Inscription de l'IVG dans la Constitution: "Oui cette loi est un symbole" assure Aurore Bergé

  • il y a 9 mois
Aurore Bergé, ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes,  prend la parole à l'Assemblée nationale pour débattre du projet de loi visant à inscrire l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. 

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Transcription
00:00 Quand nous avons, il y a maintenant plus d'un an, déposé une proposition de loi visant à inscrire la liberté des femmes à recourir à l'avortement,
00:08 dans le texte fondamental et fondateur de notre République, tant de voix se sont élevées pour nous dire que c'était inutile ou superflu,
00:17 qu'il s'agissait d'une diversion politique pour détourner le regard de sujets sérieux, que c'était un symbole pour bourgeoises en mal de combat.
00:25 Eh bien oui, oui cette loi est un symbole, un symbole fier de ce que nous sommes, de ce en quoi nous croyons,
00:33 et de ce qui fonde le projet d'émancipation et d'égalité de notre pays.
00:37 Mais cette loi n'est pas seulement un symbole, parce que pour des femmes trop nombreuses encore,
00:43 ce droit est entravé par des défauts d'accès à l'information, d'accès aux soins, d'accès à un accompagnement adapté,
00:50 parce qu'insidieusement, à travers le monde, ce droit recule,
00:55 parce que quand des sociétés qui apparaissaient comme des terres de liberté,
00:59 les fractures et le repli conduisent à s'attaquer à ce qui nous semblait définitivement acquis.
01:05 Il n'est pas de raison de croire que ce qui arrive autour de nous ne pourra pas arriver chez nous,
01:11 comme si nous étions préservés ici de toute régression.
01:15 Et si l'on abattait ce symbole, si ce qui a incarné au plus haut point la lutte d'émancipation des femmes en venait à tomber,
01:23 alors tout le reste céderait.
01:26 Je fais partie d'une génération qui croyait que l'histoire avancerait inéluctablement vers le progrès des sociétés,
01:33 que les combats se gagneraient, pied à pied et sans retour.
01:36 L'avortement était acquis, avec lui la libération sexuelle, l'égalité des droits,
01:41 puis viendrait l'égalité des salaires, l'égalité réelle, un monde où il ne serait plus question d'être une femme ou d'être un homme,
01:47 mais d'être soi, libéré des déterminismes, des assignations, des conditionnements, des rôles imposés ou de la violence.
01:55 Il suffisait que d'autres générations prennent la place et l'affaire serait réglée.

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