Ce qu’il faut retenir de la déclaration de politique générale de Gabriel Attal

  • il y a 9 mois
Le Premier ministre a prononcé sa déclaration de politique générale pendant près d’une heure et demie devant le Parlement ce mardi 30 janvier. Voici un résumé de ce discours pendant lequel Gabriel Attal a exposé les objectifs de son gouvernement.

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Transcription
00:00 Une société ne se perd jamais quand elle cherche à avancer.
00:03 Une société ne se perd jamais quand elle doute.
00:06 Elle perd quand le doute l'emporte sur tout le reste.
00:09 Quand le doute glace,
00:10 quand il fige,
00:12 quand il conduit à douter non pas de l'avenir qui se dessine,
00:15 mais à douter de soi-même,
00:17 de ses forces,
00:18 de ses capacités.
00:19 Nous avons une fierté française à maintenir,
00:22 une fierté européenne à consolider.
00:25 Affronter pour avancer.
00:27 Les difficultés économiques, les bouleversements climatiques,
00:30 démographiques, géopolitiques,
00:32 ne nous figeront jamais.
00:33 Ne nous conduiront jamais à nous perdre.
00:37 Il ne signifie pas la fin de tout,
00:39 mais le passage d'un monde à l'autre.
00:41 Un passage difficile,
00:43 un passage douloureux,
00:44 inquiétant à bien des égards,
00:46 mais un passage que nous réussirons,
00:47 j'en suis intimement convaincu.
00:50 À ceux qui veulent y voir notre disparition,
00:53 j'y vois notre renaissance,
00:55 parce que nous avons une identité et des valeurs.
00:57 Pour beaucoup de Français,
00:58 l'avenir est davantage une crainte qu'une promesse.
01:01 Et encore trop de Français ont le sentiment
01:03 de perdre le contrôle de leur propre vie.
01:05 Avec le président de la République,
01:07 avec mon gouvernement,
01:08 je ne m'y résous pas,
01:10 je ne m'y résoudrai jamais.
01:11 Sous l'égide du président de la République,
01:13 l'identité même de cette majorité,
01:16 de ce gouvernement,
01:17 c'est de reconquérir notre souveraineté française et européenne.
01:21 Notre promesse aux Français est claire.
01:24 Oui, nous voulons reprendre notre destin en main
01:26 en ouvrant une nouvelle page de cette conquête.
01:28 Nous pouvons nous abuyer sur un bilan concret,
01:31 tangible et solide.
01:33 Notre agriculture est une force,
01:35 pas simplement parce qu'elle nous alimente
01:36 au sens propre du terme,
01:38 mais parce qu'elle constitue un des fondements
01:40 de notre identité, de nos traditions.
01:42 Parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales
01:46 et qui, lorsqu'elles sont bridées,
01:48 fragilisent l'ensemble de la société,
01:50 je pense à la valeur travail, à l'effort
01:52 et à la liberté d'entreprendre.
01:54 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi.
01:58 Alors je le dis ici solennellement,
02:00 il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
02:04 Je veux m'adresser à tous les Français,
02:05 à ceux qui doutent et à ceux qui espèrent,
02:07 à ceux qui écoutent et à ceux qui n'y croient plus.
02:10 Je veux m'adresser à tous ces Français,
02:12 souvent de la classe moyenne,
02:13 toujours au rendez-vous de leurs responsabilités,
02:15 qui ne se plaignent pas alors qu'ils ont souvent
02:17 le sentiment de subir.
02:19 À ces Français qui ont le sentiment d'avoir tous les devoirs
02:23 quand d'autres ont tous les droits.
02:25 À ces Français qui ont parfois le sentiment
02:27 que leur propre pays s'éloigne,
02:29 qu'ils n'y ont plus vraiment leur place
02:30 alors qu'ils en sont le cœur battant.
02:33 À ces Français de l'entre-deux,
02:34 trop riches pour bénéficier des aides
02:36 mais pas assez pour ne pas compter,
02:38 qui ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux
02:40 et qu'elles bénéficient toujours au même.
02:42 À ces Français qui ne demandent pas la lune,
02:44 mais simplement à pouvoir vivre de leur travail,
02:46 éduquer leurs enfants, se soigner et vivre en sécurité.
02:53 Je les entends, je les comprends
02:55 et comme la majorité y oeuvre depuis 2017,
02:57 je veux contribuer à leur répondre.
02:59 Nous avons préféré aux grands mots les vrais actes.
03:02 Nous agissons.
03:03 Et nous agissons plus qu'aucune majorité avant nous.
03:05 Avant 2017, les émissions de gaz à effet de serre
03:08 baissaient d'un pour cent en moyenne en France.
03:10 Dans le premier quinquennat,
03:11 elles ont baissé de deux pour cent en moyenne en France.
03:14 L'an dernier, sur les neuf premiers mois de l'année seulement,
03:17 elles ont baissé de près de cinq pour cent.
03:19 C'est le crédit de notre action sur la transition
03:22 écologique.
03:24 Nous avons désormais une stratégie complète,
03:27 secteur par secteur, territoire par territoire,
03:30 la planification écologique.
03:32 Nous nous donnons les moyens de réussir
03:33 et nous investissons cette année 40 milliards d'euros
03:36 pour la transition écologique.
03:38 Alors oui, j'assume de le dire,
03:39 il faut désmicardiser la France.
03:42 Dès le prochain projet de loi de finances,
03:45 en nous appuyant sur les propositions de parlementaires,
03:48 de partenaires sociaux et sur un certain nombre
03:49 de travaux d'experts qui se sont actuellement conduits,
03:52 nous commencerons à réformer ce système.
03:54 Dans le même temps, nous devons continuer à baisser
03:56 les charges qui pèsent sur la classe moyenne.
03:59 Après la suppression de la taxe d'habitation,
04:01 de la redevance télé, la baisse de 5 milliards d'euros
04:03 des premières tranches de l'impôt sur le revenu,
04:05 nous tiendrons l'engagement du président de la République
04:07 d'une nouvelle baisse d'impôt de 2 milliards d'euros.
04:10 Cette baisse d'impôt sera financée
04:12 et la solidarité nationale devra s'exercer
04:14 pour nos classes moyennes.
04:16 Je veux déverrouiller l'accès au travail,
04:18 déverrouiller notre société.
04:20 Je veux permettre à tous ceux qui le peuvent
04:21 de travailler avec en tête les droits et les devoirs de chacun.
04:26 Le droit d'être mieux accompagnés grâce à la réforme de France Travail,
04:29 mais aussi le devoir de chercher un emploi.
04:32 Dans 18 départements, nous avons lancé une expérimentation
04:35 qui conditionne le RSA à 15 heures d'activité pour l'insertion.
04:39 Je vous annonce que nous généraliserons ce dispositif
04:41 à tous les départements de France d'ici le 1er janvier 2025.
04:46 Nous évaluerons les normes qui peuvent être supprimées
04:48 ou simplifiées avec les Français, avec les professionnels,
04:50 avec les élus.
04:51 Nous regarderons les démarches qui peuvent être améliorées.
04:53 Tous les sujets sont sur la table.
04:55 Mon seul objectif, c'est de libérer les Français dans leurs initiatives,
04:58 c'est de les laisser vivre et respirer.
05:00 Supprimer des normes, c'est possible.
05:02 Vendredi dernier, j'ai annoncé la suppression
05:04 de 10 premières normes nationales pour nos agriculteurs
05:07 et beaucoup d'autres suivront.
05:09 Enfin, des pans entiers de notre économie
05:13 demandent des simplifications encore drastiques,
05:15 notamment pour accélérer le retour de notre industrie.
05:20 Pourquoi ? Parce que trop de délais, c'est moins de projets,
05:23 et donc moins d'emplois et moins de croissance.
05:26 Quand un investisseur veut implanter un projet en Europe,
05:29 quelque chose lui saute aux yeux.
05:31 En France, il faut 17 mois en moyenne pour implanter un projet industriel.
05:34 En Allemagne, c'est deux fois moins.
05:36 Ça ne peut pas continuer.
05:38 Déverrouiller, désmicardiser, débureaucratiser, oui,
05:41 mais dans un seul objectif, réarmer notre pays.
05:45 Je veux le dire d'emblée, le préalable du réarmement de la France,
05:49 c'est la responsabilité budgétaire.
05:52 Nous devons faire preuve d'une responsabilité exemplaire
05:54 dans nos finances publiques.
05:55 Il en va de notre souveraineté,
05:56 il en va de la survie de notre modèle social,
05:59 il en va de la protection des plus fragiles,
06:03 de la protection des classes moyennes,
06:05 qui seraient les premières victimes des coupes massives
06:07 et des hausses drastiques auxquelles nous serions contraints
06:10 si nous ne tenons pas notre trajectoire de réduction
06:13 des déficits et de notre dette.
06:14 Nos militaires se battent au péril de leur vie
06:18 pour défendre notre pays et notre République.
06:21 Et dans le cadre de la loi de programmation militaire,
06:23 nous tiendrons nos engagements vis-à-vis d'eux.
06:26 En deux quinquennats, nous aurons doublé le budget
06:28 du ministère de la Défense.
06:32 Avec vous tous, avec vous toutes,
06:34 je veux rendre hommage aux femmes et aux hommes de nos armées,
06:37 rendre hommage à ceux qui sont tombés pour nous défendre.
06:40 Leur sacrifice nous oblige, notre reconnaissance est infinie.
06:43 (Applaudissements)
07:04 Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux
07:08 qui permettront aux médecins de pouvoir se consacrer
07:11 davantage aux patients et moins aux formalités administratives.
07:14 Concrètement, cela représente 2,5 millions de consultations supplémentaires
07:18 libérées tous les ans pour les patients.
07:20 Il y a encore aujourd'hui trop de rendez-vous médicaux
07:23 qui ne sont pas honorés.
07:25 Pour les médecins, il est insupportable d'avoir chaque jour
07:28 des patients qui ont un rendez-vous et qui ne se présentent pas.
07:31 Pour les Français, il est insupportable de savoir
07:33 que des millions d'heures sont perdues
07:34 alors qu'ils attendent parfois des mois pour un rendez-vous.
07:37 Je souhaite un principe simple qui se traduise par des mesures claires
07:40 dès cette année.
07:41 Quand on a rendez-vous chez le médecin et qu'on ne vient pas sans prévenir,
07:44 on paye.
07:45 Pour élever le niveau des élèves, j'avais lancé le choc des savoirs,
07:48 il doit maintenant se déployer.
07:50 Le choc des savoirs, c'est assumer que tout le monde ne progresse pas
07:53 au même rythme, que tout le monde n'a pas les mêmes facilités
07:56 ou les mêmes difficultés.
07:57 La décision du redoublement sera désormais à la main
08:00 de l'équipe pédagogique et les groupes de niveau
08:02 commenceront à se mettre en place dès cette année dans nos collèges.
08:05 Veiller au niveau des élèves, c'est réagir face aux nouveaux défis
08:08 qui les menacent.
08:09 Les écrans sont une catastrophe éducative et sanitaire en puissance.
08:12 Nous avons d'ores et déjà interdit le portable au collège
08:15 et comme l'a annoncé le président de la République,
08:17 nous travaillerons à mieux réguler l'usage des écrans
08:19 dans et en dehors de l'école.
08:21 J'ajoute qu'une école des savoirs, c'est aussi une école
08:23 qui permet de se projeter dans l'avenir.
08:25 Désormais, tous les élèves de seconde devront faire un stage
08:28 de deux semaines.
08:29 Nous continuerons à rapprocher l'école de l'entreprise,
08:31 des métiers, des administrations, des associations.
08:35 Réarmer l'école, c'est réaffirmer nos valeurs.
08:37 Car je crois que la transmission du savoir est impossible
08:40 sans respect de l'autorité, sans respect de nos valeurs républicaines,
08:43 au premier rang desquelles la laïcité.
08:45 On ne négocie pas avec la République, on l'accepte,
08:48 on la respecte en entier, sans mais, sans la moindre exception.
08:54 (Applaudissements)
08:56 C'est pourquoi nous déploierons l'expérimentation
08:58 de l'uniforme à l'école, symbole d'égalité républicaine.
09:01 Et comme l'a annoncé le président de la République,
09:03 si cette expérimentation est concluante,
09:05 nous généraliserons l'uniforme en France à la rentrée 2026.
09:08 Nous devons faire respecter l'autorité partout,
09:10 dans les classes, dans les familles, dans les rues.
09:12 Ce respect s'apprend à l'école, je le disais,
09:14 mais ce respect passe aussi par les familles.
09:16 Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays.
09:20 Parmi les émeutiers, des très jeunes, très jeunes parfois,
09:23 qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société,
09:26 qui ne respectent plus leurs parents,
09:27 pour qui la violence semble un moyen comme un autre de tromper l'ennui.
09:32 Je ne me résoudrai pas à ce qu'on a préféré attendre
09:34 avant de donner une lourde peine,
09:36 alors que bien souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir.
09:39 Nous devons disposer de sanctions adaptées
09:41 pour les mineurs de moins de 16 ans.
09:42 Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui prononcer
09:45 de peine de travaux d'intérêt général.
09:47 Je vous annonce que nous créerons des travaux d'intérêt éducatif
09:49 qui seront leurs équivalents et seront donnés plus facilement
09:52 que des peines d'intérêt général.
09:54 Nous responsabiliserons aussi davantage les parents.
10:00 Dans le cadre du projet de loi sur la justice des mineurs,
10:02 nous soutiendrons la mise en place de travaux d'intérêt général
10:05 pour les parents de jeunes délinquants
10:06 qui se sont totalement et volontairement soustraits
10:09 à leurs obligations et responsabilités parentales.
10:11 Mais je le dis, il est hors de question d'accabler certaines familles.
10:15 Quand on est une mère seule, de plusieurs enfants dans un quartier,
10:18 on peut être totalement dépassée par les événements
10:20 et on n'est pas toujours responsable de la dérive de ses enfants.
10:23 Pour elles, au contraire, cette dérive est un échec
10:26 et une douleur terrible.
10:27 Nous devons les aider.
10:28 Nous allons encore monter d'un cran dans notre combat contre la drogue.
10:32 En mettant en oeuvre un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants,
10:35 notre stratégie de harcèlement et de pilonnage contre les dealers
10:38 porte ses fruits.
10:38 Nous avons réussi à faire disparaître un quart des points de deal.
10:42 Alors nous allons poursuivre avec 10 opérations placenet par semaine.
10:45 Nous devons aussi taper les dealers au porte-monnaie
10:48 et leur couper les vivres.
10:49 C'est pourquoi nous allons désormais geler les avoirs
10:52 des trafiquants de drogue qui se sont identifiés.
10:55 Conquérir de nouveaux droits, c'est reconnaître et défendre sans relâche
10:58 le droit des femmes à disposer de leur corps.
11:00 Nous inscrirons le droit à l'interruption volontaire de grossesse
11:03 au sein de notre texte fondamental de notre Constitution.
11:07 Conquérir de nouveaux droits, enfin, c'est être aux côtés de nos concitoyens
11:11 jusqu'au bout de la vie.
11:13 La fin de vie est sans doute l'une des questions les plus intimes
11:15 et les plus délicates qui soient.
11:17 On ne peut légiférer sur la fin de vie qu'avec une grande prudence,
11:21 une grande retenue et un grand respect.
11:23 Aujourd'hui, nos compatriotes clairement nous appellent à revoir notre droit.
11:27 C'est une demande des familles.
11:29 C'est une demande des malades.
11:31 C'est un appel grave auquel nous devons répondre.
11:34 Nous y répondrons.
11:36 Être français en 2024, c'est vivre dans un pays
11:39 dont l'honneur est de se battre pour la stabilité du monde,
11:41 pour la justice et pour la paix.
11:43 Être français en 2024, c'est dans un pays qui, il y a 10 ans seulement,
11:47 se déchirait encore sur le mariage pour tous,
11:50 pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité.
11:54 De tout cela, je vois la preuve que notre pays bouge,
11:59 la preuve que les mentalités évoluent,
12:02 la preuve que nous n'avons aucune raison de céder à la fatalité.
12:07 Alors je n'ai qu'une chose à dire à nos concitoyens,
12:10 quelles que soient leurs couleurs de peau, leurs origines,
12:12 leurs adresses, leurs croyances, la France est votre pays.
12:16 Et en France, tout est possible.
12:17 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés,
12:20 oui, nous sommes fiers d'être français.
12:22 Et avec vous, je veux faire briller cette fierté française.
12:25 [Musique]
12:29 [SILENCE]

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