Xavier Méniscus, scaphandrier installé à Valence , vient de battre le record du monde de plongée souterraine dans un gouffre des Pyrénées Orientales : - 312 mètres !
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00:00 C'est l'info en plus à présent avec Emmanuel Champal et ce matin l'exploit incroyable d'un dromoa
00:06 qui peut donner des sueurs froides à beaucoup d'entre nous.
00:09 Oui, tous ceux qui souffrent de claustrophobie et de thalassophobie.
00:13 L'idée de faire de la spéléo et d'être comprimé dans un boyau, c'est déjà pas top.
00:18 Mais alors faire la même chose sous l'eau à plus de 300 mètres de profondeur, là c'est un véritable cauchemar.
00:25 D'où mon admiration pour Xavier Meniscus, il habite Valence, il est scaphandrier
00:30 et il vient de battre le record du monde de plongée souterraine dans un gouffre noyé des Pyrénées-Orientales
00:36 en atteignant de nouveau un Graal.
00:39 Cette barre mythique des 300 mètres que seuvent neuf plongeurs au monde ont été capables d'atteindre,
00:44 que ce soit en mer, en lac et seulement deux en plongée souterraine.
00:48 J'étais venu ici en janvier 2020 pour mon premier record du monde
00:52 et je l'améliore une deuxième fois, cette fois-ci pour atteindre la profondeur de -312 m.
00:58 - -312 mètres, je vous laisse imaginer.
01:01 Ça continue après ou pas ?
01:02 - Oui, la cavité continue à descendre.
01:04 Moi je m'arrête sur une plage de sable à peu près horizontale
01:09 et derrière des blocs que je vois, on voit que la qualité s'arrête et qu'il y a quelque chose qui descend encore.
01:15 - Ça ne s'arrête jamais.
01:16 Xavier avait un kilomètre à parcourir en fait pour atteindre cette profondeur.
01:21 18 minutes de descente et à votre avis, Philippe, combien de temps de remontée ?
01:25 - Deux heures, trois heures ?
01:27 - Ah non, beaucoup plus.
01:28 Onze heures de décompression et un problème sérieux pour Xavier,
01:34 but d'air dans l'oreille à -70 mètres avec vertige, perte d'orientation et nausée.
01:40 - Je me suis retrouvé seul à ce moment-là.
01:42 Il a fallu mes 35 ans d'expérience de scaphandrier professionnel,
01:46 20 années de plongée spéléo pour gérer cet incident.
01:50 - Voilà, vous avez bien compris que les plongées à ces profondeurs sont extrêmement dangereuses.
01:54 Xavier a d'ailleurs promis à ses proches qu'il n'irait pas plus loin.
01:57 - Alors en dehors, Emmanuel, de l'ASP Record, est-ce qu'il y a un intérêt scientifique ?
02:00 - Oui, c'est l'étude des réseaux souterrains noyés.
02:03 C'est essentiel pour notre avenir en fait.
02:05 Xavier Meniscus explique que sous nos pieds, il n'y a pas que les nappes phréatiques,
02:09 il y a aussi des rivières souterraines, des réservoirs d'eau gigantesques
02:14 qu'il faut cartographier pour pouvoir pomper en cas de besoin.
02:17 C'est cet enjeu de cette ressource qu'il faut étudier, qu'il faut comprendre pour la préserver
02:22 et pour alimenter ensuite les habitants des villes comme Valence,
02:27 comme Cré, comme Bours-en-Tendéol,
02:30 où il y a d'énormes quantités d'eau karsiques qui sont dans l'Ardèche.
02:34 Donc on étudie ces réseaux pour apporter aux municipalités, aux gestionnaires des eaux,
02:39 des informations nécessaires pour préserver cette ressource.
02:42 - Préserver la ressource, en prendre soin en cas de pollution de surface,
02:45 on peut aussi déterminer avec les cartes si le réseau va être pollué ou non.
02:50 - Je suis une crise d'angoisse !
02:52 J'ai une bulle d'air dans les poumons, je le sens, je le sens !
02:56 La fois en plus, chaque matin sur France Bleu Dromardèche,
02:59 également à écouter sur francebleu.fr