les précisions dans ce sujet, signées d'Ougnatengour.
00:31:20 -Ils sont plus de 1 200 poètes, éditeurs ou encore libraires
00:31:25 à avoir signé cette tribune,
00:31:27 très politisée dans le journal Libération.
00:31:30 Ils s'insurgent contre la nomination de l'écrivain Sylvain Tesson
00:31:34 comme parrain du printemps des poètes 2024.
00:31:37 Ils accusent, entre autres,
00:31:38 l'auteur d'être une icône réactionnaire.
00:31:41 -Sylvain Tesson fait figure de proue de cette extrême droite littéraire
00:31:45 aux côtés de Michel Houellebecq et de Yann Moix,
00:31:48 un triste panel d'écrivains en vogue
00:31:50 dont les prétendus accidents de parcours se révèlent
00:31:53 les arcanes d'un projet d'une sinistre cohérence
00:31:56 que nous refusons et condamnons.
00:31:58 -Une diatribe à serbes qui n'a pas tardé à faire réagir,
00:32:01 y compris dans la classe politique.
00:32:03 -Tout bon soutien à Sylvain Tesson,
00:32:06 auteur incarnant l'amour de la langue française
00:32:08 face au sectarisme et à une cabale scandaleuse.
00:32:11 -Selon le collectif, cette nomination
00:32:14 banaliserait les idées d'extrême droite.
00:32:16 Pour l'heure, ni l'écrivain ni le printemps des poètes
00:32:19 n'ont répondu à la tribune.
00:32:21 -On a vu la réaction de Politique. Bruno Le Maire a réagi.
00:32:27 Ce soir, on peut peut-être voir la réaction
00:32:29 sur les réseaux sociaux qu'il a publiés.
00:32:32 "Voilà où nous en sommes dans la France des Lumières,
00:32:35 "de la raison et de l'esprit libre.
00:32:37 "Une pétition contre un écrivain de grand talent,
00:32:40 "l'exclusion secteur d'une plume aventureuse."
00:32:43 Poète de notre monde, qui sera d'ailleurs dans le JDD,
00:32:46 demain, me semble-t-il, mon cher Raphaël.
00:32:49 Compliqué de le qualifier d'extrême droite,
00:32:51 Sylvain Tesson, finalement ?
00:32:53 -Je crois que c'est surtout quelqu'un de libre,
00:32:56 c'est un amoureux des chemins de traverse,
00:32:59 qui pratique l'école bussionnière, l'aventure à tout craint.
00:33:03 Est-ce qu'il fait seulement de la politique ?
00:33:06 J'en sais rien.
00:33:07 Je crois que c'est un amoureux de notre monde, de la nature,
00:33:11 mais qu'il est très indifférent aux débats politiques
00:33:14 qui se vivent, notamment dans l'hémicycle
00:33:17 ou à coup de pétitions interposées.
00:33:20 Non, moi, cette nouvelle pétition, elle m'afflige, elle m'attriste,
00:33:25 mais à quand, finalement, il ne faudra pas faire une pétition
00:33:28 pour interdire les pétitions,
00:33:30 tellement les pétitionnaires en deviennent professionnels,
00:33:34 deviennent vraiment ridicules ?
00:33:36 -Avant de vous entendre,
00:33:38 puisque derrière, il y a la question du wokisme
00:33:41 et de son influence dans beaucoup de domaines,
00:33:44 mais je me suis intéressé aux signataires.
00:33:46 Au hasard, puisque je ne connaissais aucun,
00:33:49 je me suis arrêté sur la première des signataires.
00:33:52 Elle s'appelle Gorge Bataille, Élodie Petit.
00:33:55 J'ai été voir qui était-ce sur Internet.
00:33:58 Je suis tombé sur un article de Libération.
00:34:01 "Elle se définit comme écrivaine de la poésie sexuelle,
00:34:04 "manifeste lyrique et déjantée.
00:34:06 "Ses sujets fétiches sont le trouble identitaire et la lutte des classes."
00:34:10 Libération lui avait consacré un portrait.
00:34:13 Je cite un extrait de l'article.
00:34:15 "Élodie Petit écrit autant pour chanter de vastes autres que pour renverser
00:34:20 "le chant avec, dit-elle..."
00:34:21 Pardonnez-moi, c'est très vulgaire.
00:34:24 "...l'envie dingue de tout doiter."
00:34:26 Voilà un petit peu l'état d'esprit, finalement,
00:34:30 de ces personnes qui signent cette tribune
00:34:34 contre Sylvain Tesson.
00:34:35 On le voit bien, Lucas Jakubowicz,
00:34:38 que derrière, c'est cette idéologie woke
00:34:40 qui vient contrer, finalement, l'écrivain Sylvain Tesson.
00:34:44 -Contrer ?
00:34:45 -S'opposer.
00:34:47 Ou pas. -Non.
00:34:48 -Ecoutez, moi, j'ai...
00:34:50 Déjà, je ne connaissais personne en pétitionnaire,
00:34:53 à l'inverse de Sylvain.
00:34:54 -Qu'ils s'en prennent.
00:34:56 -En vrai, c'est des inconnus, à part dans un microcosme.
00:34:59 Ils sont inconnus, ils n'ont aucun impact sur la société en général.
00:35:03 Ils sont dans leur petite bulle.
00:35:05 Et contrer, je ne pense pas, parce que...
00:35:08 -Ils s'en prennent.
00:35:09 -Quand on regarde les prises d'opposition
00:35:12 des personnalités publiques, qui les soutient, ces censeurs ?
00:35:15 Même chez Lévesque, chez Lévesque, chez Lévesque,
00:35:18 même chez LFI, qui a dit qu'il faut censurer Sylvain Tesson ?
00:35:22 Personne. C'est comme si c'était l'avant-garde,
00:35:24 ou plutôt l'arrière-garde d'une révolution,
00:35:27 qui crie dans une petite pièce, dans le vide.
00:35:30 -Vous croyez vraiment que personne ne fait attention à eux ?
00:35:33 Vous croyez vraiment que cette idéologie woke
00:35:36 qu'incarnent ces signataires,
00:35:38 finalement, elle ne se diffuse pas dans nos facultés ?
00:35:41 -Je pense qu'on pourra s'inquiéter à partir du moment
00:35:44 où un autre leur rendra raison.
00:35:46 -Ce qui n'est pas le cas.
00:35:47 -S'ils ne cancellent pas Sylvain Tesson,
00:35:50 ils auront crié dans le vide, et ça m'étonnerait pas.
00:35:53 Je voulais juste dire à ces gens-là,
00:35:55 à ces 600 pétitionnaires, lisez Sylvain Tesson.
00:35:58 J'imagine que tout le monde autour de la table
00:36:00 a lu au moins un livre de lui.
00:36:02 Il a une qualité, c'est qu'il donne envie de lire
00:36:05 à des gens qui ne lisent pas souvent.
00:36:07 Pour moi, c'est ce qui peut se faire de mieux
00:36:10 en matière de culture, et jamais dans ses livres.
00:36:13 Il allait rencontrer des centaines de cultures différentes,
00:36:16 des dizaines de pays différents, jamais il compare.
00:36:19 Il est toujours dans la bienveillance.
00:36:21 Je ne vois pas en quoi il est réactionnaire ou raciste.
00:36:24 Ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir signé une prologue...
00:36:28 -Non, préfacé...
00:36:29 -Un livre de Raspaille, OK,
00:36:31 mais est-ce que préfacer un livre
00:36:34 fait du préfaceur quelqu'un d'extrême droite ?
00:36:36 S'il tentait que Raspaille soit d'extrême droite,
00:36:39 ça peut se discuter.
00:36:41 -Raspaille, avant d'être un décrivain engagé,
00:36:45 était d'abord un immense aventurier
00:36:47 et qui a donné aussi à rêver à beaucoup de jeunes.
00:36:52 Et Sylvain Tesson... -Est un aventurier.
00:36:54 -Est un enfant de Jean Raspaille.
00:36:56 C'est en cela qu'il a voulu lui rendre hommage,
00:36:59 parce qu'il a consacré des récits d'aventure
00:37:03 qui ont fait émerger une vocation...
00:37:06 et donné envie à une génération
00:37:08 de suivre les traces de Jean Raspaille.
00:37:11 C'est en cela que c'est le fils spirituel de Jean Raspaille.
00:37:14 -Certains vous diront que parce qu'il est blanc,
00:37:17 de plus de 50 ans, et brillant,
00:37:19 c'est une tête à couper, puisque ce n'est pas le premier.
00:37:22 Certains le disent.
00:37:23 Est-ce que c'est ce qui incarne cette pétition ?
00:37:26 -Oui, vous avez raison, mais tout cela est très consternant.
00:37:29 Sylvain Tesson, qui est une personnalité,
00:37:33 un personnage, un poète, un écrivain lumineux,
00:37:37 qui vit dans un autre monde,
00:37:39 qui n'est pas du tout un militant politique,
00:37:41 il y a un acte d'accusation qui est porté sur la place publique.
00:37:45 Il est mis sur un bûcher médiatique
00:37:49 de pseudo-poètes, pardonnez-moi.
00:37:52 Il y a aussi quelques libraires, éditeurs.
00:37:54 -Il s'auto-proclame poète.
00:37:56 -Mais quel est l'acte d'accusation ?
00:37:58 L'acte d'accusation, si j'ai bien compris,
00:38:00 c'est l'extrême droite à laquelle il appartiendrait.
00:38:04 Et comment on justifie cela ?
00:38:06 En disant qu'il a préfacé le camp des saints.
00:38:09 -Non. -Il ne l'a jamais préfacé.
00:38:12 En plus, il y a des erreurs.
00:38:14 Je ne vois pas l'accusation, si vous voulez,
00:38:17 on ne peut pas la discuter, parce qu'elle n'existe pas.
00:38:20 Il se trompe, il se trompe totalement.
00:38:23 Quand bien même, il y aurait un esprit libre,
00:38:25 qui s'inspire d'une filiation de Jean Raspail,
00:38:28 qui était d'avant tout un très grand écrivain,
00:38:31 voyageur aussi, aventurier également, point barre.
00:38:35 Tout ça est consternant.
00:38:36 -Lucas. -Il y a deux choses
00:38:38 qui sont consternantes dans la tribune,
00:38:41 c'est cette théorie du complot,
00:38:43 qui consiste à dire qu'il y a un réseau mystérieux
00:38:46 qui place des soi-disant écrivains d'extrême droite
00:38:49 pour contrôler le monde de la culture.
00:38:51 Il y a un arrière-plan complotiste dans cette tribune.
00:38:54 Ce qui m'a fait tomber de la chaise, c'était l'ouverture de la tribune.
00:38:58 On est dans un contexte où on a le nazisme à nos portes,
00:39:01 le bruit des bottes qui résonne,
00:39:03 et l'immigration a été votée par l'extrême droite d'Emmanuel Macron.
00:39:07 Rien que ça, c'est tellement de l'outrance
00:39:10 que ça disqualifie tous les pseudo-arguments.
00:39:13 -Vous le disiez, personne ne les écoute,
00:39:16 personne ne les entend, ces signataires.
00:39:18 Il y en a 600, d'autres disent Libé 10 200.
00:39:21 Quand vous lisez, vous voyez 600 signatures,
00:39:24 quand vous lisez la tribune... -Ilustre inconnu.
00:39:27 -Il y a eu des trolls dans les signataires de la tribune.
00:39:30 Quand elle est sortie hier, il y avait 600 personnes.
00:39:33 Il y avait des gens qui étaient, pour parler à l'anglo-saxon,
00:39:36 des slasheurs, bibliothécaires, fleuristes, poètes,
00:39:40 garagistes, ouvriers, écrivains.
00:39:42 Et plus on descend dans les pétitionnaires,
00:39:45 plus il y a des noms qui ne veulent rien dire
00:39:47 avec des juxtapositions de métiers.
00:39:49 Dans les 1 200, il y a quand même des plaisantins.
00:39:52 -Cette cabale contre Sylvain Tesson, Jean-Philippe Dugon, Clément,
00:39:56 est-ce qu'elle ne dit pas aussi, j'y reviens,
00:39:59 que c'est l'idéologie oubo qui règne aujourd'hui
00:40:03 dans l'univers de la culture ? C'est très clair, non ?
00:40:07 -Si vous voulez, peu m'importe les convictions idéologiques,
00:40:12 politiques de M. Tesson, il a le droit d'avoir les convictions qu'il veut.
00:40:17 Aujourd'hui, il est victime d'un acte fasciste.
00:40:20 Ce qui est fait, c'est du fascisme.
00:40:22 C'est des fascistes qui, au nom d'un combat contre l'extrême droite,
00:40:26 veulent interdire la parole, la culture,
00:40:29 veulent interdire la pensée.
00:40:31 J'ai la faiblesse de croire qu'on est dans le pays
00:40:34 qui se réclame matin, midi et soir d'être le pays des lumières.
00:40:38 J'ai la faiblesse de penser que la culture,
00:40:41 elle peut s'exprimer.
00:40:42 Quelle serait la réaction de ces mêmes personnes
00:40:46 si on voulait demain censurer un écrivain
00:40:48 au motif qu'il serait de gauche ?
00:40:50 -Oui, c'est ça.
00:40:52 -Je considère qu'un écrivain, un poète, un chanteur, un musicien,
00:40:57 il a plus ou moins de talent, c'est une question personnelle,
00:41:00 mais il a le droit d'avoir ses opinions.
00:41:03 On ne doit pas le mettre sur un bûcher
00:41:05 pour avoir des opinions qui ne correspondent pas
00:41:08 à celles de la bien-pensance.
00:41:10 Ce à quoi on assiste, c'est grave.
00:41:13 C'est du fascisme.
00:41:14 C'est ce qui s'est fait dans les années 30 dans d'autres pays.
00:41:18 C'est vouloir interdire des pensées,
00:41:20 censurer des gens parce qu'ils ne correspondent pas.
00:41:24 C'est inadmissible en France.
00:41:26 -C'est censurer un style, c'est censurer...
00:41:29 -C'est censurer un homme parce qu'il ne correspond pas à un modèle.
00:41:33 -C'est un procès stalinien.
00:41:35 -Oui, depuis quand être de droite ?
00:41:37 -C'est des procès de Moscou.
00:41:39 -C'est le constitutif de l'art d'être poète.
00:41:42 -C'est vrai qu'aujourd'hui, vous êtes de droite,
00:41:45 alors vous ne pouvez pas écrire, vous ne pouvez pas être poète.
00:41:49 -Ce qui est vrai, c'est que la gauche a gêné à l'idée
00:41:54 que la culture puisse être ou devenir de droite.
00:41:57 -De droite, c'est ça.
00:41:59 -Il y a un certain nombre d'écrivains
00:42:01 qui se revendiquent ou qui appartiennent
00:42:04 au champ métapolitique de la droite,
00:42:08 sans faire de la politique,
00:42:10 mais qui sont considérés comme des écrivains de droite.
00:42:14 Pour un certain nombre de personnes...
00:42:16 Jusqu'à la nomination de Raciadati,
00:42:18 on disait que ça allait insupporter, indisposer
00:42:21 les milieux culturels, parce qu'elle viendrait de la droite,
00:42:25 comme si la chose culturelle devait être un monopole de la gauche.
00:42:29 -La culture est-elle de gauche ?
00:42:31 On se pose souvent cette question.
00:42:34 -La culture n'est ni de droite ni de gauche.
00:42:37 Sa beauté, c'est qu'elle transcende l'écrivage.
00:42:40 Les plus grands intellectuels de l'histoire,
00:42:42 même contemporaines, ceux qui étaient de droite,
00:42:46 par exemple André Malraux,
00:42:47 avaient énormément d'amitié ou d'estime
00:42:50 avec des écrivains ou des intellectuels communistes.
00:42:53 Vous aviez des personnes littérées de gauche,
00:42:56 comme François Mitterrand,
00:42:58 qui tenaient en grande estime des intellectuels d'extrême droite.
00:43:02 Mitterrand adorait lire Lucien Rebattet.
00:43:05 -Pourquoi ce n'est plus possible aujourd'hui ?
00:43:08 -Les deux... Oui.
00:43:10 -Pourquoi ce n'est plus possible ?
00:43:12 -Il mentionnait son histoire de la musique dans ses mémoires.
00:43:15 Pas les deux épées, mais...
00:43:18 -Pourquoi ce n'est plus possible, ce dialogue ?
00:43:20 -En vrai, c'est encore possible.
00:43:23 C'est 600 personnes, mais personne ne les connaît.
00:43:26 Elles ne pèsent rien dans le monde de la culture.
00:43:29 Un vrai intellectuel de gauche qui lit, qui publie, qui débat,
00:43:32 il a de l'estime pour des journalistes ou des penseurs de droite.
00:43:36 Un penseur de droite ne va pas s'interdire
00:43:39 de lire la prose de quelqu'un de droite.
00:43:42 Ce ne sont même pas des intellectuels,
00:43:44 mais des penseurs.
00:43:46 Je ne comprends pas pourquoi on les présente
00:43:48 comme des intellectuels.
00:43:50 La base d'un intellectuel, c'est sa capacité à débattre.
00:43:54 -Pas forcément des intellectuels, mais en tout cas,
00:43:57 Raphaël Stainville, des militants.
00:43:59 Je reviens sur cet exemple de la première des signataires,
00:44:03 Gorge Bataille.
00:44:04 C'est une militante LGBT, c'est une militante woke.
00:44:07 On ne peut pas dire qu'aujourd'hui, dans notre société,
00:44:11 cette idéologie ne s'infiltre pas.
00:44:13 Par exemple, à Paris-Saclay,
00:44:15 l'ENS a démarré son année avec une woke party.
00:44:18 C'est le Figaro magazine qui relaie cette information.
00:44:21 Une woke party, féministes, écolo, solidaires,
00:44:24 l'école normale supérieure,
00:44:26 aujourd'hui, est aussi touchée par ce phénomène woke.
00:44:30 -Oui, bien sûr.
00:44:31 Mais vous citiez cette signataire
00:44:33 et tous ceux qui suivent derrière.
00:44:36 -C'est la même idéologie.
00:44:37 -On comprend qu'à travers cette pétition,
00:44:40 c'est leur gardeur warholien.
00:44:42 Ils ont, tout d'un coup, pendant une journée,
00:44:45 les médias qui vont pouvoir les citer.
00:44:48 Ils n'existeraient pas sans Sylvain Tesson.
00:44:51 Ils ont besoin de s'adosser à un géant
00:44:54 et de s'en prendre à un géant
00:44:56 pour avoir une micro-existence médiatique.
00:44:59 -Sylvain Tesson, on le rappelle,
00:45:01 vous pourrez retrouver demain dans les colonnes
00:45:04 d'une grande interview du JDD.
00:45:06 -Une grande interview.
00:45:08 -Une grande interview dans les colonnes du JDD.
00:45:11 On va marquer une très courte pause.
00:45:13 Nous allons revenir sur l'une des actualités fortes de la journée,
00:45:17 la colère des agriculteurs au coeur du débat politique.
00:45:21 Et puis, nous reviendrons aussi sur les révélations
00:45:24 du journal de dimanche dans le contexte de la polémique
00:45:28 qui vise l'établissement d'excellence privée catholique.
00:45:32 Raphaël Stainville, des révélations apparaîtrent demain dans le JDD.
00:45:36 -Vous voulez que j'en dise un mot ? -Un mot.
00:45:39 -Non. -Pas trop.
00:45:40 -C'est une véritable contre-enquête qu'on mène.
00:45:43 On explique sur plusieurs pages
00:45:45 comment le système médiatique s'est organisé
00:45:48 pour instruire un procès exclusivement à charge
00:45:51 contre l'établissement Stanislas,
00:45:54 très loin de ce que le rapport de l'inspection générale dit.
00:45:58 Donc, c'est une lecture biaisée qui est imposée
00:46:01 et en faisant fi de toutes les voix discordantes
00:46:06 qui n'iraient pas dans le sens de Mediapart.
00:46:09 -Comment les médias ont traité Stan ?
00:46:11 Nous en parlons dans un instant.
00:46:13 Les révélations du JDD par la voix de Raphaël Stainville,
00:46:17 c'est sur CNews. A tout de suite.
00:46:19 -De retour sur le plateau de "Soir Info Week-end".
00:46:27 Bienvenue. Si vous nous rejoignez
00:46:29 à la fin de la nuit autour de ce plateau,
00:46:32 Lucas Jakubowicz, Jean-Philippe Dugoin,
00:46:34 Clément Raphaël Stainville et Georges Fenech,
00:46:37 et bien évidemment Elisa Lukavski.
00:46:39 Ma chère Elisa, il est presque 23h.
00:46:42 Tout de suite, le journal avec vous.
00:46:44 Plus de 7h de retard.
00:46:51 C'est ce qu'ont subi des passagers du train Paris-Clairmont.
00:46:55 -Un train qui est parti hier,
00:46:57 un peu avant 19h de la gare de Paris.
00:46:59 Le train intercité est arrivé à Clermont
00:47:01 peu après 6h ce matin,
00:47:03 après une longue halte en gare de Montargis.
00:47:06 Il a mis au total environ 11h,
00:47:07 au lieu de 3h30 prévues pour arriver à destination,
00:47:10 accusant un retard de plus de 7h.
00:47:12 Lors d'une nuit de grand froid, le train a été bloqué
00:47:15 à la suite d'une panne de locomotive.
00:47:18 Au total, plus de 700 passagers ont été impactés,
00:47:21 dont William, qu'on va écouter.
00:47:23 -Il est arrivé à Clermont
00:47:24 à 6h30 environ, au lieu de 22h30,
00:47:27 qui était l'horaire initial.
00:47:29 En effet, je suis restée,
00:47:31 avec tous les autres passagers du train,
00:47:33 environ 7h immobilisées, au milieu de nulle part.
00:47:36 Ensuite, il y a eu le reste du trajet à effectuer.
00:47:39 On nous a promis à manger.
00:47:41 C'est un tas de boulet, une compote et quelques biscuits.
00:47:44 Pas de quoi remplir un estomac affamé.
00:47:46 Ça, franchement, c'est juste scandaleux,
00:47:49 parce qu'on voit à quel point la gestion de la situation
00:47:52 était catastrophique.
00:47:53 -C'est un train connu des usagers pour être l'une des pires de France.
00:47:57 Il y a sans arrêt des retards.
00:47:59 Pas plus tard qu'il y a un mois, j'avais déjà subi des retards.
00:48:02 Mes parents avaient déjà subi des retards.
00:48:05 C'est pareil pour tout le monde.
00:48:07 Il y a souvent plusieurs heures de retard entre Paris-Clermont.
00:48:10 -On peut comprendre Elisa, la colère de William,
00:48:13 même s'il sera remboursé.
00:48:15 -Dédommager tous les passagers à hauteur de 200 %,
00:48:18 deux fois le prix du billet.
00:48:19 -Une nuit de calvaire.
00:48:21 -Avec nos invités, au début de l'émission,
00:48:23 un lycéen succombe à ses blessures après une expédition punitive.
00:48:27 -Cet élève de 18 ans a été grièvement blessé
00:48:30 mercredi dans une expédition punitive
00:48:32 près de son lycée de Saint-Denis.
00:48:34 Aujourd'hui annoncé son décès,
00:48:36 nous apprenons avec stupeur et grande tristesse
00:48:39 le décès de Farid, lycéen.
00:48:40 L'agression a eu lieu quelques heures avant la mort
00:48:43 dans la même ville d'un adolescent de 14 ans,
00:48:46 prénommé Sedan, poignardé à mort dans le métro.
00:48:49 -Deux morts violentes en une semaine,
00:48:51 et un appel au calme à Saint-Denis
00:48:53 après le meurtre de cette adolescente de 14 ans.
00:48:56 -Des appels au calme lancés lors d'un rassemblement
00:48:59 à la mémoire de Sedan, on en parlait,
00:49:01 cette adolescente de 15 ans tuée au couteau mercredi.
00:49:04 Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux élus locaux,
00:49:07 se sont retrouvées devant l'hôtel de ville pour honorer sa mémoire.
00:49:11 L'adolescent a été poignardé à mort sur le quai de la ligne 13.
00:49:15 Un jeune homme de 19 ans s'est rendu jeudi après-midi
00:49:18 à la police judiciaire de Saint-Denis pour cet homicide.
00:49:21 On va écouter les habitants de Saint-Denis
00:49:23 qui, forcément, sont sous le choc après ces deux décès.
00:49:27 -Hier, j'ai pas mis mes enfants à l'école,
00:49:29 parce que j'ai eu peur de ce qui se passe à Saint-Denis.
00:49:32 Aller jusqu'à tuer un enfant de 14 ans, c'est n'importe quoi.
00:49:35 Parce que c'est un enfant de 14 ans qui se fait assassiner,
00:49:38 ça va peut-être mon fils, mon petit frère.
00:49:41 C'est mon petit frère, en vérité.
00:49:43 Et ça me touche.
00:49:44 Ca me touche autant que...
00:49:46 J'ai une fille qui va au collège l'année prochaine,
00:49:49 et on est tous concernés, en vérité.
00:49:51 C'est tous nos enfants.
00:49:52 -Ellant sauvagement qui touche tout notre pays,
00:49:55 puisque cette semaine, un bus de l'agglomération nantaise
00:49:58 a essuyé plusieurs tirs de carabines à plomb.
00:50:01 -Les chauffeurs des transports nantais
00:50:03 ont déposé une alarme sociale.
00:50:05 L'arrêt, qui sert à réguler le trafic,
00:50:07 doit être déplacé en dehors de la cité,
00:50:10 où des tirs ont eu lieu, à belle vue des échanges.
00:50:13 Deux coups de feu ont émaillé le quotidien des habitants
00:50:16 et des usagers des transports en commun
00:50:18 sur fond de trafic de drogue.
00:50:20 Le reportage de Jean-Michel Decaze.
00:50:22 -Il est entre 7h et 7h15.
00:50:25 Mercredi matin, horaire très inhabituel,
00:50:28 particulièrement matinal,
00:50:30 lorsque quatre tirs atteignent l'avant-droit du bus
00:50:34 stationné à son arrêt.
00:50:36 Des tirs provenant de l'immeuble situé juste à côté.
00:50:40 -Hier, on a croisé le directeur d'exploitation,
00:50:44 qui dit que c'était du plomb.
00:50:48 C'est pas grave, mais c'est moins pire
00:50:50 qu'une balle de Kalachnikov.
00:50:52 Donc, non, c'est un discours qui n'est pas du tout entendable.
00:50:57 -Le ou les auteurs n'ont pas été arrêtés pour le moment.
00:51:01 On ne connaît donc pas les raisons
00:51:02 qui ont pu pousser à commettre ces tirs.
00:51:05 Les chauffeurs de la ligne s'inquiètent pour eux
00:51:08 et leurs passagers.
00:51:09 -Ce qui me fait peur, c'est qu'il y ait une balle perdue
00:51:12 ou un enfant ou un passager ou quelqu'un extérieur
00:51:16 qui soit blessé gravement.
00:51:18 -Les conducteurs et certaines familles de conducteurs
00:51:21 et de conductrices ne sont pas du tout à l'aise
00:51:25 de voir leur mari, leur femme ou leur papa ou leur maman
00:51:28 partir travailler, conduire des bus,
00:51:31 et se dire que peut-être que ce soir, on ne le reverra pas.
00:51:34 -Dans ce quartier, au lieu du trafic de drogue,
00:51:36 un jeune a été tué par balle le 7 octobre dernier.
00:51:40 -Et l'actualité également marquée ce soir
00:51:44 par la Coupe d'Afrique des Nations.
00:51:46 -Avec ce match nul entre l'Algérie et le Burkina Faso,
00:51:50 les Burkinabés qui ouvrent le score
00:51:52 avec Konaté de la tête, juste avant la mi-temps.
00:51:56 Voici le but de Konaté.
00:51:57 L'Algérie qui va ensuite égaliser avec Bagat Bouneja,
00:52:00 homme du match côté algérien.
00:52:02 Il profite de ce cafouillage dans la surface
00:52:04 pour marquer.
00:52:06 Le Burkina Faso va reprendre l'avantage sur pénalty,
00:52:09 mais Bouneja encore va offrir le but de l'égalisation.
00:52:12 Le voici au Fenech, au bout du temps additionnel,
00:52:15 deux partout.
00:52:16 Le Burkina Faso, qui est deuxième de son groupe,
00:52:19 et le troisième, l'Algérie,
00:52:21 qui a porté une réclamation contre le VAR.
00:52:23 -Autre polémique liée à cette Coupe d'Afrique des Nations.
00:52:26 Vous allez peut-être pouvoir réagir,
00:52:29 puisqu'une influenceuse algérienne a été expulsée
00:52:31 de la Côte d'Ivoire
00:52:33 après avoir dénigré le pays organisateur,
00:52:37 donc la Côte d'Ivoire.
00:52:38 Elle avait dit, je cite, dans une vidéo,
00:52:40 "Il faut que les Algériens sachent comment ils vivent ici.
00:52:44 "C'est pire que l'âge de Pierre-Raphaël Stainville."
00:52:47 -Un président qui ne prend pas de pincettes
00:52:49 lorsque l'on s'attaque à son pays
00:52:51 et qui renvoie immédiatement cette influenceuse algérienne.
00:52:55 En France, ça nous étonne, on n'a pas l'habitude.
00:52:58 -Ce qui est certain, c'est que cette même influenceuse algérienne,
00:53:01 si elle s'en prenait à son président,
00:53:03 il est probable qu'elle termine en jaule.
00:53:06 Je pense qu'elle n'a pas de leçons à donner à la Côte d'Ivoire.
00:53:10 Il faut savoir se montrer respectueux des pays
00:53:13 qui organisent ce genre de grands événements sportifs.
00:53:18 -On pourra y revenir.
00:53:20 A la une, ce soir, nous vous le disions,
00:53:22 la colère des agriculteurs
00:53:24 qui inquiètent au plus haut du sommet de l'Etat,
00:53:28 la colère des agriculteurs au coeur du débat politique
00:53:31 toute la journée.
00:53:32 Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire,
00:53:36 Marc Fesneau, était sur le terrain,
00:53:38 en déplacement dans le Cher.
00:53:40 Dans le même temps, Gabriel Attah,
00:53:42 lui, était dans une petite commune à 20 km de Lyon,
00:53:45 au contact des Français.
00:53:47 Il a évoqué, bien évidemment, en priorité,
00:53:50 la colère des agriculteurs.
00:53:52 Il a échangé avec l'un d'entre eux
00:53:54 une colère qui est en ce moment même
00:53:56 concentrée dans le sud de Toulouse,
00:53:59 avec le blocage de l'autoroute A69.
00:54:02 Un blocage qui se poursuit.
00:54:04 Ce soir, effectivement,
00:54:06 les échanges avec le préfet n'ont rien donné.
00:54:09 Il a des échanges qui ont duré plus de 4 heures.
00:54:12 Mais la colère se poursuit.
00:54:14 Plusieurs revendications à la hausse des charges,
00:54:17 notamment le retard des subventions agricoles.
00:54:20 Le sentiment d'être écrasé par des normes nationales ou européennes
00:54:24 au nom de la transition écologique.
00:54:26 On comprend des motifs multiples.
00:54:30 Malgré la mobilisation du gouvernement
00:54:33 toute la journée,
00:54:34 la colère continue à gronder.
00:54:37 On va revenir avec Florian Tardif
00:54:39 sur la mobilisation, tout au long de la journée,
00:54:43 de ces politiques.
00:54:45 Gabriel Attal, Jordan Bardella,
00:54:47 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
00:54:50 Eric Zemmour s'est également exprimé.
00:54:53 Le résumé avec Florian Tardif.
00:54:55 -Nous avons assisté à un duel à distance
00:54:58 entre Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:55:01 et Jordan Bardella, le président du RN,
00:55:03 qui sait qu'il a un coup à jouer
00:55:06 pour tenter d'illustrer cette déconnexion
00:55:08 entre ceux qui décident, les technocrates,
00:55:11 et ceux qui font.
00:55:12 C'est un coup à jouer dans les élections européennes.
00:55:16 L'une des raisons de cette colère qui monte
00:55:18 est l'addition de ces normes européennes
00:55:21 qui asphyxient peu à peu les agriculteurs.
00:55:24 Jordan Bardella compte en tirer quelques bénéfices
00:55:27 en montrant qu'il est du côté de ceux qui font,
00:55:30 à l'opposé de Gabriel Attal, qui est du côté de ceux qui décident.
00:55:35 C'est pour cela qu'il tente de montrer
00:55:37 qu'il n'est pas déconnecté en se rendant sur le terrain.
00:55:40 C'est ce qu'a fait Attal en se montrant à l'écoute
00:55:43 et en tentant d'apporter des réponses.
00:55:46 Est-ce que cela sera suffisant ?
00:55:48 Vous l'avez compris, la bataille des Européennes
00:55:51 a d'ores et déjà débuté.
00:55:53 -De la politique autour de cette grogne,
00:55:55 on pourra y revenir,
00:55:57 mais avant, je souhaitais que nous entendions Bruno Ferret.
00:56:01 C'est l'agriculteur qui a échangé
00:56:03 avec la commune de Copameau cet après-midi.
00:56:06 Il a posé un constat très pessimiste
00:56:08 avec un ton très lourd, très sombre, finalement,
00:56:11 qui montre bien, qui révèle bien aujourd'hui
00:56:14 l'inquiétude, la colère de ces agriculteurs.
00:56:17 -Nous avons de nombreuses exploitations
00:56:20 qui s'arrêtent sur notre commune
00:56:22 et sur les communes de la communauté de commune
00:56:25 pour cause de retraite,
00:56:27 mais aussi pour des personnes de 30-40 ans
00:56:29 qu'on voit arrêter, qui abandonnent.
00:56:32 En face, nous n'avons que très peu d'installations.
00:56:35 Les raisons sont multiples.
00:56:37 Un travail dur, exigeant, 70-80 heures par semaine
00:56:40 pour arriver à avoir un salaire.
00:56:42 Des aléas climatiques de plus en plus nombreux.
00:56:45 Il y a aussi le problème des cotisations MSA très élevées
00:56:48 qui ne garantissent pas nos agriculteurs
00:56:51 qui doivent prendre des assurances pour se couvrir.
00:56:54 Comme je vous le disais, des fortes cotisations,
00:56:57 jusqu'à 15 000 euros par an pour une retraite indécente
00:57:01 et pour des personnes de 30 ans.
00:57:03 En ce 20 janvier 2024, 100 % des importations
00:57:06 qui arrivent en France,
00:57:07 des fruits et légumes importés en France,
00:57:10 de sont posées aux normes françaises
00:57:12 et sont donc de la concurrence déloyale.
00:57:15 Je finirai en vous disant qu'à force de laver
00:57:18 plus blanc que blanc, ça devient transparent.
00:57:20 La fin du monde agricole est proche si vous ne réagissez pas.
00:57:24 -Jean-Philippe Dugoin-Clément,
00:57:26 la fin du monde agricole est proche.
00:57:29 Les mots forts de Bruno Ferret, cet agriculteur.
00:57:31 Aujourd'hui, l'agriculteur est un pilier de notre pays
00:57:35 depuis tout temps et t'en passes de disparaître.
00:57:38 C'est ce qu'il affirme.
00:57:39 Au-delà de la politique politicienne,
00:57:42 des enjeux pour les uns et pour les autres,
00:57:44 on y reviendra, il y a les élections européennes,
00:57:47 est-ce que nous sommes face à un enjeu de civilisation ?
00:57:51 -Oui, parce que l'agriculture, dans les zones rurales,
00:57:55 c'était quelque chose d'important,
00:57:57 c'était quelque chose de fort.
00:57:59 Et les agriculteurs, depuis maintenant
00:58:01 déjà plusieurs décennies,
00:58:04 voient leur cadre de travail se dégrader,
00:58:07 voient leur statut se dégrader, ont été victimes.
00:58:10 Ca s'est un peu calmé, mais il y a 4-5 ans
00:58:12 d'un agribashing absolument fou.
00:58:14 Et on est sur des professions qui sont en très grande souffrance.
00:58:18 Il y a un niveau de tentative de suicide,
00:58:21 de suicide malheureusement réussi qu'on ne trouve pas
00:58:24 dans d'autres professions.
00:58:26 Il y a une dégradation des recettes, des revenus,
00:58:29 sur des métiers qui sont extrêmement durs.
00:58:31 L'agriculteur le disait, mais ce n'est pas un métier à 35 heures,
00:58:35 c'est un métier qui surimplique les gens.
00:58:37 Et il y a une dégradation continue.
00:58:39 Il y a un véritable problème de transmission.
00:58:42 Aujourd'hui, on a souvent tendance à dire
00:58:44 que la ville avance et qu'on perd des terres agricoles
00:58:47 parce que la ville grandit.
00:58:49 La principale cause de déprise agricole,
00:58:51 c'est des activités qui ne sont pas reprises
00:58:54 en semaine avant l'extension de la ville.
00:58:57 En Ile-de-France, c'est la moitié des agriculteurs
00:58:59 qui seront en retraite dans les 10 prochaines années
00:59:03 avec la question de la transmission et de la reprise des exploitations
00:59:07 qui est de plus en plus dure et de moins en moins évidente.
00:59:10 Face à ça, on a une profession qui a le sentiment,
00:59:13 pour plein de raisons, de ne pas être entendue,
00:59:16 qu'il y a des effets d'annonce régulièrement
00:59:18 mais qui ne sont pas suivis.
00:59:20 Madame Born avait fait une série d'annonces
00:59:23 sur les méthodes phytos.
00:59:24 Rien n'a été sorti concrètement depuis lors.
00:59:28 Le Green Deal, qui est en phase de discussion,
00:59:31 c'est 15 % de réduction de la production intra-UE.
00:59:34 Ça veut dire demander à des agriculteurs de produire moins
00:59:38 avec, dans le même temps, des exportations
00:59:40 qui viennent de manière toujours plus nombreuse
00:59:43 et qui ne répondent à aucune des normes environnementales
00:59:46 que nous imposons à nos agriculteurs.
00:59:49 C'est aussi quelque chose de très français,
00:59:51 la surtransposition.
00:59:53 Très souvent, on accuse l'UE.
00:59:54 La France est le pays champion d'Europe
00:59:58 de la surtransposition
01:00:00 et où on surnorme par rapport aux normes européennes.
01:00:03 Nos agriculteurs français se retrouvent...
01:00:05 C'était le cas sur les néonicotinoïdes,
01:00:08 sur lesquels il y a eu des amendements.
01:00:11 Mais on transposait de manière plus rigide
01:00:14 que le faisaient les Belges ou les Allemands.
01:00:16 C'est tout ce facteur d'élément
01:00:20 qui fait qu'on efface une profession
01:00:22 qui a un souffrance.
01:00:23 Au mois de novembre, personne n'en a parlé.
01:00:25 Il y a eu une grande opération.
01:00:27 Les panneaux de ville ont été inversés
01:00:30 par les agriculteurs.
01:00:31 -Et personne ne le relaya. -Et personne n'en a parlé.
01:00:34 Ça fait 3 mois que ça monte.
01:00:36 Mais ça fait des années.
01:00:37 -Justement, Lucas Jakubowicz,
01:00:39 ça fait 3 mois que ça monte.
01:00:41 On l'entendait.
01:00:42 Quand on nous interroge des agriculteurs,
01:00:45 il y a une multitude de revendications.
01:00:47 Ça craque de partout.
01:00:48 Chacun met en avant une revendication
01:00:51 qui l'affecte plus qu'un autre.
01:00:53 Il y en a plus techniques que d'autres.
01:00:55 En tout cas, aujourd'hui,
01:00:57 le gouvernement est au chevet des agriculteurs.
01:01:00 N'est-il pas trop tard ?
01:01:01 Est-ce que le gouvernement ne va pas sécher
01:01:04 face à ces revendications ?
01:01:05 -Il est encore trop tôt pour le dire.
01:01:07 Ce qui est certain, c'est qu'un gouvernement
01:01:10 qui a le monde agricole à dos,
01:01:12 il est, je pèse mes mots, en péril.
01:01:14 Les agriculteurs, dans une démocratie,
01:01:17 c'est extrêmement important.
01:01:18 Ils ont un poids électoral assez faible.
01:01:21 Il y a 1,5 % de la population active
01:01:23 qui est dans l'agriculture.
01:01:25 Mais si on prend les conjoints,
01:01:26 les gens qui travaillent avec des agriculteurs,
01:01:29 les commerces de bouche,
01:01:31 ça fait 20 % du corps électoral, ce qui est énorme.
01:01:34 Pour un gouvernement, c'est important
01:01:36 d'avoir, pas forcément le soutien,
01:01:38 mais la neutralité des agriculteurs.
01:01:41 Les agriculteurs sont aussi une profession
01:01:43 qui est appréciée dans le public.
01:01:46 Chaque année, à l'occasion du Salon de l'agriculture,
01:01:48 je crois que c'est l'IFOP qui sort un baromètre
01:01:51 sur la popularité des agriculteurs.
01:01:53 C'est pour Ouest France.
01:01:55 Chaque année, 80 % des Français ont une bonne opinion d'eux.
01:01:58 J'ajouterais aussi que la majorité des Français
01:02:01 descendent d'agriculteurs.
01:02:03 Les Français d'origine immigrée
01:02:05 sont aussi pour la plupart descendants d'agriculteurs.
01:02:08 Quand on entend, par exemple,
01:02:10 qu'il y a 600 suicides d'agriculteurs chaque année,
01:02:13 pratiquement deux par jour,
01:02:15 c'est quelque chose qui touche énormément la population.
01:02:18 Pour un pouvoir politique,
01:02:19 il faut absolument avoir le soutien des agriculteurs.
01:02:22 -Je vous propose d'écouter l'un de Bertrand Lou,
01:02:26 puisqu'il vous a part de sa colère,
01:02:28 et il le disait très clairement.
01:02:30 Ils sont actuellement dans le sud de Toulouse,
01:02:33 sur la 64, et il le disait clairement.
01:02:36 "Nous sommes prêts à monter à Paris."
01:02:38 Ecoutez-le.
01:02:40 -Le maître mot, c'est "On tient notre siège".
01:02:43 On tient notre siège sous le pont de Carbone,
01:02:46 au sud de Toulouse.
01:02:47 On bloque l'autoroute.
01:02:49 On engage tous les agriculteurs de France
01:02:52 à faire de même dans leur département,
01:02:54 n'importe où, même sur plusieurs points de blocage.
01:02:57 On bloquera, on tiendra, soyons solidaires.
01:03:00 S'il faut tous monter à Paris, on montera à Paris.
01:03:03 -Georges Fenech, vous,
01:03:05 qui avez une expérience politique importante,
01:03:07 êtes-vous inquiet pour l'avenir ?
01:03:09 Les agriculteurs décident de venir à Paris.
01:03:13 On connaît les capacités d'un tracteur
01:03:15 pour bloquer un pays.
01:03:17 On sait aussi qu'il y a le soutien de la population française.
01:03:21 On comprend pourquoi, aujourd'hui,
01:03:23 le gouvernement a peur, finalement.
01:03:26 -Oui, et il ne doit pas attendre, je dirais,
01:03:30 au-delà d'un certain temps,
01:03:32 parce qu'on sait ce qui se passe.
01:03:34 -C'est pas trop tard.
01:03:35 -On l'a vécu avec les gilets jaunes.
01:03:38 Il y a eu un erreur de timing, comme on dit,
01:03:40 et les décisions ont été prises un poil trop tard.
01:03:43 -On est encore dans le... -Non, c'est pas trop tard.
01:03:46 Est-ce que l'agriculture est en danger,
01:03:49 en voie de disparition ?
01:03:50 Regardez les chiffres.
01:03:52 Il y a eu, sur ces 10 dernières années,
01:03:54 ces 10 dernières décades,
01:03:56 il y a eu 100 000 exploitations qui ont fermé.
01:03:59 Ca veut dire 20 %.
01:04:00 Il y a, en France, aujourd'hui,
01:04:03 d'après les chiffres qu'on nous donne,
01:04:05 7000 exploitations familiales qui ferment tous les jours.
01:04:09 Tous les jours.
01:04:10 Donc, on voit bien qu'il y a, effectivement,
01:04:13 un risque de disparition de notre agriculture,
01:04:16 tel que nous la connaissons.
01:04:18 Si le gouvernement ne prend pas des mesures
01:04:22 sur lesquelles il a un levier immédiat,
01:04:24 sans attendre Bruxelles, sans attendre la PAG,
01:04:27 par exemple, sur le coût de l'énergie
01:04:29 ou sur le coût de la taxe,
01:04:31 qui pourrait peut-être désamorcer un peu la grogne,
01:04:35 cette grogne risque de se transformer en révolte.
01:04:38 Quand les tracteurs montent à Paris,
01:04:40 on sait ce que ça peut donner.
01:04:42 -Oui. D'ailleurs, quand on regarde l'histoire,
01:04:44 la plupart des grandes révolutions de l'histoire de France
01:04:48 sont parties de l'agriculture.
01:04:50 On peut parler des jacqueries au Moyen Âge,
01:04:52 mais aussi de la Révolution française.
01:04:55 Elle a commencé avec la convocation des Etats généraux,
01:04:58 suite à la disette, la baisse de production,
01:05:00 suite au mal-être des éleveurs, des cultivateurs, des pêcheurs.
01:05:04 Donc oui, quand les agriculteurs sont en colère,
01:05:07 un pays en situation pré-révolutionnaire.
01:05:09 -Ils sont en colère à Felsteinville en France,
01:05:12 mais pas seulement, également aux Pays-Bas, en Allemagne,
01:05:15 encore une manifestation monstre en Pologne aussi.
01:05:18 Et il y a un point commun,
01:05:20 puisque les revendications ne sont pas toutes les mêmes,
01:05:23 mais il y a un point commun, c'est Bruxelles, c'est l'Europe.
01:05:26 Est-ce qu'il est l'âne du problème, concernant l'agriculture ?
01:05:30 -Ca a été très bien dit.
01:05:31 S'agissant des Français,
01:05:33 on surnorme, on surnormose.
01:05:36 Une transcription des normes européennes
01:05:39 aggravée par les parlementaires français.
01:05:42 Mais c'est vrai que Bruxelles concentre
01:05:45 un certain nombre de problèmes.
01:05:48 L'enfer normatif, il est d'abord élaboré à Bruxelles.
01:05:53 S'ajoute à cela un certain nombre de marchés contractés
01:05:57 avec d'autres pays ou d'autres marchés plus importants
01:06:01 que ceux de l'Europe, qui ne font qu'aggraver
01:06:04 aujourd'hui la crise que vivent les agriculteurs.
01:06:08 On s'est concentré ces derniers jours
01:06:10 sur les importations de volailles venant d'Ukraine.
01:06:13 Mais c'est un certain nombre de marchés
01:06:16 avec le Brésil et d'autres
01:06:19 qui, aujourd'hui, bouleversent toute l'agriculture française.
01:06:22 -On verra ce que donnent les négociations
01:06:24 avec Gabriel Attal, qui reçoit les représentants de la FNSEA.
01:06:28 Ce sera lundi soir.
01:06:30 En attendant, l'A64, toujours bloqué.
01:06:32 Nous suivons tout cela de très près,
01:06:34 avec nos équipes, notamment, mobilisées sur le terrain.
01:06:38 Je vous propose, à présent, de parler éducation.
01:06:41 Plus précisément, de revenir sur cette polémique,
01:06:45 qui trouve son origine dans des propos
01:06:47 de la nouvelle ministre de l'Education nationale,
01:06:50 Amélie Oudéa Castera,
01:06:51 sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas.
01:06:55 Stanislas, vous le savez,
01:06:57 l'établissement scolaire d'excellence à Paris.
01:06:59 Les propos de la nouvelle ministre ont suscité un tollé.
01:07:03 Tout commence de là.
01:07:04 Une polémique qui ne cesse d'enfler autour de cette école,
01:07:07 accusée de dérive homophobe ou sexiste
01:07:10 dans un rapport de l'Education nationale,
01:07:12 mais également dans des articles, aussi, de Mediapart, notamment,
01:07:16 ou de Libération, qui visent l'établissement
01:07:19 et également les élèves.
01:07:21 Retour sur cette polémique avec Mathilde Ibenez
01:07:23 et ensuite, les révélations du JDD,
01:07:26 qui vont paraître demain,
01:07:27 concernant, justement, cette polémique liée à Stan.
01:07:32 Vous nous racontez tout dans un instant,
01:07:34 mais la recontextualisation de cette polémique
01:07:37 avec Mathilde Ibenez.
01:07:38 -Contrairement à la ville de Paris,
01:07:40 la région Ile-de-France maintient son financement
01:07:43 de plus de 900 000 euros à l'école Stanislas
01:07:45 dans l'attente de décision de l'Etat,
01:07:47 même si elle reconnaît qu'il y a eu des manquements
01:07:50 dans cet établissement accusé de dérive.
01:07:53 Des polémiques autour de cette école privée
01:07:55 ont coulé de l'encre.
01:07:56 Pour ce parent d'élèves, c'est l'indignation.
01:07:59 -Je n'ai jamais été témoin d'homophobie
01:08:02 ou de remarques homophobes
01:08:04 de la part des dirigeants de Stanislas,
01:08:06 du corps professoral.
01:08:08 -La très élitiste école privée catholique
01:08:10 est accusée de dérive homophobe ou encore sexiste,
01:08:13 des propos qui, selon les étudiants,
01:08:15 n'ont jamais eu lieu.
01:08:16 -Il y a toujours eu des gens homosexuels,
01:08:19 et ça n'impose aucun problème à personne.
01:08:21 Les profs, les préfets n'ont jamais fait de réflexion.
01:08:24 -Ca fait déjà quelques années
01:08:26 qu'il y a des plaintes sur ça à Stan,
01:08:28 et je pense qu'ils s'attendaient à un moment
01:08:31 à cette diffamation.
01:08:33 -Il y a de la religion, mais il n'y a pas de politique.
01:08:36 Toutes les opinions sont acceptées.
01:08:38 Donc les accusations de ces médias ou de ces articles de journaux
01:08:42 sont, pour moi, au vu de mon expérience, infondées.
01:08:45 -Le directeur de l'école Stanislas, Frédéric Gauthier,
01:08:48 a affirmé que les inspecteurs ne confirment pas
01:08:50 l'effet d'homophobie, de sexisme et d'autoritarisme.
01:08:54 -Médiapart, Libération,
01:08:55 quelques médias qui ont tiré à boulet rouge sur l'établissement.
01:08:59 On va en parler avec vous, Raphaël Stainville.
01:09:02 On va aussi s'interroger, savoir ce que ça dit,
01:09:04 ce que ça révèle, cette volonté de s'attaquer
01:09:07 à cet établissement privé catholique.
01:09:09 Mais avant, Georges Fenech, c'est vrai que la direction de Stan
01:09:13 reconnaît qu'il y a eu des problèmes,
01:09:15 notamment avec un catéchiste bénévole
01:09:18 qui a été, en mai dernier, renvoyé après des propos
01:09:21 jugés homophobes. Le directeur des prépas de Stan,
01:09:24 qui s'est exprimé dans les médias il y a quelques jours,
01:09:27 dit, effectivement, comme tout établissement,
01:09:30 "Nous devons apporter des améliorations",
01:09:33 mais il souligne, lui aussi, que le rapport en question
01:09:36 retient qu'il n'y a pas d'atmosphère homophobe ou sexiste.
01:09:39 Une enquête judiciaire est d'ailleurs ouverte.
01:09:42 Il va falloir, maintenant, tout simplement,
01:09:45 attendre les résultats de cette enquête judiciaire.
01:09:48 -J'ignorais qu'il y avait une enquête judiciaire.
01:09:51 C'est là où il y a quand même...
01:09:53 Pardon, je vais reprendre la main.
01:09:55 -Elle a été annoncée hier, l'enquête judiciaire.
01:09:58 -C'est là où il y a une lecture biaisée de l'actualité.
01:10:01 Cette enquête judiciaire est ouverte depuis l'automne.
01:10:04 Elle fait suite au rapport de l'inspection générale.
01:10:08 Elle fait suite au fait que, à Stan,
01:10:10 on ait écarté un enseignant,
01:10:12 enfin, plutôt un bénévole extérieur à l'établissement
01:10:15 qui venait donner des cours de catéchèse
01:10:18 et qui a tenu des propos homophobes.
01:10:20 Suite au fait qu'il ait été écarté
01:10:22 et que ce soit mentionné dans le rapport,
01:10:24 l'inspectrice générale a fait un signalement au procureur.
01:10:28 Depuis, l'enquête a été ouverte, mais c'est pas...
01:10:31 -Elle a pas été ouverte hier, mais ça a été révélé hier.
01:10:34 L'enquête avait été ouverte, mais c'est le système.
01:10:37 -C'est une manière de reconstruire...
01:10:39 -C'est très intéressant, effectivement.
01:10:42 Une manière de reconstruire le récit médiatique
01:10:45 autour de cet établissement.
01:10:47 -Médiapart, ultra-à-charge, l'IB, ultra-à-charge.
01:10:50 Derrière, la mairie de Péry, d'ailleurs, suit.
01:10:53 Racontez-nous.
01:10:54 -C'est là où, dans le récit tel qu'il faut l'écrire,
01:10:58 l'affaire de la ministre de l'Education nationale,
01:11:02 c'est presque un épiphénomène.
01:11:04 Depuis des mois, Médiapart,
01:11:06 et ça a commencé d'abord, pour être précis,
01:11:08 par un article de L'Express en mai 2022,
01:11:13 en juin 2022,
01:11:15 puis un deuxième papier de Médiapart
01:11:17 s'acharne sur cette institution parisienne.
01:11:20 -Ca fait plouf, à l'époque.
01:11:22 -À moitié, c'est-à-dire que ça commence à prendre,
01:11:25 mais Médiapart s'indigne que Pape Ndiaye,
01:11:27 à l'époque ministre de l'Education nationale,
01:11:30 n'ouvre pas une enquête,
01:11:32 sans suivre une succession d'articles,
01:11:34 jusqu'à ce que le ministre de l'Education nationale
01:11:37 décide de solliciter ses services et l'inspection générale
01:11:41 pour ouvrir une enquête qui dure plusieurs mois,
01:11:44 où, pendant plusieurs mois,
01:11:46 quatre enquêteurs vont auditionner 106 personnes
01:11:49 et s'intéresser de près, de loin,
01:11:51 au fonctionnement de Stan,
01:11:54 à ce qui a pu être fait, de litigieux.
01:11:56 -C'est assez inédit, d'ailleurs.
01:11:58 -C'est souvent rarement médiatisé,
01:12:00 comme ça l'a été dans le cadre de Stanislas.
01:12:03 Cette inspection générale,
01:12:05 ces inspecteurs ont sollicité des témoignages anonymes
01:12:08 garantissant l'anonymat des élèves, des professeurs
01:12:11 qui auraient voulu s'exprimer
01:12:13 sur les dizaines de milliers de personnes
01:12:16 qui sont passées à Stan ces dernières années.
01:12:18 Ils n'ont obtenu que 17 témoignages
01:12:20 et quatre contributions écrites.
01:12:22 Il faut déjà relativiser.
01:12:24 Il y a des gens qui ont évoqué des faits homophobes,
01:12:27 généralement de manière très mineure.
01:12:30 Jamais la direction n'a été visée
01:12:33 par ces propos, ce sexisme
01:12:36 dont les accusait pourtant Mediapart.
01:12:38 Et là où c'est extrêmement intéressant,
01:12:41 c'est que Mediapart,
01:12:42 finalement, avec la fuite de ce rapport,
01:12:46 vient réécrire l'histoire à son avantage,
01:12:49 alors que le rapport de l'inspection générale
01:12:51 lave finalement la direction de Stanislas
01:12:56 des soupçons d'homophobie, de sexisme,
01:12:58 d'autoritarisme.
01:13:00 Mediapart voit dans ce rapport
01:13:03 un rapport accablant.
01:13:04 C'est pas du tout.
01:13:05 Il y a des faits,
01:13:07 des recommandations qui sont faites à l'établissement
01:13:10 pour corriger des choses qui devraient l'être,
01:13:13 qui parfois n'ont rien à voir, d'ailleurs,
01:13:15 avec les accusations initiales.
01:13:17 Mais on est très loin de la vérité
01:13:19 telle que Mediapart expose.
01:13:21 Et là où le JDD arrive avec une enquête
01:13:24 qui, je pense, fera beaucoup de bruit,
01:13:27 c'est que depuis que ce rapport a été publié par Mediapart,
01:13:31 il se trouve que, on va dire,
01:13:33 que le service public joue les blanchisseuses
01:13:35 des informations erronées ou frelatées
01:13:39 de Mediapart.
01:13:40 Et une série de reportages ont été faits,
01:13:44 toujours exclusivement à charge.
01:13:46 Ils sollicitent des témoignages d'anciens élèves de Stan,
01:13:49 des élèves de Stan,
01:13:50 et ils ne prennent exclusivement que ceux
01:13:53 qui vont épouser, corroborer absolument
01:13:56 les dires de Stanislas.
01:13:58 Et on a eu un certain nombre de témoignages écrits, sourcés.
01:14:01 Et donc là, ça pose une question vraiment déontologique.
01:14:04 Moi, j'espère que la ministre de la Culture
01:14:07 va se saisir de cette affaire,
01:14:10 qu'elle va interpeller l'Arkham
01:14:12 comme sa prédécesseure l'avait fait pour d'autres chaînes.
01:14:17 Et ça fait écho, finalement, Georges Fenech,
01:14:20 aux propos, souvenez-vous, de Delphine Ernotte,
01:14:23 qui définissait son rôle.
01:14:25 Son rôle n'était pas de montrer la réalité,
01:14:28 mais plutôt de montrer la réalité telle que nous la voulons.
01:14:30 C'était ça, me semble-t-il.
01:14:32 C'était ça, les termes.
01:14:34 Et ça fait écho, finalement, à ce cap qui, semble-t-il,
01:14:37 avait été donné à la direction de France Télévisions.
01:14:40 -Ce récit à charge. -C'est le service public
01:14:43 qui devrait observer une neutralité
01:14:45 et non pas vouloir imposer une vision,
01:14:48 quelle qu'elle soit, de gauche, de droite, peu importe.
01:14:51 Le service public, c'est le service de tous les Français.
01:14:54 C'est leur argent, c'est leurs impôts.
01:14:57 Mais dans cette affaire, j'en suis toujours resté,
01:15:00 me semble-t-il, à un cas isolé,
01:15:02 effectivement, un cas isolé,
01:15:04 qui a fait l'objet d'un licenciement immédiat.
01:15:08 D'ailleurs, on parlait de...
01:15:09 -Il a été écarté. -Il a été écarté.
01:15:12 Encore une fois, j'attends aussi de voir
01:15:15 quels sont les actes d'accusation.
01:15:16 On lance comme ça des anathèmes sur un établissement d'excellence,
01:15:21 il a pu avoir un problème, il a été pris en compte,
01:15:23 il y a eu un rapport, on a remédié à ces difficultés.
01:15:27 Pour autant, il faut continuer à s'acharner.
01:15:29 -Mettons cette affaire, Lucas Jakubowicz,
01:15:32 en parallèle avec les défaillances du lycée musulman à Véroesse.
01:15:36 Pourquoi ? Puisqu'à l'époque, vous voyez ce que disait Mediapart.
01:15:40 Il accusait la préfecture d'avoir fait de trois cas problématiques
01:15:43 une généralité.
01:15:45 Finalement, on voit qu'il y a un deux poids, deux mesures
01:15:48 entre le traitement réservé d'une certaine presse de gauche
01:15:52 au lycée privé, notamment catholique,
01:15:55 et par rapport aux autres.
01:15:56 Est-ce qu'il y a une volonté de relancer la guerre publique-privée,
01:16:01 aujourd'hui, selon vous ?
01:16:02 De la part de certains, d'une certaine gauche ?
01:16:06 -Les articles qui ont été écrits contre, pas sûr,
01:16:10 mais contre Stanislas,
01:16:12 ce n'est pas forcément la volonté de rallumer une guerre scolaire.
01:16:16 Je vais réagir en tant que journaliste et rédacteur en chef
01:16:19 d'un journal qui n'est pas grand, mais on est plusieurs.
01:16:22 Quand on fait nos conférences de presse et qu'on va traiter un sujet,
01:16:26 il ne faut jamais dire "je vais écrire sur ce sujet
01:16:29 et je vais le dire d'avance".
01:16:31 Il faut toujours avoir deux sons de cloche.
01:16:33 Si le journaliste connaît déjà la conclusion de son article
01:16:37 ou de son enquête, c'est un édito.
01:16:39 Vous voyez ?
01:16:40 Donc, on peut faire des éditos contre le lycée Stanislas,
01:16:44 c'est la presse d'opinion, pas de souci.
01:16:46 Mais quand on fait un article de décryptage,
01:16:49 on doit avoir deux sons de cloche.
01:16:51 Je suis très surpris de savoir, là, je l'apprends ce soir,
01:16:54 que des élèves de Stanislas ont voulu témoigner
01:16:57 que ce qui était dit dans Mediapart, c'est ça,
01:17:00 n'était pas forcément la réalité
01:17:02 et qu'on ne leur a pas laissé de droit de réponse.
01:17:05 -Je me suis entretenu avec un élève,
01:17:07 j'ai essayé de comprendre,
01:17:08 qui m'a dit qu'il y avait beaucoup de caméras,
01:17:11 beaucoup de journalistes, ces derniers jours,
01:17:14 devant le lycée, on a pu s'exprimer,
01:17:16 on ne nous a jamais entendus.
01:17:18 C'est un peu ce que vous révélez aussi.
01:17:20 -Un certain nombre d'élèves et d'anciens élèves de Stanislas
01:17:24 ont eu l'impression d'être totalement inviabilisés
01:17:27 dans cette période.
01:17:28 Je vais vous parler d'un exemple très précis.
01:17:31 Cette journaliste de France Télévisions
01:17:33 lance un appel à témoins pour recueillir
01:17:36 un certain nombre de témoignages auprès d'anciens de Stanislas.
01:17:40 Ce message circule sur un certain nombre de boucles,
01:17:43 WhatsApp d'anciens élèves de Stan.
01:17:45 -Vous savez ce qu'on va faire, il est 23h30.
01:17:48 On va faire le journal
01:17:50 et vous nous révélez votre enquête,
01:17:53 les résultats de votre enquête, dans un instant.
01:17:56 -Passionnant.
01:17:57 -Passionnant. Et les téléspectateurs aussi.
01:18:00 Mais il est 23h30.
01:18:02 On retrouve Elisa Lukawski pour le journal, tout de suite.
01:18:05 Nous en parlions.
01:18:12 Les agriculteurs sont donc à bout.
01:18:14 -Ils bloquent l'autoroute A64 près de Toulouse.
01:18:16 Depuis jeudi, ils ont installé un campement de fortune
01:18:20 au niveau de la ville et du pont de Carbone.
01:18:23 La mobilisation agricole en Occitanie
01:18:25 est devenue largement dans tout le pays,
01:18:27 qui vise à obtenir une aide massive et immédiate
01:18:30 de l'Etat pour un secteur en crise.
01:18:32 Les explications de notre envoyé spécial.
01:18:34 Sur place, Jean-Luc Thomas.
01:18:36 -Tout au long de la nuit,
01:18:39 les agriculteurs se succèdent sur le point de blocage
01:18:42 tout proche de Toulouse, sur l'A64.
01:18:46 Ce point est devenu un symbole de l'agriculture en détresse.
01:18:52 En fait, les agriculteurs présents
01:18:54 attendaient beaucoup de la réunion
01:18:57 qui s'est déroulée ce samedi après-midi
01:18:59 à Toulouse, en préfecture.
01:19:01 Malheureusement, nous ont-ils dit
01:19:04 que rien n'a abouti, qu'il y a eu très peu d'avancée.
01:19:08 Évidemment, quand hier soir,
01:19:11 Jérôme Bayle, le leader de cette fronde agricole,
01:19:16 a dit à l'ensemble des agriculteurs qui étaient là
01:19:19 que c'était un échec, en tout cas pour le moment,
01:19:22 même si le dialogue a été constructif.
01:19:26 Il nous disait que malheureusement,
01:19:28 il fallait continuer le blocage.
01:19:32 Il nous a même dit à un moment donné
01:19:34 qu'il fallait que certainement,
01:19:37 il y ait d'autres points de blocage
01:19:39 un petit peu partout en France.
01:19:41 Je vous propose d'écouter Jérôme Bayle.
01:19:44 -Ca a été très constructif, dans une ambiance courtoise, honnête.
01:19:49 Bien sûr, on n'a pas toujours été d'accord,
01:19:52 mais on a mis un plan de route en marche.
01:19:54 Maintenant, l'Etat avait besoin
01:19:57 sûrement de conseils techniques, des gens du métier.
01:20:00 L'agriculture, c'est le seul métier qui s'apprend sur le terrain.
01:20:04 Malheureusement, l'Etat, ils ont un peu trop de bureaucrates
01:20:07 et pas assez de gens qui ont mis des bottes et pris une fourche.
01:20:11 -La colère des agriculteurs au coeur de la rencontre
01:20:14 de Gabriel Attal dans le Rhône pour répondre aux Français.
01:20:17 Le Premier ministre a préparé face aux Français
01:20:19 sous forme d'un débat express sa prochaine déclaration
01:20:23 de politique générale.
01:20:24 Il a aigréné les grands thèmes de son programme,
01:20:27 notamment soutenir la France qui travaille,
01:20:29 consolider les services publics et poursuivre la transition écologique.
01:20:33 Le Premier ministre en a profité pour parler
01:20:36 politique internationale et afficher son soutien à l'Ukraine,
01:20:39 toujours en guerre contre la Russie.
01:20:41 -Je le dis, on ne lâchera pas les Ukrainiens
01:20:44 et on continuera à les soutenir jusqu'au bout.
01:20:47 Parce que c'est...
01:20:49 C'est toutes nos valeurs et c'est le principe même
01:20:52 de liberté en Europe qui est remis en cause.
01:20:55 On doit être très ferme.
01:20:57 Le président a annoncé l'envoi de nouveaux dispositifs
01:21:00 pour aider les Ukrainiens à se protéger.
01:21:02 On continue à agir au niveau européen,
01:21:04 même si on sait que c'est difficile avec certains pays.
01:21:07 On a des réunions importantes prévues la semaine prochaine.
01:21:11 Le président se rendra en février en Ukraine.
01:21:14 Je pense qu'il aura l'occasion d'annoncer un certain nombre de points
01:21:17 pour continuer à soutenir les Ukrainiens.
01:21:20 Mais on ne lâchera pas.
01:21:21 -L'actualité internationale.
01:21:23 Cinq membres des Gardiens de la Révolution
01:21:25 ont tué à Damas dans un raid attribué à Israël.
01:21:28 -Parmi les victimes, figurent deux.
01:21:30 Aux responsables des Gardiens de la Révolution
01:21:33 se louent une source militaire et des médias iraniens.
01:21:36 La frappe a fait en tout 10 morts,
01:21:38 détruisant un bâtiment de 4 étages
01:21:40 où se tenait une réunion de chefs pro-Iran.
01:21:43 Israël a été accusé d'avoir tué lors d'opérations
01:21:46 ciblées un haut responsable iranien en Syrie
01:21:48 et le numéro 2 du Hamas au Liban.
01:21:51 -Et puis, Elisa, les manifestations des proches d'otages
01:21:54 qui se poursuivent à Tel Aviv.
01:21:56 -Ca fait maintenant 106 jours
01:21:57 que plus d'une centaine d'otages sont toujours aux mains du Hamas.
01:22:01 Leurs familles, amis et citoyens israéliens
01:22:04 continuent de se mobiliser pour accélérer les négociations
01:22:07 qui mèneraient à leur libération.
01:22:09 Les Français de Tel Aviv apportent leur soutien.
01:22:12 -Par respect pour les familles qui ont encore des otages là-bas,
01:22:16 on se basera toujours pour négocier et les ramener à n'importe quel prix.
01:22:19 Mais moi, je vous parle en tant que personne
01:22:22 qui vit en Israël tous les jours,
01:22:24 et il va y avoir aussi une vie après cette guerre.
01:22:27 A quel prix il faut les rendre ?
01:22:28 En libérant encore des personnes dans nos prisons,
01:22:31 sur lesquelles on a encore le contrôle ?
01:22:34 Ceux qui ont été libérés pour Gilad Chalit,
01:22:36 c'est ceux qui ont participé au massacre du 7 octobre.
01:22:39 Un jour, j'aurai des enfants qui grandiront dans un pays
01:22:42 où il y a encore des criminels dans les rues.
01:22:45 C'est quelque chose qui me dérange.
01:22:47 Je souhaite que les otages reviennent.
01:22:49 J'espère que TSAL réussira à les ramener de leur propre force
01:22:52 et qu'on n'aura pas à négocier avec l'ennemi
01:22:55 pour espérer retrouver nos familles réunies.
01:22:57 -Merci beaucoup, Elisa, pour ce journal.
01:23:01 L'actualité, nous nous projetons, c'est aussi demain,
01:23:05 dans le JDD, une enquête qui va faire du bruit.
01:23:07 Nous nous intéressions à cette polémique
01:23:12 qui vise le lycée Stanislas, lycée d'excellence à Paris,
01:23:16 lycée privé, ceux qui veulent rallumer la guerre scolaire.
01:23:20 Ce sera le dossier demain dans le JDD.
01:23:23 Vous nous racontiez qu'il y a un récit médiatique
01:23:27 autour de cette affaire qui s'est écrit,
01:23:30 avec Mediapart, Libération,
01:23:32 mais pas seulement, il y a le service public.
01:23:35 Le JDD vous dévoile demain comment un certain nombre de médias,
01:23:39 et notamment le service public, réécrivent l'histoire.
01:23:43 Nous vous dévoilons les dessous de la fabrique de l'affaire Stanislas.
01:23:48 Ca commence par une journaliste de France Télévisions
01:23:52 qui sollicite des témoignages,
01:23:55 et qui reçoit finalement des appels d'un certain nombre d'élèves,
01:24:00 d'anciens élèves de Stan,
01:24:02 qui souhaitent apporter leur vérité.
01:24:05 Il se trouve qu'on a parmi ces témoignages
01:24:08 un témoignage vraiment édifiant.
01:24:10 Elle explique de bonne foi que le reportage qu'elle prépare
01:24:14 pour une édition du journal Le Soir le 19 avril de France 3,
01:24:19 jeudi, est déjà bouclé.
01:24:21 Elle ne pourra pas prendre le témoignage de cet élève
01:24:23 qui se présente spontanément auprès d'elle.
01:24:26 Mais elle se propose que ce jeune homme
01:24:29 lui adresse un SMS précisant son nom, son âge,
01:24:31 comme il est coutume de faire,
01:24:33 et surtout l'objet de son témoignage,
01:24:36 le sens de son témoignage.
01:24:38 Elle précise, et c'est là que ça devient intéressant,
01:24:40 pour nous, c'est vraiment pour confirmer, insiste-t-elle,
01:24:42 avoir des témoignages qui confirment
01:24:45 ce qu'il y a dans le rapport de Mediapart.
01:24:47 En fait, l'unique obsession de cette journaliste
01:24:50 et d'autres médias dans la période,
01:24:53 c'est de pouvoir confirmer avec des témoignages
01:24:56 qui ne vont que dans un sens, sans aucune nuance,
01:24:59 ce qui est établi, soi-disant, dans le rapport de Mediapart.
01:25:03 C'est ce que je vous disais auparavant,
01:25:05 le rapport de l'inspection générale publié par Mediapart
01:25:10 ne révèle et ne dit absolument pas ce que Mediapart lui fait dire.
01:25:14 Et c'est là où on voit qu'il y a des biais,
01:25:17 il y a une construction d'une vérité alternative
01:25:20 qui vise à accabler le collège Stanislas,
01:25:24 mais qui ne correspond pas à la réalité.
01:25:27 Et c'est ce contre-récit que nous avons essayé de construire
01:25:32 pieds à pied pour offrir une autre vérité.
01:25:36 - Un contre-récit, une enquête que découvra le directeur de Stanislas,
01:25:40 qui sera demain sur CNews à 9h dans l'heure des pro-1,
01:25:43 Jean-Philippe Dugos et Clément.
01:25:44 Comment est-ce que vous comprenez, comment est-ce que vous lisez
01:25:46 cet acharnement médiatique, les révélations ce soir de Raphaël Stainville ?
01:25:50 - Écoutez, déjà, je me réjouis que la région Île-de-France,
01:25:53 avec Valérie Pécresse, avec mon collègue vice-président James Chéron,
01:25:57 nous maintenions la subvention qui sera proposée le 31 janvier
01:26:00 en vote à Stanislas.
01:26:02 Je rappelle que la région consacre tous les ans 1,7 milliard
01:26:06 à l'éducation, aux lycées franciliens.
01:26:09 Dans ce cadre-là, au titre des forfaits externats,
01:26:11 nous subventionnons les lycées sous contrat.
01:26:13 Et donc Stanislas reste en sous-contrat,
01:26:16 puisque malgré le tribunal médiatique,
01:26:18 il n'y a pas eu de décision du ministère,
01:26:21 il n'y a eu pas eu de décision de l'État de retirer le contrat.
01:26:23 La région, contrairement à la ville de Paris,
01:26:25 qui fait un emballement médiatique total là-dessus,
01:26:28 continuera à permettre à cet établissement
01:26:30 de fonctionner et d'accueillir des élèves.
01:26:32 Parce qu'au fond, c'est ça, la question.
01:26:34 Après, ce à quoi on assiste, c'est véritablement
01:26:37 un emballement et un procès médiatique.
01:26:39 On a des journaux qui, aujourd'hui, se substituent à des magistrats.
01:26:44 Il y a d'une part une inspection interne au ministère qui est menée.
01:26:49 De l'autre, vous le disiez tout à l'heure,
01:26:50 il y a une plainte qui est instruite.
01:26:53 Très bien, on verra dans six mois, un an, un an et demi,
01:26:55 deux ans, de quoi il s'agit.
01:26:57 Mais là, pour l'instant, qu'est-ce qu'on a ?
01:26:59 On a des médias qui veulent remplacer des magistrats
01:27:02 et qui veulent détruire ce qui est, aujourd'hui,
01:27:05 un des meilleurs établissements de France.
01:27:06 Et on a aussi, Lucas Jakubowicz, la mairie de Paris,
01:27:10 une mairie qui suit, finalement,
01:27:12 le récit des médias de Mediapart et Libération,
01:27:15 en disant que les subventions, c'est terminé pour Stanislas.
01:27:18 C'est ça le plus grave, en fait,
01:27:20 qu'un journal décide de se payer un établissement scolaire.
01:27:23 Éditorialise, effectivement. Nous sommes en France.
01:27:26 Ça peut se comprendre. C'est la liberté de la presse.
01:27:29 On ne peut pas revenir là-dessus.
01:27:31 Le problème, là, pour la mairie de Paris,
01:27:32 c'est qu'elle va enlever de l'argent,
01:27:34 elle va supprimer des subventions,
01:27:36 alors que la justice n'a pas été rendue.
01:27:39 Et donc, ça veut dire que là, ce qui est préoccupant,
01:27:40 c'est que le pouvoir politique va agir sous la pression,
01:27:44 on va dire, mais même pas de l'opinion publique,
01:27:45 parce que je pense que l'opinion publique s'en fiche.
01:27:48 Mais de deux ou trois journalistes, elle va paniquer,
01:27:51 elle va se ranger derrière la vie de journaliste
01:27:53 au lieu de se ranger derrière la justice.
01:27:56 Or, dans un État de droit, la justice est au-dessus de la presse.
01:28:01 Vous voyez ?
01:28:02 - Effectivement. Georges Fenech, c'est ça aussi qui interpelle.
01:28:05 Vous, en tant qu'ancien magistrat,
01:28:06 comment voyez-vous cette décision de la mairie de Paris
01:28:08 qui s'appuie sur un article de Mediapart ?
01:28:11 - Oui, d'abord, moi, je voudrais dire...
01:28:16 Mon étonnement, tout de même, sur le respect
01:28:18 de certaines règles déontologiques de certains organes de presse.
01:28:22 Vous l'avez très bien expliqué, il y a l'éditorial,
01:28:26 et quand on fait une enquête,
01:28:28 on met en évidence les différents points
01:28:31 pour avoir une position qui soit une enquête réelle
01:28:35 et non teintée d'une volonté de nuire.
01:28:38 Moi, je crois que la décision d'Hôtel de ville de Paris,
01:28:40 elle est très condamnable.
01:28:42 On ne préjuge pas comme ça, avant la justice, effectivement.
01:28:46 On porte à tête, en quelque sorte,
01:28:48 à la présomption d'innocence de cet établissement
01:28:51 qui, sans doute, était de bonne foi et le démontrera.
01:28:55 Mais cette décision de priver quand même une subvention...
01:28:58 D'ailleurs, je me demande jusqu'à quel point
01:29:00 elle ne peut pas être attaquable.
01:29:01 - C'est sûr que ça, c'est un coup politique,
01:29:04 mais elle ne peut pas se déroger
01:29:08 à ce qu'il engage contractuellement.
01:29:12 Donc cette décision sera attaquée devant un tribunal administratif
01:29:16 et probablement de manière moins médiatique,
01:29:20 Anne Hidalgo rentrera dans le rang.
01:29:22 - Et en tout cas, Raphaël Stainville,
01:29:23 vos révélations ce soir sur cette enquête à charge
01:29:26 du service public, on le rappelle,
01:29:28 ce sont vous, chers téléspectateurs,
01:29:29 qui payez le service public.
01:29:30 Nous payons tous avec nos impôts.
01:29:32 Cette enquête à charge contre cet établissement Stanislas,
01:29:37 eh bien, fait écho à une autre enquête à charge,
01:29:41 mais visant cette fois Jordan Bardella.
01:29:43 Je ne sais pas si vous avez vu l'enquête
01:29:46 qui lui a été destinée.
01:29:48 Et pour le président du Rassemblement national,
01:29:52 l'objectif de ce portrait était de détruire,
01:29:54 salir et faire mal.
01:29:56 Et des propos appuyés par ceux de Jacques Cardos,
01:29:59 qu'on va entendre dans un instant.
01:30:01 Jacques Cardos, qui fut à la tête de l'émission,
01:30:03 justement, complément d'enquête,
01:30:05 et il s'exprimait dans "MPMP" hier.
01:30:07 Écoutez-le.
01:30:09 -J'ai entendu que Cardos était ancien représentateur.
01:30:11 -Surtout, j'étais dans la société de production
01:30:13 il y a six mois, qui a été mandatée
01:30:16 pour fabriquer ce reportage.
01:30:18 Et j'étais aux côtés de Pierre-Stéphane Faure
01:30:21 lorsqu'il a démarré le tournage.
01:30:22 Je sais exactement ce qui s'est dit à ce moment-là.
01:30:25 Et après, vos premiers jours de tournage,
01:30:28 très vite, Pierre-Stéphane a dit,
01:30:29 "Il est trop lisse, on n'y arrivera pas,
01:30:31 "il n'y a rien à aller chercher."
01:30:33 Donc, ils étaient déjà très déçus du contenu.
01:30:36 Mais surtout, on a eu une discussion assez vite
01:30:38 avec les responsables de complément d'enquête,
01:30:40 en l'occurrence Hugo Plagnard,
01:30:42 qui a dit, "Tu comprends ce sujet,
01:30:44 "on ne peut pas le rater, c'est le plus important pour nous."
01:30:47 Et ça m'a extrêmement choqué, parce que je lui ai dit pourquoi.
01:30:50 Parce qu'il est prévu peu de temps avant les Européennes,
01:30:53 et donc, il y avait un objectif de cibler,
01:30:58 de vous cibler, et de cibler le timing,
01:31:02 c'est-à-dire à cinq, six mois des Européennes.
01:31:04 Moi, ça me choque beaucoup.
01:31:05 -Objectif du service public, Georges Pénèques,
01:31:07 c'est de cibler Jordan Bardella.
01:31:09 -Non, mais c'est très grave.
01:31:10 Ce qu'on entend là, c'est très, très grave.
01:31:13 Et ça vient de l'intérieur.
01:31:14 M. Cardos était dans la production, il sait de quoi il parle.
01:31:17 Pas de raison de mettre en doute ce qu'il dit.
01:31:20 Ca nécessite, à mon avis, ça mérite, en tout cas,
01:31:22 la saisine de la nouvelle ministre de la Culture,
01:31:25 l'ARCOM, l'ARCOM ne peut pas laisser passer
01:31:28 une telle accusation.
01:31:30 Et aussi, le Parlement.
01:31:34 Je pense que la Commission des affaires culturelles
01:31:37 de l'Assemblée ou du Sénat
01:31:38 devrait auditionner Cardos et crever l'abcès.
01:31:41 Est-ce qu'effectivement, au sein du service public
01:31:44 France Télévisions, il y a des officines, en quelque sorte,
01:31:49 qui ne sont plus des journalistes, mais des militants,
01:31:52 et qui, sur l'argent public, finalement,
01:31:55 vont influer sur une campagne électorale
01:31:57 qui est très prochaine, pour détruire l'incandien,
01:32:00 parce qu'il ne correspond pas à leurs opinions politiques ?
01:32:04 Ca me paraît vraiment très grave.
01:32:06 C'est le fondement de la démocratie qui est en jeu.
01:32:08 Je pense que les politiques et l'ARCOM
01:32:10 doivent apporter une réponse.
01:32:12 -Ce sera le mot de la fin. C'est trop rapide.
01:32:14 -Peut-être deux petites choses pour terminer.
01:32:17 D'abord, quand on parle du retrait de subvention,
01:32:20 là, c'est vrai qu'on attaque via l'angle gauche,
01:32:23 mais ça marche aussi via l'angle droite.
01:32:25 Quand tu eus l'affaire de l'IEP de Grenoble,
01:32:27 Laurent Wauquiez a supprimé les subventions régionales
01:32:30 de l'IEP, alors que la justice n'avait pas été rendue.
01:32:33 En ce qui concerne Jordan Bardella,
01:32:35 c'est quelque chose que je trouve un peu stupide.
01:32:38 Je comprends que le service public s'attaque
01:32:40 au rassemblement national.
01:32:42 Idéologiquement, ça fait sens.
01:32:44 Mais pour attaquer le rassemblement national,
01:32:46 il faut se battre sur les idées.
01:32:48 L'histoire montre que quand on fait la moraline,
01:32:51 qu'on exhume des vieux comptes Twitter,
01:32:53 ça n'a aucun impact sur les électeurs.
01:32:55 Pour combattre un mouvement politique,
01:32:57 il faut se baser sur les idées.
01:32:59 -Ce sera le mot de la fin.
01:33:00 Votre enquête à découvrir demain dans le JDD.
01:33:03 Merci, Georges Fenech.
01:33:05 Merci, Philippe Dugoin-Clément.
01:33:06 Merci à vous, mon cher Lucas Jakubowicz.
01:33:09 Et bien sûr, à vous, Elisa Lukavski.
01:33:12 On se retrouve demain soir
01:33:14 pour "Soir Info Weekend".
01:33:15 Je vous retrouve avant pour "Punchline Weekend".
01:33:18 Excellente nuit sur notre antenne.
01:33:20 Toute l'actualité dans un instant avec Adrien Smiteri.
01:33:23 C'est l'édition de la nuit.
01:33:25 Merci à Sabrina Slimani de m'avoir aidé
01:33:27 à préparer cette émission.
01:33:29 À toutes les équipes techniques en régie,
01:33:31 notamment Henri de Mérindeul, à la réalisation.
01:33:34 ♪ ♪ ♪

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