Le Meilleur de l'info (Émission du 29/01/2024)

  • il y a 9 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous dans le Mire de l'Info.
00:03 Quatre images à retenir de la journée, il y aura beaucoup de choses à retenir, on va vous dire à tout.
00:08 D'abord la colère des agriculteurs qui ne faiblit pas, l'Île-de-France a connu de très nombreux blocages
00:12 qui ont paralysé l'activité économique et ça continue.
00:15 Rungisse barricadé, le plus grand marché d'Europe s'attend à un méga blocage qui pourrait affamer la capitale.
00:20 On retiendra aussi que Gabriel Attal a reçu deux syndicats, sans faire de nouvelles annonces pour le moment.
00:26 Et puis parmi les images de la journée, le soutien aux agriculteurs de l'animatrice du Meneur et dans le Pré, Karine Lemarchand.
00:31 J'espère que ça vous satisfait. Bonsoir Alex Yachs.
00:34 - Bonsoir.
00:35 - Président des Brèves-Traviers de Delors, vous n'avez pas croisé Karine Lemarchand ?
00:38 - Ah non, elle n'est pas venue nous voir.
00:40 - Un soupçon de déception.
00:41 Benoît Mournet, bonsoir, vous êtes député Renaissance des Hautes-Pyrénées.
00:46 Vous avez travaillé au ministère de l'Economie et des Finances et ça nous intéresse beaucoup de savoir comment ça fonctionne,
00:52 ce qu'on peut décider, quelle est la marge de manœuvre peut-être qu'on a à Bercy.
00:56 Général Bertrand Cavalier, bonsoir.
00:57 - Bonsoir.
00:58 - La première image est pour vous, c'est le Centaure.
01:00 Le Centaure est à Rungis.
01:02 Le Centaure défend Rungis.
01:04 On a l'image du Centaure.
01:06 C'est le tout nouveau blindé de la gendarmerie.
01:09 Ben là, il est un peu dans l'ombre.
01:10 Enfin, il est là, voilà, tout phare éclairé.
01:12 Qu'est-ce que c'est ?
01:14 C'est le nouveau...
01:15 C'est une arme de dissuasion à éleveurs, agriculteurs.
01:22 C'est un véhicule blindé dont vient se doter la gendarmerie dans le cadre d'un programme de renouvellement.
01:27 Donc 90 engins ont été achetés par la gendarmerie.
01:30 Et là, on est sur une posture défensive.
01:32 Il y a un site qui est sanctuarisé.
01:34 C'est un message qui est adressé, sans lequel il n'y a une ligne rouge à ne pas dépasser.
01:38 - Il n'y a que des messages.
01:40 Juste en plus, j'ai l'impression que les agriculteurs ne veulent pas non plus dépasser la ligne rouge.
01:45 Je n'ai pas question.
01:46 Je l'ai dit un peu de façon provocante, d'affamer Paris.
01:49 Ce n'est pas l'objectif, je crois.
01:51 - Ce n'est pas du tout l'objectif.
01:52 L'objectif, c'est de faire comprendre aux gens que quand on est dépendant pour sa nourriture de l'extérieur,
01:58 il faut faire attention à sa nourriture et à comment on la produit et où on la produit.
02:02 - Gabriel a reçu ce soir deux syndicats, les Jeunes agriculteurs et la FNSE.
02:07 Pourquoi pas les autres ?
02:09 Parce que ce sont les plus représentatifs.
02:11 Il y a déjà des dents qui grincent.
02:13 La semaine dernière, une série de mesures d'urgence a été réclamée au Premier ministre.
02:17 On sait que la réponse a été insuffisante.
02:19 D'où la nouvelle réunion improvisée ce soir.
02:22 On n'a pas d'écho de ce qui s'est passé ce soir.
02:25 En revanche, on sait le message qui a été rappelé par la porte-parole du gouvernement, Prisciatello.
02:31 On se bat pour l'agriculture à la française.
02:35 - Nous avons décidé la suppression totale de la hausse de la fiscalité sur le GNR
02:44 qui est permis dès le mois de février une avance de 50 %.
02:48 Ce sont 215 millions d'euros qui iront directement dans la trésorerie de nos agriculteurs dès le mois prochain.
02:56 Nous avons demandé à la Commission européenne de revenir sur la règle déjà chère.
03:00 Et nous avons déjà reçu le soutien de 22 Etats membres.
03:04 Nous avons aussi exprimé notre opposition à la ratification du traité Mercosur
03:09 tant que les règles de réciprocité ne seraient pas respectées.
03:13 Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a fait savoir que de nouvelles mesures seront prises dès demain.
03:20 - De nouvelles mesures qui seront prises demain ?
03:23 - Bon, ok.
03:25 - Très bien, formidable.
03:26 Puisqu'on ne sait pas ce que c'est, Marc Fesneau discute avec l'Europe pour obtenir un gel déjà cher obligatoire.
03:32 - Oui, c'était un non-sens.
03:34 On va vous dire "vous arrêtez de produire sur 4% de vos surfaces pour des raisons écologiques".
03:38 Bon, qu'est-ce qui va prendre la place si on ne produit pas ?
03:40 C'est des importations qui vont venir de l'autre bout du monde.
03:43 Est-ce que écologiquement c'est mieux ou c'est moins bien ?
03:45 La question était dite, n'était pas.
03:47 - Vous, vous parlez de bon sens, mais est-ce qu'en réalité le gouvernement,
03:50 j'avoue que je pose la question à les mains libres pour ça.
03:53 Parce que je crois que la discussion a démarré en octobre, donc ce n'est pas si simple que ça en réalité.
03:58 - Oui, quand vous m'avez invité cet après-midi sur votre plateau,
04:01 j'étais aux côtés des agriculteurs dans ma circonscription à Ybos,
04:04 un peu plus tôt avec les viticulteurs de Madiran.
04:07 Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
04:08 Ils nous disent "on veut vivre de notre travail", premier élément.
04:11 Et deuxième élément, "on veut passer du temps dans nos fermes, sur le terrain,
04:17 et pas à remplir des documents ou à gérer des normes qui parfois se contredisent".
04:22 Ils ne nous disent pas du tout qu'ils seraient contre la transition écologique,
04:26 pour une bonne et simple raison, que c'est que les agriculteurs
04:29 sont les premiers à impacter par le changement climatique,
04:31 la sécheresse, la grêle, tout ce qui s'ensuit, le mille-doux par exemple, sur le vin.
04:37 - Et chez vous, le manque d'eau ?
04:38 - Donc, concrètement, les réponses qui ont été annoncées par le Premier ministre vendredi,
04:42 moi je les ai trouvées concrètes, immédiates.
04:46 - Insuffisantes.
04:47 - Ensuite, il a bien énoncé que ça ne répondait pas à tout,
04:52 ça ne va pas échapper que demain il y a un discours de politique générale,
04:55 et que tout se fait pas en cinq minutes si vous me permettez.
04:58 Mais quelques petits exemples concrets, ce que attendent les agriculteurs.
05:02 Ils attendent par exemple qu'on puisse appliquer des choses de bon sens
05:06 sur les couverts végétaux.
05:07 Quand il pleut, on ne peut pas replanter des végétaux tout de suite,
05:11 et ensuite certains se font sanctionner parce qu'ils ne l'ont pas fait dans les temps.
05:15 Autre exemple, le curage des ruisseaux, qui est par ailleurs un sujet de lutte
05:18 contre les inondations, il faut y revenir.
05:20 La PAC, une fois sur votre plateau, j'avais été imprécis en disant
05:23 qu'il y avait une estive qui n'avait pas à toucher,
05:25 en réalité, les agriculteurs ont du retard de versement sur l'éco-régime.
05:30 Le mille-doux, on a voté en fin d'année 20 millions d'euros de fonds d'urgence.
05:34 Dans ma circonscription, aucun agriculteur n'a touché le premier euro.
05:38 Donc un sujet de mise en œuvre, de simplification.
05:40 Et je peux vous dire, pour avoir passé l'après-midi hier avec le préfet,
05:43 que l'État est totalement déterminé à agir et à agir vite.
05:47 C'est une bonne chose, parce que nous ce qu'on demande surtout à l'État,
05:51 c'est qu'il nous mette au même niveau que nos voisins européens.
05:54 On ne demande pas grand-chose, il y a 177 molécules qui sont autorisées
05:57 autour de la France et qui ne sont pas autorisées chez nous.
06:00 Ça déjà, c'est des distorsions de concurrence qui sont internes à l'Europe,
06:04 sur un marché qui est commun et qui doivent être mises à plat.
06:07 C'est important et c'est assez facile, c'est franco-français.
06:10 Qu'on ne renvoie pas la balle, encore une fois, en disant "c'est la faute de l'Europe",
06:13 ce n'est pas la faute de l'Europe, ce sont des surnormes.
06:15 Et on demande à ce que le gouvernement arrête de surtransposer systématiquement
06:20 et nous impose des normes qui sont systématiquement supérieures à nos voisins.
06:23 - Vous n'avez pas répondu à ma question sur le gel déjà cher obligatoire.
06:28 Parce que j'ai l'impression que le ministre découvre.
06:32 - Non, effectivement.
06:33 - Et sur le Mercosur.
06:35 - Le ministre découvre.
06:36 Les agriculteurs, ils ont envie de préserver la terre et sur le temps long,
06:39 notamment je parlais des couverts végétaux, il y a un retour sur investissement à le faire.
06:43 Après, une mesure uniforme qui s'applique partout, tout le temps, c'est bête.
06:48 Ce que vous disiez, moi j'y soustrais totalement.
06:51 Il faut que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le monde au sein de l'Union européenne.
06:54 Je dis, il y a un Conseil européen, je crois que le Président de la République
06:57 s'est engagé très fortement.
06:58 Il n'est pas question d'importer ce que nous pouvons produire chez nous.
07:02 C'est pour ça qu'on s'oppose fermement au Mercosur qui n'a pas de close-miroir.
07:05 Mais à contrario, vous avez dans les sujets de libre-échange,
07:08 notamment pour nos viticulteurs dont je parlais.
07:10 - Mais vous dites "on s'oppose au Mercosur".
07:12 Pas d'application tant qu'il n'y aura pas de principe de réciprocité.
07:16 Emmanuel Macron dit non.
07:17 C'est des négociations qui ont démarré en 99.
07:20 On ne découvre pas aujourd'hui le Mercosur.
07:23 - Non, on ne découvre pas.
07:24 Mais encore une fois, un traité de commerce doit être ratifié,
07:27 je le rappelle quand même, par chacun des parlements,
07:30 de chacun des États membres.
07:32 Le traité avec le Canada, le traité avec la Nouvelle-Zélande,
07:35 ce sont des traités où il y a des close-miroirs, où on s'y retrouve.
07:39 - Moi je suis pour alimentation contre alimentation.
07:41 - C'est une blague.
07:42 C'est-à-dire que la close-miroir, elle oblige à ce que dans le produit fini,
07:46 on ne retrouve pas des molécules interdites chez nous.
07:48 Mais dans les trois quarts des cas, la molécule,
07:50 vous ne la retrouvez pas dans le produit fini.
07:52 Vous la utilisez, mais vous ne la retrouvez pas.
07:54 Prenez le sucre par exemple, le sucre c'est un cristal.
07:56 Vous ne trouverez jamais de molécules dans le produit fini.
07:58 Donc le sucre, il peut venir de nulle part, produit n'importe comment,
08:00 et on n'a pas de réciprocité.
08:02 Ce qu'il faut, c'est une réciprocité sur la façon de produire,
08:05 pas sur le produit fini.
08:06 Donc on nous parle des close-miroirs, mais c'est un peu de la foutaise.
08:10 - Général.
08:11 - Moi je vais partir un peu du terroir Picard, et notamment de l'Oise,
08:16 parce que monsieur H.P. Travier, j'ai donc servi notamment en Picardie,
08:20 je connais bien ces territoires.
08:22 La question qu'on doit se poser, qui est fondamentale pour les politiques,
08:25 est ce qu'on veut qu'il y ait encore des paysans, des agriculteurs demain ?
08:28 Ça c'est déjà un premier point.
08:30 Deuxièmement, est-ce qu'on veut que la France soit autosuffisante
08:33 dans des productions qui sont traditionnelles,
08:35 qui font partie des fleurons de l'agriculture française ?
08:37 Donc c'est à partir de cela, je crois, qu'il faut bâtir des accords internationaux,
08:42 et non pas, comme ça a été le cas jusqu'à maintenant,
08:45 arriver à une situation où on arrive à des objectifs qui sont contraires à nos intérêts.
08:50 - Et où surtout, à chaque fois, l'agricole est la variable d'ajustement.
08:54 Si tout rentre d'Ukraine aujourd'hui, c'est parce qu'il faut payer les armes.
08:57 Et donc on a dit, laissez rentrer un peu toutes les marchandises sur le marché
09:00 pour payer ça. Et c'est en distorsion de concurrence complète.
09:03 - L'Ukraine c'est une question, c'est un vrai sujet, l'Ukraine,
09:07 et les poulets ukrainiens. Plus 74% de...
09:11 - Je ne vais pas esquiver la question sur l'Ukraine tout de suite,
09:13 mais il y a un agriculteur cet après-midi qui me dit
09:15 "parlez plus d'autonomie que de souveraineté".
09:17 Je pense qu'il a raison. C'est-à-dire que notre objectif,
09:20 c'est que nous soyons autonomes sur le plan alimentaire.
09:23 - Ça ne marche pas. On ne va pas produire des bananes en métropole,
09:25 on va en importer un peu des outils mais pas...
09:27 - Mais il faut aussi consommer ce que l'on produit.
09:29 Moi je vous donne un exemple. Je suis le premier département touché par la MHE.
09:34 On a une filière bovine, qui est une filière bovine de maigre.
09:37 Ensuite, on envoie parfois en Vendée ou dans les Deux-Sèvres
09:40 pour engraisser et puis ensuite abattre en Bretagne pour acheter les bœufs.
09:43 Moi je suis désolé, ce n'est pas logique.
09:45 Alors qu'on produit nous-mêmes des céréales.
09:47 Donc il y a aussi ces circuits courts, si on peut le dire, vertueux,
09:50 où chaque territoire doit agir.
09:52 - Mais on peut y arriver quand on a les moyens.
09:54 Je vais vous donner un autre exemple, moi,
09:56 parce que vous prenez votre exemple, mais moi je vais prendre les pommes de terre.
09:59 Vous savez aujourd'hui que les plants de pommes de terre sont arrivés
10:01 dans un problème où ils ne vont plus arriver en produire en France,
10:04 parce qu'ils n'ont plus de molécules.
10:06 Donc ça va être produit en Belgique ou en Hollande.
10:08 - Les pommes de terre ? - Les plants de pommes de terre.
10:10 Les pommes de terre qui servent à replanter pour faire de la pomme de terre derrière.
10:13 Et si on va plus loin dans la filière, vous savez qu'aujourd'hui,
10:15 la majorité des pommes de terre qui sont produites en France
10:18 sont exportées en Belgique pour être transformées
10:20 et nous reviennent sous forme de chips.
10:22 - En tout cas, sans doute, mais pour l'instant,
10:25 - On l'envoie en Italie pour engraisser et pour revenir.
10:27 - Ça fait cinq minutes qu'on débat, on voit toutes les incohérences.
10:30 Toutes les incohérences qui existent.
10:32 Il y en a des centaines et des centaines.
10:34 Normal que les agriculteurs n'en peuvent plus.
10:36 Certains sont très déterminés.
10:38 Alors ceux qui sont partis d'Agin, ils veulent aller à Rungis.
10:41 On va en écouter un qui s'exprimait aujourd'hui sur CNews.
10:43 - On est là pour bloquer Rungis.
10:49 On ne va rien casser du tout.
10:51 Les agriculteurs, on n'a rien, on n'a pas de mesures.
10:54 Si on arrête aujourd'hui, c'est comme lundi dernier.
10:58 On repart sur le même point.
11:00 - Eux, ils ont le sentiment quand même qu'ils n'ont absolument rien gagné.
11:04 - On va se rendre tout de suite sur l'Assis.
11:08 C'est dans l'Essonne.
11:10 L'Assis qui est coupé dans les deux sens au niveau de Villabé.
11:13 Bonsoir Maxime Legay.
11:15 Vous êtes avec Bamba Gay.
11:17 Ce soir, on va dormir sur ce point de blocage où vous vous trouvez.
11:22 - Oui, bonsoir Olivier.
11:27 Vous l'avez dit, nous sommes sur l'Assis à proximité de Villabé dans l'Essonne.
11:31 L'Assis qui est totalement bloqué depuis 15h maintenant
11:35 par des dizaines et des dizaines de tracteurs
11:38 qui sont venus bloquer la circulation stationnant sur ce tronçon d'autoroute.
11:43 Un blocage qui est prévu pour durer puisqu'ici un campement de fortune a été organisé.
11:50 Plusieurs feux ont été démarrés, des barbecues pour se restaurer.
11:55 Des agriculteurs qui ont prévu le sac de couchage pour passer la nuit.
12:00 - Justement, je me trouve avec l'un d'entre eux, Raphaël.
12:03 Bonsoir Raphaël.
12:05 Vous participez à ce blocage.
12:07 Manifestement, vous n'avez pas été convaincu par les annonces jusqu'alors du gouvernement.
12:11 - Non, ce sont des mesures actuelles qu'il nous a annoncées.
12:14 Ce sont des petites mesures.
12:16 - Qu'est-ce que vous attendez précisément ?
12:18 - Vous savez, je ne fais pas de la politique.
12:21 Il y a quelques grands points, notamment sur les charges, nos revenus.
12:29 - Vous avez du mal à vivre de votre travail ?
12:34 - Oui, moi aujourd'hui je suis installé depuis 2 ans, 140 hectares.
12:37 Je me dégage, j'ai pas de salaire.
12:40 Je vais travailler à l'extérieur pour aller chercher un salaire.
12:44 - Et les vacances, vous me disiez que c'est très rare, malgré les mesures annoncées.
12:48 Pour vous, ça reste très difficile ?
12:50 - Les vacances, si c'est 10 jours dans l'année, c'est le bout du monde.
12:54 Il y a peut-être des gens qui ne partent pas en vacances toute l'année.
12:59 J'essaie de prendre des jours, mais c'est surtout pour être avec ma femme.
13:04 - Ce soir, vous allez rester là toute la nuit.
13:07 Jusqu'à quand vous êtes prêts à rester ? Jusqu'à où vous êtes prêts à aller ?
13:11 - Jusqu'à où ? On va essayer d'aller jusqu'à Paris.
13:14 Et puis après, on verra.
13:16 Si on n'arrive pas à aller jusqu'à Paris, je pense qu'il y aura une grande révolte.
13:20 Je pense que c'est du jamais vu dans notre vie d'agriculteur.
13:24 - Voilà, Olivier, vous l'aurez compris, des agriculteurs qui restent bien déterminés
13:29 à faire entendre leur voix et un mouvement contestataire
13:32 qui s'inscrit de plus en plus dans la durée.
13:34 - Merci beaucoup. Vous pouvez lui dire que Benoît Mournet est sûr qu'il y aura de nouvelles annonces.
13:38 Mais je crois que ça ne lui fera rien.
13:40 Il est déterminé, ce monsieur, il n'en peut plus.
13:43 Il a pas dit, mais autour de 1 500 euros quand il arrive à se payer.
13:47 Il prend quelques jours de vacances. En fait, il about comme beaucoup.
13:51 Il sont à bout, en réalité.
13:53 - Il est sous about, contre la blague, c'est notre ministre cet après-midi
13:55 qui nous annonce qu'il va faire appliquer les lois en France.
13:59 C'est un peu dur, quoi.
14:01 - Non, mais quand même, dans notre débat, je pense qu'il faut aussi comprendre
14:04 qu'il n'y a pas une agriculture, il y a des agriculteurs.
14:08 Une filière, un céréalier à Dabos, ce n'est pas un céréalier dans le Val-d'Adour.
14:13 Un élevage pastoral dans les Alpes ou dans les Pyrénées,
14:16 ce n'est pas pareil qu'un élevage dans les Plaines ou dans les Coteaux.
14:19 Donc, il faut aussi regarder.
14:21 - Parce que quand vous dites les revendications,
14:23 en fait, elles sont très différentes des revendications selon les territoires.
14:26 - Oui, je... - Non, mais si, parce que...
14:28 - J'entends bien, mais en général...
14:30 - Je suis désolé, quelqu'un qui travaille 80 heures,
14:33 qui n'arrive pas à aller ou faire autrement
14:36 que de se payer entre 400 et 700 euros, peut-être parfois plus...
14:40 - Pour les céréaliers, je ne suis pas céréalier.
14:42 - Il ne faut pas opposer les agriculteurs.
14:44 - Ah non, non, surtout pas.
14:46 - C'est-à-dire qu'on a beau être céréalier d'un côté ou de l'autre,
14:49 quand on nous fait rentrer du maïs au GM,
14:51 qu'on n'a pas le droit de produire chez nous, on est tous mal.
14:54 Et on a beau être éleveur d'un côté ou de l'autre,
14:56 que l'agneau vienne de Nouvelle-Zélande et qu'il inoncle notre marché,
14:59 on est tous mal aussi. - Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
15:01 - Il ne faut pas opposer les agriculteurs. - Non, mais surtout pas.
15:03 Je ne l'ai surtout pas dit, parce qu'effectivement, il y a un fonds qui est commun.
15:05 Je l'ai rappelé en introduction sur la question des revenus,
15:08 sur la question des normes et dans forme de dénigrement sur les agriculteurs.
15:12 Mais si on veut répondre, si on veut répondre concrètement,
15:14 au-delà du diagnostic et au-delà de la critique qu'on peut partager,
15:18 il faut qu'on regarde dans le détail, dans le moteur, si je peux me permettre,
15:21 les problèmes, et ils sont différents, selon qu'on s'adresse à des céréaliers,
15:25 à des éleveurs de Plaine et de Coteau,
15:27 qui eux, effectivement, sont sur un tout petit équilibre,
15:31 du pastoralisme, qui a d'autres problèmes sur les prédations ou autres,
15:35 et dont les Prime Pac.
15:37 Moi, juste un mot sur Rungis.
15:39 Bloquer Rungis, c'est se tirer, si vous me permettez l'expression,
15:41 une balle dans le pied.
15:43 Parce que Rungis fournit les restaurateurs de France et de Navarre.
15:47 - Alors, si vous voulez, on va regarder ce qui rentre dans tous les camions de Rungis,
15:51 puis on va voir. On va voir si c'est vraiment du français de se tirer une balle dans le pied.
15:55 - Sachant, monsieur le député, il y a quelque chose qui m'apparaît très important également,
15:58 c'est revenir à l'homme qui est central.
16:00 Quand on regarde la moyenne d'âge des agriculteurs,
16:02 on va se poser dans les 10 prochaines années une question essentielle.
16:04 - Absolument.
16:05 - Quelle est la relève, donc quelle est l'attractivité de cette profession ?
16:08 Comment va-t-on aider les jeunes agriculteurs ?
16:10 On peut passer de 400 000 à 150 000, ça peut être la mort,
16:13 le déclin irrémédiable de l'agriculture française.
16:16 - Vous savez que deux tiers des nouveaux viennent hors famille,
16:19 ce qu'on appelle hors cadre, hors famille d'agriculteurs.
16:21 Moi, je vois un formidable message d'espoir.
16:24 Dans les lycées agricoles, moi j'en ai un, à Vic,
16:27 il y a du forestier, il y a de la plaine, il y a des coteaux, il y a de la montagne.
16:30 Eh bien, les jeunes ont envie.
16:32 Et je parlais de l'engraissement tout à l'heure,
16:34 moi j'ai été heureux de rencontrer ce week-end des éleveurs de bovins,
16:38 des jeunes qui sont dans cette logique de capter la valeur ajoutée chez nous
16:41 et derrière c'est nos outils d'abattage et de transformation.
16:43 - Mais tous les matins, on leur dit arrêtez de manger de la viande.
16:45 À chaque fois qu'ils jouent le pot, les jeunes, vous pensez qu'ils vont penser quoi ?
16:49 Et puis derrière, on fait un accord de libre et de chance ?
16:51 - Je ne voudrais pas qu'on ait un discours négatif 100 % sur nos agriculteurs.
16:55 Un message d'espoir, s'il vous plaît, un message d'espoir.
16:57 - Voilà, s'il vous plaît.
16:58 - Karine Lemarchand, elle a tenu sa promesse, enfin une qui tient sa promesse.
17:02 Tu es désolée, elle, elle tient ses promesses.
17:05 Les parisiens vous aiment, c'était son message,
17:07 et elle propose même l'opération croissant-chaud-paysant,
17:10 ou l'opération juste croissant-paysant. Je ne sais pas s'il est chaud.
17:12 - Si vous réussissez à avoir un mouvement dur, pérenne, sans violence,
17:19 vous ferez la différence avec tous les autres mouvements.
17:22 Et je peux vous dire que les Français, ils ont compris, ils vous soutiennent.
17:26 On peut faire un mouvement, le croissant-paysant, si vous, qui nous regardez,
17:31 vous avez une boulangerie, vous avez 20 croissants, 30 croissants, je ne sais pas,
17:35 allez sur les points de blocage et lancez ce petit mouvement.
17:39 Donc je trouve qu'à travers ce symbole du croissant-paysant,
17:43 c'était vous rendre hommage et vous dire que les parisiens aussi, vous aiment.
17:49 Les parisiens vous aiment. Et les parisiens, ils ont la trouille,
17:52 le général Cavalier, qu'il n'y ait plus rien dans les assiettes,
17:55 parce que Rungy s'est bloqué. Non, ils n'ont pas la trouille.
17:58 - Non, je ne pense pas. De toute façon, je crois que c'est intéressant
18:02 de voir d'abord qu'il y a un formidable soutien de l'opinion publique
18:05 dans les territoires, mais également dans la capitale.
18:09 Ça, c'est un facteur d'ailleurs que doit prendre en compte le gouvernement.
18:12 - Très franchement, moi j'aime bien ce qu'elle fait.
18:14 - Non, mais c'est bien.
18:15 - Il n'y a pas eu tant de personnalités que ça qui sont allées.
18:17 - Deuxièmement, jusqu'à présent, comment a été gérée cette crise ?
18:21 Alors certes, il y a eu des annonces faites par le Premier ministre,
18:24 mais pour l'instant, il y a un certain laisser-faire des autorités,
18:28 du gouvernement, pour essayer de favoriser le dialogue.
18:31 - Et de la police, il faut dire aussi.
18:33 - La gendarmerie et la police sont en contact permanent.
18:36 Pour l'instant, si vous voulez, on est sur une crise qui se gère
18:40 de façon plutôt, je dirais, habile. Attendons maintenant...
18:44 - Oui, et je dois dire, même si ce n'est pas le cœur de l'affaire,
18:48 l'ambiance hier soir à Sémiac, par exemple, est assez conviviale.
18:51 - On le voit sur les images en direct.
18:53 - Il y a cette fraternité qui se joue là.
18:55 - Ça vous rappelle les Gilets jaunes ?
18:57 - Non, mais en tout cas, ce que je veux dire par là,
18:59 c'est qu'il y a une popularité dans ce mouvement,
19:01 et je pense que nos agriculteurs sont des gens responsables,
19:04 sont des gens vaillants, et ils ne sont pas des casse-coups.
19:09 Et ils ont envie qu'on continue à les soutenir.
19:12 Et je pense, et je leur dis, j'en ai encore dit aujourd'hui,
19:15 c'est le moment de pousser leur sujet.
19:17 Ils mènent aussi un combat politique.
19:19 Moi, ce qui me plairait dans ce mouvement, c'est que d'ici
19:21 au Salon de l'agriculture, on ait un grand sursaut collectif,
19:24 y compris nous autres, les consommateurs, de s'inquiéter
19:26 de ce qu'on achète, et si vous me permettez, de considérer
19:29 qu'on doit consacrer plus de notre budget pour s'alimenter
19:32 que pour acheter un téléphone portable.
19:34 - Sauf que le consommateur, il n'a plus un radis,
19:36 donc il achète le moins cher.
19:38 Donc si le politique ne met pas une barrière quelque part
19:41 pour rééquilibrer la barque avec les normes environnementales,
19:43 s'il n'enlève pas déjà les surnommes françaises
19:45 et qu'il ne met pas quelque part une barrière
19:47 pour rééquilibrer les normes environnementales,
19:49 on n'aura pas résolu le problème.
19:51 C'est facile de balancer le problème sur le consommateur,
19:53 sur l'européen, etc.
19:55 La réalité, c'est que chacun a sa part des responsabilités,
19:58 et surtout, aujourd'hui, le gouvernement français
20:01 et la représentation nationale, qui doit faire sa part
20:03 du boulot pour démarrer.
20:04 - Un français sur cinq qui ne peut pas s'alimenter correctement.
20:09 - Absolument. Je n'ai pas dit ça, honnêtement.
20:12 Très sincèrement. Je dis que c'est factuel.
20:15 Dans le panier de consommation, l'alimentation perd
20:19 au fil des dernières années par rapport à ce qu'elle était
20:22 il y a quelques années.
20:24 C'est purement factuel.
20:27 Et parfois, acheter local, acheter en vente directe,
20:30 c'est moins cher et meilleur que d'acheter dans les grandes surfaces.
20:34 - Vous avez raison quand ce n'est pas capté
20:36 par les grandes surfaces, par l'agroalimentaire.
20:40 Est-ce qu'ils peuvent vraiment aller directement...
20:43 - Il ne faut pas opposer la chaîne, en effet.
20:45 Ce n'est pas un sujet facile, il ne faut pas raconter d'histoire.
20:48 Les lois EGalim ont été un progrès.
20:50 Elles sont imparfaitement appliquées,
20:52 parce que ça se joue aussi dans ce qu'on appelle
20:54 le rapport de force.
20:55 Vous savez très bien, quand vous avez 50 producteurs
20:57 et un distributeur, le rapport de force n'est pas en faveur.
20:59 Donc, il y a une logique à organiser les filières,
21:01 s'organiser en coopérative.
21:02 - Et c'est surtout pour arrêter...
21:04 - Ce qu'on a voulu dire, juste dans EGalim,
21:06 c'est que la matière première agricole n'est pas négociable.
21:09 - EGalim est contourné par les grandes distributions
21:11 qui arrivent à faire des centrales d'achat au niveau européen
21:13 pour contourner la règle française.
21:15 - Le ministre de l'économie et des finances a été extrêmement clair vendredi.
21:17 Des décisions fortes de sanctions au portefeuille des...
21:20 - Alors là, j'ai une question.
21:22 Où va aller l'amende forte ?
21:25 Est-ce qu'elle va revenir aux agriculteurs ?
21:27 Ou est-ce qu'elle va aller dans le budget de l'État,
21:29 qui va encore s'en servir pour faire on ne sait quoi ?
21:31 Je peux peut-être redonner de l'argent à l'agence de l'eau...
21:33 - L'État, sur l'agriculture, il est en croissance très forte.
21:36 C'est 9 milliards de l'APAC et c'est 4 milliards sur les 3 prochaines années
21:38 pour accompagner la transition écologique.
21:40 C'est un des budgets de l'État qui est le plus en croissance.
21:42 Donc, non, je pense que là-dessus,
21:44 ce n'est pas seulement un problème d'argent.
21:46 - Le maire me semble-t-il a annoncé qu'il y avait 3 entreprises
21:48 qui seraient lourdement sanctionnées,
21:50 qui étaient lourdement sanctionnées.
21:52 - Oui, et qui n'auraient pas la main tremblante.
21:54 Le Premier ministre l'a dit vendredi.
21:56 - On ne sait pas quelles sont ces entreprises.
21:58 Je voulais juste vous faire écouter,
22:00 en paroles d'agriculteurs, ce qui revient systématiquement,
22:04 ce sont les normes, les surnormes exemples.
22:07 - Ce que je veux, c'est vivre, ne pas être entassé de normes.
22:13 À chaque fois que vous faites des papiers administratifs,
22:15 vous faites des déclarations,
22:17 que ce soit pour des dégâts de gibier sur les parcelles,
22:20 des herbes et noeuds, couper un pauvre arbre qui traîne,
22:24 qui est tombé, on doit faire un tout un tas de paperas.
22:26 Il y en a ras le bol.
22:29 Il y en a ras le bol de toutes les normes,
22:31 y compris pour couper un revenu minimum de 1 500 euros par mois,
22:35 comme proposé par X.
22:37 Je voulais avoir votre avis.
22:38 Imaginez un dispositif d'accompagnement financier
22:40 pour les agriculteurs vivant sous le seuil de pauvreté.
22:42 Je crois que le seuil de pauvreté,
22:44 ça concerne quasiment 20 % des agriculteurs.
22:46 18 % exactement, 70 à 80 000 personnes.
22:50 - Là-dessus, on ne peut être que d'accord.
22:54 Il faut aussi penser au traité agricole,
22:56 parce qu'il y a une loi qui a été votée,
22:58 ça fait plus d'un an,
22:59 et encore les décrets d'application, on ne les voit pas arriver.
23:01 Mais c'est vrai qu'on a une partie de la population
23:04 qui, parce qu'elle a des difficultés, touche de l'argent,
23:08 sans forcément travailler.
23:09 Nous, les agriculteurs, il y en a beaucoup
23:11 qui ne gagnent pas d'argent en travaillant.
23:13 Ce serait quand même un peu logique
23:14 que la société leur permette à ceux-là
23:17 de gagner un peu quelque chose.
23:18 Ça doit être encadré, évidemment.
23:20 Il ne doit pas y avoir de dérive,
23:21 mais je ne vois pas ce qui serait complètement incohérent là-dedans.
23:23 - Mais comme une aide indirecte, en quelque sorte ?
23:26 - Je pense que les paysans, les agriculteurs,
23:30 on doit préserver leur dignité.
23:32 La dignité première, c'est que leur travail
23:34 a à se reconnu à leur juste prix.
23:37 Deuxièmement, je reviens à ce que je vous disais tout à l'heure,
23:39 il y a un enjeu qui est...
23:41 Les enjeux sont multiples, ils sont croisés.
23:43 Il y a bien sûr que ces hommes et ces femmes
23:45 puissent vivre de leurs labeurs.
23:47 Il y a également l'autonomie alimentaire
23:49 que vous évoquiez, monsieur le député,
23:51 et puis également nos racines, notre identité.
23:54 La France de demain doit conserver ruralité.
23:57 Et cette ruralité, ce sont des choix politiques majeurs.
24:01 Alors que j'ai vu, quand on parlait de la Picardie,
24:03 quand on a vu combien d'entreprises,
24:06 combien de fermes, d'exploitations ont fermé
24:09 depuis les 20 dernières années, c'est considérable.
24:12 Donc voilà les véritables enjeux.
24:14 Et ces enjeux, ils doivent être portés à Bruxelles.
24:16 Parce que quelle Europe voulons-nous ?
24:18 Est-ce que c'est une Europe ouverte aux quatre vents,
24:20 ou est-ce que c'est une Europe qui protège ses peuples
24:22 et notamment ses paysans ?
24:24 Est-ce qu'il faut opposer les environnementalistes
24:28 aux agriculteurs ? On verra ça dans un instant.
24:30 Mais comme il est 21h30, on va faire le rappel des titres.
24:35 Bonsoir.
24:36 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
24:38 Alain Delon placé sous sauvegarde judiciaire
24:40 par un juge des tutelles.
24:42 Le tribunal judiciaire de Montargis a également désigné
24:45 un mandataire judiciaire pour assister l'acteur de 88 ans.
24:48 Son identité, pour le moment, inconnue.
24:50 Lui, il sera chargé du suivi médical et du choix des praticiens.
24:54 Le mouvement de contestation des chauffeurs de taxi
24:57 pourrait, lui, se poursuivre dans les prochains jours.
24:59 Ce lundi, plusieurs opérations l'escargot ont été menées
25:02 dans l'Hexagone pour s'opposer au covoiturage sanitaire.
25:05 La nouvelle loi de finances de la sécurité sociale
25:07 incite les chauffeurs à prendre plusieurs patients
25:10 afin de faire des économies.
25:12 Un danger pour les malades, une perte de chiffre d'affaires
25:14 dénoncent de nombreux syndicats.
25:16 Enfin, la CGTR ATP dépose un préavis de grève
25:19 dans les transports en commun parisiens.
25:21 Il s'étale du 5 février au 9 septembre prochain,
25:24 soit un peu plus de 7 mois.
25:26 Le syndicat conteste la dernière augmentation de salaire
25:29 de 0,9%, jugée insuffisante en période d'inflation
25:33 et à quelques mois d'un défi planétaire
25:35 comme les Jeux olympiques.
25:37 - Merci beaucoup, Michael.
25:39 C'est à eux qu'on va demander d'acheter français,
25:41 de payer plus, etc.
25:43 C'est impossible.
25:44 L'équation est absolument impossible, me semble-t-il.
25:47 Véronique Leflocq, de la coordination rurale,
25:50 parlait tout à l'heure d'un sujet qu'on a évoqué déjà,
25:53 mais c'est la concurrence intra-européenne.
25:56 Je voulais qu'on la réécoute.
25:57 Elle était ce matin l'invitée de l'Or des pros.
25:59 - C'est aussi une concurrence déloyale intra-UE.
26:04 Quand on regarde les réglementations,
26:07 la surtransposition française pour l'usage
26:09 de certains produits de traitement des plantes
26:11 que nous, Français, n'avons plus le droit,
26:13 alors qu'ailleurs en Europe, c'est possible,
26:15 la concurrence intra-européenne,
26:18 elle est aussi d'un point de vue social.
26:20 Quand vous regardez le rapport Duplon,
26:22 il le dit bien, en 7 ans,
26:24 le coût du travail a augmenté de 58% de plus en France
26:27 par rapport en Allemagne.
26:29 Donc on ne peut pas être compétitif entre nous.
26:31 On est en train de s'entretuer.
26:33 - On est en train de s'entretuer.
26:35 C'est intéressant ce qu'elle dit sur le prix,
26:38 le coût de la main-d'oeuvre, en réalité.
26:41 On ne peut pas se battre.
26:42 - Moi, je suis très à l'aise avec ça
26:44 parce qu'on a porté avec notre groupe
26:46 et voté une résolution pour stopper les surtranspositions.
26:50 Après, la convergence des normes,
26:52 ce n'est pas non plus la convergence par le bas.
26:54 Je crois qu'il y a, à un moment donné,
26:56 opposer agriculture à environnement,
26:58 c'est une folie.
26:59 - Mais le prix de la main-d'oeuvre ?
27:01 - Ah non, mais le prix de revenu,
27:04 c'est absolument le nerf de la guerre.
27:06 Ça, il n'y a pas de sujet.
27:08 Vous le disiez juste avant.
27:10 Après, il faut aussi avoir l'honnêteté de dire
27:12 que ça dépend des filières.
27:14 Ça dépend de la capacité des filières
27:16 à capter la valeur ajoutée.
27:17 La matière première agricole,
27:19 pour des régions comme chez moi, dans le sud-ouest,
27:21 plutôt une agriculture pauvre et paysanne,
27:23 ce n'est pas pareil que des régions d'agro-industrie.
27:25 Je n'oppose pas les agriculteurs,
27:26 mais si on veut répondre,
27:27 il faut rentrer dans les détails, si vous voulez.
27:29 - Tant qu'on a l'industrie,
27:31 on a fermé 5 sucreries en 5 ans.
27:33 Et on importe 700 000 tonnes de sucre d'Ukraine,
27:35 on va en importer 1 million de tonnes l'année prochaine.
27:37 C'est 10 sucreries, ça.
27:38 Il ne reste plus que 21 sucreries en France.
27:40 Quand tout sera fermé, il n'y aura plus d'agro-industrie,
27:43 comme vous dites,
27:44 la valeur ajoutée sera partie.
27:46 Elle sera partie à l'étranger.
27:47 Faites attention à ce que vous faites.
27:48 Vous demandez à nos industriels de décarboner.
27:51 Vous leur dites qu'il faut tourner avec autre chose
27:53 que du charbon, tourner avec du gaz.
27:55 Mais ce qui rentre d'Ukraine,
27:56 ça tourne à la limite, c'est encore pire.
27:58 Donc faites attention à ce que vous faites.
28:00 - Vous avez le chic depuis le début du débat
28:02 de déformer mes propos.
28:04 Je n'ai pas de sujet.
28:06 Au contraire, je dis qu'il faut capter
28:07 la valeur ajoutée chez nous,
28:08 transformer chez nous, soutenir nos outils
28:10 d'abattage et de transformation,
28:12 et ne pas les transformer ailleurs pour acheter ici.
28:15 D'ailleurs, sur les sucreries,
28:16 n'oublions pas non plus les producteurs d'outre-mer.
28:19 - Si on s'arrête là-dessus...
28:22 Si on s'arrête là-dessus,
28:24 on ferme des usines,
28:25 on ferme des entreprises, des fabriques
28:27 qui transforment la betterave en sucre.
28:29 En réalité, on les ferme et on en importe.
28:32 C'est là où on mince.
28:34 - C'est-à-dire qu'au lieu de
28:36 "moi on m'achète la betterave 25 euros,
28:38 je vais faire du blé que je vais vendre à l'export,
28:40 et le sucre, on va l'acheter 600 euros
28:42 tout de suite à l'étranger",
28:43 la différence entre mes 25 et mes 600,
28:45 c'est toute la chaîne de valeur.
28:47 Les transporteurs, les industriels,
28:49 c'est tout le monde qui travaille et en France.
28:51 Quand on achète le sucre à 600 euros ailleurs,
28:54 il n'y a plus personne qui bosse,
28:55 et on a payé.
28:56 - On a de très beaux industriels du sucre en France,
28:58 des COP, des Terros, comme Saint-Louis,
29:01 toutes les cités.
29:02 Il y a aussi un arbitrage,
29:03 je ne sais pas vous, je vais l'apprendre,
29:05 le débouché éthanol et le débouché sucre,
29:08 en fonction aussi des prix et des cours,
29:09 qui sont mondiaux.
29:10 C'est vrai qu'on est sortis du monde
29:12 dans lequel les prix étaient garantis,
29:15 qui a prévalu pendant des années là-dessus.
29:18 Ça c'est incontestable.
29:19 Si vous me permettez une seconde,
29:20 opposer agri-écologie c'est une folie.
29:22 Il y a une partie de l'écologie qui est anti-humaniste.
29:25 Moi je me suis battu pendant des mois
29:26 pour qu'on simplifie les tirs de défense sur le loup.
29:29 Ce n'est pas pour dire que le loup doit être nulle part,
29:31 mais quand on a déjà l'ours,
29:32 on n'en est pas le loup en plus.
29:33 On avait des associations écologistes
29:35 qui aujourd'hui expliquent avec des larmes de crocodile
29:38 qu'il faut défendre les agriculteurs
29:39 pour s'y opposer.
29:40 On y est arrivé.
29:41 De la même manière,
29:42 les agriculteurs qui sont les premiers
29:44 à subir le changement climatique,
29:45 quand ils vous disent qu'on a besoin d'eau pour produire,
29:47 ils ne vous disent pas qu'ils veulent gaspiller l'eau.
29:49 Ils sont les premiers à…
29:50 Mais Monsieur le député, l'écologie n'a aucun sens dans l'absolu.
29:55 Vous faites de l'écologie dans l'absolu.
29:56 Ce qu'il faut regarder c'est qu'est-ce qui va me remplacer ?
29:59 Est-ce que écologiquement,
30:00 quand je vais arrêter de produire chez moi,
30:02 ce qui va rentrer, ça va être meilleur que ce que je fais moi ?
30:05 Oui, c'est ça.
30:06 Mais personne ne le fait.
30:07 Quand moi je ferme la voilure sur le sucre,
30:09 ce qui rentre c'est du brésilien ou de l'ukrainien.
30:12 Il y a quand même un certain nombre de normes
30:14 qui sont édictées par des écoterroristes, en quelque sorte.
30:19 Des fous de l'écologie.
30:21 L'histoire qu'on a entendue tout à l'heure,
30:22 le curtage, vous avez parlé…
30:25 La question de l'eau.
30:26 Le ramassage des branches.
30:28 Il y a quand même des folies.
30:30 On ne peut pas en parler tout de suite parce que c'est la pub.
30:32 Alors on va y revenir.
30:34 C'est la question de l'eau,
30:36 parce que l'écoterrorisme…
30:39 La suite du Meilleur de l'Info,
30:42 avec ces trois images en direct, en bas à droite,
30:45 c'est Rungis qui se prépare à un éventuel blocage.
30:50 En haut, c'est une image de la 6, on en était tout à l'heure.
30:53 On va tout de suite retrouver Marine Sabourin
30:54 qui est sur le taureau de A15.
30:56 Bonsoir Marine, vous êtes avec Laurence Elharry.
30:58 Je crois que l'A15 est bloqué dans un seul sens
31:00 du côté du pont de Gennevilliers ce soir.
31:03 Oui, dans un seul sens Olivier, en direction de Paris.
31:08 Et vous le disiez, nous avons ces agriculteurs qui sont déterminés.
31:12 Une cinquantaine de tracteurs sont arrivés aux alentours de 15h.
31:15 Et depuis 15h, cette route en direction de Paris,
31:18 cette autoroute A15, elle est bloquée.
31:20 Une trentaine d'agriculteurs vont dormir ici ce soir.
31:22 Et moi je suis avec Audrey qui va passer la nuit ici.
31:25 Audrey, vous nous expliquez que vous ne comptiez pas vos heures
31:27 pour un salaire minime.
31:29 Oui, exactement.
31:31 Alors d'aujourd'hui nous travaillons un certain nombre d'heures,
31:33 6 jours sur 7.
31:35 Et pour 1500 euros par mois.
31:39 Vous nous expliquez que vous dénoncez cette concurrence déloyale.
31:44 Est-ce que vous avez un exemple concret pour nos téléspectateurs ?
31:47 Oui, une courgette qui vient d'Espagne,
31:50 qui est vendue à 1 euro le kilo chez des grandes enseignes.
31:56 Chez nous elle est vendue 2,50 euros.
31:59 Parce que nous avons pas les mêmes normes déjà.
32:03 Nous avons des produits phyto qu'on n'a plus le droit d'utiliser ici
32:06 et qu'en Espagne ils ont le droit d'utiliser encore,
32:09 comme dans d'autres pays.
32:11 Et nous avons aussi un coût salarial qui est beaucoup plus important que chez eux.
32:16 Je reprends vos mots, tout à l'heure vous m'avez dit
32:18 "on va crever si ça continue".
32:20 Oui, on va finir par ne plus y arriver en fait.
32:24 Ça devient infernal.
32:27 Les normes superposées les unes sur les autres.
32:29 La France est plus blanche que blanche.
32:32 C'est impossible de continuer comme ça en fait.
32:34 A long terme c'est invivable.
32:36 Vous avez votre fils qui vous a accompagné ce soir à Arnault.
32:38 Il a 17 ans, il est devenu aussi agriculteur comme vous.
32:42 Et vous avez essayé d'en dissuader. Pourquoi ?
32:45 Pourquoi ? Parce que moi à l'heure d'aujourd'hui
32:47 je pense que dans 10 ans l'agriculture française elle n'existera plus.
32:50 Donc qu'est-ce que vous voulez donner comme rêve à votre enfant qui veut faire ça ?
32:54 Vous essayez de lui dire que non, il y a autre chose à faire.
32:57 Trouve-toi un autre travail, fais autre chose.
33:00 Mais non, quand on est né là-dedans, on veut y rester.
33:03 C'est nos racines.
33:04 Merci beaucoup Audrey.
33:06 Elle restera avec son fils Arnault pendant 3 jours.
33:09 Puis c'est son mari qui viendra la relayer
33:11 si les annonces du gouvernement ne sont pas suffisantes.
33:13 Elle a tout dit Audrey.
33:15 Elle a tout dit.
33:16 Elle parle de crever aujourd'hui.
33:18 Mais certains disent que c'est l'euthanasie de l'agriculture française.
33:22 D'abord juste un mot.
33:24 Là pour l'instant c'est sympathique.
33:26 Le mouvement depuis quelques jours, même si ça s'est durci,
33:28 même si on sent que les revendications sont encore là.
33:31 Qu'est-ce qui va se passer dans 2 jours, dans 3 jours ?
33:33 Surtout si demain en réalité, Gabriel Attal,
33:35 ne répond pas aux attentes qui sont importantes.
33:37 Si Emmanuel Macron n'obtient pas un minimum de quelque chose à Bruxelles.
33:44 Des informations que j'ai eues, il y a une mobilisation qui est très forte.
33:47 Les agriculteurs ont pris des dispositions pour durer.
33:51 Donc il faut absolument qu'on reste sur le terrain politique
33:55 et que ce soit le dialogue qu'il emporte avec des mesures très concrètes.
33:58 Sachant que, comme l'a dit le Premier ministre,
34:01 il y a des mesures immédiates.
34:03 Il y a du court terme, il y aura du moyen terme.
34:05 Mais après il faut aller vers du structurel.
34:07 Le structurel c'est également, à un moment donné, évoqué,
34:09 le coût de la main d'œuvre et charge salariale.
34:12 Pourquoi dans notre pays a-t-on un coût du travail
34:15 qui est aussi élevé par rapport aux autres pays ?
34:18 Cela renvoie également à des grands débats sur la façon dont fonctionne l'État,
34:23 dont fonctionne notre pays.
34:25 Vous allez répondre, mais il y a les normes aussi.
34:28 Et puis il y a la vision parfois de Bruxelles.
34:30 Il y avait une histoire tout à l'heure de canard.
34:33 C'est Stéphane Mandigol.
34:35 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
34:37 Il est propriétaire de restaurants, plusieurs établissements.
34:40 Il est fondateur d'une consommation de produits de qualité en France.
34:43 Il s'inquiétait ce matin du dublocus de Rungis.
34:46 Il racontait une histoire où tu marches sur la tête.
34:49 Une histoire de canard élevé en plein air,
34:51 qui a acquis toutes les qualités du très bon produit.
34:54 Il se demandait, l'éleveur avec qui il était,
34:58 pourquoi il n'avait pas le label rouge.
35:00 La réponse, vous allez entendre, elle vient de Bruxelles.
35:03 J'étais il y a quelques mois dans une exploitation
35:08 qui élève des oies et des canards.
35:11 Je disais à cet éleveur, je suis ravi de voir des oies et des canards
35:14 au bord de l'eau, mais pourquoi vous n'avez pas d'AOC,
35:16 de label rouge, etc.
35:18 Il me dit, vous savez quoi, c'est dingue.
35:20 A l'Europe, ils considèrent que si je dois avoir un label rouge,
35:22 mes canards ne peuvent pas aller dans l'eau.
35:24 Le canard qui va dans l'eau n'a pas le droit d'avoir une AOC.
35:26 Et pourtant, il fait des canards d'exception.
35:28 Le canard qui a des pattes palmées ne doit pas aller dans l'eau.
35:32 On marche quand même un peu sur la tête.
35:34 Si vous me permettez d'un mot,
35:36 je ne voudrais pas laisser penser qu'il n'y a rien eu de concret vendredi.
35:39 Le Premier ministre a annoncé une méthode de simplification,
35:42 d'une réduction des délais de procédures de recours
35:45 qui parfois empêchent la vie, gâchent la vie
35:49 de ceux qui ont un projet d'entreprendre.
35:52 Il a annoncé des mesures très fortes
35:54 sur l'arrêt de la trajectoire de montée du GNR.
35:57 Sur le MHE, on est très touché dans le sud-ouest,
36:00 et j'espère, malheureusement, peut-être, j'espère pas,
36:03 mais peut-être malheureusement d'autres régions demain,
36:05 80 à 90% des surcoûts pris en charge.
36:08 Et puis surtout, il a annoncé un sursaut collectif
36:12 qui nous implique tous, les politiques, mais les consommateurs,
36:15 toute la chaîne, pour dire quoi ?
36:18 Acheter français, acheter des produits français, acheter local.
36:22 - Ok, on entend, les annonces ont été écoutées,
36:26 on a compris qu'il y avait une petite marche en avant,
36:29 mais ça ne change rien quand même qu'on a un gros problème devant nous,
36:32 avec Farm to Fork, avec les nouvelles directives
36:36 qui tombent sur la restauration de la nature,
36:38 avec Ecofito où on nous demande d'enlever encore 50%
36:41 de notre moyen de production, c'est comme si je disais
36:44 à notre journaliste "vous pouvez travailler, mais vous avez plus la caméra,
36:47 vous travaillez que avec votre téléphone, débrouillez-vous,
36:50 ça va être un peu compliqué, on vous enlève le téléphone,
36:53 quand on enlève 50%, on vous laisse le micro,
36:55 mais on vous enlève le téléphone, c'est compliqué".
36:57 - Tout ne peut pas se régler en 5 minutes, je pense que ça,
36:59 chacun le comprend, les agriculteurs les premiers,
37:02 mais je pense que si ce conflit marche...
37:04 - Très franchement, ils attendent quelque chose de concret.
37:06 - ... est soutenu et sert à quelque chose,
37:08 c'est cette prise de conscience partout
37:11 qu'on doit défendre nos agriculteurs.
37:13 Alors ensuite, il y a des mesures, et certaines d'ailleurs
37:15 qui étaient déjà à l'ordre du jour, vous avez parlé,
37:17 et vous avez eu raison, du renouvellement des générations,
37:20 la question de la transmission pour ceux qui ont des exploitations,
37:23 et puis d'aider à l'installation ceux qui veulent s'installer demain,
37:27 organiser nos filières, il y a des filières d'excellence en France,
37:30 de qualité, d'excellence, et il y a des filières qui souffrent,
37:32 effectivement, et on doit aussi se réinterroger sur celles-ci.
37:35 Et puis ensuite, il y a le combat européen.
37:37 - Avant de pousser une filière, comme vous l'avez fait sur le bio,
37:40 vous avez dit à tout le monde "allez-y, installez-vous en bio, poussez",
37:42 les gars sont dans le mur.
37:44 - Le consommateur ne suit pas.
37:46 - Il y a deux choses, c'est-à-dire qu'il y a le consommateur qui ne suit pas,
37:49 et il y a les importations déloyales, une fois de plus,
37:51 où le tampon bio, il arrive à la frontière, il n'y a aucun contrôle,
37:54 et le produit, il arrive sur notre marché.
37:56 Ça, ça ne va pas non plus, eux, ils ont deux boulets au pied,
37:58 encore un de plus que nous.
38:00 Si je déjeunais avec un viticulteur qui travaille en bio, qui exporte,
38:04 on fait de l'excellence.
38:06 - Mais lui, il est content qu'il y ait le Mercosur, il est très content, il est ravi.
38:09 - Non, pas du tout, le Mercosur, sûrement pas.
38:11 - Le Mercosur, pas sur le vin.
38:13 - Mais là où il y a de la réciprocité, on est le premier exportateur européen
38:16 sur le vin, sur les fromages, sur des choses, donc il ne faut pas...
38:19 - Oui, mais le vin, les fromages, c'est des produits d'excellence.
38:22 Je ne vois pas pourquoi on met ça dans un traité, ces produits-là,
38:24 c'est des produits d'excellence, ils seront toujours vendus.
38:27 - C'est un problème, le champagne, les gens qui boivent du champagne,
38:29 boivront du champagne.
38:31 - On a 30 secondes, c'est terminé, juste tout à l'heure,
38:33 vous m'avez raconté une histoire terrible sur le poulet,
38:35 parce qu'avant, vous travailliez dans le poulet.
38:37 Le poulet, alors je vous le disais, heureusement, on n'a pas de poulet américain
38:40 qui est lavé à la javel, vous avez dit "attention, il y a quand même du poulet
38:43 lavé à la javel".
38:45 - Ce qui rend du Brésil l'entrée de gamme, en fait, l'hypocrisie en France,
38:48 c'est qu'on a mis tellement de normes que l'entrée de gamme,
38:50 on n'arrive plus à le produire, c'est même interdit de le produire
38:52 du bien-être animal. Résultat des courses, on l'importe d'Ukraine,
38:55 où c'est des oligarques qui ramassent, ou du Brésil,
38:58 où on va le laver à la javel, et il va être décongelé en Belgique
39:00 pour être mangé en France.
39:01 - Et à quel moment on le sait, ça ? A quel moment c'est écrit ?
39:03 - Achetez le poulet rôti près de chez vous, n'achetez pas des produits transformés.
39:06 - Alors là, poulet rôti, poulet pak rôti, vous savez rien du tout.
39:09 - Non, n'achetez pas le poulet en produits transformés, c'est ça en fait.
39:12 - Achetez du Label, mais celui qui n'a pas moyen d'acheter du Label,
39:15 il faut qu'il mange quand même.
39:16 - Le politique, c'est du courage, le courage c'est de mettre de la cohérence.
39:19 Il y a un manque de cohérence aujourd'hui.
39:21 - Moi j'ai pas pu finir, mais sur l'échelle européenne, effectivement,
39:24 il y a encore un chantier devant nous.
39:25 - La suite, c'est jeudi, en Europe, à Bruxelles.
39:27 Merci beaucoup d'avoir été avec moi, merci Benoît Mournet, Alex Siach,
39:30 merci Général Bertrand Cavalier d'être venu nous voir ce soir,
39:32 c'est la fin du Milieu de l'Info.
39:34 Merci à Valérie Raiknin et Maxime Lavandie pour m'aider à préparer cette émission.
39:37 Soir Info, 22h30, Julien Pasquet, et tout de suite,
39:40 on vous a rendez-vous avec l'édition de 22h.
39:42 de 22h, Maureen Vidal, bye bye.
39:44 - Ah !
39:45 [Musique]

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