Baisse d'impôt de deux milliards : à qui ira-t-elle ?

  • il y a 7 mois
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Ce lundi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur la baisse des impôts de deux milliards d'euros annoncée pour 2024.
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Transcript
00:00 - Bonjour Nicolas Bouzouz. - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Alex.
00:04 - Bonjour Nicolas. - Alors c'était l'annonce choc du président de la République,
00:07 2 milliards d'euros de baisse d'impôt pour les classes moyennes.
00:10 Concrètement ça veut dire quoi Nicolas ?
00:12 - Concrètement ça veut dire un coût significatif pour les finances publiques,
00:15 mais un gain marginal pour les classes moyennes.
00:18 C'est donc de l'affichage, mais enfin de l'affichage coûteux.
00:20 Alors déjà ce qu'il faut bien voir c'est que la notion de classe moyenne,
00:23 elle ne fait pas l'objet d'une définition standardisée,
00:26 mais enfin si on considère que les classes moyennes,
00:28 ce sont les personnes qui ne sont ni pauvres, ni des gens aisés.
00:32 Par exemple on est dans une fourchette de revenus disponibles
00:35 qui va de 1500 euros par mois à 2800 euros par mois.
00:39 2800 euros par mois on n'est pas riche.
00:41 Et bien dans cette fourchette on va déjà avoir 60% des foyers fiscaux.
00:45 Ça représente 18 millions de ménages.
00:48 Alors faites le calcul, 2 milliards de baisse de l'impôt sur le revenu,
00:51 ça fait 111 euros par an, soit moins de 10 euros par mois.
00:56 Ça représente au grand maximum 0,5% d'augmentation du pouvoir d'achat.
01:01 Alors chaque euro est bon à prendre, mais enfin vous ne me ferez pas croire
01:05 que moins de 10 euros par mois ça va changer fondamentalement
01:08 la situation de nos concitoyens.
01:10 - Donc 2 milliards d'euros c'est du saut au poudre à rêve finalement.
01:12 - Oui parce que 2 milliards d'euros c'est beaucoup collectivement,
01:15 mais c'est peu individuellement.
01:16 Alors évidemment l'idée de baisser les impôts pour les classes moyennes
01:19 elle est parfaitement défendable, justifiée.
01:22 Mais en fait sans baisse des dépenses publiques,
01:25 l'État est contraint par sa situation financière
01:28 qui est absolument catastrophique.
01:30 Je vais prendre les chiffres qui sont disponibles sur l'année 2023
01:34 et qui vont donc du 1er janvier au 30 novembre 2023.
01:37 Le déficit de l'État sur ses 11 premiers mois était de 176 milliards d'euros
01:43 et les recettes de 297 milliards.
01:46 Ça veut dire que le déficit de l'État est supérieur à 60% de ses recettes.
01:52 Donc c'est absolument colossal et donc vous comprenez bien
01:55 que dans ce contexte toute baisse d'impôts est parfaitement marginale
01:59 et n'est rien d'autre que de la com'.
02:00 - On va vous répondre qu'aider les classes moyennes cependant
02:03 c'est forcément positif et politiquement indispensable.
02:06 - Oui, mais donner 10 euros par mois pour 2 milliards d'euros sur le budget de l'État
02:11 c'est gaspiller de l'argent public et c'est prendre le risque de devoir réaugmenter les impôts.
02:14 En fait d'ailleurs on le fait déjà, puisque vous en avez parlé ce matin Dimitri,
02:19 le gouvernement le fait déjà en augmentant la taxe sur la consommation d'électricité.
02:24 Donc on augmente les impôts d'une main, on promet de les baisser de l'autre.
02:28 Je vais vous dire, on aiderait davantage les classes moyennes en construisant des logements,
02:32 en améliorant le recrutement des enseignants,
02:35 en luttant contre les déserts médicaux parce que dans ce contexte financier
02:39 les promesses fiscales sont forcément déçues
02:41 et ça va commencer avec cette annonce de 2 milliards d'euros.
02:43 - Signature Europe 1 Nicolas Bouzou. Merci Nicolas.
02:45 - A demain. - A demain.

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