C'est en pleine colère agricole que le Premier ministre Gabriel Attal doit prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés, c'est à dire fixer son cap et sa méthode. Reste à savoir s'il y intégrera les nouvelles annonces au monde agricole. Pour en parler, le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot.
Regardez L'invité de RTL Midi du 30 janvier 2024 avec Agnès Bonfillon et Eric Brunet.
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00:02 RTL midi. Agnès Bonfillon, Éric Brunet.
00:08 Et c'est en pleine colère agricole que le Premier ministre Gabriel Attal doit
00:13 prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés à 15 heures. C'est-à-dire qu'il va
00:19 fixer son cap, il va fixer, Gabriel Attal, sa méthode. Reste à savoir s'il y intégrera
00:26 de nouvelles annonces destinées au monde agricole. Et pour en parler avec nous dans ce studio, Arnaud Gaillot, président des jeunes
00:32 agriculteurs, bonjour à vous. Bonjour. Et merci d'être là. Le Premier ministre, vous l'avez rencontré hier à Matignon.
00:39 Vous a-t-il donné des gages et si oui, lesquels ?
00:42 Alors, très honnêtement avec vous, les gages pour l'instant on n'en a pas parce qu'on est encore en discussion et que rien n'est
00:49 stabilisé et puis on n'est pas encore en train de d'y aller.
00:52 Par contre, les gages c'est qu'on a le sentiment que nos politiques commencent à comprendre et commencent à vraiment
00:58 prendre conscience du mouvement et de l'ampleur qu'il y a sur le terrain. Mais rien n'est délé, pourtant, des annonces sont prévues aujourd'hui.
01:05 Alors, dans les annonces qui seraient prévues aujourd'hui, ça serait
01:09 potentiellement des plans sectoriels et notamment de ce qu'on nous disait hier soir, la viticulture. Mais la viticulture, ça fait un moment qu'ils travaillent dessus.
01:17 La crise viticole, elle a démarré
01:19 bien en amont de ça et c'était en train de se finaliser là déjà la semaine dernière. Donc potentiellement, ça pourrait être sur la viticulture.
01:26 Après, sur le reste, rien n'est stabilisé à l'heure où je vous parle.
01:29 On parle notamment beaucoup de simplifier cet univers normatif très compliqué, très français.
01:35 C'est une demande très forte. Vous n'avez rien obtenu non plus dans les... Allez, on ne demande pas des garanties que vous aurez donné
01:42 Gabriel Attal hier, mais il n'a pas évoqué la possibilité d'aller vers plus de simplification dans les normes ?
01:48 Alors, la première chose, c'est qu'ils ont donné le sentiment de vouloir changer le logiciel.
01:52 Parce que c'est quand même ça, il faut qu'on arrive à changer le logiciel de notre administration française et puis demain potentiellement de l'administration européenne.
02:00 Donc ça va déjà pas être simple. Après, sur les gages,
02:03 on sent quand même que sur les normes, c'est un point dur. Moi, je vois le petit jeu là. Il y a des choses qui fuitent un
02:10 petit peu depuis hier
02:11 sur soi-disant, les agriculteurs seraient en train de demander qu'on annule les seuils des pesticides, qu'on revienne
02:18 totalement sur les NDNT. Enfin, on est en train de nous faire passer pour les gars qui voudraient repolluer, qu'on supprimerait. Non, c'est pas ce qu'on dit.
02:23 C'est que je pense que la traçabilité qu'on a dans notre pays, il faut la garder.
02:27 Les qualités qu'on a choisi, la direction qu'on a choisi de prendre, il faut la garder. Par contre,
02:32 on discute, on stoppe. Ce qu'on est en train de dire, c'est quand vous nous supprimez des molécules
02:36 et qu'on n'a pas de solution,
02:38 ça veut dire que vous remettez en cause la parole de votre président de la République qui avait dit pas d'interdiction sur la solution.
02:43 Comment on fait avec les règles qui n'existent pas dans d'autres pays européens ? C'est juste ça qu'on est sur.
02:48 Je vous cache pas que c'est encore pas à l'heure actuelle, c'est encore pas gagné.
02:51 Mais j'espère que ça va continuer dans le bon sens.
02:55 C'est ce qu'on souhaite tous parce que je pense que personne n'a intérêt à ce que le conflit s'enlise.
03:00 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'à l'heure actuelle, on ne sait pas si les mesures vont permettre de
03:06 lever les barrages ce soir ? C'est ce que vous nous dites ? On n'en sait strictement rien. Est-ce que cela sera suffisant ?
03:11 - Je vais être très honnête, je vois pas comment ce soir dans son discours de politique générale,
03:15 il annoncera des choses qui pourront amener à lever les barrages.
03:19 Moi je pense qu'au vu de l'épisode de vendredi dernier,
03:23 qui peut dire s'est loupé quand même,
03:26 on n'est pas à deux jours près pour être sûr que
03:30 le compte y soit et je pense que ça il l'a compris.
03:32 Par rapport à la semaine dernière, ça s'est été compris que le one-shot
03:36 fallait peut-être arrêter et qu'en agriculture, on ne dope pas les gens avec des beaux discours.
03:41 Les agriculteurs sont des gens qui ont les pieds dans la terre et vous venez pas lui raconter une belle histoire et il vous croit sur parole.
03:46 - Alors ce mouvement a l'air assez uni de la viticulture à la céréale,
03:50 de la coordination rurale à la confédération paysanne, de la droite à la gauche, etc. Mais le gouvernement
03:57 n'a toujours pas reçu la coordination rurale qui est le syndicat plutôt de droite alors qu'il vous a reçu vous.
04:02 Question, est-ce que Gabriel Attal joue la division ?
04:07 - Alors, il reçoit, c'est pas moi qui vais dire qui l'a recevoir et quand il a le recevoir.
04:12 Sur le fait que le mouvement soit uni, les syndicats sont tous en mouvement mais on ne porte pas exactement les mêmes choses,
04:19 on n'a pas exactement non plus les mêmes modes d'action, je pense qu'on le voit aussi dans ces derniers jours.
04:24 - Pour vous, Rungis, non, c'est pas un objectif par exemple ?
04:27 - Moi je trouve qu'aller scier la branche sur laquelle on est assis, ça risque de faire mal quand on tombe.
04:33 Rungis, il y a quand même une bonne partie des produits vendus sont français, en plus ça sert beaucoup
04:39 la restauration, c'est pas forcément, ça sert pas les gens dans leurs assiettes parce que leur message c'est de dire en bloquant Rungis,
04:45 les gens vont voir qu'il n'y a plus rien dans leurs assiettes donc s'ils n'ont plus d'agriculture, ils n'ont plus à manger.
04:49 C'est n'importe quoi, déjà j'espère que
04:51 ces gens-là considèrent pas que les français sont bêtes à ce point-là, qu'il faut leur couper les vies pour qu'ils comprennent qu'ils ont besoin de leurs agriculteurs.
04:57 Et donc moi je pense que c'est pas une bonne idée.
05:01 En plus, chercher à aller au conflit parce qu'il me semble que le message a été assez clair, vous n'irez pas bloquer Rungis, donc moi je
05:07 pense qu'à un moment donné il faut être aussi en responsabilité
05:09 et je pense qu'en étant des chefs d'entreprise on va pas commencer à aller se taper dessus avec des gendarmes.
05:14 Enfin vous pouvez le voir dans nos mouvements, on n'a pas fait d'affrontement et nous les consignes sont très claires, c'est pas d'atteinte au bien
05:20 et aux personnes. - Il y a des juscomotistes chez vous ?
05:22 Vous avez été sur les barrages, etc. Vous avez vu des agriculteurs désespérés qui vous disent
05:27 que vous avez du mal à maîtriser, comme dans tout mouvement social d'ailleurs. - Dans tout mouvement vous en avez qui vont vous dire, et de
05:33 façon je m'en cache pas, qui vont vous dire "vous êtes dévendus au gouvernement". D'ailleurs c'est ce qu'on nous tacle, le réseau JAFNSA,
05:38 d'ailleurs je l'ai entendu de la bouche de certains représentants de la coordination rurale sur des plateaux,
05:42 de dire que de façon ces deux syndicats là sont dévendus,
05:45 que c'est à cause d'eux qu'on en est là. Alors j'ai envie de vous dire que quand je vois ce qu'ils proposent,
05:50 je suis pas sûr que ça va faire évoluer le monde agricole et qu'ils seront mieux dans un an.
05:55 Et puis moi ce que je leur dis c'est qu'on fait quoi du coup ?
05:58 On rase le pays, on se tape dessus jusqu'à Noël et finalement on n'a rien changé.
06:03 Enfin moi je conçois pas le monde comme ça. Et donc il y a un moment donné, non, nous discutons avec le gouvernement en place.
06:09 Mon syndicat est un syndicat apolitique.
06:11 Quand c'était le gouvernement d'Hollande, on a travaillé avec, quand c'était Sarkozy, quand c'était Chirac, quand c'était Mitterrand, aujourd'hui
06:18 c'est Macron. Enfin moi on est un syndicat qui respecte juste la démocratie.
06:23 Et que donc c'est ces gens-là qui ont été élus, c'est ces gens-là qui sont au pouvoir, donc moi je discute avec.
06:27 Merci Arnaud Gaillot, président des jeunes agriculteurs. Merci d'être venu dans RTL Midi. Dans un instant nous allons parler d'un
06:35 métier que vous pourriez pratiquer mesdames messieurs, détective. Et on ira en Mayenne.
06:41 Jusqu'à 13h, RTL Midi. Agnès Bonfillon, Éric Brunet.
06:46 [Musique]