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Transcription
00:00 Tous les sages ont parlé et ils censurent à tour de bras.
00:03 La loi immigration est vidée de sa substance.
00:06 Le durcissement de l'accès aux prestations sociales censuré.
00:10 Le délit de séjour irrégulier pour les étrangers censuré.
00:13 Tout comme l'instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement.
00:17 La caution pour les étudiants étrangers censurée.
00:20 Également la restriction du regroupement familial et le droit du sol.
00:25 Bref, les mesures finalement, Gauthier Rébinski,
00:28 qui avait été retenue par l'extrême droite.
00:31 Qui avait été même insufflée et instillée par l'extrême droite.
00:34 Parce que c'était ça, c'est bien ça, j'allais dire, la nouveauté de la chose.
00:41 C'est que vous aviez une loi qui était déjà destinée à séduire
00:45 certaines franges de l'électorat français.
00:48 Et qui ensuite, ces principes, ces propositions, ont été aggravées au Sénat.
00:52 Loi initiale qui est aujourd'hui validée par le Conseil constitutionnel.
00:56 - Oui, alors il faut vraiment qu'on entre dans les détails.
00:59 Parce que c'est vrai que face à cette procédure,
01:01 le gouvernement a tout intérêt à dire qu'au fond,
01:04 il est conforté dans son intention première.
01:06 Qui n'était pas évidemment d'aller aussi loin,
01:08 ni de remettre en cause des principes qui sont quand même
01:13 à la racine de la République française.
01:15 Et ce n'est pas uniquement pour cela qu'ils sont intéressants.
01:18 C'est qu'ils sont, théoriquement et même dans la pratique,
01:22 ils créent une forme aussi d'entente et de concorde nationale.
01:26 Si vous dites à un certain nombre de personnes d'origine étrangère,
01:30 vous êtes considéré, on veut bien que vous soyez là,
01:33 d'ailleurs pour travailler et pour enrichir le PIB de la France.
01:38 Mais vous allez mettre le double du temps que les nationaux,
01:42 comme on dit, pour obtenir telle ou telle prestation.
01:44 Ça s'appelle la préférence nationale.
01:46 C'est effectivement un des dogmes de l'extrême droite française.
01:49 Et quand vous instaurez ça, vous ne faites qu'attiser
01:52 et de mettre un soufflet sur le feu et sur les braises
01:55 de ce que l'on connaît, par exemple, ce qu'on a connu avec les émeutes.
01:59 Ça veut donc dire qu'il y a une forme là,
02:01 et c'est ça que censure le Conseil constitutionnel en réalité,
02:04 une forme d'irresponsabilité d'une certaine classe politique
02:08 qui, tout en brandissant son amour de l'ordre,
02:12 dans les faits, crée des situations qui sont propres au désordre.
02:16 Après, on pourra revenir sur un certain nombre de choses,
02:19 sur précisément ce que vous avez dit, les quotas d'immigration,
02:21 et puis sur la manière aussi d'envisager ce mouvement
02:24 qui n'est pas uniquement quelque chose qui concerne la France.
02:27 Et certains, comme l'extrême droite,
02:28 Jordan Bardella dénonce un coup de force des juges
02:31 avec le soutien, dit-il, d'Emmanuel Macron,
02:33 presse pour que ces mesures de préférence nationale soient imposées.
02:38 Oui, c'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, Marine Le Pen,
02:42 qui est la tête à la fois historique et de fil de l'extrême droite française,
02:47 avait dit que c'était une grande victoire lors de l'adoption,
02:51 après le vote du Sénat, avait dit que c'était une grande victoire
02:54 pour le Rassemblement national.
02:56 Et elle avait raison, parce que ces idées-là,
02:59 qui sont encore une fois contraires à des principes,
03:01 mais de manière encore plus grave,
03:02 qui sont contre-productives et qui vont à l'encontre
03:06 de ce qui est recherché, c'est-à-dire à la fois une coexistence
03:10 et puis quelque chose qui soit finalement dans l'intérêt de tous,
03:14 eh bien ça veut dire que ce n'était plus recherché.
03:16 Et qu'en fin de compte, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
03:18 C'est de créer suffisamment de problèmes pour qu'on puisse massivement,
03:21 et c'est d'ailleurs ce qui était laissé dans une première mouture,
03:24 à la discrétion des préfets,
03:26 que l'on puisse massivement contester, par exemple,
03:29 le degré d'intégration ou de respect des lois de la République d'un individu.
03:32 Attention, je ne dis pas que ce n'est pas important,
03:34 c'est capital, effectivement, quand on dit à quelqu'un
03:36 "vous devez respecter l'égalité homme-femme".
03:39 Bien sûr que c'est capital, mais si vous laissez la chose
03:42 à la discrétion et à la décision, certes d'un représentant de l'État,
03:46 mais qui n'est pas un élu, vous vous exposez à l'arbitraire le plus complet.
03:51 D'un mot encore, quand je disais que la chose n'est pas à la hauteur de la situation,
03:55 c'est que le phénomène de migration, il est mondial, il est capital.
04:01 Qu'est-ce qu'il révèle ? Il révèle que dans les pays d'origine
04:04 de ces hommes et de ces femmes, il y a de telles situations,
04:08 à la fois économiques, politiques, moi je ne veux pas faire le distingo,
04:12 parce que souvent les deux sont imbriquées,
04:14 qui poussent à l'immigration, et contradiction suprême,
04:17 qui là aussi a été soulignée par le Conseil constitutionnel.
04:20 Si vous voulez par exemple que les jeunes générations de ces pays-là
04:24 soient à la fois en capacité et en compétence de prendre les rênes de leur pays,
04:28 et donc d'y retourner pour faire changer les choses et qu'il y ait moins d'immigration,
04:32 vous nous fournissez un minimum pour étudier ?
04:34 Et bien là non, il fallait des cautions pour les étudiants qui sont impayables,
04:39 ça donne quoi ? Ça veut dire que c'est les fils à papa et les fils à maman
04:42 qui ont la chance, eux, d'étudier, et qui ne sont pas, soyons francs,
04:45 qui ne sont pas ceux qui sont le plus accrochés et le plus désireux de faire changer les choses.
04:49 Vous voyez, c'est toujours ça, c'est quand on dit qu'il faut aider par exemple les pays émergents
04:52 et qui sont dans la panade économique, et qui ont besoin de compétences nouvelles,
04:57 on laisse ça en jachère, et on ne voit pas que précisément si on les aide par une forme,
05:02 par des formations, par des études, la jeune génération, c'est elle qui peut changer les choses.
05:08 Et donc vous voyez, cette vision à court terme, elle est, oui,
05:12 très largement inspirée des visions de l'extrême droite.
05:15 Le seul problème, le seul problème, parce que le Conseil constitutionnel a fait son travail,
05:20 même si on n'est pas d'accord, le seul problème, c'est que vous voyez bien ce que dit Jordan Bardella,
05:24 c'est d'inciter les gens en France à dire "oui, mais tout ça c'est de la politique,
05:28 tout ça c'est quelque chose qui est une décision politique".
05:31 Ben oui, éminemment politique, mais ça n'est pas un complot et ça n'est pas une forme de magouille.
05:36 Il en sera également question juste après le journal avec Roselyne Fèvre
05:39 et ses invités pour l'émission Politique. Merci beaucoup Gauthier.

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