Jean-Luc Mélenchon: "Je n'ai jamais accepté qu'on s'en prenne aux bâtiments de l'État"

  • il y a 8 mois
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV.

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Transcript
00:00 Vous dites, et d'ailleurs vous le disiez tout à l'heure, je ne suis pas d'accord sur tout.
00:03 Ce qui est assez paradoxal dans la situation, c'est que vous soutenez les méthodes.
00:06 – J'ai pas dit ça. – Si, si.
00:09 – J'ai dit que je vous observe.
00:10 – Mais qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?
00:12 – Vous dites qu'il faut bloquer les axes, donc au fond c'est une façon
00:14 de mettre les uns et les autres devant la responsabilité, ce que vous avez dit.
00:17 – Oui, mais je n'ai pas dit que je soutenais, j'ai dit que j'observais,
00:19 que je notais, que je m'étonnais de votre surprise.
00:21 – Et donc vous ne les soutenez pas ?
00:22 – Non, mais l'avis pour vous c'est noir-blanc, on soutient… attendez…
00:29 – Précisément, pendant la réforme des retraites, quand il y avait des grèves,
00:31 vous les souteniez, donc là la question elle est assez simple,
00:33 il y a des tracteurs qui vont bloquer un certain nombre d'axes envers Paris,
00:35 est-ce que vous les soutenez ?
00:36 – Alors attendez, si c'est vu comme ça, c'est vrai que j'ai oublié
00:38 qu'il y a non seulement les paroles que je prononce, mais celles que je ne prononce pas.
00:41 Donc comme je n'ai pas dit que je condamnais, c'est que je soutiens.
00:43 En effet, je ne condamne pas, allez, ça va. Comme ça, ça vous va comme deal ?
00:48 – Voilà, tous les spectateurs entendent dire que le fait de ne pas condamner revient à soutenir.
00:52 – Non, c'est juste d'essayer, et je prends les téléspectateurs à témoin,
00:54 d'avoir une sorte de message clair, de savoir quel regard vous posez
00:59 sur les méthodes des agriculteurs.
01:01 – Ah ben attendez, les méthodes, là vous m'avez parlé du blocage de Paris,
01:05 maintenant si vous allez plus loin sur les méthodes, alors je vais être plus clair,
01:09 je n'ai jamais accepté qu'on s'en prenne au bâtiment de l'État comme ennemi,
01:14 j'ai toujours dit ça, le collectif, ce qui a la propriété collective,
01:19 ne peut pas être agressé, attaqué par l'un ou par l'autre.
01:22 J'en ai pris assez cher pour avoir dit qu'il ne fallait pas brûler
01:26 les gymnases et les bibliothèques et les écoles.
01:29 Aussitôt, vous avez M. Cazeneuve et les autres socialistes qui ont commencé à dire
01:32 "Ah, il a pas à brûler tout le reste", avec la logique simple que vous venez de mettre en valeur.
01:37 Donc moi je dis clairement, je ne suis pas d'accord pour qu'on fasse sauter
01:41 un centre de l'État de contrôle de l'environnement.
01:44 – Vous sautez pour parler de ce qui s'est passé à Carcassonne,
01:47 où une direction de l'environnement a vu sa vie consufflée.
01:49 – Absolument, je ne suis pas d'accord pour qu'on asperge de lisier
01:52 la préfecture, une sous-préfecture, je ne suis pas d'accord
01:55 pour qu'on attaque les bâtiments de l'État, parce que je pense que c'est une erreur.
01:58 Et je dis aux paysans, si vous voulez durcir votre action,
02:02 allez attaquer, si ça vous paraît indispensable d'attaquer quelqu'un,
02:06 allez devant la façade d'une banque plutôt que devant celle de l'État.
02:10 Parce que le service de l'État, demain, si c'est nous qui dirigeons,
02:14 il servira à contrôler que les produits qui contiennent les glyphosates,
02:20 les pesticides que nous voulons empêcher de voir consommer en France,
02:23 nous on aura besoin des services de l'État pour les empêcher d'entrer.
02:26 C'est nous qui vérifierons qu'on ne fait pas rentrer du miel d'Ukraine
02:30 à 1,35€ alors que 1,35€ le pot, au lieu qu'il est chez nous à 6€.
02:36 C'est l'État qui le fera, parce que seul l'État est capable
02:40 d'administrer l'application de la loi d'une manière écoanime.

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