• il y a 11 mois
Les Français ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Dans ces conditions faut-il assumer de saisir toutes les opportunités économiques ? L'armée cherche des entreprises pour produire son matériel en France. Il y a 400 milliards d'euros à se partager. Des dizaines d'entreprises de la Loire sont sur les rangs. Patrice Faivre-Duboz PDG de CFL, Chaudronnerie Fine de la Loire et Block'Access.

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Transcription
00:00 7h45, est-ce qu'il faut assumer de mettre le paquet sur l'économie de guerre ?
00:04 Et bien c'est la question qu'on vous pose ce matin.
00:06 Vous pouvez nous appeler dès maintenant 0477 10 0 0 10.
00:10 Oui, on constate chaque jour les difficultés des Français à remplir le frigo.
00:13 Alors est-ce qu'il faut prendre le boulot là où il est ?
00:15 Ou bien il y a une question morale qui vous dérange ?
00:17 On en discute ensemble ce matin et avec vous Patrice Fèvre Duboz.
00:21 Bonjour.
00:21 Bonjour.
00:22 Vous êtes le PDG de CFL, Chaudronnerie fine de la Loire et Bloc Access,
00:26 qui fabrique des barrières anti-voiture-bélier, anti-terrorisme,
00:30 une vingtaine d'employés chez nous à Saint-Etienne.
00:32 Je vous la pose cette question.
00:34 Et la morale dans tout ça, est-ce que ça vous gêne de participer à l'économie de guerre ?
00:39 Je parlerais plutôt de patriotisme plutôt que de morale.
00:43 Aujourd'hui, on a beaucoup de défis à relever au niveau de la défense,
00:47 que ce soit en France ou à l'étranger.
00:50 On a une défense qui a été vraiment mise de côté depuis la chute du rideau de fer,
00:54 il faut le dire, le budget est descendu de plus en plus.
00:58 On a quand même des territoires à protéger, et notamment la France.
01:03 La dissuasion et puis également toutes les OPEX qui ont été réalisées depuis ces dernières années,
01:08 qui nous protègent quelque part, puisque lorsqu'on va défendre la liberté
01:15 dans certains pays d'Afrique, au niveau anti-islamique,
01:21 de tout ce qui s'est passé avec la force Barkhane,
01:24 on est obligé d'avoir du matériel en face.
01:28 C'est un engagement économique, on va y revenir,
01:30 mais c'est un vrai engagement politique que vous défendez ce matin ?
01:33 Oui, si vous me posez la question, en effet. Il y a les deux.
01:36 La plupart des entrepreneurs de la Loire qui travaillent pour la défense sont patriotes.
01:40 Pour avoir fait beaucoup de salons, les gens sont derrière leur armée,
01:45 et derrière leur drapeau. Voilà, c'est aussi le cas.
01:48 Alors justement, il y avait une centaine d'entreprises rassemblées avec l'armée à Saint-Etienne
01:52 en fin de semaine dernière, pour discuter des opportunités d'ici 2030,
01:56 avec l'objectif de fabriquer du matériel, des munitions de guerre chez nous en France.
02:01 Économiquement, c'est une opportunité qu'il ne faut pas rater pour vos entreprises ?
02:06 Alors, en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas aujourd'hui fournisseurs
02:10 ni intervenants au niveau de la défense.
02:12 C'est-à-dire que nous ne fabriquons pas de pièces pour des sous-traitants
02:14 ou pour des grands acteurs de la défense,
02:16 que peuvent être Nexter, Arcus et d'autres fournisseurs de la défense.
02:20 Nous sommes une société qui fabriquons des pièces de sous-traitance,
02:25 chaudronnerie, tôlerie, métallerie.
02:28 On travaille pour beaucoup de secteurs d'activité,
02:31 l'agroalimentaire, la chimie, la mécanique générale, le bâtiment.
02:36 Et aujourd'hui, on a une activité qui est quand même plus en retrait
02:41 par rapport à ce qui s'est passé ces dernières années.
02:44 Donc là, il y a une opportunité ?
02:45 Il y a une opportunité, en effet, de marcher.
02:47 Alors, ce n'est pas une opportunité qui est facile à obtenir.
02:51 Il faut qu'on monte en compétence au niveau de la société.
02:54 On va avoir besoin de monter en qualité, de monter en compétence technique,
02:59 suivi de documentation, des choses comme ça.
03:02 Parce que c'est un requis de la part des sociétés militaires,
03:08 qui peuvent être aussi de l'aéronautique,
03:10 qui peuvent être également du rail, du nucléaire ou du l'oil et le gaz.
03:14 Il y a beaucoup de secteurs d'activité qui demandent ce genre de spec.
03:18 J'ai choisi le côté militaire parce qu'il y a vraiment une tension
03:25 au niveau des industries militaires aujourd'hui.
03:29 On le sent bien, on l'entend tous les jours dans les médias.
03:31 Et je pense que nous, on a une opportunité,
03:34 sachant qu'on est dans la Loire.
03:35 Et comme vous l'aviez très bien dit tout à l'heure,
03:37 il y a beaucoup d'entreprises qui dépendent de la défense.
03:39 - Il y a une tradition, effectivement.
03:41 Il y a une tradition chez nous, ça va aller dans quel sens ?
03:43 Vous allez vous mettre au niveau de ce que demande l'armée,
03:47 ou il y a déjà des contrats qui sont disponibles
03:51 et ensuite vous vous adaptez ?
03:52 Dans quel sens ça va ?
03:53 - En fait, l'armée donne des contrats à des grands donneurs d'ordre
03:59 comme Arcus ou Nexter,
04:01 qui sont des fabricants de chars blindés et de véhicules blindés.
04:05 Et derrière, ces grosses sociétés-là,
04:06 ils rigguent le territoire de contrats et éventuellement de commandes.
04:11 Donc nous, on se place en second rang, voire en troisième rang,
04:14 parce qu'on peut être également sous-traitant pour d'autres fabricants
04:17 qui après travaillent avec ces gens-là,
04:19 mais ça peut être aussi d'autres activités, d'autres industries.
04:22 - Avec des objectifs chiffrés aujourd'hui,
04:24 c'est 2 millions d'euros votre chiffre d'affaires.
04:27 Clairement, l'idée c'est de...
04:29 - C'est de monter à 3 millions
04:32 et que ça représente en gros à 30% du chiffre d'affaires de la société à terme.
04:36 - Oui, on le disait, ici c'est un territoire avec cette ancienneté,
04:41 ce patrimoine, cet héritage-là.
04:43 Là aussi, c'est important de garder ça vivace ?
04:47 C'est dans votre état d'esprit
04:49 de répondre à ce qui s'est passé dans le passé et de poursuivre cet héritage ?
04:52 - Oui, c'est une notion qui est assez intéressante.
04:55 En fait, ici dans vos locaux, on est dans les anciens locaux de la MAS.
04:59 La MAS, donc le MAS 36,
05:02 donc un fusil de la 2ème guerre mondiale.
05:05 Le MAS 49-56 également, qui a été utilisé au siècle dernier.
05:11 Également le FAMAS.
05:12 Moi, j'ai travaillé pour le FAMAS sur certaines pièces
05:15 à l'époque où je travaillais chez Bernard Nécaron.
05:17 Donc oui, il y a cette espèce de nostalgie, quelque part,
05:21 d'avoir travaillé pour la défense qui existe, qui perdure.
05:25 Et voilà, on a les capacités sur le territoire l'ilgérien
05:30 de pouvoir fournir l'armée,
05:33 compte tenu de toutes les sociétés qui existent,
05:36 les petites PME, les TPE qui sont sur le territoire.
05:38 - Un tout dernier mot, les premiers contrats,
05:41 vous les espérez dans combien de temps ?
05:42 - Un an à peu près, le temps de se mettre au pied.
05:45 - Le temps de se préparer, de se mettre aux normes, effectivement.
05:46 Merci en tout cas d'être venu nous en parler ce matin, Patrice Fèvre-Dubot.
05:50 Je rappelle vos entreprises, CFL Chaudronnerie,
05:52 Fine de la Loire et Bloc Access.
05:55 Merci de nous avoir parlé de votre participation à l'économie militaire.
05:59 - Merci beaucoup.
06:00 - Bonne journée à vous.
06:01 L'Internet est à retrouver sur francebleu.fr et il est 7h51.

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