Laurent Pollet : «On n’est pas des casseurs dans notre métier, mais par contre, quand ça ne va pas, on veut se faire entendre»
Laurent Pollet, céréalier dans l'Oise, s'est exprimé sur la colère des agriculteurs en France dans 180 Minutes Info : «On n’est pas des casseurs dans notre métier, mais par contre, quand ça ne va pas, on veut se faire entendre».
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00:00 Bonjour, on va avancer de quelques kilomètres, on va progresser vers l'autoroute A1,
00:05 on va s'arrêter sur le secteur d'Amblinville où on a une entrée d'autoroute de l'A16.
00:10 En fait, le but, j'insiste bien, on n'est pas des casseurs dans notre métier,
00:16 mais par contre, quand ça ne va pas, on veut se faire entendre et on a une solidarité,
00:21 vous ne pouvez pas vous imaginer dans le monde agricole,
00:23 c'est quand il y a un secteur en crise, on ne lâchera pas comme ça.
00:26 Mais en 2019, on est monté à Paris pour les identités, on ne s'est pas fait entendre,
00:32 on nous a dit, on renégociera par la suite.
00:35 Et aujourd'hui, ce message-là, on ne peut plus l'entendre de qui que ce soit.
00:38 Si on monte, on n'est pas entendu, on ne lâchera pas.
00:43 On montera à Paris, mais ça ne s'arrêtera pas à Paris, on aura d'autres points aussi d'action.
00:48 Aujourd'hui, on a un monde agricole qui est solidaire, quelque partie que ce soit.
00:54 Aujourd'hui, on a tout le monde qui est avec nous dans notre secteur,
00:58 que ce soit aujourd'hui, céréaliers, polyculteurs, que nous sommes,
01:03 dans le bassin de l'Oise, dans la Picardie, on a des exploitations d'élevage,
01:08 qui sont bien sûr en même temps dans le système de polyculture.
01:10 On a aussi d'autres secteurs qui sont en crise également.
01:14 Aujourd'hui, on en a ras le bol de ce millefeuille administratif,
01:18 de marcher à chaque fois avec la PAC un système à point.
01:21 Aujourd'hui, on a aussi des systèmes où quand on ne peut pas se mettre
01:25 nos couverts végétaux après la moisson qui sont imposés par la DDT et autres,
01:30 on nous met une amende quand on ne peut pas aller travailler dans nos champs.
01:35 Aujourd'hui, je vous donne l'exemple concret, on nous impose de se mettre
01:38 des jachères fleuries d'ici quelques temps, je crois que c'est le 1er mars.
01:42 Je ne voudrais pas dire d'erreur, voyez-vous, on réfléchit à chaque fois,
01:45 moi-même, je réfléchis à chaque fois à ce que j'ai le droit de faire.
01:47 Aujourd'hui, si je n'ai pas mon téléphone sur moi,
01:49 si je n'appelle pas quelque part pour savoir quelles sont les dates,
01:53 aujourd'hui, on en est perdu parce qu'on a la peur à chaque fois du contrôle dans tout.
01:56 Aujourd'hui, regardez, je vous donne un exemple concret,
01:59 on nous impose des jachères, vous avez dans le Pas-de-Calais, dans le 62,
02:02 qui est au nord de chez nous, nos voisins du Pas-de-Calais,
02:05 ils n'ont même pas pu arracher leurs pommes de terre, leurs betteraves,
02:07 ils n'ont pas réussi à semer leurs blés.
02:09 On nous impose 4% de jachères dans la France au niveau agricole.
02:13 Aujourd'hui, c'est une aberration totale alors qu'on a bien plus de 4%
02:16 de zones incultivées avec des blés qui sont très mal implantés,
02:20 qui auront de très mauvais potentiels pour la poisson à venir.
02:23 [Musique]
02:26 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]