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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous et très heureux de vous retrouver dans Punchline Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour analyser l'actualité, la décrypter, débattre également avec nos invités.
00:00:10 Je vous les présente dans un instant. Mais avant, au sommaire de l'émission cet après-midi,
00:00:14 le scénario d'une arrivée des agriculteurs à Paris se précise.
00:00:18 Les agriculteurs qui ne relâchent pas la pression, deux jours après les mesures du gouvernement.
00:00:23 La FNSEA et les jeunes agriculteurs ont annoncé, je cite, le siège de la capitale.
00:00:28 Et ce dès demain avec le blocage de cette autoroute.
00:00:31 Gérald Darmanin prévoit lui un dispositif défensif important de Paris en Ile-de-France.
00:00:36 Une réunion de crise est prévue à 18h à Beauvau.
00:00:39 Alors la situation est-elle en train de se tendre ? Peut-elle dégénérer ?
00:00:42 À quoi doit-on s'attendre ? On y revient dans un instant avec nos invités.
00:00:47 L'une des raisons du ras-le-bol des agriculteurs, la pression.
00:00:51 Depuis des années, des écologistes, des militants, loin de la terre et des actions contestables.
00:00:55 Comme ce matin au Louvre où la joconde a été aspergée de soupe.
00:01:00 Ce soir, nous vous posons cette question.
00:01:02 Vous le savez, comme chaque dimanche, nous avons besoin de votre avis.
00:01:05 Les écologistes ont-ils leur part de responsabilité dans la crise du monde agricole qui se joue aujourd'hui ?
00:01:11 À qui faites-vous d'ailleurs le plus confiance pour gérer les questions liées à l'environnement ?
00:01:15 Aux écologistes ou aux agriculteurs ?
00:01:18 Vous répondez en scannant le QR code qui s'affiche actuellement sur votre écran.
00:01:22 Nous vous entendrons en fin d'émission.
00:01:25 L'actualité également marquée par ce scandale qui touche Lune Roy, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
00:01:32 Des employés accusés d'être impliqués dans l'attaque terroriste du 7 octobre après les Etats-Unis, l'Allemagne ou l'Italie.
00:01:38 Paris a annoncé aujourd'hui son intention de suspendre son financement à l'agence Lune Roy dans le viseur des autorités israéliennes depuis bien longtemps.
00:01:47 Nous y reviendrons notamment avec l'avocat Arnaud Klarsfeld.
00:01:50 Il sera avec nous dès 17h30.
00:01:53 Et pour vous accompagner autour de ce plateau pendant deux heures, Sarah Salman.
00:01:58 Bonjour Sarah.
00:01:59 Bonjour.
00:02:00 Avocate au barreau de Paris à vos côtés, Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RED.
00:02:03 Bonjour Michel.
00:02:04 Bonjour Olivier.
00:02:05 Paris qui s'apprête à se défendre face à l'arrivée des tracteurs.
00:02:08 Vous nous direz à quoi s'attendre dans un instant.
00:02:10 Nous allons parler agriculture bien évidemment avec vous, Paul Mougenot, agriculteur, porte-parole de la coordination rurale.
00:02:16 Bonjour mon cher Paul.
00:02:17 Bonsoir.
00:02:18 C'est un grand plaisir et à vos côtés Jonathan Cixous, Jonathan rédacteur en chef Coseur.
00:02:23 Bonjour Olivier.
00:02:24 Bonjour mon cher Jonathan.
00:02:25 La parole à vous dans un instant.
00:02:26 Mais avant Isabelle Piboulot est également avec nous.
00:02:28 On fait un point sur les toutes dernières informations avec vous Isabelle.
00:02:31 Bonsoir Olivier.
00:02:32 Bonsoir à tous.
00:02:33 Face à la fronte des agriculteurs, le Premier ministre s'est rendu ce matin en Indre-et-Loire.
00:02:38 Gabriel Attal dit envisager des mesures supplémentaires au niveau national et européen pour protéger les agriculteurs de la concurrence déloyale.
00:02:46 D'autres pays en effet ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires que les agriculteurs français.
00:02:51 Le chef du gouvernement l'assure, il veut se battre.
00:02:54 Angers indétrônable au classement des villes et villages de France où il fait bon vivre.
00:03:00 Le JDD a dévoilé le palmarès de 2024 construit sur près de 200 critères.
00:03:05 Succès pour le Pays basque.
00:03:06 Bayonne à la deuxième place, étalonné par Biarritz et Anglette du côté des villages de moins de 2000 habitants.
00:03:13 Médaille d'or pour Guétari, suivie de deux communes normandes.
00:03:16 Martin va dans la Manche et prend dans le Calvados.
00:03:19 Enfin, cette attaque dans une église catholique d'Istanbul.
00:03:23 Ce matin, deux assaillants masqués ont fait irruption en pleine cérémonie religieuse.
00:03:27 Un homme a été tué.
00:03:29 Un drame immédiatement condamné par le pape François.
00:03:32 Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé ses condoléances et assuré que les mesures nécessaires avaient été prises pour arrêter les coupables.
00:03:41 Merci beaucoup Isabelle.
00:03:44 On vous retrouve à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:47 Je vous le disais, le scénario d'une arrivée des agriculteurs à Paris, il se précise.
00:03:51 La FNECA et les jeunes agriculteurs ont annoncé, je les cite, le siège de la capitale.
00:03:57 Et ce dès demain.
00:03:58 Gérald Darmanin qui annonçait prévoir un dispositif défensif important de Paris et en Ile-de-France.
00:04:04 Une réunion de crise est d'ailleurs prévue à Beauvau dans moins d'une heure.
00:04:08 Maintenant à 18h, nous retrouverons d'ailleurs Célia Barotte sur place.
00:04:12 En tout cas, malgré les annonces de Gabriel Attal, c'était vendredi, et bien malgré aussi son déplacement en Indre ce matin, en Indre-et-Loire, la colère elle ne faiblit pas.
00:04:22 Les agriculteurs de plusieurs départements ont décidé de bloquer 7 autoroutes qui mènent à la capitale à partir de demain.
00:04:28 Donc on voit tout cela avec Célia Gruyère et on en parle ensuite.
00:04:31 Un siège de Paris pour une durée indéterminée dès lundi.
00:04:35 C'est ce qu'ont annoncé la FNSEA et les jeunes agriculteurs du Grand bassin parisien via un communique et publié hier soir.
00:04:42 Les agriculteurs venant de 12 départements occuperont tous les axes lourds menant à la capitale.
00:04:48 La coordination rurale du Lot-et-Garonne va également se rendre à Paris.
00:04:52 Objectif, bloquer le marché d'intérêt national de Rungis.
00:04:56 On part lundi du Lot-et-Garonne, on arrivera mardi sur Paris.
00:05:00 Oui, on va bloquer Rungis. On n'arrive pas à se faire entendre, il manque des mesures.
00:05:07 Il y a eu des mesures intéressantes évidemment, mais aujourd'hui à aucun moment donné on n'a parlé du revenu.
00:05:12 Entre lundi dernier et lundi prochain, il n'y a aucune différence.
00:05:16 Les manifestants partiront à 9h d'Agent et n'arriveront que lundi soir.
00:05:20 Le blocage du marché de Rungis ne pourra donc être effectif que mardi matin.
00:05:24 Il s'agit du premier marché de gros de produits frais d'Europe.
00:05:27 Ses principaux clients sont les grossistes, les magasins et restaurants de la région et au-delà.
00:05:32 Des établissements qui pourraient donc rapidement se retrouver en difficulté.
00:05:36 Cyril Millard, agriculteur, président de la FDSEA77, est en liaison avec nous.
00:05:42 Cyril Millard, nous vous retrouvons dans un instant, mais avant, Jean-Michel Fauvergue.
00:05:46 Gérald Darmanin prévoit donc, il l'a dit, un dispositif défensif de Paris et de l'île de France.
00:05:52 Déjà, éclairez-nous, à quoi s'attendre quand on parle de dispositif défensif ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:05:59 Olivier, vous avez raison de m'interroger là-dessus parce que les mots ont leur importance.
00:06:03 Un dispositif offensif, contrairement, en toute logique, c'est le contraire d'un dispositif offensif.
00:06:09 C'est-à-dire que ce qui va se passer, c'est en tout cas dans un premier temps,
00:06:13 et si les choses ne dégénèrent pas, ce qu'on est en droit de croire parce que les manifestants ont donné quelques gages,
00:06:20 mais on ne sait jamais, eh bien ce dispositif-là est nécessaire pour pouvoir se prémunir à interdire certains périmètres,
00:06:31 en particulier des périmètres qui sont vers des établissements sur Paris.
00:06:36 Vous avez des périmètres, bien qu'on n'ait pas parlé de rentrer dans Paris,
00:06:39 mais sur Paris, vous avez des périmètres comme l'Assemblée nationale, le Sénat, l'Élysée, les ministères, etc.
00:06:47 Ce sont des périmètres rouges sur lesquels personne ne s'approche d'une manière générale, ou ne devrait s'approcher en tout cas.
00:06:54 Et ce dispositif servira à ça. Maintenant, un dispositif défensif pour tour de Paris, il peut exister de diverses manières.
00:07:03 La première chose qu'il faut savoir dans des manifestations de ce type-là,
00:07:07 c'est que ce sont des manifestations dures à gérer, difficiles à gérer, parce que le matériel est un matériel lourd.
00:07:13 C'est un convoi et donc là, il y a une véritable difficulté matérielle.
00:07:20 Mais la première chose à gérer, c'est effectivement d'avoir du dialogue avec les organisateurs
00:07:27 pour essayer d'avoir une action commune, je dirais.
00:07:32 Les uns voulant s'afficher, faire une vraie action, là on parle de sièges.
00:07:39 Ça ne sera pas empêché, sans doute, par le ministère de l'Intérieur.
00:07:44 Mais ils se mettront d'accord sur un certain nombre d'actions, jusqu'où ils peuvent aller et jusqu'où ils ne peuvent pas aller.
00:07:50 Donc ce que je comprends, c'est que quand on entend dispositif défensif,
00:07:53 ça rejoint aussi cette volonté affichée par Gérald Darmanin d'agir avec modération envers les agriculteurs.
00:08:00 Oui, bien évidemment, mais pour plusieurs raisons.
00:08:03 Les agriculteurs, d'abord, c'est un mouvement qui a la sympathie de tous les Français.
00:08:08 Et j'oserais dire qu'il y a la sympathie aussi des policiers, des gendarmes, de tous ceux qui sont à l'intérieur, bien évidemment.
00:08:14 Et puis c'est un mouvement qui n'est pas un mouvement...
00:08:18 Les gens ont dit "il y a deux poids, deux mesures". Non, il n'y a pas deux poids, deux mesures.
00:08:21 Quand vous avez en face de vous des gens qui ont des mortiers d'artifice et qui vous agressent sur les points,
00:08:26 eh bien on ne réagit pas de la même manière que des personnes qui se déclarent non violentes.
00:08:32 Parce qu'effectivement, Paul Mougenot, depuis le début de la mobilisation,
00:08:35 le mot d'ordre, c'est effectivement pas de violence.
00:08:38 La coordination rurale appelle à bloquer Paris, en tout cas hors de question de mener des actions violentes.
00:08:44 C'est quoi le but précis de ce blocage de la capitale ?
00:08:48 En fait, on se réveille ce soir en parlant de blocage de Paris.
00:08:52 Mais en fait, ce parisianisme est insupportable.
00:08:55 Ça fait quelques jours qu'on bloque Toulouse, Saint-Étienne, ou même Lens chez moi.
00:08:59 Je veux dire, il y a... Comme si Paris était différent de la province.
00:09:03 Non, je dirais simplement une chose.
00:09:06 Évidemment, je comprends les automobilistes.
00:09:10 Vous savez, c'est un des tours souvent de 40 km.
00:09:12 Au prix du gasoil, c'est insupportable pour tout le monde.
00:09:15 Et ça ne nous fait pas forcément plaisir de bloquer.
00:09:18 Mais il y a un moment donné, c'est le seul moyen d'être entendu.
00:09:20 Et évidemment de façon non violente, parce que le monde agricole est un monde assez digne.
00:09:24 Et on refuse toute forme de violence.
00:09:26 Mais la vraie violence, ce n'est pas celle-là.
00:09:28 C'est de se dire qu'aujourd'hui, il y a quand même un agriculteur qui se suicide tous les deux jours.
00:09:32 C'est ça la vraie violence.
00:09:34 C'est vrai que Paris, c'est un lieu de pouvoir.
00:09:37 C'est pour ça que ça diffère aussi un peu des villes de province, Paul.
00:09:42 Oui, mais en fait, ce parisianisme des médias est quand même insupportable.
00:09:45 Nous, quand on est bloqué à la campagne, on n'a pas d'autres moyens de transport.
00:09:49 On n'a pas le métro, on n'a pas le Vélib et on n'a pas la trottinette électrique.
00:09:53 On s'en passerait bien.
00:09:55 Jonathan Sixou avant de rejoindre Cyril Millard, vous voulez réagir aux propos de Paul Dujeneau à l'instant ?
00:10:00 J'entends les propos de Jean-Michel également.
00:10:03 Effectivement, tout le monde, les agriculteurs en premier chef sont responsables.
00:10:09 Ils n'appellent pas à la violence, mais dès lors qu'il y a deux parties déterminées,
00:10:14 l'une à protéger les axes routiers menant à la capitale et les autres qui souhaitent les bloquer.
00:10:20 Malheureusement, on peut craindre qu'il y ait une confrontation.
00:10:24 Je ne le souhaite pas.
00:10:25 Ce serait dramatique pour l'image de ce mouvement, avant même l'image de ce gouvernement.
00:10:31 Là où je suis un peu moins inquiet, c'est pour les Parisiens eux-mêmes.
00:10:35 On s'y connaît un peu en matière de siège.
00:10:37 Grâce à Anne Hidalgo, on n'a jamais eu autant de rats.
00:10:39 On mangera du rat et on attendra que ça passe.
00:10:42 Voilà, donc nous sommes rassurés.
00:10:44 Merci pour ce tuyau, mon cher Jonathan.
00:10:47 On va retrouver Cyril Millard, agriculteur président de la FDSE à 77, qui est en liaison avec nous.
00:10:52 Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a appelé les agriculteurs au calme et à la détermination,
00:10:59 avant, je le cite, "une semaine de tous les dangers".
00:11:02 Est-ce que vous, personnellement, comptez monter vers Paris demain ?
00:11:07 À la différence de mon collègue de la Coordination rurale, nous, on ne monte pas sur Paris.
00:11:13 On bloque Paris.
00:11:14 On a décidé de faire le siège, donc on va bloquer les autoroutes.
00:11:17 Il n'est pas question qu'on aille sur Paris et on a calé les choses avec les forces de l'ordre et tout va bien se passer.
00:11:24 Ils vont faire en sorte de dévier ce qui doit être dévié des automobilistes et nous mettre en sécurité,
00:11:31 parce qu'on a déjà vécu un drame, donc il n'est pas question qu'on en revive un.
00:11:35 Et nous, on est clairement pacifistes.
00:11:38 Oui, c'est ça, quand on entend "blocage de Paris", c'est entendre "blocage des autoroutes qui mènent vers Paris".
00:11:45 Tout à fait, on va bloquer les 16 autoroutes en amont de Paris et on va faire un blocage ferme.
00:11:53 Donc ça va être dispatché, répercuté sur les axes secondaires.
00:11:57 Et vu déjà la complicité de se déplacer à Paris en petite et grande couronne,
00:12:03 ça va être très compliqué dès demain après-midi.
00:12:07 On imagine des sacrifices, on va y revenir avec vous, Paul Mougenot,
00:12:10 pour de nombreux agriculteurs, ce déplacement vers Paris.
00:12:14 Cyril Milard, je voulais vous interviewer sur les propos de Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, ce matin.
00:12:19 Écoutez-le, vous réagissez ensuite.
00:12:22 On travaille avec vous. Faisons-nous confiance, même si je sais que c'est des années aussi de défiance,
00:12:27 des dizaines d'années de défiance, pour éviter que nous soyons dans une situation où au fond l'opinion vienne
00:12:32 se renverser contre les agriculteurs, parce que le blocage, c'est des citoyens qui travaillent,
00:12:36 des artisans, des commerçants, c'est nos compatriotes qui emmènent leurs enfants à l'école.
00:12:41 Et donc il me semble que ce sujet-là, il doit être aussi pris en conscience par les responsables de la récolte.
00:12:46 C'est leur responsabilité de faire en sorte que ce qui s'exprime, que nous avons pris en compte,
00:12:50 que nous allons continuer à prendre en compte, ne vienne pas aboutir à ce que le blocage aille contre leurs intérêts.
00:12:56 Cyril Milard, que répondez-vous au ministre de l'Agriculture qui vous alerte ?
00:13:00 Attention, il faut éviter que ce blocage ne tourne contre vos intérêts.
00:13:06 C'est malin comme tactique, c'est un peu du chantage, c'est tout ce qu'on veut.
00:13:11 Enfin, si on en est là, c'est aussi à cause de lui.
00:13:13 Donc là, qui se défend, attention, si vous arrêtez vos blocages, on va continuer à travailler,
00:13:18 il ne faudrait pas que la population se mette sur votre dos.
00:13:23 Non, en fait, il n'a qu'à juste arrêter de parler dans le vide depuis trop longtemps,
00:13:29 d'assurer un peu des mesures concrètes pour que la vie des agriculteurs change, une bonne fois pour toutes,
00:13:35 et qu'on arrête les surtranspositions, qu'on arrête les accords de libre-échange,
00:13:41 qu'on arrête la jachère, qu'on donne un peu de perspective aux éleveurs, qu'on fasse respecter les EGA.
00:13:47 Il y a plein de sujets, mais il faut arrêter de se mettre en victime le gouvernement.
00:13:54 Non, on en est là à cause d'eux. Parce qu'ils ne font rien.
00:13:58 Avant de vous libérer, cette dernière question, vous serez nombreux avec votre syndicat à vous déplacer
00:14:02 sur les autoroutes qui mènent vers Paris demain ?
00:14:06 Oui, on sera à peu près à les 200-250 tracteurs sur les trois autoroutes qui me concernent en Seine-et-Marne,
00:14:14 et puis 500 agriculteurs. Et on se relaiera jusqu'à temps qu'on ait des mesures fortes et pas des paroles,
00:14:22 au moins jusqu'à jeudi, puisqu'il y a un Conseil des ministres européens où Emmanuel Macron doit négocier la jachère.
00:14:28 Voilà à peu près les perspectives.
00:14:31 Merci beaucoup Cyril Miller, agriculteur président de la FDSA 77.
00:14:36 C'est vrai, Sarah Salmane, que finalement la réalité est la suivante.
00:14:40 C'est-à-dire que oui, les agriculteurs viennent bloquer Paris, alors oui, certains s'en inquiètent,
00:14:44 mais derrière, il faut comprendre que leur production, il n'y a plus personne, que c'est de l'argent que ça coûte.
00:14:51 Et ça dit quelque chose du désespoir tout de même de cette profession.
00:14:54 Mais oui, mais c'est la France qui se lève tôt, c'est la France qui n'est pas aux 35 heures,
00:14:57 c'est la France qui ne compte pas ses heures, c'est pas la CGT qui veut travailler moins pour gagner plus.
00:15:03 Moi, je leur apporte mon soutien et les Parisiens aussi.
00:15:06 Le parisianisme n'a pas que du négatif, on leur apporte notre soutien.
00:15:10 Mais je pense qu'il faudrait peut-être bloquer Bruxelles, parce qu'une partie des normes provient de Bruxelles.
00:15:14 Nous, bien sûr, on applique ces normes et pire encore, nous sommes tellement bon élève que nous rajoutons des normes aux normes qui existent déjà,
00:15:22 ce qui crée une distorsion avec d'autres pays de l'Union européenne, comme l'Allemagne, qui appliquent peut-être parfois un petit peu moins.
00:15:28 Donc peut-être qu'il faudrait aussi penser à bloquer Bruxelles.
00:15:31 Mais sur ce blocage, pourquoi je vous rejoins ? Parce que vous ne bloquez pas pour bloquer.
00:15:35 Ça fait des mois que vous essayez et des mois qu'on ne vous entend pas.
00:15:38 Et le problème de la Macronie, c'est tant que la Macronie n'est pas au pied du mur, la Macronie ne bouge pas.
00:15:43 Donc moi, je vous donne raison de le faire de façon pacifique, évidemment, et c'est ce que vous faites.
00:15:47 Donc je vous comprends et je vous apporte bien sûr mon soutien.
00:15:50 Alors ce qui est tout à fait juste, Sarah Salmane, c'est que la question de la concurrence déloyale a été largement abordée ce matin
00:15:56 lors de la visite du Premier ministre une nouvelle fois.
00:15:59 Il était donc sur une exploitation maraîchère d'Indre-et-Loire pour ne pas perdre le fil du dialogue.
00:16:06 Ce sont ces mots, je vous le rappelle, Gabriel Attal, qui a un discours de politique générale prévu mardi.
00:16:12 Résumé de cette visite avec Corentin Alonso et on en parle avec vous ensuite, Paul Mougenon.
00:16:17 Déterminé à poursuivre le dialogue, Gabriel Attal a tenu à se rendre sur le terrain en début de journée.
00:16:23 Le Premier ministre était attendu de pied ferme.
00:16:26 Sachez que si vous n'étiez pas venu, je pense que le département était à feu et à sang dans la matinée.
00:16:34 Vous auriez été très bien accueilli.
00:16:36 Bon, c'est bien que je sois là.
00:16:37 Donc je ne suis pas sûre que ça me fasse fière, Monsieur Attal.
00:16:41 Lors d'un long échange avec plusieurs agriculteurs, le Premier ministre s'est montré compréhensif sur la question de la concurrence des loyales.
00:16:48 Ce n'est pas normal que vous soyez empêchés d'utiliser certains produits,
00:16:53 que ça vous empêche de les mettre en place dans vos exploitations et donc de produire comme il faut,
00:17:00 mais que vous ayez des pays voisins, états-Unis ou autres, qui eux les utilisent et que ça arrive ensuite chez nous.
00:17:06 Autre volonté du Premier ministre, réduire les contrôles administratifs à un maximum par an et par agriculteur.
00:17:13 Réduction aussi de la durée maximum des recours contre les projets agricoles, de deux ans à dix mois maximum.
00:17:20 Sur la question des 4% des achats obligatoires imposés par l'UE,
00:17:24 Gabriel Attal a expliqué travailler avec 20 pays pour faire bouger la Commission européenne.
00:17:29 Enfin, le Premier ministre souhaite accélérer les versements retardés pour les agriculteurs.
00:17:34 Je veux me battre pour ces Français qui ne comptent pas leurs heures,
00:17:36 qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui se lèvent tous les jours pour bosser,
00:17:40 qui ne comptent pas sur les aides sociales et autres pour vivre.
00:17:44 C'est pour eux que je veux me battre. Et qui incarne le plus cette France-là ? C'est les agriculteurs.
00:17:49 Gabriel Attal a poursuivi ensuite sa visite en Indre-et-Loire, en assistant au vœu de la députée renaissance Fabienne Colboc.
00:17:56 Paul Mougenot, la question de la concurrence des loyales abordée par le Premier ministre,
00:18:02 on l'a compris depuis quelques jours, c'est là aussi l'un des nœuds du problème de la crise agricole,
00:18:07 de la colère des agriculteurs. Mais finalement, Sarah Salmane le soulignait tout à l'heure,
00:18:12 pourquoi ne pas aller à Bruxelles, puisque c'est à Bruxelles vraisemblablement que tout cela se joue, non ?
00:18:17 On en parle souvent, mais le Premier ministre évoque la volonté de dialoguer.
00:18:24 Mais est-ce que vous vous rendez compte qu'il y a un vrai besoin de co-construction ?
00:18:28 Il faut travailler ensemble. Nous avons été reçus avec Véronique Lefloch, la présidente de la coordination rurale,
00:18:34 mardi à Matignon. Et depuis mardi, il a notre numéro de téléphone.
00:18:39 On n'a jamais été appelé. Il y a quand même une forme de mépris. C'est insupportable.
00:18:44 Ça veut dire que c'est de la communication. Pour vous, le Premier ministre se déplace comme ce matin en Indre-et-Loire,
00:18:48 c'est de la communication pour le Média, mais les questions de fond ne sont pas traitées, puisqu'il pourrait le faire avec vous.
00:18:55 Mais si vous voulez, on attendait des actes de la clarté. Je veux dire, on n'a rien compris sur le GNR.
00:19:00 On n'a rien compris. Je veux dire, vous l'évoquez sur l'Union européenne, mais il n'a pas du tout évoqué la question du tabou ukrainien.
00:19:10 Parce que si c'est de volonté de faire rentrer l'Ukraine dans l'Union européenne, ça veut dire quoi ?
00:19:15 Ça veut dire que ce sera le premier marché de la serrale en Europe.
00:19:18 Mais au-delà de tout ça, il ne va quand même pas faire une visite de ferme tous les jours.
00:19:23 On attend quand même des actes, et des actes forts.
00:19:26 Je ne sais pas si je me trompe, Jonathan Cixous, mais il y a ce parallèle avec le projet de loi immigration.
00:19:31 C'est-à-dire qu'on en a beaucoup débattu et on avait le sentiment que le politique tournait systématiquement autour du pot,
00:19:37 sans aborder les vraies questions. Là, il y a eu deux questions, notamment celle de la question du poulet ukrainien,
00:19:43 qui est mise en avant par Paul Moujnaud, et on n'en entend pas parler, dans la boucle de Gabriel Attal notamment.
00:19:49 Donc des vrais problèmes, mais pour le moment, qui sont balayés, mis de côté, qui font peur. On a ce sentiment-là, non ?
00:19:54 Je comprends parfaitement la crainte face à la menace que représente une entrée dans l'Union européenne de l'Ukraine,
00:20:01 à bien des égards, et notamment en matière agricole.
00:20:04 Néanmoins, c'est brandi par Ursula von der Leyen, qui s'amuse avec ses drapeaux.
00:20:09 Elle n'est plus là dans quelques mois, et ce n'est pas tous les Européens qui souhaitent une entrée de l'Ukraine dans l'Union.
00:20:15 En revanche, il y a bien d'autres problèmes que vous soulignez, et qui sont d'ores et déjà bien réels, et c'est ceux-là auxquels il faut s'atteler.
00:20:22 Je pense que ce qu'il faut attendre... Alors, il y aura plusieurs étapes, mais la réunion de jeudi va être cruciale,
00:20:30 et je pense que d'ici jeudi, il y aura donc les blocages autour de Paris notamment.
00:20:35 On va les observer, on va espérer, comme nous le disions, que ça ne dégénère pas,
00:20:40 mais je pense qu'il faut un peu de patience et attendre jeudi, parce que la plupart des mesures annoncées sont des mesures qui se décideront à Bruxelles.
00:20:47 Et c'est très intéressant d'apprendre aujourd'hui que Matignon est en dialogue avec une vingtaine de pays européens pour tenter de faire bouger la Commission sur ce point.
00:20:56 Donc, je pense qu'il travaille. Toutes les mesures, toutes les revendications faites ne peuvent pas être résolues en 24 heures.
00:21:07 Ce sont des gros mécanismes, ce sont des subventions, ce sont des blocages de fonds parfois très importants.
00:21:13 Il y a d'un côté, effectivement, évidemment, le discours politique, il y a le petit coup de com' permanent.
00:21:20 C'est aussi comme ça que la politique se fait. On ne va pas tout réformer d'un coup et à la faveur d'une même crise.
00:21:26 Je vous avoue que sur ce dossier-là, depuis les premiers propos de Gabriel Attal, en tant que citoyen tout simplement,
00:21:35 je suis beaucoup plus, peut-être à tort, serein que je n'étais face à la loi immigration, qui, dès le début, nous a montré qu'on allait dans le mur.
00:21:47 Là, pas forcément, parce qu'il y a beaucoup de portes qui sont laissées ouvertes, ce qui n'était pas le cas pour le projet de loi immigration,
00:21:54 où toutes les portes se sont fermées tout de suite.
00:21:56 Puis aussi, il y a eu des débuts de réponse, il y a eu des premières réponses. Je pense qu'on ne peut pas parler de mépris vis-à-vis d'un premier ministre
00:22:04 qui se déplace, qui fait le nécessaire, qui va au contact. Il y a eu déjà une première rafale de réponses.
00:22:10 Alors sans doute qu'elles ne sont pas, bien évidemment, elles ne vont pas assez loin. Après, effectivement, je suis d'accord avec Jonathan.
00:22:17 C'est quelque chose qui se traite aussi au niveau européen parce que les chevaux européens sont tellement entremêlés
00:22:24 qu'il faut maintenant démêler tout ça et avoir des alliés dans l'Europe. Il y a une vingtaine de pays, là, il vient de nous l'annoncer,
00:22:29 des alliés dans l'Europe pour aller dans le même sens. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un problème, comme disait Sarah tout à l'heure, de la Macronie.
00:22:35 C'est un problème qui dure depuis des années et des années, des dizaines d'années là-dessus.
00:22:40 Mais ça ne fait pas grand-chose de ce côté-là.
00:22:42 On va marquer une pause. On y reviendra à 18h, Réunion de Cris, je vous le rappelle, Armel Thignon.
00:22:45 Et puis l'une des raisons de la colère, vous savez, c'est la pression depuis des années des écologistes, des militants au loin de la terre
00:22:51 qui font des actions contestables. On l'a vu encore ce matin au Louvre où la joconde a été aspergée de soupe.
00:22:57 Nous vous posons cette question ce soir. Le principe, vous le connaissez, vous voyez ce petit QR code là qui s'affiche juste à côté de moi.
00:23:03 On vous pose cette question, vous le scannez. Les écologistes ont-ils leur part de responsabilité dans la crise du monde agricole qui se joue aujourd'hui ?
00:23:10 À qui faites-vous le plus confiance pour gérer les questions environnementales finalement ?
00:23:14 Aux écologistes ou alors aux agriculteurs ? N'hésitez pas à nous répondre. Nombreux nous entendront vos réponses en fin d'émission.
00:23:21 Très courte pause, on revient dans un instant sur CNews. A tout de suite.
00:23:24 De retour sur le plateau de Punchline Weekend. Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner jusqu'à 19h.
00:23:33 Autour de ce plateau, Sarah Salman, Jean-Michel Fauvergue, Paul Moujnaud, Jonathan Cixous. Nous accueillons également Arnaud Klarsfeld.
00:23:39 Bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation. Dans un instant, nous allons revenir sur cette information majeure d'une grande gravité.
00:23:46 Plusieurs pays suspendent leur soutien à l'UNEROI. C'est l'agence de l'ONU après les accusations contre des employés qui ont participé au massacre du 7 octobre.
00:23:57 On en parle dans un instant. Mais tout de suite, le rappel des titres avec vous Isabelle Piboulot.
00:24:01 Face à la colère des agriculteurs, le ministre de l'Intérieur prévoit un dispositif défensif important afin d'empêcher tout blocage du marché de Rungis, des aéroports franciliens et d'interdire toute entrée dans Paris.
00:24:14 Un blocus de la capitale est prévu dès demain à 14h pour une durée indéterminée. Une réunion interministérielle de crise se tiendra à Beauvau à 18h.
00:24:23 Marine Le Pen aux côtés des agriculteurs dans le Nord. La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale a dénoncé la politique agricole du gouvernement qu'elle juge responsable des blocages.
00:24:34 Ils ne remettront pas en cause le modèle qu'ils soutiennent au niveau de l'Union européenne. Un modèle qui tue l'agriculture a-t-elle fustigé ?
00:24:42 Marine Le Pen estime qu'il faut sortir l'agriculture des accords de libre-échange.
00:24:46 Et puis cette image au musée du Louvre. Deux militantes écologistes ont aspergé de soupe la vitre blindée qui protège la Joconde.
00:24:54 Une action revendiquée par le collectif RIPoste alimentaire dans le but de promouvoir le droit à une alimentation saine et durable.
00:25:02 La ministre de la Culture a réagi sur X déclarant qu'aucune cause ne peut justifier que notre patrimoine soit pris pour cible.
00:25:09 Merci Isabelle, on vous retrouve à 18h. Justement nous vous posons cette question cet après-midi.
00:25:14 Nous vous sollicitons, on vient de voir ces images de militantes écologistes, des militantes loin de la terre avec ces actions contestables.
00:25:21 Et bien la pression des écologistes, on le sait, c'est l'une des raisons aussi de la colère des agriculteurs.
00:25:27 Nous vous posons cette question donc cet après-midi. Les écologistes dont il leur parle de responsabilité dans la crise agricole qui est en train de se jouer.
00:25:34 Vous connaissez le principe. Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement en l'antenne. Nous vous entendrons bien évidemment en fin d'émission.
00:25:41 La situation relative à la colère des agriculteurs, bien évidemment nous la suivons de près. Nous y reviendrons largement à partir de 18h.
00:25:48 Mais avant cette information majeure, information d'une grande gravité, plusieurs pays suspendent leur soutien à l'UNEROI.
00:25:55 L'UNEROI c'est l'agence de l'ONU après les accusations contre des employés.
00:25:59 Alors la raison, certains d'entre eux ont participé au massacre du 7 octobre.
00:26:04 L'UNEROI, pour rappel, c'est l'office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient.
00:26:10 Elle était largement soutenue jusque là par des Etats mais les dernières révélations font l'effet d'une bombe.
00:26:16 Israël demande que l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens ne joue plus aucun rôle dans la bande de Gaza.
00:26:22 Les précisions à Tel Aviv de notre envoyé spécial Jérôme Rompnou et puis nous en parlons juste après avec Arnaud Clarsfeld.
00:26:29 Israël accuse une douzaine d'employés de l'UNEVRA, l'office de secours et travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient,
00:26:37 d'être impliqués dans les attaques du 7 octobre dernier sans préciser toutefois leur rôle.
00:26:42 L'UNEVRA gère des camps de réfugiés palestiniens à Gaza mais aussi au Liban, en Syrie, en Cisjordanie.
00:26:47 En Jordanie, 6 millions de personnes sont concernées, 30 000 employés. C'est une agence fondée par l'ONU en 1949.
00:26:55 Une dizaine de pays ont déjà suspendu leurs aides dont la France qui a suspendu ce dimanche aussi ses aides.
00:27:01 Il n'y aura plus aucun versement au premier trimestre 2024. En 2023, Paris avait versé 60 millions d'aides à l'UNEVRA.
00:27:09 Tous attendent le résultat des enquêtes pour reprendre ou non les aides à l'organisme.
00:27:14 Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'est engagé à demander des comptes à tout employé des Nations Unies
00:27:23 qui serait impliqué dans des actes de terrorisme, exhorte vivement les gouvernements qui ont suspendu leurs aides
00:27:30 au moins à garantir la continuité des opérations.
00:27:34 Voilà pour le contexte Arnaud Clarsfeld.
00:27:37 Alors peut-être qu'aujourd'hui certains téléspectateurs découvrent cette agence de l'ONU
00:27:41 mais ça ne date pas d'hier, cela fait longtemps que cette agence de l'ONU est dans le viseur d'Israël.
00:27:46 On peut le rappeler ça en préambule.
00:27:48 Oui, votre correspondant a rappelé l'historique, c'est-à-dire qu'en 1949, les États arabes ont attaqué Israël.
00:27:56 Un certain nombre de leaders arabes ont dit aux Arabes qui étaient en Israël
00:28:02 "Allez-vous-en, nous allons massacrer tout le monde, donc ne soyez pas dans les pattes".
00:28:08 Un certain nombre sont partis volontairement, d'autres ont été chassés,
00:28:12 mais en tous les cas environ 500 000 Palestiniens sont partis soit en Jordanie, soit au Liban, soit en Syrie.
00:28:21 Une agence a été créée en 1949 qui est l'UNRWA et elle a été spécifique pour les Palestiniens,
00:28:29 ce n'est jamais été le cas par ailleurs.
00:28:32 Les réfugiés, au lieu de s'adapter, c'est-à-dire de s'intégrer dans le pays où ils habitent, sont restés réfugiés.
00:28:45 Par exemple au Liban, ils sont réfugiés depuis 80 ans,
00:28:49 c'est-à-dire que ce sont les arrières petits-enfants souvent de ceux qui sont partis en 1949.
00:28:54 Ils ne peuvent pas se marier, ils ne peuvent pas devenir Libanais, ils ne peuvent pas travailler,
00:29:01 donc ils vivent dans des camps.
00:29:03 Donc l'UNRWA, dans un sens, on peut le voir en tous les cas comme ça,
00:29:07 perpétue le problème au lieu de le résoudre.
00:29:10 Et jamais Israël n'acceptera que 6 millions de personnes viennent ou reviennent,
00:29:17 selon la position qu'on adopte, en Israël, faisant des Juifs une minorité.
00:29:23 Donc il faudra résoudre le problème et ces personnes devront s'intégrer sans doute dans le monde arabe.
00:29:28 Maintenant, pour Gaza spécifiquement, l'UNRWA a un rôle qui est un rôle humanitaire,
00:29:35 c'est-à-dire il nourrit les gens, mais il a aussi un rôle qui est un rôle éducatif, un rôle économique.
00:29:41 Et dans le rôle éducatif, les manuels palestiniens incitent à la haine d'Israël, incitent à la haine des Juifs
00:29:49 et n'essayent pas de résoudre ce conflit.
00:29:52 L'UNRWA a déjà une responsabilité structurelle dans la formation des jeunes palestiniens.
00:29:58 Maintenant, et on l'avait vu aussi en 2001, quand les tours jumelles avaient été abattues par Ben Laden,
00:30:05 les explosions de joie dans les écoles de l'UNRWA et les explosions aussi de joie au moment du 7 octobre.
00:30:13 Maintenant, à cela se rajoute que certains employés de l'UNRWA, c'est-à-dire de l'agence onusienne,
00:30:20 ont participé au massacre du 7 octobre.
00:30:26 Ce qui est inévitable, puisque l'UNRWA est dans Gaza, que le Gaza est dominé par le Hamas,
00:30:36 qui égorge ceux qui s'opposent à lui, et donc les gens qui travaillent à l'UNRWA sont influencés au minimum par le Hamas.
00:30:49 - Quand le directeur de l'UNRWA réagit à cette polémique, 2 millions de personnes à Gaza dépendent de son aide,
00:30:59 il ajoute "je suis choqué que de telles décisions soient prises", il parle de la suspension du financement,
00:31:06 "sur la base de comportements présumés de quelques individus et qu'à mesure que la guerre se poursuit,
00:31:11 les besoins s'aggravent et la famine menace". Il parle de "quelques individus".
00:31:15 À vous entendre, non, ce n'est pas le cas, c'est beaucoup plus répandu.
00:31:18 - Structurellement, la haine d'Israël est beaucoup plus répandue.
00:31:21 Maintenant, le nombre de gens qui ont participé, je ne peux pas le savoir,
00:31:25 mais si les Israéliens ont donné des informations et si les Américains ont agi en conséquence en suspendant l'aide,
00:31:31 les Allemands ont suspendu l'aide, les Australiens ont suspendu l'aide, les Anglais ont suspendu l'aide,
00:31:37 c'est que les informations sont des informations sérieuses.
00:31:41 Je ne dis pas du tout au contraire, il faut continuer à aider les Palestiniens,
00:31:46 mais l'UNRWA doit être changé et démantelé pour une autre forme.
00:31:52 Je n'ai pas de solution pour l'instant, mais en tous les cas, c'est aux gens des Nations Unies
00:31:57 de réfléchir à une autre forme de l'UNRWA qui ne perpétue pas le problème
00:32:01 et qui fasse en sorte que ces réfugiés palestiniens puissent s'intégrer quelque part.
00:32:07 La France, il y a quelques heures, a elle aussi annoncé la suspension de son aide financière à cet organisme.
00:32:16 Mais hier, vous le disiez, les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada,
00:32:22 la Finlande ou encore le Pays-Bas, comment est-ce que vous comprenez que la France est attendue
00:32:26 avant d'annoncer la suspension de l'aide après les révélations ?
00:32:31 Je pense que la France est prudente et encore, je ne suis pas sûr de la formulation,
00:32:37 parce que ce que j'ai lu, c'est que la France n'a pas prévu de donner son aide au premier semestre.
00:32:42 Donc, ça veut dire qu'elle peut peut-être donner l'aide au deuxième semestre.
00:32:46 C'est une suspension, peut-être, en attendant les conclusions de l'enquête.
00:32:49 C'est une solution qui est diplomatique.
00:32:51 Je crois que, voyant que les États-Unis avaient réagi avec la Grande-Bretagne et que l'Allemagne avait réagi,
00:32:57 la France n'a pas pu rester sans réagir.
00:32:59 Mais je crois que la France est assez liée à l'UNRWA, assez liée à l'aide aux Palestiniens.
00:33:04 L'aide aux Palestiniens, elle a bien raison, mais elle a trouvé une formule, je ne suis pas sûr,
00:33:11 mais vu que j'ai vu "premier semestre" et "deuxième semestre", il doit y avoir...
00:33:15 C'est-à-dire que l'argent ne devait pas être prévu pour être versé au premier semestre.
00:33:19 Donc, de toute manière, elle ne gèle rien du tout.
00:33:22 C'est mon interprétation, mais je suis loin d'être sûr.
00:33:25 - Sarah Salmane, peut-être votre réaction.
00:33:27 Qu'est-ce que cela dit, selon vous, notamment des ONG sur place, qui aident les populations palestiniennes ?
00:33:33 - Je vais rajouter des éléments de contexte.
00:33:35 Je trouve que l'ONU a toujours été assez sévère et assez critique envers Israël
00:33:39 en faisant part d'une objectivité tout à fait relative et parfois plus indulgente à l'égard de certains États dictatoriaux.
00:33:45 On peut quand même aussi préciser que l'UNRWA est une filiale de l'ONU, au même titre que l'OMS, par exemple.
00:33:51 C'est important, il me semble, de le rappeler.
00:33:53 Et certains membres de l'UNRWA sont directement sur le terrain liés au Hamas.
00:33:58 On peut aussi quand même reconnaître les choses sans faire de généralité.
00:34:01 Donc, la décision de la France de suspendre et non pas d'interrompre, parce que ça reste une suspension,
00:34:06 donc ça ne préjuge en rien des résultats de l'enquête, même si les accusations étant tellement graves,
00:34:10 qu'il me semble qu'il fallait évidemment réagir.
00:34:13 - Vous parliez d'un deux poids, deux mesures de la vision de l'ONU.
00:34:16 - C'est mon interprétation. Je trouve que l'ONU est souvent très, très sévère à l'égard d'Israël,
00:34:19 et en tout cas, pas du tout complaisant.
00:34:22 - Peut-être qu'Arnaud Clarsfeld, effectivement, c'est toute la formation.
00:34:25 - Oui, mais l'ONU, en 1975, votait une résolution disant que le sionisme était une forme de racisme.
00:34:32 Donc, pour condamner Israël, je crois qu'Israël est l'État le plus condamné.
00:34:39 L'Iran est président souvent de la Commission des droits de l'homme ou des droits des femmes.
00:34:44 Donc, il y a quand même des choses qui sont à braques.
00:34:49 - Et j'ajouterais que Francesca Albanès, qui est rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés,
00:34:55 affirme, c'est ce qu'elle a affirmé, que stopper l'aide à l'UNEVRA est contraire à l'ordre de la Cour internationale de justice.
00:35:02 Là aussi, on s'interroge sur la vision de la Cour internationale de justice.
00:35:06 On le rappelle, l'Afrique du Sud qui a saisi cette Cour, Arnaud Clarsfeld,
00:35:10 c'est l'instrument juridique de l'ONU et qui a donné, en quelque sorte, raison à l'Afrique du Sud.
00:35:15 - Non, elle n'a pas donné raison à l'Afrique du Sud. L'Afrique du Sud demandait la cessation des hostilités.
00:35:21 - Ce qui n'est pas le cas, c'est vrai.
00:35:23 - L'Afrique du Sud n'a pas... La Cour internationale de justice n'a pas dit qu'il fallait cesser les hostilités.
00:35:30 Elle a rappelé au parti l'exigence de respecter le droit humanitaire.
00:35:36 Et elle a demandé que les otages soient libérés et elle a demandé quelques mesures conservatoires.
00:35:45 Mais elle ne s'est pas prononcée sur le fond, c'est-à-dire sur le fait de savoir si Israël commettait un génocide.
00:35:54 Elle n'a jamais eu ces mots. Et il faut savoir que dans la définition du génocide,
00:36:00 il y a d'abord l'intention de commettre le génocide, c'est la première chose.
00:36:06 Et la deuxième chose, il y a des éléments qui sont pris en compte pour la commission d'un génocide,
00:36:12 le meurtre, empêcher les femmes d'avoir des enfants, etc.
00:36:17 - Donc quand l'Afrique du Sud y voit une victoire diplomatique, ce n'est pas le cas.
00:36:20 - Donc il n'y a pas d'intention.
00:36:22 À Mossoul, quand il y a eu la coalition, il y a eu 40 000 morts civiles.
00:36:28 Pour l'instant, il y a 12, 15, ça dépend des chiffres du Hamas, mais 12 000 morts civiles,
00:36:35 il y a aussi des morts qui sont des terroristes du Hamas.
00:36:38 Mais si Israël pouvait se débarrasser du Hamas sans commettre le moindre mort civile, il le ferait.
00:36:48 Israël envoie des messages avant de bombarder, demande à dégager des zones.
00:36:53 Donc il n'y a pas d'intention génocidaire.
00:36:55 Il y a évidemment une crise humanitaire.
00:36:58 Et c'est vrai que quand on regarde les vidéos de parents cherchant leurs enfants dans les ruines
00:37:02 ou d'enfants cherchant leurs parents dans les ruines, on pleure.
00:37:05 Mais il n'y a pas de volonté d'Israël de tuer le plus de Palestiniens possible.
00:37:09 Au contraire, puisqu'il demande aux Palestiniens d'aller ou vers le sud ou vers le nord
00:37:14 pour empêcher les pertes civiles.
00:37:18 - Je vous propose que nous revenions sur les propos d'Yael Broun-Pivet,
00:37:22 présidente de l'Assemblée nationale, sur les conséquences de cette guerre entre Israël
00:37:26 et les terroristes du Hamas dans un instant.
00:37:28 On entendra Yael Broun-Pivet, mais avant, Jonathan Cixous,
00:37:31 vous vouliez réagir à cette polémique qui vise l'UNRWA ces dernières heures.
00:37:35 - Oui, pour compléter ce qui venait d'être dit, je voulais rappeler que c'est aussi une affaire de gros sous.
00:37:41 Et il y a beaucoup d'intermédiaires qui, depuis, ça fait partie du système,
00:37:47 touchent leur part du gâteau au fil des étapes.
00:37:53 - Parce que nous sommes colossales, finalement.
00:37:55 - Et les détournements sont colossaux eux-mêmes.
00:37:57 Pour vous donner un petit exemple, les trois chefs du Hamas,
00:37:59 je crois qu'il n'en reste plus que deux d'ailleurs,
00:38:01 qui étaient réfugiés au Qatar, ils devraient être vraisemblablement en Algérie désormais,
00:38:07 leur fortune a étroit dépassé les 11 milliards de dollars.
00:38:12 Ces trois types n'ont jamais travaillé de leur vie.
00:38:14 Ça peut vous donner quand même une échelle de ces détournements systémiques du Hamas
00:38:23 qui ont totalement fait main basse sur les institutions internationales.
00:38:27 - Donc derrière, la question qui va se poser, c'est est-ce que les États-Unis, l'Allemagne, Dali ou même la France,
00:38:31 ces pays ont financé indirectement, en tout cas, le Hamas ?
00:38:35 - Ils ont financé, mais nous le savons. Nous le savons que, indirectement, il y a eu de nombreux...
00:38:39 Il y a même dans des vidéos de propagande du Hamas des choses assez cocasses.
00:38:42 Il y a eu une entreprise en France qui avait donné des millions d'euros pour créer des infrastructures
00:38:46 avec des tuyaux pour des évacuations d'eau, etc. dans la bande de Gaza.
00:38:50 Le Hamas, dans ses vidéos de propagande, nous montrait comment il déterrait ces tuyaux pour en faire des tirs de mortier.
00:38:56 Donc, si vous voulez, de toute façon, toute l'aide internationale qui est arrivée aux mains du Hamas,
00:39:00 à un moment ou à un autre, était utilisée pour alimenter le terrorisme.
00:39:04 - Toujours est-il que dans ce contexte de guerre en Israël et les terroristes du Hamas,
00:39:07 je vous le disais, on le sait, il y a des conséquences en France très inquiétantes,
00:39:10 dont ce dernier rapport du CRIF. On en a beaucoup parlé autour de ce plateau.
00:39:14 Le nombre d'actes antisémites recensés dans le pays a bondi l'an dernier de 1000%,
00:39:18 1000% depuis le 7 octobre 2023.
00:39:21 Ce matin, Yael Brun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
00:39:24 a annoncé elle-même être victime de ces actes antisémites.
00:39:28 Elle a déposé 23 plaintes après avoir reçu des menaces.
00:39:31 Et elle appelle, dans ce contexte-là, un sursaut collectif. On l'écoute.
00:39:35 - On voit à mon judaïsme que je n'ai jamais caché. Et donc, c'est des insultes.
00:39:41 On m'envoie des étoiles jaunes. On regrette que ma famille n'ait pas été totalement exterminée dans les camps.
00:39:51 Enfin, c'est juste épouvantable. C'est juste épouvantable.
00:39:54 Et on voit aussi que, concernant l'antisémitisme, il y a aujourd'hui une libération de la parole,
00:40:00 que ce soit sur les réseaux sociaux. Et les réseaux sociaux ne sont pas exempts de ces actes-là.
00:40:07 Mais aussi dans la réalité, j'ai envie de dire dans la vraie vie.
00:40:11 On voit des gens qui assument des opinions antisémites face à des caméras,
00:40:16 en les écrivant, sans même cacher leur identité.
00:40:20 Et donc, nous ne pouvons pas laisser passer cela.
00:40:23 Et moi, j'appelle à un sursaut collectif, parce qu'il en va des fondements de notre République
00:40:28 et de ce que nous sommes, nous, en tant que peuple français.
00:40:32 Quel levier pour ce sursaut collectif ? On en parle dans un instant à nos classes femmes.
00:40:35 Mais avant cette question, on entendait la présidente de l'Assemblée nationale dire
00:40:38 « oui, effectivement, la parole aujourd'hui se libère sur les réseaux sociaux,
00:40:41 mais pas seulement, dans la vraie vie aussi, de manière tout à fait libre.
00:40:45 Comment est-ce que vous le comprenez ? Ça vient d'où ? Cela révèle quoi ? »
00:40:50 L'antisémitisme est une maladie de l'humanité qui touche des gens,
00:40:54 qui se renouvelle un peu ou qui mute.
00:40:58 Quand on se retourne dans l'histoire, on voit que les Allemands, en 1918,
00:41:04 ont libéré les Juifs qui étaient victimes de pogroms des Tsaristes et des Cossacks.
00:41:11 Et quand, 30 ans plus tard, c'est les Russes qui ont libéré les Juifs des Allemands,
00:41:21 et là, une libération d'Auschwitz, l'anniversaire hier.
00:41:27 Aujourd'hui, je le dis, souvent, la France n'est pas antisémite,
00:41:32 mais il y a un noyau dur de l'extrême droite qui l'est,
00:41:35 une partie de plus en plus importante de l'extrême gauche.
00:41:40 Et j'ai été poursuivi par l'Arkham, d'ailleurs, pour l'avoir dit chez vous,
00:41:44 donc je ne le redirai pas, qu'une partie de la population musulmane l'est aussi.
00:41:49 J'ai dit une minorité, pourtant, je suis...
00:41:52 - Il y a des sondages, notamment des sondages de l'IFOP,
00:41:55 qui vont dans ce sens-là, en tout cas, ce sont des sondages qui ont été faits.
00:41:59 C'est une réalité aussi que montrent les sondages,
00:42:04 notamment un sondage du JDD paru aujourd'hui.
00:42:07 - Mais disons que cet antisémitisme s'exacerbe quand il y a le conflit
00:42:12 entre Israël et les Palestiniens, et c'est normal que les Juifs
00:42:17 soient du côté d'Israël, et c'est normal aussi que les musulmans
00:42:23 s'identifient plus aux Palestiniens.
00:42:27 C'est normal d'avoir des préjugés, je trouve,
00:42:30 mais c'est normal aussi d'essayer de les combattre,
00:42:33 et ce qui est inadmissible, c'est de passer à l'acte,
00:42:36 et j'ai lu dans les journaux qu'il y a de plus en plus de passages à l'acte.
00:42:40 On a des opinions, qu'on ait des préjugés, c'est une chose,
00:42:44 mais qu'on passe à l'acte et qu'on vienne détruire la vie de gens,
00:42:49 ou les menacer, ou les humilier.
00:42:52 Et il y a une population juive qui est de 600 000,
00:42:55 il y a une population musulmane qui est de plus de 6 millions.
00:42:58 Donc je crois que c'est les leaders musulmans qui doivent parler
00:43:03 à l'ensemble de la population musulmane, en leur disant
00:43:06 "Vous pouvez avoir vos opinions, mais c'est péché d'aller embêter
00:43:12 ou violenter ou humilier les gens d'une autre religion.
00:43:17 On ne changera pas ce que les gens pensent, mais on peut au moins
00:43:20 essayer de les éduquer pour ne pas passer à la violence."
00:43:23 Et encore une fois, je répète, c'est une minorité qui gâche la vie des autres,
00:43:28 et on voit quand même aussi que plus la population musulmane,
00:43:31 ça c'est votre sondage que vous avez publié, enfin le sondage du JDD...
00:43:34 - Le sondage du JDD, on va peut-être en voir quelques extraits.
00:43:38 - Les préjugés viennent diminuer en fonction de l'âge,
00:43:42 et que plus on est âgé dans la population musulmane,
00:43:44 moins les préjugés sont élevés.
00:43:46 - Sarah Salman, Jean-Michel Fauvergue, vous vouliez réagir.
00:43:48 - Je pense qu'on peut observer un parallélisme d'effort
00:43:50 entre l'évolution du conflit israélo-palestinien
00:43:52 et la montée de l'antisémitisme en France.
00:43:54 Vous parliez des chiffres donnés par le CRIF,
00:43:56 il y a eu 1 676 actes antisémites en 2023, contre 436 en 2022.
00:44:02 Et dès le 7 octobre dernier, on observe une explosion des actes antisémites.
00:44:06 Donc oui, il y a un parallèle.
00:44:08 Mais là où Mme Brune-Pivet a raison,
00:44:10 c'est qu'il y a toujours eu des antisémites,
00:44:12 mais maintenant c'est l'antisémitisme décomplexé.
00:44:14 C'est comme si on avait presque le droit d'être antisémite.
00:44:17 Les réseaux sociaux, dans la vraie vie, moi ça me choque.
00:44:20 Et quelle est la réaction des juifs ?
00:44:22 Parce que c'est ça aussi, on peut s'interroger.
00:44:24 Il y a les juifs qui se cachent, qui se disent "on a peur, on va prendre la Mézouza,
00:44:28 on va la cacher, on va enlever la kippa, on va faire attention".
00:44:30 Et vous avez des juifs qui au contraire se disent "on va faire notre alia,
00:44:34 on va assumer qu'on est juif et pas se cacher".
00:44:37 Donc ça provoque, même au sein de la communauté juive, des réactions différentes.
00:44:41 Et ça c'est bien aussi de le souligner.
00:44:43 Mais je pense que la communauté juive ne doit pas avoir peur.
00:44:46 Parce qu'à force de voir ça, on n'ose plus.
00:44:48 Et je pense qu'on doit continuer d'oser que la communauté juive a besoin d'être aidée
00:44:52 et d'être soutenue.
00:44:53 Parce que l'antisémitisme est un délit qui ne concerne pas uniquement les juifs,
00:44:57 mais toute la France, au même titre que le racisme.
00:45:00 - Paul Mougenot, vous voulez intervenir ? Jean-Michel Fauvergue, et puis vous conclurez.
00:45:05 - Non, je dirais simplement que l'humanisme est dans l'ADN du monde agricole.
00:45:10 Et que de nombreux agriculteurs, de nombreux paysans ont été résistants.
00:45:15 Et que de nombreux agriculteurs ont caché des juifs.
00:45:19 Et si vous voulez, ça, ça a beaucoup, beaucoup marqué la campagne.
00:45:22 - Oui, ça vous marque beaucoup, effectivement.
00:45:24 - Oui, ce que mon père a montré, c'est que si un quart des juifs
00:45:27 avaient péri à cause de Vichy, les trois quarts des juifs restants doivent leur survie
00:45:33 grâce à la sympathie bienveillante du peuple français,
00:45:36 qui a été nourrie, comme les agriculteurs le sont,
00:45:40 de valeurs républicaines et de charité chrétienne.
00:45:44 - C'est vrai, Paul Mougenot, c'est intéressant ce que vous dites.
00:45:46 Ça fait vraiment partie de l'histoire française, également,
00:45:49 l'implication de ces agriculteurs dans la résistance française.
00:45:53 Un mot, Jean-Michel, peut-être ?
00:45:54 - Je voulais réagir sur la deuxième partie du discours de Yael Broun-Pitié.
00:45:57 - En 10 secondes, pardonnez-moi, on a un peu de terme de son.
00:45:59 - Que je connais bien.
00:46:01 Elle appelle à la réaction.
00:46:02 On a vu qu'il y avait une manifestation importante,
00:46:05 mais cette manifestation était absente à un certain nombre de personnes,
00:46:08 des jeunes, des musulmans, et surtout le monde de l'intelligentsia,
00:46:12 qui a courageusement manifesté quelques jours après,
00:46:17 derrière des banderoles sur lesquelles il n'y avait rien écrit,
00:46:20 dans le silence le plus absolu.
00:46:22 Donc à un certain moment, on a quand même toute une partie de notre population,
00:46:25 en particulier cet intelligentsia-là,
00:46:27 qui n'est pas là pour se battre contre cet antisémitisme.
00:46:31 - Arnaud Klerzfeld, un grand merci d'avoir accepté notre invitation
00:46:34 dans Punchline Weekend.
00:46:35 On revient dans un instant, on marque une courte pause.
00:46:37 N'hésitez pas à scanner ce QR code.
00:46:38 On vous pose une question ce soir.
00:46:40 Crise agricole, les écologistes ont-ils leur part de responsabilité ?
00:46:45 N'hésitez pas à répondre.
00:46:47 Est-ce que vous faites plus confiance aux agriculteurs ou aux écologistes
00:46:49 sur les questions de l'environnement ?
00:46:51 Là aussi, vous pouvez nous donner votre avis.
00:46:54 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
00:46:56 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline Weekend.
00:47:03 Si vous nous rejoignez, il est presque 18h.
00:47:05 Nous vous sollicitons, vous le savez, comme chaque week-end,
00:47:08 comme chaque dimanche, on le sait,
00:47:10 l'une des raisons du ras-le-bol des agriculteurs,
00:47:12 c'est la pression des écologistes depuis des années,
00:47:15 des militants loin de la terre, des actions contestables,
00:47:17 comme ce matin au Louvre, on va y revenir,
00:47:19 le compte a été aspergé de soupe.
00:47:21 Ce soir, nous vous posons donc cette question.
00:47:23 Les écologistes ont-ils leur part de responsabilité
00:47:26 dans la crise qui secoue le monde agricole aujourd'hui ?
00:47:29 Et puis, vous pouvez nous répondre.
00:47:31 À qui est-ce que vous faites plus confiance, finalement,
00:47:33 sur les questions de l'environnement ?
00:47:35 Est-ce que c'est aux écologistes ? Est-ce que c'est aux agriculteurs ?
00:47:37 Dites-nous tout, vous connaissez le principe.
00:47:39 Le petit QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:47:41 Et puis, vous répondez en vidéo,
00:47:43 nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:47:46 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h autour de ce plateau
00:47:49 avec Sarah Salman, Jean-Michel Fauvergue,
00:47:52 notre agriculteur Paul Mougenot et Jonathan Cixous.
00:47:55 Dans un instant, on va revenir sur cette réunion de crise
00:47:58 qui commence tout juste à Beauvau.
00:48:01 Nous serons avec Célia Barotte,
00:48:02 mais avant, un point sur les toutes dernières actualités.
00:48:04 Et c'est avec vous, Maureen Vidal.
00:48:06 - Bonjour, Olivier. Bonjour à tous.
00:48:08 Une cellule interministérielle de crise s'ouvre à Beauvau
00:48:12 à l'initiative du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:48:15 Consacré à la colère des agriculteurs,
00:48:18 le ministre de l'Agriculture, Marc Faineau, est également présent.
00:48:21 Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce matin
00:48:23 un dispositif défensif important qui sera mis en place dès ce soir.
00:48:28 Les agriculteurs ont annoncé un siège de la capitale
00:48:31 à partir de demain, 14h.
00:48:33 En Turquie, une attaque a éclaté en pleine messe
00:48:36 dans l'église catholique Santa Maria à Istanbul.
00:48:39 Un homme a été tué par balle alors que deux assaillants ont ouvert le feu.
00:48:43 Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé ses condoléances
00:48:47 et assuré que les mesures nécessaires avaient été prises
00:48:49 pour arrêter les assaillants.
00:48:51 Le pape François, de son côté, a immédiatement condamné l'attaque
00:48:54 et exprimé depuis Rome sa proximité avec la communauté de cette église.
00:48:58 Enfin, enger indétrônable au classement des villes et villages de France
00:49:02 où il fait bon vivre.
00:49:04 Le JDD a dévoilé le palmarès de 2024, construit sur près de 200 critères.
00:49:09 Succès pour le Pays Basque. Bayonne est talonnée par Biarritz et Anglais.
00:49:13 Du côté des villages de moins de 2000 habitants,
00:49:15 Guétari arrive en tête, suivi de deux communes normandes.
00:49:18 Martin Vast dans la Manche et Epron dans le Calvados.
00:49:21 - Merci beaucoup Maureen.
00:49:24 Vous le disiez, réunion de crise à Beauvau qui s'ouvre.
00:49:27 On va retrouver dans un instant Célia Barotte.
00:49:29 Mais avant, je vous le rappelle, ce soir nous vous sollicitons.
00:49:31 Avec cette question, vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'écran.
00:49:35 Crise agricole, les écologistes ont-ils leur part de responsabilité ?
00:49:39 On connaît effectivement ces militants, souvent loin de la terre,
00:49:43 avec des actions parfois contestables.
00:49:45 On va en parler dans un instant, notamment avec vous Paul Mougenot.
00:49:48 Mais avant, direction Beauvau.
00:49:50 Pourquoi ? Parce que les agriculteurs, vous le savez,
00:49:53 ne relâchent pas la pression de jour après les premières mesures du gouvernement.
00:49:57 Certains d'entre eux ont annoncé, je cite, le siège de la capitale.
00:50:00 Et ce dès demain.
00:50:02 7 blocages d'autoroutes sont prévus.
00:50:05 Gérald Darmanin qui a annoncé un dispositif défensif important.
00:50:09 Alors qu'est-ce que cela veut dire ? Vous nous direz tout cela Jean-Michel.
00:50:12 Mais avant, on va prendre la direction de Beauvau,
00:50:15 où une réunion de crise s'est ouverte.
00:50:17 Célia, vous êtes sur place.
00:50:19 On le voit, l'exécutif inquiet ces dernières heures.
00:50:23 C'est ce que relève la convocation de cette réunion.
00:50:29 Effectivement, c'est une cellule interministérielle de crise
00:50:33 qui est organisée autour de Gérald Darmanin,
00:50:36 mais aussi du ministre de l'Agriculture Marc Faineau.
00:50:39 Les menaces de blocage de la capitale préoccupent fortement le gouvernement
00:50:43 qui va tenter d'anticiper ces blocages et les mouvements de protestation
00:50:47 sur les grands axes aux abords de la capitale.
00:50:50 Ce matin, Gérald Darmanin a tenu une réunion de sécurité
00:50:53 en prévision des menaces de blocage.
00:50:55 Prévu à partir de ce soir, comme vous l'avez rappelé,
00:50:59 il a donné comme instruction aux différents services de police,
00:51:02 mais aussi de gendarmerie, l'ordre, l'instruction
00:51:05 de déployer un dispositif défensif important.
00:51:08 On attend encore des précisions sur ce dispositif.
00:51:11 En quoi va-t-il être déployé ?
00:51:14 Combien d'effectifs de policiers ou encore de gendarmes
00:51:19 vont être mobilisés pour éviter ces blocages ?
00:51:23 Le ministère de l'Intérieur veut éviter tout blocage
00:51:26 des aéroports d'Ile-de-France, de Rungis,
00:51:29 mais aussi prévenir et interdire toute entrée dans la capitale.
00:51:33 Nous ne connaissons toujours pas avec la précision
00:51:38 les blocages qui vont être organisés tout au long de la journée
00:51:43 de ce lundi en Ile-de-France, mais le blocus va s'organiser
00:51:47 à partir de 14h, on l'a rappelé sur notre antenne.
00:51:50 En dehors de cela, la posture du ministère de l'Intérieur
00:51:53 ne bouge pas. Le ministère de l'Intérieur a donné
00:51:57 comme ordre aux policiers et aux gendarmes l'ordre d'agir
00:52:00 avec une grande modération. Ils ne devront intervenir
00:52:03 qu'en dernier recours sur les points de blocage.
00:52:06 Dans le seul cas où l'intégrité des personnes est menacée
00:52:09 ou encore si des bâtiments publics ou privés sont victimes
00:52:12 et ciblés pour de graves dégradations.
00:52:15 Merci beaucoup Célia. Célia Barreau tendue Plex de la Place Beauvau.
00:52:18 Vous nous tenez informée dès que vous avez des précisions
00:52:21 sur ce dispositif. On parle, Jean-Michel Fauvergue,
00:52:24 d'un dispositif important, un dispositif défensif.
00:52:28 À quoi s'attendre ? Célia nous le rappelait.
00:52:31 Gérald Darmanin avait appelé à la modération de la réponse
00:52:36 des forces de l'ordre. Ce n'était pas de violence,
00:52:40 ce n'est pas l'intention des agriculteurs.
00:52:43 Qu'est-ce qu'il faut comprendre dans ce terme défensif ?
00:52:46 C'est exactement ça. Les mots ont leur importance.
00:52:49 Le dispositif n'est pas offensif mais il est défensif.
00:52:52 Il appelle à la modération. Ça veut dire qu'en réalité,
00:52:55 on va avoir une grosse manifestation qui va être,
00:52:59 si possible, sans violence puisque les agriculteurs
00:53:03 s'y sont engagés. Je pense que d'ores et déjà,
00:53:06 il y a des discussions qui ont eu lieu pour savoir
00:53:09 comment les choses vont évoluer. Le dispositif des forces
00:53:13 de l'ordre va évoluer en fonction de cette évolution
00:53:16 de la situation. Je note quand même que certains
00:53:19 agriculteurs parlent de bloquer la capitale, d'autres parlent
00:53:22 de bloquer les accès à la capitale, ce qui n'est pas tout à fait
00:53:25 pareil. Bloquer les accès à la capitale,
00:53:29 ça permettra bien en amont de la capitale de pouvoir
00:53:33 voir comment les choses évolueraient.
00:53:36 Quoi qu'il en soit, dans un service d'ordre,
00:53:40 dans un maintien de l'ordre de ce type-là, l'idée,
00:53:43 c'est toujours la même. Il y a des zones
00:53:46 qui sont sacralisées. Je vous donne un exemple,
00:53:50 par exemple, l'Assemblée nationale, par exemple, le Sénat,
00:53:53 d'autres bâtiments de ce type-là sur lesquels on n'avance pas.
00:53:57 On ne peut pas aller dessus. Ce n'est pas possible
00:54:00 et ils sont défendus. Il y a ensuite aussi la nécessité
00:54:03 de prévoir aussi des possibilités pour les gens
00:54:07 qui sont pris dans les embouteillages de circulation
00:54:10 et de repartir ou de contourner les choses.
00:54:12 Et ça, ça va se faire sous la protection.
00:54:14 Je pense que c'est toujours ce qui se fait.
00:54:17 Les convois des manifestants vont être mis sous la protection
00:54:22 de la police, de motards de la police en particulier,
00:54:25 pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de suraccident
00:54:27 comme on a eu par le passé.
00:54:28 – Paul Mougenot, quand vous entendez le ministre de l'Intérieur
00:54:31 annoncer un dispositif défensif, est-ce que vous avez le sentiment
00:54:35 d'être considéré comme des adversaires qui arriveraient pour en découdre ?
00:54:39 Comment est-ce que vous percevez ce déploiement
00:54:42 attendu de forces de l'ordre ?
00:54:44 – Vous savez, nous sommes républicains. Nous aimons notre pays.
00:54:49 Et je le dis à Jean-Michel, l'ancien patron du RAID,
00:54:53 le monde agricole aime sa police.
00:54:55 Et dans nos campagnes, on aime aussi notre gendarmerie.
00:54:59 On n'est pas là pour tout casser.
00:55:01 Bloquer, ça ne veut pas dire tout casser.
00:55:04 On veut juste être respecté.
00:55:06 Et à un moment donné, il faut avoir une action importante
00:55:10 pour être respecté et entendu par le Premier ministre.
00:55:13 Vous savez, on est un mouvement non-violent.
00:55:16 On n'est pas des éco-terroristes.
00:55:18 On n'est pas des Black Blocs.
00:55:20 On n'est pas là pour péter l'arc de triomphe.
00:55:22 Nous, on aime notre pays.
00:55:23 C'est simplement qu'on ne veut pas retourner dans notre campagne
00:55:26 pour crever en silence.
00:55:28 – Et Sarah Salman, c'est vrai, peut-être,
00:55:30 avant que vous ne parliez des éco-terroristes,
00:55:32 dans un instant, mais ce serait catastrophique
00:55:35 de voir des images, des images de violence,
00:55:37 de voir des compagnies républicaines de sécurité,
00:55:40 des gendarmes mobiles finalement,
00:55:42 devoir utiliser la force contre des agriculteurs.
00:55:45 Ce serait, en termes d'image, absolument terrible.
00:55:48 – Oui, vous avez raison, ce serait terrible,
00:55:50 mais j'ai plus confiance dans les agriculteurs
00:55:52 et leur mouvement pacifique, qu'une manifestation
00:55:55 de bobos écolo avec leur iPhone, à prendre des photos
00:55:58 et à faire n'importe quoi.
00:55:59 J'ai beaucoup plus confiance.
00:56:00 Donc moi, je pense que ce que fait M. Darmanin,
00:56:03 c'est tout à fait nécessaire, justifié, proportionné.
00:56:06 Ce n'est pas "il y a un dispositif, ça me semble normal",
00:56:09 ce n'est pas pour ça que ça peut préjuger de débordements.
00:56:12 Donc je pense que ce mouvement sera pacifique.
00:56:14 Depuis le début, il a été pacifique.
00:56:16 Il n'y a aucune raison que ça ne continue pas.
00:56:18 C'est ce que vous souhaitez et vous n'êtes pas là pour tout casser.
00:56:21 En tout cas, ce ne sont pas les consignes qui sont données
00:56:23 et surtout, vous avez la compassion des forces de l'ordre,
00:56:26 des forces de l'ordre, de la population et de l'ensemble
00:56:29 de la population française.
00:56:30 - Jean-Michel Fauvert.
00:56:31 - Oui, c'est intéressant ce que dit Sarah et elle a tout à fait raison.
00:56:34 Dans d'autres types de manifestations qui agressent les policiers
00:56:37 ou qui ne sont pas du tout organisées, il n'y a pas de service d'ordre.
00:56:39 Là, dans une profession comme les agriculteurs,
00:56:44 qui ont d'ailleurs aussi la sympathie des gendarmes et des policiers,
00:56:48 il faut le préciser, il y a des services d'ordre.
00:56:50 Les gens sont encadrés, ça se passe bien.
00:56:52 - On va voir, Jean-Michel, cette image en direct du tour de table,
00:56:55 de la place Beauvau.
00:56:56 Je vous le rappelle, si vous nous rejoignez,
00:56:58 une réunion de crise se tient, vous le voyez actuellement,
00:57:02 autour de Gérald Darmanin, Gérald Darmanin entouré
00:57:04 du ministre de l'Agriculture, donc Marc Fenault.
00:57:08 Vous le voyez, une réunion de crise pour anticiper,
00:57:12 pour se préparer à d'éventuels blocages, puisque vous le savez,
00:57:16 les agriculteurs ont annoncé bloquer l'autoroute,
00:57:22 cette autoroute plus précisément, qui mène à Paris.
00:57:25 Nous suivons tout cela de très près.
00:57:26 Réunion en ce moment même à Beauvau.
00:57:29 L'une des raisons de la colère des agriculteurs,
00:57:32 c'est la pression des écologistes.
00:57:33 Vous parliez tout à l'heure des éco-terroristes.
00:57:35 Nous ne sommes pas des éco-terroristes, nous ne casserons pas.
00:57:38 Voilà ce que vous disiez il y a un instant.
00:57:41 - Pour dire les choses très franchement,
00:57:43 nous, on produit la soupe, on ne la balance pas sur la joconde.
00:57:47 - Eh bien voilà, puisque vous faites référence,
00:57:50 et ça tombe bien, vous produisez la soupe,
00:57:52 vous ne la balancez pas sur la joconde,
00:57:53 comme ce matin, on l'a vu, ces deux militantes écologistes
00:57:58 qui se sont rendues au musée du Louvre à Paris,
00:58:01 et nous allons voir la séquence dans un instant,
00:58:03 elles ont aspergé de soupe la joconde.
00:58:07 Pourquoi ?
00:58:08 Alors, eh bien, pour promouvoir le droit à une alimentation saine et durable.
00:58:13 C'est, en quelque sorte, ce jet de soupe s'est présenté
00:58:16 comme le coup d'envoi d'une campagne de résistance civile
00:58:18 qui porte une demande claire,
00:58:20 profitant à toute et à toutes la sécurité de l'alimentation durable.
00:58:23 Voilà les revendications de ces militantes,
00:58:25 on va regarder la séquence.
00:58:26 - Qu'est-ce qu'il y a d'important ?
00:58:35 - Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
00:58:37 - L'art, le droit à une alimentation saine et durable.
00:58:41 - Notre système agricole est malade.
00:58:45 - Notre agriculture meurt du travail.
00:58:48 - Un Français sur trois ne fait pas tous ses repas tous les jours.
00:58:53 - On va vraiment l'évacuer s'il vous plaît.
00:58:55 - On n'arrive pas à se déalimenter.
00:58:58 - On demande la mise en place de la sécurité sociale et de l'alimentation durable.
00:59:02 - Voilà, quel courage, nous disait Jean-Michel Fauret.
00:59:05 - Une bande d'hystériques, quel courage.
00:59:07 - Rachida Dati, la ministre de la Culture, qui a réagi.
00:59:10 "La joconde, comme notre patrimoine, appartient aux générations futures.
00:59:13 "Aucune cause ne peut justifier qu'il soit pris pour cible."
00:59:16 "J'adresse tout mon soutien au personnel du musée du Louvre."
00:59:19 Christophe Madrol, conseiller régional écologiste.
00:59:22 Et justement, en liaison avec nous, Christophe Madrol.
00:59:26 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation pour réagir à cette action de deux militantes écologistes.
00:59:33 Nous l'avons vue à l'instant.
00:59:35 Vous, pour qui la question écologique est cruciale, importante même, vous êtes engagé.
00:59:40 Comment vous observez cette action que nous venons de voir ?
00:59:44 - Je décolère pas. Je suis énervé.
00:59:48 Ça fait 40 ans que je suis engagé pour la cause écologiste.
00:59:52 J'ai adhéré à 15 ans aux Amis de la Terre.
00:59:55 Et quand je vois ces femmes, quand je vois cette agressivité,
01:00:01 qu'on ne comprend pas quel rapport entre la joconde et le combat juste des agriculteurs aujourd'hui,
01:00:06 ça me met en rage.
01:00:08 Je considère aujourd'hui que ces actions desservent la cause écolo.
01:00:12 Je connais des milliers d'élus écolos.
01:00:15 Je connais des centaines d'écologistes associatifs qui ne sont pas dans la violence.
01:00:21 L'écologiste, quand on est écolo, on n'est pas dans la violence.
01:00:24 Et des actions comme celles-ci desservent la cause de l'écologie.
01:00:28 J'entendais notre ami agriculteur.
01:00:30 Moi, j'aime l'agriculture.
01:00:32 Je suis issu du monde agricole, de l'Inde.
01:00:34 Je suis marseillais d'adoption, mais je viens de l'Inde où il y a le monde agricole.
01:00:37 J'ai vu la souffrance du monde agricole.
01:00:39 Mon voisin, avec qui je jouais, aujourd'hui a encore sa ferme.
01:00:44 Il ne gagne zéro centime par mois.
01:00:48 Il est en perte en permanence.
01:00:49 Donc, opposer l'agriculture et l'écologie est un faux problème.
01:00:54 Moi, je dénonce tous les jours.
01:00:56 Dans ma région, je connais des dizaines d'agriculteurs dans le Vaucluse, dans le Var,
01:01:01 qui souffrent de la crise.
01:01:03 Et je suis à leur côté en tant qu'écologiste.
01:01:05 Ils s'engagent dans le bio.
01:01:07 Ils prennent conscience du changement climatique.
01:01:09 Ce sont les premières victimes du changement climatique.
01:01:12 Quand il y a une crise de l'eau aujourd'hui, qui sont les premières victimes ?
01:01:16 Ce ne sont pas ces deux illuminés qui mettent de la soupe sur la joconde.
01:01:20 Ce sont les agriculteurs qui doivent irriguer leurs champs, qui doivent nourrir leurs bestiaux.
01:01:24 C'est ça, la réalité.
01:01:26 Donc, opposer écologiste et agriculteur, c'est un faux problème.
01:01:29 Moi, je suis du côté des agriculteurs et j'aime l'agriculture.
01:01:33 C'est eux qui nous nourrissent.
01:01:34 Il faut protéger les agriculteurs.
01:01:36 Il faut que l'État et il faut que Marc Fesneau trouvent les moyens financiers d'aider les agriculteurs.
01:01:42 On a vu notre industrie disparaître en France.
01:01:45 Je ne veux pas que notre monde agricole disparaisse dans les prochaines années.
01:01:49 Sur la question de l'environnement, pardonnez-moi, je vous coupe.
01:01:52 Donc, sur la question de l'environnement, sur la question de l'écologie,
01:01:55 vous faites davantage confiance aux agriculteurs pour trouver des réponses, pour avancer.
01:02:00 Vous faites plus confiance aux agriculteurs qu'aux écologistes, engagés, aux militants écologistes.
01:02:05 Attendez, c'est une minorité qui pense comme ces deux femmes.
01:02:09 La grande majorité, je vous le rappelle, des élus écologistes que je connais au niveau de région de France,
01:02:14 sont du côté des agriculteurs.
01:02:16 Le maire de Vaison-la-Romaine, qui est mon ami, a mis son panneau à l'envers.
01:02:20 Tous mes amis écologistes aujourd'hui, que ce soit Corine Lepage, Yann Verling,
01:02:24 et tous ceux-là, soutiennent le monde agricole.
01:02:27 N'opposez pas une minorité d'écologistes fanatiques au monde agricole.
01:02:34 Ce serait un faux débat.
01:02:35 Aujourd'hui, la demande que l'on fait au gouvernement, soutenez le monde agricole.
01:02:40 Le monde agricole est en souffrance.
01:02:42 Etre jeune agriculteur aujourd'hui, ils ne peuvent plus s'installer,
01:02:45 ils n'ont plus les moyens de pouvoir s'installer.
01:02:47 Ce n'est pas la panacée, les agriculteurs.
01:02:49 Ils se lèvent à 6h le matin, ils se couchent à 22h pour 0 centime par mois.
01:02:53 Donc aidons les agriculteurs.
01:02:54 On a perdu notre industrie, ne perdons pas notre agriculture.
01:02:58 Merci beaucoup Christophe Madrol d'avoir partagé votre avis, votre vision.
01:03:03 Donc après cette action, action choc de ces deux militantes écologistes au Louvre ce matin,
01:03:09 Paul Mougenot, il y a eu des arboriculteurs dans le midi
01:03:13 qui se sont vus sacrifier leur récolte pour laisser filer l'eau dans la rivière voisine.
01:03:17 On a aussi connu des vignerons qui ne pouvaient pas vendre en jai
01:03:21 car une association les a empêchés de sulfater contre le mildiou.
01:03:25 On se souvient, on a vu des trains de céréales déversés sur les voies ferrées
01:03:29 que des paysans ne pourraient pas irriguer,
01:03:32 là où des activistes allaient venir saccager les retenues collinaires.
01:03:36 Les cultivateurs, on a vu qu'ils se sont fait tabasser,
01:03:39 qu'ils se sont fait insulter par ceux qui traversent leurs champs
01:03:42 et qui n'apprécient pas leur façon de travailler.
01:03:44 Ces écologistes-là, ce militantisme-là, c'est l'une des raisons aussi aujourd'hui de votre colère ?
01:03:49 Oui, alors il y a beaucoup de choses.
01:03:52 Il y a évidemment ça.
01:03:55 Bon, après, c'est aussi une minorité.
01:03:59 Enfin, je l'espère.
01:04:01 Votre sondage de ce matin laissait entendre quand même que 49%...
01:04:04 On va voir le sondage qui va s'afficher, effectivement.
01:04:07 49% des Français qui font davantage confiance aux agriculteurs sur les questions environnementales.
01:04:11 Absolument.
01:04:13 Et tout le monde l'a bien compris.
01:04:15 Et que vous soyez écologiste, membre de la LPO,
01:04:19 il faut bien comprendre quelque chose.
01:04:21 Dans nos champs, si nous avons des fleurs en bordure de champ,
01:04:25 nous aurons des insectes.
01:04:27 Et si on a des insectes, ça veut dire qu'on aura des oiseaux
01:04:31 et de la petite faune de plaine.
01:04:33 Et que l'agriculteur, il sait très bien qu'il est le premier écologiste.
01:04:37 Tous les jours, quand il prend son tracteur,
01:04:39 il voit des oiseaux, il voit des lièvres, il voit des lapins.
01:04:43 Et il n'a pas besoin de réglementation européenne pour savoir qu'il doit planter un arbuste.
01:04:49 Il le fait très bien tout seul.
01:04:51 Il demanderait peut-être à être un peu incité financièrement pour le faire.
01:04:56 Mais, en fait, il faut un peu libéraliser tout ça
01:05:00 parce que, comme disait Georges Pompidou, qui était un homme de la terre,
01:05:03 il faut simplement arrêter d'emmerder les Français
01:05:06 et surtout arrêter d'emmerder les agriculteurs.
01:05:09 - Jonathan Sixouy, il y a quand même une certaine influence de ces militants écolo aujourd'hui.
01:05:14 On le voit bien, elle existe, l'influence.
01:05:16 Ils sont très puissants, ils viennent casser.
01:05:19 Elles existent, ils sont minoritaires, oui, mais influents tout de même.
01:05:22 - L'influence est médiatique, l'influence, elle est sur les réseaux sociaux également.
01:05:26 Cette frange d'individus est assimilée aussi à une vague du mouvement woke
01:05:33 qui nous arrive tout droit des États-Unis.
01:05:36 Je n'ai pas de mots assez forts ni violents pour parler de qualifier ces personnes-là.
01:05:42 Je vais vous épargner des mots d'oiseau.
01:05:46 Ça représente quoi ?
01:05:48 Ça représente une frange d'ultra-radicaux de ce mouvement woke
01:05:51 qui, donc, touche à tout, à l'écologie, à l'éducation, etc.
01:05:55 Et c'est un, je pèse mes mots, c'est un totalitarisme.
01:05:59 C'est un mouvement fascisant qui s'en prend à des œuvres d'art
01:06:03 qui, aux États-Unis, brûlent des livres par milliers.
01:06:06 Vous avez des autodafés aux États-Unis au nom de la bien-pensance.
01:06:11 La nouveauté avec ce mouvement qui se veut un peu révolutionnaire
01:06:14 par rapport aux autres mouvements qui ont pu émailler l'histoire,
01:06:17 c'est que ces acteurs se révèlent par leur bêtise et leur ignorance.
01:06:23 Ces petites crétines-là ignorent tout de l'histoire, ignorent tout de l'art.
01:06:28 Et c'est aussi l'un des problèmes pour pouvoir essayer de contrer ce mouvement.
01:06:34 C'est qu'on a affaire à des crétins qui ignorent le monde
01:06:38 et ils veulent défendre le monde au nom de leur ignorance.
01:06:41 Et ça, c'est très embêtant.
01:06:42 - Pas seulement, nous dit Jean-Michel Fauvert.
01:06:44 Je vous donnerai la parole ensuite.
01:06:46 - Oui, tout à fait d'accord avec ce que dit Jonathan.
01:06:51 Mais pas que. On n'a pas affaire uniquement à ça.
01:06:54 On le voit d'ailleurs sur les mégavaccines.
01:06:56 On a affaire aussi à des gens qui sont structurés,
01:06:59 qui progressaient comme les CRS derrière des boucliers, etc.
01:07:05 Vous avez une frange aussi qui est hyper radicalisée et violente
01:07:09 parmi les zones à défendre, etc.
01:07:11 Vous avez ces gens-là.
01:07:13 Vous avez les Blagelots qui s'y mettent aussi,
01:07:15 puisqu'ils sont toujours là dans les bons coups,
01:07:17 si j'ose dire les choses comme ça.
01:07:19 Et on arrive à une hyper radicalisation.
01:07:22 Et c'est celle-là aussi qui s'oppose aux paysans
01:07:24 et de manière la plus violente possible
01:07:26 avec des agressions qui sont intolérables.
01:07:28 Et donc voilà, tout ça s'organise effectivement du côté,
01:07:32 il y a le wokisme, il y a les médias,
01:07:35 il y a les réseaux sociaux, etc.
01:07:37 Et de l'autre, il y a cette action violente de plus en plus.
01:07:39 C'est ça qu'il faut combattre.
01:07:40 - Très peu de paysans parmi ces gens-là d'ailleurs, Sarah Salman.
01:07:43 Beaucoup de donneurs de leçons,
01:07:44 beaucoup d'actions-chocs comme contre la joconde,
01:07:46 mais une méconnaissance très certainement de la nature
01:07:49 et de tout ce qui touche à l'environnement.
01:07:51 - Méconnaissance sur beaucoup de sujets en tous les cas.
01:07:53 Ces deux femmes, c'est vrai, sont ravagées.
01:07:55 Elles disent qu'il y a une personne sur trois
01:07:57 qui n'a pas de repas, et bien elles viennent d'en gâcher un.
01:07:59 Donc je ne sais pas où est la logique dans cette action.
01:08:01 Ceux qui va nettoyer, c'est le personnel du Louvre,
01:08:04 ce n'est pas le ministre de l'Agriculture.
01:08:06 Donc il n'y a aucune pensée structurée et structurante.
01:08:10 Et ça, c'est un petit peu inquiétant.
01:08:11 Et je rejoins Jonathan sur la bêtise.
01:08:13 Là où c'est inquiétant, c'est que ça se multiplie
01:08:16 de plus en plus et que ce n'est pas un rejet des paysans,
01:08:19 comme vous le dites.
01:08:20 C'est un rejet de la France.
01:08:21 C'est un rejet de la culture.
01:08:23 Ces écolos radicaux sont dans une idéologie déconstructrice
01:08:27 où tout ce qui fait la France doit être rejeté.
01:08:31 Et ça, c'est beaucoup plus grave que ces deux esservelets
01:08:34 qui finalement demain n'en parlera plus.
01:08:36 C'est que de plus en plus de gens vont s'identifier à ces femmes,
01:08:39 vont se dire "je suis dans le rejet".
01:08:41 Mais le rejet de la culture,
01:08:42 elles ne savent évidemment pas à ce qu'elle a joué compte,
01:08:44 ou alors c'est le seul tableau qu'elles connaissaient au Louvre de nom,
01:08:47 le rejet des paysans, le rejet de l'agriculture.
01:08:51 Et finalement, ça c'est très inquiétant.
01:08:53 Pour terminer, Paul Mougenot...
01:08:54 Ce n'est pas un clin d'œil à la soupe Campbell d'Andy Warhol.
01:08:56 Paul Mougenot, pour conclure, céder aux écologistes,
01:08:59 finalement, ce serait la fin de l'agriculture française.
01:09:02 Oui, et il faut aussi dire que parfois,
01:09:06 ils sont quand même un peu incités.
01:09:08 Je rappelle que le gouvernement,
01:09:11 et notamment le ministre Bruno Le Maire,
01:09:13 a quand même été inauguré une entreprise, une usine,
01:09:16 qui fabrique de la viande de synthèse.
01:09:18 Et qu'à un moment donné, il faut dire les choses.
01:09:21 On ne peut pas comparer et mettre sur le même plan
01:09:24 la viande de synthèse, cette viande Frankenstein,
01:09:27 c'est de la merde,
01:09:28 et à un moment donné, l'éleveur qui se bat tous les jours
01:09:31 pour avoir des bêtes, dont certains seront sûrement médaillés
01:09:35 au salon de l'agriculture, j'en connais,
01:09:38 c'est le travail de toute une vie, de se lever le matin,
01:09:41 et d'avoir les plus beaux animaux
01:09:43 pour avoir les plus belles viandes du monde.
01:09:45 Voilà, il faut le dire.
01:09:47 En tout cas, on vous pose la question ce soir
01:09:50 pour clore ce dossier sur les écologistes.
01:09:53 Quelles responsabilités les écologistes ont-ils
01:09:56 dans cette crise du monde agricole aujourd'hui ?
01:09:59 Vous êtes très nombreux à réagir une nouvelle fois.
01:10:01 Un grand merci à tous.
01:10:02 Il vous reste encore quelques minutes,
01:10:04 en scannant le QR code,
01:10:06 et nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
01:10:09 Restez avec nous sur CNews, nous revenons dans un instant,
01:10:12 et nous reparlons de ce scénario qui se précise,
01:10:15 l'arrivée des agriculteurs à Paris,
01:10:18 ou en tout cas, le blocage des autoroutes vers Paris.
01:10:21 A tout de suite sur CNews.
01:10:23 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
01:10:27 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner
01:10:30 pour cette dernière partie.
01:10:31 Sarah Salman, Jean-Michel Fauvert, Paul Moujneau et Jonathan Cixous.
01:10:35 Dans un instant, nous revenons sur ce scénario qui se précise.
01:10:39 On va le voir, les blindés de la gendarmerie d'ailleurs,
01:10:41 qui se dirigent vers le marché de Rungis.
01:10:44 On va le voir avec cette crainte d'un blocage de Paris par les agriculteurs.
01:10:48 On en parle dans un instant.
01:10:50 Jérôme Bail aussi sera en liaison avec nous.
01:10:52 On lui posera quelques questions.
01:10:54 Vous savez, cette figure du début du mouvement,
01:10:57 notamment à Carbone,
01:10:59 et il a décidé de lever, lui, le blocage à Carbone,
01:11:02 pour juste, après sa rencontre avec le Premier ministre,
01:11:06 on verra ce qu'il pense de cette poursuite de la mobilisation.
01:11:09 On en parle avec lui dans un instant.
01:11:11 Mais avant, les points sur les toutes dernières informations.
01:11:13 Avec vous, Maureen Vidal.
01:11:14 Un dispositif défensif important mis en place à Paris dès ce soir,
01:11:19 face à la volonté des agriculteurs d'entamer un siège de la capitale des Deux-Mains.
01:11:24 Objectif empêché, les manifestants de bloquer les aéroports de la ville de Paris.
01:11:29 Le ministre a tout de même renouvelé sa demande de modération
01:11:32 de la part des forces de l'ordre à l'encontre des agriculteurs.
01:11:35 Gabriel Attal envisage des mesures supplémentaires pour lutter
01:11:40 contre la concurrence déloyale des autres pays
01:11:42 qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires que les agriculteurs français.
01:11:46 Le Premier ministre n'a pas donné plus de précisions sur les mesures qui pourraient être prises.
01:11:50 Cette concurrence déloyale est l'un des principaux sujets de colère des agriculteurs ces dernières semaines.
01:11:56 Enfin, la joconde aspergée de soupe par des militants écologistes au musée du Louvre à Paris.
01:12:01 Une action justifiée par leur volonté de promouvoir le droit à une alimentation saine et durable.
01:12:07 Le jet de soupe y est présenté comme le coup d'envoi d'une campagne de résistance civile selon leurs mots.
01:12:12 De son côté, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a condamné cette action.
01:12:16 Merci beaucoup Maureen, on vous retrouve à 19h.
01:12:21 Et puis nous vous entendrons en fin d'émission.
01:12:23 Vous avez été très nombreux à participer à notre question du jour.
01:12:26 La question était la suivante.
01:12:28 Quelles responsabilités les écologistes ont-ils dans la crise agricole qui se joue actuellement ?
01:12:36 Vous avez été très nombreux, un grand merci.
01:12:38 Nous vous entendrons en fin d'émission.
01:12:40 En tout cas, le scénario d'une arrivée des agriculteurs à Paris se précise.
01:12:43 On va voir ces images tout de suite.
01:12:45 Les images des blindés de la gendarmerie.
01:12:49 Là, nous voyons les camions de gendarmerie et ces blindés de la gendarmerie qui sont arrivés,
01:12:59 on le voit, au marché de Rungis pour protéger ce marché.
01:13:03 Puisqu'effectivement, Jean-Michel Fauvergne, il y avait cette menace.
01:13:07 Les agriculteurs avaient dit leur souhait de venir bloquer Rungis demain.
01:13:11 On voit que la force est en train d'être déployée en ce moment même.
01:13:15 On peut dire que le ministère de l'Intérieur montre la force pour ne pas avoir à s'en servir.
01:13:20 Finalement, c'est un peu ça le cap affiché.
01:13:24 Oui, c'est surtout que ces VBRG, ce n'est pas les nouveaux, ce n'est pas les Centaures pour l'instant.
01:13:30 Ces VBRG sont utiles pour tenir les points.
01:13:34 Il y a un certain nombre de points, ils vont faire barrage, ils vont tenir les points, etc.
01:13:38 Le fait de penser que ça va bien se passer, ce n'est pas pour autant que des moyens ne seront pas déployés.
01:13:44 Donc on le voit là, les moyens sont déployés au cas où.
01:13:48 Je suppose aussi que nous avons des lanceurs d'eau qui seront là aussi,
01:13:54 qui sont très utiles non seulement dans les manifestations pour pousser les manifestants,
01:13:58 mais aussi pour éteindre les délais.
01:14:02 Les VBRG, c'est assez rare. La dernière fois, c'était au moment de la crise des Gilets jaunes.
01:14:07 Cela montre quand même un niveau de tension assez important, le fait de sortir des VBRG,
01:14:12 ou c'est parce qu'effectivement, en face, on sait qu'il y aura des tracteurs.
01:14:15 Oui, voilà, c'est exactement ça. En face, il y a des moyens qui sont aussi des moyens lourds.
01:14:20 Et puis ces VBRG, ces véhicules blindés, sont des véhicules défensifs aussi,
01:14:28 et c'est le cas de le dire, et ça permet de garder les points.
01:14:31 Alors c'est assez rare. En métropole, en Outre-mer, ils sont utilisés tout le temps.
01:14:36 Moi, j'étais directeur de la police en Guyenne, sur des maintiens d'or, on avait les VBRG en appui tout le temps,
01:14:43 et qui nous permettaient de tenir les points sans être offensifs.
01:14:47 Donc voilà, là on a un début de réponse. Il va y avoir des effectifs qui vont être déployés,
01:14:55 il va y avoir les moyens qui vont être déployés, mais bien évidemment,
01:14:59 ils sont déployés en défensif, comme l'a dit le ministre de l'Intérieur.
01:15:03 - Exactement, le ministre de l'Intérieur qui prévoit un dispositif défensif,
01:15:07 une réunion de crise a lieu actuellement à Beauvau, alors que, on le répète,
01:15:12 les agriculteurs sont attendus demain, ils veulent bloquer, alors pas forcément par entrée dans Paris,
01:15:16 Jonathan Cixous, mais davantage bloquer les axes qui mènent vers Paris, les autoroutes qui mènent vers Paris.
01:15:21 Quand vous voyez ces VBRG, on va peut-être les revoir à l'antenne, on voit que le dispositif est en train de se mettre en place.
01:15:27 Je le disais, ça révèle quand même un climat tendu, le fait de voir ces véhicules blindés protéger Rungis.
01:15:33 - C'est un climat épouvantable, c'est anxiogène et le mot à la mode.
01:15:39 Je pense à quelque chose en voyant ces images. Rungis, c'est le plus grand marché au monde,
01:15:44 le plus grand marché couvert au monde. Ce sont des centaines et des centaines de camions qui en sortent,
01:15:48 mais qui, avant d'en sortir, doivent y entrer pour livrer leurs marchandises sur ces hectares et ces hectares de halles couvertes.
01:15:56 En voyant les dispositifs défensifs, comme nous dit l'intérieur, en voyant les tracteurs qui arrivent, même s'ils ne bloquent pas,
01:16:05 il y aura, je pense en voyant cela, une méga opération escargot, parce que les camions vont devoir peut-être passer par une seule grille au lieu de trois, etc.
01:16:15 Et je pense que la nuit va être très compliquée du côté de Rungis, où il risque d'y avoir de très nombreuses files de camions
01:16:23 qui vont devoir attendre, patienter, pour pouvoir passer, slalomer, entre le dispositif sécuritaire.
01:16:30 Donc je pense que même s'il n'y a pas de vrai blocage, dès cette nuit, ça va être très compliqué de ce côté-là.
01:16:36 Paul Mougenot, on a entendu l'intention de certains agriculteurs, effectivement, de venir bloquer le marché de Rungis,
01:16:43 quand d'autres préfèrent bloquer, on l'entendait tout à l'heure, les accès qui mènent vers Paris.
01:16:47 Est-ce que vous pouvez nous donner des informations sur la façon dont le blocage pourrait s'organiser ?
01:16:52 En fait, si vous voulez, il y a Rungis, Paris, ça vous parle parce que nous sommes à Paris et que vous pensez qu'il n'y a que ça,
01:16:59 mais il y a aussi Toulouse, Saint-Etienne.
01:17:01 Je ne pense pas qu'il n'y a que ça, mon cher Paul.
01:17:02 Mais à un moment donné, c'est un mouvement national, il y a des manifestations partout.
01:17:06 Et quand nous étions, il y a trois jours, en province, en région, il n'y avait pas de véhicules blindés,
01:17:14 simplement parce que là, on voit que c'est Paris, il faut dire les choses.
01:17:18 Et en fait, on est un mouvement non violent, vraiment.
01:17:22 Je dirais simplement que...
01:17:23 Comment vous réagissez à ces images de blindés qui viennent, ce dispositif qui se met en place ?
01:17:29 Les agriculteurs ne viennent pas à Paris pour faire Notre-Dame-des-Landes ou Sainte-Soline.
01:17:34 Nous, on est les victimes depuis 40 ans.
01:17:38 La vraie violence, c'est celle que vit le monde agricole.
01:17:40 Je tiens quand même à rappeler que c'est un suicide tous les deux jours.
01:17:43 C'est ça, la vraie violence.
01:17:45 Et ce mouvement est national, ce n'est pas seulement Rungis ou Paris.
01:17:51 Il y a d'autres actions, d'autres villes.
01:17:53 Et vraiment, il faut remercier aussi tous les Français qui, demain, vont devoir faire des détours.
01:17:59 Parce qu'ils ont la gentillesse encore de nous supporter à 90%,
01:18:02 supporter au sens français comme anglais du terme.
01:18:06 Et vraiment, je tiens vraiment à les remercier pour ça, pour cette patience.
01:18:10 Parce qu'au prix du gazoil, c'est souvent 40 km de détour.
01:18:14 Et merci à eux, merci de nous soutenir.
01:18:16 Parce que le monde agricole, on est au point de bascule, à la croisée des chemins.
01:18:21 Et vraiment, le Premier ministre aurait pu prendre des actes forts,
01:18:27 revenir vers nous, nous parler, agir en concertation.
01:18:31 Et aujourd'hui, on n'a rien eu.
01:18:32 Et on est obligé de faire ça.
01:18:34 On est obligé de bloquer Paris pour être entendu.
01:18:37 On entend la détresse de Sarah Salman, effectivement, de Paul Mougelot.
01:18:40 On voit de l'autre côté l'inquiétude aussi de l'exécutif,
01:18:43 qui s'apprête à une semaine difficile.
01:18:45 D'ailleurs, le président de la FNSEAL l'a dit.
01:18:47 Tout à fait. Après, le dispositif est imposant.
01:18:49 Mais il ne serait pas là, on serait les premiers à être très inquiets.
01:18:51 Donc, je pense que ce dispositif ne préjuge en rien de la violence
01:18:55 ou non des actions à venir qui, à mon sens, seront pacifiques.
01:18:58 Mais ça a tendance à nous rassurer.
01:19:00 Souvenez-vous, au Stade de France, il n'y a pas eu de mesures qui ont été prises.
01:19:03 Et après, on a dit que ça n'a pas été pris en charge.
01:19:06 Ce n'était pas la même chose.
01:19:07 Mais on dit toujours qu'il y a un défaut d'anticipation.
01:19:10 On n'a pas bien fait les choses.
01:19:11 Eh bien, pour une fois, il y a une anticipation qui, nous, nous semble peut-être démesurée.
01:19:15 Mais compte tenu des engins qui sont mis sur place,
01:19:19 moi, ça me semble proportionné.
01:19:21 Alors, c'est sûr que vu comme ça, ça semble impressionnant.
01:19:23 Est-ce que c'est le but ? Je ne pense pas.
01:19:25 C'est simplement les moyens usités.
01:19:27 Et pour une fois, il y a de l'anticipation.
01:19:29 Donc, réjouissons-nous.
01:19:30 Avant de retrouver Jérôme Bail, vous vouliez ajouter un dernier mot, Jean-Michel Prouvert, sur ce dispositif.
01:19:34 Oui, très rapidement. Je voulais dire qu'effectivement, c'est très injuste.
01:19:38 Il y a d'autres villes qui ont souffert ces derniers temps.
01:19:41 Mais Paris, c'est une image forte.
01:19:44 Et d'ailleurs, c'est pour ça que vous l'avez prise pour cible.
01:19:46 Paris, c'est une image forte.
01:19:47 Drangy, c'est une image forte.
01:19:48 En fait, en réalité, c'est une bataille d'images qui va se jouer.
01:19:51 Dans le maintien d'ordre et dans les services d'ordre, il y a souvent des batailles d'images.
01:19:55 Vous avez sans doute vu hier ou avant-hier, je ne me rappelle plus exactement,
01:19:59 ces tracteurs qui sont allés au-delà du péage de Saint-Arnoux.
01:20:05 C'était une volonté symbolique aussi de dire "nous sommes capables de venir bloquer".
01:20:09 Ça, je peux vous dire que ça a été concocté.
01:20:13 Ils se sont mis d'accord entre les services d'ordre et les paysans
01:20:17 pour que les paysans puissent avoir...
01:20:20 Les paysans et les agriculteurs.
01:20:21 "Paysans" étant un très beau mot, ce n'est pas du tout péjoratif.
01:20:26 Ils se sont mis d'accord pour avoir cette image-là, qui est une image forte.
01:20:31 Et ça va se passer...
01:20:33 Ça se passe aussi souvent comme ça.
01:20:35 C'est-à-dire que tu viens jusque là, je te laisse passer par là.
01:20:39 On fait des images.
01:20:41 Effectivement, il va y avoir des barrages filtrants, etc.
01:20:44 Et ça, ça sera la meilleure image de force des agriculteurs.
01:20:47 On va suivre bien évidemment tout cela de très près.
01:20:50 Pour vous, chers téléspectateurs, sur CNews, nous allons retrouver Jérôme Bail à présent.
01:20:55 Alors, Jérôme Bail, figure de ce mouvement de colère des agriculteurs,
01:20:59 figure de ce premier blocage à carbone.
01:21:01 Bonjour, Jérôme Bail.
01:21:02 Merci d'avoir accepté notre invitation dans Punchline Weekend.
01:21:06 Alors, vous avez été donc reçu...
01:21:09 Non, vous avez reçu plutôt Gabriel Attal.
01:21:11 C'était vendredi dernier, lorsqu'il a annoncé ses mesures.
01:21:14 À la suite de l'annonce de ses mesures,
01:21:17 Gabriel Attal a été sur le point de blocage.
01:21:20 Et vous avez donc convenu de lever le point de blocage de carbone
01:21:24 parce que vous avez donc estimé que les mesures annoncées étaient suffisantes,
01:21:29 en tout cas pour vous.
01:21:31 C'est vrai que depuis quelques jours, depuis que vous avez levé ce blocage,
01:21:34 vous êtes la cible de critiques.
01:21:36 On l'a entendu.
01:21:37 Certains même disent que vous avez été instrumentalisé par le gouvernement.
01:21:43 Je voulais vous interroger sur cette phrase que vous avez prononcée hier.
01:21:47 Alors, je vous cite, c'était chez nos confrères.
01:21:50 "On m'a proposé un poste contre mon silence avant le lancement du mouvement."
01:21:55 Peut-être avant de vous entendre sur la poursuite de ce mouvement,
01:21:58 justement, est-ce que vous pourriez nous préciser cette phrase ?
01:22:01 Quand vous dites "on", c'est qui ?
01:22:04 Je ne le dirai pas, mais en tout cas, ce n'est pas le gouvernement.
01:22:09 Je veux bien qu'on soit clair.
01:22:11 Certains disent que c'est un poste au ministère et tout ça.
01:22:14 Ça n'a rien à voir avec le gouvernement.
01:22:17 Mais je réglerai les comptes avec les personnes en temps voulu.
01:22:23 Je l'ai expliqué tout à l'heure à une de ces personnes-là.
01:22:27 Et selon leur comportement, je tiendrai parole ou pas.
01:22:32 Donc, personne ne vous a proposé un poste contre votre silence avant le lancement du mouvement.
01:22:38 Ça veut dire que vous revenez sur cette phrase prononcée hier ?
01:22:41 Je n'ai jamais dit ça.
01:22:44 Je dis juste que ce n'est pas un poste au gouvernement.
01:22:49 Ce n'est pas l'État qui m'a proposé ce poste-là.
01:22:52 On le sait, on vous suit depuis le début.
01:22:57 On voit très bien que vous êtes un homme droit, un homme sincère.
01:23:01 Il n'y a pas de doute, et vous l'avez dit à plusieurs reprises.
01:23:04 Mais est-ce que vous avez aujourd'hui peut-être ce sentiment
01:23:07 d'avoir été instrumentalisé, peut-être dépassé par la communication du gouvernement ?
01:23:13 C'est ce que l'on vous reproche en tout cas.
01:23:16 Du tout.
01:23:18 Ce qu'il faut savoir, c'est que moi, quand on a lancé le mouvement,
01:23:24 on avait trois revendications, qui étaient de revoir la loi GNR,
01:23:29 qui était l'autorisation de pouvoir refaire des lacs et retravailler sur les stockages d'eau
01:23:35 et les cours d'eau, nettoyer les fossés et tout ça.
01:23:39 Et la MHE, une date précise sur la MHE, où on ouvre les dossiers.
01:23:45 La MHE, la maladie hémorragique épisodique qui touche le sud-ouest.
01:23:49 Moi, je m'étais engagé sur ces trois mesures-là.
01:23:52 La quatrième, c'était la venue de Gabriel Attal sous le pont de l'autoroute.
01:23:56 Excusez-moi, je suis dans mon tracteur, c'est pour ça que je n'ai pas trop de lumière.
01:24:00 Et donc, on était parti sur ces trois points-là,
01:24:04 plus la venue symbolique de Gabriel Attal sur l'autoroute.
01:24:08 Sur le GNR, il a fait ce qu'on a demandé.
01:24:12 Alors, peut-être que ça ne pètera pas à tous les agriculteurs français,
01:24:15 mais nous, on avait décidé que la plus logique serait de continuer ce qu'on avait avant, la TIPP,
01:24:22 sans l'augmentation de 0,6 centimes par an jusqu'en 2030.
01:24:26 Ils ont accepté. Donc, nous, c'était le premier point.
01:24:31 Le deuxième point, c'est qu'il remet, il a revu les données d'instruction pour les lacs,
01:24:37 les demandes de lacs, les demandes de recours.
01:24:40 Il remet de l'argent pour faire des lacs et des retenues d'eau.
01:24:45 Donc, il est gaffant.
01:24:48 On l'a entendu, vous êtes donc satisfait des mesures annoncées.
01:24:52 Comment est-ce que ça s'est passé très concrètement ?
01:24:55 Est-ce qu'avant cette rencontre, avant cette visite,
01:24:58 vous étiez en liaison avec le ministère de l'Agriculture, par exemple ?
01:25:02 Est-ce que vous les avez eues longuement ?
01:25:04 Est-ce que vous avez échangé en amont de cette visite de Gabriel Attal ?
01:25:09 J'ai échangé avec Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
01:25:15 J'ai échangé directement avec lui et avec le préfet,
01:25:19 qu'on a rencontré, le préfet de région, où on a fait remonter nos trois revendications.
01:25:24 Nous, on n'en a pas demandé 50 revendications.
01:25:27 Il ne faut pas oublier qu'on est parti sur l'autoroute Montaigne-Blocage
01:25:30 sans une étiquette syndicale.
01:25:33 Donc, on ne pouvait pas avoir le poids pour demander sa même revendication.
01:25:40 Nous, on avait retenu trois revendications qui nous palessaient trimordiales
01:25:45 pour chez nous, pour le Sud-Ouest.
01:25:49 Après, le mouvement a pris une ampleur que, je vous le dis personnellement,
01:25:54 on n'aurait jamais cru qu'il apprenne.
01:25:57 Quel est votre regard sur cette volonté de certains de vos confrères,
01:26:03 de certains de vos collègues de bloquer Paris demain ?
01:26:06 Vous les soutenez ?
01:26:08 Mais ils ont raison. Je ne vais pas leur dire qu'ils ont tort.
01:26:12 Alors qu'ils ont raison, nous, on a laissé la roue.
01:26:15 Maintenant que la roue tourne, il faut en profiter.
01:26:19 Il faut continuer à la faire tourner.
01:26:21 Et si dans chaque région, ils arrivent à avoir une ou deux mesures nationales
01:26:26 et peut-être deux ou trois arrêtés préfectoraux
01:26:29 qui nous empêchent de faire correctement notre travail,
01:26:32 bien sûr que ce n'est pas ça qui va sauver l'agriculture.
01:26:34 Mais c'est peut-être ça qui, des fois, nous empêche, on va dire,
01:26:39 quand on nous interdit de cuire les fossés, quand on nous interdit de faire des lacs,
01:26:44 quand on nous interdit de travailler parce qu'il y a de la pollution,
01:26:47 parce que, voilà, c'est plein de petites mesures.
01:26:50 Exactement, Jérôme Bail.
01:26:52 On va vous libérer, puisque le temps qui nous est imparti,
01:26:55 malheureusement, nous arrivons à son terme.
01:26:57 Donc, cette dernière question, vous nous dites bien qu'on ne vous a pas proposé un poste
01:27:02 contre votre silence avant le lancement du mouvement.
01:27:06 C'est ce que vous nous dites ?
01:27:08 Je crois que vous ne comprenez pas.
01:27:10 On ne m'a pas proposé un poste au gouvernement,
01:27:14 au gouvernement, je répète, contre mon silence.
01:27:17 Ah oui, non, mais je ne parle pas d'un poste au gouvernement.
01:27:20 Je ne parle pas d'un poste au gouvernement.
01:27:22 Vous ne parlez d'un poste contre votre silence.
01:27:25 Voilà, on m'a proposé un poste, un endroit,
01:27:29 si j'appelais les gens à ne pas rentrer sur l'autoroute.
01:27:33 Et c'est qui ? On ?
01:27:35 C'est pas compliqué.
01:27:36 On a très bien compris.
01:27:38 Et on, vous ne voulez pas le dire.
01:27:41 Voilà, vous avez tout compris sur le nombre de paroles.
01:27:44 Et je le dirai, quand ici, il faut le dire,
01:27:48 si les gens qui m'ont donné leur parole ne tiennent pas leur parole, c'est tout.
01:27:52 En tout cas, un grand merci, Jérôme Beyl,
01:27:54 d'avoir accepté notre invitation,
01:27:56 de nous avoir répondu avec votre franchise,
01:27:58 votre sincérité,
01:27:59 ce qui vous caractérise d'ailleurs depuis le début de cette colère.
01:28:04 Un grand merci à vous, Paul Mougenot, effectivement.
01:28:07 Le visage, Jérôme Beyl, c'est le visage du début de la colère.
01:28:10 Il a suscité quelques incompréhensions,
01:28:12 provoqué quelques débats.
01:28:14 Il était la cible aussi de mécontentement,
01:28:17 Jérôme Beyl.
01:28:18 Vous comprenez néanmoins sa position de ne pas continuer de poursuivre le combat.
01:28:22 Et il soutient, il nous l'a dit ce soir,
01:28:25 il soutient la poursuite de la mobilisation.
01:28:27 Moi, je tiens à saluer Jérôme Beyl,
01:28:29 qui a fait un travail très utile.
01:28:31 Jérôme Beyl était en charge d'un seul barrage, pas du mouvement.
01:28:36 Et je constate simplement que son syndicat continue à être déterminé,
01:28:42 comme le mien.
01:28:44 Je ne le juge pas et je tiens à le saluer
01:28:47 parce que nous n'avons pas la même géographie.
01:28:50 Vous savez, vous l'avez entendu, lui, il est du sud-ouest.
01:28:53 C'est la sécheresse.
01:28:54 Et moi, je suis du nord-est.
01:28:56 Ce sont les inondations.
01:28:58 Et vraiment, il a fait un travail très, très utile
01:29:00 pour le mouvement et pour le monde agricole.
01:29:03 Mais on doit continuer parce qu'on est déterminé
01:29:06 et il faut des actes clairs pour toute la profession.
01:29:10 Et en tout cas, il a tenu, puisqu'il nous l'a dit ce soir,
01:29:12 quelqu'un, alors il ne l'a pas voulu dire qui,
01:29:14 mais en tout cas, pas le gouvernement ni un membre de gouvernement,
01:29:17 lui a dit "tu ne montes pas le blocage"
01:29:20 et puis "en échange d'un poste".
01:29:22 C'est ce qu'il nous dit ce soir.
01:29:23 On ne sait pas qui c'est.
01:29:24 Il le dira un jour.
01:29:25 En tout cas, ce n'est pas le gouvernement ou un membre de gouvernement.
01:29:28 Il a tenu à le préciser ce soir.
01:29:30 On va entendre nos chers téléspectateurs
01:29:32 qui ont été nombreux à participer.
01:29:34 Nous posions cette question ce soir.
01:29:36 Les écologistes ont-ils une responsabilité dans la colère,
01:29:39 dans la crise qui secoue le monde agricole actuellement ?
01:29:42 On va vous écouter. C'est à vous.
01:29:44 Les écologistes ont leur part de responsabilité.
01:29:48 Les normes européennes sont déjà très lourdes à porter.
01:29:51 En France, on lève plus blanc que blanc,
01:29:53 on respecte toutes les règles,
01:29:55 alors que dans les autres pays, ce n'est pas le cas.
01:29:57 Une très grosse responsabilité dans le conflit des agriculteurs.
01:30:01 Parce qu'ils veulent mettre en place des mesures
01:30:04 qui n'ont strictement rien à voir avec l'alimentation
01:30:07 et le respect que les agriculteurs ont de leur terre.
01:30:10 Les écologistes sont devenus dogmatiques, sectaires, insupportables.
01:30:15 Et aujourd'hui, dans tous les domaines,
01:30:18 les écologistes et les partis politiques écologistes
01:30:21 font en sorte qu'on les déteste et qu'on ne vive plus.
01:30:25 Depuis des années, ils combattent l'agriculture,
01:30:29 l'agriculture productive, les pesticides, ce qui est vrai.
01:30:34 Mais en même temps, ils ont empilé les normes
01:30:38 qui ont carrément, carrément asphyxié l'agriculture française.
01:30:42 À cause des écologistes,
01:30:44 nous allons trop loin au niveau des mesures agro-environnementales.
01:30:48 Il serait temps de retrouver un petit peu de bon sens paysan.
01:30:52 Et c'est eux qui protègent le mieux nos territoires.
01:30:56 Un grand merci à tous pour votre participation.
01:30:59 C'est toujours très intéressant d'avoir vos avis.
01:31:01 Ça éclaire également le débat.
01:31:03 Nous sommes en retard. Dans un instant, l'actualité continue.
01:31:06 Gilles-William Golnadel, Julien Drey, Le Face à Face,
01:31:09 votre rendez-vous du dimanche soir, c'est tout de suite.
01:31:12 Il sera bien évidemment question de la colère des agriculteurs.
01:31:16 C'est tout de suite sur CNews. Un grand merci à tous les quatre.
01:31:19 Merci d'avoir analysé, décrypté l'actualité.
01:31:22 C'est toujours passionnant de vous entendre.
01:31:24 On se retrouve à 22h dans le Soir Info Week-end.
01:31:27 D'ici là, excellente soirée sur notre antenne.
01:31:29 Le Face à Face, Gilles-William Golnadel, Julien Drey,
01:31:31 le tour orchestré par Gauthier Lebrès ce soir.
01:31:33 À très vite.
01:31:34 ♪ ♪ ♪

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