• il y a 11 mois
L’ancien ministre et spécialiste de la politique internationale, Pierre Lellouche, estime que le gouvernement va devoir donner des garanties aux agriculteurs : «Le gouvernement va devoir donner quelques gages pour calmer le jeu».

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Transcription
00:00 - Oui, on ne peut que s'incliner, c'est une grande souffrance pour cette famille.
00:06 C'est un concours de circonstances extrêmement malheureux, car clairement ce n'était pas volontaire,
00:13 c'est un accident qui aurait pu peut-être être évité, j'en sais rien, l'enquête le dira,
00:19 mais c'est extrêmement triste pour cette famille.
00:23 Après, ça se mélange à un contexte de souffrance de beaucoup de genres dans le monde agricole depuis fort longtemps,
00:30 avec des problèmes structurels très lourds, que les gouvernements successifs évitent de trop toucher
00:36 parce que ça dérange beaucoup de choses, avec en plus au-dessus la couche supplémentaire de ce que fait l'Europe,
00:42 ou ce qu'elle ne fait pas. Et on est dans une situation aujourd'hui très complexe.
00:46 Clairement, le gouvernement était dans la panique la plus totale,
00:50 parce que quand vous avez des tracteurs sur une route, vous ne les enlevez pas.
00:54 Ce n'est pas comme les gilets jaunes, vous n'envoyez pas les CRS, vous ne pouvez pas débloquer.
00:59 Quand vous avez 50, 100 tracteurs ou des tracteurs qui arrivent au bord de Paris,
01:03 vous paralysez le pays et on avait la plupart de nos axes bloqués.
01:06 Donc le Premier ministre fait de la communication, essaye de sortir les choses un peu tangibles,
01:11 immédiates, comme le prix du gasoil agricole.
01:15 On va revenir là-dessus, parce que c'est un sujet assez drôle si on regarde l'origine du problème.
01:21 C'est assez cocasse, puisqu'on voit bien que la FNSEA, avec Bruno Le Maire,
01:25 en réalité, ont monté en place le système précédent qui prévoyait des augmentations.
01:30 Et tout ça pourquoi ? Parce qu'un certain nombre d'agriculteurs produisaient le biogaz,
01:35 les matières qui sont utilisées pour le gasoil.
01:38 Donc eux, ils avaient intérêt à ce que ça monte, le reste du monde agricole,
01:41 eux, ils avaient plutôt intérêt à ce que ça baisse.
01:43 Donc vous voyez, le système est extraordinairement compliqué,
01:46 et le gouvernement, il va falloir qu'il donne quelques gages rapidement pour calmer le jeu,
01:53 mais ensuite, les vraies batailles commencent, avec l'Union européenne.
01:57 Par exemple, sur les accords de libre-échange passés avec la Nouvelle-Zélande, Mercosur.
02:02 Quand vous pensez que le gouvernement français a dit, et encore hier,
02:05 Gabriel Attal, c'est bien compris, ils étaient archi-cons, tous les accords de libre-échange,
02:09 moi j'ai entendu le commissaire européen, qui avait mon job à l'époque au commerce extérieur,
02:16 dire qu'il y a trois jours, qu'il avait bien l'intention d'aller jusqu'au bout du processus.
02:20 Donc il y aura une épreuve de force à mener avec Bruxelles,
02:24 et j'attends que le gouvernement la livre, parce qu'une partie, une grosse partie du problème, il est là.
02:29 Il est dans l'application, les choix de la PAC et leur application en France.
02:33 Et l'autre partie du problème, c'est toute la diversité des problématiques agricoles dans notre pays,
02:38 ça M.Legras, il pourra en parler plus longtemps,
02:43 dans la filière qui est la sienne, qui n'est pas la même qu'en Arrièges ou ailleurs.
02:48 Les haies.
02:49 [Musique]
02:52 [SILENCE]

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