Le cycliste Kevin Vauquelin est l'invité des "Yeux dans les Jeux"

  • il y a 9 mois
Kévin Vauquelin n’a que 22 ans, mais déjà un sérieux CV. Le natif de Bayeux (Calvados), installé dans les Alpes-Maritimes depuis 2 ans, est notamment le vainqueur sortant du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Puncheur-grimpeur, mais aussi rouleur (champion de France Junior et Espoir du chrono), il possède de sérieuses chances d’être retenu dans la sélection tricolore, composée seulement de quatre coureurs. Le coureur d’Akéa-B&B Hôtels, qui reprend sa saison ce dimanche sur le GP La Marseillaise, a accepté d’évoquer cet objectif JO à Paris. " Les Jeux Olympiques, c’est la plus grande compétition pour tous les sportifs. Encore plus quand ils se déroulent dans notre pays. Entrer parmi les quatre participants est donc un gros objectif de la saison. Le but est de participer, voire mieux si on peut. On a une grosse génération de coureurs français avec Christophe Laporte (le champion d’Europe), Valentin Madouas, Julian Alaphilippe... Ce serait bien de contribuer à une médaille ".
Le Gaudois d’adoption est passé par notre plateau pour évoquer ses ambitions.
Le neuvième numéro des "Yeux dans les Jeux’’ est à retrouver sur tous nos supports numériques (Youtube, Facebook...) et notre site internet : www.nicematin.com

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Sport
Transcription
00:00 [Musique]
00:18 Salut à tous, bienvenue dans ce 9ème numéro des "Yeux dans les jeux",
00:22 l'émission du service des sports de Nice matin consacrée à la préparation de nos athlètes
00:27 pour les Jeux Paralympiques et les Jeux Olympiques de Paris 2024.
00:31 Avec nous en plateau, comme toujours, Romain Laronche, journaliste au service des sports de Nice matin.
00:35 Salut Romain !
00:36 Salut Christophe !
00:37 Aujourd'hui on va parler cyclisme avec notre invité du jour, c'est Kevin Vauclin, il habite à La Gaude.
00:43 Il est licencié chez Arkea B&B Hotel et il est surtout aussi le tenant du titre de notre Tour des Alpes Maritimes et du Var
00:50 organisé par notre titre, notre journal. Salut Kevin et merci d'être avec nous !
00:54 Bonjour, ça va ?
00:56 Ça va très bien, ça va très bien. Pour commencer, c'est Romain qui va faire une courte présentation de toi.
01:01 Merci d'être sur notre plateau. Kevin, tu as 22 ans, tu es né à Bayeux dans le Calvados.
01:06 Le cyclisme c'était une évidence pour toi. Tu as suivi les traces de ton père Bruno qui était vice-président de l'UCTL Val-de-Seul,
01:13 le club où tu as fait tes débuts. Dès les minimes, tu as des bons résultats. En junior, tu obtiens le titre de champion de France du contre-la-monte,
01:21 en 2018. En 2021, tu confirmeras avec un titre chez les Espoirs, un titre chez les amateurs du chrono. Tu finis l'année avec le vélo d'or Espoirs.
01:31 Tu succèdes au palmarès notamment à David Gaudu, à Bonoa Cosnefroy, Clément Champoussin. Tu signes professionnel en 2022 chez Arkea Semsic.
01:41 On peut dire que tu étais attendu quand tu débutes chez les professionnels.
01:46 Oui, je pouvais être un peu attendu avec des belles valeurs, un petit palmarès sympa chez les jeunes. Faire une belle entrée en matière.
01:58 2022, ça coïncide aussi avec ton installation en février 2022 dans les Alpes-Maritimes. Tu viens ici sur la Côte d'Azur pour travailler ton coup de pédale en montagne.
02:07 Voilà, c'est ça. Je suis venu ici pour tous les avantages de la Côte d'Azur. C'était le beau temps, l'aéroport et surtout la montagne qui nous permet de vraiment bien nous préparer pour la saison.
02:17 Né au pro en 2022, ta première course à étapes, c'est le Tour d'Oman. Tu finiras 6e. Cette première saison, tu obtiens plein de bons résultats, énormément de places d'honneur.
02:28 Tu passes proche de la victoire, notamment au Tour des Asturies, au Tour de Pays de la Loire, tu finis 2e d'étape. Début 2023, c'est la concrétisation avec une victoire d'étape par Aramatuel sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var.
02:41 Plus le classement général, tu l'attendais ce premier succès.
02:46 Oui, bien sûr. J'ai fait une année 2022 riche en bonnes places et riche surtout en deuxième place. C'était toujours un peu rageant quand on est compétiteur de ne pas réussir à concrétiser tout ça et ne pas avoir levé les bras sur la ligne.
02:57 Donc, de pouvoir gagner à Aramatuel sur le Tour des Alpes à côté de chez moi, c'était vraiment un soulagement.
03:04 Ensuite, il y a une victoire au Tour du Jura. Tu t'imposes devant Thibaut Opino et Guillaume Martin. Ça prouve un peu le niveau de la victoire.
03:13 Et 2023, c'est vraiment la confirmation. Même s'il y a eu quelques petits contretemps, notamment liés à des chutes, tu fais partie désormais des meilleurs coureurs français de ce peloton.
03:26 Oui, je pense avoir une bonne place. J'ai montré l'année dernière, en début d'année, que je pouvais être présent dès le début et sur tout le type de parcours. C'est ça qui était vraiment pas mal.
03:37 Romain l'a dit, tu fais partie des meilleurs coureurs français aujourd'hui. La preuve, c'est qu'il y a quelques semaines, fin d'année dernière, en décembre, tu as été présélectionné.
03:47 Tu as eu un appel de Thomas Vauclair, le sélectionneur national présélectionné pour ces Jeux Olympiques de Paris. L'objectif, maintenant, c'est de rentrer dans les quatre qui vont faire l'épreuve en ligne et le contre-la-monte.
03:58 Il y en aura quatre sur l'épreuve en ligne et un sur le contre-la-monte. Le but, maintenant, c'est de rentrer dans ces quatre-là.
04:03 Bien sûr, les Jeux Olympiques, c'est la plus grande épreuve de tout sportif et encore plus quand c'est dans notre pays. C'est vraiment un gros objectif de la saison, de réussir à rentrer dans ces quatre participants.
04:17 Minimum à participer et voir mieux si on peut.
04:20 L'avantage que tu as, c'est que tu es un très bon rouleur. Depuis des années, tes titres chez les jeunes le prouvent. On sait que le coureur qui sera sélectionné pour le contre-la-monte sera forcément issu des quatre.
04:32 Ça te donne un avantage supplémentaire d'avoir cette double casquette, entre guillemets.
04:36 Oui, bien sûr. On sait que c'est un parcours qui est plutôt puncher. C'est un peu le profil que j'aime bien. J'ai un petit avantage à tirer de ça.
04:48 Je vais peut-être gagner un peu ma place en contre-la-monte, mais aussi en puncher pour aider les équipiers d'équipes de France. C'est peut-être un avantage.
04:59 On parle du parcours. C'est 273 km, 2800 m de dénivelé. La côte de Montmartre, c'est 1 km à 6,5%. Il faudra faire trois fois dans le final. C'est un profil qui te va bien.
05:14 Oui, c'est un profil qui me va bien. C'est une course de 275 km. On n'a aucune course qui fait aussi longtemps. Le chapal du Monde ou le Tour de Lombardie, c'est 250 km.
05:26 Ça peut être riche en rebondissements. Au bout de 275 km, avec seulement des équipes de 4 à 5 coureurs, tout peut se passer.
05:35 Faire ça en émo, mois de mars.
05:37 Exactement.
05:39 Quand tu as commencé ta carrière, plus jeune, tu étais aussi pistard. On a parlé de la route. Est-ce qu'aujourd'hui, si ça ne le fait pas sur la route, je peux peut-être repenser à la piste ?
05:51 Ou pas du tout pour Paris ? Ce serait la route ou rien ?
05:53 Je pense que pour Paris, c'est trop short. J'ai décidé de mettre la piste de côté par rapport à mes objectifs sur route. Je ne me vois pas arriver à fleurer au fusil en équipe de France Piste et à placer quelqu'un.
06:08 Non, ça sera peut-être dans les prochaines années à Los Angeles ou pas. Actuellement, Paris, ce sera sur la route ou ça ne sera pas.
06:17 Par rapport aux Jeux Olympiques, est-ce que c'est le rêve d'une vie quand on est coureur ? On sait que dans le cyclisme, il y a plein de choses. Il y a les championnats du monde, plein d'étapes, de cours sympas.
06:30 Il y a le Tour de France, bien évidemment, pour nous ici en tant que Français. Est-ce que malgré tout, les Jeux, aujourd'hui, ça compte ?
06:36 Bien sûr que oui, ça compte. Un médaillé olympique, ça restera toujours ancré dans l'histoire. Même rien que participer aux Jeux Olympiques, c'est quelque chose qu'on peut pas faire tous les quatre ans.
06:47 On ne peut pas… En cas de sportif, ça peut durer qu'une dizaine d'années, qu'une quinzaine, une vingtaine d'années. Il y a quand même très peu de courses. Ça fait très peu de courses en quatre ans.
06:56 Même dans le vélo, ça a de la valeur.
06:58 Ça a de la valeur. Ça a beaucoup de valeur quand même. Même si c'est une course un peu particulière à cause du nombre de participants qui est réduit par rapport aux courses comme les championnats du monde.
07:07 C'est ça qui est peut-être un peu dommage dans le cyclisme, mais c'est une course, c'est les Jeux Olympiques quand même.
07:12 Et quand on s'appelle Kevin Vauclin, qu'on a 22 ans et qu'on est un jeune coureur, qu'est-ce qu'on peut espérer si on arrive effectivement à s'aligner, qu'on est sur la ligne de départ des Jeux ?
07:20 Espérer faire de bonnes impressions. Après, on a des gros coureurs français, on a une grosse génération, je pense, avec notamment Christophe Laporte, Valentin Madouas, encore Julien Laphilippe, tout ça.
07:32 Donc je pense que c'est surtout, si on peut contribuer à une médaille, c'est…
07:35 T'auras peut-être plus un rôle de coéquipier, du coup ?
07:38 À mon avis, je pense que oui. Après, je pense que sur une course comme ça, avec seulement quatre coureurs par équipe, c'est les coupes d'avance qui comptent.
07:47 Donc, je pense que ce sera une course très offensive.
07:49 C'est vrai que Christophe Laporte, champion d'Europe, habitué de ces courses difficiles et tout ça…
07:54 Courses d'un jour, ouais.
07:55 Courses d'un jour, et courses compliquées.
07:57 Ça paraît taillé pour lui, quoi.
07:58 Bah oui, bien sûr. C'est quand même une très forte personnalité, donc on a intérêt à mettre toutes nos chances de nos côtés.
08:05 OK. Les Jeux Olympiques, ça évoque quoi pour toi ? Est-ce que t'as des souvenirs d'enfants, d'une épreuve, d'un sport ?
08:12 D'un athlète, peut-être même.
08:14 Après, c'était au moment où j'étais plus jeune, c'était une Seine-Bolt qui gagnait tout, alors Michael Phelps.
08:20 C'était une des grosses compétitions. Pour eux, ça n'a pas resté si facile.
08:24 Mais maintenant que je suis plus dans le sport, je vois que ce n'est pas si facile que ça.
08:27 C'est énorme ce qu'ils ont fait.
08:29 Mais les souvenirs des Jeux Olympiques, c'est de pouvoir passer peut-être des fois toute la soirée, selon l'horaire, devant la télé à regarder plein de sports.
08:37 À aimer ça, à aimer cette ambiance.
08:39 Et voir les sportifs, et maintenant, comprendre encore mieux comment ça se régiste.
08:44 C'est ça un peu mes idées, de voir un peu comment ça marchait.
08:48 Là, on est pendant l'inter-saison, on est en janvier. La saison va reprendre assez simplement sous peu.
08:53 Tu peux nous parler des premières courses de ta saison 2024 ?
08:57 Oui, je vais commencer au Grand Prix de la Marseillaise, une course encore pas très loin de la maison.
09:03 Et comme l'année dernière, je vais faire l'Etoile de Bessèges, et ensuite le Tour de Haut-Var, et la Classique du Var.
09:11 Donc voilà, ce sera une des courses un peu pas très loin de la maison, qui me permettra de faire les reconnaissances.
09:17 Classique du Var et Tour des Alpes-Maritimes.
09:19 Et Tour des Alpes-Maritimes, excusez-moi.
09:21 Il n'y a pas de souci, il faut réussir à se mettre les nouvelles appellations en tête.
09:25 Justement, on en parle, Tour des Alpes-Maritimes, je suis étonnant du titre.
09:29 On imagine que tu as très envie de conserver cette tunique Mimosa, ce maillot jaune que tu as été chercher l'année dernière.
09:34 Bien sûr, j'ai envie de montrer que je suis capable d'être d'une année à l'autre toujours au meilleur niveau, voire mieux.
09:42 C'est un objectif de remettre le titre en jeu, mais de le reprendre.
09:46 Faire le doublé, ça aurait de la gueule.
09:48 Oui, ça aurait de la gueule, exactement.
09:50 Les étapes, tu les connais déjà.
09:53 Une arrivée à l'Azur Arena en Thibes comme l'an passé, plus la deuxième étape qui est exactement la même que la troisième l'an passé entre Villefranche-sur-Mer et Vence.
10:04 C'est un parcours que tu apprécies, la preuve en est avec ta victoire l'an passé.
10:09 Oui, c'est un parcours que j'apprécie avec une stratégie de course qui doit être présente quand même.
10:14 Ce sont des parcours assez intéressants, punchers, et on ne sait toujours pas ce qui peut arriver à seulement quelques kilomètres de l'arrivée.
10:20 C'est ça qui est toujours assez intéressant.
10:22 À Saint-Paul-de-Vence, il faudra voir les jambes dans l'ultime côte devant la Fondation Magde.
10:27 Tu avais fait troisième l'année dernière.
10:29 J'avais fait troisième l'année dernière. J'avais laissé partir le parrain-peintre pour essayer de garder mon maillot au maximum.
10:36 C'était stratégique et c'était ça qui m'avait vraiment animé durant la course, de bien courir pour essayer de gagner le général.
10:43 C'est vraiment mon objectif.
10:44 Et d'en plus faire troisième de l'étape, c'était vraiment bien.
10:47 Tu parles justement de ce classement général. Tu t'imposes avec 7 secondes d'avance devant parrain-peintre et 10 devant Nelson Paules, qui sont quand même des coureurs confirmés.
10:55 Par rapport justement à cette édition-là, à ce maillot jaune que tu as été chercher, quels souvenirs tu gardes de ces trois jours de course où tu vas tout simplement chercher ta première victoire en pro ?
11:06 Je retiens beaucoup de satisfaction, beaucoup de travail que ce soit physique mais aussi psychologique, dans la tactique de course,
11:15 dans le fait d'amener une équipe avec soi et de montrer sur trois jours qu'on est solide.
11:20 Parce qu'on jouait quand même avec des mecs comme Skelmoze ou Paules, parrain-peintre, des mecs qui ont gagné durant la saison, qui ont fait des très grosses saisons.
11:26 C'est ça qui était vraiment la satisfaction de réussir à se battre et à ses biens, et pas faire quasiment zéro erreur. C'était ça qui faisait vraiment du bien.
11:39 Ton maillot jaune, il est où ? Il est encadré à la maison ou il est à la remise ?
11:43 Non, il est à la maison. Surtout les trophées. Très beaux trophées, je les ai bien gardés dans le meuble et le maillot est dans ma garde-robe.
11:51 Au chaud ! Tu le prends des fois pour aller t'entraîner ou on ne le touche pas ?
11:55 Non, je ne le touche pas.
11:57 Les maillots d'entraînement de l'équipe, habituels ?
11:59 Normal.
12:01 Tu montrais aussi sur ces trois jours que tu avais les épaules pour endosser le rôle de leader au sein de l'équipe.
12:07 Tu as confirmé tes qualités de coureur, mais aussi auprès de tes coéquipiers.
12:13 C'était surtout ça qui était important, montrer aux équipiers qu'ils pouvaient compter sur moi.
12:18 Même si à des moments j'étais plus décelé, je montrais que j'étais vraiment un leader et que je voulais vraiment montrer ce que je valais.
12:26 Et que j'étais capable humainement de montrer que j'étais là.
12:30 C'est quelque chose de marquant chez toi quand on discute avec les directeurs sportifs.
12:34 Tu n'as pas peur de prendre des responsabilités très jeunes, tu as voulu les endosser.
12:39 Et même dans ton comportement au sein de l'équipe, tu n'hésites pas à parler, à prendre les choses en main.
12:44 Oui, c'est ça. Un rôle de leader, c'est d'en aider des personnes avec soi.
12:50 Après, je pense que c'est des valeurs de vie de remercier ses équipiers, de leur montrer un peu le chemin.
12:57 Pour que je puisse gagner, j'ai besoin d'avoir une équipe en vélo.
13:01 On ne le dit pas assez souvent, mais c'est un sport vraiment d'équipe.
13:04 Sans l'équipe, on n'arriverait pas. On a bien vu le Tour de France avec Wingergaard par exemple.
13:08 Sans ses équipiers comme Sepp Kuss, il ne serait pas passé à l'Alta.
13:12 L'équipe est très importante. J'adore l'humain.
13:16 Ça me permet aussi de montrer que l'humain est très important dans une équipe.
13:23 En 2023, il y a aussi la découverte de ton premier Grand Tour, c'était la Vuelta.
13:27 Malheureusement, tu l'as abandonnée parce que tu étais tombé malade et tu avais chuté un peu plus tôt.
13:32 Qu'est-ce que tu en retiens de cette première expérience sur un Grand Tour ?
13:35 Qu'il ne faut pas arriver à 90%.
13:38 C'est sûr.
13:40 Ce sont vraiment des courses très difficiles, avec un niveau très élevé.
13:45 C'est dur trois semaines.
13:47 On retient que ce n'est jamais fini.
13:49 Des aléas arrivent toujours sur trois semaines.
13:53 Mais il faut toujours garder la tête hors de l'eau et dire que le jour d'après, ça sera mieux.
13:57 C'est le mot d'ordre psychologique de dire que c'est très dur, mais demain sera mieux.
14:03 Tu vas forcément me voir venir.
14:05 La Vuelta, le Giro, c'était un peu tôt l'année dernière.
14:08 Forcément, ce n'était pas dans l'idée.
14:10 Il y a eu une hésitation entre le Tour d'Espagne, la Vuelta et le Tour de France.
14:14 Cette année, on se dit qu'on va arriver à Nice, sur ton terrain, là où tu vis.
14:19 Même si on ne présume de rien que la saison démarre tout juste,
14:23 on a envie de se dire qu'on va arriver à Nice pour le Tour de France, peut-être pour 2024.
14:26 Pourquoi pas ? Ce serait une belle ambition aussi.
14:29 Accompagner les Jeux Olympiques, ce serait toujours beau de pouvoir faire le Tour de France.
14:33 C'est une préparation idéale.
14:35 Après, ce n'est pas à moi de la prendre, c'est au directeur sportif de la prendre,
14:40 à toute la direction, même à Emmanuel Hubert.
14:43 Je vais en montrer, j'essaie de montrer au maximum mes capacités,
14:46 et voir si j'arrive à décrocher ma sélection.
14:48 Il faut expliquer qu'il y a des fois l'envie des coureurs, mais il ne faut pas faire n'importe quoi.
14:52 Tu es encore un jeune coureur, il faut faire les choses intelligemment.
14:55 Ce sont toujours des décisions mûrement réfléchies.
14:57 L'année dernière, aller sur la Vuelta, c'était justement ça.
15:00 Une décision mûrement réfléchie, c'était plus intéressant, plus intelligent d'aller sur la Vuelta que sur le Tour.
15:04 Voilà, exactement. Il ne faut pas se hâter à vouloir absolument faire le Tour de France,
15:09 parce que c'est une course très difficile.
15:11 Le Grand Tour est peut-être le plus difficile au niveau de la pression des médias,
15:14 parce que d'une équipe française en France, c'est toujours assez dur.
15:17 Donc, oui, ne pas aggréer les étapes, même si on en a fortement envie.
15:20 L'année dernière, j'avais très envie de faire le Tour de France.
15:22 Quand je suis devant la télé, j'avais envie.
15:24 Mais voilà, essayer de bien articuler une carrière, c'est le Tour de France.
15:27 Contrairement au JO, c'est tous les ans.
15:29 Donc, on peut aussi retomber l'année après sur le Tour de France.
15:32 Il y a une grande nouveauté dans l'équipe cette saison,
15:35 c'est le départ du leader emblématique Warren Barguil.
15:38 Ça veut dire que la jeune génération va être amenée à prendre sa succession.
15:42 On pense évidemment à toi pour prendre la suite.
15:45 Bien sûr, il va falloir "remplacer" les capacités de Warren.
15:50 Il était un coureur très fort, très punchy.
15:54 Peut-être un peu moins sur les Grands Tours,
15:56 mais qui avait un profil qui était vraiment avec les meilleurs mondiaux,
15:59 comme sur le Tour de Lombardie ou comme ça.
16:01 Donc, il va falloir reprendre le flambeau.
16:03 Mais après, je serai peut-être toujours dans un profil un peu différent de Warren.
16:07 Mais oui, j'essaie de me mettre dans mes catégories
16:12 et d'être un leader pour l'équipe.
16:15 Ce n'est pas de la pression, au contraire.
16:16 C'est là une suite logique pour toi dans ton évolution.
16:18 Oui, bien sûr.
16:19 De reprendre un peu le flambeau, entre guillemets, de la tête d'affiche.
16:23 Mais après, on a Renaud Desmarres qui est arrivé dans l'équipe.
16:26 Donc, c'est aussi un peu un rôle qu'il a et qu'il aime aussi,
16:30 d'être un vrai leader pour l'équipe, une image pour l'équipe,
16:33 et de remporter des courses.
16:35 Alors, dans l'équipe, il y a un deuxième coureur qu'on connaît bien ici.
16:39 C'est Clément Champoussin, le niçois, avec qui tu t'entraînes parfois.
16:44 On a une photo là de vous deux dans l'ascension du col de la Couillole.
16:50 Quelle relation tu as avec lui ?
16:52 Une relation de potes, clairement.
16:55 On va dire ça comme ça.
16:57 On a été même en chambre encore ensemble au stage dernier en décembre.
17:02 Donc, on s'entend vraiment bien.
17:05 On voit les choses après pareil.
17:07 C'est plutôt cool.
17:09 Je pense que Clément, c'est un très gros talent quand même.
17:13 Après, j'espère pas trop couvrir le club, parce que sinon, il va me prendre la vedette.
17:18 Non, on a vraiment Clément qui a un gros profil et qui est un très bon coureur.
17:23 Donc, c'est vraiment avantageux sur des courses comme Paris-Nice,
17:26 de nous permettre de faire des résultats.
17:29 Il prendra, je pense, une part du flambeau à la moraine.
17:32 On va négocier deux maillots jaunes sur le tour des Alpes-Maritimes.
17:35 Un pour toi, un pour lui. C'est bon ?
17:36 Ça me va.
17:38 Le col de la Couillole, que vous avez reconnu avant Paris-Nice l'an passé,
17:43 cette année, ce sera autre chose.
17:45 Ce sera le Tour de France qui arrivera là-bas.
17:47 Ce ne sera pas pareil.
17:49 Après, Paris-Nice, c'était quand même un très bon niveau.
17:51 Les trois qui se battaient ensemble, c'est les trois qui se battaient quasiment sur le Tour de France.
17:56 Godud, Wingergaard, Pogacar.
17:59 Tous ces coureurs de classe.
18:01 Tous ces gros coureurs.
18:03 Après, on arrivera là-bas, peut-être avec les gens un peu plus fatigués.
18:07 Du coup, les étapes d'ici, du Tour de France 2024,
18:11 l'arrivée à Iso, la 2000, vous allez souvent en stage là-bas.
18:15 Le lendemain, Nice-Col de la Couillole et Monaco-Nice, tu connais tout par cœur ?
18:20 Oui, je connais quasiment tout par cœur.
18:22 Enfin, même pas quasiment, je connais tout par cœur.
18:24 J'ai fait plusieurs années de stage d'altitude, donc trois semaines à Iso, la 2000.
18:28 Je connais vraiment les gros cols du coin.
18:30 La Couillole, je l'ai fait pas mal de fois.
18:32 Et puis, la Turbie, quand je suis arrivé ici, j'ai beaucoup roulé vers Monaco.
18:36 Je connais bien les routes.
18:37 Si tu fais le tour, tu penses quand même aller reconnaître,
18:39 même si tu connais par cœur, pour se rassurer un peu ?
18:41 Bien sûr, parce que je connais les routes, mais je ne connais pas le fil exact.
18:46 Quand c'est sur une course, ils prennent telle ou telle route.
18:49 Quand on s'entraîne, on connaît les routes,
18:51 et on va aller les refaire pour voir comment ça passe.
18:53 Deux ou trois bosses de suite, c'est pas la même chose
18:55 que quand on ne la prend qu'une fois dans l'entraînement.
18:57 Kevin, Noël est passé, mais on a quand même une petite surprise pour toi.
19:00 Même si on est début 2024, il va falloir regarder juste là, au niveau de l'écran.
19:04 On a quelqu'un qui te connaît très bien, et que tu connais très bien,
19:06 qui a une petite question pour toi.
19:08 Salut LeRoeuf, moi j'ai une petite question à te poser, j'arrive pas à trouver.
19:13 Je voudrais simplement savoir, pour toi, quel est ton point faible ?
19:17 C'est difficile de trouver.
19:19 C'est difficile de donner des infos à tes adversaires.
19:21 Mais voilà, pour toi, dans quel domaine tu dois progresser,
19:25 et là où tu as le plus de mal ?
19:27 Ciao, ciao.
19:29 C'est Maxime Boué, l'un de tes anciens coéquipiers.
19:31 On le remercie d'ailleurs d'avoir joué le jeu, comme pour tous nos invités.
19:35 On a toujours une petite surprise, cette petite question.
19:37 Alors on te laisse répondre, est-ce que tu as un point faible, Kevin ?
19:40 Qui n'a pas de point faible, ça c'est sûr.
19:42 Après, lequel dire à la télé sans que je me fasse griller, je sais pas.
19:46 Non, oui, on va dire que peut-être les points faibles que j'ai eus, notamment l'année dernière,
19:50 c'était un peu le psychologique, à vite baisser les bras parfois,
19:54 quand ça devient très dur, parce qu'on a l'impression de ne pas être bien.
19:57 Je pense que c'était ça un peu le point faible que j'ai ressenti,
20:00 par exemple durant la Vuelta, où c'était des moments tellement durs,
20:03 tellement compliqués, en étant malade, en ayant chuté,
20:05 de ne pas jamais baisser les bras.
20:07 Comme je l'ai dit, c'est ça que j'ai appris aussi,
20:09 le lendemain c'est jamais pareil, il faut toujours penser au lendemain,
20:13 que ça ira mieux, tout ça, je pense que c'était ça un peu le point faible que j'avais pu avoir.
20:17 Sur les tours de 3 semaines, c'est cette capacité à pouvoir se projeter jusqu'au bout,
20:20 se dire "ok, peut-être la première semaine je tombe, c'est dur, douloureux, etc."
20:24 mais le corps va peut-être être un peu mieux dans 2-3 semaines.
20:27 Voilà, exactement, je pense que justement Maxime Oué, c'est peut-être un des meilleurs exemples.
20:31 Il est tombé, c'était sur le Tour de France l'année dernière, il y a 2 ans,
20:35 où il a chuté, il s'est cassé une côte, et il a fini le Tour de France,
20:40 quand même de se casser une côte, c'est la respiration, c'est très dur.
20:42 Et il a réussi, et de jour en jour, ça a mis en mieux.
20:46 Et voilà, je pense que c'est notamment un exemple qui me permet de penser aussi à ça,
20:51 par rapport à sa question, c'est que c'est jamais fini.
20:53 Tant qu'une ligne n'est pas passée, c'est jamais fini.
20:56 Et qu'est-ce que tu retiens un peu du fait d'avoir croisé les Pogacar, les Vingegaard, les Gaudu,
21:02 ces mecs que tu regardais pendant encore il y a quelques années à la télé,
21:06 et qui aujourd'hui sont à tes côtés dans le peloton,
21:08 et que tu as commencé à côtoyer sur des courses parfois d'une semaine,
21:12 ou même de trois semaines, un peu plus longues, sur la Vuelta.
21:15 Qu'est-ce que tu retiens justement de les côtoyer, de les voir tous les jours ?
21:18 Je retiens que c'est des êtres vivants comme nous, des humains,
21:23 même si des fois on a l'impression que ça part tellement vite,
21:26 tu te dis "mince, je suis pas avec eux".
21:28 Non, c'est beaucoup le roussage, parce que finalement ils sont comme nous,
21:31 c'est juste des mecs qui bossent tellement,
21:36 et qui sont tellement forts aussi psychologiquement,
21:39 à réussir à faire trois semaines à fond, c'est énorme.
21:42 Tous les jours d'aller au charbon, de ne pas baisser les bras, c'est énorme.
21:47 Parce qu'ils se font tellement mal tous les jours,
21:49 la bataille Vingegaard-Pogacar, c'était fou.
21:51 Tous les jours ils arrivaient morts complets, et le lendemain ils étaient retournés.
21:55 C'est de l'apprentissage, de se dire "ouais, les mecs sont tellement prêts
22:00 pour se faire mal aux jambes".
22:02 La capacité à répéter les gros gros efforts d'intensité.
22:05 Exactement, ça donne surtout envie de s'entraîner,
22:08 d'essayer de faire comme eux, de les imiter,
22:10 et de passer le seuil de la douleur.
22:12 La saison commence tout de suite avec le Grand Prix à Marseillaise,
22:16 ce serait quoi une saison 2024 réussie pour toi ?
22:19 Prendre du plaisir, par rapport à l'année dernière qui a été un peu compliquée
22:22 avec la blessure, qui a duré très longtemps,
22:25 c'est prendre du plaisir, avoir mon rôle de leader,
22:28 et surtout réussir à gagner des courses, et notamment en World Tour.
22:31 Essayer de vraiment gagner en World Tour,
22:35 et essayer de participer au Tour de France et aux JO,
22:38 c'est quelque chose d'aussi très important.
22:40 C'est ça les trois grands objectifs ?
22:42 Oui, c'est ça.
22:43 Gagner en World Tour et être sur le Tour et les JO.
22:46 Voilà, et le Chapas de France aussi.
22:48 Rappelle-nous où est-ce que tu étais touché l'année dernière ?
22:50 J'ai été touché au Pseudo-Nizombi du Psoas,
22:52 au niveau du dos, j'ai eu trois fractures d'écrasement
22:56 et un oedème assez conséquent sur le dos que je n'avais pas vu,
22:59 notamment au circuit de la Sarthe.
23:01 C'est pour ça que j'avais arrêté au Tour de Romandie,
23:04 parce que ça n'arrivait pas à revenir,
23:06 et j'ai mis deux mois à m'en sortir.
23:08 C'est pour ça que une voie est très compliquée,
23:10 quand on n'est pas préparé à faire une coupure plus grande qu'hivernale
23:13 durant la saison, c'est compliqué.
23:15 Les Championnats de France, tu en parles, parce qu'ils ne seront pas très loin
23:17 de là où tu es né, dans la Manche.
23:19 Exactement, juste à côté, pas très loin de la maison,
23:21 donc c'est un objectif.
23:22 Et les championnats, ça a toujours été un objectif,
23:24 championnats de France, championnats d'Europe, championnats du monde.
23:27 Endosser un maillot bleu-blanc-rouge, ça serait une grande fierté.
23:30 C'est quelque chose d'assez important.
23:33 Et deux, chrono, course en ligne ?
23:35 Oui, chrono, course en ligne.
23:36 Je n'ai pas encore étudié exactement les parcours,
23:38 mais je pense que c'est toujours aussi dur.
23:40 Un parcours en circuit avec deux bosses, c'est toujours compliqué.
23:43 C'est aussi un peu dans mes cordes, c'est vraiment un objectif.
23:46 Il y aura toute ma famille là-bas, donc ça serait beau.
23:49 Au niveau de la caisse et de l'expérience,
23:51 c'était des éléments que tu avançais l'année dernière
23:53 et que tu as encore progressé avant de faire toute la saison.
23:56 Est-ce qu'aujourd'hui, tu trouves que les curseurs sont montés
23:59 dans ces deux domaines-là ?
24:00 Forcément, tu as plus d'expérience, peut-être en ayant couru avec des grands coureurs.
24:03 Et peut-être que tu as pris aussi de la caisse physique en multipliant les courses.
24:06 Où tu te situes sur ces deux plans-là ?
24:08 Oui, je pense que j'ai fait un hiver bien plus solide que l'année dernière, par exemple.
24:13 J'espère que ça marchera bien.
24:15 Après, j'ai pris aussi beaucoup d'expérience.
24:18 Même la mauvaise expérience que j'ai pu avoir durant l'année
24:22 m'a permis d'avoir une meilleure approche de tout ça.
24:25 Ça me permet d'avoir passé encore un step psychologique
24:29 que j'avais déjà dit que j'avais passé l'année dernière.
24:31 Mais là, encore plus dans le moins bon, on va dire.
24:33 Quand ça ne va pas, on peut toujours s'en sortir.
24:36 Tout est bon à prendre.
24:37 Tout est bon à prendre, tout est bon à savoir.
24:39 Ce sont des passages obligés dans une carrière, je pense.
24:41 Et si je peux les avoir passé maintenant, tant mieux.
24:43 Ça me permettra d'avoir une base plus solide.
24:45 Je pense que c'est quelque chose d'important
24:47 qui va me servir dans les prochaines années.
24:49 Kevin, l'émission touche déjà à sa fin.
24:51 Merci à toi d'avoir pris le temps,
24:53 après avoir roulé 200 km ce matin,
24:55 d'être venu nous voir, tout simplement.
24:57 Pas de souci, normal.
24:58 Merci également à toi, Romain.
25:00 Merci, Christophe.
25:01 Merci à vous de nous avoir suivis.
25:03 On se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité.
25:05 Merci également au régi à Chloé Voirgaard,
25:08 Karine Bautier, Philippe Bertigny et Sophie Doncé,
25:12 qui sont toujours ces aides précieuses
25:14 à la réalisation de cette émission.
25:15 D'ici 15 jours, portez-vous bien.
25:17 Salut, bye bye.
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25:36 [Musique]

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