L'intégralité des vœux à la presse de Marine Le Pen

  • il y a 8 mois
Marine Le Pen s'exprime ce 25 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse.

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00:00:00 Mesdames et Messieurs les représentants de la presse,
00:00:03 les années se suivent et se ressemblent souvent dans la France d'Emmanuel Macron et l'Europe de Mme van der Leyen.
00:00:11 Les crises succèdent aux crises, les déficits aux déficits, les déroutes aux défaites, les abdications aux capitulations.
00:00:19 Face à ce qui apparaît comme un jour sans fin, Emmanuel Macron continue imperturbablement,
00:00:24 ses tours de prestigitation dans les ficelles sont de plus en plus apparentes.
00:00:28 Il est ce bonimenteur dont l'irrépressible garulité a fini de lasser l'auditoire.
00:00:35 Sa dernière prestation en fait d'ailleurs une longue et objectivement éprouvante illustration.
00:00:42 De ce point de vue, 2024 semble se placer sous les mêmes auspices verveux et creux que les années précédentes.
00:00:48 Que sera politiquement 2024 ? Une année comme les autres ? Une année charnière ?
00:00:55 Cette nouvelle année sera sans doute une année de clarification.
00:00:59 Les forestiers diraient de coupe claire quand de la pénombre de la frondaison, un élagage puissant fait entrer la lumière.
00:01:06 Tout semble d'ores et déjà indiquer que 2024 sera en effet une année de confirmation des tendances
00:01:11 qui annoncent les grands basculements politiques et géopolitiques des décennies à venir.
00:01:17 Depuis des mois, nous assistons au réveil des peuples autour de nous et dans le monde.
00:01:22 Partout ils se lèvent, partout ils congédient la mondialisation et les lubies idéologiques d'apprentis sorciers,
00:01:28 un ordre politique injuste et un ordre économique étouffant.
00:01:33 On le voit en Hollande, on le voit en Allemagne et évidemment on le voit en France
00:01:39 avec la révolte des agriculteurs et des pêcheurs notamment.
00:01:44 Comme on le voit aussi sur toute la planète avec la montée des BRICS
00:01:48 ou les revendications nationalistes des États africains.
00:01:52 On assiste à une indéniable rétractation de la mondialisation,
00:01:55 un repli qui se manifeste partout y compris aux États-Unis,
00:01:59 un repli général que même l'Union européenne ne peut plus ignorer.
00:02:03 Et justement, aux États-Unis, tout laisse à penser que le processus électoral qui débute
00:02:08 ne se traduira pas par un regain du mondialisme.
00:02:12 De plus en plus, il apparaît que ceux qui se présentaient comme les représentants d'un nouveau monde
00:02:18 ne sont plus considérés que comme les derniers d'un ordre ancien.
00:02:21 Von der Leyen, Trudeau, Biden, Macron, Scholz,
00:02:26 tous dans leur carré de yeux sont contestés et fragilisés.
00:02:31 Pour nous qui sommes attentifs au mouvement de la France et du monde,
00:02:34 aux interactions des peuples et des gens, attendons-nous à ce que 2024 soit une année sinon de basculement,
00:02:40 au moins de grands changements à venir.
00:02:43 L'élection présidentielle aux États-Unis, je l'ai dit,
00:02:46 l'élection législative au Portugal, où notre allié Chega s'affirme comme une force importante,
00:02:52 en Flandre, avec le Vlaams Belang, en Autriche, avec le FPO, en Roumanie, en Slovaquie,
00:02:57 et bien sûr, en ce milieu d'année, les élections européennes qui peuvent bousculer l'Union européenne.
00:03:03 Pour l'observateur assoupi par le trintrain électoral,
00:03:07 tout semble jouer depuis 1979, date de la première élection européenne,
00:03:13 les européistes l'ont toujours emporté.
00:03:16 Pourtant, les resserrements de majorité au sein même du Parlement européen actuel
00:03:20 tendent à montrer que la situation politique n'est pas figée
00:03:23 et que, comme pour les législatives françaises de 2022,
00:03:26 le fait majoritaire n'est pas acquis pour les sortants.
00:03:30 Il n'y aura peut-être pas de majorité alternative,
00:03:33 mais vraisemblablement, au moins sur des textes, des majorités de circonstance.
00:03:38 Permettez-moi de vous rappeler que le rapport Verhoofdstadt a été voté à 30 voix,
00:03:45 que le rapport Resterons la nature a été voté à 30 voix.
00:03:50 C'est-à-dire que si l'année électorale sera pleine d'effervescence, de suspense,
00:03:54 et pour nous, je veux le croire, d'espérance,
00:03:57 vous qui suivez l'actualité politique et qui la commentez,
00:04:00 vous allez, j'en suis sûre, vous régaler, de suivre cette année éminemment politique.
00:04:06 Même si je ne suis pas moi-même candidate,
00:04:08 vous me trouverez, comme vous pouvez vous en douter,
00:04:11 impliqué dans ce combat, cet engagement qui ne m'apparaît pas subalterne,
00:04:15 mais essentiel, ne serait-ce que parce qu'il s'agit de la souveraineté de notre pays
00:04:20 et que, lorsque l'on aspire à être président de la République,
00:04:25 on s'attache évidemment à la préservation des pouvoirs qu'il doit conserver.
00:04:31 De toutes les manières, le groupe que j'ai l'honneur de diriger
00:04:34 continuera par une présence active et, je crois, constructive,
00:04:36 à occuper le centre du jeu parlementaire.
00:04:39 Dans les années 80, l'élection européenne revenait à envoyer des représentants à Bruxelles,
00:04:43 c'est-à-dire sur Mars.
00:04:45 Aujourd'hui, Mars est devenue la banlieue de la Terre et peut-être même la capitale.
00:04:50 Chacun a bien conscience que tout se décide dans l'immeuble de verre du Berlinon,
00:04:54 les concessions de compétences nationales par des dirigeants nationaux évanescents
00:04:58 s'amplifient et s'accélèrent.
00:05:01 La politique nationale devient chaque jour davantage un théâtre d'ombre,
00:05:04 des ombres d'autant plus fantomatiques que l'Union européenne ne se construit plus
00:05:08 selon un modèle fédéraliste, mais comme un État unitaire centralisé.
00:05:13 L'Union européenne se pique de tout normaliser, tout uniformiser, tout niveler.
00:05:19 Toutes les plaques d'immatriculation dans l'Union européenne sont blanches,
00:05:23 et si le moindre formulaire doit devenir identique, la pensée unique doit être généralisée.
00:05:28 Les États de l'Union européenne ont moins de pouvoir, moins de liberté,
00:05:33 moins d'identité que les États américains.
00:05:36 L'Union européenne a dépassé l'ambition d'un coordinateur ou même d'un gestionnaire,
00:05:40 elle veut désormais formater un homme nouveau, un individu dégagé des attachements naturels,
00:05:44 des références culturelles, des repères historiques, un consommateur interchangeable
00:05:49 parmi les consommateurs d'un marché mondial.
00:05:52 L'Union européenne n'a plus pour projet une union mais une fusion,
00:05:55 plus pour projet l'Europe mais en réalité la disparition des nations.
00:05:59 Imaginez que la semaine dernière, le Parlement européen a voté une résolution
00:06:03 dans laquelle il prescrit aux États membres de, je cite,
00:06:07 « faire passer l'histoire européenne et mondiale avant l'histoire nationale ».
00:06:11 Dans le même temps, le Pacte pour l'immigration ouvre sans discernement
00:06:15 et sans droit de s'y opposer toutes grandes les portes de l'Europe
00:06:18 à une immigration planétaire sans contrôle, sans limites.
00:06:22 Au moment où le président de la République parle de sentiments de dépossession des peuples,
00:06:26 de leur culture et de leur pays, ses élus et son gouvernement la promeuvent et l'organisent.
00:06:32 Jamais dans l'histoire de l'humanité, des groupes humains n'auront ainsi œuvré
00:06:37 aussi servilement, aussi consciemment à leur propre effacement.
00:06:41 Rarement des dirigeants n'auront agi avec un tel cynisme,
00:06:45 cachant aux gouvernés leur propre dessein, leur volonté de les fondre
00:06:49 dans un grand creuset informe.
00:06:52 Comme le disait, et il a bien raison, Jordan Bardella, Emmanuel Macron,
00:06:58 puisqu'il s'agit d'agriculture, à la main sur l'épaule des agriculteurs,
00:07:02 et la dague dans le dos lorsqu'il est à Bruxelles par l'intermédiaire de ses élus.
00:07:08 Nous nous trouvons en effet face à une gigantesque entreprise
00:07:11 de déconstruction intérieure et extérieure que des campagnes médiatiques soutiennent,
00:07:14 et des logiques bureaucratiques imposent.
00:07:18 Des possessions et déconstructions sont liées, la première est la condition de l'autre.
00:07:22 Elle est une étape vers un chemin qui mène vers l'inconnu, l'aléatoire
00:07:26 et la négation de soi.
00:07:28 Si Emmanuel Macron voit les signes du progrès dont il se prétend le champion,
00:07:31 alors nous n'avons pas de toute évidence la même définition du progrès.
00:07:35 Le clivage qui s'impose aujourd'hui, vous le voyez, les Français également,
00:07:38 est celui qui sépare les partisans de l'effacement,
00:07:41 et ceux de l'affirmation apaisée du génie de nos peuples,
00:07:44 les partisans de l'uniformisation contre l'échantillon d'une diversité européenne féconde,
00:07:49 et plus largement les partisans du déclin,
00:07:52 face à ceux qui ne s'y régignent pas,
00:07:55 ceux qui se régignent à abandonner leur peuple au tourment du monde
00:07:58 contre ceux qui veulent les en préserver.
00:08:00 En clair, il y a les fragiles, qui nous proposent de dévaler vers l'abîme,
00:08:05 et ceux qui entendent mobiliser toutes les forces disponibles
00:08:07 pour gravir les chemins escarpés de l'histoire.
00:08:10 Nous, nous croyons dans la France et dans les nations d'Europe.
00:08:13 Nous croyons en leur valeur propre,
00:08:15 et c'est pourquoi nous avons confiance en l'avenir.
00:08:18 Vous le voyez, notre intention, cette année 2024, n'est pas seulement électorale.
00:08:23 Elle porte pour le pays, notre peuple et notre continent,
00:08:27 la volonté de jeter les bases d'une construction
00:08:29 et même d'une reconstruction psychologique, financière, politique
00:08:33 et diplomatique de grande ampleur, d'une ampleur historique.
00:08:37 Elle est de préparer non pas une alternance,
00:08:40 mais l'alternance avec un grand A.
00:08:44 Les Français le comprennent de plus en plus.
00:08:46 Aujourd'hui, il y a la gauche, la droite et l'alternance.
00:08:51 L'alternance est un mouvement naturel et profondément démocratique
00:08:55 qui survient lorsque le gouvernement en place a échoué,
00:08:57 lorsque chacun a conscience que les forces politiques anciennes,
00:09:00 infécondes et démonétisées, n'ont plus rien à dire et encore moins à faire.
00:09:06 L'alternance que nous mettrons en œuvre est un grand projet collectif
00:09:09 qui unira les Français de tous bords, de toutes origines, de tous âges,
00:09:13 dans la même volonté d'un sursaut national,
00:09:15 dans la même aspiration à la protection pour eux et leurs enfants,
00:09:19 dans la même espérance pour l'avenir.
00:09:21 Vous le voyez, nous sommes portés par une vision que je crois haute.
00:09:24 Elle procède de la conception noble que nous avons de la politique,
00:09:28 le respect que nous avons de la démocratie
00:09:30 et l'amour que nous portons aux personnes, au peuple et à notre peuple.
00:09:35 Si je viens vous dire cela, mesdames et messieurs de la presse,
00:09:38 c'est pour que vous compreniez mieux, je crois, notre état d'esprit.
00:09:42 Pour nous, la politique n'est pas un jeu de téléréalité.
00:09:46 Ce n'est pas non plus une sorte d'exutoire
00:09:49 de ceux qui ont fait de la dérision, voire du dérisoire,
00:09:53 de l'ironie et de la méchanceté gratuite une rente professionnelle.
00:09:57 La politique, c'est une activité sérieuse,
00:10:00 la plus sérieuse qui soit puisqu'elle met en jeu la vie des gens,
00:10:04 le sort de la nation et, finalement, le destin de notre pays.
00:10:08 Le débat gagne toujours à sortir du subalterne et de l'immédiateté.
00:10:12 Il exige même souvent de savoir s'extraire du conjoncturel
00:10:16 et de l'éphémère pour voir au-delà de la montagne.
00:10:20 Beaucoup d'entre vous, et c'est normal quand on fréquente le marigot politique,
00:10:24 nous prêtent des arrières-pensées politiciennes ou manœuvrières
00:10:28 qui, je vous le dis, nous sont étrangères.
00:10:31 Nous avançons sans nous dissimuler, tels que nous sommes.
00:10:35 S'il peut exister des stratégies et des tactiques,
00:10:38 c'est normal dans toute entreprise.
00:10:40 Il n'y en a rien de répréhensible.
00:10:42 Pour autant, je crois injuste et, à l'égard de la vérité, trompeur
00:10:46 de réduire notre démarche à des coups et, encore plus, à des intentions cachées.
00:10:51 Est-ce utile de le rappeler devant une assemblée aussi éclairée que la vôtre ?
00:10:55 Non, nous ne manœuvrons pas pour un Frexit caché,
00:10:59 pas plus que nous ne sommes d'extrême-gauche.
00:11:02 Je suis heureuse d'être amenée à le dire, triste d'être obligée de le rappeler.
00:11:09 Que dire de la pluralité de nous dénommer encore Front National ?
00:11:13 Sinon que de ravaler la politique à des gamineries de bacs à sable
00:11:17 et d'attester qu'il n'y a finalement pas grand-chose à reprocher au RN.
00:11:23 Enfin, ceux qui ont quelques égards pour les femmes savent combien est inélégant
00:11:27 de renvoyer en permanence une fille à son père comme si l'agente féminine
00:11:31 était incapable d'une quelconque émancipation personnelle.
00:11:34 Qu'on nous critique, oui, qu'on nous attaque, même,
00:11:38 mais par respect pour les Français qui nous regardent, faisons-le sur des bases avérées,
00:11:42 consistantes et sérieuses.
00:11:45 Cela fait des années et des années que nous nous côtoyons
00:11:50 et je dois vous dire que je me félicite que nos rapports, comme avec nos orateurs,
00:11:54 soient de plus en plus professionnels et, je crois pouvoir le dire, respectueux et fructueux.
00:11:59 Vous pouvez compter sur moi, non seulement pour vous faciliter l'exercice de votre profession,
00:12:04 mais pour nous permettre, par la précision et l'imagination,
00:12:07 de rendre nos échanges encore plus fluides, sur la forme et plus informatifs sur le fond.
00:12:12 Sachez que, de notre part, c'est sur ces bases que nous souhaitons consolider nos rapports,
00:12:16 sans complaisance, bien sûr, mais avec le souci de vrai au débat démocratique
00:12:21 dont nous sommes, vous et nous, les garants.
00:12:26 Faisons du débat politique un échange utile pour les idées,
00:12:33 pour la profondeur et l'utilité du débat.
00:12:36 La situation est, je le crois, trop grave pour se contempter de maquillage statistique,
00:12:40 de faux-semblants administratifs ou de petites palabres politiques.
00:12:44 Le pays a trop de plaies non cicatrisées pour en ouvrir artificiellement,
00:12:48 trop de motifs de division pour faire surgir de faux débats délétères,
00:12:52 trop besoin de trouver des solutions et de le faire dans la concorde civile.
00:12:57 Je crois que nous avons à cet égard, et vous, journalistes, et nous, politiques,
00:13:01 une responsabilité éminente.
00:13:04 Rendre le débat clair et intéressant, c'est aussi ne pas perdre l'auditoire
00:13:08 dans les errances des sujets sans fondement ni portée.
00:13:11 C'est pourquoi, et ne m'en voulez pas, vous me trouverez rétive,
00:13:15 mais je crois que pour certains, vous l'avez déjà constaté,
00:13:18 à m'engager dans des débats sans intérêt, des polémiques inutiles
00:13:22 ou les querelles dérisoires et mesquines.
00:13:25 Plus que jamais, je pense qu'en politique, ce qui n'est pas utile est inutile.
00:13:29 Ce n'est pas là un manque de respect à votre égard,
00:13:32 mais au contraire, le témoignage de l'estime que je porte à la fonction de journaliste
00:13:36 au rôle qui est le vôtre de porter et d'éclairer les débats qui animent la société.
00:13:41 De notre côté, nous essaierons d'être à notre place,
00:13:45 non pas seulement celle de commentateurs, pas seulement d'agitateurs d'idées,
00:13:49 mais d'éveilleurs de conscience, sans omettre bien sûr d'être les défenseurs
00:13:53 de ceux qui ont besoin de nous.
00:13:55 La politique relève de grands mouvements telluriques,
00:13:57 des mouvements de fond qui traversent les champs politiques et les sociétés,
00:14:00 ce mouvement des idées et des hommes dont il faut percevoir le sens
00:14:03 pour en comprendre la signification et la direction.
00:14:06 La politique, c'est également savoir accorder ces grands mouvements
00:14:09 à la vie quotidienne, celle du pays, celle des familles, celle des entreprises.
00:14:14 C'est ce que nous nous efforçons de faire en restant dans le concret,
00:14:17 proche plus que jamais du quotidien des gens, avec des préoccupations
00:14:19 comme le pouvoir d'achat, les conditions de vie à la retraite,
00:14:22 la sécurité physique dans la vie de tous les jours, l'accès concret aux soins.
00:14:26 C'est là l'articulation entre la présidence et la gouvernance,
00:14:31 entre le président et le gouvernement,
00:14:33 une articulation essentielle dans nos institutions
00:14:36 que des esprits brouillons ont brouillé.
00:14:39 Une remise en ordre est nécessaire et dès que le peuple l'aura décidée,
00:14:42 nous serons prêts, avec les députés que j'ai l'honneur de conduire,
00:14:45 avec nos autres parlementaires, députés européens et sénateurs,
00:14:48 avec nos élus des territoires, les cadres et militants de notre mouvement
00:14:51 qui œuvrent sous la houlette de Jordane Bardella.
00:14:53 Nous nous mettons en situation non seulement d'accéder,
00:14:55 mais également d'assumer avec succès les responsabilités du pays.
00:14:59 Vous le voyez, la période qui s'ouvre va être riche.
00:15:02 Je forme des vœux pour qu'elle puisse l'être pour vos organes de presse.
00:15:05 Comme pour chacun d'entre vous, que l'année qui s'ouvre donne aux Français
00:15:09 l'occasion de vous lire, de vous entendre, de vous regarder,
00:15:13 pour participer aux grands débats qui décideront l'avenir du pays.
00:15:16 Pour chacun d'entre vous, je souhaite donc la meilleure année qui soit,
00:15:19 pleine de bonheur, de joie, de projets et de réussite.
00:15:24 Treize heureuses années à vous tous.
00:15:27 Mesdames et messieurs, je suis bien entendu à votre disposition
00:15:31 pour répondre à vos questions.
00:15:33 Bonjour Madame Le Pen, Sophie Dupont pour BFMTV.
00:15:36 Vous avez abordé la colère des agriculteurs dans votre propos
00:15:39 éliminaires. Le Premier ministre a dénoncé, je cite,
00:15:42 "ce qui butine de colère en colère en laissant penser qu'on pourrait
00:15:45 sortir de l'UE". Est-ce que vous vous sentez visé et qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:15:49 Et je complète ma question. Le gouvernement fait pour l'instant
00:15:52 preuve de mensuétude à l'égard des manifestants.
00:15:54 Vous qui défendez l'ordre qui est attaché, est-ce que vous comprenez
00:15:57 que le ministre de l'Intérieur laisse des manifestants bloquer des autoroutes
00:16:01 et les manifestants prendre des prétextures par exemple ? Merci.
00:16:04 Alors pour répondre d'abord à votre deuxième question, ces choses-là nous dépassent.
00:16:07 Faignons d'en être les organisateurs, pourrait dire Gérald Darmanin.
00:16:12 La réalité, c'est qu'il n'a aucune complaisance à l'égard des agriculteurs
00:16:17 car si ce gouvernement avait la moindre complaisance et même le moindre
00:16:21 sentiment de justice à l'égard des agriculteurs, il ne commettrait pas
00:16:25 les honteuses, les votes honteux, les honteuses décisions qu'il soutienne
00:16:30 d'abord au Parlement européen et deuxièmement les décisions qu'il prenne
00:16:36 au sein même de cette Assemblée.
00:16:39 Si vraiment ils avaient le moindre intérêt pour la souffrance des agriculteurs,
00:16:44 ils ne mettraient pas en œuvre le maintien, le retour plutôt de la taxation du Génère.
00:16:54 Si vraiment ils s'intéressaient aux agriculteurs, ils arrêteraient de voter
00:16:57 des accords de libre-échange qui se multiplient et que les députés Renou
00:17:01 ont toujours accompagnés avec beaucoup d'énergie.
00:17:05 Si vraiment ils s'intéressaient aux agriculteurs, ils arrêteraient
00:17:08 de multiplier les normes inapplicables, ils arrêteraient de mettre les agriculteurs
00:17:12 en concurrence déloyale avec des importations de plus en plus massives
00:17:15 de produits qui ne répondent à aucune des normes qui précisément se multiplient
00:17:20 et sont imposées à nos propres agriculteurs, etc.
00:17:25 Donc pour le coup, si vous voulez, je crois que les pires adversaires
00:17:31 des agriculteurs se trouvent dans ce gouvernement et dans la complaisance
00:17:36 que ce gouvernement a avec les membres les plus radicaux d'une écologie
00:17:41 dont l'objectif est la disparition programmée de toute activité humaine.
00:17:46 Voilà. Ça me plonge dans un abîme de perplexité d'ailleurs,
00:17:51 les raisons pour lesquelles les gouvernements successifs font toujours
00:17:55 des concessions à un prix outrageusement important pour l'économie,
00:18:03 pour l'agriculture, pour notre souveraineté aux écolos,
00:18:06 qui me semble-t-il représentent une part très peu importante
00:18:11 des courants de pensée en France.
00:18:14 M. Hollande s'était déjà mis à plat ventre devant les écologistes
00:18:19 en mettant à mal notre filière nucléaire.
00:18:22 Ça a été le cas également pour Emmanuel Macron,
00:18:24 donc on ferme Fessenheim.
00:18:26 Et je pourrais vous multiplier par cent le nombre d'exemples
00:18:30 où le gouvernement s'est aplati devant, encore une fois,
00:18:35 la portion la plus radicale des écologistes,
00:18:39 dont on voit les conséquences de leur politique sur les grands équilibres
00:18:44 de notre pays, sur le pouvoir d'achat, sur notre souveraineté,
00:18:48 sur le prix de l'électricité, sur la situation de nos agriculteurs,
00:18:52 et j'en passe, et des meilleurs.
00:18:55 Et du coup, j'ai été tellement long que je ne me souviens plus
00:18:58 de votre première question.
00:18:59 - Vous n'avez plus qu'à démontrer.
00:19:00 - Ah oui, alors le Premier ministre...
00:19:02 Ah oui, alors j'entends, j'ai regardé des arguments
00:19:05 développés par les gouvernants.
00:19:08 En fait, d'abord, un, toute la faute du Rassemblement national.
00:19:11 Bon, l'IPL, c'est de la faute du Rassemblement national,
00:19:14 le Verglas, c'est un peu nous aussi,
00:19:17 le prix de l'électricité, c'est le Rassemblement national.
00:19:20 J'ai eu du mal à suivre la logique, mais enfin bon,
00:19:23 je trouve que, comme je vous l'ai dit dans mon intervention,
00:19:26 le niveau d'argumentation est nul.
00:19:29 J'ai trouvé un autre terme, je ne l'ai pas trouvé, nul.
00:19:33 Voilà.
00:19:35 C'est indigne de gens qui précident à la destinée d'un pays
00:19:40 que de se commettre dans une argumentation aussi pitoyable.
00:19:47 Je pensais qu'ils ne pouvaient pas faire pire,
00:19:49 vous venez de me rappeler que si, en fait.
00:19:51 Ils ont réussi à faire pire avec l'argumentation consistant à dire
00:19:54 apporter des réponses aux problèmes des agriculteurs,
00:19:57 c'est surfer sur les difficultés.
00:20:01 À ce compte-là, on arrête la politique.
00:20:04 À ce compte-là, on arrête la politique.
00:20:06 Parce que la politique, c'est précisément d'apporter
00:20:08 des réponses aux problèmes.
00:20:10 Donc si on n'a pas le droit d'apporter des réponses aux problèmes
00:20:12 parce qu'on va nous accuser de récupération,
00:20:15 ou on va nous accuser de surfer sur je ne sais quoi,
00:20:20 alors à ce moment-là, il faut arrêter de faire de la politique.
00:20:24 Je n'entends pas du tout arrêter de faire de la politique.
00:20:26 Et encore une fois, je me moque de ces arguments
00:20:30 auxquels je dénie toute pertinence.
00:20:35 Ça prouve quand même une chose.
00:20:37 S'ils disent cela, c'est qu'ils n'ont pas grand-chose d'autre à dire.
00:20:40 Et c'est beaucoup plus inquiétant.
00:20:42 Parce que s'ils n'ont aucune réponse à apporter
00:20:44 à la crise qui se prépare et qui démarre,
00:20:48 et qui peut être longue et violente et brutale,
00:20:52 alors c'est l'ensemble du pays qui en subira les conséquences,
00:20:56 non seulement, encore une fois, par l'affaiblissement
00:20:59 de notre agriculture, potentiellement la disparition
00:21:03 de notre pêche, mais aussi par les soubresauts,
00:21:09 qui seront évidemment la conséquence de ces manifestations
00:21:13 et de ces mobilisations.
00:21:15 Et ceci, une fois encore, c'est le gouvernement
00:21:17 qui emportera la responsabilité.
00:21:21 Moi, je suis frappé.
00:21:23 Les vœux, alors j'ai encore formé un vœu.
00:21:27 Je souhaiterais que les journalistes ne laissent pas
00:21:30 dérouler de temps en temps des énormités
00:21:34 par les différents ministres.
00:21:37 Car les différents ministres, sur des plateaux de télévision
00:21:40 comme à l'Assemblée nationale, déroulent parfois des énormités,
00:21:43 accusent leurs adversaires d'avoir voté des choses
00:21:45 qu'ils n'ont pas votées, de ne pas avoir voté
00:21:47 des choses qu'ils ont votées, de ne pas avoir soutenu
00:21:51 des textes qui sont passés en 49.3.
00:21:54 Je pense qu'il serait bon aussi, de temps en temps,
00:21:58 qu'ils puissent être contrés, pas pour défendre
00:22:01 le Rassemblement national, même si je sais que c'est
00:22:03 une très grande crainte d'être accusé, de pouvoir éventuellement
00:22:07 défendre le Rassemblement national, mais juste pour défendre
00:22:09 la vérité.
00:22:11 Parce que je pense que c'est aussi une des responsabilités
00:22:13 des journalistes que de défendre la vérité.
00:22:16 Quand on a défendu, comme nous l'avons fait,
00:22:20 les agriculteurs depuis des années, par mille propositions,
00:22:25 par mille votes, que ce soit au Parlement européen
00:22:28 ou à l'Assemblée nationale, par mille interventions,
00:22:30 par mille dépôts d'amendements, entendre encore une fois
00:22:35 un ministre comme M. Fesneau dire "ah, ils découvrent
00:22:38 l'agriculture, il faut qu'ils aillent mettre des bottes".
00:22:41 Non, mais sérieusement.
00:22:44 Je vous assure que la petite-fille de Marim Pêcheur
00:22:47 a eu les doigts de pied qui se sont un peu crispés
00:22:50 dans les bottes d'envie de mettre quelques coups de pied
00:22:54 aux fesses, si vous voyez ce que je veux dire.
00:22:57 Donc le GNR a été un élément de bataille pour nous,
00:23:01 vous le savez très bien, pour ceux qui suivent
00:23:03 les débats parlementaires.
00:23:05 Dès notre arrivée d'ailleurs à l'Assemblée nationale,
00:23:07 le groupe RN a demandé par amendement le 18 juillet 2022
00:23:13 au projet de loi de finances rectificatives le maintien
00:23:16 sinédié de la détaxe du GNR.
00:23:18 Je vous rappelle d'ailleurs qu'on en avait fait
00:23:20 une condition sine qua non pour potentiellement s'abstenir
00:23:25 lors du PLF 2024 en disant "si jamais vous faites cela
00:23:30 et vous préservez nos agriculteurs, alors nous accepterions
00:23:35 potentiellement de nous abstenir".
00:23:38 Et non, c'était pas au PLF, c'était à...
00:23:44 - La loi de programmation. - C'est ça, la loi
00:23:46 de programmation des finances publiques.
00:23:48 Ils étaient presque prêts à accepter, le maire à l'époque
00:23:52 avait dit qu'il était d'accord, et en réalité,
00:23:54 ils l'ont passé en 49-3.
00:23:56 Tout ça est évidemment passé par-dessus la barque
00:23:59 et finalement, c'est le PLF 2024 qui a acté que le GNR agricole
00:24:07 augmenterait de 2 à 3 centimes par an jusqu'en 2030.
00:24:10 C'est 78 millions d'euros en 2024, puis par effet cumulatif,
00:24:15 160 millions en 2025, jusqu'à 1,3 milliard au moins en 2030.
00:24:22 C'est insoutenable pour nos agriculteurs.
00:24:25 Dès d'ailleurs, je me souviens, Jean-Philippe Tanguy
00:24:29 représentait notre groupe, dès les dialogues de Bercy,
00:24:32 avant l'été 2023, nous avions été les seuls à demander
00:24:37 le maintien de la détaxe du GNR.
00:24:39 D'ailleurs, à l'époque, on nous avait expliqué
00:24:44 qu'il y avait un accord de compensation
00:24:46 que nous considérions comme bidon avec la FNSEA.
00:24:50 Nous avions d'ailleurs indiqué par la voix de Jean-Philippe Tanguy
00:24:53 que l'accord de la FNSEA n'était pas soutenu par la base,
00:24:57 nous n'avons pas été entendus, et aujourd'hui,
00:24:59 nous nous retrouvons dans la situation que nous connaissons.
00:25:03 Voilà, donc, encore une fois, je trouve que les arguments
00:25:08 du gouvernement sont extrêmement faibles,
00:25:13 et ressentis d'ailleurs tel quel par les Français.
00:25:17 Oui ?
00:25:19 Bonjour. Pardon. Excusez.
00:25:22 Ah, ce n'est pas moi qui donne la parole, c'est le grand chef.
00:25:26 Bonjour, Nicolas Vinocur de Politico.
00:25:32 Vous avez parlé du Parlement européen,
00:25:35 vous allez certainement gagner encore plus de sièges.
00:25:38 Comment souhaitez-vous peser sur la politique européenne
00:25:42 après les élections européennes, sur la prochaine commission ?
00:25:46 Est-ce que c'est sur le pacte vert ?
00:25:48 Que va faire le Rassemblement national là-bas ?
00:25:52 Une deuxième question.
00:25:54 Le chef du PPO a dit dans nos colonnes ce matin
00:25:58 que l'Europe devait se préparer à la guerre
00:26:00 sans le soutien des Etats-Unis.
00:26:02 Est-ce que le Rassemblement national s'associerait
00:26:05 avec d'autres pays européens pour participer
00:26:08 à une réelle défense européenne face à des menaces comme la Russie ?
00:26:13 Est-ce que le Rassemblement national veut la guerre ? Non.
00:26:17 Je vous le dis très clairement, et même nous prévenons
00:26:22 depuis déjà un certain nombre de mois sur le risque
00:26:26 de déclenchement d'une guerre qui serait d'abord
00:26:32 une guerre européenne puis une guerre mondiale.
00:26:34 C'est un des grands dangers et une des grandes responsabilités
00:26:37 des dirigeants, c'est évidemment de tout faire précisément
00:26:41 pour trouver les chemins, même s'ils sont compliqués
00:26:43 et difficiles, j'en suis bien consciente,
00:26:46 les chemins de la paix, de la pacification du continent.
00:26:52 Ces gens parlent de la guerre d'ailleurs
00:26:55 avec une certaine légèreté. Je pense que chaque Français
00:26:59 a dans son histoire, dans sa famille, des parents,
00:27:05 des grands-parents, des aïeux qui ont fait la guerre,
00:27:07 qui sont morts, qui en sont revenus mutilés.
00:27:10 Je pense que nous avons dans une conscience collective
00:27:13 l'immense souffrance que représente la guerre pour un pays.
00:27:17 Et pour ceux qui ont oublié ça ou qui n'ont pas cette conscience,
00:27:20 il suffit de regarder ce qui se passe en Ukraine.
00:27:22 La boucherie qui est en train de s'y dérouler,
00:27:25 pour se souvenir de ce que ça fait la guerre
00:27:29 et des conséquences parfois sur des décennies,
00:27:32 sur la vie des populations, sur l'économie du pays,
00:27:36 sur les capacités de redressement.
00:27:40 Donc ces dirigeants qui parlent avec légèreté de la guerre,
00:27:44 je considère qu'ils ont encore une fois des propos
00:27:48 qui sont dangereux.
00:27:51 Qu'est-ce qu'on va faire au Parlement ?
00:27:52 On va faire ce qu'on y fait déjà depuis un certain nombre d'années,
00:27:55 mais de manière plus efficace, car plus les Français
00:27:58 nous font confiance, plus les électeurs
00:28:01 des différents pays européens font confiance à nos alliés,
00:28:05 plus nous sommes nombreux, et plus nous arrivons évidemment
00:28:09 à, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:28:12 peut-être pas créer une majorité cette fois-ci,
00:28:16 mais au moins bloquer un certain nombre de textes.
00:28:19 Je vais rappeler le rapport Werner Verhoefstadt,
00:28:22 qui est un aveu absolument incroyable
00:28:26 de ce qu'il souhaite faire de l'Union européenne
00:28:31 et passer à 30 voix.
00:28:33 Moi, je vous le dis, je suis peut-être optimiste,
00:28:35 mais je crois que les 30 voix supplémentaires,
00:28:37 on les a largement à l'issue des futures élections européennes.
00:28:42 Ça veut dire que ce rapport ne serait pas passé.
00:28:44 Ce rapport, il est terrifiant.
00:28:46 Je rappelle que pendant des années, nous avons dit,
00:28:48 nous avons annoncé aux Français ce qu'ils souhaitaient faire
00:28:50 de l'Union européenne.
00:28:51 Et évidemment, nos adversaires, qui sont dans le camouflage
00:28:55 de leur volonté politique, disaient,
00:28:58 mais n'importe quoi, ils sont complotistes,
00:29:00 jamais de la vie, on ne veut absolument pas retirer
00:29:03 leur souveraineté aux États, absolument pas, etc.
00:29:07 Le rapport Verhoefstadt, il veut faire de Mme von der Leyen
00:29:10 la présidente de l'Union européenne,
00:29:12 et non plus la présidente de la Commission.
00:29:14 Il veut faire de la Commission, en fait, un gouvernement,
00:29:16 puisque c'est Mme von der Leyen qui choisirait les ministres,
00:29:19 et non plus les différentes nations européennes
00:29:22 qui présenteraient des commissaires.
00:29:25 Il veut mettre la main sur la santé, sur la fiscalité,
00:29:29 sur la défense, c'est-à-dire qu'il veut faire
00:29:32 un État centralisé.
00:29:35 Et cet État centralisé, enfin, je veux dire,
00:29:37 il faut sortir du pays des bisounours,
00:29:39 c'est évident qu'il se fait au détriment
00:29:42 des souverainetés des nations.
00:29:43 C'est une évidence.
00:29:45 C'est un transfert outrancier de souveraineté.
00:29:49 Nous nous y opposons.
00:29:51 Mais ça permet, au moins, que les choses soient claires.
00:29:54 Les députés Renew, les députés Renaissance
00:29:59 au Parlement européen, ont voté le rapport Verhoefstadt.
00:30:04 C'est ça, leur projet.
00:30:06 Eh bien, il y aura, je pense, dans cette campagne européenne,
00:30:11 l'Europe des nations défendues par le Rassemblement national
00:30:16 contre l'Europe de Macron.
00:30:19 Et nous ne voulons pas de l'Europe de Macron.
00:30:22 Je pense en plus que nous avons une capacité d'attraction
00:30:25 sur peut-être d'autres groupes, peut-être d'autres membres,
00:30:29 peut-être des membres, d'ailleurs, du PPE,
00:30:32 qui se sont rendus compte ou qui sont en train
00:30:35 de se rendre compte que la voie dans laquelle
00:30:37 ils ont engagé les différents pays européens
00:30:39 est une voie mortifère, que la construction européenne
00:30:42 qu'ils ont soutenue, défendue, donne des conséquences
00:30:45 qui sont cataclysmiques sur notre situation économique et sociale.
00:30:50 Et ils sont en train de faire petit à petit marche arrière,
00:30:54 comme ils ont fait marche arrière, d'ailleurs, sur la PAC.
00:30:57 Souvenez-vous que nous avions demandé
00:31:00 la renationalisation de la PAC.
00:31:03 Nous avons fait ça pendant des années.
00:31:05 Nous sollicitions la renationalisation de la PAC.
00:31:08 Eh bien, peu ou prou, c'est en partie ce qu'ils ont commencé à faire.
00:31:12 Mouvement que nous avons d'ailleurs soutenu.
00:31:15 C'est-à-dire qu'ils ont en partie renationalisé la PAC.
00:31:19 Donc on voit bien que nous avons une influence,
00:31:22 je le crois, qui est importante.
00:31:24 Et je crois pouvoir vous dire que les différents pays européens
00:31:27 vont plutôt en termes de prise de conscience,
00:31:29 puisque je vous parlais tout à l'heure
00:31:31 d'éveilleurs de conscience, en termes de prise de conscience,
00:31:33 vont plutôt vers ce que nous défendons depuis des années
00:31:37 que vers l'intégration européenne
00:31:41 telle que la défend Emmanuel Macron
00:31:43 et qui a comme corollaire
00:31:45 la disparition de la souveraineté des nations.
00:31:48 Bonjour, madame le président.
00:31:50 Parlons ici sur votre pôle brillant pour l'AFD.
00:31:54 Votre partenaire allemand, l'AFD,
00:31:56 est au cœur d'une double polémique depuis une quinzaine de jours.
00:31:59 D'abord parce que ses dirigeants participaient à une réunion
00:32:02 au terme de laquelle un projet plus ou moins secret
00:32:05 de déplacement d'étrangers, mais également d'allemands nationaux,
00:32:11 a été révélé.
00:32:12 Et puis, deuxièmement, parce que sa présidente
00:32:14 a prôné un référendum pour la sortie de l'Allemagne de l'Union européenne.
00:32:18 Est-ce qu'aujourd'hui, à la lumière de ces deux polémiques,
00:32:20 l'AFD peut toujours être l'allié du RN ?
00:32:23 Alors, d'abord, les alliances se détermineront à l'issue des élections.
00:32:29 Les groupes se détermineront à l'issue des élections.
00:32:32 Si je puis me permettre, les élections rebattent systématiquement les cartes.
00:32:38 Et les certitudes qui sont les vôtres aujourd'hui,
00:32:41 et peut-être les nôtres, pourraient être bousculées
00:32:45 par l'intervention des élections européennes.
00:32:48 Je vais commencer par une polémique qui n'en est pas une.
00:32:51 Et je trouve grave qu'on évoque ce terme de polémique.
00:32:54 Que Mme Weindhout, pour le coup, souhaite faire un référendum
00:32:58 sur la sortie de l'Union européenne, je ne vois pas en quoi c'est polémique.
00:33:01 Je veux dire, un référendum n'est pas polémique.
00:33:04 Par définition, un référendum ne peut pas être polémique,
00:33:07 puisque les élus ne le sont que comme mandataires du peuple.
00:33:11 Donc vouloir faire un référendum n'est pas polémique en soi.
00:33:15 Tout devient polémique.
00:33:17 J'ai même lu dans un article dernièrement que nous avions fait une affiche
00:33:21 avec un, entre guillemets, "sulfureux" Joyeux Noël.
00:33:24 Donc c'était la polémique.
00:33:26 Sans souhaite Joyeux Noël aux gens, c'est polémique.
00:33:28 À un moment donné, il faut arrêter avec la polémique.
00:33:30 Mais faire un référendum, ce n'est pas polémique.
00:33:32 Et après tout, Mme Weindhout a le droit, si elle le souhaite,
00:33:35 de soutenir son souhait de sortir de l'Union européenne.
00:33:39 Il faut que vous compreniez bien, encore une fois,
00:33:42 que nous ne cherchons pas au Parlement européen
00:33:46 des gens qui ont le même programme politique que nous.
00:33:51 Nous souhaitons trouver des gens, et ils existent dans le groupe idée,
00:33:56 ils existent aussi chez ECR, qui considèrent que sur un certain nombre
00:34:00 de sujets essentiels, qui touchent aux intérêts fondamentaux des nations,
00:34:05 c'est aux nations de décider et pas à l'Union européenne.
00:34:09 C'est vraiment le règlement de copropriété, si je puis me permettre.
00:34:12 Après, chacun fait à peu près ce qu'il veut dans son logement.
00:34:16 C'est exactement ça.
00:34:18 Donc il faut déjà être d'accord sur le règlement de la copropriété.
00:34:21 Et c'est cela que nous cherchons quand on cherche des alliés.
00:34:26 Donc je ne pense pas que ce soit polémique de faire un référendum
00:34:29 de quelque nature que ce soit.
00:34:31 Je vous dis ça pour l'Allemagne, je l'ai dit pour la Grande-Bretagne
00:34:33 quand la Grande-Bretagne a décidé de faire un référendum.
00:34:36 Par ailleurs, personne ne peut savoir, et on l'a vu en France,
00:34:42 d'ailleurs, quelle est la conséquence, quel est le résultat d'un référendum.
00:34:47 Pour, en revanche, cette réunion, que les choses soient extrêmement claires.
00:34:52 Je suis en total désaccord avec la proposition qui aurait,
00:34:59 permettez-moi de mettre des inconditionnels, car je n'ai pas d'éléments précis,
00:35:04 aurait été discutée ou aurait été décidée dans le cadre de cette réunion.
00:35:08 Je l'ai dit et redit cent fois, et mon propos est extrêmement clair.
00:35:12 Nous défendons tous les Français, quelles que soient leurs conditions
00:35:17 d'acquisition de la nationalité.
00:35:19 Jamais nous n'avons défendu, je pense, depuis le départ de Jean-Yves Le Gallou,
00:35:25 une quelconque remigration, en ce sens que la remigration voudrait dire
00:35:31 que l'on retirerait la nationalité française à des gens qui l'ont acquis,
00:35:35 y compris acquis en vertu de conditions que nous contestons.
00:35:38 Moi, je suis très attachée à la responsabilité des États.
00:35:42 Ce n'est pas parce que je suis en désaccord avec une décision qui a été prise par le passé
00:35:47 et je suis en désaccord avec le droit du sol, que je ne vais pas considérer
00:35:54 que les gens ont acquis, grâce au droit du sol, légitimement la nationalité française.
00:35:59 Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:36:01 Donc, je considère que nous avons une opposition, si c'est le cas,
00:36:04 flagrante avec l'AFD et nous serons amenés à discuter ensemble
00:36:10 de divergences aussi importantes que celles-là et voir si ces divergences
00:36:18 ont ou n'ont pas, mais je ne suis pas décisionnaire sur ce sujet,
00:36:23 des conséquences sur la capacité que nous avons à nous allier dans un même groupe.
00:36:34 Bonjour, Hélène Tarzian pour RMC.
00:36:37 Sur la colère des agriculteurs, certains agriculteurs à carbone en Haute-Garonne
00:36:41 manifestent et font du chantage au RN.
00:36:45 Ils menacent de faire venir Jordan Bardella si Gabriel Attal ne répondait pas à leur invitation,
00:36:56 alors que Jordan Bardella aimerait aller sur ce lieu de blocage.
00:37:00 Comment est-ce que vous réagissez en voyant que Jordan Bardella est utilisé pour faire du chantage ?
00:37:05 Comment vous réagissez au fait que les agriculteurs ne veulent pas, pour l'instant,
00:37:08 voir Jordan Bardella avec eux ? Merci.
00:37:11 Je trouve que ce terme de chantage est peut-être un peu outrancier, non ?
00:37:15 Oui, non, pas non plus exagéré.
00:37:18 Je me demande même si ce n'est pas de l'ironie de leur part.
00:37:21 Ils auraient assez raison d'ailleurs d'user de cette ironie,
00:37:25 parce qu'on nous a expliqué pendant 15 jours que Gabriel Attal avait été choisi exclusivement,
00:37:32 exclusivement, parce que son profil était le pendant, en quelque sorte,
00:37:38 de celui de Jordan Bardella.
00:37:41 Ce n'est pas très glorieux pour lui, par ailleurs.
00:37:44 Je trouve ça assez humiliant de la part du président de la République
00:37:48 que d'avoir fait savoir que ce n'était pas tant les qualités personnelles de Gabriel Attal
00:37:52 qui l'avaient poussé à le choisir, mais plutôt son âge.
00:37:57 Voilà, une forme de profil pour faire, encore une fois, la concurrence à Jordan Bardella.
00:38:04 Donc la réponse des agriculteurs est peut-être une réponse ironique
00:38:08 à ce choix qui est fait pour de mauvaises raisons,
00:38:12 comme d'ailleurs à peu près le choix de l'intégralité des ministres de ce gouvernement,
00:38:16 Rachida Dati en tête,
00:38:19 qui n'est pas choisie pour ce qu'elle peut apporter à la culture,
00:38:23 mais qui est choisie dans le cadre d'une espèce de magouille politicienne
00:38:27 qui ferait qu'elle accepterait de venir au ministère, mais en contrepartie.
00:38:31 D'ailleurs, comme elle est incapable de tenir sa langue, Rachida, elle est sympa pour ça.
00:38:35 C'est-à-dire, elle ne tient pas sa langue, elle ne sait pas garder un secret,
00:38:38 donc il a fallu 20, 48 heures pour qu'elle révèle l'étendue ou le contenu de l'accord
00:38:45 pour obtenir le soutien de Renaissance lors des futures élections municipales à Paris.
00:38:52 Donc voilà, maintenant, nous sommes le premier parti d'opposition
00:38:58 et par conséquent, que nous soyons en confrontation sur ce sujet avec le gouvernement n'est que légitime.
00:39:07 Pierre-Yves Bonneau, Radio France Internationale.
00:39:10 Deux questions sur la loi immigration.
00:39:12 Est-ce que vous vous attendez, comme beaucoup d'observateurs, à ce que des dizaines d'articles soient censurés dans quelques heures ?
00:39:18 Et si c'est le cas, quelle sera votre réponse, notamment législative ?
00:39:22 Alors, je ne sais pas du tout ce que fera le Conseil constitutionnel.
00:39:26 Ce que je sais, c'est que le gouvernement UBU, le gouvernement UBU, quand même,
00:39:36 s'est quand même mis dans une situation...
00:39:38 Parfois, il faut essayer de se mettre, si vous voulez, à la place des Français,
00:39:43 qui ont donc vu un gouvernement présenter un projet de loi,
00:39:47 demander à ce qu'en commission mixte paritaire, compte tenu du vote de la motion de rejet,
00:39:54 à tout prix, soit trouvé un accord, à tout prix, tellement il tenait à ce que passe cette loi,
00:40:01 et qui fait une crise de nerfs, un psychodrame, parce que l'opposition a voté sa loi.
00:40:11 Déjà, là, on en a perdu 90 %, mais les gens ne comprennent pas.
00:40:15 Ils présentent une loi, et quand la loi est votée, ils se scandalisent que la loi a été votée.
00:40:20 Je vous passe les cellules psychologiques à l'Élysée, les cellules de crise diverses faisaient varier.
00:40:26 Ils sont tellement contents, d'ailleurs, que cette loi soit passée,
00:40:29 que le président de la République vient à la télévision pour dire
00:40:33 « C'est un très grand succès du gouvernement d'avoir fait passer cette loi,
00:40:36 et comme c'est un très grand succès, je vais virer mon premier ministre. »
00:40:39 Bon, là, on en a perdu, sur les 10 % qui restaient, je pense qu'on a perdu 9 points.
00:40:45 Il reste 1 % de gens qui essayent de suivre.
00:40:47 Puis, parce que ce n'est pas terminé, la plaisanterie,
00:40:50 puis le gouvernement qui a fait voter sa loi indique sur tous les tons
00:40:57 qu'elle espère très vivement que le Conseil constitutionnel va censurer sa propre loi.
00:41:02 Bien. Et ils sont même allés plus loin, puisque je me suis laissé dire
00:41:09 qu'une note aurait été adressée au Conseil constitutionnel
00:41:12 avec une longue liste d'articles qui pourraient faire l'objet d'une censure de la part du Conseil constitutionnel.
00:41:19 On se pose quand même des questions sur la manière dont est dirigé le pays
00:41:24 quand on est face à ce type de situation.
00:41:26 Mais surtout, ça révèle deux choses.
00:41:28 D'abord, ça révèle qu'en réalité, ils ne veulent pas lutter contre l'immigration,
00:41:32 que tout cela, c'était de la com'.
00:41:34 Ils veulent qu'on dise qu'ils luttent contre l'immigration.
00:41:37 Ils ne veulent pas lutter réellement contre l'immigration.
00:41:39 Et toutes les mesures minimes, il faut bien le dire,
00:41:42 et je l'ai dit sur tous les tons contenus dans cette loi,
00:41:45 et bien, même celles-là, ils ne souhaitent pas en réalité pouvoir les appliquer.
00:41:51 Et ils attendent du Conseil constitutionnel que le Conseil constitutionnel les en empêche.
00:41:57 Tout ça est d'un cynisme, d'une malhonnêteté, d'une dissimulation à l'égard des Français
00:42:05 qui est véritablement le contraire de l'opinion que je me fais,
00:42:10 de la manière dont on doit faire, de la politique.
00:42:12 Deuxième révélation, mais Marine Le Pen avait encore raison.
00:42:17 Le Rassemblement national avait donc raison.
00:42:20 Si le Conseil constitutionnel censure, ça veut donc dire qu'il faut bien une réforme constitutionnelle
00:42:27 pour pouvoir mettre en place une véritable politique de lutte contre l'immigration.
00:42:31 Il faut donc bien constitutionnaliser le droit des étrangers
00:42:36 pour pouvoir décider librement de la politique d'immigration que l'on peut faire dans notre pays,
00:42:42 étant entendu que la Constitution est supérieure à toute norme internationale.
00:42:48 La Constitution est supérieure à toute norme internationale.
00:42:51 Je le répète parce que parfois on oublie cela.
00:42:54 On dit que les normes internationales s'appliquent directement en droits internes.
00:42:58 Oui, mais il y a quand même juste un filtre.
00:43:01 Il y a un filtre, ça s'appelle la Constitution.
00:43:03 Et si des normes internationales sont contraires à la Constitution,
00:43:08 alors elles n'ont pas vocation à s'appliquer en droits internes.
00:43:11 Et donc le seul moyen de pouvoir reprendre la maîtrise de l'immigration dans notre pays,
00:43:15 c'est précisément de pouvoir constitutionnaliser le droit des étrangers
00:43:23 par l'intermédiaire du référendum que nous avons présenté, rédigé pendant la campagne présidentielle
00:43:29 et évidemment le soumettre à l'approbation des Français.
00:43:32 Donc en fait le Conseil constitutionnel viendrait là encore nous donner raison.
00:43:36 Bonjour, Humid Donmez pour Anadolu.
00:43:41 Est-ce que ce serait possible de poser une question d'ordre international ?
00:43:44 Sur le Proche-Orient, la position de la France a évolué quelque peu depuis quelques mois
00:43:52 par rapport à la guerre entre l'Israël et les groupes palestiniens.
00:43:59 Comment jugez-vous la position de l'exécutif français sur la question du Proche-Orient ?
00:44:06 Ça que je pourrais vous répondre si je la connaissais, car elle a changé dix fois tous les deux jours,
00:44:13 au point qu'au moment où je vous parle, nous sommes incapables de manière précise,
00:44:20 et je pense que je peux vous englober dans cette affirmation,
00:44:24 de savoir exactement quelle est la position de la France face à ce conflit.
00:44:31 On est passé d'une coalition contre le Hamas à une condamnation sur une chaîne étrangère
00:44:41 des représailles d'Israël à l'égard du Hamas.
00:44:47 On n'y comprend plus rien.
00:44:49 À ce qu'est la position française, c'est bien le problème,
00:44:52 et ce n'est pas uniquement dans cette région du monde
00:44:55 qu'on ne comprend rien à la politique internationale,
00:44:58 ou on ne comprend plus rien à la politique internationale de la France.
00:45:02 Et encore une fois, c'est regrettable.
00:45:04 Je ne peux pas vous dire ce qu'ils en pensent eux.
00:45:08 Je pense qu'ils ne le savent pas eux-mêmes, par ailleurs,
00:45:10 mais je peux vous dire ce que j'en pense moi.
00:45:12 J'ai toujours, et je l'ai explicité à la tribune de l'Assemblée nationale,
00:45:16 de la manière la plus claire qu'il soit,
00:45:18 plaider, même si les circonstances rendent cet espoir compliqué à mettre en œuvre.
00:45:26 Mais ce n'est pas parce qu'une entreprise est difficile qu'il faut y renoncer.
00:45:30 Je crois à la nécessité de deux États.
00:45:34 Mais je partage l'inquiétude des Israéliens sur le fait que ce deuxième État
00:45:41 ne doit pas être l'État du Hamas.
00:45:42 Parce que si c'est l'État d'un groupe terroriste,
00:45:44 alors évidemment la situation ne sera pas réglée, bien au contraire.
00:45:49 Donc c'est vers cela, je crois, que les efforts de la France devraient porter,
00:45:54 si c'est encore dans le domaine international, la moindre influence.
00:45:58 Bonjour.
00:46:00 Danilo Ceccarelli du quotidien italien La Stampa.
00:46:03 Je reviens sur les élections européennes.
00:46:05 Dernièrement, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni,
00:46:09 a exprimé une ouverture par rapport à la possibilité d'une alliance
00:46:14 avec les rassemblements nationaux.
00:46:16 Donc je voulais vous demander votre opinion, un commentaire
00:46:20 sur les propos de la première ministre italienne.
00:46:23 Écoutez, je ne peux que me réjouir de voir qu'un certain nombre de forces
00:46:28 qui partagent encore une fois le souhait que les nations puissent conserver
00:46:34 leur souveraineté fassent preuve d'ouverture à notre égard.
00:46:39 Il est évident que nous allons avoir des délégations importantes
00:46:43 au sein du Parlement européen, même si je ne préjuge pas
00:46:46 des résultats des élections européennes.
00:46:49 Mais enfin, je vois bien que beaucoup de mouvements
00:46:52 qui défendent la souveraineté des nations,
00:46:55 tout en souhaitant une coopération européenne,
00:46:58 ce n'est pas en épargne pour la disparition de la coopération européenne,
00:47:03 sont en dynamique.
00:47:05 Dans beaucoup de pays, j'ai vu un article encore récemment sortir sur ce sujet,
00:47:11 et donc il faut que nous nous parions, même si nous avons des désaccords,
00:47:15 et surtout si nous avons des désaccords.
00:47:18 Encore une fois, il s'agit du règlement de copropriété.
00:47:22 Donc il faut toujours essayer de se parler,
00:47:25 et donc je me réjouis que Giorgia Meloni ait exprimé ce propos d'ouverture
00:47:30 qui peut-être nous permettra demain de débattre de positions communes
00:47:37 à défendre au sein du Parlement européen face à une commission
00:47:41 qui essaye d'obtenir de plus en plus de pouvoirs,
00:47:46 sans les peuples et même parfois contre eux.
00:47:50 Oui, madame Le Pen, Nicolas Massol de Libération.
00:47:53 Hier soir, le bureau de l'Assemblée nationale a enterriné
00:47:56 une hausse de l'aide aux frais de mandat des députés de 300 euros.
00:48:00 Le RN ne s'y est pas opposé.
00:48:03 Aujourd'hui, le RN demande de retarder ça.
00:48:08 Comment est-ce que vous jugez ? Est-ce que c'est une erreur politique ?
00:48:11 Je crois que vous n'étiez pas présente au bureau hier soir.
00:48:14 Est-ce que c'est une erreur politique, vu le contexte qu'on connaît ?
00:48:18 C'est un raté.
00:48:21 Je vous le dis très clairement, c'est un raté.
00:48:23 Mais c'est un raté pour une raison simple, d'ailleurs.
00:48:25 C'est que la réunion de groupe, il y a 15 jours, ce sujet a été évoqué
00:48:35 en réunion de groupe.
00:48:37 Il a été dit en réunion de groupe deux choses.
00:48:39 Oui, c'est vrai qu'un certain nombre de députés,
00:48:42 notamment de la ruralité, sont incontestablement impactés
00:48:46 par une hausse très importante de l'inflation que subissent
00:48:50 l'intégralité des Français et qui ne leur permet pas
00:48:53 de pouvoir exercer totalement leur mandat, comme le font
00:48:57 les députés La France Insoumise de Paris, qui eux, prennent le métro
00:49:01 et par conséquent, c'est moins compliqué.
00:49:03 Bon, voilà, en gros.
00:49:05 Mais il nous apparaît inopportun, même si la décision peut se comprendre,
00:49:11 il nous apparaît inopportun de prendre cette décision
00:49:14 au moment où les Français sont plongés dans une crise
00:49:17 de pouvoir d'achat absolument incontestable.
00:49:19 Et c'est donc la décision qui était ressortie de la réunion de groupe
00:49:23 auxquelles, je crois, les vice-présidents n'étaient pas présents.
00:49:27 Ce raté, il est aussi un peu lié, il faut bien le dire,
00:49:30 à l'ordre du jour tel qu'il a émané du bureau d'hier.
00:49:34 L'ordre du jour, s'il y avait eu marquée augmentation
00:49:38 de l'enveloppe des frais de mandat, ça aurait évidemment
00:49:41 alerté tout le monde et moi en premier, et nous aurions rappelé
00:49:44 au vice-président qui était absent en réunion de groupe
00:49:46 qu'une décision avait été prise en réunion de groupe.
00:49:48 Mais il y avait marqué modification du règlement 32-42-654
00:49:54 du 22 novembre 1982 sur les frais de représentation des députés.
00:50:02 Ça ne nous a pas alertés, effectivement.
00:50:04 Et donc du coup, il y a eu un raté.
00:50:07 Je crois savoir que nos deux vice-présidents, d'ailleurs,
00:50:09 se rendent compte de ce raté car à la différence des autres
00:50:12 que quand il y a un raté, on le dit, on l'admet et on rectifie,
00:50:15 ont sollicité de la présidente de l'Assemblée nationale
00:50:19 le report synédié de cette décision.
00:50:23 Voilà, il n'y a pas mort d'hommes.
00:50:27 Je comprends d'ailleurs que cette sorte de quasi-indexation
00:50:33 sur l'inflation des frais de mandat ait pu être abordée
00:50:37 par le bureau et encore une fois, ce n'est pas parce qu'une décision
00:50:40 peut se justifier sur le fond qu'il ne faut pas tenir compte,
00:50:43 évidemment, de l'opportunité de sa mise en œuvre.
00:50:48 Et c'est ce que j'ai eu l'occasion d'expliquer directement
00:50:55 à l'intéressé.
00:50:58 Mais c'est aussi la raison pour laquelle pas un seul groupe
00:51:01 ne s'est opposé à cette décision.
00:51:03 On est d'accord ?
00:51:05 C'est un peu anecdotique, mais je comprends qu'en politique,
00:51:09 que tout est affaire de symboles et que celui-là, à mon avis,
00:51:12 n'est pas le bon.
00:51:14 - Bonjour, Alison Tassin pour TF1 et LCI, juste devant.
00:51:17 - Pardon.
00:51:18 - Les agriculteurs, enfin, les représentants des agriculteurs
00:51:21 ont formulé une centaine de propositions.
00:51:24 Parmi celles-ci, quelles sont celles que vous retiendriez ?
00:51:26 Est-ce que vous feriez un chèque en blanc aux agriculteurs
00:51:29 en leur accordant toutes ces recommandations
00:51:31 si vous étiez au pouvoir ?
00:51:32 Et par ailleurs, depuis plusieurs jours, on voit beaucoup
00:51:34 Jordan Bardella sur le terrain, aux côtés des pêcheurs,
00:51:37 aux côtés des agriculteurs.
00:51:38 Est-ce que vous-même, vous envisagez d'aller chausser
00:51:41 vos bottes et d'aller sur le terrain ?
00:51:43 - Oui, je le ferais probablement, comme je l'ai fait
00:51:45 pendant des années et des années.
00:51:47 Vous m'avez vu mille fois auprès des agriculteurs,
00:51:50 auprès des pêcheurs, parce que, encore une fois,
00:51:53 leur situation est catastrophique et elle est très difficile
00:51:59 depuis déjà un grand nombre d'années.
00:52:01 Évidemment, il ne s'agit pas de faire un blanc-seing
00:52:04 et d'accepter une centaine de propositions.
00:52:06 Il s'agit de défendre ce que nous avons défendu
00:52:08 depuis des années et qui, je crois, répond à leurs préoccupations.
00:52:12 C'est-à-dire mettre en place une exception agriculturelle,
00:52:17 en quelque sorte.
00:52:19 C'est-à-dire, il faut que la nourriture ne fasse pas l'objet
00:52:25 d'accords de livre-échange.
00:52:27 On ne peut pas faire des accords de livre-échange
00:52:29 avec la nourriture, parce que la nourriture, c'est notre vie,
00:52:32 c'est aussi notre sécurité alimentaire.
00:52:36 Nous continuerons à défendre le fait qu'on doit pouvoir
00:52:40 maintenir une exemption de taxation sur les GNR,
00:52:45 parce que si on ne le fait pas, comme l'a décidé le gouvernement,
00:52:48 alors on va tuer toute une série d'agriculteurs.
00:52:53 Il faut, à tout prix, arrêter avec des injonctions contradictoires
00:52:57 qui leur sont faites, des normes qui sont de plus en plus complexes,
00:53:02 avec les pouvoirs qui ont été donnés à un certain nombre
00:53:05 d'agences sans aucun contrôle de l'État et qui font pleuvoir
00:53:11 sur les agriculteurs des amendes qui ne leur permettent plus
00:53:16 d'exercer leur activité.
00:53:19 Il faut les soutenir, il faut rappeler qu'ils sont
00:53:22 le cœur de notre souveraineté, que si nous dépendons
00:53:26 en matière d'alimentation d'autres pays, alors nous sommes
00:53:29 moins libres et peut-être même plus libres du tout.
00:53:33 Nous défendons cela depuis longtemps, et au Parlement européen
00:53:37 et en France, et nous continuerons encore une fois à le faire.
00:53:42 Bonjour, Audrey Tizon, France Info.
00:53:47 Une petite précision par rapport à ce que vous avez dit tout à l'heure
00:53:49 sur la loi immigration.
00:53:50 Vous dites qu'il y a eu une note circonstanciée avec tout un tas
00:53:53 d'articles qui seraient à examiner par le Conseil constitutionnel
00:53:57 qui aurait envoyé cette note, parce que LFI, la gauche,
00:54:00 a envoyé une note détaillée, mais à notre connaissance,
00:54:02 l'exécutif n'a pas envoyé de note détaillée.
00:54:04 Madame Brune-Pinos a parlé de quatre points.
00:54:07 Le Président a fait une saisine générale, ce qui est certes
00:54:11 assez inhabituel.
00:54:13 Et deuxième question, je relais une question de ma conseillère
00:54:16 de l'opinion, sur le mouvement agricole.
00:54:19 Est-ce qu'il n'y a pas un risque que les syndicats,
00:54:21 la FNSEA, soient dépassés par la base ?
00:54:24 Si, il y a tellement un risque, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:54:27 ça a été dit.
00:54:30 Jean-Philippe Tanguy, lors des dialogues de Vercy,
00:54:32 avait dit déjà que la FNSEA avait signé un accord
00:54:36 qui n'était évidemment pas validé par la base.
00:54:40 Donc oui, bien sûr, il y a une rupture entre la FNSEA
00:54:43 et la base.
00:54:44 Est-ce que la FNSEA va être dépassée ?
00:54:47 Excusez-moi de vous dire, c'est déjà le cas.
00:54:50 La FNSEA est déjà dépassée.
00:54:53 Donc on ne peut pas compter sur les syndicats.
00:54:57 Et en ce qui me concerne, je suis peut-être un peu dur,
00:54:59 mais je pense que ça fait bien longtemps que les agriculteurs
00:55:01 ne peuvent plus compter sur leurs syndicats, par ailleurs.
00:55:05 Alors, j'ai quand même été extrêmement prudente.
00:55:10 Je me suis laissé dire.
00:55:13 Je me suis laissé dire que le Conseil constitutionnel,
00:55:16 effectivement, avait reçu, semble-t-il,
00:55:20 pas des instructions, bien entendu,
00:55:22 mais en quelque sorte, de la part de l'exécutif,
00:55:28 en fait, une liste de ce qui pourrait faire l'objet d'une censure.
00:55:32 Une liste envoyée par qui ?
00:55:34 Par l'exécutif.
00:55:37 L'exécutif.
00:55:39 Vous avez eu un document ?
00:55:41 Madame, je me suis laissé dire.
00:55:42 Vous êtes gentille, mais moi, j'essaye de formuler des phrases
00:55:45 qui soient un peu précises.
00:55:47 Quand je dis "je me suis laissé dire", c'est que je n'ai pas de document.
00:55:49 Si j'avais un document, j'aurais dit "j'ai la preuve que je me suis laissé dire".
00:55:53 Mais ça ne m'étonnerait pas outre mesure.
00:55:55 Enfin, vous avez l'air de trouver ça extraordinaire.
00:55:57 Qu'y a-t-il d'extraordinaire ?
00:55:59 À me coucher sur le papier ce qu'ils ont dit ou fait dire
00:56:03 de toutes les manières possibles depuis le vote de cette loi.
00:56:07 Au point que certains de vos confrères,
00:56:09 peut-être pas France Info,
00:56:11 mais que certains de vos confrères se sont quand même étonnés,
00:56:13 précisément, que le gouvernement puisse, en quelque sorte,
00:56:19 demander au Conseil constitutionnel de censurer sa propre loi.
00:56:23 Donc ça n'aurait rien d'extraordinaire.
00:56:25 En l'occurrence, c'est juste la révélation supplémentaire
00:56:29 de cette incongruité qui fait, encore une fois,
00:56:34 de ce gouvernement, le gouvernement ubu.
00:56:37 Dernière question.
00:56:39 Bonjour Madame Le Pen, l'Aide-Béritane Outremer à la première.
00:56:42 Je ne vais pas vous parler d'agriculture.
00:56:44 Dans votre discours, vous avez évoqué l'alternance.
00:56:46 Les territoires outremer, justement, il y a une forme de défiance
00:56:48 de plus en plus accrue vis-à-vis de l'État français.
00:56:51 Je pense à Mayotte, je pense à la Guyane,
00:56:53 je pense à la Nouvelle-Cadonie,
00:56:55 pour des questions d'immigration ou des réformes institutionnelles.
00:56:57 Est-ce que vous avez un programme spécifique
00:56:59 et un message particulier pour les outremers,
00:57:01 qui sont souvent oubliés ?
00:57:03 Oui, bien sûr. J'ai toujours eu un message spécifique.
00:57:05 Vous savez l'attention que je porte à nos territoires d'outremer
00:57:08 et aux difficultés qui sont les leurs.
00:57:10 Je crois pouvoir vous dire que,
00:57:12 notamment concernant Mayotte,
00:57:14 c'est précisément l'intérêt que je lui ai porté
00:57:17 qui a, par un effet rebond,
00:57:21 suscité l'intérêt, mais pas l'action efficace
00:57:25 de Gérald Darmanin.
00:57:27 Donc, est-ce que j'ai un message pour eux ?
00:57:31 Eh bien, tenez bon.
00:57:33 Tenez bon, parce que ce qui se déroule là-bas
00:57:36 n'est pas une fatalité.
00:57:38 Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:57:40 un certain nombre de territoires sont submergés par l'insécurité,
00:57:42 submergés par la criminalité, par la délinquance,
00:57:45 submergés par l'immigration clandestine.
00:57:47 Et j'ai envie de vous dire que c'est dans ce constat
00:57:50 que l'on trouve les solutions à apporter.
00:57:52 Or, les solutions ne sont pas sérieusement apportées.
00:57:55 Et moi, j'ai de grandes craintes
00:57:57 pour l'ensemble des territoires,
00:57:59 mais particulièrement, il faut bien dire, pour Mayotte,
00:58:01 parce que je vois la situation, d'année en année,
00:58:04 se dégrader à une vitesse terrible.
00:58:07 Et je ne suis pas sûre
00:58:09 qu'il n'arrive pas derrière, un jour, une revendication,
00:58:13 de même nature que celle qui est exprimée
00:58:17 depuis longtemps par les Comores.
00:58:21 Je me pose la question, d'ailleurs, depuis longtemps,
00:58:24 de savoir, on va dire que je suis complotiste,
00:58:26 je ne pense pas, mais je me pose la question
00:58:28 de savoir si les Comores n'ont pas intérêt, en réalité,
00:58:31 à maintenir cette pression de l'immigration massive,
00:58:35 clandestine, et le chaos qui en est la conséquence
00:58:38 pour pouvoir, précisément, au moment venu,
00:58:41 porter avec succès les revendications territoriales
00:58:44 qu'ils portent sur notre territoire national
00:58:48 avec nos compatriotes,
00:58:50 qui sont certes loin de nos yeux,
00:58:52 mais qui, parce qu'ils sont loin de nos yeux,
00:58:54 doivent être particulièrement proches
00:58:56 de nos préoccupations.
00:58:57 Donc, je m'intéresse énormément à l'Outre-mer.
00:59:00 Je suis allée en Nouvelle-Calédonie.
00:59:03 Je participe d'ailleurs à la réunion
00:59:05 qui a lieu autour de Yael Broun-Pivet.
00:59:07 Je crois être la seule présidente de groupe
00:59:09 à participer à la réunion autour de Yael Broun-Pivet
00:59:12 sur, précisément, l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
00:59:15 Je suis dans un état d'esprit, d'ailleurs, de pacification
00:59:19 et pas du tout de radicalité.
00:59:22 Je suis très imprégnée par l'idée
00:59:24 qu'il faut rassembler les Français,
00:59:26 y compris ceux qui ont des conflits lourds entre eux.
00:59:29 Et c'est évidemment le cas en Nouvelle-Calédonie.
00:59:32 Et donc, le moment venu, j'apporterai les propositions
00:59:37 qui sont les nôtres pour tenter de régler
00:59:39 cette difficulté ancienne et sensible
00:59:44 entre les Kanaks et...
00:59:52 On dirait qu'on n'est plus les Kaldochs,
00:59:54 mais non, c'est mal.
00:59:56 Bon, enfin, entre l'ensemble des habitants.
00:59:59 Voilà, c'est ça.
01:00:02 Les légalistes et les indépendantistes.
01:00:04 Donc, voilà, mais encore une fois,
01:00:07 les solutions qui sont à apporter en Outre-mer
01:00:09 sont les solutions qui sont à apporter
01:00:10 dans l'ensemble du territoire national.
01:00:12 Il n'y a pas de secret, il n'y a pas non plus de surprise.
01:00:16 Sauf que là-bas, évidemment, c'est bien pire,
01:00:18 parce que, notamment, la protection du territoire
01:00:20 nécessite des moyens qui sont des moyens précis,
01:00:23 compte tenu du caractère insulaire,
01:00:27 notamment de Mayotte.
01:00:29 Merci à tous.
01:00:31 Merci.

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